Le PS veut éradiquer administrativement et médiatiquement ses opposants politiques de gauche qu’il ne parvient pas à combattre politiquement. Il veut ainsi rendre publique la totalité des parrainages d’élus aux candidats et pas seulement 500 tirés au sort parmi tous ceux qui soutiennent. Louable souci ! Mais cette publication se ferait « en temps réel », s’il vous plaît. Ne vous laissez pas enfumer. Pour le PS, c’est une manière d’exercer le chantage publiquement et « en temps réel » sur les élus qui seraient tentés de soutenir d’autres candidats, notamment à gauche. Les pressions pour obtenir telle subvention ou tel appui dans un projet local se feront donc « en temps réel ».
Le journal Libération rapporte ainsi les propos d’un député PS selon lequel « les écologistes sont dans un tel état que Cécile Duflot n’aura même pas les 500 signatures ». Les amis de madame Duflot semblent en être tellement conscients que Le Monde nous a appris récemment qu’ils avaient déjà engagé les démarches internes à leur parti pour mobiliser leurs élus. Quoi qu’on pense d’une candidature, on ne peut admettre qu’un courant politique soit empêché de présenter un candidat sur la base de difficultés administratives de cet ordre. De nombreux élus locaux eux mêmes sont meurtris de devoir assumer une telle responsabilité qu’ils n’ont pas demandée.
Ce système devrait être purement et simplement supprimé. Mais d’ici là, je veux dire : d’ici à la tenue d’une assemblée constituante qui rendrait morale et démocratie à notre vie institutionnelle, ne peut-on rien vouloir ni demander ? Si. Nous pouvons agir. Puisqu’un projet de loi va être présenté, proposons l’abolition du privilège de parrainnage. Pour être cool, on maintiendrait la possibilité reconnue à 500 notables de valider une candidature. Mais les citoyens aussi auraient cette possibilité. Nous pouvons demander que soit déposé un amendement dans ce sens au projet Urvoas. Il établirait que 100 000 citoyens, par exemple, ont le droit de parrainer une candidature et donc de la rendre valide. Pourquoi le privilège de rendre possible une candidature serait-il réservé à certains élus, refusé aux autres et aux citoyens sans mandat électoral ? Oui, pourquoi ? Fixez le chiffre que vous voudrez monsieur Urvoas : 100 000, 200 000, 1 million ! Aucun chiffre ne nous fait peur. La seule chose qui nous fait peur, c’est que le peuple soit privé d’initiatives et de droits.