J’ai fini d’écrire en apprenant que le gouvernement turc venait de faire abattre un avion russe qui aurait traversé son espace aérien pendant vingt secondes. La volonté d’escalade est évidente de la part de ce gouvernement car il voit se mettre en place une coalition universelle qui contrarie ses objectifs régionaux. Mais le risque de guerre généralisée se confirme. On doit donc compter sur la sagesse du gouvernement russe pour éviter le pire.
Depuis le 14 novembre, d’une prise de parole à l’autre, j’ai pu dire bien des choses. Mais parler n’est rien en soi. Compte ce que les mots provoquent chez ceux qui les entendent. C’est pourquoi la prise de parole est une prise de responsabilité. Je traite ici d’abord de ce point. Donc, cette fois-ci encore je réserve mon appréciation sur le bilan du gouvernement. Ce n’est pas le plus urgent. Je me contente de dire que je n’aurais pas voté l’état d’urgence qui me semble créer davantage de problèmes qu’il peut en régler. Puis je viens sur ce que je considère comme l’essentiel : avoir une stratégie globale dans le contexte. C’est-à-dire une façon d’agir qui couvre tous les aspects du problème posé. De l’ordre du monde aux mécanismes intimes de construction de soi, tout se tient quand tout se défait
Mais tout en mettant en place la panoplie des moyens complexes et nombreux qui sont nécessaires, on ne devrait pas perdre de vue l’essentiel. Aucune action « terroriste » n’a jamais lieu en France autrement qu’en relation directe avec un conflit entre puissances. Dès lors, la priorité est de stopper la guerre dans la région de la Syrie et de l’Irak là où est l’enjeu pour tous les protagonistes.
Je ne dis rien des élections régionales. Sinon pour vous inviter à vous préparer à voter comme je le ferai moi-même. Pour le reste, l’état d’imbroglio permanent du Front de Gauche fait que je ne peux même pas nommer nos listes tant elles ont de configurations différentes selon les régions. Tous mes efforts pour obtenir une stratégie et un accord nationaux ont été vains. Ni les étiquettes en région, ni les classements du ministère de l’Intérieur ne permettent le plus souvent de s’y retrouver. Entre les listes « Front de Gauche » du seul PCF (comme par exemple en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou dans la région Centre), celles du Front de Gauche en entier, celles où le Front de Gauche est allié aux Verts et celles où seul le PG est allié aux Verts… c’est la grande tambouille. Donc, faites pour le mieux avec ce que vous avez sous les yeux. Pour moi c’est simple en région parisienne je vote pour la liste de Pierre Laurent, Clémentine Autain, Éric Coquerel. Pas de Verts. Ils n’ont pas voulu.
Au fil des heures, mon intention était de répondre à des besoins particuliers que l’expérience de situations similaires m’a fait connaître. Les chocs de la nature des massacres de la nuit du 13 novembre sont amples et profonds. C’est bien le but des meurtriers. Leur façon d’assassiner est faite pour cela. Ils ne visent ni une institution, ni un bâtiment, mais la société elle-même à l’endroit où elle se construit et s’organise selon des règles de vie communes : en nous-mêmes. Car, par empathie, dans les premiers instants, nous sommes frappés bien davantage que dans le cas de n’importe quelle autre situation qui mettrait en cause une institution ou ses personnels. Nous sommes tous couchés à terre dans le Bataclan, assis à la terrasse du café où la mitraille passe, puis, ensuite, parents, frères, sœurs, cousins, amis personnels, de ceux qui ne reviendront pas, dont les sourires ne se verront plus qu’en photos pour toujours.
De la sorte, ce qui s’est passé n’est pas un évènement extérieur à nous, cela n’est pas seulement arrivé « aux autres » mais à nous-mêmes aussi d’une certaine façon. Ce choc diffuse en chacun de nous des réactions qui se modifient d’heures en heures, de jour en jour, et nous font faire un parcours toujours unique où maintes douleurs enfouies sont réveillées, et bien des connexions intimes mises à vif et reconfigurées. L’instinct nous pousse à attribuer une cause à la douleur que nous ressentons. Nous voulons alors la nommer, lui donner un visage. L’ennemi, qui est-ce ? Que peut-on vouloir contre lui ?
C’est le moment de ne pas se tromper. Ce processus est un enjeu. Pour les amis du choc des civilisations le moment est trop beau. La figure de l’arabe musulman est immédiatement proposée à la vindicte publique. Et cette proposition se fait de bien des manières parmi lesquelles bien des insidieuses. Au bout du compte, il s’agit toujours de construire un lien qui part de l’arabe pour finir dans le terroriste comme s’ils allaient plus ou moins de soi. Il n’en est rien. D’aucune façon. C’est bien pourquoi sont si dangereux ces groupuscules prétendument identitaires qui lynchent des passants, attaquent des mosquées, et font des scènes d’hystérie collective contre les populations marginalisées. Pour ne rien dire des politiciens à deux balles qui proposent des solutions qui n’en sont pas et ne se distinguent que par leurs exagérations. Ceux-là comptent sur les frustrations que provoque le refus de leurs délires.
J’en reviens aux personnes que nous sommes. Nos réactions au lendemain des faits portent un double contenu : on ressent très fort et on réfléchit de façon tourbillonnante aussi. Affect et raison, le vieux couple est en scène. L’aide que je pense utile d’apporter par la parole veut se placer dans les deux registres. D’abord accompagner la sidération et l’angoisse tétanisante qui naît dans l’instant et s’infiltre partout ensuite des jours durant. Je ne suis pas spécialiste de cet état. Je connais juste l’importance de se tenir présent et proche et de tenir la main pendant que chacun fabrique ses anticorps et panse des plaies dont le voisin n’a pas idée. Et je sais que cela doit être fait, non seulement à titre privé, mais sur la scène publique quand on a l’honneur de s’y exprimer.
Après quoi il faut aussi venir à la discussion rationnelle. Donc aussi à la politique. Parler de politique participe aussi des soins car cela va mettre l’évènement à sa place dans le grand tout des faits qui font une vie. Là encore la parole est une action. Expliquer aide. Nommer l’ennemi et montrer ses buts pour proposer des façons de les déjouer et de les mettre en échec, c’est aussi replacer le monde dans la réalité concrète. C’est l’arracher aux brumes poisseuses des fantasmes et des cauchemars. C’est proposer une grille de lecture pour comprendre et affronter la suite des évènements qui vont se produire. Apprendre sur soi et sur le monde libère. Mais bien-sûr, au-delà de l’expérience individuelle, il y a le devoir d’agir en société. Mieux vaut affronter de face une réalité dangereuse. Point par point il faut déjouer la stratégie de l’ennemi. Il faut la traquer partout où elle agit. En soi et dans le monde. Nous avons besoin d’une approche rationnelle de la situation. Ici il s’agit de penser un combat : comment ôter à l’adversaire ses points d’appuis et de quels moyens nous doter pour marquer nos points contre lui ? Il faut pour cela se doter d’une vision ample et aussi globale que possible des paramètres de la situation.
Si l’origine des basses besognes des terroristes est dans la guerre en Irak et Syrie comment la stopper là-bas ? Il faut d’abord pour cela ne pas se tromper sur ce qu’elle est. Prenons un instant pour nous souvenir d’un commencement que les moins de 24 ans n’ont pu connaître.
J’ai voté en 1991 contre la guerre en Irak d’où est parti tout le chaos actuel. À l’époque, le président des USA, George Bush avait annoncé qu’avec cette guerre allait naître un « nouvel ordre mondial » après l’effondrement de l’URSS. La théorie du « choc des civilisations » surgit en 1996 pour donner un habillage idéologique au nouvel âge de l’Empire enfin débarrassé de son adversaire et qui s’en cherchait un autre pour justifier son interventionnisme et ses budgets d’armement. On voit en quoi ce nouvel ordre consiste. Si vous voulez bien rire, cherchez les éditos d’alors signés par Alain Duhamel ou Jean-Pierre Elkabbach et des autres grands prêtres de toutes les guerres. Un an plus tard, en 1992 se tenait le premier « sommet de la Terre » sur le climat à Rio de Janeiro. J’étais dans la délégation française qui accompagnait François Mitterrand sur place.
Deux décennies plus tard, on sait ce qu’il en est des belles résolutions « non contraignantes » de l’époque. Le même Bush avait annoncé : « le mode de vie américain n’est pas négociable ». Dans l’un et l’autre cas, je ne dis rien de la façon dont furent traités les gens comme moi, qualifiés de suppôts des crimes de Saddam Hussein et « d’anti-américanistes primaires ». Ceci m’est l’occasion de vous dire combien le temps long est le temps du réel qui se construit tandis que le temps court des effets de communication et des emballements est un temps vain, source d’erreurs tragiques. Vous verrez bientôt ce que valent les décisions, élaborées en pleine crise émotive cette fois ci, le super état d’urgence et la reforme constitutionnelle décidée par François Hollande moins de 60 heures après le massacre du 13 novembre…
En ce qui concerne le nouvel épisode actuel de la guerre commencée en 1991, Alain Billon, mon maître en la matière, bien malade aujourd’hui, m’a enseigné à ne pas perdre de vue les niveaux qui s’empilent pour former le terrain du conflit. Mais c’est sur la dernière couche que fleurissent les évènements. Je laisse donc de côté ici le conflit israélo-palestinien. Les autres strates qui entrent en jeu sont souvent moins bien perçues en Europe. On connaît l’antique rivalité des Perses et des Arabes dans la région. On connaît aussi celle plus actuelle entre les monarchies et les autres régimes de la région qui ont à tour de rôle menacé leur existence archaïque : nassérisme, panarabisme, socialisme, baassisme (en Syrie et Irak) et à présent l’actuelle République tunisienne, du fait de sa constitution démocratique et de sa façon d’opérer la séparation du religieux et du politique dans les institutions. On sait quel rôle joue la question kurde et l’inflexible détermination du peuple kurde réparti entre quatre pays. Et on sait aussi que tous les conflits finissent par transiter par l’opposition religieuse entre sunnites et chiites, sans oublier celles qui opposent ou allient les sous-composantes de chacune de ces branches de l’islam dans la région, et ce n’est pas du tout un détail. Sans oublier non plus la prégnance du tribalisme. Évidemment, à mesure que les structures étatiques sont détruites, la société glisse par pans vers les autres niveaux d’organisation qu’elle contient et qui n’ont jamais été effacés.
Alors l’observateur superficiel peut croire que la situation qu’il voit a toujours été. En réalité, il ne voit qu’un état transitoire de décomposition de la société. Tout cela joue. Mais plus que tout joue l’accès au pétrole et au gaz, les points de passage des pipelines. Ils étaient les enjeux de la première guerre du Golfe. Ils étaient la vraie cause de l’intervention en Afghanistan. Ils sont au cœur de la lutte présente. Pour suivre les guerres et les combats actuels, suivez les pipelines.
En France aussi, la lutte contre les assassins de Daech appelle un réel changement de pied. Parler de « guerre intérieure » comme l’a fait Valls est un sidérant abus de langage. Nous avons besoin d’un vrai État, fort, respecté, efficace pour assurer la sûreté de tous. Parler de « guerre intérieure » c’est reconnaître un statut de guerriers à de lâches criminels qui tuent des gens sans défense. C’est aussi désigner sans le nommer un ennemi de l’intérieur support de tous les fantasmes. Il faut d’urgence au contraire priver ainsi nos ennemis du terrain pourri des ressentiments et des stigmatisations propices aux recrutements. Sur notre territoire, contre le terrorisme, on doit donc faire la police. C’est-à-dire réprimer ou prévenir des actes et poursuivre des personnes en particulier. Et non des idées, des concepts ou fantasmes. La surenchère sécuritaire ne sera pas efficace. Les Echos soulignaient ainsi récemment que 23 textes ont été adoptés en matière de renseignement depuis 1986. Depuis 2001, il y aura eu 10 lois contre le terrorisme adoptées : 4 lois de sécurité comprenant des dispositions anti-terroristes et 6 lois spécialement anti-terroristes. Déjà 3 lois antiterroristes ont été votées sous le mandat de François Hollande dont deux rien que dans cette dernière année. La loi sur le renseignement adoptée au printemps n’est pas encore entièrement en vigueur : seuls 5 des 12 décrets d’application ont été pris. Évidemment, aucun bilan, aucun rapport de synthèse n’a jamais été établi. Pourtant ! S’il a fallu revenir tant de fois sur le sujet cela signifie tout de même que l’on a été à côté de la plaque déjà 22 fois !
Faisons simple : le premier devoir est la reconstruction de l’État. La lutte contre le terrorisme passe par des moyens publics. J’en reste à la police. Remonter les filières, tarir les financements, démanteler les trafics mafieux, notamment d’armes de guerre, repenser les prisons, disposer d’un maillage territorial fin et régulier en matière de renseignement etc., tout cela demande de l’argent public, des fonctionnaires nombreux et formés, une politique qui ne se résume pas à de la communication ou à la politique du chiffre. Encore faut-il une police et une justice républicaines en état de fonctionner. En temps normal, les disfonctionnements et manques de moyens sont devenus la norme. L’urgence est de reconstruire l’État.
En la matière, pourquoi ne pas se fier à l’avis de l’ancien juge anti-terroriste Marc Trévidic. Selon lui, « ce ne sont pas les lois qui manquent, mais les moyens » pour les appliquer. Bien sûr, des moyens de police et de renseignement. Mais ce qu’il pointe surtout, c’est l’indigence des moyens de la justice anti-terroriste et de l’analyse du renseignement. C’est indispensable dans ces enquêtes longues et difficiles, où il faut remonter des filières, surtout si l’on veut pouvoir assurer l’efficacité des procédures et pas seulement la mise en scène d’opérations coup de poing. Ainsi, selon ce juge, « Nous faisons face à un goulet d’étranglement : quand près de 2.500 personnes travaillent au renseignement, en face, il n’y a que 150 personnes du côté judiciaire ». Et, il ajoute : « il importe de doubler les effectifs du département judiciaire de la DGSI. Cela permettra notamment d’éviter la situation actuelle où seulement la moitié des personnes qui se sont rendues en Syrie pour des raisons terroristes sont aux mains de la justice. Le reste circule librement en France, parce que nous n’avons pas les moyens nécessaires de traiter leur dossier ». François Hollande a annoncé la création de 2 500 postes dans la justice. Ils seront les bienvenus. Mais chacun devine que cela ne peut se faire du jour au lendemain. Les retards pris nous ont mis en danger.
Beaucoup comprennent enfin que la République a besoin d’un État présent et efficace. La politique libérale et d’austérité budgétaire se trouve ainsi condamnée par là où on ne s’y attendait pas forcément : la situation de la gendarmerie, la police, la justice, les douanes, l’armée dresse un réquisitoire terrible contre l’irresponsabilité des politiques publiques des libéraux… Le président de la République a donc dû faire volteface. Son annonce de plusieurs milliers d’embauches dans les services publics de sûreté sonne comme un terrible aveu d’échec pour lui et son prédécesseur. Souvenez-vous de M. Sarkozy moquant en 2007 qu’il y ait toujours des douaniers alors « qu’on a supprimé les frontières ». Ils ont perdu 2700 postes en 10 ans y compris sous le gouvernement Hollande. Résultat : moins d’un conteneur sur 1000 est fouillé ! Il aura donc fallu une tragédie pour obtenir ce que plusieurs grèves nationales des douaniers n’ont pas obtenu : l’arrêt des coupes et 1 000 embauches selon la promesse de François Hollande. Quant à la police et à la gendarmerie, là aussi, les chiffres sont accablants. 12 000 postes ont été supprimés par Nicolas Sarkozy. François Hollande avait promis en 2012 de créer 1 000 postes par an pendant son mandat dans ce secteur dans lequel il incluait la justice. Cela ne permettait pas de reconstituer les destructions sarkozystes. Mais selon le journal Le Monde, la situation est pire encore « sur les trois exercices clos du quinquennat Hollande (2012, 2013, 2014) les effectifs réels dans la police ont baissé de 143 997 à 143 050, et de 96 213 à 95 195 dans la gendarmerie. 2015 devrait être la première année du quinquennat Hollande à voir une hausse réelle ». Il y avait donc moins de postes au début de cette année qu’en 2012 ! Qu’en sera-t-il réellement des 5000 créations supplémentaires annoncées par François Hollande d’ici 2017 ?
Entendre François Hollande dire que « le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » est un heureux changement de pied. On aurait aimé entendre cela à propos d’un pacte de solidarité ou d’égalité. Sans parler d’un pacte de santé publique face à l’effondrement en cours du système. Mais ne faisons pas la fine bouche. La mise en cause de la politique d’austérité, même du seul point de vue sécuritaire, est une respiration bienvenue que nous saurons pousser plus loin le moment venu. Dans ce contexte, certains sont particulièrement irresponsables. Ainsi le MEDEF et son président Pierre Gattaz. Dès le lendemain des annonces du président de la République en matière de moyens publics, il a appelé à ne « pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques ». Pour lui, comme pour d’autres, « il faut faire des économies par ailleurs, faire mieux avec moins ». Bonne idée : supprimons le versement des 40 milliards prévus dans le cadre du crédit d’impôts compétitivité. Mais on devine que ce n’est pas ce que veut dire monsieur Gattaz. Son raisonnement est irresponsable et indigne. Il ferait mieux de se demander si, malgré le professionnalisme des agents, ce n’est pas une bêtise d’avoir confié au secteur privé des tâches comme la sûreté aéroportuaire au prétexte que cela coûterait moins cher ? Peut-être pourrait-il cesser ses attaques contre le service public et sa mendicité fiscale pendant quelques temps ? Je le dis aussi à l’attention de Pierre Moscovici. Le commissaire européen a déclaré ce jeudi 19 novembre que les règles du pacte de stabilité « ne doivent pas être remises en cause ». Que valent de tels idéologues illuminés dans les circonstances que nous vivons ? Ils sont absurdes.
Ensuite nous devons reconstruire des frontières. Car la lutte contre le terrorisme condamne aussi le mythe rédempteur de la libre circulation des marchandises et des biens comme un bienfait permanent. La libre-circulation des capitaux et des marchandises permet aux armes et à l’argent de circuler sans contrainte. Sans parler du pétrole, du coton ou des œuvres d’arts pillés en Irak et en Syrie. L’absence de contrôle des personnes aux frontières extérieures et intérieures permet aux assassins de se déplacer quasi-impunément. Bien sûr, c’est une ligne de crête. Certains instrumentalisent cette question pour dresser des frontières mentales et affectives. Pour eux, les frontières doivent être des murs, si possible avec des barbelés et jusque dans les cœurs. Pour nous, les frontières sont des portes. On doit décider souverainement de les ouvrir ou de les fermer. Vouloir des frontières et des contrôles n’est pas vouloir la fermeture du pays. Simplement vouloir faire respecter la souveraineté des citoyens qui y vivent. On peut vouloir des contrôles aux frontières et refuser la surenchère sécuritaire ou identitaire, comme je le fais.
Enfin c’est une tâche prioritaire de renforcer les anticorps républicains de la population. L’unité du peuple de France est un enjeu. Je dois donc citer à cet instant l’idée d’une Garde nationale par conscription. Tous les Français, garçons et filles y seraient affectés à tour de rôle pour assurer un certain nombre de tâches de sûreté, de protection de bâtiments et de sécurité civile. J’en suis personnellement partisan de longue date. François Hollande a repris le mot sans que personne n’ait compris de quoi il parlait précisément. Le but de nos ennemis est de nous diviser et répandre la haine entre nous. Ne pas se laisser manipuler sur ce point c’est faire un grand pas vers notre victoire. Dans ce domaine c’est aussi faire acte de lucidité. L’islam ne poussa pas davantage au crime terroriste que n’importe quelle autre religion. Et il est temps de bien se dire qu’on ne nait pas djihadiste, on le devient. Si l’on veut tarir le mécanisme du recrutement, il faut écouter les spécialistes de ces questions et suivre leurs conseils plutôt que les délires et les fantasmes des rouleurs de mécaniques ou des racistes. Là encore, l’ancien juge anti-terroriste Marc Trévidic dit des choses qui doivent faire réfléchir : « ceux qui partent faire le djihad agissent ainsi à 90% pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société… Et à 10% seulement pour des convictions religieuses : l’islam radical. La religion n’est pas le moteur de ce mouvement et c’est ce qui en fait sa force ».
Samedi soir sur le plateau de l’émission « Salut les terriens », l’anthropologue Dounia Bouzar a très bien expliqué les mécanismes d’embrigadement. Sur la base des 700 jeunes dont elle a la charge, elle nuance l’approche qui unit mécaniquement misère et crime, islam et djihadisme. Elle nous apprend que sur ces sept cents jeunes à la dérive on compte bien des enfants « de professeurs, d’avocats, de médecins ». En revanche, elle confirme l’importance toute relative du milieu religieux. Plus de la moitié des jeunes radicalisés dont elle s’occupe sont issus de familles athées, chrétiennes et même juives ! Cela confirme que nous sommes bien face à un processus d’embrigadement mental comme y procèdent les sectes. D’ailleurs, la structure dans laquelle elle travaille s’appelle « Centre de prévention contre les dérives sectaires liés à l’Islam », elle parle de « secte totalitaire », de « retournement » des individus. La prévention, le signalement précoce, l’accompagnement, la mise en place de programme de déradicalisation sont donc des exigences absolues et urgentes.
La répression des fanatiques est un devoir dans ce contexte. Il ne peut y avoir d’excuses pour les meurtriers ni ceux qui voudraient les imiter. Je plaide donc pour ne pas se laisser aller à un misérabilisme compassionnel qui ne mène nulle part. Que dans le peuple des croyants, comme dans la société toute entière, les pauvres soient les plus nombreux ne donne nullement le droit d’établir un lien mécanique entre la pauvreté et le fanatisme. Et quand cela se trouve, la pauvreté n’est ni une cause unique ni une excuse. D’une façon générale, nul n’est jamais exempté de sa responsabilité personnelle devant ses actes. Le crime n’a pas d’excuses, même quand il a des explications. Et j’invite aussi à distinguer tout le temps entre les croyants et leur foi et les organisations qui les encadrent et parlent en leur nom.
Je n’ignore rien non plus de ceux qui tirent les ficelles : ce sont nos ennemis depuis bien longtemps, ici et partout comme l’ont montré les assassinats de Charlie Hebdo ou de nos camarades progressistes Tunisiens. La lutte de l’obscurantisme religieux contre les Lumières est une longue et vieille affaire. Il ne faut donc jamais donner non plus aucune excuse à aucune religion quand elle prétend imposer ses vues par la force ou l’intimidation. Dès lors je me prononce pour une répression sans faiblesse des prêches ou des manifestations propageant la haine religieuse. Il est bien dommage que rien ne soit fait contre les groupuscules qui sont descendus dans la rue pour frapper des immigrés, souiller des mosquées ou agresser nos camarades. La répression doit frapper rudement les fanatiques ethnicistes et religieux violents quelle que soit leur bannière. Pour l’instant, ce que nous voyons n’est vraiment pas bon. Ficher des manifestants qui militent contre l’état d’urgence est hors sujet et gravement attentoire à l’entretien de l’esprit civique. Interdire les manifestations syndicales, politiques ou écologistes tout en permettant les marchés de noël est un pari très risqué en même temps qu’une décourageante stigmatisation des citoyens qui s’engagent pour leurs idées.
116 commentaires
Hervé
Merci pour ce nouveau texte si subtil, sensible et savant. Il est oui, décidément difficile de ne pas raisonner à bon escient tant partout la propagande commande « les tripes ». A croire qu’ici ou là, le cerveau reptilien est le premier sollicité pour paradoxalement nous arraisonner à ne plus raisonner. Depuis le temps que le sillon ethniciste est labouré par les éditorialistes, les philosophes ou les imams racistes et sectaires, nul doute que certains aujourd’hui se pourlèchent les babines des fruits de mort récoltés. Leur petite entreprise de division infâme ne connaît pas la crise. Comment en écho à vos paroles et au delà des délires de certains fous qui veulent bombarder Molenbek, ne pas s’étonner que les filière d’armement qui ont armé les tueurs convergent toutes vers des personnalités d’extrême-droite, parallèlement aussi indicateurs de police ? Pour certains, il n’ y a pas de petits profits. Comment ne pas s’étonner que l’imam salafiste Olivier Corel habitant l’Ariège n’ait jamais été inquiété tandis qu’il fut le mentor présumé de plusieurs jihadistes toulousains, de Mohamed Merah à Fabien Clain ? Au delà du contexte politique et géopolitique, comment nous militants politiques de guche, ne pas nous souvenir des paroles du militant néofasciste Vincenzo Vinciguerra, responsable en 1980 avec la complicité de certains services secrets parallèles, de l’attaque à la bombe la plus meurtrière d’Italie qui fit 85 morts et 200 blessés : « Il fallait s’en…
catherine dumas
Dumas ne voulait pas reposer aux Invalides. Il adorait son petit village symbole de simplicité et de bonheur. Chirac en a décidé autrement. A-t-on le droit de passer au dessus des désirs de nos morts ? Pour moi le respect des choix des autres est important.
Le.Ché
Le vrai responsable de ce qui se passe est la mondialisation capitaliste et l’ UE est une construction capitaliste, changeons tous ça et construisons une UE des nations et revenons au marxisme.
odile
A propos des élections régionales, je ne voterai pas pour la coalition FdG en Ile de France.
Pourquoi? Je vote à Montreuil, ville dont la majorité municipale est plurielle. La pluralité oui, mais pas avec le PS qui a déclaré la « guerre » au monde du travail. Ici, le PS est membre de la majorité municipale. Une majorité municipale qui n’a trouvé rien de mieux que d’élire un membre du PS maire adjoint chargé du personnel, à mi-temps, puisqu’il cumule mandat municipal et mandat départemental, un comble dans cette ville de 3000 agents. Le personnel communal n’est pas considéré, ni les organisations syndicales qui ont appelé à plusieurs reprises à se mobiliser contre les décisions arbitraires de réduction de personnel.
Mais quel rapport, me direz-vous, avec les régionales ? Ce qui se fait ici ne pourrait donc pas se faire ailleurs ? J’approuve la position du PG de ne pas se rallier au PS, partout, sans condition, et j’invite les membres du FdG à agir de même, faute de quoi, nous nous enliserons et disparaîtrons du corps électoral à moins de vendre nos âmes.
genin bernard
Bravo et merci pour ce texte, bonne analyse et surtout qui donne confiance dans l’avenir, encore faudra t’il qu’on soit capable de s’unir pour rassembler plus largement. Et quelle cacophonie en notre sein. Je suis en Rhône-Alpes et pour les régionales le FdG est coupé en deux. PC d’un côté, PG avec les verts. Je suis certes membre du PC mais cette situation me met en colère. Et bien sur chacun s’accuse d’être responsable, mais nous le sommes tous en fait. Quand allons nous enfin dépasser ce stade d’être chacun persuadé d’être le meilleur pour rassembler, et avec pour résultat la désunion ?
Je reste confiant mais il y a encore vraiment du boulot
gilbert raynaud
Eh oui ! Plus d’Etat, plus de Juges, notamment en matière financière (pister l’argent pour réprimer aussi le « terrorisme » financier : titrisations, transactions à la nano seconde etc.), plus de pouvoirs aux magistrats surtout concernant le secret bancaire, l’évasion fiscale. Bref, couper les vivres (au plus vite et au mieux) de tous les malfaisants, quelles que soient les infractions recherchées et quels qu’en soient les auteurs (les importants comme les plus humbles) et le pays ne s’en portera que mieux.
Bernard Van Muy
Bonjour Monsieur Mélenchon,
Tout ce que vous dites est très sensé. Mais à un moment donné, il faudra quand même mettre le doigt où cela fait mal. Depuis la fin de l’Union soviétique, le monde est devenu unipolaire, sous la coupe des USA et plus aucun pays européen n’a de politique étrangère et de défense indépendante et autonome, soit donc depuis 25 ans. Cette réalité qui existait déjà avant 1990 sous la forme d’une tendance forte, a été actée officiellement dans les textes du Traité de Lisbonne où il est dit que la politique de défense et de sécurité des Etats-membres est subordonnée aux directives de l’OTAN. Vous-même, c’est depuis peu que vous employez le terme « souveraineté » qui était banni chez ceux qui louangeaient comme dans une incantation l’internationalisme et l’abaissement des frontières, l’accueil ad libitum d’étrangers. Ce faisant, ils faisaient le jeu du capitalisme financier apatride et prédateur, partisan, justement, d’un monde indifférencié, rasant les frontières, les cultures, les identités, voulant ravaler l’homme au rang de consommateur, tout ceci concocté par les élites anglo-américaines depuis un siècle (voir Pierre Hillard), notamment dans le plan Kalergi-Coudenhove que je vous invite à lire ou à relire.
Les récents événements atroces ont marqué un cran d’arrêt aux rêves d’ingérence tous azimuts au nom du droit de l’hommisme et des leçons d’universalisme que l’occident persiste à donner à la terre entière et qui, rien qu’au Moyen et au Proche-Orient ont causé la mort de quatre millions de personnes depuis les années 90. Tous, nous sentons sans doute qu’une remise à plat des relations entre Etats doit être entreprise. Dans cet esprit, il importe, en premier lieu, de restaurer la force du droit international dont les principes devraient être respectés par tous les Etats, en premier lieu, leur souveraineté, quel que soit leur régime. Car l’ingérence politique n’est que la déclinaison moderne du paternalisme, donc du suprémacisme ethnocentrique le plus méprisant pour les peuples sur lesquels elle s’exerce.
dubitatif
Hommage aux invalides. Les représentants de la République aurait voulu faire de l’humour noir qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Quel symbole. Mais nous sommes en « guerre », tout le monde au garde à vous.
magda corelli
Quand hier je parlais de cirque. Ils ont osé placer Jean-Luc Mélenchon près de Le Pen. Ce qui prouve que cet hommage était hypocrite. Les membres du Gouvernement ont pris le temps de manigancer leur mauvais coup. Après ça ont-ils encore pris du temps pour manifester une quelconque compassion avec les familles ? Méprisable comportement.
JeanLouis
Honnêtement je ne vois pas le rapport et je ne comprends pas la polémique. Comme si cela rendait en soi l’hommage hypocrite ! Il y des choses infiniment plus importantes pour ne pas se disperser sur des futilités ou des mesquineries.
JAGLIN
Ancien PSU, puis syndicaliste (CGT) en étant sympathisant de ligue révolutionnaire, puis NPA, je me suis tourné vers le Front de gauche, un espoir. Aujourd’hui, je m’interroge, l »état d’urgence a aussi été voté par des partenaires du front de gauche. Je ne peux l’accepter. J’aimerai des clarifications de la part des élus FdG et tout particulièrement du PC qui nous a déjà entubés lors des municipales avec des alliances avec le PS. Que certaines ou certains cherchent avant tout à conserver leurs petits postes d’élus, je peux malheureusement comprendre mais ne pas accepter !
Nicolas
Pour les places aux invalides, on pourrait y voir un message subliminal et inconscient annonçant le deuxième tour de 2017, que feront ils ces belles personnes dans ce cas là ? En attendant pour y arriver faudrait clarifier la position ,heu… les positions du Front de gauche, ça c’est pas de bonne augure. D’autant que l’état d’urgence sert aussi à museler les manifestations contestataires. Tout va bien braves gens. Quand aux régionales en cas de risque FN, pourquoi ne pas proposer nos conditions au front républicain : une fusion des listes opposées sans conditions d’allégeance avec répartition proportionnelle aux nombres de voix des sièges et responsabilité ? Et surtout une charte éthique à l’image de celle faite en Languedoc and co. L’hommage aux invalides est de trop pour moi, les drapeaux aux fenêtres aussi, cette récupération médiatique est indécente, comme fut l’invitation des chefs d’état pour Charlie. Pendant ce temps on parle pas politique. Les loups sont tranquilles, les moutons se feront tondre.
charbonnier
Oui, c’est une bonne idée en ces temps ou il faut se rassembler. Une gouvernance régionale républicaine pourrait être baptisées « Union régionale » pour battre le FN et composer les exécutifs au prorata des résultats du 1er tour des listes se réclamant de cette union.
Philalabastille
Bonsoir Jean-Luc et tous les autres
Je me demandais, parmi de nombreuses choses, ce qu’avaient du ressentir les poilus rentrés sains et sauf chez eux en lisant les vibrants hommages rendus par les représentants de la nation de l’époque aux victimes du carnage de 14-18. Quand on connait maintenant leur part dans cette guerre immonde à défaut d’être vraiment mondiale. Et bien je ressens la même chose aujourd’hui, toutes proportions gardées, je n’ai pas été contraint d’aller au front même si je vis ici : « Les démocraties capitalistes ne sont pas vertueuses. Leurs excès, leurs prédations, leurs injustices, leur barbarie économique insidieuse se situent toujours dans un ordre que nous avons intériorisé et à partir duquel nous essayons de combattre leur saccage du futur » comme l’a écrit P. Chamoiseau en réponse aux attentats du 13 novembre.
Quant aux élections régionales j’ai l’impression d’être une femme battue (symboliquement je suis un homme) à qui on demande toujours de revenir au domicile conjugal, pour ne pas faire de scandale, pour les enfants et puis parce qu’elle ne peux rien faire sans le pouvoir du chef de famille et donc que sa situation va être pire ailleurs. Il faut pourtant se libérer de cette peur si l’on veut continuer à espérer en un avenir meilleur. Le tyran domestique ne changera pas tant qu’il ne se sentira pas en danger et n’aura pas pris conscience de son crime.
Merci à tous
evelyne jouanneau
Comme je vous comprends @philabastille, se sentir femme battue quand on nous oblige à rentrer à la maison où a lieu les tortures, c’est une folie. Voter au premier tour pour un FdG ayant l’intention de retourner à la mauvaise maison, c’est nous discréditer tous, y compris vous, Jean-Luc, pour 2017 et je suis navrée de vous voir dire que vous voterez pour le FdG en Île-de-France. Le ferez vous au second tour ? Direz-vous que vous ne le ferez pas ? Si vous ne le précisez pas, les médias se moqueront de vous et chanteront l’éternelle chanson que vous faites parti du système. Pire, vous avez une aura que vous démolissez vous même. elle va se régaler Le Pen.
Je dois désormais intégrer cette idée dans ma tête. Votre positionnement sur votre vote au premier tour en Ile-de-France est regrettable car il vous implique dans une complicité avec le PS que vous ne cessez de dénoncer puisque vous le savez bien, la bande des 3 repartira à la maison, en grand danger d’être battue comme Perette et son pot au lait. J’ignore si c’est vous ou votre webmaster qui a exprimé cela, mais ce fut une regrettable erreur que de l’écrire, même si c’était pour donner l’exemple.
JCM
Tu veux reconstruire l’Etat, fermer les frontières et l’unité du peuple ? Il s’agit au contraire de détruire l’Etat en vue de la libre association des salariés et chômeurs, d’ouvrir les frontières nationales et celle de Schengen et de pratiquer autant que le Medef la lutte des classes pour détruire l’exploitation de l’homme par l’homme.
GERARD PERRIER
En accord complet avec toi Jean-Luc.
Ni rire ni pleurer, comprendre. Cette vieille maxime est toujours jeune. Ton propos y participe. Merci à toi.
Gerald
C’est une bonne vue des choses mais attention à ne pas tomber dans l’excès sécuritaire policier, le gouvernement quant à lui a déjà fait savoir officiellement à l’Europe qu’il pourrait déroger à la convention des droits de l’homme, ça fait froid dans le dos. D’autre part l’attitude des médias devient inquiétante, on se croirait dans la première moitié de 1914!
claudius
L’oligarchie capitaliste est parvenue à infiltrer, pourrir de l’intérieur et prendre le contrôle du PS. Mais face à l’islamisme, elle fait donner l’aéronavale contre la Syrie et semble ne plus savoir infiltrer et contrôler. Pourquoi?
Christian
L’oligarchie capitaliste est parvenue à infiltrer, pourrir de l’intérieur et prendre le contrôle du PS. Idem ceux qui ont soutenu ce parti et qui ont trahi les travailleurs. Soutenir Hollande n’est plus une erreur ni même une faute lourde, c’est une trahison. Se laisser réduire à néant et participer à la déviation du combat ouvrier sur le faut combat racial est lamentable. Marchais ne doit plus se retourner dans sa tombe, il doit être à 10000tr/min depuis des années. Bref, l’imposture est à jour, tel le canard qui continue à voler sans sa tête, l’oligarchie continue à violer Marianne. Plus dure sera la chute pour elle et pour ses toutou. À bon entendeur.
claudius
Christian, vous reprenez mon constat mais ne répondez pas à ma question. Je doute un peu de l’efficacité des bombardiers contre la force des idées. Au delà de tout préjugé raciste, j’ai tendance à penser qu’il serait au moins aussi efficace de tenter de subvertir de l’intérieur les courants terroristes. Pourquoi les virtuoses de l’infiltration et de la subversion ne tentent ils pas cette voie et préfèrent-ils souffler sur les braises à coups de porte-avions ? […]
Johan
Puisque le cycle perpétuel de guerres et de terrorisme depuis la fin de la Guerre Froide est
1. lucratif,
2. un bon moyen pour détourner l’attention des problèmes sociaux et pour criminaliser syndicalistes et militants écologistes.
Poncet
Bonne question, Claudius. La réponse est peut-être : si, elle sait, très bien même. Nous sommes souvent trop naïfs parce que nous n’imaginons pas le cynisme de nos ennemis.
Bertrand
Bonjour à tous,
A défaut de faire partager par l’ensemble de la société l’humanité et l’ intelligence de cette pensée serait il possible à l’aide d’un maillage de créer une force économique ? Actuellement la pensée libérale pèse de tout le poids de sa puissance économique. Est ce qu’il serait envisageable que le front de gauche se dotte par la bonne volonté de chacun d’une force économique ? C’est à dire par le maillage des sympathisants une réunion en réseau de scopes mutualisants les savoirs faire, ressources et aide au développement ? Si le front de gauche pouvait devenir un acteur majeur de l’emploi avec des valeurs qui sont les siennes de part sa présence étendue je suppose que son poids politique serait différent. Les activitées compatibles sont nombreuses : énergies renouvelables, logiciels libres, aides aux personnes, environnement, finance entre particuliers, soins… Une réflexion collective est nécessaire pour aller plus loin.
semons la concorde
Un premier pas dans ce sens pourrait être, région par région, un répertoire des entreprises de l’économie solidaire. Avant une éventuelle fédération. Le site « Nous le peuple » devrait s’y coller.
Marie Labat
Je trouve votre idée, géniale !
charbonnier
L’acte d’achat est le carburant économique de notre société actuelle. Chaque citoyen responsable peut donner la préférence aux acteurs de l’économie solidaire et locales même avec un surcout. Il pourrait se constituer localement des ilots de résistance économique. Le maillage fin passe par une approche locale, et par un décryptage systématique de l’info dominante. Ce décryptage, un outil comme Médiapart peut nous y aider. Pourquoi pas une rubrique économie solidaire sur l’outil Médiapart ? C’est possible pratiquement maintenant par le biais des blogs de Médiapart. Je suis abonné a ce média et trouve que c’est actuellement la meilleure thérapie pour remettre le cerveau à l’endroit.
georges glise
Pendant ce temps, la commission de M. Juncker continue à négocier avec la Turquie pour l’entrée de celle-ci dans l’UE. Selon M. Erdogan, on en est au dix-septième chapitre, 16 étant déjà réglés. Qu’attend le parlement Européen pour essayer de stopper ces négociations avec un des principaux partenaires économiques de l’Etat Islamique ?
CEVENNES 30
Le Parlement Européen ne fera rien pour s’opposer à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, ceux sont les Etats-Unis qui mènent la danse pour faire correspondre le périmètre de l’Union Européenne avec celui de l’Otan. Il faut arriver à le faire rentrer dans les têtes.
Cordialement
Pastre-Imbert
Oui, secte totalitaire et manipulation de toutes les frustrations et dysfonctionnement de nos sociétés européennes (!), et encore une fois, de toutes les failles du système Monde. Ici, Sahara, péninsule arabique, Caucase et Palestine… Qui tire les ficelles ? C’est vrai, l’Histoire contemporaine nous donne les réponses depuis le début du XXe siècle (1914/1918). C’est le programme d’Histoire en France en classes de Terminales. Commençons par lire attentivement un manuel ! Hydrocarbures, production/consommation, territoires et idéologies = géopolitique. Tout cela dépasse le commun des mortels.
Bonne fin de semaine !
thery
Les stratèges du gouvernement savaient pertinemment quand plaçant Jean-Luc Mélenchon il ne serait pas resté sans souligner cette manip. qui ensuite aurait une incidence sur les réseaux sociaux en bien pour les sympathisants de JL et en mal pour les autres, surtout le FN. Rien n’est gratuit dans ce monde de politicard si ces gens étaient aussi efficaces en matière de lutte antiterroristes on en serait pas là mais voilà, les luttes intestines prennent beaucoup de temps d’énergies d’hommes et d’argent qu’a la fin les petites frappes radicalisés(es) font ce qu’ils veulent, quant ils veulent !
arthur 2
Oui mais, Jean-Luc Mélenchon aurait du faire preuve de discernement sur ce coup là. Après ses récentes et judicieuses interventions sur les questions d’actualité, cette prise de position souligne encore un peu plus le FN. Les ignorer, compte tenu de la circonstance eut été plus judicieux.