Je m’exprime brièvement par nécessité. Les heures passées ont été si terriblement occupées et si chargées de bouleversements de tous ordres ! Elles le sont encore ! Ces moments d’Histoire marquent des milliers de consciences qui, parfois, s’éveillent seulement à la compréhension de l’importance de la politique dans la vie des peuples. Selon la vieille formule : si tu ne t’occupes pas de politique, la politique, elle, s’occupe de toi. Ne nous contentons pas d’analyser les erreurs sans fin des dirigeants politiques qui nous ont amenés à cette situation. Faisons aussi le point sur nous-mêmes. Je veux dire sur tous ceux qui ont laissé se prendre des décisions contraires à l’intérêt de notre pays pendant aussi longtemps sans dire un mot et sans sanctionner aucun responsable les jours de vote.
Demandez-vous : « étais-je de ceux pour qui peu importait que l’on décide sans mandat international, et sans vote de l’Assemblée nationale d’aller bombarder des gens dans un pays lointain ? » Avez-vous méprisé ou rabroué ceux qui vous mettaient en garde ? Avez-vous participé au concert de ceux qui accablaient grossièrement les lanceurs d’alerte en les assimilant à des agents de l’ennemi ? L’horrible nuit du 13 novembre vous aura appris que la guerre n’est pas un jeu vidéo mais un acte politique dont l’onde de choc finit toujours par atteindre tous ceux qui y participent. Décider une guerre est une question sérieuse. Il ne faut pas l’abandonner à un seul homme. Les formes prévues pour en décider ne sont pas un embarras, un ralentissement insupportable de l’action qui porte préjudice à son efficacité. C’est au contraire une garantie que nous nous donnons pour agir à bon escient et en se préparant à assumer les conséquences de nos actes. La liberté de pensée, de parole et de décision des représentants du peuple est une garantie pour notre sécurité.
À présent les mêmes trouvent peut-être sans importance que le Président dise que nous sommes en guerre sans nous dire où et contre qui et sans respecter les formes prévues par la Constitution pour le faire (article 35). Et pour eux, peu importerait peut-être aussi que l’état d’urgence soit prolongé de trois mois sans qu’il soit dit une seule fois pour quel bénéfice attendu dans l’action et sans tenir aucun compte des inconvénients que cette situation comporte également et en plus grande proportion. Et sans doute tiennent-ils pour un détail qu’il soit plus que douteux de modifier la Constitution alors que l’état d’urgence a été proclamé.
Pour les indifférents d’avant le jour d’horreur, toutes questions sont des bavardages, des « postures », et peut-être même qu’à cette heure, ils ne font toujours pas le lien entre tout cela et ce que nous sommes en train de vivre. Et sans doute ne font-ils pas davantage le lien entre ce qui est en train de se décider à l’initiative du président de la République et les conséquences qu’il faudra en assumer. Peut-être acceptent-ils aussi sans état d’âme de croire, puisqu’on le leur répète, que sacrifier un peu de liberté individuelle n’est rien si l’on augmente par ce moyen la sécurité collective. Et sans doute s’agacent-ils déjà qu’on ose dire qu’il n’en est rien et que cela n’a jamais produit autre chose que de nouveaux désastres politiques là où on l’a appliqué.
Peut-être aussi sont-ils, comme nous-mêmes, chaudement partisans de la trêve des polémiques en période de deuil national. Mais ont-ils compris que le premier à la rompre soit le chef de l’État ? Car c’est bien ce qu’il vient de faire solennellement devant le Congrès du Parlement à Versailles en lançant un projet de réforme constitutionnelle. Toucher à la Constitution, c’est évidemment toucher au cœur de tous les débats politiques et les allumer tous en même temps. En commençant par la première des questions que cela pose : après avoir modifié plus de vingt fois ce texte à la cadence d’une réforme par an au cours des dix dernières années sans en passer par le peuple, faut-il persister dans cette méthode ? En tout cas, les partisans que nous sommes d’une Assemblée constituante sont placés dans l’obligation de protester.
Car c’est une nouvelle mise à l’écart de toutes les questions que nous avons soulevées sur ce que doit être le travail de constituants et de toutes les questions que nous souhaitons voir entrer dans le texte fondamental. Il faudrait mettre de côté cette question pourtant si décisive ? Admettons. Mais comment accepter que des sujets aussi polémiques, par exemple, que la déchéance de la nationalité et quelques autres directement empruntées à l’extrême droite et que combattait hier toute la gauche et même une partie de la droite soient désormais pris en charge sans autre explication par le président ? Puisque nous n’avons pas changé d’avis en même temps que les mots changeaient de bouche, ne sommes-nous pas contraints de notre côté de répéter avec la même passion nos arguments contre une telle fausse bonne idée dont la dangerosité a été mille fois démontrée ?
Est-ce de la désinvolture, de l’inconscience ou bien un calcul cynique de lancer ces débats en plein deuil national, les morts n’étant pas encore enterrés, et sous le régime de l’état d’urgence ? Serait-ce encore un excès de formalisme de s’en soucier ? Je veux dire combien nous nous sentons abusés de voir qu’à la bonne volonté et à la pondération des propos, à l’amnistie provisoire que nous avons prononcée sur les responsabilités de la situation, il soit répondu à la faveur d’une circonstance solennelle par une aussi grossière nouvelle transgression des lignes de fond de la famille progressiste en France. Comment supporter que François Hollande inflige une telle défaite sans combat à la doctrine républicaine de cette famille ? Cette situation qui devrait si vigoureusement renforcer nos principes et nos valeurs se dénoue par une nouvelle victoire idéologique de nos pires adversaires ! Sans aucun gain prévisible ni sur le plan sécuritaire ni sur le plan électoral.
Échanger de la liberté contre une amélioration de la sécurité est le pari que firent les auteurs du « Patriot Act » aux États-Unis. De cette expérience, les observateurs savent désormais que si la réduction des libertés a été payée comptant, les gains de sécurité n’ont pas été le résultat des moyens nouveaux. La cause du « terrorisme », ce sont les guerres régionales dans lesquelles nos pays ont les bras enfoncés jusqu’aux épaules. La riposte aux attaques est donc nécessairement sur deux fronts : l’un pour faire cesser la guerre, l’autre pour garantir la cohésion de notre pays, c’est-à-dire l’unité de son peuple et fermer ainsi aux agresseurs le chemin de passage qui sans cela s’ouvrirait pour eux.
Sur le terrain de la guerre, heureusement, les Russes ont fait ce qu’il fallait pour que les Américains n’aient d’autres choix que de se rendre à la raison et d’accepter, en l’absence de la France et sans la consulter, de constituer une seule coalition sous mandat de l’ONU avec l’objectif d’organiser des élections sans le préalable paralysant du départ de El Assad. François Hollande a immédiatement obtempéré et annoncé son ralliement dans des termes qui sont exactement l’inverse de sa déclaration à la tribune de l’ONU. On peut donc considérer que les choses avancent en ce qui concerne l’approche de la fin de la guerre en Syrie. Même si cela ne règle pas tout ce qui est nécessaire pour qu’elle s’arrête aussi en Irak d’où viennent l’argent et le matériel de guerre.
Mais pour ce qui est du front de la lutte contre les attentats dans nos frontières il en va tout autrement. Le soudain appétit de François Hollande pour les mesures du Front national et la mise en scène d’un « super état d’urgence » permanent, cette volteface opérée, rédigée et prononcée entre vendredi à une heure du matin et lundi à seize heures sentent l’improvisation, le coup de com’. et l’astuce politicienne davantage qu’une pensée construite et argumentée, soucieuse d’efficacité concrète. A notre tour, nous allons devoir lutter sur deux fronts : contribuer à l’unité de notre peuple et affronter les bouffées sécuritaires. C’est un chemin de crête que le nôtre. Mais notre devoir de long terme est de rester ceux qui affirment que la sécurité collective est plus forte quand les libertés fondamentales de chacun sont garanties.
145 commentaires
Yves MAZEAUD
Le commun des mortels est ainsi fait qu’il raisonne d’abord avec ses tripes, indiqué d’ailleurs par la pyramide de Maslow où le besoin de sécurité entre en 2ème position juste après les besoins primaires. Mais nous ne sommes pas tenus de nous abaisser au niveau de conscience le moins élevé, et nous avons l’obligation d’éveiller, d’éclairer, d’appeler préjugé un préjugé, et de dire à tous l’amère vérité. Merci Mr Mélenchon. Je suis heureux que la terre porte encore des hommes politiques de cette stature.
Avec un bémol. Vous dites que « les Russes ont fait ce qu’il fallait pour que les Américains n’aient d’autres choix que de se rendre à la raison… avec l’objectif d’organiser des élections sans le préalable paralysant du départ de El Assad ».
Puis-je vous demander de faire ce qu’il faut pour que le PCF n’ait d’autre choix que de se rendre à la raison … avec l’objectif de ne participer ensemble aux élections qu’avec le préalable dé-paralysant de la non participation à la gestion PS au travers des exécutifs ?
naif
Pour que le PCF comprenne, il n’existe que le vote. Les électeurs trancheront comme d’habitude.
lefevre
Le PS est très orienté vers les States alors que la Russie proche de l’Europe est mis à l’écart, ce qui me semble être une erreur de stratégie. Un bloc solide ne pourra se faire qu’avec la Russie. Mais la France est prise en tenaille avec sa propre volonté entre les States, l’Angleterre dont la langue commune avec les USA s’associe ! C’est dingue de voir une île si proche du continent européen être aussi proche des Etats-Unis. Alors que le général de Gaulle n’a plus voulu des bases américaines sur le territoire de France, voilà des politiques toute sensibilité confondue complètement à l’ouest.
DOIDY
La tentative d’instaurer l’unité nationale en inspirant la peur et la haine est une supercherie, cela ne peut aboutir qu’à une situation insurrectionnelle qui justifiera la répression. L’état d’urgence est donc l’outil mis en place pour préparer celle-ci. Mais le mal est fait, l’unité populaire se fait autour du refus obsessionnel d’un soi disant laxisme qui serait le fait d’un état complaisant. Les lois d’exception que le pays doit prendre pour se refaire une crédibilité ont le pouvoir de faire paraître secondaire ou superficiel le discours sur les valeurs, or nous ne savons pas vraiment faire autre chose. Beaucoup de gens se croient préparés à la guerre parce qu’ils ont vu des films sur le sujet, ils pensent que c’est un mal nécessaire, c’est comme une glissade qu’on ne peut plus arrêter. D’autre part en espérant l’union de la gauche on attend quelque chose qui ne viendra pas, est ce que le PG ne pourrait pas dès maintenant exprimer concrètement ce que devra être la résistance quand le processus de destruction des valeurs sera arrivé à son terme ?
lefevre
Les atterrés sont toujours les mêmes, ceux qui n’y comprennent rien à rien. Fatiguant à la longue ! Monsieur Mélenchon a beau expliquer de long et en large avec un brio exceptionnel, rien n’y fait dans le crâne des ouvriers. On peut se poser des questions !
BLANCHARD
Très belle intervention sur le 12/13 de France 3 ce dimanche 22/11 ! Je ne suis pas Mélenchoniste chevronné (en tous cas pas encore…) mais quelle clarté dans l’expression ! Beau courage politique, bon sens commun, et honnêteté de posture. Je ne suis pas d’accord sur tout avec lui, mais Mélenchon m’inspire confiance. Sans croire à l’homme providentiel, je pense que la France a besoin de l’éclairage, de la clairvoyance d’homme comme lui !
Pierre, sympathisant de gauche.
lefevre
Vous vous trompez, ils ne sont pas foutus de le faire ! Ce qui manque est la connaissance et après une journée de travail mécanique, je crois que leur cerveau n’est pas disponible pour analyser le fond du problème. Des gens très fatigués physiquement, bernés par tous les partis politiques. Ils ne comprennent plus que le radicalisme, mais pas le bon, celui du FN est une erreur sans nom. Ces gens n’ont pas écouté JL Mélenchon comme il le fallait. Tellement déçus par la gauche.
Plume
Interdiction de manifester. Des centaines de policiers bloquent ce matin le convoi de la marche de Zad NDdL. Cette semaine, les RG ont fait le tour des squats parisiens pour leur mettre la pression. Je ne comprends pourquoi les grandes associations ont accepté cette interdiction de manifester. Les matchs de foot ont repris. N’était-ce pas pourtant le stade de France qui était visé ? On a pu entendre deux infos aberrantes à la suite que la distribution de soupe des Resto du coeur à l’extérieur était interdite mais le marché de Noël reprenait ! Je n’ai pas trouvé quelle était la position JL Mélenchon à ce sujet ?
Il y a une forme d’injonction mais de volonté du peuple aussi à rester debout pour défendre nos modes de vie. Mais notre mode de vie se résume-t-il à consommer Noël et à regarder du foot qui finance en partie Daesh via entre autres le Qatar ? Non ! Nos valeurs de vie dans ce pays des droits humains sont entre autres la solidarité par la distribution de la soupe à ceux qui ont en besoin coûte que coûte, la défense des libertés en manifestant, notamment celle de vivre en protégeant notre planète coûte que coûte. L’heure n’est plus à la compromission des grandes associations, osons l’indignation en actions, manifestons !
BOMBEL Claude
Apparemment les commentaires ne sont pas très informés de toute l’actualité. Je tiens à préciser à tous les commentateurs bien intentionnés qui prônent le splendide isolement, que le groupe au Sénat n’a pas voté l’état d’urgence et s’est abstenu.
Les désisions politiques qui ont été prises à l’Assemblée Nationale par les députés se réclamant du FdG ont été largement discutées et jusqu’au dernier moment. L’intervention de F. Asensi à la tribune de l’Assemblée Nationale montre assez toutes les réserves qu’ont pu avoir nos députés avant de voter. Je ne crois pas qu’il faille désespérer. Toute position politique n’est pas emprunte d’infaillibilité. La politique n’est pas un dogme et même si 91% des français dans un sondage récent se prononcent pour les mesures évoquée par F. Hollande, cela ne signifie pas pour autant que cette proportion de nos concitoyens soit disposée à tout accepter. La peur bien légitime qui a poussé à de telles réactions explique bien des prises de position.
Une première étape sera de savoir se mobiliser en solidarité avec les syndicalistes Air France qui ont le 2 décembre RDV avec la justice de notre pays. Guerre anti-terroriste, souhaitons que cette orientation ne présage pas des suites données à la plainte de la direction de la compagnie aérienne et que cela n’empêchera pas les salariés d’être solidaires de leurs camarades en juste lutte contre les licenciements. Ne désespérons pas de « Billancourt » comme on disait il y a…
Vassivière
On était en droit d’attendre des députés du FdG, à savoir PCF/Ensemble, qu’ils ne cèdent pas à la rhétorique de la peur. Ou alors, comme en Grèce, ils votent désormais sans lire les textes, plus pressés par l’urgence médiatique que par le fond politique. Dire : désormais on passe à un autre sujet, ici Air France, c’est oublier que les manifestations politiques sont interdites. Mais bon, tant que le bon peuple peut assister à des match de foot nos édiles sont rassurés les libertés fondamentales ne sont pas menacées !
CEVENNES 30
Bonjour à tous,
A voter la prolongation de l’état d’urgence pour trois mois, il aurait fallu y associer le report des élections régionales, l’état d’urgence interdit toute manifestation et permet d’annuler certaines émissions politiques sur la petite lucarne alors que le tripartisme se partage les heures de grandes écoutes. Nous allons vers de grandes désillusions électorales, pour ma part ce n’est plus un clivage droite ou gauche mais pour ou contre l’Europe.
Cordialement.
Leygonie
Nous sommes face à une situation dont les ressorts sont à analyser avec rigueur. Limiter les origines d’attaques comme celles du 13 novembre aux seuls problèmes de la résolution des questions de vécu de rejet de la société de certains jeunes (et moins jeunes) habitants des banlieues serait ignorer que cette question n’est qu’un élément favorable au recrutement de « soldats » croyant se battre pour leur religion, que l’essentiel est ailleurs dans un projet politique. Il n’est pour le comprendre que de se référer aux analyses de musulmans authentiques-pas modérés ce qui ne veut rien dire, tels Mohammed Sifaoui ou de spécialistes non musulmans comme Daniel Gendrin dans son texte « J’ai quelques mots à vous dire » d’hier. Nous sommes victimes d’un projet visant à détruire notre modèle républicain et laïque et lui substituer par la force et des actions barbares un régime totalitaire niant tout à la fois liberté et humanité!
Face à cela Jean-Luc nous ne serions pas en guerre ? Oh! pas une guerre « classique » où l’ennemi et le front des combats sont connus. Non une guerre contre des ennemis extérieurs et intérieurs, des ennemis qui se fondent dans la foule et tuent des gens désarmés pour le seul objectif immédiat de tuer pour installer la peur et détruire progressivement un modèle de société qu’ils refusent. Les moteurs utilisés pour mobiliser des « combattants » s’appuient sur le modèle salafiste lequel est en contradiction avec les fondements de l’islam…
Michel Davesnes
Nous étions dans la rue aujourd’hui, bravant l’interdiction de manifester.
Il faudra nous expliquer (les parlementaires du Front de gauche vont sûrement le faire, eux qui ont voté les mesures d’exception avec leurs amis socialistes) pourquoi on peut assister aux matchs de foot, aller aux concerts (par définition, faire foule, donc) alors qu’on n’a pas le droit de manifester ? C’est bien la preuve que ce gouvernement socialiste n’a qu’un seul but, profiter de la situation tragique pour museler toute opposition. Nous ne sommes pas loin de la dictature.
lilou45
@ Michel Davesnes.
Nous sommes sous une dictature. Souvenez vous comment l’Union européenne a traité la Grèce il y a quelques mois, comment les mêmes ont traité Chypre. La déclaration de Jean-Claude Junker disant qu’ « il n’y a pas démocratie face aux traités européens » est sans équivoque. Hollande a trouvé un prétexte pour réduire nos libertés, avec l’accord enthousiaste de la droite et de l’extrême droite. Ces décisions prises au moment où le peuple est abasourdi par les attentats, montre le véritable visage de la social-démocratie, à gauche quand la droite est au pouvoir, à droite quand le capitalisme est en danger. La dernière barrière contre les forces de progrès, c’est le fascisme.
Francis
Je rentre d’un voyage à l’autre bout du monde et je tente de reprendre le fil des évènements et je dois dire que la parole forte de Jean-Luc Mélenchon me rassure. C’est en effet le seul dirigeant français qui propose une analyse concrète, détaillée et construite de la situation du monde. Restaurer une géopolitique qui tienne debout, tel est bien la première nécessité pour écraser les bandes criminelles de Daesh. Bloquer les mouvements financiers de cette organisation criminelle et l’empêcher de vendre le pétrole qu’elle pille dans les secteurs géographique qu’elle contrôle militairement. Nous ne sommes pas dans une guerre de religion mais dans une guerre pour le contrôle de territoires riches en matières premières. La religion n’est que le prétexte pour enrôler les esprits faibles qui pensent se sublimer et exister en se mettant au service d’une cause qui les élèvent au rang de martyrs. Il faut tenir les deux bouts de la chaîne, l’un en concluant des alliances militaires pour combattre directement les fous sanguinaires qui prétendent déstabiliser le monde et l’autre en démasquant les complices de ces bandes armées qui ne seraient rien d’autre que des associations de malfaiteurs sans la complicité dont elle jouissent dans une partie des états de la région qui ont des intérêts financiers puissants à défendre dans cette partie du monde et à l’échelle planétaire.
John Arktor
Jean-Luc,
Tout d’abord, merci pour ta lucidité, camarade. Il ne faut pas les laisser gagner, il faut regarder dans notre monde politique français et européen, qui sont les coupables originels (notamment la finance). Je suis d’accord avec ça. Il ne faut pas perdre de vue nos Libertés, gagnées par le sang et la sueur des travailleurs. Il ne faut pas instaurer un Patriot Act à la française, et lancer des guerres sur un coup de sang. Il faut intervenir sur les trafics qui leur rapportent de l’argent : leur couper les bourses, si je puis me permettre. C’est très important. Je suis d’accord avec ça.
Il faut néanmoins aussi, dans l’immédiat, intervenir militairement pour débarrasser la planète de ces déchets de l’humanité que sont les membres de l’État Islamique, et de toutes les sectes salafistes. Ces « personnes » ont perdu le statut d’humains lorsqu’ils ont rejoint cette secte meurtrière, et je suis désolé si mes propos choquent, mais je pense qu’il faut effectivement tuer tous les membres de DAvenir en CommunH. Tous, jusqu’au dernier.
Les musulmans ne sont pour rien dans cette tuerie, ils sont les victimes de ces extrémistes. Une vérité à répéter, mais qui reste incomplète, car il lui manque un élément, pourtant pilier fondateur du communisme : la religion n’a d’autre but que d’asservir les peuples. Toutes les religions ont cet objectif, et tous les croyants en sont victimes. Il faut éviter avant tout que la haine des musulmans se répande parmi les Français.
PIETRON
Ces terroristes religieux ont grandi au fil des décennies. Lorsque l’Union soviétique était, à la demande du gouvernement afghan, intervenu en Afghanistan (tout comme la France au Tchad par exemple), les gouvernements américains et anglais ont financé à tout va, armé et organisé les « talibans ». Il fallait à l’époque ne pas laisser le champ libre (économique et idéologique surtout) aux soviétiques. Puis les soviétiques sont partis. Et, pour faire vite et simple, ça a continué. Pour éviter que Russie capitaliste et Chine capitaliste (malgré les mandarins rouge au pouvoir) ne mettent une de leurs mains sur les richesses du proche Orient (l’or noir), gouvernements américains et anglais (soutenus par la France pour ne citer qu’elle) ont continué de financer et d’armer, soit les « islamistes modérés »(sic), soit les islamistes tout court.
Bref des guerres d’intérets « intercapitalistes » ont fait naitre tout un chapelet d’extrémistes religieux, surfant qui plus est sur la misère de leurs peuples. Il faut régler le compte à Daech, certes. Mais les mêmes causes produisant les memes effets… Un état d’urgence règle (relativement) le problème du moment. Mais certainement pas la cause du problème.
Kontarkosz
Je ne crois en l’homme providentiel en politique, mais je préfère la France avec vous que sans vous.
Vive la République.
André
La lecture du document «Les petites bavures de l’état d’urgence» sur le site du Monde d’aujourd’hui, soit une semaine à peine après que en grande majorité les élus nous ont manifesté à leur façon leur prétendu souci d’assurer notre sécurité, me renvoie aux années 40-45 de mon enfance et a plutôt tendance à me faire froid dans le dos.
rivage
Je trouve aussi sur ce blog «une analyse concrète, détaillée et construite de la situation du monde» (Francis, ce jour) qui m’est très utile dans ma vie de citoyenne. Je prends même souvent le temps de lire les commentaires, qui peuvent aussi m’apporter un éclairage. Aussi, si parmi ces derniers doivent perdurer des propos insultants envers le monde ouvrier (Lefevre 22 nov) tels que ces derniers seraient «ceux qui n’y comprennent rien» «rien n’y fait dans le crâne des ouvriers», «leur cerveau n’est pas disponible pour analyser le fond du problème», «des gens qui n’écoutent pas Jean-Luc Mélenchon comme il faut» etc, je n’aurai pas plus le goût de revenir sur ce blog que d’aller sur ceux où sont habituellement tenus de tels propos. Ils sont contraires au langage de Jean-Luc Mélenchon et, se trouvant ici, lui nuisent forcément. Ils ne respectent pas, me semble-t-il, la charte de ce blog, que je vais me donner la peine de relire avant d’envoyer ce message. Merci de m’entendre.
Nicolas
J’espère que le silence des pantoufles sera rompu aux prochaines régionales, histoire de faire taire ce bruit de bottes assourdissant. Trois mois, pourquoi pas deux ans ? On a vraiment des petits joueurs aux commandes. Et cette course aux alliés, alors que c’est vers l’ONU qu’il faudrait se tournait. Après ça la popularité monterait, les vas t’en guerre se rebiffent, trop contents de montrer leurs gros bras d’immature, pitoyable inhumanité. Le pédalo s’appellerait Titanic que je ne serais pas surpris. Voilà je voulais pas trop être vindicatif, avec cet état d’urgence faut faire gaffe mes braves gens.
DOIDY
Tous les commentaires participent d’un constat de plus en plus alarmiste au fil de l’expression de Jean-Luc Mélenchon, qui semble apporter un qualificatif aux acteurs du monde tandis que la confusion règne dans les descriptions des autres. Mais le sommet qui devait se dérouler à Paris le WE des attentats fatidiques, rassemblant une nouvelle internationale autour d’un plan B, qu’est-il devenu, pourquoi est-ce rien ne filtre alors que ce rassemblement suscitait tant d’espoirs ?
Peut-être que Jean-Luc Mélenchon a prévu d’en parler une autre fois, la question se pose de savoir si ces évènements sont de nature à compromettre la contestation de l’ordo libéralisme, quelle victoire ce serait pour les maîtres du monde.
page
Je rentre du boulot. Je prends le temps de lire et d’écouter les interventions des uns et des autres dans différents média. Je me sens tellement proche des propos de Jean-Luc Mélenchon que cela me réconforte dans mes opinions. Cette soirée dans l’émission on est pas couché m’a complétement remis sur mes pensées personnelles de citoyen. Pas d’énervement, une juste prise de parole en face de nos adversaires politique, avec une clarté dans le discours.
Après ces horribles actes il est temps de remettre notre République, démocratie et nos principes, pour échanger sur les valeurs de notre humanité et de son avenir. Bien à vous tous. Fier d’être un citoyen
arrighi georges
Il est temps de changer… !
Difficile de ne pas parler des attentats qui submergent les esprits. Cette année 2015 est à marquer d’une pierre noire. N’y a-t-il pas depuis janvier une suite d’évènements, d’assassinats qui endeuillent le peuple français et imprime un courant d’effroi et de peur propre à accabler ce bon peuple désormais bon à soumettre aux dictats des va t’en guerre. Ceux-là même qui jouent leur partition sous couvert de protéger ceux qu’il livre et abandonne fort de ses dévotions, de ses manquements, de ses errements et de ses choix mortifères sur notre sol comme à l’étranger.
Depuis 2012 ce gouvernement et le Président n’ont jamais eu une telle opportunité de faire passer sous la table toutes les résistances à ses infamies. Comment ne pas lire ce scénario de situations catastrophiques comme la suite d’un processus si prévisible souvent annoncé comme un élément de temporisations sinon de renoncements à des réactions socialement légitimes. La légitimité d’aujourd’hui reste celle d’hier. Plus encore elle accroit leur pouvoir et notre détresse annoncé. Les coups répondent au coups sans égards pour les plus faibles. Les forts peuvent devenir encore plus forts. Les couts dans l’affaire ne sont pas les mêmes pour tous. Nos couts ils en font leurs profits. Les barbares de l’intérieur ont chacun leur créneau.
Notre vie leur appartient ils savent en user jusqu’à susciter ou laisser filer jusqu’au sang des nôtres qu’ils n’ont cessé…
Xiaolong
Il se pourrait bien qu’il ait, en effet, pris les commandes du Titanic, et comme d’une part, par défaut, les passagers, en panique, semblent y prendre goût dans leur quasi majorité, et que d’autre part, aucune résistance de l’équipage se dessine, mis à part 6 membres dont il faudra retenir les noms comme les premiers résistants à la spirale de la descente vers l’état totalitaire. Où est passée M-G Buffet qui avait toute ma considération ? Son vote comme celui de son groupe est une allégeance au pouvoir en place. Une abstention était à la limite compréhensible toutefois non convaincante. A mon avis, tout ceci est fort démoralisateur, l’esprit de résistance n’est plus au rendez-vous. Comment peut-on faire confiance ? A qui ? Avis qu’il vaut mieux être seul dans la cohérence et la crédibilité, que flanqué de compères d’un tel acabit qui nous conduisent au discrédit et à la débacle inévitable. Courage et résistance !