Ce week-end se réunit à Paris le 1er sommet du Plan B en Europe. Nous portons collectivement cette initiative avec les quatre autres signataires de l’appel pour un Plan B lancé en septembre (Oskar Lafontaine, Stefano Fassina, Yanis Varoufakis et Zoe Konstantopoulou). La liste des intervenants et des invités déjà annoncés est exceptionnelle. Je vais en donner un aperçu. Jamais une convergence aussi large de parlementaires, universitaires, journalistes, représentants internationaux n’avait été réunie pour penser concrètement un autre avenir pour l’Europe. L’ampleur des délégations internationales que nous allons recevoir est d’ailleurs telle qu’il restera peu de places pour le public français. Heureusement, les débats du sommet seront diffusés en direct sur internet, notamment sur le site du Plan B et sur mon blog. Je vous invite d’ailleurs à en profiter pour faire des écoutes collectives. Par exemple le dimanche matin où Yanis Varoufakis et moi-même interviendrons, des camarades ont eu l’idée d’organiser des écoutes conviviales de type « Brunch pour un Plan B ». Une jolie idée d’implication citoyenne pour atténuer le désagrément d’une réunion le dimanche matin… Alors même que nombre de camarades sont impliqués dans les campagnes des élections régionales, c’est en tout cas une prouesse pour les équipes du Parti de Gauche que d’avoir pris en charge un tel évènement international. Cela nous coûte, non seulement sur le plan militant, mais aussi financier. Je relaie donc ici l’appel aux dons lancé sur le site du plan B, afin de nous aider à financer ce sommet.
Aidez au financement du sommet du plan B en faisant un don (cliquez sur l’image ci-dessous) :
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Le programme de notre sommet est disponible sur le site du Plan B, décliné en 9 langues, autre exploit militant de mes camarades des commissions du Parti de Gauche. Nous allons explorer dans 9 tables rondes toutes les dimensions de l’alternative concrète nécessaire pour sortir de l’impasse économique européenne actuelle. Non seulement la monnaie, mais aussi les dettes publiques et les budgets, ainsi que le commerce. Sur chacun de ces trois axes, nous aurons des contributions de haut niveau.
Par exemple sur l’euro, Jacques Généreux et Frédéric Lordon présenteront leurs solutions aux côtés d’économistes italien, grec et allemand qui travaillent tous dans leur pays sur la manière de sortir intelligemment des impasses actuelles de la monnaie unique. Leurs débats seront introduits par Oskar Lafontaine, qui fut pionnier en Allemagne de la critique de l’euro.
Sur les dettes publiques, les principaux artisans européens et mondiaux de l’audit citoyen des dettes et de leur renégociation seront là : Eric Toussaint, Mabrouka Mbarek de Tunisie, l’ambassadrice Maria Fernanda Espinosa qui défend cette cause à l’ONU pour le compte de l’Equateur, ainsi qu’Aminata Traoré du Mali. Les tables rondes sur ce thème seront introduites par Zoe Konstantopoulou, qui avait mis cette bataille au centre du travail du Parlement grec quand elle le présidait.
Le regard s’élargira encore autour de la question du commerce, dont la libéralisation sauvage actuelle promue par l’UE et les USA est une menace directe pour les peuples et l’écosystème. Susan George et Bernard Cassen interviendront notamment sur ce sujet, aux côtés de praticiens économistes, douaniers et ingénieurs.
Sur le plan politique, c’est aussi une belle démonstration d’ouverture qui est faite par ce sommet. Sur le plan national, avec notamment la participation d’Olivier Besancenot mais aussi des écologistes Élise Lowy et Jérôme Gleizes, et l’invitation adressée à toutes les forces de gauche et parlementaires critiques de l’Europe actuelle, dont beaucoup ont déjà annoncé leur présence. Mais aussi sur le plan européen. D’importantes délégations parlementaires viendront notamment d’Allemagne (avec les députés européens Fabio de Masi et Sabine Lösing accompagnés de collègues députés au Bundestag), d’Espagne (avec des eurodéputés de Podemos et d’IU), du Portugal (avec des responsables du Bloco de Esquerda), de Grèce (avec les eurodéputés Nikolaos Chountis pour Unité Populaire et Kostadinka Kuneva pour Syriza), d’Italie (avec l’eurodéputée Barbara Spinelli, ainsi que des représentants du PRC), mais aussi d’Irlande (du Sin Fein notamment), de Hongrie (avec le député Andras Schiffer), de Slovénie (avec le député Luka Mesec), du Danemark (avec une délégation parlementaire de l’Alliance Rouge verte) ou encore de Belgique.
C’est une belle démonstration d’internationalisme concret qui se prépare. Je crois qu’elle peut retentir comme un soutien au service des peuples aux prises avec le carcan austéritaire des traités européens.
Les cinq initiateurs de notre appel de septembre proposeront, à l’occasion du sommet, des pistes pour pérenniser notre démarche jusqu’à ce que le cours de l’Europe en soit radicalement changé. Il s’agira notamment d’organiser des sessions régulières de la Conférence du Plan B dans un pays différent à chaque fois. De cette façon, ce serait un lieu ouvert et permanent capable d’agréger chemin faisant des personnalités et des organisations sociales ou politiques. Ce pourrait être un espace de rencontre équivalent à ce qu’a été le forum de San Paolo pour la recomposition du courant progressiste en Amérique latine. D’une réunion sans aucun écho médiatique sortirent dix gouvernements… Qui sait ?