J’ai fini d’écrire en apprenant que le gouvernement turc venait de faire abattre un avion russe qui aurait traversé son espace aérien pendant vingt secondes. La volonté d’escalade est évidente de la part de ce gouvernement car il voit se mettre en place une coalition universelle qui contrarie ses objectifs régionaux. Mais le risque de guerre généralisée se confirme. On doit donc compter sur la sagesse du gouvernement russe pour éviter le pire.
Depuis le 14 novembre, d’une prise de parole à l’autre, j’ai pu dire bien des choses. Mais parler n’est rien en soi. Compte ce que les mots provoquent chez ceux qui les entendent. C’est pourquoi la prise de parole est une prise de responsabilité. Je traite ici d’abord de ce point. Donc, cette fois-ci encore je réserve mon appréciation sur le bilan du gouvernement. Ce n’est pas le plus urgent. Je me contente de dire que je n’aurais pas voté l’état d’urgence qui me semble créer davantage de problèmes qu’il peut en régler. Puis je viens sur ce que je considère comme l’essentiel : avoir une stratégie globale dans le contexte. C’est-à-dire une façon d’agir qui couvre tous les aspects du problème posé. De l’ordre du monde aux mécanismes intimes de construction de soi, tout se tient quand tout se défait
Mais tout en mettant en place la panoplie des moyens complexes et nombreux qui sont nécessaires, on ne devrait pas perdre de vue l’essentiel. Aucune action « terroriste » n’a jamais lieu en France autrement qu’en relation directe avec un conflit entre puissances. Dès lors, la priorité est de stopper la guerre dans la région de la Syrie et de l’Irak là où est l’enjeu pour tous les protagonistes.
Je ne dis rien des élections régionales. Sinon pour vous inviter à vous préparer à voter comme je le ferai moi-même. Pour le reste, l’état d’imbroglio permanent du Front de Gauche fait que je ne peux même pas nommer nos listes tant elles ont de configurations différentes selon les régions. Tous mes efforts pour obtenir une stratégie et un accord nationaux ont été vains. Ni les étiquettes en région, ni les classements du ministère de l’Intérieur ne permettent le plus souvent de s’y retrouver. Entre les listes « Front de Gauche » du seul PCF (comme par exemple en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou dans la région Centre), celles du Front de Gauche en entier, celles où le Front de Gauche est allié aux Verts et celles où seul le PG est allié aux Verts… c’est la grande tambouille. Donc, faites pour le mieux avec ce que vous avez sous les yeux. Pour moi c’est simple en région parisienne je vote pour la liste de Pierre Laurent, Clémentine Autain, Éric Coquerel. Pas de Verts. Ils n’ont pas voulu.
Au fil des heures, mon intention était de répondre à des besoins particuliers que l’expérience de situations similaires m’a fait connaître. Les chocs de la nature des massacres de la nuit du 13 novembre sont amples et profonds. C’est bien le but des meurtriers. Leur façon d’assassiner est faite pour cela. Ils ne visent ni une institution, ni un bâtiment, mais la société elle-même à l’endroit où elle se construit et s’organise selon des règles de vie communes : en nous-mêmes. Car, par empathie, dans les premiers instants, nous sommes frappés bien davantage que dans le cas de n’importe quelle autre situation qui mettrait en cause une institution ou ses personnels. Nous sommes tous couchés à terre dans le Bataclan, assis à la terrasse du café où la mitraille passe, puis, ensuite, parents, frères, sœurs, cousins, amis personnels, de ceux qui ne reviendront pas, dont les sourires ne se verront plus qu’en photos pour toujours.
De la sorte, ce qui s’est passé n’est pas un évènement extérieur à nous, cela n’est pas seulement arrivé « aux autres » mais à nous-mêmes aussi d’une certaine façon. Ce choc diffuse en chacun de nous des réactions qui se modifient d’heures en heures, de jour en jour, et nous font faire un parcours toujours unique où maintes douleurs enfouies sont réveillées, et bien des connexions intimes mises à vif et reconfigurées. L’instinct nous pousse à attribuer une cause à la douleur que nous ressentons. Nous voulons alors la nommer, lui donner un visage. L’ennemi, qui est-ce ? Que peut-on vouloir contre lui ?
C’est le moment de ne pas se tromper. Ce processus est un enjeu. Pour les amis du choc des civilisations le moment est trop beau. La figure de l’arabe musulman est immédiatement proposée à la vindicte publique. Et cette proposition se fait de bien des manières parmi lesquelles bien des insidieuses. Au bout du compte, il s’agit toujours de construire un lien qui part de l’arabe pour finir dans le terroriste comme s’ils allaient plus ou moins de soi. Il n’en est rien. D’aucune façon. C’est bien pourquoi sont si dangereux ces groupuscules prétendument identitaires qui lynchent des passants, attaquent des mosquées, et font des scènes d’hystérie collective contre les populations marginalisées. Pour ne rien dire des politiciens à deux balles qui proposent des solutions qui n’en sont pas et ne se distinguent que par leurs exagérations. Ceux-là comptent sur les frustrations que provoque le refus de leurs délires.
J’en reviens aux personnes que nous sommes. Nos réactions au lendemain des faits portent un double contenu : on ressent très fort et on réfléchit de façon tourbillonnante aussi. Affect et raison, le vieux couple est en scène. L’aide que je pense utile d’apporter par la parole veut se placer dans les deux registres. D’abord accompagner la sidération et l’angoisse tétanisante qui naît dans l’instant et s’infiltre partout ensuite des jours durant. Je ne suis pas spécialiste de cet état. Je connais juste l’importance de se tenir présent et proche et de tenir la main pendant que chacun fabrique ses anticorps et panse des plaies dont le voisin n’a pas idée. Et je sais que cela doit être fait, non seulement à titre privé, mais sur la scène publique quand on a l’honneur de s’y exprimer.
Après quoi il faut aussi venir à la discussion rationnelle. Donc aussi à la politique. Parler de politique participe aussi des soins car cela va mettre l’évènement à sa place dans le grand tout des faits qui font une vie. Là encore la parole est une action. Expliquer aide. Nommer l’ennemi et montrer ses buts pour proposer des façons de les déjouer et de les mettre en échec, c’est aussi replacer le monde dans la réalité concrète. C’est l’arracher aux brumes poisseuses des fantasmes et des cauchemars. C’est proposer une grille de lecture pour comprendre et affronter la suite des évènements qui vont se produire. Apprendre sur soi et sur le monde libère. Mais bien-sûr, au-delà de l’expérience individuelle, il y a le devoir d’agir en société. Mieux vaut affronter de face une réalité dangereuse. Point par point il faut déjouer la stratégie de l’ennemi. Il faut la traquer partout où elle agit. En soi et dans le monde. Nous avons besoin d’une approche rationnelle de la situation. Ici il s’agit de penser un combat : comment ôter à l’adversaire ses points d’appuis et de quels moyens nous doter pour marquer nos points contre lui ? Il faut pour cela se doter d’une vision ample et aussi globale que possible des paramètres de la situation.
Si l’origine des basses besognes des terroristes est dans la guerre en Irak et Syrie comment la stopper là-bas ? Il faut d’abord pour cela ne pas se tromper sur ce qu’elle est. Prenons un instant pour nous souvenir d’un commencement que les moins de 24 ans n’ont pu connaître.
J’ai voté en 1991 contre la guerre en Irak d’où est parti tout le chaos actuel. À l’époque, le président des USA, George Bush avait annoncé qu’avec cette guerre allait naître un « nouvel ordre mondial » après l’effondrement de l’URSS. La théorie du « choc des civilisations » surgit en 1996 pour donner un habillage idéologique au nouvel âge de l’Empire enfin débarrassé de son adversaire et qui s’en cherchait un autre pour justifier son interventionnisme et ses budgets d’armement. On voit en quoi ce nouvel ordre consiste. Si vous voulez bien rire, cherchez les éditos d’alors signés par Alain Duhamel ou Jean-Pierre Elkabbach et des autres grands prêtres de toutes les guerres. Un an plus tard, en 1992 se tenait le premier « sommet de la Terre » sur le climat à Rio de Janeiro. J’étais dans la délégation française qui accompagnait François Mitterrand sur place.
Deux décennies plus tard, on sait ce qu’il en est des belles résolutions « non contraignantes » de l’époque. Le même Bush avait annoncé : « le mode de vie américain n’est pas négociable ». Dans l’un et l’autre cas, je ne dis rien de la façon dont furent traités les gens comme moi, qualifiés de suppôts des crimes de Saddam Hussein et « d’anti-américanistes primaires ». Ceci m’est l’occasion de vous dire combien le temps long est le temps du réel qui se construit tandis que le temps court des effets de communication et des emballements est un temps vain, source d’erreurs tragiques. Vous verrez bientôt ce que valent les décisions, élaborées en pleine crise émotive cette fois ci, le super état d’urgence et la reforme constitutionnelle décidée par François Hollande moins de 60 heures après le massacre du 13 novembre…
En ce qui concerne le nouvel épisode actuel de la guerre commencée en 1991, Alain Billon, mon maître en la matière, bien malade aujourd’hui, m’a enseigné à ne pas perdre de vue les niveaux qui s’empilent pour former le terrain du conflit. Mais c’est sur la dernière couche que fleurissent les évènements. Je laisse donc de côté ici le conflit israélo-palestinien. Les autres strates qui entrent en jeu sont souvent moins bien perçues en Europe. On connaît l’antique rivalité des Perses et des Arabes dans la région. On connaît aussi celle plus actuelle entre les monarchies et les autres régimes de la région qui ont à tour de rôle menacé leur existence archaïque : nassérisme, panarabisme, socialisme, baassisme (en Syrie et Irak) et à présent l’actuelle République tunisienne, du fait de sa constitution démocratique et de sa façon d’opérer la séparation du religieux et du politique dans les institutions. On sait quel rôle joue la question kurde et l’inflexible détermination du peuple kurde réparti entre quatre pays. Et on sait aussi que tous les conflits finissent par transiter par l’opposition religieuse entre sunnites et chiites, sans oublier celles qui opposent ou allient les sous-composantes de chacune de ces branches de l’islam dans la région, et ce n’est pas du tout un détail. Sans oublier non plus la prégnance du tribalisme. Évidemment, à mesure que les structures étatiques sont détruites, la société glisse par pans vers les autres niveaux d’organisation qu’elle contient et qui n’ont jamais été effacés.
Alors l’observateur superficiel peut croire que la situation qu’il voit a toujours été. En réalité, il ne voit qu’un état transitoire de décomposition de la société. Tout cela joue. Mais plus que tout joue l’accès au pétrole et au gaz, les points de passage des pipelines. Ils étaient les enjeux de la première guerre du Golfe. Ils étaient la vraie cause de l’intervention en Afghanistan. Ils sont au cœur de la lutte présente. Pour suivre les guerres et les combats actuels, suivez les pipelines.
En France aussi, la lutte contre les assassins de Daech appelle un réel changement de pied. Parler de « guerre intérieure » comme l’a fait Valls est un sidérant abus de langage. Nous avons besoin d’un vrai État, fort, respecté, efficace pour assurer la sûreté de tous. Parler de « guerre intérieure » c’est reconnaître un statut de guerriers à de lâches criminels qui tuent des gens sans défense. C’est aussi désigner sans le nommer un ennemi de l’intérieur support de tous les fantasmes. Il faut d’urgence au contraire priver ainsi nos ennemis du terrain pourri des ressentiments et des stigmatisations propices aux recrutements. Sur notre territoire, contre le terrorisme, on doit donc faire la police. C’est-à-dire réprimer ou prévenir des actes et poursuivre des personnes en particulier. Et non des idées, des concepts ou fantasmes. La surenchère sécuritaire ne sera pas efficace. Les Echos soulignaient ainsi récemment que 23 textes ont été adoptés en matière de renseignement depuis 1986. Depuis 2001, il y aura eu 10 lois contre le terrorisme adoptées : 4 lois de sécurité comprenant des dispositions anti-terroristes et 6 lois spécialement anti-terroristes. Déjà 3 lois antiterroristes ont été votées sous le mandat de François Hollande dont deux rien que dans cette dernière année. La loi sur le renseignement adoptée au printemps n’est pas encore entièrement en vigueur : seuls 5 des 12 décrets d’application ont été pris. Évidemment, aucun bilan, aucun rapport de synthèse n’a jamais été établi. Pourtant ! S’il a fallu revenir tant de fois sur le sujet cela signifie tout de même que l’on a été à côté de la plaque déjà 22 fois !
Faisons simple : le premier devoir est la reconstruction de l’État. La lutte contre le terrorisme passe par des moyens publics. J’en reste à la police. Remonter les filières, tarir les financements, démanteler les trafics mafieux, notamment d’armes de guerre, repenser les prisons, disposer d’un maillage territorial fin et régulier en matière de renseignement etc., tout cela demande de l’argent public, des fonctionnaires nombreux et formés, une politique qui ne se résume pas à de la communication ou à la politique du chiffre. Encore faut-il une police et une justice républicaines en état de fonctionner. En temps normal, les disfonctionnements et manques de moyens sont devenus la norme. L’urgence est de reconstruire l’État.
En la matière, pourquoi ne pas se fier à l’avis de l’ancien juge anti-terroriste Marc Trévidic. Selon lui, « ce ne sont pas les lois qui manquent, mais les moyens » pour les appliquer. Bien sûr, des moyens de police et de renseignement. Mais ce qu’il pointe surtout, c’est l’indigence des moyens de la justice anti-terroriste et de l’analyse du renseignement. C’est indispensable dans ces enquêtes longues et difficiles, où il faut remonter des filières, surtout si l’on veut pouvoir assurer l’efficacité des procédures et pas seulement la mise en scène d’opérations coup de poing. Ainsi, selon ce juge, « Nous faisons face à un goulet d’étranglement : quand près de 2.500 personnes travaillent au renseignement, en face, il n’y a que 150 personnes du côté judiciaire ». Et, il ajoute : « il importe de doubler les effectifs du département judiciaire de la DGSI. Cela permettra notamment d’éviter la situation actuelle où seulement la moitié des personnes qui se sont rendues en Syrie pour des raisons terroristes sont aux mains de la justice. Le reste circule librement en France, parce que nous n’avons pas les moyens nécessaires de traiter leur dossier ». François Hollande a annoncé la création de 2 500 postes dans la justice. Ils seront les bienvenus. Mais chacun devine que cela ne peut se faire du jour au lendemain. Les retards pris nous ont mis en danger.
Beaucoup comprennent enfin que la République a besoin d’un État présent et efficace. La politique libérale et d’austérité budgétaire se trouve ainsi condamnée par là où on ne s’y attendait pas forcément : la situation de la gendarmerie, la police, la justice, les douanes, l’armée dresse un réquisitoire terrible contre l’irresponsabilité des politiques publiques des libéraux… Le président de la République a donc dû faire volteface. Son annonce de plusieurs milliers d’embauches dans les services publics de sûreté sonne comme un terrible aveu d’échec pour lui et son prédécesseur. Souvenez-vous de M. Sarkozy moquant en 2007 qu’il y ait toujours des douaniers alors « qu’on a supprimé les frontières ». Ils ont perdu 2700 postes en 10 ans y compris sous le gouvernement Hollande. Résultat : moins d’un conteneur sur 1000 est fouillé ! Il aura donc fallu une tragédie pour obtenir ce que plusieurs grèves nationales des douaniers n’ont pas obtenu : l’arrêt des coupes et 1 000 embauches selon la promesse de François Hollande. Quant à la police et à la gendarmerie, là aussi, les chiffres sont accablants. 12 000 postes ont été supprimés par Nicolas Sarkozy. François Hollande avait promis en 2012 de créer 1 000 postes par an pendant son mandat dans ce secteur dans lequel il incluait la justice. Cela ne permettait pas de reconstituer les destructions sarkozystes. Mais selon le journal Le Monde, la situation est pire encore « sur les trois exercices clos du quinquennat Hollande (2012, 2013, 2014) les effectifs réels dans la police ont baissé de 143 997 à 143 050, et de 96 213 à 95 195 dans la gendarmerie. 2015 devrait être la première année du quinquennat Hollande à voir une hausse réelle ». Il y avait donc moins de postes au début de cette année qu’en 2012 ! Qu’en sera-t-il réellement des 5000 créations supplémentaires annoncées par François Hollande d’ici 2017 ?
Entendre François Hollande dire que « le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » est un heureux changement de pied. On aurait aimé entendre cela à propos d’un pacte de solidarité ou d’égalité. Sans parler d’un pacte de santé publique face à l’effondrement en cours du système. Mais ne faisons pas la fine bouche. La mise en cause de la politique d’austérité, même du seul point de vue sécuritaire, est une respiration bienvenue que nous saurons pousser plus loin le moment venu. Dans ce contexte, certains sont particulièrement irresponsables. Ainsi le MEDEF et son président Pierre Gattaz. Dès le lendemain des annonces du président de la République en matière de moyens publics, il a appelé à ne « pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques ». Pour lui, comme pour d’autres, « il faut faire des économies par ailleurs, faire mieux avec moins ». Bonne idée : supprimons le versement des 40 milliards prévus dans le cadre du crédit d’impôts compétitivité. Mais on devine que ce n’est pas ce que veut dire monsieur Gattaz. Son raisonnement est irresponsable et indigne. Il ferait mieux de se demander si, malgré le professionnalisme des agents, ce n’est pas une bêtise d’avoir confié au secteur privé des tâches comme la sûreté aéroportuaire au prétexte que cela coûterait moins cher ? Peut-être pourrait-il cesser ses attaques contre le service public et sa mendicité fiscale pendant quelques temps ? Je le dis aussi à l’attention de Pierre Moscovici. Le commissaire européen a déclaré ce jeudi 19 novembre que les règles du pacte de stabilité « ne doivent pas être remises en cause ». Que valent de tels idéologues illuminés dans les circonstances que nous vivons ? Ils sont absurdes.
Ensuite nous devons reconstruire des frontières. Car la lutte contre le terrorisme condamne aussi le mythe rédempteur de la libre circulation des marchandises et des biens comme un bienfait permanent. La libre-circulation des capitaux et des marchandises permet aux armes et à l’argent de circuler sans contrainte. Sans parler du pétrole, du coton ou des œuvres d’arts pillés en Irak et en Syrie. L’absence de contrôle des personnes aux frontières extérieures et intérieures permet aux assassins de se déplacer quasi-impunément. Bien sûr, c’est une ligne de crête. Certains instrumentalisent cette question pour dresser des frontières mentales et affectives. Pour eux, les frontières doivent être des murs, si possible avec des barbelés et jusque dans les cœurs. Pour nous, les frontières sont des portes. On doit décider souverainement de les ouvrir ou de les fermer. Vouloir des frontières et des contrôles n’est pas vouloir la fermeture du pays. Simplement vouloir faire respecter la souveraineté des citoyens qui y vivent. On peut vouloir des contrôles aux frontières et refuser la surenchère sécuritaire ou identitaire, comme je le fais.
Enfin c’est une tâche prioritaire de renforcer les anticorps républicains de la population. L’unité du peuple de France est un enjeu. Je dois donc citer à cet instant l’idée d’une Garde nationale par conscription. Tous les Français, garçons et filles y seraient affectés à tour de rôle pour assurer un certain nombre de tâches de sûreté, de protection de bâtiments et de sécurité civile. J’en suis personnellement partisan de longue date. François Hollande a repris le mot sans que personne n’ait compris de quoi il parlait précisément. Le but de nos ennemis est de nous diviser et répandre la haine entre nous. Ne pas se laisser manipuler sur ce point c’est faire un grand pas vers notre victoire. Dans ce domaine c’est aussi faire acte de lucidité. L’islam ne poussa pas davantage au crime terroriste que n’importe quelle autre religion. Et il est temps de bien se dire qu’on ne nait pas djihadiste, on le devient. Si l’on veut tarir le mécanisme du recrutement, il faut écouter les spécialistes de ces questions et suivre leurs conseils plutôt que les délires et les fantasmes des rouleurs de mécaniques ou des racistes. Là encore, l’ancien juge anti-terroriste Marc Trévidic dit des choses qui doivent faire réfléchir : « ceux qui partent faire le djihad agissent ainsi à 90% pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société… Et à 10% seulement pour des convictions religieuses : l’islam radical. La religion n’est pas le moteur de ce mouvement et c’est ce qui en fait sa force ».
Samedi soir sur le plateau de l’émission « Salut les terriens », l’anthropologue Dounia Bouzar a très bien expliqué les mécanismes d’embrigadement. Sur la base des 700 jeunes dont elle a la charge, elle nuance l’approche qui unit mécaniquement misère et crime, islam et djihadisme. Elle nous apprend que sur ces sept cents jeunes à la dérive on compte bien des enfants « de professeurs, d’avocats, de médecins ». En revanche, elle confirme l’importance toute relative du milieu religieux. Plus de la moitié des jeunes radicalisés dont elle s’occupe sont issus de familles athées, chrétiennes et même juives ! Cela confirme que nous sommes bien face à un processus d’embrigadement mental comme y procèdent les sectes. D’ailleurs, la structure dans laquelle elle travaille s’appelle « Centre de prévention contre les dérives sectaires liés à l’Islam », elle parle de « secte totalitaire », de « retournement » des individus. La prévention, le signalement précoce, l’accompagnement, la mise en place de programme de déradicalisation sont donc des exigences absolues et urgentes.
La répression des fanatiques est un devoir dans ce contexte. Il ne peut y avoir d’excuses pour les meurtriers ni ceux qui voudraient les imiter. Je plaide donc pour ne pas se laisser aller à un misérabilisme compassionnel qui ne mène nulle part. Que dans le peuple des croyants, comme dans la société toute entière, les pauvres soient les plus nombreux ne donne nullement le droit d’établir un lien mécanique entre la pauvreté et le fanatisme. Et quand cela se trouve, la pauvreté n’est ni une cause unique ni une excuse. D’une façon générale, nul n’est jamais exempté de sa responsabilité personnelle devant ses actes. Le crime n’a pas d’excuses, même quand il a des explications. Et j’invite aussi à distinguer tout le temps entre les croyants et leur foi et les organisations qui les encadrent et parlent en leur nom.
Je n’ignore rien non plus de ceux qui tirent les ficelles : ce sont nos ennemis depuis bien longtemps, ici et partout comme l’ont montré les assassinats de Charlie Hebdo ou de nos camarades progressistes Tunisiens. La lutte de l’obscurantisme religieux contre les Lumières est une longue et vieille affaire. Il ne faut donc jamais donner non plus aucune excuse à aucune religion quand elle prétend imposer ses vues par la force ou l’intimidation. Dès lors je me prononce pour une répression sans faiblesse des prêches ou des manifestations propageant la haine religieuse. Il est bien dommage que rien ne soit fait contre les groupuscules qui sont descendus dans la rue pour frapper des immigrés, souiller des mosquées ou agresser nos camarades. La répression doit frapper rudement les fanatiques ethnicistes et religieux violents quelle que soit leur bannière. Pour l’instant, ce que nous voyons n’est vraiment pas bon. Ficher des manifestants qui militent contre l’état d’urgence est hors sujet et gravement attentoire à l’entretien de l’esprit civique. Interdire les manifestations syndicales, politiques ou écologistes tout en permettant les marchés de noël est un pari très risqué en même temps qu’une décourageante stigmatisation des citoyens qui s’engagent pour leurs idées.
116 commentaires
Au sud de nulle part
Que tout cela est bien beau et bien gentil quand les responsabilités du gouvernement et du président sont accablantes.
Les gens se radicalisent en raison de la vacuité infinie du monde qui leur est proposé. Leurs origines culturelle, sociale et religieuse diverses en témoignent. Quand la seule perspective d’épanouissement personnel imposée par l’établissement est la faible chance de posséder un jour une BMW et que tout modèle alternatif est systématiquement ridiculisé, ignoré et/ou réprimé alors comment s’étonner de la révolte ? Dans ce néant du monde promu par les élites, le Front de gauche trouve parfaitement sa place. Un néant dans le grand néant. Aucune alternative donc, pas même politique. La révolte ne peut pas prendre d’autre forme que la violence : celle du Front National ou celle des radicalisés supposés islamistes. Je parie que cette violence trouvera sous peu d’autres formes d’expression et alors vous aurez tous l’air fin avec votre « déradicalisation ». D’ici là vous hurlez avec les loups ou plutôt vous vous joignez au choeur des bourgeois toujours prêts à saisir le bon côté du manche.
Tomasz
Hollande est parti quérir une coalition unique contre les djihadistes (US, Russie, France et le reste), c’est à dire sans demander un abdication préalable de El Assad (qui est injurié depuis 4 ans par nos médiamensonges, notamment sur les attaques chimiques de la Ghouta). 2h après la rencontre avec Obama, il change d’avis. Pas de coalition unique avec les US, El Assad doit partir, on doit aider les « djihadistes non-Daesh » (rappelez-moi la différence de charia que souhaite imposer Daesh, Al Nosra, ou le Front Islamique ?) Conclusion, la France est bien vassale des USA. CQFD.
MaG
Je voulais voter à gauche pour les régionales. Hélas j’habite en Rhône Alpes. Je ne sais pas encore si je me déplacerais, car votre absence d’union pour de petites combine m’est odieux, m’enrage, me désengage ! Perte de temps, d’énergie, je suis très en colère!
Bien à vous.
PrNIC
Si aucune liste ne te convient faut l’exprimer en votant blanc, et il faut surtout le dire dans les assemblées débats. Exemple, je ne voterai pas pour des candidats qui ont voté l’état d’urgence, je ne voterai pas pour un moindre mal PS pour éviter un pire du FN, je voterai contre les deux, je voterai donc blanc.
Francis
Je ne vote pas en Auvergne-Rhône-Alpes et croyez moi je le regrette car s’il y a une liste qui donne vraiment envie de voter c’est bien celle du Rassemblement. Point de magouilles, simplement l’application d’un principe heureux sur le non cumul des mandats régionaux et nationaux. On ne peut pas passer son temps à se plaindre de la désertion des urnes par les électeurs, analyser le rejet des « politiques cumulards » et continuer comme si rien n’était.
Donato Di Cesare
Je vote en AURA (Auvergne/Rhône-Alpes) et la liste du Rassemblement Citoyen, Ecologiste et Solidaire est très représentative des électeurs de la « vraie gauche ».
Franck
« La mise en cause de la politique d’austérité, même du seul point de vue sécuritaire, est une respiration bienvenue que nous saurons pousser plus loin le moment venu. »
Oh, que oui ! L’exécutif nous dit que les terroristes djihadistes nous ont attaqué à cause de notre mode de vie, que c’est une question d’idéologie, certes. Alors qu’en est-il des attentats quotidiens des terroristes financiers (rappelons-nous des coups d’état financiers, notamment en Grèce et partout dans le monde dès qu’ils le peuvent), à coup de ceintures bourrés de plans sociaux explosifs, de coupes dans les dépenses publiques déchiquetées, de toutes ces armes fiscales non conventionnelles, qui provoquent tant de suicides et de vies brisées, tout comme au Bataclan (ça aurait pu être nous, c’est pareil !) ?
Je m’arrête là. J’ai beaucoup de peine pour les proches des victimes du 13/11, mais ce serait bien que toute cette indignation soit aussi partagée avec toutes ces autres victimes. Encore une fois, je respecte et partage le deuil national qui nous uni.
semons la concorde
Entièrement d’accord . Tant que les media vendus au grand capital ne feront pas leur boulot en dénonçant les crimes quotidiens de la finance contre les travailleurs (et ceux qui voudraient bien l’être ) aucun espoir n’est possible . Les trois partis frères sondés et vantés par nos media (PS, PR et FN) sont la camisole de force de notre démocratie. Ils nous rendent fous (de colère et de honte). Seule une démocratie participative permanente, qui est à notre portée avec internet, peut nous sortir de cet enfermement. Qu’attendons-nous pour écrire ensemble la constitution qui nous libérera ?
gege
Comme Jean-Luc a raison de constater qu’aucun acte terroriste n’a lieu en France sans être en relation avec des conflits extérieurs. Jamais de vague en Arabie Saoudite aux mœurs des terroristes, au Quatar et dans tous ces pays pétroliers aux dictatures sanguinaires. Qui s’acharne à déstabiliser la Tunisie dont l’ex dictateur se cache en Arabie comme celui du Yemen, deux pays qui se dirigent vers plus de libertés comme par hasard. Quel est la clarté de l’OTAN dont les USA vis à vis de la Turquie membre de celle-ci ? Qui massacre les Kurdes plus efficaces contre Daech ? C’est ça que l’on veut faire rentrer dans l’Europe ? Suivre le pipeline est le bon chemin !
André
Le fait que la remise en cause du fonctionnement politique basé sur le culte des appareils est censé fonder notre projet cependant qu’éclate la preuve d’une cacophonie pire que celle des autres coalitions en présence est catastrophique et laisse perplexe sur les conséquences qui en découlent.
Jacques
Merci pour ce billet; ça fait du bien de vous lire. Les attentats du 13 novembre ne marquent pas seulement la faillite d’une politique étrangère aberrante (et illégale) en Syrie, mais aussi celle de la politique d’austérité à l’intérieur. Austérité imposée par l’UE, et la faillite de l’organisation de Bruxelles est aussi là.
melle delavalliere
Monsieur Mélenchon, j’aime beaucoup votre façon de voir les choses par rapport à cette période très tendue et triste en ce moment en France. Vous êtes arrivé à dire les choses correctement à certains personnalités qui s’enfoncent encore plus. Merci de continuer comme ça.
eric
bonsoir,
Mr Mélenchon, je trouve ce post relativement dense du point de vue de tous ces événements tragique qui, comme une accélération de l’histoire, s’entrechoquent et déstabilisent les vraies valeurs humaniste de paix et de coopération.
Je remarque tout d’abord que la notion de temps long revient fréquemment dans vos interventions. Cela sera t-il nécessaire de l’expliquer aux partis dit progressiste pour que devant les électeurs existent une réelle cohérence dans tous les domaines.
Concernant la pauvreté, je ne suis pas d’accord avec votre démonstration car ces fils de notable ne sont pauvre que d’affection, les autres sans perspective d’avenir. C’est de vous que me vient la démonstration de ce être pauvre, cette femme seule avec trois enfants qui a peut être deux boulots, qui n’a pas le temps pour les devoirs des enfants. Eux grandissent, elle fatigue. Qui sont-ils ? comment ressentent-t-ils ce que les pratiques de notre société nous assènent ? Que deviennent-ils sans la direction adulte responsable, le soutien affectif et matériel. Si la pauvreté n’amène pas nécessairement au crime, le lavage de cerveau y est prospère.
Dernière chose, tout ce bazar me fait penser à Jaures qui résistait et s’opposait aux crédits de guerre. Il a été tué par une fenêtre assis dans un restaurant par un vilain (dans tout le sens du terme) qui, devinez quoi, un pauvre gars qui s’était fait retourner le cerveau comme quoi Jaurès était anti patriote du fait de ses positions sur la…
PAGES
Au delà du détail des arguments, votre texte m’a sollicité dans mon intelligence et ma sensibilité. Il a mis du baume sur mon coeur de grand père en ouvrant un espoir d’avenir épanouissant pour mes petits enfants.
chan
Désolée, mais la conscription et les cocoricos tricolores, non merci ! Comme le cher vieux Siné, je préfère l’Internationale, si on enlève « du passé faisons table rase »…
Comment vite faire passer l’idée que chaque vote Le Pen est une victoire des djihadistes, des Anti-Lumieres, donc des valeurs qui nous ont construits ?
catherine dumas
Dire du mal de Mitterand c’est aussi et surtout dire du mal de son épouse, car derrière l’homme il y avait la femme, une très belle personne Danièle. Qui l’a tant et tant conseillé ? Cette belle personne humble, intelligente et pleine d’humanité. Alors cessez de critiquer une politique qui nous a apporté une retraite à 55 ans, des RTT, donc du bien vivre.
Que voyez vous à l’heure actuelle une régression sans fin des acquis sociaux dont vous tous vous bénéficiez sans pour autant avoir contribué à leur aboutissement. Votez donc Le Pen vous verrez ce qui sera votre vie de pantins. Plus de retraite, plus de sécu… Un monde idéal pour le privé qui se frottera les mains. Alors plus d’avenir pour les plus faibles.
Glières
Jean-Luc Mélenchon devant le parlement européen, c’est pour moi, la voix de la France, celle qui touche au cœur et fout des frissons.
PrNIC
Citation d’ Alain Chouet : “On ne pourra pas continuer éternellement dans une politique schizophrène qui consiste à vouloir imposer la démocratie dans certains pays en maintenant une alliance entre nos démocraties et la démocratie qui est la plus grande du monde, et les états théocratiques les plus réactionnaires de la région. On a fermé les yeux sur l’idéologie prônée par ces pays, parce qu’on ne la voyait pas, parce qu’on n’en voyait pas les effets. On n’en mesurait pas les effets parce que rien ne se passait chez nous, ou s’il se passait des choses on ne les voyait pas, eh bien maintenant on les voit.“
Adrien
Quelle période !
Non je suis très respectueux de notre drapeau Français Républicain et ne salirai pas à de telles utilisations « propagandistes ». Je suis patriote mais pas nationaliste. Voilà où mène le vol des mots et certains comportements responsables pour uniquement des effets de com ou d’opportunité. Cela doit cesser, car le résultat est patent de ces dérives verbales où tout ce confond et ne laissent chez certains les citoyens que de la confusion qui fait le lit de cette extrême qui nous entrainera vers l’abîme.
Ma douleur est au fond de moi, amplifiée de l’ignorance d’une trop grande majorité de Français lobotomisés par les médias dit de grande écoute au service du capitalisme financiarisé, alors que nous sommes les seuls au FdG à dénoncer depuis tant d’années les dérives de la financiarisation de l’économie sur le dos des peuples. Oui Jean-Luc Mélenchon vous êtes notre phare qui arrivera bien à percer l’épais brouillard de cet obscurantisme qui a gagné notre si beau peuple alors résistant. Saura-t-il redevenir celui des Lumières ? Nous sommes encore peu nombreux à être derrière vous mais le jour viendra de notre victoire.
[…]
jorie
Daesh se finance grassement en exportant du pétrole ouvertement à tous les pays limitrophes, dont la Turquie. Pétrole, gaz naturel, phosphates et coton. Ce coton moins cher que le coton US est exporté massivement aux fournisseurs turcs qui exportent à leur tour dans toute l’Europe des textiles et t-shirts à 1€. Daesh taxe tous les transports dans sa zone. A l’aller et au retour. Chacun paie sa dime. Les circuits financiers sont bien organisés. Du statut de nébuleuse, l’EI est passé au statut d’Etat. Il gouverne un territoire d’une main de fer, exploite ses ressources,les exporte au monde entier et accumule des devises avec la complaisance et la complicité de tous. Briser l’argent, signifie briser les recettes et la circulation bancaire. Les bombes qui dévastent tout, les civils avec, seront insuffisantes à arrêter cette guerre. Avec amusement, je constate que les sanctions sont maintenues contre les Russes, alors que le commerce avec Daesh reste impuni. Décidément, on vit une époque formidable.
pichenette
Prodigieux billet à imprimer, à distribuer, une dizaine chacun à donner aux proches, aux voisins. Comme aveux d’impuissance à célébrer la vie, à honorer comme un tout garant du bien vivre (liberté-égalité-fraternité), trop de responsables d’Etats se transforment en croquemorts, se nourrissant de la mort de leur peuple ! Oui il faut se donner les moyens de prendre les mesures sécuritaires indispensables contre les véritables ennemis. En même temps donner un projet de société liant axé sur le temps long : la planification écologique, elle permet aux personnes de s’impliquer, retrouver la dignité volée par ce néolibéralisme dévastateur, qui ne pense qu’à fragmenter les corps, comme les sociétés. C’est la vie qui doit être honorée, le rôle d’un chef d’Etat, d’un gouvernement n’est-il pas d’assurer une vie digne à chaque habitant sur son territoire ? Par exemple donner à la France le moyen de fabriquer les verres photovoltaïques, aider les cultures bio des paysans. Le pacte d’instabilité signé porte bien ses fruits toxiques, empoisonnant les démocraties, c’est à dire prostituant les peuples pour augmenter les PIB.
Nombreux sont les morts si présents, si présents dans nos coeurs, ils sont les lumières de notre raison.
Vega
Beaucoup de difficultés à y voir clair encore une fois dans toutes ces combines de politiciens, même à gauche. Certains ont essayé d’amoindrir le choc du vote PC à l’Assemblée pour maintenir l’unité à tout prix aux régionales. Leur silence aurait été plus approprié. La Ve République a encore bien de l’avenir et ce n’est pas seulement nos adversaires politiques qui la soutiennent mais notre précipitation à remplir les urnes plutôt que notre cerveau. Je ne parle pas pour vous qui faites des efforts pour faire comprendre l’essentiel de la politique extérieure et intérieure de la France. J’ai encore une question et j’insiste. Comment combiner la fermeture de nos frontières avec l’afflux des réfugiés qui ne manquera pas d’augmenter si toutes les puissances se mettent à bombarder en Syrie ? Je sais qu’il faut travailler surtout la solution politique en montrant les incohérences de Hollande et d’Obama qui ont trouvé, certes Daesh par nos morts, mais pas encore leurs amis, ce qui empêche toute solution politique ou militaire efficace pour sauver l’État laïc syrien. Insister là-dessus doit faire aussi partie de notre résistance pour préserver la laïcité où qu’elle soit et surtout le droit à l’autodétermination des peuples. Ne l’exigeons-nous pas pour nous-mêmes, face à la perte de souveraineté que nous impose l’UE et la politique atlantiste de Hollande ?
magda corelli
Je me permets de réagir à la video sur les symboles du drapeau bleu, blanc, rouge et de la Marseillaise. Soit, ils représentent la République mais ils ont été si souvent salis que je ne pavoiserai pas demain comme m’y invite le Gouvernement. Ma peine est immense pour toutes ces vies perdues mais la récupération politique m’écoeure comme jamais. Ce qui devrait être un recueillement et une compassion sincère pour les familles et proches devient un cirque.
PG
Bonjour,
Je partage votre idée pas de drapeau à mes fenêtres, mon sentiment de partage de la douleur envers ces vies perdues et de respect pour tout ceux qui souffrent n’en sont pas amoindri par ma décision. Je ne ferai aucun geste surtout proposé par celui qui se moque tant du peuple français depuis trois ans et demi, et des personnes dans le désarroi. En janvier le comportement du gouvernement a été tout simplement grotesque en invitant tous ces chefs d’états a Paris. Je n’ai pas été Charlie et je ne donnerai pas la possibilité à ceux qui nous gouvernent de gonfler leurs popularités, pour l’effet contraire je serais d’accord. J’apprécie tous les billets que monsieur Mélenchon nous adresse. Toujours riche d’instructions, si seulement les médias étaient capables de nous instruire comme Jean-Luc Mélenchon le fait si bien.
Philippe
L’état d’urgence nous interdit de marcher mais pas de réfléchir ni de nous exprimer encore moins d’utiliser l’existant comme par exemple au moyen de dazibao qui sont de grandes feuilles blanches collées sur les murs ou chacun peu s’exprimer. La liberté n’est pas de se compter mais d’exister avec les autres.