Je m’exprime brièvement par nécessité. Les heures passées ont été si terriblement occupées et si chargées de bouleversements de tous ordres ! Elles le sont encore ! Ces moments d’Histoire marquent des milliers de consciences qui, parfois, s’éveillent seulement à la compréhension de l’importance de la politique dans la vie des peuples. Selon la vieille formule : si tu ne t’occupes pas de politique, la politique, elle, s’occupe de toi. Ne nous contentons pas d’analyser les erreurs sans fin des dirigeants politiques qui nous ont amenés à cette situation. Faisons aussi le point sur nous-mêmes. Je veux dire sur tous ceux qui ont laissé se prendre des décisions contraires à l’intérêt de notre pays pendant aussi longtemps sans dire un mot et sans sanctionner aucun responsable les jours de vote.
Demandez-vous : « étais-je de ceux pour qui peu importait que l’on décide sans mandat international, et sans vote de l’Assemblée nationale d’aller bombarder des gens dans un pays lointain ? » Avez-vous méprisé ou rabroué ceux qui vous mettaient en garde ? Avez-vous participé au concert de ceux qui accablaient grossièrement les lanceurs d’alerte en les assimilant à des agents de l’ennemi ? L’horrible nuit du 13 novembre vous aura appris que la guerre n’est pas un jeu vidéo mais un acte politique dont l’onde de choc finit toujours par atteindre tous ceux qui y participent. Décider une guerre est une question sérieuse. Il ne faut pas l’abandonner à un seul homme. Les formes prévues pour en décider ne sont pas un embarras, un ralentissement insupportable de l’action qui porte préjudice à son efficacité. C’est au contraire une garantie que nous nous donnons pour agir à bon escient et en se préparant à assumer les conséquences de nos actes. La liberté de pensée, de parole et de décision des représentants du peuple est une garantie pour notre sécurité.
À présent les mêmes trouvent peut-être sans importance que le Président dise que nous sommes en guerre sans nous dire où et contre qui et sans respecter les formes prévues par la Constitution pour le faire (article 35). Et pour eux, peu importerait peut-être aussi que l’état d’urgence soit prolongé de trois mois sans qu’il soit dit une seule fois pour quel bénéfice attendu dans l’action et sans tenir aucun compte des inconvénients que cette situation comporte également et en plus grande proportion. Et sans doute tiennent-ils pour un détail qu’il soit plus que douteux de modifier la Constitution alors que l’état d’urgence a été proclamé.
Pour les indifférents d’avant le jour d’horreur, toutes questions sont des bavardages, des « postures », et peut-être même qu’à cette heure, ils ne font toujours pas le lien entre tout cela et ce que nous sommes en train de vivre. Et sans doute ne font-ils pas davantage le lien entre ce qui est en train de se décider à l’initiative du président de la République et les conséquences qu’il faudra en assumer. Peut-être acceptent-ils aussi sans état d’âme de croire, puisqu’on le leur répète, que sacrifier un peu de liberté individuelle n’est rien si l’on augmente par ce moyen la sécurité collective. Et sans doute s’agacent-ils déjà qu’on ose dire qu’il n’en est rien et que cela n’a jamais produit autre chose que de nouveaux désastres politiques là où on l’a appliqué.
Peut-être aussi sont-ils, comme nous-mêmes, chaudement partisans de la trêve des polémiques en période de deuil national. Mais ont-ils compris que le premier à la rompre soit le chef de l’État ? Car c’est bien ce qu’il vient de faire solennellement devant le Congrès du Parlement à Versailles en lançant un projet de réforme constitutionnelle. Toucher à la Constitution, c’est évidemment toucher au cœur de tous les débats politiques et les allumer tous en même temps. En commençant par la première des questions que cela pose : après avoir modifié plus de vingt fois ce texte à la cadence d’une réforme par an au cours des dix dernières années sans en passer par le peuple, faut-il persister dans cette méthode ? En tout cas, les partisans que nous sommes d’une Assemblée constituante sont placés dans l’obligation de protester.
Car c’est une nouvelle mise à l’écart de toutes les questions que nous avons soulevées sur ce que doit être le travail de constituants et de toutes les questions que nous souhaitons voir entrer dans le texte fondamental. Il faudrait mettre de côté cette question pourtant si décisive ? Admettons. Mais comment accepter que des sujets aussi polémiques, par exemple, que la déchéance de la nationalité et quelques autres directement empruntées à l’extrême droite et que combattait hier toute la gauche et même une partie de la droite soient désormais pris en charge sans autre explication par le président ? Puisque nous n’avons pas changé d’avis en même temps que les mots changeaient de bouche, ne sommes-nous pas contraints de notre côté de répéter avec la même passion nos arguments contre une telle fausse bonne idée dont la dangerosité a été mille fois démontrée ?
Est-ce de la désinvolture, de l’inconscience ou bien un calcul cynique de lancer ces débats en plein deuil national, les morts n’étant pas encore enterrés, et sous le régime de l’état d’urgence ? Serait-ce encore un excès de formalisme de s’en soucier ? Je veux dire combien nous nous sentons abusés de voir qu’à la bonne volonté et à la pondération des propos, à l’amnistie provisoire que nous avons prononcée sur les responsabilités de la situation, il soit répondu à la faveur d’une circonstance solennelle par une aussi grossière nouvelle transgression des lignes de fond de la famille progressiste en France. Comment supporter que François Hollande inflige une telle défaite sans combat à la doctrine républicaine de cette famille ? Cette situation qui devrait si vigoureusement renforcer nos principes et nos valeurs se dénoue par une nouvelle victoire idéologique de nos pires adversaires ! Sans aucun gain prévisible ni sur le plan sécuritaire ni sur le plan électoral.
Échanger de la liberté contre une amélioration de la sécurité est le pari que firent les auteurs du « Patriot Act » aux États-Unis. De cette expérience, les observateurs savent désormais que si la réduction des libertés a été payée comptant, les gains de sécurité n’ont pas été le résultat des moyens nouveaux. La cause du « terrorisme », ce sont les guerres régionales dans lesquelles nos pays ont les bras enfoncés jusqu’aux épaules. La riposte aux attaques est donc nécessairement sur deux fronts : l’un pour faire cesser la guerre, l’autre pour garantir la cohésion de notre pays, c’est-à-dire l’unité de son peuple et fermer ainsi aux agresseurs le chemin de passage qui sans cela s’ouvrirait pour eux.
Sur le terrain de la guerre, heureusement, les Russes ont fait ce qu’il fallait pour que les Américains n’aient d’autres choix que de se rendre à la raison et d’accepter, en l’absence de la France et sans la consulter, de constituer une seule coalition sous mandat de l’ONU avec l’objectif d’organiser des élections sans le préalable paralysant du départ de El Assad. François Hollande a immédiatement obtempéré et annoncé son ralliement dans des termes qui sont exactement l’inverse de sa déclaration à la tribune de l’ONU. On peut donc considérer que les choses avancent en ce qui concerne l’approche de la fin de la guerre en Syrie. Même si cela ne règle pas tout ce qui est nécessaire pour qu’elle s’arrête aussi en Irak d’où viennent l’argent et le matériel de guerre.
Mais pour ce qui est du front de la lutte contre les attentats dans nos frontières il en va tout autrement. Le soudain appétit de François Hollande pour les mesures du Front national et la mise en scène d’un « super état d’urgence » permanent, cette volteface opérée, rédigée et prononcée entre vendredi à une heure du matin et lundi à seize heures sentent l’improvisation, le coup de com’. et l’astuce politicienne davantage qu’une pensée construite et argumentée, soucieuse d’efficacité concrète. A notre tour, nous allons devoir lutter sur deux fronts : contribuer à l’unité de notre peuple et affronter les bouffées sécuritaires. C’est un chemin de crête que le nôtre. Mais notre devoir de long terme est de rester ceux qui affirment que la sécurité collective est plus forte quand les libertés fondamentales de chacun sont garanties.
145 commentaires
Michèle
Honte à ceux qui ont voté les mesures d’exception ! Le Parti de Gauche pourrait appeler sur le net à une manif dimanche pour dire non au projet de Hollande et demander un référendum ?
draoui
Bonjour Monsieur le député européen,
Je suis marié père de quatre enfants, musulmans, bien éduqués, et citoyens français à part entière. J’ai voté pour vous, monsieur Mélenchon et ce sans regrets, en 2012 puis pour notre Président, monsieur Hollande.
Aujourd’hui, vendredi 20 novembre 2015 à 5h20, j’ai vu débarquer environ douze fonctionnaires de police et gendarmes. Réveillant mes enfants, à qui les autorités françaises, pour cause « Etat d’urgence », leur ont montré, qu’ils ne sont pas des Français comme les autres, puisqu’ils sont musulmans et portent des prénoms maghrébins. Notre intimité a été bafouée, puisqu’on a eu droit au chien renifleur d’explosifs et à un cyber-criminaliste. Résultat, perquisition stérile. Que de fonctionnaires mobilisés pour rien, que d’argent public dépensé pour rien. Avec comme résultat un climat malsain envers tous les musulmans de France.
Je suis secrétaire d’une association cultuelle, mais je devrais dire j’étais. Parce qu’à partir d’aujourd’hui, je démissionne de toute mission d’éducation dans toutes ses dimensions d’une jeunesse abandonnée et désœuvrée.
Bien cordialement.
thery
Dommage cher monsieur, vous avez réagit un peu trop vivement, bien que je pense que cette action doit être traumatisante surtout pour les enfants, mais si vous maintenez votre décision, c’est le daech qui aura gagné, c’est je pense un des but rechercher. Diviser les Français, dite vous bien que les fonctionnaires de police ne font que leur travail, sachant que moi je n’ai pas subi cette intrusion violente, bien vous lire.
Vladimir
A la lumière des résultats du vote à l’Assemblée Nationale de la prolongation de l’Etat d’urgence (ou le PC et la presque totalité des Verts ont voté pour) je me pose la question de mon vote pour la liste de gauche aux régionales, conduite par le patron du PC. Déjà que j’étais réticent, à cause de l’intention du PC de se joindre au PS au 2ème tour. Qu’en pense Jean-Luc Mélenchon ?
Michel Davesnes
Finalement, autant voter Bartolone. Je ne vois pas ce qui le distingue de Laurent. De toutes façons, les communistes vont tout avaler sans barguigner pour avoir des plaçous au deuxième tour. Ils nous ont déjà fait le coup au municipale. On ne les changera pas. Pour moi, le Front de gauche est mort s’il reste sous la domination d’un parti qui est resté stalinien par son comportement.
DUCHENE JEAN
Mr Mélenchon depuis le 17/11 pas un mot de vous sur votre blog. Quelle est votre position par rapport au vote de l’assemblée pour reconduire l’état d’urgence pour trois mois ? En cette période d’unanimisme triomphant, d’union sacrée derrière les bellicistes, nous avons besoin de leaders à la parole forte, qui ont le courage d’être à contre courant et de préparer l’avenir. Êtes-vous à la hauteur des évènements ?
Vega
Ce sont d’abord aux citoyens d’être à la hauteur. C’est déjà très encourageant ce mouvement de protestation des associations syndicales et politiques pour protester contre cette loi et faire en sorte que la liberté de se réunir et de s’opposer aux politiques de nos gouvernants reste un droit inaliénable et même un devoir de citoyens. Voir ce lien.
kokkino
Je viens de voir que le groupe Front de gauche à l’assemblée a voté la prolongation de l’état d’urgence à l’unanimité de ses membres ! C’est le même réflexe chauvin et unanimiste qui avait conduit les socialistes Français à entrer dans l’union sacrée en 1914 et le même opportunisme qui avait conduit le PCF à voter les pleins pouvoirs à Guy Mollet en 1956 pour l’une des pires guerres coloniales de l’époque. C’est dans ces occasions exceptionnelles que l’on mesure réellement l’attachement aux principes et le courage politique des représentants du peuple. Pour le coup le groupe Front de gauche a fait la preuve de son opportunisme et de sa médiocrité. Il est temps d’en tirer les conséquences !
charlie47
Même si je souscris en grande partie à votre analyse, aujourd’hui la situation étant ce qu’elle est, il faut des mesures fortes, cessons de nous aveugler par naïveté ou angélisme. Oui nous sommes en guerre et le problème est que l’ennemi est sur le territoire national. Je suis de gauche et partisan de l’état d’urgence et je vais plus loin, il existe dans la constitution l’article 16 qui donne les pleins pouvoirs à l’Exécutif pour faire face à une situation exceptionnelle (comme après la tentative de putsch des généraux en avril 1961), je pense que notre président pourrait s’en servir utilement (quand bien même le costume du général de Gaulle est un peu grand pour lui). Et je félicite les députés du FDG pour leur vote.
Nicolas
N’importe quoi, cela ne justifie pas l’état d’urgence pour trois mois, l’arsenal juridique, un état qui fonctionne n’a pas besoin de pouvoirs liberticides supplémentaires. Cet état, ce gouvernement croit qu’en ayant les pleins pouvoirs il pourra faire mieux que ce qu’il n’a pas fait et ce qu’il a défait depuis trois ans, absurde et dangereux pour notre liberté, instaurer la perte de la nationalité à nos compatriotes bi-nationaux absurde et dangereux pour la fraternité et l’égalité. Ce sont des incapables, reniant notre république pour mieux bâillonner le peuple Français. la prochaine étape , c’est quoi ? une opération de com en treillis militaire ? Quelle déchéance…..
thery
J’ai suivi vos différentes interventions depuis les attentats, réaction digne, ferme, sans polémiques. Bien, très bien, j’ai apprecié ! Ainsi que votre exposé a l’université devant les étudiants, impressionnant de clarté, de précision. Quel sens de la pédagogie, là aussi impressionnant.
jorie
Sincèrement, je pense que le pays court un grave danger. Même si je désapprouve la politique extérieure depuis son intégration au commandement intégré de l’Otan, pour le moment, faut faire avec, parce qu’une inflexion radicale maintenant de notre politique ne changera rien au comportement des décérébrés qui ont commis ces meurtres et ils en commettront d’autres. Donc, profil bas et un peu moins d’idéologie ne feront pas de mal en ces périodes de secousses. Je considère que la modestie et le calme de Mélenchon sont tout à fait à la hauteur de la situation et correspondent à la gravité de la situation. Il a fait connaître ses positions politiques depuis longtemps, mais ne joue pas sur des polémiques stériles. Je constate une fois de plus que sa position vis à vis de la Russie impose peu à peu le respect. Quant à nous, essayons donc de rassembler la vraie gauche au lieu de nous taper dessus pour des histoires de places. L’état régalien a été détruit par les différents gouvernements et la bêtise de l’éctoplasme européen. Il faut tout reconstruire.
L'ariégeois
En désaccord avec la décision du FdG de voter la prolongation de l’état d’urgence. J’ai d’ailleurs pu entendre sur une radio que seul Noël Mamère et quelques autres s’y sont opposés. Je n’ai pas toujours été d’accord par le passé avec ce dernier, mais je dois avouer que là, j’adhère totalement à son point de vu. Les gars du parti communiste ont-ils déjà oublié Charonne ? Je ne comprends absolument pas la position du PC à ce sujet. Vraiment à côté de la plaque. Les autres composantes de FdG également. J’écoutais ces jours derniers à la radio un invité du journal de 12h30 sur France Culture dire qu’il était favorable dans ce contexte à une restriction des libertés, en ajoutant « Nous en avons tellement qu’on peut bien nous en enlever quelques-unes ». Affligeant ! On nous en supprime une aujourd’hui. Bof !.Une autre demain. Bof ! Une autre après-demain. Bof! (On en a tellement) Puis plein d’autres les jours qui suivent. Zut ! J’en ai plus. Je vais exprimer mon mécontentement dans la rue. Manque de bol, il est interdit de manifester. Méchant.
Jean
Merci Monsieur Mélenchon. Vos propos sont intelligents, réfléchis et posés. Notre monde a grand besoin de prendre du recul et de ne pas sombrer dans la précipitation. Nous avons aussi grand besoin de philosophes qui nous aident à comprendre et à analyser. Vous y contribuez à votre manière, merci et bon courage.
jvk77
Mille mercis à toi Jean-Luc pour tout. Sans toi le peuple de gauche n’aurait pas de boussole ni aucun espoir de victoire sur ses ennemis de droite (PS, LR et satellites) et d’extrême droite (FN). Je suis atterré par les votes insensés des députés et sénateurs FdG au Congrès (à Versailles), à l’AN et au Sénat en faveur des mesures liberticides d’extrême droite, voire franchement dictatoriales du monarque et du gouvernement. Qui peut m’expliquer ce qu’il reste de commun entre le PG et nos prétendus alliés au sein de ce Front ? Que signifie ce machin si ce n’est purement et simplement une machine à décrédibiliser toujours plus la (vraie) gauche, et à faire monter l’abstention ainsi que le FN ? Combien de temps allons-nous supporter autant de coups de couteau dans le dos ?
Ce soir sur France Inter à 19h30, tout ce que Jean-Luc Mélenchon dénonçait depuis longtemps concernant Daesch, ses géniteurs et soutiens (Qatar, Arabie Saoudite, les mensonges du gouvernement français, etc.) a été confirmé. Comme toujours, Jean-Luc Mélenchon avait vu juste et nous avait brillamment éclairés. Merci !
Alain
Le ton de votre réponse frise un peu, si ce n’est avec des attitudes relevant de pratiques du culte de la personnalité, avec une déférence un peu mal placé en parlant de Mr Mélenchon, je vous cite, « comme d’une boussole sans qui aucun espoir de victoire sur ces ennemis de droite (PS y compris) et d’extrême droite ne saurait possible » ! Mes opinions et mes combats rejoignant quasi complétement ceux qu’il exprime, j’en suis d’autant plus à l’aise pour vous dire cela. Je pense que votre analyse de la situation actuelle est un peu réductrice en parlant de vote insensé des parlement.
Bacon roger
Et moi je suis atteré par ce culte de la personnalité grotesque bien en harmonie avec la monarchie républicaine actuelle…
Cyril
Et moi je suis aussi atterré que certains ne s’informent pas d’eux même et doivent suivre un maître. Depuis septembre et bien plus encore, un simple citoyen pouvait savoir que ce type d’attentat était possible et imminent. Les Russes, les Algériens, des anciens militaires français n’ont eu de cesse de nous avertir. La politique c’est s’occuper de la vie de la cité et voter directement les lois, ce n’est pas élire un maître et n’écouter que lui.
Jean Paul MAÏS
Après les indignés, voici le temps des atterrés ! J’en suis ! Jean-Luc parle toujours aussi bien, mais que font les élus PG dans le même temps ?
Capucine dekker
A quand l’arrêt des sales magouilles avec ces pays là ? C’est bien de cela dont il s’agit, commerces d’armes et de pétrole. Mais pour noyer le poisson de la crise économique, la parade de la guerre qui risque de durer quelques temps est une monstrueuse manipulation.
Martine
« Un peuple prêt à sacrifier sa liberté contre un peu plus de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre et risque de perdre les deux »
Thomas Jefferson.
sancery
Mince j’étais persuadé que cette phrase était de Benjamin Franklin. Sûre, Martine ?
Xiaolong
Peu importe si on l’a fait sienne, toutefois, sachons rendre à César ce qui semble être à César. Il s’agit en l’occurrence de Benjamin Franklin.
Alain Ch.
« Le problème avec les citations sur Internet, c’est qu’on ne peut jamais vraiment savoir si elles sont authentiques. »
Abraham Lincoln
Alain
Je pense que votre analyse de la situation actuelle est un peu réductrice en parlant de « vote insensé des parlementaires FdG », ceci étant dit, toutes composantes réunies ainsi que, je vous cite de nouveau, « des mesures liberticides d’extrême droite, voire franchement dictatoriales du monarque et du gouvernement » que ces parlementaires auraient acceptés ! On peut avoir des approches différentes sur le fait de prolonger l’état d’urgence de 3 mois, cela se comprends parfaitement. Mais je pense qu’il ne faut pas en rajouter dans l’extrême et les invectives. J’en veux pour preuve la conférence de presse récente réunissant Clémentine Autin, Pierre Laurent et Eric Coquerel affirmant « leur opposition à toute dérive vers une refondation sécuritaire et autoritaire de la République ». Ce dernier disant également que le texte voté n’est pas décisif et qu’il n’y a pas de différence de fond sur l’appréciation de la situation au sein du front de gauche. Ne mélangeons pas également ce texte de prolongation de l’état d’urgence et celui en gestation sur une révision de la Constitution ! Pour terminer je voudrais reprendre les termes employés par Jacqueline Fraysse, Députée FdG des Hauts de Seine disant que l’équilibre entre l’exigence de liberté et celle de sécurité est extrêmement précaire et qu’entre les deux le passage est étroit ! Fraternellement.
DENIS
Alain ton analyse est responsable, je l’approuve.
Vega
Je ne suis pas d’accord car l’exigence de sécurité est loin d’être acquise par nos politiques de réduction de budget d’une part (ex: Fillon a eu la bonne idée de dire à Hollande qu’il fallait réduire les effectifs dans l’éducation pour augmenter ceux des policiers et ainsi maintenir notre budget. Hollande s’en saisira, nul doute) et l’incohérence de notre politique étrangère d’autre part, ce qui constitue des obstacles majeurs en ce qui concerne notre sécurité, même s’il y a eu légère amélioration dernièrement, par nécessité. Quant à l’exigence de liberté, il n’était pas nécessaire de la mettre en danger par des mesures prises sur des idées de droite et d’extrême droite et sous le coup de la peur. Tout cela pour que Hollande puisse se faire un capital politique médiocre sur le dos des citoyens. La CGT l’a bien compris et elle est loin d’être seule. Alors, après votre vote FdG, comment défiler à vos côtés ? Les crises comme celles-ci ont l’avantage de révéler nos vrais leaders et ceux-ci, dans l’histoire, ont toujours défendu l’exigence des libertés civiques, celle de la démocratie, de la paix et de la diplomatie constructive. Relisez les textes de Jaurès.
Alain
Mr Mélenchon votre texte est juste dans son analyse de fond mais si vous aviez été en situation de voter au parlement ce texte qu’auriez vous fait ?
Jean-Pierre Mouille
PCF, FASE, ND, etc., tous unis derrière les surenchères sécuritaires du gouvernement et ses soutiens droitiers. La politique cédant là le pas à la panique, j’imagine quelles seraient les actions et réactions de ces prétendues élites courageuses face aux coups de boutoir de nos adversaires de la finance et consorts. Nous sommes plus que seuls, abandonnés et lâchés jusque dans les rangs de nos alliés. Le combat devient titanesque, mais il ne faut rien lâcher.
regnard
Je suis atterrée de me sentir incomprise parce que je refuse de me soumettre à un état d’urgence qui peut se poursuivre indéfiniment, sans consultation des citoyens et nous amène assurément à la catastrophe. Où sont les droits humains ? la France terre d’asile ? Guerre à la guerre.
FERRON Thierry
Je suis contre tout état d’urgence. Je suis contre toute intervention militaire de la France hors décision de l’ONU et seulement dans un cadre humanitaire pour protéger les populations. Je suis scandalisé que les parlementaire dits de gauche aient pu voté l’état d’urgence. Non nous ne somme pas en guerre.
Tony Hypor
D’accord avec toi, jusqu’à ta dernière phrase. Car oui, nous sommes en guerre ! Certes sans mandat, ni de l’instance internationale que tu cites, ni de l’Europe, ni du parlement français, ni du peuple français par référendum, mais nous sommes en guerre par la volonté d’un seul homme, notre hyper président. Mis à part l’État malien, aucune demande expresse de la part d’un état n’a été faite à la France d’intervenir militairement. Nous sommes donc en guerre au Mali, en Centre Afrique, en Irak, en Syrie. En sorte que nous installer dans une posture belliciste à cause des attentats perpétrés sur notre sol relève de l’enfumage. Comme si cet assaut de discours martiaux, et accessoirement cette prolongation de l’état d’urgence, naissaient des atrocités commises ce vendredi 13 novembre au soir, exonérant ainsi et la présidence et le gouvernement de leurs responsabilités en amont. La mise en danger des citoyens qu’ils sont censés protéger résulte très clairement des conséquences induites par l’engagement solitaire de la France dans une guerre assymétrique avec Daech, ajoutée à une sous-estimation irresponsable des moyens de contrer les représailles très prévisibles qu’elle engendre.
thierry de Pontcharra
Je partage votre commentaire et je trouve inadmissible la surenchère permanente des médias en boucle 24 heures sur 24 (BFMTv et I>télé particulièrement). Ce n’est pas de l’information objective, c’est quelque chose comme du conditionnement à outrance. S’ils veulent installer une jolie psychose dans le pays, ils ne s’y prendraient pas autrement. Tout le monde est plus que touché par les récents évènement de Paris, ce n’est pas une raison pour les instrumentaliser de la sorte. C’est scandaleux, politiquement scandaleux. Merci.
maya
Les chaines d’infos en continu font… de l’info en continu. Leur job en somme. Des évènements comme celui-là sont du pain béni, ils permettent le « remplissage » d’heures interminables en repassant en boucle les memes images. Heureusement qu’il y a un outil formidable, la télécommande et même carrément couper la tv.
Tony Hypor
J’analyse et je dis les mêmes choses que toi, Jean-Luc, à propos de ce grand tout désastreux généré par notre néolibéralisme productiviste inféodé aux puissances financières. Inlassablement, je le répète à mon cercle relationnel : je fais de la politique de proximité, tout en restant obstinément libertaire. Eh, bien ! Qu’il est difficile de rallier les intelligences et les coeurs en marge ou contre le discours dominant ! « Ne rien lâcher » réclame une énergie féroce, garder son sang froid contre la bêtise, conserver le sens de l’humour en toutes circonstances, se défier de produire du prêt-à-penser et au contraire cultiver la longue marche argumentaire, agir et réagir partout, en toutes circonstances, c’est un boulot à plein temps même pour l’amateur éclairé que je pense être. Alors bravo et merci Jean-Luc de persévérer, mais veille quand même à préserver ta santé !
semons la concorde
L’état d’urgence institutionnalisé est la pire des solutions : il peut se transformer en dictature, sous prétexte d’apporter plus de sécurité. La seule politique intelligente était d’assurer les moyens humains et techniques nécessaires aux fonctions de surveillance et de maintien de l’ordre. Pourquoi n’y a-t-il plus de police de proximité dans les quartiers ? C’est pourtant là qu’elle est indispensable. On ne va pas rattraper l’incurie des 30 dernières années par des mesures spectaculaires mais hautement aventureuses. Des moyens humains, voilà ce qui est nécessaire. S’ils ne sont pas déployés, l’état d’urgence ne servira à rien.
MORVAN
Je propose que le Gouvernement rende un exceptionnel hommage aux victimes des attentats en demandant à toute la presse -écrite, radio, télé- de publier leurs noms et prénoms, en accord avec leurs familles. J’estime que le pays se doit de le faire.
Camille
Tout à fait d’accord. Qu’avons-nous fait depuis le dernier état d’urgence en 2005 c’est-à-dire il y a 10 ans presque jour pour jour, lorsque les banlieues s’embrasaient ? Le mépris total. Rappelons-nous de la solution du nabot-Mr-Propre, Nicolas-le-Petit le Kärcher ! Nous passons de réformes en réformes toujours plus absurdes et scandaleusement inégalitaires pour rogner toujours plus le budget éducation, tandis que la fracture sociale ne cesse de s’amplifier, les riches éhontément riches, les pauvres de plus en plus démunis, une partie des enfants de cette belle République en échec dès l’école primaire, sans repères, sans horizon. Les mesures sécuritaires n’apporteront aucune solution aux problèmes de fond. Couvre-feu, perquisitions, plus d’argent pour l’armée, pour la police. Et après ? On attendra que tout se calme jusqu’au prochain drame ? Sont-ce là les réponses de nos dirigeants ? La culture pour tous, l’éducation de qualité pour tous, des éducateurs en plus grand nombre, des solutions pour les jeunes en échec, un vrai combat contre les inégalités. Quand prendrons-nous en compte tous les enfants de la République, avant qu’ils n’aillent se radicaliser en Syrie ?
Péneau
Le maillage du service social et de santé à été déconstruit petit à petit il y a plus de 20 ans. Les travailleurs sociaux de quartiers, éducateurs de rues, maisons de quartiers puis « grands frères », la prise en charge psychiatrique extra-hospitalière devenue le parent pauvre de la médecine publique. Tout cela conduit à la déshérence générale, à la violence, au désespoir des jeunes et des familles laissées sur le carreau. J’accuse particulièrement les socialauds d’avoir désespéré la jeunesse comme le disait si bien J.P. Sartre en 68 en s’adressant à la bourgeoisie « Il ne faut pas désespérer Billancourt ». La bourgeoisie solfériniènne l’a fait et continue. Ils en portent l’immense responsabilité avec toutes les conséquences terribles !
Bruno
A quand l’unité des progressistes.
Je veux bien tout comprendre, je veux bien que l’on s’invective sans cesse, que l’on rabroue les journalistes, que l’on dénonce les actes calculés et libéraux de Hollande et du PS, mais on le fait quand le Grand Front de gauche, çelui qui pourrait représenter une force politique, capable de pesée sur les résultats électoraux et la vie politique ? Je vote à gauche depuis plus de 30 ans, je ne vote plus PS depuis 2008, j’ai mis beaucoup d’espoir dans la campagne de 2012, nous étions des dizaines de milliers dans les meetings de Jean Luc et puis rien. Le soufflé est retombé et tous les progressistes continuent à se tirer dans les pattes. Pourtant tout le monde est d’accord sur le fond à au moins 80 % ! Si chacun pouvait mettre son ego sans sa poche, je suis çertain qu’on avancerait. Soyons crédibles et unis sur un programme concerté. Merci et bonne continuation dans un combat qui s’avère long et pénible pour les plus fragiles d’entre nous.
Lhoste
Il ne manquait plus que le vote du FdG pour la prolongation de l’Etat d’urgence. Déjà que je n’avais pas envie de voter pour des régions imposées.
Dans l’article de Jean-Luc Mélenchon sa position sur la Syrie me semble nécessiter des éclaircissements.
DENIS
Je suis d’accord avec @Bruno, ton analyse est la mienne. La gauche de la gauche doit rester unie sinon c’est faire le lit à la droite dure et à Le Pen. J’appréhende le résultat des élections Régionales, se tromper d’ennemis au 2ème tour, l’abstention et le vote sectaire serait la pire des choses.
Denis F
Voici une réponse quant à l’unité possible des progressistes, où que ce soit en France, dans les régions modifiées ou dans celles n’ayant subit aucun changement, modifications représentant le fait du monarque et de ses courtisans, qu’aujourd’hui ils nous demandent de cautionner par nos votes.
Nous devons leur faire savoir massivement notre volonté. L’abstention doit être exclue car ne pouvant bénéficier qu’au FN. Voter est un devoir républicain plus qu’un droit, et étant donné que les bulletins blancs ne sont pas pris en considération, je vous propose d’y substituer celui proposé sur « le blog de Cronos ». Plus nous serons nombreux à le faire plus nous aurons des chances d’être entendus.
PrNIC
Le bulletin de @Cronos est bien un acte de protestation, mais il sera noyé dans tous les autres nuls pouvant n’avoir aucun rapport entre eux. Pour moi lutter contre l’austérité n’est pas nul ! Même si le vote blanc n’est pas considéré comme exprimé, il reste l’expression d’une symbolique unique et forte. Je ne vote ni pour l’un ni pour l’autre, l’ offre politique ne me convient pas du tout et je ne m’abstiens pas !