Mes chers lecteurs, je m’exprimerai mercredi matin sur France Info à propos du résultat du premier tour des élections régionales, et en vue du second tour dimanche prochain. D’ici là, c’est aux responsables des partis qui ont formé les diverses listes et mené cette campagne que revient la parole. En effet, c’est eux de nouveau qui gèrent les décisions à prendre pour le second tour. J’attends de voir, comme vous, quelles configurations vont se présenter une fois tous les résultats collectés. Mardi soir seront déposées les listes du deuxième tour. On saura donc quelles consignes nous sont données. Dans ce moment, le mieux serait d’éviter les disputes publiques qui aggraveraient la débandade en cours.
Je partage la douleur et la stupeur de nombre d’entre vous. Mais aussi la colère à l’égard de tous ceux qui nous ont entrainés dans cette impasse. J’ai le sentiment qu’une période totalement nouvelle s’ouvre. Je vois qu’il est impossible de l’aborder avec les schémas qui nous guidés jusqu’à ce jour. Beaucoup d’entre vous le ressentent de même, j’en suis certain. Mais mieux vaut traiter chaque chose à son heure.
À présent, la question qui se pose est de savoir comment être utile dimanche prochain, en accord avec les principes auxquels nous croyons. Vous entendrez mon avis mercredi et d’ici là je lirai vos commentaires comme je le fait chaque jour, quand ils sont de taille raisonnable. Ne négligez pas cet appel à me faire connaitre votre avis. N’en restons pas à l’expression de notre colère, même si elle nous donne la force de continuer à rester libres. Pensons aussi l’action à laquelle nous nous devons, et a notre pauvre pays.
J’adresse une pensée amicale aux personnes qui se sont engagées soit par leur candidature soit dans les actions de la campagne. Je partage leur déception. Et aussi leur angoisse à propos des remboursements de frais de campagne quand leur score ont été trop bas.
N’oubliez jamais que le printemps revient toujours. Une affaire de patience.
Mes chers amis, je m’exprimerai mercredi matin sur France Info à propos du résultat du premier tour des élections ré…
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur dimanche 6 décembre 2015
621 commentaires
Yohann Vioujard
Dur cette période, Jean Luc. Il me semble que dans la situation présente, ce serait se leurrer que de croire que la situation politique prochaine est connu. A vrai dire, il me semble Jean Luc que ta campagne pour les présidentielles commence dès dimanche et que ça va être 500 jours très intenses. Il faut que tu aies un courage énorme pour tenter quelque chose dans cette conjoncture. En tout cas, compte sur moi pour te soutenir.
Pierre guigue
Quand vous n’en pouvez plus de votez pour le moins pire, nous avons le pire. Il y a un moment où il faut ouvrir les yeux et se rendre compte que la France est un pays foncièrement à droite qui glissera plus facilement vers l’extreme droite que vers la gauche. Moi aussi je rêve parfois, mais la réalité me rattrape toujours et je reste pragmatique même s’il m’en coûte.
Michelle
Les « cuisines électorales » ne changeant pas, le citoyen n’aurait- il que le choix du renoncement ? Ou bien, doit-il garder la tête froide en votant blanc ? C’est ce que je ferai dimanche, en espérant qu’après avoir mordu la poussière, un cri républicain se fasse entendre !
Richard
Le Front de gauche est mort. Il faut donc reconstruire pour mieux repartir, mais sans le PC et EELV qui à mon avis ont une grande part de responsabilité dans cette déroute. Le regroupement pourrait se faire autour du Parti de gauche, le Mouvement Pour La 6e République et sûrement bien d’autres. Un programme de gouvernement serait alors élaboré d’un commun accord en vue des prochaines échéances. La règle verte devrait y figurer en bonne place et bien sûr la 6e République. Je pense aussi au plan B, la sortie de l’OTAN. Les écrits d’intellectuels comme Jacques Généreux, Frédéric Lordon et les vôtres seront une base pour débattre.
Woshe
Bonjour à tous,
Comme la plupart d’entre vous, je suis tordu entre le rejet absolu des idées nationalistes du FN et le sentiment de trahison de mes convictions si je vote pour la liste de Claude Bartolone au 2nd tour. En être rendu à ce choix est assez insupportable et nous savons que le PS en est en partie responsable. Dans ces moments, et sans vouloir être grandiloquent, je pense qu’il faut se tourner vers l’Histoire d’un côté et regarder les bilans des majorités régionales actuelles de l’autre, en mettant de côté (exercice difficile) et provisoirement, le reste. Vos connaissez l’Histoire des idées nationalistes comme moi, les reculs terribles qu’elles ont imposé à l’humanité toute entière. Plus jamais ça. Jamais, jamais. Ensuite, en région Ile-de-France, je n’ai pas vu le RER D que je prends tous les jours fonctionner mieux. Avec une logique de rentabilité, c’est d’ailleurs impossible. Mais j’ai vu le Pass Navigo unique à 70 euros depuis deux mois. Et je pense à toutes les victimes de la double peine, issues de la grande couronne et qui jusque là, en plus de mettre 1h30 pour aller au boulot, payaient aussi 4 fois le tarif des parisiens. Mme Pécresse n’aurait jamais instauré ce tarif unique. Je reste malgré tout indécis pour dimanche et je vais continuer de lire ce fil d’échanges pour me faire une idée.
oneval
Pour ma part si je regarde l’histoire je vois un électeur (moi) cocu depuis 30 ans : privatisation organisée par le PS, vote des députés PS en 2007 pour traité européen, trahison de Hollande. Un moment, stop ! Plus de vote pour les fossoyeurs de notre système social.
Berry
L’emprise sans cesse grandissante du capitalisme mondialisé nous mène, que vous le vouliez ou non, vers une catastrophe bien plus grande encore que tout ce que vous pourriez citer du passé. Et les socialistes en sont des serviteurs zélés.
max
il n’ y aura jamais de mots assez forts pour décrire mon dégoût devant Valls prônant le vote pour Bertrand ou, pire encore, Estrosi ! Après une telle déroute il devrait déjà avoir démissionné. On cherche partout les raisons de ce vote FN, mais personne (dans le monde médiatique) ne semble poser la seule vraie question. N’est ce pas le résultat d’une politique mise en place depuis 3 années. Il est vrai que les médias n’ont les yeux de chimène que pour ces deux fausses blondes qui attirent les pubs !
Redon
Considérons que les abstentions sont des votes blancs donc contestataires. Trois enseignements sont à tirer de ces élections.
Le premier est que ces élections sonnent le glas de la République. En effet, on peut voir les candidats se comporter comme des présidents de pays autonomes traitant directement avec Bruxelles, en dérogeant à l’unité du territoire de la République Une et Indivisible comme il est écrit dans la Constitution. Les langues régionales, les impôts, les participations locales aux routes, aux chemins de fer, à l’école et autres montrent l’autonomie non égalitaire dans les départements et régions. Rappelons qu’on n’a pas demandé aux français quelles régions ils voulaient ni s’ils voulaient des régions imposées par Bruxelles.
Le deuxième est que le naturel revient au galop et que les nostalgiques de Vichy réanime la bête immonde. Ce vote n’est pas contre la politique en générale partagée en commun entre les LR et le PS mais contre les arabes et les musulmans. Écoutez autour de vous les réflexions ! Elles parlent d’elles-mêmes. En cela on peut remercier les médias qui ont fait tout leur possible pour mettre en avant avantageusement le FN. Et en oubliant de dire que M Le Pen a été absoute dans tous ses procès de malversations, de tricheries, de calomnies, de fausses factures ?
Le troisième est que avec le FN, Daech a gagné, on va chasser les musulmans comme on chassait les juifs avant 1940.
Le quatrième, c’est que la place laissée à la gauche du PS n’a pas…
Gryphe
Il n’est sans doute pas déraisonnable de penser que la direction du PCF a délibérément choisi de casser le FdG là où il pouvait franchir la barre des 10% (comme en Auvergne Rhône-Alpes) pour ôter toute possibilité de maintien au 2nd tour. Il semble clair le PCF veut revenir à une stratégie d’union avec le PS pour préserver ses intérêts de boutique, marginaliser les autres partis de gauche (PG en 1er lieu) et isoler Jean-Luc Mélenchon. Cela dit, la liste FdG de Onesta, qui pouvait se maintenir, s’est précipitée dans les bras du PS.
La question de savoir pour qui voter dimanche prochain est sans doute déjà obsolète et ne présente que peu d’intérêt pour la suite de notre combat politique. Dans 15 jours, nous serons passés à autre chose. La question qui va demeurer est celle de la structuration de notre combat collectif. Sans doute faut-il repartir sur de nouvelles bases. En finir avec les alliances de partis (lesquels ne soutiennent la démarche collective que pour autant qu’elle sert leurs intérêts). Peut-être faut il poser un acte fondateur pour la création d’un rassemblement des militants de gauche, un mouvement qui ne soit pas la juxtaposition de partis et de groupuscules, mais un rassemblement de militants venus de divers horizons, un rassemblement ayant sa propre stratégie. La situation actuelle nous mène dans une impasse. Il faut donc nécessairement passer à autre chose. On devine que le chemin sera long, mais quelle autre alternative ?
Salut et fraternité
Laszy
Bonjour M. Mélenchon,
Il parait que vous lisez les commentaires alors humblement je vous part de mon point de vue. Si vous désirez plus de détail, n’hésitez pas à me contacter par e-mail.
Concernant le rôle de l’état, la gauche amalgame encore défense du service public et défense du secteur public. Les Français attendent non pas que soit défendus le secteur avec sa composante humaine mais bien la qualité du service. Or aujourd’hui, vos positions vont exclusivement vers la défense sur secteur public qui, parfois mais pas toujours, s’opposent à la qualité du service public. En ressort donc un sentiment de frustration, d’impression de payer pour des privilégiés et donc un rejet de l’état.
Concernant l’immigration, vous traitez ce sujet soit économiquement (l’immigration est bonne car elle est économiquement avantageuse), soit ethnico/religieuse (les Français sont racistes ou islamophobes). C’est mal comprendre les enjeux. Les Français, comme tous les pays, sont attachés à leurs cultures. Les différences cultures clivent horizontalement (Arabe/Français de souche disons) et verticalement (riche/pauvre), ce n’est donc pas ici un problème de racisme mais un problème de différence culturelle. D’ailleurs, peu se plaignent des immigrés européens et asiatiques qui se fondent culturellement dans la masse. La condition économique, la religion, la couleur de peau sont aujourd’hui des facteurs totalement dépassé pour comprendre l’emprise du FN sur ces sujets.
Bruno
Bonjour à tous,
Dans ma région Bourgogne Franche Comté, LR vs FN vs PS, je reste à la maison. D’entendre et de voir les médias, encore T. Legrand ce matin sur FI, considérer que la gauche doive disparaître des représentations régionales au profit de LR, ça m’écoeure. La stratégie de la non confrontation contre le FN et LR est scandaleuse. D’ailleurs, peut être qu’un passage du FN au pouvoir au niveau régional permettra de faire renaitre l’esprit de combat et de solidarité de nos concitoyens, de parler enfin des problèmes sociaux, de confronter leurs électeurs à la réalité de ce qu’est le FN. Sinon quoi ? on vote PS ou LR, on met la poussière sous la tapis, le PS continue comme si rien ne s’était passé (avec une pseudo lutte contre le FN), et cette fois ci on aura vraiment le FN au pouvoir. Et je fais un voeu pour terminer, que l’opposition de gauche naisse enfin (je me moque des noms et des étiquettes). Comment ? Vous vous réunissez (PC, PG, Ensemble, EELV, NPA, ND, associations…) et vous vous mettez d’accord une fois pour toute sur un programme, une stratégie socle et un code de bonne conduite. Marre des susceptibilités et des petites guéguerres ! Vous êtes inaudibles !
shakti
Moi, c’ est décidé je vote blanc, ils nous font encore le coup de 2002. Je ne marche plus ! Ni le PS ni les Républicains n’aurons ma voix.
Chat
Mr Mélenchon, je comprends que votre vision claire du danger à venir vous incite mercredi à en appeler à faire barrage. Que vous optiez ou non pour ce positionnement, vous ferez dans tous les cas l’objet de critiques acerbes. Comme vous l’avez souligné maintes fois, le vote permet à chacun, sous couvert d’isoloir, de s’affranchir de toute pression et d’agir selon son gré. Ce principe doit pouvoir vous permettre de faire face à l’inquisition médiatique en vous limitant à votre choix strictement personnel. En vous interdisant de dicter à quiconque sa conduite, vous afficherez un respect de la démocratie difficilement contestable.
semons la concorde
Je suis sur la même ligne. Laisser aux listes régionales la responsabilité de leur choix et aux citoyens la liberté de leur vote. C’est le fondement de la démocratie. Pour la suite ne pourrait-on pas retirer légalement le logo du Front de Gauche qui sert de jouet au PC ? Il faut trouver autre chose pour se faire entendre dans le temps qui nous sépare de la présidentielle. Je suis pour une télé de gauche qui pourrait donner un rendez-vous tous les samedi soirs (4h, 6h), pour des débats citoyens possiblement interactifs avec de nombreux invités, des animations etc. Les media institutionnels ne vous laisseront jamais dérouler votre programme et continueront à vous diaboliser. Post scriptum : pourquoi le samedi ? Parce que le lobby du spectacle qui veut remplir les salles de cinéma ce jour-là prive le reste des citoyens de bons films sur l’ensemble des chaines.
philippe
Oui, absolument, il faut s’adresser directement à la conscience de chacun aujourd’hui comme demain en sortant des logiques institutionnelles et partisanes de la 5°.
Anne. PG Bretagne.
Quelle différence entre Valls prônant le vote pour X. Bertrand et Estrosi et notre co-secrétaire sur la liste de Bartolone, alors même qu’il n’y a aucun risque de victoire du FN en Ile-de-France ? Que répondre aux électeurs rencontrés sur les marchés et dans les assemblées, auxquels nous avons, comme toi affirmé haut et fort « La fusion ? Les nôtres, jamais ! ». Il faut reprendre la main camarade Mélenchon ! Sinon, notre PG va crever.
Daniel Mérino
Pas un seul policier ou militaire, dimanche à 10 heures, devant le bureau de vote, au moment où j’ai voté. J’en conclus que l’état d’urgence était levé, ce qui rendait ces élections plus que nécessaires, en tout cas, j’ai apprécié ce message (implicite) du gouvernement qui sait rassurer avec la plus grande discrétion : votez par millions, aucun danger d’attentat ! Mais faut croire qu’une bonne moitié de l’électorat ne savait pas que l’état d’urgence était levé. Bon, dimanche, vu que le pays est en guerre, et que les dégâts s’annoncent conséquents, je mettrai un drapeau blanc dans mon enveloppe pour arrêter la guerre fratricide de l’extrême droite avec la droite extrême.
Philippe
J’ai le sentiment qu’il va falloir prendre quotidiennement la défense de nos compatriotes musulmans qui seront désormais les boucs-émissaires de la crise du système. La honte de la discrimination menace plus que jamais.
Au-delà, il faut mettre en sourdine l’entre soi militant, et être plus présents dans les quartiers populaires. Le salut de la gauche est dans les quartiers, pas dans les think tanks.
Monique
Tout à l’heure sur France Inter « Et Jean-Luc Mélenchon qui disait qu’à aucun prix il ne s’allierait plus jamais avec le PS : on voit le résultat ».
Et nous aussi nous voyons le résultat. Si on avait laissé s’exprimer les jeunes du PG on en serait pas là. Quand jean-Luc se présentera il sera décrédibilisé, c’est ce que j’avais dit au CN. Perdre son âme pour un plat de lentilles ça ne vaut vraiment pas le coup et je crains que ce ne soit irrémédiable.
vincent
Je ne ferai pas de commentaire sur nos gouvernants, notre système politique, ils appartiennent déjà au passé.
Nous n’avons pas assez anticipé le déclin de notre modèle de rassemblement qu’a été le Front de gauche. Nos alliés du moment (c’est 4 dernières années), les communistes notamment, sont des militants sincères. Je le pense. Mais nos schémas sont trop éloignés, depuis toujours. Nous avons cru à quelque chose de nouveau qui n’a été en définitive que le rassemblement de choses anciennes. En outre, la condamnation de notre système, cette vieille 5ème république, est nécessaire mais ne peut être une fin en soi. Nous ne sommes pas écoutés sur ce point et ceci ne permet pas de répondre à l’angoisse du quotidien et du lendemain. Ce lendemain qui se limite à la fin du mois en cours pour beaucoup. J’aimerais croire à autre chose mais je n’ai pas l’enthousiasme qui me permet de trouver l’idée. Je vais m’atteler à trouver la réponse avant cette idée. Ceci va passer par du quotidien, un regard devant moi à 1 mètre, face à mon semblable, et non sur un avenir flou à fantasmer. De cela, de cet échange, j’espère, naîtra une envie d’avenir, de commun, main dans la main.
Alice
Bonjour Monsieur Mélenchon,
En 2005, dans la nuit du 2ème tour, j’avais écrit une lettre à M. Jospin afin d’exprimer ma peine. Voici ce qu’il m’avait répondu de façon manuscrite : « Ne vous inquiétez pas, Madame, ce n’est qu’un aléa de l’Histoire« . 10 années plus tard, peut-on encore parler d' »aléa » ? C’est un sentiment d’immense solitude et d’abandon que nous traversons aujourd’hui.
charly
Bonjour,
Pour moi le Front de gauche n’est pas mort parce que c’est une idée de partage commun. Il deviendra ce que l’on veut bien le faire devenir ou ce transformer. L’heure de la création d’un nouveau mouvement ou parti politique est la solution. Un programme, de l’ambition, des projets, de l’implication populaire,des visions d’avenir pour les jeunes. Il faut abandonner le ralliement et ne garder qu’une seul enseigne qui éclaire ceux qui y prennent parti. Si seulement les leaders d’idées de vrai gauche pouvaient une fois pour toute s’accorder dans l’intérêt de ceux qu’ils représentent. C’est cela que les gens attendent !
PLOTTET
« Les Roms sont incapables de s’intégrer et doivent être reconduits à la frontière… », « les syndicalistes d’Air France sont des voyous »
Est-ce des propos de Le Pen ? ce sont ceux de Valls. Et c’est qui se présente comme le chevalier blanc contre le FN. Il prépare de futures élections (présidentielles). Assez. Notre place est encore dans les urnes, mais surtout dans la rue. C’est dans la rue que ça se passe. Nos luttes, nos combats doivent désormais se trouver dans la rue, dans l’espace public.