Dans ce post, je donne mon point de vue argumenté sur plusieurs sujets. La nouvelle formule de ce blog me permet d’ailleurs d’en rallonger la liste au fil des jours puisque les prises de position « à chaud » prennent place aussi dans le compartiment de tête de cette première page. Les analyses de plus longue portée vont dans la case « à fond ». De plus, un document comme la vidéo de la conférence de Pépé Mujica aux Cordeliers est pour moi la contribution la plus importante que je peux faire à notre réflexion commune cette semaine. C’est un travail bénévole considérable qui a déjà été accompli à cette occasion. Le travail peut être prolongé si des transcripteurs se mettent à la tâche pour préparer une édition littérale du texte de Mujica.
Je veux signaler les grands développements que contient cette note au moment où je la poste. Je fais le bilan de l’erreur que fut ma participation à la matinale de Bruce Toussaint sur I-Télé. J’en tire quelques leçons notamment sur la façon avec laquelle s’incruste la pratique du « tripartisme » dans les médias. Je reviens aussi sur le débat à propos du projet de réédition de Mein Kampf. Je présente des arguments. Mon ami Alexis Corbière a bien bataillé aussi et je recommande la lecture de sa tribune dans Le Figaro. En fait, je me réjouis qu’une discussion au moins ait lieu avant la publication. Car naturellement cette publication aura lieu.
Mais j’ai de l’amertume quand j’entends le silence de certaines voix d’habitude plus bruyantes. Silence éloquent des grands dirigeants politiques. De même au CRIF. Il est donc prouvé qu’ils sont capables de dépenser davantage d’énergie contre moi que contre Adolf Hitler ! Et les autorités religieuses gardiennes du bien contre le mal ? Elles qui savent combien la vue d’une femme nue ou seulement celle de ses cheveux est peccamineux n’ont rien à dire sur la publication d’un appel au meurtre qui a déjà tué 50 millions de personnes ! Et les autorités philosophiques du pays ? Et ainsi de suite. Tous aux abonnés absents. Aucun ne donne son avis qui éclairerait le débat en pour ou en contre. Naturellement, l’appât du gain et un certain voyeurisme auront le dernier mot. Telle est devenue notre société où tout ce qui peut devenir une marchandise est réputé bon et toute curiosité, même la plus malsaine est considérée comme un droit. Mais en ajoutant de nouveaux arguments pour étayer ma position, je me suis donné le temps de mettre noir sur blanc ma propre vision de la morale et de la Vertu comme je les conçois. Car dans tout cela il est question du principe de responsabilité individuelle. Que cette situation glauque serve au moins à ça !
Je n’aurais pas dû aller faire cette matinale sur i>Télé. J’y ai perdu mon temps. Questions ineptes, petit sourire condescendant du lecteur de prompteur Bruce Toussaint, arrière-plan d’images pourries, bref la totale. Un must de ce qui se fait en termes de mépris et de manque de respect dans un genre d’émission qui doit faire du buzz à n’importe quel prix pour sortir de son espace semi-confidentiel. Le tempo avait été donné par cette insistance à répéter : « Alain Delon s’est exprimé, et cela va sans doute faire du bruit toute la journée… bla bla ». Et hop, me voici contraint de commenter une phrase selon laquelle « madame Morano a des couilles », etc. Ambiance carabin garantie.
Voilà une expérience qui me décide à réduire encore le nombre des invitations et des chaînes où j’accepte de me rendre. Car pour ce genre de partie, il faut être deux et rien ne m’oblige à accepter de faire le monsieur loyal du spectacle. Ce n’est pas la conclusion la plus importante que je tire de cette séquence sans intérêt. C’est le démarrage de « l’entretien » qui m’a le plus choqué. La veille nous étions éliminés du « débat » électoral sur la région Nord-Pas-De-Calais-Picardie. Mais Toussaint voulait néanmoins me le faire commenter. À l’outrage, ajouter l’humiliation.
Certes, il s’agissait de faire de la publicité auto-promotrice à un « débat » qui a saoulé la petite cohorte de ceux qui l’ont regardé (vite, les chiffres de l’audimat !). Il faut bien que l’animateur du matin gagne son pain en servant la soupe à sa chaîne. Et ce n’était pas dur de ridiculiser la manœuvre. D’autant que le lecteur de prompteur s’est piteusement lancé dans une tirade sur les obligations légales de la période électorale qui montrait combien il était ignorant du sujet. Comme c’est sur ce point qu’a porté la dépêche AFP, le boomerang est retourné à l’expéditeur : « une mascarade » ai-je dit, et cela se retrouva en ligne.
Une hypothèse existe quand même et qui n’est pas la plus improbable : Toussaint ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Cela signifie donc que le nouveau format de lecture politique est déjà devenu une seconde nature. Ce format, c’est le tripartisme. Un concept qui légitime la chasse gardée du deuxième tour des élections entre le monstre et les deux sauveurs suprêmes et pour cela élimine tout ce qui n’est pas dans le cadre.
Le tripartisme est désormais le système politico-médiatique mis en scène dans notre pays. Cette construction consiste à expulser de la scène tout ce qui ne rentre pas dans une des trois cases prévues : FN, UMP, PS. Que cela fasse deux voix de droite pour une seule « de gauche » ne gêne pas la définition de l’équité comme la comprennent les animateurs de ce cirque. Le PS, ici mis en scène comme seule gauche possible et imaginable, se frotte les mains. C’est exactement ce dont il a besoin. Sa hantise : que soit visible une alternative à gauche. La contrefaçon ne peut fonctionner qu’à la condition qu’il n’y ait pas de comparaison.
La combine a déjà fonctionné aux élections départementales où il s’était attribué le soir des résultats tous les votes de toutes les gauches pour arrondir sa pelote. Les idiots de plateau ont commenté toute la soirée comme de ânes bien bâtés des chiffres bidon. Mais bien sûr, dès le lendemain, les éditocrates produisaient les habituelles mises au point hypocrites « c’est pas moi c’est l’autre, et la faute des sondages, bla bla ». Le PS a tellement aimé faire ainsi 29 % toute une soirée que cela lui fit oublier le désagrément de retomber à 19 % 24 heures plus tard. Si bien que les bidouilleurs de la rue de Solferino se sont remis au travail pour renforcer ce genre de dispositif. La prochaine présidentielle devrait être un festival de truande cosmétique.
Bien sûr, cela censure la motivation du cœur de notre électorat qui se sent alors privé du droit à la parole. Une saine et robuste haine des spoliateurs médiatiques s’incruste ainsi dans les profondeurs de notre peuple et notamment dans sa fraction la plus consciente. Elle peut donc s’élargir et fournir ainsi les anticorps au bourrage de crâne. Mais elle nous rend invisibles pour les millions de braves gens qui se réfèrent encore à la télévision pour s’informer. À mon avis, la disqualification frappe aussi ces médias. Quand on sait que la moyenne d’âge des téléspectateurs du journal de 20 Heures de France 2 est de 63 ans et celle de TF1 de 59 ans, on comprend qu’une fraction significative des générations actives s’est déjà éloignée de la machine à gaver.
La toile en profite à plein. Déjà, je ne compte plus les productions vidéos que nous avons mises en circulation qui dépassent la diffusion d’une chose comme cette matinale à laquelle j’ai fait l’erreur d’aller. Une séquence de mon interview sur air France à BFM a reçu 6 millions de vues ; une autre séquence 1,7 million, et ainsi de suite. À quoi bon, dès lors, s’offrir a des traquenards pourris qui servent de faire-valoir aux aspirants showmen des médias conventionnels. Une séquence télé intéressante n’a de sens que s’il y a des garanties sur des questions dont l’intérêt tient plus de vingt-quatre heures, le temps de découper des pastilles vidéos, de les mettre en circulation et d’en amplifier l’impact le cas échéant. Le reste est juste du service gratuit rendu à des émissions qui sans cela ne peuvent faire mieux que décor visuel muet pour bar-tabac, comme on le voit déjà à longueur de journée dans les bistrots.
Le PS a choisi de serrer la bride médiatique encore un peu plus. Les députés PS ont déposé deux propositions de lois sur les conditions matérielles de la prochaine élection présidentielle. L’une de leurs propositions vise à réduire la période d’égalité de temps de parole dans les médias audiovisuels entre les candidats à l’élection présidentielle. Oui, réduire la période d’égalité de temps de parole. Le PS propose ainsi d’appliquer le principe de « l’équité » pendant la période dite « intermédiaire ». C’est-à-dire la période des trois semaines qui séparent la publication de la liste officielle des candidats au début de la campagne officielle dans les médias. En 2012, cette période s’étalait du 20 mars au 8 avril. C’est-à-dire qu’elle couvre plus de la moitié du dernier mois de campagne ! Jusqu’à présent, dans cette période, les médias devaient assurer l’égalité du temps de parole entre candidats. Ils pouvaient déjà se contenter de « l’équité » du temps d’antenne, c’est-à-dire du temps consacré aux commentaires, éditos et reportages sur la campagne sans que les candidats ne s’expriment directement.
Le PS propose donc d’étendre « l’équité » et de réduire l’égalité entre candidats. L’extension de « l’équité », c’est l’extension de la période où les médias peuvent inviter qui ils veulent, sans aucun contrôle, en s’appuyant sur des sondages tous plus bidons les uns que les autres pour justifier l’élimination médiatique de tel ou tel candidat C’est-à-dire en fait l’extension de la période où les médias libres et pluralistes sont libres de réduire le pluralisme à madame Le Pen, monsieur Sarkozy et monsieur Hollande.
Pour changer la loi, le PS prend prétexte de la « complication » pour les médias de l’existence de deux règles différentes. Soit. Mais alors pourquoi ne pas étendre au temps d’antenne l’exigence d’égalité déjà applicable au temps de parole des candidats ? Le but de la manœuvre du PS est bien là : supprimer trois semaines d’égalité de temps de parole entre candidats un mois avant l’élection. Ne resteraient alors que les 15 derniers jours de campagne où les candidats seraient à égalité. L’idée du PS est donc que les médias puissent continuer plus longtemps à choisir eux-mêmes les candidats « importants » alors même qu’à ce moment de la campagne, tous les candidats ont obtenu le droit de se présenter en recueillant les 500 parrainages d’élus. Il s’agit pour la caste de dresser un barbelé supplémentaire autour de ses intérêts et de la bande des trois qui les défend.
Le député PS Jean-Jacques Urvoas avoue cette soif de censure d’ailleurs très clairement. Il invente des prétextes fallacieux pour justifier son texte. Selon lui, « le nombre important de candidats – 12 en 2007, 10 en 2012 – rend difficile l’application d’une stricte égalité, dissuadant certaines chaînes d’organiser des débats et conduisant in fine à une réduction du temps médiatique consacré à la campagne présidentielle ». Mais dans ce cas, poussons le raisonnement au bout. Si les médias sont incapables d’organiser des débats avec plusieurs candidats, pourquoi ne pas réduire directement le débat à deux candidats ? On économiserait ainsi le premier tour en faisant directement le deuxième. Ou même pourquoi ne pas se limiter à un seul candidat ? Ce serait tellement plus simple à organiser pour les médias, non ?
Des rédactions sans imagination, des bureaucrates impatients d’expédier les formalités démocratiques avant d’en revenir à la « seule politique possible », voilà de qui dépend notre « démocratie ». D’un côté c’est à pleurer de l’autre c’est un pas de plus vers le moment où, après celles des DRH, ce sont leurs chemises qui fourniront de la charpie. Car il va de soi qu’un tel système n’a pas d’avenir sinon une déchéance d’autant plus brutale que ses gardiens se seront eux-mêmes saoulés de sentiment d’impunité qui les rendra ivres de puissance et totalement aveuglé sur ce qui leur pend au nez…
Le PS veut éradiquer administrativement et médiatiquement ses opposants politiques de gauche qu’il ne parvient pas à combattre politiquement. Il veut ainsi rendre publique la totalité des parrainages d’élus aux candidats et pas seulement 500 tirés au sort parmi tous ceux qui soutiennent. Louable souci ! Mais cette publication se ferait « en temps réel », s’il vous plaît. Ne vous laissez pas enfumer. Pour le PS, c’est une manière d’exercer le chantage publiquement et « en temps réel » sur les élus qui seraient tentés de soutenir d’autres candidats, notamment à gauche. Les pressions pour obtenir telle subvention ou tel appui dans un projet local se feront donc « en temps réel ».
Le journal Libération rapporte ainsi les propos d’un député PS selon lequel « les écologistes sont dans un tel état que Cécile Duflot n’aura même pas les 500 signatures ». Les amis de madame Duflot semblent en être tellement conscients que Le Monde nous a appris récemment qu’ils avaient déjà engagé les démarches internes à leur parti pour mobiliser leurs élus. Quoi qu’on pense d’une candidature, on ne peut admettre qu’un courant politique soit empêché de présenter un candidat sur la base de difficultés administratives de cet ordre. De nombreux élus locaux eux mêmes sont meurtris de devoir assumer une telle responsabilité qu’ils n’ont pas demandée.
Ce système devrait être purement et simplement supprimé. Mais d’ici là, je veux dire : d’ici à la tenue d’une assemblée constituante qui rendrait morale et démocratie à notre vie institutionnelle, ne peut-on rien vouloir ni demander ? Si. Nous pouvons agir. Puisqu’un projet de loi va être présenté, proposons l’abolition du privilège de parrainnage. Pour être cool, on maintiendrait la possibilité reconnue à 500 notables de valider une candidature. Mais les citoyens aussi auraient cette possibilité. Nous pouvons demander que soit déposé un amendement dans ce sens au projet Urvoas. Il établirait que 100 000 citoyens, par exemple, ont le droit de parrainer une candidature et donc de la rendre valide. Pourquoi le privilège de rendre possible une candidature serait-il réservé à certains élus, refusé aux autres et aux citoyens sans mandat électoral ? Oui, pourquoi ? Fixez le chiffre que vous voudrez monsieur Urvoas : 100 000, 200 000, 1 million ! Aucun chiffre ne nous fait peur. La seule chose qui nous fait peur, c’est que le peuple soit privé d’initiatives et de droits.
Plutôt que de vouloir verrouiller le débat de la prochaine présidentielle, il y a mieux à faire pour le rendre « irréprochable » comme prétend le faire le projet de loi du député PS Urvoas. Je note que ce petit génie n’a pas jugé utile de reprendre la proposition de loi sur les sondages votée au Sénat en 2011. Elle fut pourtant adoptée à l’unanimité. Ce n’est pas si fréquent ! Cette proposition de loi prévoit notamment d’obliger les sondeurs à publier le nom du commanditaire de chaque sondage ainsi que les méthodes utilisées par les instituts de sondages pour « redresser » les données brutes recueillies auprès des sondés et modifiées avant la publication du sondage.
Depuis 2011, ce texte pourrit dans un tiroir de l’Assemblée nationale alors que le PS et le gouvernement ont toute la liberté de l’inscrire à l’ordre du jour. Il ne l’a jamais été depuis 2012. Pourquoi ? Le PS paie cash le service qu’il demande aux entreprises de sondages de lui fournir. Ce service, c’est de maintenir la légitimation politique pourrie du tripartisme.
Car il y a pourtant une catégorie comptable simple à établir. D’autant plus simple qu’il s’agit d’une étude limitée à 13 régions. Cette catégorie est la suivante : opposition de gauche. Elle permet de regrouper toutes les listes de gauche qui se présentent en concurrence avec celles du gouvernement. Facile à établir, facile à regrouper, facile à compter. Mais ce n’est pas fait. Pourquoi ? On verrait trop le coude à coude avec le PS, on inciterait trop à l’union de l’opposition de gauche. Donc ça ne se fait pas. Les grasses commandes de sondages gouvernementaux et la menace de la loi en réserve qui ruinerait ce commerce juteux expliquent mieux la bidouille visible que je ne sais quelle soi-disant intérêt de « sciences politiques ».
Je crois que dans le débat sur la publication de Mein Kampf chacun va au bout de ses arguments, et donc, d’une certaine façon, au bout de lui-même. Je ne m’étonne donc pas que Laurent Joffrin, se sente obligé de manière étrange sur un tel sujet de m’insulter et de conclure que je serai cette fois-ci encore dans « l’outrance » (laquelle ?) et surtout dans « l’outrance contre la vérité ». « La vérité » de Mein Kampf ? Je suppose que non. La phrase est incompréhensible. Je n’en retiens qu’une chose : l’envie d’insulter, pavlovienne chez ce soldat perdu du PS.
Cependant, je voudrais prendre au vol ce que je crois avoir compris quand on me dit que cette publication n’est pas illicite et que du coup je devrais juste me taire et subir sans broncher. Je n’ai jamais dit qu’elle l’était. Je pense cependant qu’elle devrait l’être. J’ai argumenté mon propos. Je crois donc mériter mieux que des injures en réponse. Sont-elles destinées aussi à tous ceux qui pensent comme moi sur le sujet ? Jusque dans la rédaction dont Joffrin est le chef ? Car pour ma part, je ne polémique pas contre des personnes mais à propos d’un acte éditorial. Aujourd’hui, je veux prendre le problème sous l’angle de la responsabilité personnelle de celui qui décide d’éditer ou d’approuver cette édition. C’est elle que j’interpelle.
Mais avant cela, je viens sur deux objections que j’ai souvent rencontrées. Ainsi quand on me dit que le document est déjà disponible sur internet, je suis stupéfait : des dizaines de choses glauques ou nauséabondes sont présentes sur internet. Faut-il donc les publier sans autre précaution qu’un « appareil critique » ? Mais si tel est le cas pourquoi alors ne pas demander que soit aussi publié gratuitement « l’appareil critique » dont on prétend faire le prétexte de cette réédition ? On me dit il s’agit d’un document historique. Dans ce cas, La France juive, de Drumont, par exemple, l’est tout autant car elle explique la violence des adversaires de l’innocence du capitaine Dreyfus. Des dizaines d’autres livres de cette sorte peuvent être considérés comme des « documents historiques ». Doit-on tous les laisser rééditer et recréer l’ambiance qu’ils créèrent déjà dans le passé ? Est-il possible d’ignorer que Mein Kampf est un succès en Turquie en parallèle avec la montée de l’extrême droite d’Erdogan ?
J’ai dit que j’interpellais le sens moral de la décision de réédition. Cette interpellation ne contient aucune volonté d’offense comme le montre ma lettre à mon éditrice. Je crois que la discussion sur la morale à l’œuvre dans les actes de ceux qui ont des responsabilités a de l’importance, et peut-être surtout en ce moment. Je rappelle que c’est continuellement le cas à l’endroit des élus politiques, ce qui est bien normal. En interpellant j’agis dans ce cas en accord avec ce que la méditation des leçons du nazisme nous a enseigné. Hannah Arendt nous a appris à reconnaître cette méthode de banalisation du mal. Elle consiste à découper l’acte criminel en segments qui permettent à chacun d’y collaborer sans sentir de responsabilité personnelle dans le crime qui résulte à la fin de la chaîne des actes ainsi posés. Éditer, ce ne serait rien, même si c’est diffuser ? Diffuser un texte écrit pour convaincre, ce ne serait rien parce que le texte est indigeste ? Et à partir de là tout le reste.
– Voir la lettre aux éditions Fayard
– Lire l’article « D’autres arguments contre la réédition de Mein Kampf »
Un ami me reproche d’avoir fustigé les partisans de « l’indifférentialisme moral ». Je reconnais que l’expression désigne mal ce qu’elle veut nommer. Je visais l’attitude qui consiste à être indifférent aux questions de la morale à l’occasion de comportements individuels dans la vie en société. Je voulais dire qu’en dépit du fait que certaines choses ne soient pas illicites, on peut concevoir de se les interdire à soi-même. Si la publication de Mein Kampf est légale (ce que je conteste), celui qui prend la décision de l’éditer et ceux qui approuvent sont-ils, dès lors, dans leur bon droit ? Pour moi, nul n’est jamais exempté de sa responsabilité individuelle ni de la portée de ses actes. C’est ce que font d’ailleurs les croyants laïques qui respectent la loi mais s’interdisent à eux-mêmes ce qu’elle permet. Ainsi celles qui sont contre l’avortement ne le pratiquent-elles pas pour elles-mêmes sans vouloir interdire aux autres la liberté de le faire, même si elles jugeront nécessaire de chercher à les en dissuader. Pour autant, d’aucuns disent qu’aucune règle ne saurait s’imposer à la conscience de tous. Ils disent que chacun aurait sa norme de conscience et que cette liberté-là ne serait pas réductible. Chacun agissant pour ce qui lui semble le mieux, il en résulterait que tout finirait par être bien pour tout le monde. C’est ici l’image de la main invisible transposée dans la sphère des mœurs et des usages de vie commune.
Cette idée n’est pas sans fondement. Elle s’appuie sur une apparence que l’on peut observer autour de soi. En effet, au quotidien, rares sont ceux qui se soucient au moment d’agir de savoir ce qui est bon pour tous. La plupart se contentent de ce qui leur parait bon spontanément, étant entendu qu’ils le savent dans la mesure où cela leur parait bon pour eux-mêmes. Partant de ce constat, on pourrait s’en satisfaire sans demander davantage. En effet on rappellera combien rien n’est pire que les gardiens d’une morale collective qui se chargeraient d’en surveiller l’application et d’en faire respecter de force les règles. Car cette surveillance se fait toujours d’après l’évaluation personnelle du gardien des bonnes manières. Ce ne peut être autre chose qu’un arbitraire. C’est en général ce que font les théocrates qui prétendent gouverner selon la loi de leurs dieux respectifs. Il n’est pas étonnant qu’en Iran il y ait une police des mœurs. Ni que dans certains quartiers, d’aucuns scotchent les interrupteurs de la cage d’escalier pour s’assurer que nul ne travaille le samedi, fusse à pousser un bouton. Ni que des violents empêchent l’accès aux centres d’IVG au nom du péché qu’ils pensent s’y voir commettre. Ici on voit que la loi morale qui « vient d’en haut » est friande de dispositif intrusif ou répressif chargé de la mettre en œuvre. Il est vite sans limite compte tenu du commanditaire supposé.
En France, le refus de la morale imposée « d’en haut » au prétexte d’une autorité discutable est bien enraciné dans l’histoire longue de la lutte contre les privilèges féodaux appuyés sur l’autorité de l’Église. Il explique la persistance d’un courant d’idée resté hostile à toute idée de norme fixée de « l’extérieur » par d’autres que soi. Ou, pour mieux dire : par d’autres que sa propre conscience. Ce sentiment s’est amplifié au fil des persécutions religieuses dont notre pays a été le théâtre pendant plusieurs siècles. L’affaire vient de loin. Dès le seizième siècle, le courant « libertin », celui des libertés individuelles et des lumières renaissantes, se présente aussi comme une contestation de la légitimité de tout pouvoir politique se réclamant de Dieu. Bien sûr, dans ses premiers pas, ce courant comportait aussi une composante sociale de nobles qui affiche cette conviction pour justifier sa liberté de mœurs. Mais les seigneurs restant maîtres de toute chose, leur liberté de mœurs débarrassée de l’interdit moral s’exerçait au besoin sans le consentement de ceux avec qui elle était pratiquée. On devine qu’elle conduisait à des abus aussi exécrables que ceux des bigots.
Ici surgit la limite que l’on devine : la liberté sans règle n’est jamais que la liberté du plus fort. C’est bien pourquoi la règle morale a précédé Dieu dans l’histoire réelle. Autrement dit, sans Dieu il faut encore des règles. Mais d’où tirer leur légitimité ? Ainsi est lancé un défi à ceux qui n’acceptent aucune morale « venue d’en haut ». Il nous faut répondre : existe-t-il un comportement que l’on peut qualifier de socialement moral et quelle est sa légitimité à se dire tel ? Bien entendu, je n’ai pas l’intention de prêcher ici quoi que ce soit ni de proclamer je ne sais quel code. Je ne fais que donner ma façon de voir à cet instant de ma vie en fonction de mon expérience et de ma réflexion. Je le fais parce que la politique se fait désormais dans une période saturée par les querelles à propos des injonctions morales des représentants de Dieu d’un côté et, de l’autre de l’indifférence morale des dandys. C’est donc un vulgaire laïque « outrancier » qui doit rappeler que le Mal existe et qu’on l’a déjà beaucoup rencontré notamment du fait du livre Mein Kampf !
Est-il nécessaire de se doter d’une morale ? Peut-on s’en passer et vivre au fil de l’eau ? Vendre n’importe quel livre parce qu’il y aura des clients ? Bien sûr, tout est possible du moment qu’on accepte d’en payer le prix pour soi. Et sans tenir compte des autres. Si l’existence d’une règle morale à laquelle on décide de s’astreindre remplit une fonction sociale vitale, elle reste aussi indispensable à la construction de soi de chacun. Je n’évoque ici aucun supplément d’âme au doux parfum métaphysique. Je parle d’un processus de construction psychologique très concret. Car la morale est la condition du passage de l’état d’individu à celui de personne. C’est le jeu des interactions personnelles, le « vivre ensemble » qui construit chacun d’entre nous depuis le premier regard des parents croisé avec celui de l’enfant. Et de là part le processus qui construit à chaque instant la société. Je m’explique.
Notre implication de fait dans le grand nombre des humains et la vie dans les systèmes complexes dont chacun de nous dépend, tout cela nous individualise mécaniquement. Chacun de nous vit sa différence avec tous les autres du fait de ses dépendances multiples et originales dont atteste son numéro de sécurité sociale, son numéro de carte grise, de carte d’identité, d’abonnement au gaz, d’identifiant et de mots de passes multiples. Qui voudrait l’oublier serait vite rappelé à l’ordre par les injonctions et demandes de tous les systèmes qui ne fonctionnent qu’avec ces clefs d’entrée. Oui, contrairement à ce que l’intuition suggère, l’appartenance au grand nombre individualise ceux qui le composent. Mais alors comment passe-t-on du statut d’ayant droit multiple répondant à d’innombrables appartenances singulières, à celui de sujet social responsable intimement lié aux autres? Pas autrement qu’en s’impliquant au sort des autres. Nul ne peut y échapper. La relation intime qui institue notre unité sous le regard des autres nous fait savoir que nous sommes uniques parce que nous sommes responsables des conséquences de nos actes sur les autres. Il s’agit de sentiments autant que de situations de vie : amour, fraternité, ou bien métier, famille, engagements, nous instituent. L’individu est produit par la société mais il s’y inclut dans la contrainte où il se trouve d’assumer personnellement ses liens sociaux. Ici revient la question morale : d’après quelles règles vais-je assumer ces liens ?
Une morale laïque, une morale qui laisse de côté la question de son approbation par Dieu (quitte à y revenir si l’on veut ensuite), se pense comme une clef de comportement davantage que comme une série de règles gravée dans le marbre. Bien sûr, l’expérience fait qu’une partie de ces règles finit par aller de soi dès qu’on en a fait une fois un usage positif. La morale dont il est question ici est une méthode de gestion de la relation aux autres. Son application ne vise aucune récompense autre que la satisfaction d’agir en tenant compte du bien de tous. Bien sûr, il faut avoir déjà compris que le bien pour soi trouve sa place dans le bien de tous. Les règles se déduisent alors d’un principe initial préalable. Est bon ce qui est bon pour tous. D’instinct, le populaire le sait quand il rouspète contre quelqu’un qui agit d’une façon qui ne lui paraît pas convenable : « ah, ben si tout le monde faisait pareil, ce serait du joli ! ». C’est dire en négatif : ce qui est admissible, c’est ce que tout le monde aurait le droit de faire sans nuire à personne. Dès lors, ce qui n’est pas généralisable doit être regardé avec soin avant d’être jugé acceptable ou pas. On sait bien que ce sentiment peut aussi charrier bien des préjugés et les perpétuer. C’est pourquoi la morale de la responsabilité doit toujours rester « inquiète », c’est-à-dire en mouvement, pour ne pas se contenter de perpétuer les préjugés. Comment rester « ouvert » tout en assumant ses certitudes ?
Dans la vision matérialiste de la réalité, toute chose est en construction, tout est processus. L’être lui-même n’a de réalité que comme un point provisoire sur l’onde continue que l’on nomme le temps qui passe. Une série de règles figées est condamnée à être continuellement subvertie par le foisonnement éruptif des situations réelles. La morale dont je parle postule la responsabilité de chacun devant toute la réalité à laquelle il participe d’une façon ou d’une autre. Se sentir responsable de tout c’est dire que tout nous concerne parce que tout nous implique et que nos actes, si limités soient-ils, retentissent sur le tout.
C’est une évidence indiscutable du point de vue de l’écosystème auquel nous participons tous. La morale de la responsabilité s’ancre largement dans la prise de conscience écologiste. La morale de la responsabilité postule donc qu’il existe un intérêt général humain duquel elle va pouvoir se déduire en tant que bon comportement individuel. Elle couvre donc un large espace de connaissances nécessaires, d’appréciations différenciées, de remises en cause permanentes et ainsi de suite. Un autre moyen d’ouverture permanente de la morale de la responsabilité dans la vie de la cité est le choix de l’insurrection morale permanente. Je parle du choix qui consiste à trouver inacceptable et insupportable toute offense faite à la dignité humaine ou à la souffrance des êtres sensibles, où que ce soit. Une autre bonne pratique de l’ouverture morale est l’éducation culturelle et le savoir qui élargissent la capacité à percevoir tous les aspects d’une réalité pour agir à bon escient et moralement. Le beau, le juste et le bon doivent coïncider pour qu’un acte soit parfaitement moral, dans mon point de vue. Pour moi tout cela se tient.
La mise en adéquation de ses principes d’action personnelle avec les principes que l’on découvre bénéfiques pour la société est la base de cette harmonie de l’être moral avec l’environnement dans lequel il évolue. Telle est la définition que je donne de la Vertu. On comprend que ce n’est pas une question de mœurs, même si les mœurs peuvent être concernées. On peut alors emboîter ce qui vient d’être dit. La pratique de la Vertu permet d’être une personne et non un simple individu rouage des systèmes qui nous incluent. Comme la Vertu consiste à vouloir le bien commun à travers ses actes personnels, le personnalisme qu’elle propose peut-être dit républicain, au sens où il est voué à la chose publique.
Le personnalisme républicain n’est pas un dogme ou un code, c’est une pratique. Celle-ci s’accomplit à son plus haut niveau dans certaines circonstances. Parmi celles-ci, je place évidemment l’engagement civique et politique qui est une sorte de paroxysme de participation à la vie commune dans la cité. Évidemment, le vote personnel est un moment privilégié de cet engagement. Mais on pourrait aussi classer dans cette catégorie toutes les occasions où nous agissons en commun en respectant des règles consenties. Je pense à la pratique de sport collectif, la vie associative, le syndicalisme, la pratique culturelle et ainsi de suite. Dans ces conditions, tout acte peut être situé sur l’échelle du bien et du mal. Éditer un livre criminel n’est pas un acte neutre du seul fait qu’on le voudrait. Personne ne peut contester que cette publication ait déjà provoqué des millions de morts dans un contexte donné. Personne ne peut nier que les conséquences de ce livre soit toujours à l’œuvre. Personne ne peut nier qu’un contexte sulfureux se réunit sous nos yeux. Éditer Mein Kampf ou bien encourager son édition, quand bien même on ne compte pas le diffuser soi-même, est un acte mauvais parce qu’il va faire du mal. Le bien est la pratique de la Vertu. Celle-ci commande de combattre la production du mal à sa racine et d’interdire Mein Kampf.
Amusant. La preuve que la politique économique de Hollande ne marche pas nous est donnée par l’analyse du contenu des « bons résultats » économiques (quand on nous dit qu’il y en a). Voyons cela. Supposons que nous croyons sans discussion à ce qui nous est dit. Tout le monde a déjà entendu parler des « signes de la reprises » que donnerait l’activité économique de notre pays. Bien sûr, celle-ci est confondue avec l’évolution des indicateurs de croissance, indicateurs absurdes et anti-écologiques s’il en est.
Faisons pourtant semblant de croire que ce serait pertinent. Que voit-on en analysant les chiffres qui nous sont communiqués ? Que si la croissance s’améliore c’est parce que la consommation des ménages s’améliore. Certes, c’est une progression extrêmement faible. Mais peu importe. Mais pourquoi la consommation des ménages s’améliore-t-elle ? Parce que, nous disent les commentateurs, « il y a une progression du pouvoir d’achat ». Génial ! Donc quand ça s’arrange c’est parce que les gens peuvent dépenser ! Le contraire de la politique d’austérité et de baisse des salaires prônée par Bercy et le MEDEF ! Autrement dit, quand on pratique notre modèle économique, même un tout petit peu, ça va aussitôt mieux !
« Attention, nous dit-on, c’est une croissance trop faible ». C’est évident. Pourquoi si faible ? Voyons de près. Selon les mêmes analystes, il en est ainsi parce que l’investissement est très faible. Pourquoi ? Parce que l’État et des collectivités font des coupes claires dans leurs budgets. Or, ce sont l’État et les collectivités locales qui ont toujours été les premiers investisseurs du pays et non le capital privé des mendiants de subventions publiques du type Gattaz et CAC 40 ! Deuxième moteur essoufflé : l’investissement des ménages, c’est-à-dire essentiellement celui pour le logement. Et cela alors même que les taux sont très bas et que la Banque centrale européenne fait couler un maximum d’argent dans le système sanguin bancaire.
Sur le terrain on voit ça de près quand il s’agit d’obtenir un emprunt pour acheter son logement : les banques sont plus fermées que des huîtres à marée basse ! Pourquoi ? Parce qu’elles exigent un niveau et une stabilité de revenus de leurs clients absolument incompatibles avec la politique de baisse des salaires et de contrat à durée déterminée qui prévaut actuellement avec la politique de Hollande. Précisons : une politique dont elles sont par ailleurs de chaudes partisanes au nom de l’exigence de profitabilité du capital…
Ce n’est pas tout. Tout l’argent que les banques peuvent prendre auprès de la Banque centrale européenne, elles préfèrent l’investir dans la sphère financière que dans la production ou la construction. Au point qu’il aura fallu des taux zéro ou presque de la Banque centrale pour que les banques cessent de replacer chez elle l’argent des prêts qu’elles réalisaient auprès d’elle, sommet du ridicule et de l’aberration du système de la financiarisation de l’économie capitaliste de notre temps !
Résumé : ça va mieux quand les gens peuvent consommer et ça irait encore mieux si l’investissement redémarrait. Moralité : si au lieu d’aller aux dividendes des actionnaires la richesse produite par le travail des salariés allait aux salaires et aux investissements, et si l’impôt allait à l’investissement public plutôt qu’en subvention au capital du type du « Crédit d’impôt compétitivité » à la Hollande, tout irait mieux. Bref si on appliquait une politique de gauche au lieu d’une politique de droite, l’économie irait mieux. Si nous gouvernions au lieu de Hollande et Valls/Macron, tout irait mieux pour la vie des gens. Mais bien sûr, la finance ne serait pas contente.
42 commentaires
souria
Votre conférence avec José « Pepe » Mujica est relayée en Afrique par « La dépêche d’Abidjan » ! Magie des réseaux sociaux grâce au succès de votre courte vidéo sur la Françafrique « Pour arrêter la Françafrique, il faut combattre l’oligarchie » (plus de 81 000 vues depuis hier et surtout partagée majoritairement par les francophones) !
thierryjj93
Je pense que ce serait une excellente idée que des africains de l’Afrique francophone organisent une rencontre en Afrique même pour débattre de la françafrique mais aussi du concept de l’écosocialisme avec JL Mélenchon.
gilbert raynaud
En outre, je pense que la diffusion ou rediffusion de ce torchon de « Mein kampf » est en fait illégale au regard de la législation française. Pour moi cela tient juridiquement. Quant au contexte sulfureux (particulièrement en Europe du nord) il est évident. Si l’auteur de ce torchon a perdu son combat (soit-dit en passant il n’a personnellement tiré aucune cartouche ni pris le moindre risque), il a bien des émules tout à fait contemporains ! Jean-Luc, après ton commentaire, personne ne pourra dire qu' »il ne savait pas », contrairement aux années trente.
bertrand
Les partisans de la nouvelle édition de Mein Kampf matérialisent leur croyance que la situation actuelle est semblable à celle des années 30. En cela aussi ils ont tort. Nous avons besoins de penseurs pour notre présent. Avec Jean-Luc Mélenchon nous en avons un.
nina
Je viens de regarder le Grand Jury. En effet, très sportif. Bravo à toi d’avoir franchi cette nouvelle épreuve tête haute et sans aucune concession. Bravo aussi de n’avoir pas perdu du précieux temps à propos de Fayard. Sache aussi à ce propos que des historiens peu suspects d’accointances avec l’extrême droite tels que Yannis Broder, un des responsables du Mémorial de la Shoah, sont favorables à une telle édition critique « papier ». D’autres, tels qu’Annette Wierviorka, spécialiste de la question, sont pour une édition, toujours commentée, mais en ligne et gratuite. La chose est donc à aborder avec nuance sans procès d’intention.
DOIDY
Jean-Luc Mélenchon explique inlassablement que le pouvoir utilise les médias pour dérouler le tapis rouge au FN, le râbachage à propos du tripartisme étant une stratégie pour conserver le bipartisme comme finalité dans une alternance droite-gauche. Le PS est obligé à la démagogie pour continuer à se prétendre le représentant de la gauche, et de fait la morale si bien exprimée ici ne peut y avoir sa place. Pour la promotion d’un acteur, publier le scénario de son spectacle est logique. Il n’y a dans cette médiatisation qu’une opération de marketing où la morale ne joue aucun rôle, pour la bonne raison que les protagonistes trouvent que c’est un critère subjectif qui ne sert à rien en communication. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé, cette tactique va bel et bien mettre en selle un bipartisme mais le PS n’en fera pas partie, et à terme il y aura une seule organisation politique au pouvoir, celle des conservateurs et des réactionnaires réunis. Le PS trahit la république en trahissant ses valeurs, la morale voudrait qu’il perde tout dans ce voyage vers l’enfer.
tchoo
Je voudrais juste revenir sur votre passage à I>Télé et les reproches que vous faites régulièrement aux journalistes. Lors du tragique accident de Puisseguin, la population de ce coin de Gironde à très vite pris en exaspération les journalistes présent après ce drame. Les médias en ont peu parlé. Ce genre de rejet se multiplie dans la population, preuve que nos concitoyens conservent quelques facultés de discernement. Bien évidemment cela ne pose que peu de questions à l’engeance médiatique, qui ne vois là que manifestation de quelques arriérés bouseux !
Jean-Luc Mélenchon
Je suis intéressé par un récit de ce que vous me dites des réactions des gens face aux journalistes après l’accident de Puisseguin.
Merci d’avance pour ce que vous pourrez me raconter. Si vous en êtes d’accord je peux même utiliser ça dans ma prochaine note comme une « lettre reçue de… ».
Merci d’avance.
Jean-Luc Mélenchon.
st thomas
Ce commentaire est non seulement véridique, mais étant à la mairie de Petit Palais pour mon travail, j’ai entendu la secrétaire de mairie répondant aux innombrables appels de gens en deuil, qui avaient vu à la télé ou lu dans les journaux des choses invraisemblables, parler des journalistes comme des menteurs, des vautours qu’il fallait pas écouter et le soulagement pour tout le monde de les voir partir. Ils ne respectent rien ni personne et même l’énorme chagrin de pleins de gens n’avait d’intérêt que si ils avaient quelque chose de morbide à relever. Des grosses pourritures !
Sinon, insupportable votre passage sur RTL, vous avez beaucoup de mérite a garder votre calme face a ces « chiens de garde », qui n’ont pas arrêté de vous insulter, couper, parler alors que vous étiez en train de développer vos réponses.
jppg
Sur la Vertu en République, quelques réflexions. D’abord, ne pas nuire ! Oui pour les droits de l’Homme, mais les devoirs, il faut aussi en parler. La piscine individuelle, par exemple, je m’y oppose, car elle n’est pas généralisable, contrairement à la piscine municipale. Entre l’individuel et le collectif, ou mettre le curseur ? Exemple le lave-linge individuel ou la laverie.
Nadia Moisset
Le monde va mal, la France va mal et dans ce contexte social et politique délétère revient ce mal absolu pour les peuples, le fascisme. Je suis d’accord avec vous Jean Luc, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Tous les militants de notre gauche le savent.
Les conditions dans lesquelles paraîtrait une nouvelle édition de Mein Kampf, c’est à dire avec la complicité consciente ou imbécile de ceux qui en décident, qu’ils soient politiciens, personnels médiatiques, journalistes, éditeurs ou autres ressemblent à celles déclenchées par l’édition originale avec les conséquences que l’on sait dont de 60 millions à 80 millions de morts (source Wikipedia) des atrocités sans nom. L’histoire ne se répète jamais à l’identique paraît-il. Je ne sais pas, je l’espère, mais j’ai peur de cette machine lancée en toute conscience par ceux qui nous gouvernent pour des intérêts à courte vue, sans concevoir que tout peut échapper très vite ! Leur responsabilité devant l’histoire est terrible. Notre Front de gauche est là mais serons nous assez solides ?
Bravo pour votre détermination et la clarté de vos explications à LCI dans l’émission « le grand jury ».
Lionel Debraye
J’ai regardé le Grand Jury avec un certain dégout. La médiacratie qui vient d’inventer la saint trinité diabolique n’a pas fini de nous en faire baver d’ici à 2017 !
Francis
Ils osent parler de baisse du chômage alors que depuis l’élection de François Hollande en mai 2012, plus de 500 000 chômeurs supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi. Tout est dit sur le rôle de ces « journalistes ».
magda corelli
Oui, ce serait formidable d’avoir une traduction écrite de la conférence de « Pepe » Mujica. Je l’ai écouté cet homme et j’étais émerveillée par ses propos. Qu’un homme politique, un ancien Président puisse parler comme ça, j’ai halluciné. Nos politiques sont si médiocres sauf quelques exceptions. Vous n’avez pas perdu votre temps avec Eric Toussaint, il m’a fait rire car la bêtise à ce niveau est comique. Les speudo-socialistes sont aux abois et plus ils en font, plus ils sont rejetés. Même les braves gens (qui ne sont pas si braves que cela) ne voteront pas pour eux. Quant aux personnes politisées elles ne se feront pas berner encore une fois. Chirac, Hollande, pour moi c’est basta ! Quelle belle leçon de philo vous nous faites lire. J’adhère complètement. La morale existe. C’est elle qui nous empêche de nous salir l’esprit par une lecture, un film, par l’indifférence. Décidément, vous êtes un homme bien. Merci.
Flo
Bruce Toussaint … pas Eric, ce dernier on l’aime bien (en défense des Grecs) !
GRAY
Bonjour à tous, encore une fois un Jean-Luc brillantissime au Grand Jury. Au fait pourquoi ce nom « Grand Jury ». L’invité est-il jugé, les journalistes sont-ils des juges ? Rassurez-moi, avec de tels juges si indépendants (j’ai adoré le médiacrate du Figaro, médiocrate serait plus juste), Jean-Luc serait en taule depuis longtemps ! Médiocrates encore. Je suis écœuré, dégoûté par Toussaint, j’ai regardé l’émission en direct, quelle honte de voir Jean-Luc développant calmement son argumentation quant à la diffusion de Mein Kampf de ce fou d’Hitler, donc Jean-Luc à gauche de l’écran et à droite passant en boucle, l’autre taré d’Hitler éructant sa haine et sa folie. Honte à ces journalistes, ce sont eux qui devraient passer devant un vrai jury du peuple.
Elections, comme Jean-Luc a raison, quelle mauvaise visibilité nous donnons à de potentiels électeurs. Nous allons à la catastrophe électorale, je partage son ras-le-bol. Pour moi en Finistère,1er tour FdG, 2ème tour FdG. Que se vayan todos !
sergio
J’ai moi aussi été abasourdi par ce retour des pratiques journalistiques passées, agressives et malveillantes à l’encontre d’un « invité » politique qui ne récite pas la mantra libérale comme les autres. Si l’on devait compter le nombre de fois où Jean-Luc a été interrompu pendant cette émission du « Grand Jury », le nombre de fois où les trois journalistes l’ont empêché ou essayé d’empêcher de répondre, d’argumenter, de développer, d’expliquer sa pensée, on penserait à un interrogatoire mené sous régime totalitaire ou dans un parti fasciste.
Bravo à toi , Jean-Luc , pour cette résistance morale et psychologique que tu effectues à nouveau face à cet acharnement des médias contre le courant progressiste que tu représentes, toi et le PG.
evelyne jouanneau
« regrouper toutes les listes de gauche qui se présentent en concurrence avec celles du gouvernement »
J’isole volontairement cet écrit de votre part, Jean-Luc pour bien faire comprendre que ces listes de gauche, un label qui fait peur : opposition de gauche, peuvent se retrouver dans une seule et unique entité, celle du Front de gauche élargi, n’oubliant pas que dans ces listes peuvent s’y retrouver des citoyens non encartés car adhérents directs de Front de gauche régionaux et acceptés comme tels par des partis du FdG national. Pourquoi, Jean-Luc, alors qu’en Bretagne, des adhérents directs du Front de gauche, non encartés des partis, ne peuvnet pas etre adhérents directs du Front de gauche national ? Nous voulons aider cette force d’opposition et nous avons besoin de votre signature sur une petition dont vous avez probablement entendu parler et que l’on retrouve sur ma page Facebook, non seulement de votre signature mais aussi celle de Marie George Buffet, de Clémentine Autain et de Lucien de république et socialisme, ne l’aviez vous pas proposé il y a quelques 5 années en arrière ?
Polocartes
Rassurez-vous Jean-Luc nous l’avons tous remarqué et nous avons « Twitté » et « facebooké » notre mépris face à cette chaîne soi-disant d’informations. Vous avez raison il ne faut pas aller dans ces pièges à cons qui ne sont fait que pour vous dénigrer ! Mais nous sommes nombreux Jean-Luc a ne pas être dupe et à être toujours 100% derrière vous car nous avons confiance en votre combat qui est aussi le nôtre! Merci d’exister Jean-Luc Mélenchon et merci pour toute cette énergie que vous donnez (on l’a encore vu aujourd’hui sur RTL au Grand Jury) ça finira par payer car nous avons confiance en l’intelligence humaine. Merci.
Eric RAVEN
Cette note sur la Vertu en République est une perle que j’ai du relire plusieurs fois est éblouissante de clarté et d’humanité. Décidemment Monsieur Mélenchon, vous êtes beaucoup plus qu’un homme politique et pour ceux là vous êtes dangereux. Pour les oubliés, les fragiles, les précarisés, votre verbe est le seul pain que l’on béni !
Francis
Ne faudrait-il pas utiliser le temps pour aller les visiter dans leurs quartiers plutôt que le perdre dans des émissions qui ne sont suivies que par les convaincus ? Vous avez raison M.Mélenchon, il faut sélectionner vos apparitions dans les médias. Ils ne sont la que pour tenter de vous casser et sortir les phrases de leurs contexte comme ils l’ont fait hier pour tenter d’accréditer l’idée que vous êtes contre le remboursement aux retraités des taxes locales qui viennent de leur tomber dessus du fait du bricolage fiscal mis en œuvre par le gouvernement en lieu et place d’une véritable réforme fiscale d’ensemble. C’est indigne et cela ira crescendo plus nous avancerons vers 2017.
fortier
« Aucun chiffre ne nous fait peur. La seule chose qui nous fait peur, c’est que le peuple soit privé d’initiatives et de droits. »
C’est très bien dit et je soutiens entièrement !
catherine dumas
Hier au cimetière lieu de rencontre pas spécialement conviviale, j’ai rencontré des « pauvres campagnardes » qui m’ont bien faites comprendre que l’on les ridiculisait en pensant quelles n’avaient pas l’info ni le cerveau pour réfléchir. Voyez monsieur Mélenchon même au plus éloigné du terroir les gens ont un cerveau. La révolte bas la campagne et pas pour le FN.
Pépé quel homme moi aussi j’aimerai lire son discours car le son était très bas et même en prêtant l’oreille c’était dur à suivre.
Je suis une révolté du manque de savoir vivre qui nous entoure. Tout ce que vous avez souligné est juste. Bon courage chaque jour est une lutte pour le respect des autres et de soi.
Nicks
Une note d’utilité publique. Merci.
Didier Hanne
Bravo pour ce texte. Notamment le paragraphe sur la vertu en République, qui tranche avec l’indifférence morale trop souvent affichée dans les rangs de la gauche, toutes tendances confondues. Suggestion pour poursuivre ce débat, relire les auteurs de gauche qui depuis longtemps essayent de combiner approche émancipatrice et approche morale des problèmes politiques et sociaux : Denis Collin (Morale et justice sociale, Seuil 2001, Yvon Quiniou (L’ambition morale de la politique, L’Harmattan, 2010), Didier Peyrat, sans oublier les travaux du MAUSS.
tilk
Morale ? Vous êtes le seul à l’évoquer, et le seul humain sorti de la corporation des politiciens sans foi ni loi, vous avez mainte fois prouvé des valeurs qu’aucun de vos interlocuteurs ne sait et le rendrait beau, digne et homme, merci Jean-Luc Mélenchon, puisse votre demande d’union des oppositions de gauche soit reçue, amen.
michel P
Politis, site ami ? Tout cela devient consternant et surtout décourageant. Voir ici.
GRAY
Vous avez entièrement raison, avec en prime une nouvelle superbe photo de Jean-Luc !! Bis repetita ce matin sur Google News , concernant l’annonce du meeting commun du 12/11 à Montpellier avec Cécile Duflot , Jean-Luc a eu encore droit à une photo gratinée ( elle a depuis été remplacée par une autre un peu moins caricaturale ) Une suggestion , tu lis nos commentaires. Ne pourrais- tu pas lors d’une prochaine intervention de débat en direct exiger une pose de quelques minutes,l’obtenir et prouver aux téléspectateurs lambda qui ne suivent que ces médias au formatage de cerveau abrutissant, le traitement image qui t’est réservé et à toi uniquement photos à l’appui. Je jubilerai de voir les tronches que tireraient les chiens de garde en direct. Que Se Vayan Todos