Je m’exprime brièvement par nécessité. Les heures passées ont été si terriblement occupées et si chargées de bouleversements de tous ordres ! Elles le sont encore ! Ces moments d’Histoire marquent des milliers de consciences qui, parfois, s’éveillent seulement à la compréhension de l’importance de la politique dans la vie des peuples. Selon la vieille formule : si tu ne t’occupes pas de politique, la politique, elle, s’occupe de toi. Ne nous contentons pas d’analyser les erreurs sans fin des dirigeants politiques qui nous ont amenés à cette situation. Faisons aussi le point sur nous-mêmes. Je veux dire sur tous ceux qui ont laissé se prendre des décisions contraires à l’intérêt de notre pays pendant aussi longtemps sans dire un mot et sans sanctionner aucun responsable les jours de vote.
Demandez-vous : « étais-je de ceux pour qui peu importait que l’on décide sans mandat international, et sans vote de l’Assemblée nationale d’aller bombarder des gens dans un pays lointain ? » Avez-vous méprisé ou rabroué ceux qui vous mettaient en garde ? Avez-vous participé au concert de ceux qui accablaient grossièrement les lanceurs d’alerte en les assimilant à des agents de l’ennemi ? L’horrible nuit du 13 novembre vous aura appris que la guerre n’est pas un jeu vidéo mais un acte politique dont l’onde de choc finit toujours par atteindre tous ceux qui y participent. Décider une guerre est une question sérieuse. Il ne faut pas l’abandonner à un seul homme. Les formes prévues pour en décider ne sont pas un embarras, un ralentissement insupportable de l’action qui porte préjudice à son efficacité. C’est au contraire une garantie que nous nous donnons pour agir à bon escient et en se préparant à assumer les conséquences de nos actes. La liberté de pensée, de parole et de décision des représentants du peuple est une garantie pour notre sécurité.
À présent les mêmes trouvent peut-être sans importance que le Président dise que nous sommes en guerre sans nous dire où et contre qui et sans respecter les formes prévues par la Constitution pour le faire (article 35). Et pour eux, peu importerait peut-être aussi que l’état d’urgence soit prolongé de trois mois sans qu’il soit dit une seule fois pour quel bénéfice attendu dans l’action et sans tenir aucun compte des inconvénients que cette situation comporte également et en plus grande proportion. Et sans doute tiennent-ils pour un détail qu’il soit plus que douteux de modifier la Constitution alors que l’état d’urgence a été proclamé.
Pour les indifférents d’avant le jour d’horreur, toutes questions sont des bavardages, des « postures », et peut-être même qu’à cette heure, ils ne font toujours pas le lien entre tout cela et ce que nous sommes en train de vivre. Et sans doute ne font-ils pas davantage le lien entre ce qui est en train de se décider à l’initiative du président de la République et les conséquences qu’il faudra en assumer. Peut-être acceptent-ils aussi sans état d’âme de croire, puisqu’on le leur répète, que sacrifier un peu de liberté individuelle n’est rien si l’on augmente par ce moyen la sécurité collective. Et sans doute s’agacent-ils déjà qu’on ose dire qu’il n’en est rien et que cela n’a jamais produit autre chose que de nouveaux désastres politiques là où on l’a appliqué.
Peut-être aussi sont-ils, comme nous-mêmes, chaudement partisans de la trêve des polémiques en période de deuil national. Mais ont-ils compris que le premier à la rompre soit le chef de l’État ? Car c’est bien ce qu’il vient de faire solennellement devant le Congrès du Parlement à Versailles en lançant un projet de réforme constitutionnelle. Toucher à la Constitution, c’est évidemment toucher au cœur de tous les débats politiques et les allumer tous en même temps. En commençant par la première des questions que cela pose : après avoir modifié plus de vingt fois ce texte à la cadence d’une réforme par an au cours des dix dernières années sans en passer par le peuple, faut-il persister dans cette méthode ? En tout cas, les partisans que nous sommes d’une Assemblée constituante sont placés dans l’obligation de protester.
Car c’est une nouvelle mise à l’écart de toutes les questions que nous avons soulevées sur ce que doit être le travail de constituants et de toutes les questions que nous souhaitons voir entrer dans le texte fondamental. Il faudrait mettre de côté cette question pourtant si décisive ? Admettons. Mais comment accepter que des sujets aussi polémiques, par exemple, que la déchéance de la nationalité et quelques autres directement empruntées à l’extrême droite et que combattait hier toute la gauche et même une partie de la droite soient désormais pris en charge sans autre explication par le président ? Puisque nous n’avons pas changé d’avis en même temps que les mots changeaient de bouche, ne sommes-nous pas contraints de notre côté de répéter avec la même passion nos arguments contre une telle fausse bonne idée dont la dangerosité a été mille fois démontrée ?
Est-ce de la désinvolture, de l’inconscience ou bien un calcul cynique de lancer ces débats en plein deuil national, les morts n’étant pas encore enterrés, et sous le régime de l’état d’urgence ? Serait-ce encore un excès de formalisme de s’en soucier ? Je veux dire combien nous nous sentons abusés de voir qu’à la bonne volonté et à la pondération des propos, à l’amnistie provisoire que nous avons prononcée sur les responsabilités de la situation, il soit répondu à la faveur d’une circonstance solennelle par une aussi grossière nouvelle transgression des lignes de fond de la famille progressiste en France. Comment supporter que François Hollande inflige une telle défaite sans combat à la doctrine républicaine de cette famille ? Cette situation qui devrait si vigoureusement renforcer nos principes et nos valeurs se dénoue par une nouvelle victoire idéologique de nos pires adversaires ! Sans aucun gain prévisible ni sur le plan sécuritaire ni sur le plan électoral.
Échanger de la liberté contre une amélioration de la sécurité est le pari que firent les auteurs du « Patriot Act » aux États-Unis. De cette expérience, les observateurs savent désormais que si la réduction des libertés a été payée comptant, les gains de sécurité n’ont pas été le résultat des moyens nouveaux. La cause du « terrorisme », ce sont les guerres régionales dans lesquelles nos pays ont les bras enfoncés jusqu’aux épaules. La riposte aux attaques est donc nécessairement sur deux fronts : l’un pour faire cesser la guerre, l’autre pour garantir la cohésion de notre pays, c’est-à-dire l’unité de son peuple et fermer ainsi aux agresseurs le chemin de passage qui sans cela s’ouvrirait pour eux.
Sur le terrain de la guerre, heureusement, les Russes ont fait ce qu’il fallait pour que les Américains n’aient d’autres choix que de se rendre à la raison et d’accepter, en l’absence de la France et sans la consulter, de constituer une seule coalition sous mandat de l’ONU avec l’objectif d’organiser des élections sans le préalable paralysant du départ de El Assad. François Hollande a immédiatement obtempéré et annoncé son ralliement dans des termes qui sont exactement l’inverse de sa déclaration à la tribune de l’ONU. On peut donc considérer que les choses avancent en ce qui concerne l’approche de la fin de la guerre en Syrie. Même si cela ne règle pas tout ce qui est nécessaire pour qu’elle s’arrête aussi en Irak d’où viennent l’argent et le matériel de guerre.
Mais pour ce qui est du front de la lutte contre les attentats dans nos frontières il en va tout autrement. Le soudain appétit de François Hollande pour les mesures du Front national et la mise en scène d’un « super état d’urgence » permanent, cette volteface opérée, rédigée et prononcée entre vendredi à une heure du matin et lundi à seize heures sentent l’improvisation, le coup de com’. et l’astuce politicienne davantage qu’une pensée construite et argumentée, soucieuse d’efficacité concrète. A notre tour, nous allons devoir lutter sur deux fronts : contribuer à l’unité de notre peuple et affronter les bouffées sécuritaires. C’est un chemin de crête que le nôtre. Mais notre devoir de long terme est de rester ceux qui affirment que la sécurité collective est plus forte quand les libertés fondamentales de chacun sont garanties.
145 commentaires
FERRON Thierry
Monsieur Hollande, nous n’avons rien à faire en Syrie et en Irak, nous ne sommes pas le gendarme du monde, nous sommes le seul pays de l’Union européenne à intervenir militairement dans différents pays du monde, au nom de quel principe ? De quelle droit ? Vous nous dite que nous sommes en guerre, mais contre quel pays ? La majorité des terroristes qui ont fait ces assassinats sont des Français.
Louise
Merci de cette belle analyse, cher Jean-Luc.
Pourriez-vous indiquer où se trouve l’interdiction de modifier la Constitution lorsque l’état d’urgence a été proclamé ? Dans l’article 89 ne figure que la phrase suivante « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. » Or (me semble-t-il) « état d’urgence » et « atteinte à l’intégrité du territoire » ne sont pas synonymes.
Claude
Que de revirements, j’en ai la nausée.
Je suis tout à fait en phase avec Jean-Luc. Mais allons-nous pouvoir profiter nous aussi de ces circonstances exceptionnelle, dangereuses et déstabilisantes pour le lanterneau politique et social pour enfin rassembler les forces de gauche (la vraie). Sortons enfin des querelle d’ego pour proposer massivement les réformes qui s’imposent, en changeant en priorité une constitution et des modes de représentation et de gouvernement dont les dérives sont encore une fois excellemment illustrées dans ce texte.
Courage et vigilance.
Siamy
Le président de la République Française est en guerre, comme l’a été celui qui l’a précédé, avec pour conséquences, entre autre, ceci. Comment peut-il affirmer que nous sommes en guerre ? La guerre qu’il a engagée depuis des années est la sienne, puisqu’il l’a décidée seul. Nous avons malgré tout une énorme responsabilité, celle d’avoir contribué à son élection.
Marie Labat
Pfou, j’en ai ras-le-bol, tous ces morts, ces jeunes gens pleins de vie, superbes, ces mères et pères de famille fauchés, et ça à présent ! Cette horreur politique, impudique, calculatrice. Ah non, j’en ai marre, mais marre ! Je veux la révolution et je suis prête à m’emparer de tous les appels à la désobéissance. Le 12 décembre, je viendrai à Paris, ça c’est clair. Parce que pour moi tout est lié. La résistance écologique et sociale sont dans le collimateur, ce ne sont pas les terroristes qui sont visés, c’est nous !
Charpentier
Prenons le temps du recul. Ecoutons des voix libres (référence à la presse indépendante, en ligne), réfléchissons. Le temps du débat viendra, il n’y a pas urgence.
Personnellement, je m’efforce de ne pas amener mon commentaire, atterré que je suis par toutes les sornettes que j’entends depuis 4 jours. Sornettes toutes empreinte d’un regard simplificateur sur un monde complexe, et de réponse simpliste, cela va de soi.
Avec cette histoire de France ( celle toute récente) abordons la période électorale qui nous attends avec, comme le fait le plus souvent jean-luc, une approche en profondeur, formatrice, réflexive, en évitant le terrain politicien. Ainsi, dans longtemps peut-être, nous resterons audibles en toutes circonstances.
Nicolas
A voir cette dérive autoritaire, c’est une guerre contre ce qui fait la république qui est engagée. Changer la constitution sans consulter le peuple devient une habitude, se servir encore une fois d’un massacre pour justifier des mesures liberticides devient pratique courante de la part de nos dirigeants. Cela pour mieux masquer leur échec et leur incompétence à gouverner pour le bien du peuple français. Leur union sacrée est une bouffonnerie, la démission de ces incapables si il leur restait un peu d’honneur est la seul réponse aux massacre des nôtres. Merci pour la retenue dont vous avez fait preuve, moi j’étais et je suis en colère pour ces vies gâchées, par ce malheur semé dans d’autres pays par notre armée et qui pousse maintenant dans notre patrie. La France doit faire la paix pas la guerre.
COLLONGE Maddy
Merci pour cette analyse claire et nette. Je connaissais hélas ce personnage, sans paroles, qui nous dirige depuis quelques 3 ans. C’est donc sans illusion que je l’ai vu prendre des mesures draconniennes sans consulter le peuple comme le Parti de Gauche le demande en créant une constituante, notre monarque règne en maître absolu, comme Louis XIV. Nous sommes attaqués certes, encore faut-il se demander pourquoi. Si l’on décrète l’état d’urgence il faut que ce soit pour une période extrêmement courte comme l’a préconisé Robert Badinter qui est bien placé pour connaitre l’état de guerre et ce qu’il engendre ! L’économie de guerre, entre autres gracieusetés dont la perte de nos libertés. Aussi graves, ignobles, odieuses qu’aient été toutes les morts, blessures graves, traumatismes, non Messieurs les gouvernants comme les dégénérés meurtriers qui veulent tuer la façon de vivre française, vous ne gagnerez pas, Ni les uns ni les utres.
HervéH
Une fois de plus, vous sauvez l’honneur d’un peuple, du peuple français. L’entreprise, hélas, de crétinisation des âmes et la lepénisation des esprits gangrènent pourtant déjà, tout un corps malade. Enfantée dans la foulée de la guerre d’Algérie et après Guy Mollet, la V° République aveuglée, n’agonise t-elle pas, sous M.Hollande et les coups de boutoirs de Daesh ? « Patriot act à la française » et demain quoi ? Guantanamo à la française ? Torture à la française ? Assassinats ciblés à la française ? Prisons secrètes à la française ? Abus de pouvoir à la française ? La V° république se meurt en même temps que le parti socialiste s’annihile tout seul. Tout un plateau d’argent est offert à Madame Le Pen et à son triste parti. Il est certain dans ces conditions qu’un cycle historique s’achève et qu’une page neuve s’écrit déjà, à la gauche de la France.
catherine dumas
Merci à toutes nos petites infirmières qui ont données à nouveau une image d’espoir. Nos médecins…
N’est ce pas là à ce moment là que l’on reconnait le patriotisme de chacun. Il y a dans mon coeur comme un souffle d’espoir qui renaît, c’est la désobéissance de ceux qui veulent faire le bien qui est en train de gagner. Les Le Pen ne sont pas capables d’un seul acte d’amour. Regardez toutes ces foules se réunissant contre toutes volontés de leur interdire. Courage à toutes et tous, ne baissez pas les bras il y a tellement d’amour pour panser nos plaies. L’humain est en marche, il vient de subir une telle souffrance dans sa chair qu’il ne veut plus qu’on le manipule.
Jacques
Ce n’est pas un pauvre idiot qui doit m’imposer ses comportements guerriers. Je ne suis pas en guerre. Dire que nous nous pincions quand nous avions vu Bush se prévaloir d’une guerre contre le terrorisme. Nous avons aujourd’hui un mini-Bush.
Jean claude DE ROBERT
Oui, Jean-Luc Mélenchon est dans le vrai. Non le déni, la langue de bois y en a marre, concernant la modification de la constitution et l’état d’urgence pour 3 mois dès que j’ai eu appris ça, je n’ai pu m’empêcher telle une évidence de voir une volonté une intention plus « profonde ». En effet je n’oublie pas la catastrophe financière la situation explosive de la France, hors le FED va certainement relever le taux d’intérêt avant la fin 2015 qui, avertissement les économistes selon moi crédible, va faire éclater les bulles financière partout dans le monde ainsi que les dettes souveraines.
L’Europe, a moins que mes infos soient fausse, a validé une loi qui dit en gros que lorsque un pays ne peux renflouer ses banques, actuellement toutes en grande difficulté, ces dernières pourront ce servir directement dans les comptes de ses clients qui sont désormais des « actionnaires », car l’argent qui s’y trouve n’est plus un dépôt désolé pour ne pas utiliser les bons termes mais l’esprit de la loi est là. ça signifie entre-autre que les économies des gens les livrets d’épargne certainement/assurance vie seront en partie vidés même si officiellement cela ne concerne que les comptes au delà des 100 000€. En cas de faillite d’un banque y a la garantie de l’état, je m’interroge sur quoi cette garantie s’appuie? Vu que l’état est fauché va t’il nous refiler au gramme près l’équivalent en or que la France possède ? Je crains que ce soit sur les milliards…
CEVENNES 30
Bonjour à tous,
Oui effectivement vos infos sont correctes, le gouvernement en catimini en plein mois d’ Août 2015, par décret a validé cette directive Européenne, qui assimile les clients d’une banque à des actionnaires.
NUBER Guy
J’ai vu passer cette info dans un mail fabriqué par l’extrême droite. En réalité cette directive indique les règles de fonctionnement du fonds de garantie que les banques sont tenues d’abonder annuellement. Vos dépôts sont garantis à hauteur de 100 000€ par personne (200 000€ pour un couple) par établissement bancaire. Si vous disposez d’un million d’Euros, il suffit de les placer dans 10 établissements bancaires différents pour être garantis. Les règles de fonctionnement et de surveillance des banques ont été durcies. Ceci dit, Hollande n’a pas fait comme promis, la réforme bancaire qui scindait les opérations de banque traditionnelles et nécessaires à l’économie des opérations de spéculation pour compte propre néfastes à l’économie.
JeanLouis
Parfaitement d’accord et avec JL Mélenchon et les commentaires ci dessus. Mais en plus n’y a t’il pas eu de nombreuses études sérieuses démontrant que le tout sécuritaire est complètement contreproductif (voir le Partiot Act aux EU) et que mobiliser des milliers de personnes pour « rassurer » la population ne fait que nuire à l’efficacité réelle des services de sécurité. L’escalade militaire, de plus uniquement par voie aérienne, ne peut conduire à rien, tous les experts militaires le disent, si ce n’est qu’à amplifier les ressentiments dans les zones bombardées. Les causes profondes sont ailleurs pour ces enfants perdus de la République, il faudra un temps énorme pour rectifier le tir, pour autant que l’on ai la volonté de le faire, et c’est mal parti. Et ces causes profondes sont toujours les mêmes quelles que soient les peuples concernés. Si vous avez vu le magnifique dernier film de R Guédiguian sur les « terroristes » arméniens, vous avez vu les pères humiliés par le système, acceptant toutes les formes de renoncement, et dont les fils un jour se rebellent, n’en pouvant plus. Qu’avant nous fait depuis la Marche des Beurs ? Les revendications de l’époque, la lutte contre le racisme et les violences policières, le droit à l’égalité réelle, n’ont pas été satisfaites, le seul acquis fut l’obtention d’une carte de séjour de dix ans pour les immigrés. Ensuite ? Ensuite pas grand chose. Et la génération d’après, comme les arméniens dans le film de…
BIBI
Enfin ! Enfin, quelqu’un qui ose dire aux Français, aux électeurs, que c’est eux qui ont le pouvoir et qu’ils doivent faire une introspection radicale. « tous ceux qui ont laissé se prendre des décisions contraires à l’intérêt de notre pays pendant aussi longtemps sans dire un mot et sans sanctionner aucun responsable les jours de vote ». Il faut le dire, quitte à être impopulaire quelque temps. A Cholet le maire a dit « qu’Hitler en n’a pas tué assez ! » (en parlant des Roms). Et bien il a été réélu avec 11530 voix et 15975 abstentionnistes, qui pour une bonne part se plaignent aujourd’hui !
Merci Jean Luc !
ROLLAND
Pourquoi ces jeunes hommes et ces jeunes femmes s’abandonnent-ils à une telle barbarie ? Peut-être parce que le monde dans lequel nous vivons leur est devenu tellement abstrait, en un sens « irréel », qu’ils en viennent à le considérer comme un terrain de jeu, comme un lieu d’expérimentation, sans interdit, sans limite autre que la mort. Et de préférence celle des autres. Pourquoi ne pas faire un rapprochement avec l’abstraction du monde financiarisé vidant de tout contenu humain nos relations à nos semblables ? Souvenons-nous de Jérôme K, nous disant que passé un certain seuil, un trader perd le contact avec la réalité de la vie économique et sociale, et s’adonne à un jeu d’apparence virtuelle. Pourquoi d’autres, aussi jeunes et, plus souvent, plus âgés s’abandonnent-ils à une poursuite frénétique de gains d’argent absurdement inutiles, passé un certain niveau de revenus ? Quand on possède déjà un milliard, pourquoi en vouloir encore un ? Peut-on rapprocher le terrorisme meurtrier des voyous du terrorisme financier en col blanc, tout aussi criminel, s’il est avéré qu’ils ne se privent pas de faire des affaires ensemble ? Monde immonde.
Michel 65
L’analyse de Jean Luc est complète, percutante et mobilisatrice. Cependant, comment faire en sorte qu’elle se diffuse plus largement pour redonner espoir.
Enfin et surtout comment mobiliser pour que l’unité populaire empêche le rouleau compresseur, du gouvernement, des médias et de la peur de nous enfermer dans impuissance. En clair comment manifester aujourd’hui sans se rassembler.
Paolo
Bonjour,
Il se trouve que je suis en pleine lecture de « la stratégie du choc » de Naomi Klein. Et bien, c’est de plus en plus difficile à lire tant je vois cette même stratégie s’appliquer ici en France. C’est cauchemardesque, je n’ai pas d’autres mots. Merci, Jean Luc de tenter d’éclairer les gens sur toutes ces choses.
lilou45
Ce matin les terroristes ont trouvé en face d’eux « nos gens » comme le dit Jean-Luc, nos gens armés. Ce ne sont pas les pauvres victimes, innocentes et désarmées qu’ils ont abattues comme des lâches. Six membres des forces de l’ordre ont été blessées, heureusement sans gravité. La question qu’il faut se poser c’est comment des humains peuvent devenir des monstres et à qui le crime profite, car il y en a qui tirent profit de ces actes barbares. J’ai peur pour mon gendre, il est algérien, donc arabe et musulman pratiquant. Ce garçon passe sa vie au travail, il est effondré de voir comment se comportent des gens qui se disent musulmans, et le mal qu’ils font à toute la communauté.
Jellyrollmorton
Et il ne nous reste plus qu’à attendre que ces belles mesures « sécuritaires » soient utilisées contre la « classe ouvrière » et toutes réactions populaires. Ne lâchons rien !
Vega
Ce qui me préoccupe le plus c’est que cette loi de sécurité totalitaire intervient au moment où le peuple est en proie à de grands dangers et dont on veut museler la protestation : la politique guerrière de la France, la destruction du code de travail, la criminalisation des syndicats, l’imposition de traités qui nous asphyxient (dont le TAFTA qui assurera définitivement la domination du marché sur les prérogatives de souveraineté des États) et la crise du climat qui ne semble plus à l’ordre du jour. Hollande veut nous enfermer dans son agenda de la panique sécuritaire alors que les moyens les plus efficaces seraient de pratiquer une politique de gauche au lieu d’une politique de droite et même d’extrême droite. A savoir réduire les inégalités sociales, investir dans l’éducation, augmenter les services publics, interdire toutes formes de discrimination, respecter un code de travail qui protègerait les syndicats face aux abus patronaux, accueillir dignement les réfugiés et réclamer un budget et une politique internationale d’aide pour eux, en se coordonnant avec les pays qui prônent des solutions économiques et politiques (plutôt que guerrières) pour sortir de la crise. Voilà la véritable politique de sécurité et pas ces diktats de monarque qui s’attaquent à nos libertés civiles et nous renvoient à une guerre et des attentats sans fin.