Quelle soirée ! Une taule électorale en France et une autre au Venezuela ! Il y a une semaine, la droite dure l’emportait en Argentine. La semaine d’avant, la droite ultra dure l’emportait en Pologne où il n’y a plus un député de gauche dans le Parlement. Vague noire.
En France, le résultat de dimanche est celui d’une mobilisation parfaite de l’extrême droite stimulée par l’onde de choc des attentats et le pilonnage médiatique. Combinée à l’effondrement de l’engagement électoral de la population et à une abstention de masse, le tableau se lit désormais comme une insurrection civique froide sur le mode « Qu’ils s’en aillent tous ». Le résultat calamiteux du Front de Gauche et des Verts est le fruit d’un refus obstiné de faire une campagne nationale, sous un label commun, dans un système d’alliance unifié et visible par tous et partout. Quatre combinaisons d’alliance pour treize régions, c’est un record !
J’avais annoncé que nous serions humiliés. Nous le sommes ! Et moi spécialement qui suis invité à endosser un score et à rendre des comptes sur une situation à laquelle je n’ai pourtant aucune part. Je ne peux même pas protester quand le calcul des résultats attribue 4,5% des voix au Front de Gauche en lui retirant deux régions où le score commun est accordé aux seuls Verts têtes de liste. Certes, j’en tire bien des leçons pour la suite puisque je n’ai pas l’intention de cesser le combat. Mais pour l’instant, il s’agit de franchir l’étape de dimanche prochain en évitant d’aggraver un rapport de forces déjà pitoyable face à la droite et l’extrême droite.
Chacun d’entre nous porte une décision compliquée au bout de son bulletin de vote. Partons de l’idée que chacun fait pour le mieux, en conscience. De toute façon nous sommes tous d’accord pour vouloir la déroute de la droite et de l’extrême droite. Aucune piqure de ciment n’est nécessaire sur ce thème. Mais nous ne tirons pas tous la même conclusion concrète de cette option. Il y a bien des avis contraires dans nos rangs. N’ajoutons pas à l’humiliation que nous valent nos campagnes aussi désastreusement éparpillées, les dégâts que nous infligeraient par-dessus le marché la vindicte et les noms d’oiseaux. On s’est assez tiré de balles dans le pied comme ça. Après cette élection, la vie et les luttes vont être plus dures. Inutile donc de s’ostraciser. Personne ne sera de trop.
Ici, je me contente de donner mon éclairage et de dire rapidement comment je vois ce que je vis comme vous. Mais bien sûr, avant cela, je reviens un peu sur le vote du premier tour et de quelques enseignements que j’en tire à chaud.
Nos partis, nos listes ont pris leurs décisions. Chacun dans leur coin et dans leur région pour ne pas changer de méthode désastreuse. Pour ma part, je suivrai les consignes. Je crois à l’intelligence du collectif. Et je mesure tous les inconvénients qui résulteraient de ne pas les suivre. Pour nous et pour les populations impliquées.
Le débat a été très vif à l’intérieur de chaque organisation du Front de Gauche pour savoir quoi faire au second tour. Les uns opinaient qu’il fallait refuser tout accord de fusion de listes avec le PS, responsable du désastre, et donc se retirer. En effet nous ne passons la barre des dix pour cent, qui permet le maintien de notre liste, que dans un seul cas : Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Les autres pensent qu’il fallait faire ces fusions de listes à condition de conserver notre identité, c’est-à-dire de voir respectée la proportionnelle des suffrages du premier tour dans la répartition de la liste et de pouvoir rester libre ensuite de ne pas participer à la majorité. Les deux positions ont leur force d’argumentation. Sur le terrain, diverses méthodes ont conduit nos organisations et nos listes à choisir partout la fusion de listes. Et celles-ci sont donc en campagne à présent. Ce qui a fait pencher la balance, me semble-t-il, c’est le coup de fouet représenté par la fuite du PS et la solidarité spontanée qui s’est exprimée à l’égard de Jean-Pierre Masseret. Soudain il est apparu que pire que la compromission, il pourrait y avoir la disparition.
Je ne donne pas de consigne car je ne m’en reconnais pas l’autorité. Surtout après une campagne où ma ligne d’action a été n’a pas été retenue. Mais je ne veux pas vous cacher ce que je vais faire personnellement et je veux vous dire pourquoi. Pour ma part, je vote en Île-de-France. J’ai réfléchi aussi sérieusement que je le pouvais. En conscience, je vais voter pour la liste à laquelle participent mes camarades, celle que conduit Claude Bartolone. Si cette liste l’emporte, ils pourront former un groupe au Conseil régional et continuer le travail dans l’hémicycle et dans les luttes. Ils ne participeront pas à l’exécutif ni à la majorité. Sans pour autant être dans l’opposition systématique. Bref, la ligne appliquée pendant six ans dans la précédente mandature sous la présidence de groupe de notre camarade Pascale Le Neouannic. Je voudrais que cette liste gagne.
Car je sais ce qu’il en coûterait à nos populations franciliennes si Pécresse l’emportait. Pécresse est une candidature d’apartheid social. Sa manière de pointer du doigt « le 93 » dans les derniers jours en dit long sur ses racines dans le Versailles des « versaillais ». Et son programme ne s’en cache pas. Je ne connaissais pas cette femme politique jusqu’à ce jour aux Invalides où je suis sorti des Invalides derrière elle. J’ai eu la stupeur de l’entendre dire au cardinal Vingt-Trois : « L’an prochain, vous nous ferez une crèche au Conseil régional ! ». Bien sûr, ce n’est pas aussi désastreux que ses annonces concernant les crédits aux associations sociales et culturelles. Mais cela témoigne d’un esprit de revanche anti-laïque très nauséabond. Dans d’autres régions c’est plus compliqué, j’en conviens.
Encore une fois, le système politico-médiatique s’accommode très bien de l’océan d’abstention. Les abstentionnistes sont analysés comme un simple « réservoir de voix », une masse sans visage ni contenu politique. Puis le soir du vote, le nombre de ceux qui ne sont pas allés voter sert d’apéritif médiatique, pour passer le temps en attendant 20h et les « premières estimations » qui ouvrent les bavardages. À partir de là, ils disparaissent du tableau. Le sens politique d’une abstention de masse dans un contexte comme celui que nous vivons n’est pas pris en compte.
C’est pourtant le premier message de cette élection. Car moins d’un électeur sur deux est allé voter ! 49,91% exactement. Si l’on met de côté le FN, les partis représentés au Parlement sont massivement repoussés. Au premier tour, moins d’un tiers des citoyens inscrits sur les listes électorales a voté pour EELV, le PS, l’UDI ou Les Républicains ! 32,7% seulement des inscrits une fois additionnés tous ces votes là ! C’est un niveau très bas historique, bien en dessous du plancher déjà atteint aux départementales du mois de mars où ils ne représentaient que 35%. Depuis 1997, ils rassemblaient pourtant en moyenne environ 50% des inscrits : un citoyen sur deux leur faisait confiance. Ce n’est plus qu’un sur trois désormais. Avec l’abstention, et le vote FN, c’est la troisième expression du mouvement sans visage : « Qu’ils s’en aillent tous ! ».
Mais pour les commentateurs et les survivants électoraux, seuls existent ceux qui se sont déplacés et exprimés. Le contenu social de la répartition des rôles entre électeurs et abstentionnistes ne mériterait pas d’être étudié. « L’analyse » sociale des résultats est résumée par les boucles de slogans ressassés par les médias qui veulent se la jouer « étude profonde de la situation ». Le lundi matin c’était le refrain : « les ouvriers votent Front national », « les jeunes votent Front National ». Bref, « Les chiens votent Front national ! », « Certains chats aussi ! ». Autant de honteux mensonges. Plusieurs médias firent même des micros trottoirs avec ces « nouveaux électeurs » alors même qu’à l’oreille se reconnaissaient la langue spéciales des militants chevronnés. Les porte-micros ne sauraient pas reconnaitre un âne qui ferait le bouc.
Montée du FN : la responsabilité des médias
Montée du FN : la responsabilité des médiasInvité de France Info, Jean-Luc Mélenchon a souligné la responsabilité des médias dans la montée du Front national. Retrouvez la vidéo de l'émission complète ici : bit.ly/1XYoxWE
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur jeudi 10 décembre 2015
Mais il y a aussi que la situation serait autrement plus dérangeante s’il fallait la regarder en face. La vérité des faits montre alors un contenu de classe de l’abstention tout à fait clair ! 60 % des ouvriers s’abstiennent et 70 % des jeunes de 18 à 35 ans en font autant ! Dans le détail, le chiffre atteint même le vertigineux sommet de 76% d’abstention chez les 18-24 ans, les plus jeunes ! A l’inverse, les plus de 65 ans sont allés voter à 70% ! Ce sont les classes populaires et les jeunes qui s’abstiennent le plus. C’est-à-dire les gens les plus confrontées à la précarité sociale et aux conséquences de la politique de François Hollande et Nicolas Sarkozy depuis huit ans. L’abstention dépasse les 55% chez les non-diplômés, dix points de plus que chez les diplômés à Bac+5 et Bac+8. Ce n’est pas une affaire d’intelligence ou de compréhension, comme le sous-entendent souvent avec leur mépris de classe ceux qui aiment mettre cette réalité en avant. Ces niveaux de qualification commandent une identité professionnelle. Mais l’abstention est inférieure à 50% chez les chefs d’entreprises, cadres et profession libérales…
Pour les idées de gauche, cette abstention populaire brise l’ancrage historique de masse le plus profond. Sans remise en mouvement de cette fraction du peuple, le pire est certain.
Passer l’abstention de masse sous silence est une manœuvre de nos adversaires. Effacer le peuple des insatisfaits, c’est masquer son insurrection froide. Taire l’éloignement des jeunes de la vie civique, c’est vouloir croire que tout peut continuer comme avant. Dérouler à longueur de journée des absurdités comme « le FN est le premier parti ouvrier » ou « chez les jeunes » c’est, en vérité, inciter à voter pour lui !
Une autre leçon est le lien entre l’abstention et le niveau observé du vote Front National. L’abstention reste un allié pour l’affichage de scores de l’extrême-droite. Par exemple, dans les grandes villes du Languedoc : à Béziers, le FN obtient 45% des voix mais l’abstention est plus forte avec 46% seulement de participation, à Perpignan le FN obtient 41% mais avec participation de seulement 43%. Le FN mobilise ses électeurs plus que les autres partis. C’est ce que les analystes appellent « l’abstention différentielle ». C’est le critère décisif. Dans une société en plein marasme, le parti qui se mobilise le mieux crée la dynamique des idées. Le harcèlement sondagier fait le reste et entraine la force vers la force, surtout quand est répété du matin au soir que la victoire parait à portée de main.
Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la participation bondit de 10 points par rapport à 2010 et Marine Le Pen dépasse les 40% des voix. Elle ne se contente pas de mieux mobiliser ses troupes déjà convaincues. La force va à la force. Elle progresse donc. Certes, au niveau national, elle n’atteint pas son record de 2012 de 6,4 millions d’électeurs même si elle s’en approche avec 6 millions de voix. Mais aucun autre parti ne retrouve une telle proportion de ses électeurs de la présidentielle ! Mais surtout, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, là où la victoire lui est promise depuis des semaines, elle obtient 909 000 voix contre 783 000 au premier tour de la présidentielle ! Même chose en PACA ou Marion Maréchal-Le Pen obtient 720 000 voix contre 650 000 à sa tante en 2012.
On vérifie donc ici une vieille règle. Pour avoir une chance de peser dans une élection, il faut d’abord mobiliser les siens. C’est une leçon de base incontournable. Le Pen y parvient, et d’élection en élection en fait un argument pour entrainer autour d’elle. La force va à la force. Comment ? En nationalisant la campagne, les slogans, les propositions… Et même le matériel : sa photo figurait sur les affiches et les professions de foi de tous les candidats de son parti. Et son nom figurait aussi sur tous les bulletins de vote ! Culte du chef dans la pure tradition d’extrême droite ? C’est certain. Pour autant, l’effet mobilisateur et clarificateur pour les électeurs est évident. Même la liste dans la région la plus difficile pour le FN se trouve ainsi regroupée dans un ensemble cohérent et dynamique. Le pilonnage médiatique fait le reste en donnant son contenu national à sa campagne. C’est ce qu’on appelle l’effet de « simple exposition » qui amplifie l’écoute de qui est vu et revu. C’est redoutable.
Et nous ? Qui ça ? « Nous », c’est quatre stratégies différentes pour 13 régions, aucun label commun, aucune campagne nationale. Une personnalisation régionale autour des candidats locaux. Et on voudrait que les électeurs s’y retrouvent et se sentent forts ? Qu’ils aient l’impression d’aider à un mouvement global même dans le plus petit village de France ? Dans certaines régions s’est ajouté à cela un conflit ridicule pour savoir lequel serait le plus « Front de Gauche » entre liste du PCF et liste du Parti de Gauche et Europe Ecologie-Les Verts. Bilan: en additionnant toutes les variétés de listes contenant tout ou partie de Front de Gauche, on arrive péniblement à 1,4 million de voix. C’est l’étiage du Front de Gauche depuis sa création. Très loin des 4 millions d’électeurs que nous avons réunis à la présidentielle en 2012. Mais observez les chiffres. Le PS a obtenu 23% avec…. 5 millions de voix. Faites le calcul : si nous avions mobilisé nos électeurs de 2012 autant que Marine Le Pen l’a fait avec les siens nous serions au coude à coude avec le PS et la gauche serait à près de quarante pour cent. Mais les méthodes de cette campagne comme celles des précédentes ont rendu cette mobilisation impossible.
Du coup, nos électeurs de 2012 sont les plus abstentionnistes ! Selon l’institut de sondage IFOP et son sondage « jour de vote », 55% de mes électeurs de 2012 se sont abstenus au premier tour des élections régionales. C’est le record parmi tous les électorats ! Le seul où l’abstention dépasse 50%. Pendant ce temps, seuls 35% des électeurs Le Pen de 2012 se seraient abstenus, et 38% de ceux de Nicolas Sarkozy. On avait déjà constaté cette démobilisation dans notre camp au moment des européennes de l’an dernier venant après les calamiteuses élections municipales. Mais le mal s’est aggravé. Un tiers des électeurs du Front de Gauche qui s’était quand même déplacé aux européennes n’est plus venu voter cette fois-ci ! Là encore, c’est le taux le plus fort parmi les différents électorats.
Les raisons de cette abstention sont aussi demandées par l’IFOP. Bien sûr, L’IFOP propose une liste de réponses. Cela oriente les réponses comme on le comprend. Mais la liste balaye large. La première raison d’abstention parmi les abstentionnistes est « manifester votre mécontentement à l’égard des partis politiques ». Elle est invoquée par 21% des abstentionnistes. C’est aussi la première raison de mes électeurs de 2012 devenus abstentionnistes. Parmi eux, ce taux monte à 35% ! Personne ne fait autant que nous pour ce qui est de vouloir donner un « bon coup de balai »! Dans ces conditions, Inutile de dire que le retour au bon vieux cartel des organisations est d’avance condamné.
Dans ce contexte, la destruction de la gauche politique franchit un pas. La fuite, sur ordre du Premier ministre, des listes que seul le PS pouvait déposer pour le second tour en PACA et Nord-Pas-de-Calais-Picardie est une faute lourde. Son ampleur ne se mesurera pas dans l’instant mais sa force dévastatrice est assurée. C’est un suicide politique pur et simple. C’est décider de confier à la droite le soin de battre le Front national après avoir dit sur tous les tons que celui-ci incarne le danger principal. Si la gauche ne sert à rien, ni contre le chômage, ni contre le danger politique principal, quand pourrait-elle servir à quelque chose ? La réponse est dans la question. Croire qu’une force plutôt qu’une autre passera à travers les gouttes de cette disqualification serait une illusion.
Je sais que ce point de vue est largement partagé. Cette décision consternante correspond évidemment à une visée stratégique. C’est la ligne Valls. C’est la ligne de l’Internationale socialiste. C’est la ligne des « socialistes » italiens devenu « démocrates » sous la direction depuis lors d’un démocrate-chrétien : Mattéo Renzi ! Renzi est soutenu par Valls comme par Bayrou. Leur but, c’est la formation d’un grand ensemble « démocrate », c’est-à-dire au maximum un parti commun à l’italienne, au minimum une alliance gouvernementale sur le modèle allemand.
Ne croyez pas que cette invention sorte de l’œuf. Elle est à l’œuvre dans les rangs de tout le PS international depuis le règne de Tony Blair. L’épisode français est certes le dernier de la série, à contre temps selon moi, mais il est inscrit dans une continuité de longue main. Dans mon livre En quête de gauche, en 2007 j’avais analysé ce processus, ses étapes et ses racines. Je n’ai jamais douté que mes adversaires d’alors dans le PS aient autant de continuité dans les idées et la pratique que moi… Ce décalage du champ politique du PS n’a jamais pu se faire à froid dans le passé compte tenu de notre opposition. Avec le thème « faire barrage au front national » Valls et Hollande tiennent leur programme commun avec le centre droit. Une vielle obsession arrive à maturité.
D’ores et déjà cette manœuvre produit son fruit : la prise de position des centristes en faveur du retrait mutuel des listes de droite ou du PS pour « faire barrage au Front national ». Le motif pour des connivences approfondies est tout trouvé. Il ne faut donc pas sous-estimer ce qui est en train de se passer ni croire que ce soit seulement un moment électoral. On va vite voir l’impact de cette affaire dès le lendemain du deuxième tour à droite.
Si l’on se souvient bien (mais qui a de la mémoire ?) cette disparition des listes au second tour n’était pourtant pas le premier choix de l’état-major qui dirige la rue de Solferino. C’était seulement le point de vue de Manuel Valls. Très étrangement, avant même que la direction nationale du PS se soit exprimée le PS lillois, totalement pusillanime, annonçait le retrait de sa liste. Il avait pourtant promis le contraire contre l’avis donné par Valls en pleine campagne. Car c’était à l’évidence un coup de poignard de la part de Valls à l’endroit de l’équipe Aubry. Dès lors, le Premier ministre n’a eu aucun mal ensuite à soumettre la direction du PS. Son point de vue s’est imposé sans recours. Au point de penser qu’il pouvait aller plus loin encore. Et c’est ce qu’il fait contre jean-Pierre Masseret dans le Grand Est.
On aura vu alors l’incroyable : le Premier ministre PS et le premier secrétaire du PS appeler à voter à droite contre leur propre candidat PS sortant ! Là encore, l’utile et opportun rejoint l’agréable pour la droite du PS. Masseret est une bonne cible pour Valls. Venu du « non » au référendum de 2005, il représente une longue tradition de la gauche du PS. Son invocation du parti de Jaurès et de Blum a paru pathétique aux jeunes yuppies solfériniens. Son écrasement est un dividende savoureux pour Valls, un sacrifice sans coût, et un magnifique gage donné à la droite dans un secteur du pays où les fricotages avec les centristes et les concordataires sont réels depuis si longtemps !
Partant de là, comment aborder son devoir dans ces régions ? D’abord, prenons acte qu’aucun vote de gauche n’y est plus possible puisqu’aucune représentation de la gauche n’existe plus. Il n’y a plus de vote possible pour ses idées dans ces régions. Dès lors, aucune consigne politique n’a de sens. Au contraire le mot d’ordre « faire barrage au FN » fonctionne comme un grossier chantage dont la conclusion contre-nature ne peut être oubliée un instant. Le vote au deuxième tout se joue donc exclusivement dans le registre de la morale ou de la philosophie personnelle. On peut considérer que vouloir l’échec du Front national est un but suffisant et peu importe de mettre en place pour cela des gens que l’on combat le reste du temps en dépit du fait qu’ils ne vaillent pas mieux.
Je comprends donc ce raisonnement. Il a sa dignité. Mais je souligne qu’il est de l’ordre de la morale personnelle. Et dans ce cadre deux options se présentent aussi. L’une impose de ne pas demander aux autres d’obtenir par leur vote le résultat auquel on ne veut pas participer. L’autre est de ne pas se renier soi-même en élisant quelqu’un dont on pense qu’il est nuisible à l’intérêt général.
Quoiqu’il en soit, aucune consigne strictement politique n’a sa place pour des gens qui ont été privés délibérément de tout choix conforme à leurs propres idées. Dès lors, c’est aux candidats de droite de dire et de faire ce qu’il faut pour convaincre de voter pour eux et non à nous de faire leur travail en leur donnant un chèque en blanc. Que messieurs Bertrand et Estrosi trouvent et disent ce qu’il faut pour mériter le vote des électeurs de gauche. Qu’ils prouvent qu’ils n’ont rien à voir avec les idées et les propositions du Front national. S’ils ne le peuvent ou ne le veulent, quelles raisons aurait une conscience de gauche honnête de voter pour eux ? Comment voter pour les uns contre les autres si les deux ont les mêmes propositions et les mêmes obsessions ethnicistes ?
Le président du parti Les républicains Nicolas Sarkozy a dit mardi soir à Rochefort qu’à ses yeux « le vote pour le FN n’est pas un vote contre la République » et que « le vote FN n’est pas immoral ». Il a ajouté que l’immigration « trop c’est trop ! » et s’est vanté d’avoir été « le premier à parler des racines chrétiennes de la France ». La différence avec les propos du FN est difficile à voir, non ? Nombreux sont ceux qui m’ont laissé des messages pour me dire qu’en région Provence-Alpes-Côte-D’azur ils ne voient pas la différence entre Estrosi et le FN. Un bon résumé de ce que j’ai entendu venant de ce coin de France se trouve dans ce post intitulé « Pourquoi je ne voterai pas Estrosi pour “faire barrage au Front national” ». Un autre ami me dit que pour obliger « les républicains » à se mettre à distance du FN mieux vaut qu’ils perdent. Cela leur fera constater combien les électeurs de gauche ne leur pardonnent pas ce qu’ils auront dit et fait avant pour séduire les électeurs du Front National. Je reproduis ces arguments parce que je trouve qu’on ne les entend pas et que ce n’est pas digne d’une démocratie adulte de traiter tout un peuple par la peur du loup que l’on a soi-même fait entrer dans la bergerie.
Comme vous le savez bien tous, les médias n’ont aucune responsabilité dans la montée du FN, la disqualification de tout point de vue qui n’est pas celui du tripartisme. Non. Aucun. La réduction au silence de notre point de vue, le rabâchage à tout propos et hors de propos des gloses sur le péril islamiste n’ont aucun rôle dans la poussée de la xénophobie et du racisme, les dizaines de « unes » sur madame Le Pen, le pilonnage incessant sur ses scores à venir : aucune incidence ! Quant à la diabolisation de tout point de vue qui messied aux importants et à leurs griots médiatique, c’est seulement un symptôme de ma paranoïa « anti-journaliste » bla bla.
C’est donc aussi tout à fait par hasard que tous ceux qui ont été désignés comme tête à claques du deuxième tour par le parti médiatique sont immédiatement traités comme de vulgaires Mélenchon pour ce qui est des photos destinées à les représenter. C’est ainsi que le paisible Jean Pierre Masseret hier peint dans les traits de l’aimable hobereau du grand est entré dans le club des gueules cassées médiatiques. Une moue ayant été capturées en vol une fois est aussitôt devenue l’illustration incontournable de dizaines d’articles. Jeudi c’est Claude Bartolone, qui entrait par la grande porte avec une de ces photos de vocifération qui sont la joie des iconographes de la caste des médiacrâtes. Si je m’y arrête c’est parce que ces photos sont la preuve de ma thèse sur le sujet. Dans la mesure où le traitement iconographique d’un personnage public change selon la position politique qu’il a adopté, alors c’est qu’il s’agit bien d’une volonté délibérée.
78 commentaires
Gilbert
Face à une droite qui ne fait que se rapprocher du FN et des socialistes qui se droitisent les Francais ont oublié ce que gauche veut dire. Poussés aussi par une désinformation systématique qui ne parle que des 3 partis.
Pour la première fois de ma vie je pense que je vais voter blanc. Pourquoi donner mon bulletin aux socialistes qui vont cirer les pompes aux électeurs du FN et de LR ? Je me dis quitte à aller au clache au moins je n’aurais pas participé à la gloire de nos ennemis. La gauche doit revenir. Sur mon bulletin j’écrirai Mélenchon.
Francis
D’accord avec @Cevennes 30, comment peut on dire combattre l’austérité et voter Bartolone, un des instaurateurs de l’austérité. Le Front de gauche n’aurait il pas encore touché le fond ?
julie
Vous nous aviez écrit Jean Luc dans votre dernier billet que vous seriez attentif aux commentaires de vos lecteurs pour vous positionner dans ce vote du second tour. A lecture de ces derniers, quasiment tout le monde refuse la fusion avec le PS qui sur le long terme nous dessert inexorablement et pourtant, vous continuez comme toujours et comme le PCF à vous rallier au PS ! Je comprends vos arguments mais je ne crois pas que ce soit la bonne solution.
turmel jm
Je ne sais pas si nous avons été humiliés mais en terme populaire je dirai que nous sommes habillés pour l’hiver, voir l’hiver prochain. Une bonne « dérouillée » nous avons pris, oui !
Ce dimanche mon bulletin traduira une réflexion politique de fond. Jean-Luc Mélenchon dit vouloir la déroute de la droite et de l’extrême droite. Cette formule va satisfaire les caciques de mon parti (PCF) j’en conviens. Avec d’autres camarades nous préférons lutter pour la déroute des politiques de droite et d’extrême droite, la nuance est de taille. C’est la raison pour laquelle nous allons revoter pour la liste Dartigaulles. Ce n’est pas une question de sémantique, tout découle d’une clarification qu’il va bien falloir trancher en congrès, du moins nous sommes quelques uns(e) à lutter pour cela. Battre droite et son extrême cela suppose que le PS lui est toujours de gauche. A partir de là nos différentes directions, nos élus et d’autres camarades ont toute légitimité pour fusionner, se désister, s’acoquiner, se faire (…).
Le débat devrait s’articuler ainsi; Le PS théorise t-il et applique t-il des méthodes libérales ? Ce parti est-il devenu un parti (d’élus) de centre droit ? Pour nous aux deux questions, la réponse est sans hésitation oui ! Si nous ne réglons pas au PCF ces interrogations, alors je crains que le voeu de Jean-Luc Mélenchon sera vain. La stratégie à géométrie variable sera de mise et les « vieux soldats » du militantisme d’entreprises à la retraites que nous sommes risquent d’être fatigués.
PIETRON
La litanie de la lutte pour la déroute des politiques de droite me semble bien réductrice. Un parti communiste ne lutte t’il pas contre le capitalisme ? Nuance de taille car lutter pour la déroute des politiques de droite sous entend la possibilité de s’allier à un parti comme le PS qui, sous entendu, pourrait éventuellement rallier le camp des anticapitalistes des communistes. Le programme commun a donné ce qu’il a donné me semble t’il.
Non, mille fois non. Le PS, et ça ne date pas d’aujourd’hui, est un parti de la bourgeoisie (centre droit je sais pas ce que cela veut dire). On peut trouver mille et mille prétextes à un vote de « coalition », mais certains clivages rassemblés ressemblent plus à une adhésion au système plutot qu’à une lutte contre. Affaire de cohérence (surtout pour le communisme). Laurent, et les caciques, ont été absorbés par la mercantilisation politique. Leur confort, lui sénateur, les autres députés par exemple, a pris le pas sur les intérets de la classe ouvrière. C’est ce qui, en toute cohérence, m’a fait quitter ce parti il y a quelques années (l’ère Robert Hue. On voit où il est maintenant). Cela dit, le rouge est une couleur qui a encore de l’avenir. C’est peut-etre ce qui manque au FdG pour quelques entités politiques.
Nicks
Toute collusion avec le PS, en tant que parti ne peut que nous être préjudiciable. Il n’y a de perspective désormais que dans un mouvement de résistance dont vous pouvez être une des incarnations, mais à la condition que cela occasionne un rassemblement large, bien au delà de ce qu’on appelle aujourd’hui la gauche et qui est malheureusement rejetée ou ignorée par une grande majorité de la population, du fait des dévoiements en tout genre qu’a piloté le PS. Certaines propositions fondamentales pourraient entrainer une adhésion massive (réhabilitation de l’Etat en même temps que son contrôle démocratique, économie durable, géopolitique de la souveraineté et de la coopération). Ces thèmes, vous les maniez à merveille, mais vous êtes alourdis par de fameux boulets. Tant que les boutiques joueront, nous serons impuissants à empêcher le pire. Vous devez en tirer les conclusions, nous devons les assumer tous ensemble.
laurentgantner
Il ne devrait même pas à y avoir à discuter, à accepter ou refuser les 10% des sièges à pourvoir et acquis par le 1/10ème démocratique du versant minoritaire de la gauche française réparti entre 6,5% de EELV et 4% par le FdG (+1,5% à Lutte Ouvrière) d’après la moyenne de l’échelle nationale. Seulement encore faudrait-il être capable de s’en emparer en faisant appliquer la règle élémentaire de l’arithmétique politique et non pas les petits arrangements entre amis. Le problème avec ce versant minoritaire, à fortiori avec ce Front de gauche qui prétend le représenter, c’est que les plus grands donneurs de leçons ou qui en orientent le leadership viennent de parti qui n’ont pas obtenu de pourcentage au 1er tour de ces régionales 2015, notamment le PG, Parti de gauche dont provient JL Mélenchon. Un comble quand même mais le PCF n’est pas loin derrière…
LARUE-VERSARI
Depuis dimanche soir, je suis orpheline. Je vais devoir rejoindre « tonton Richert » qui a toujours été fâché avec ma famille. Je suis triste mais je ne me laisserai pas faire. On lâche rien !
MICHEL E.
Personnellement, je voterai pour JP Masseret éjecté du PS ! En souhaitant qu’il gagne et rejoigne JL Mélenchon. Je ne vois aucune raison de voter à droite.
Julien
Dimanche je voterai Bartolone, Dray (là j’ai beaucoup de mal ayant un minimum de mémoire), Cosse et les nôtres, mais sans aucune conviction sauf celle de ne pas contribuer à l’élection de Dame Pécresse. Cependant, j’aurais préféré le faire sans que les nôtres, du moins ceux du PG, y participent. Je crains que ce choix, certes cohérent de leur point de vue dans une logique régionale (peut-être cohérent pour les finances des partis aussi ?) nous pénalise grandement pour 2017. Fusion technique, certes, mais fusion. On (médias, FN) nous le ressortira « bagage accompagné » « rabatteur de voix ».
Bon courage à vous Jean Luc, en espérant que vous nous représenterez, pour répondre alors à toutes ces futures invectives.
Mel
Bonjour et merci! J’ai le sentiment que tout cela doit être dit et expliqué, la manière comme vous le montrez, étant importante. D’abord écouter et réfléchir. Le coeur de la contradiction concrète est la mise en mouvement des assemblées de citoyens tout en menant la lutte politique au niveau national sous le pouvoir absolu des médiacrates, dans une contexte international de guerre psychologique qui laisse la place à la guerre tout court. Il va falloir creuser encore plus profond pour voir comment le peuple prend ses affaires en main aussi en dehors des élections qui ne sont qu’un des moyens de la lutte politique. Perso, à gauche, je désigne des responsables : les politiques qui refusent le non-cumul des mandats, la révocabilité des élus, l’écologie et la défense de l’internet, ainsi que les syndicats qui ont oublié longtemps leur rapport de classe avec le capital et ses serviteurs dans l’Etat. Après tout, les résistants furent bien peu nombreux en 39. Il nous faut préparer un Conseil National de Rassemblement.
fed
Je voterai blanc en Rhone Alpes car voter pour le PS c’est être d’accord avec la casse de l’état social qu’il exécute sur notre dos.
acunzo
Oui, mais pourquoi Bartolone, même si Pierre Laurent, même si les verts qui n’hésiteront pas à vous et à nous écraser à la moindre occasion, ils viennent de le faire, même si des camarades y sont. Les temps sont historiques, donc il faut des décisions historiques et quand on est un homme politique de votre niveau, avec vos analyses en très grandes parties justes, pertinentes et réconfortante pour le peuple et pour la gauche, vous avez le devoir d’avoir une vision de long terme. Et vous savez très bien que rien n’y changera si Bartolone passe à la place de Pécresse. Hollande fait pire que Sarkosy. Vous le dites tout est déjà décidé d’avance, les élections ne sont devenues que des paravents de conforts pour nos consciences occidentales molles. Ceux de 1789, de la Commune et de 36 rient sans doute de notre frilosité à prendre des risques. Alors à nous de préparer les conditions de la révolution qu’elle soit citoyenne ou pas et cela présuppose de prendre des risques. Mais les risques ne sont ils pas déjà devenus réalité ?
Alain bobards
Electeur en PACA, mon choix est fait. Ce sera vote blanc, par respect du droit de vote, lequel, rappelons-le, est un acquit, et parce que choisir entre la peste Estrosi et le choléra Le Pen m’est, tout simplement, impossible.
Une petite info en passant. Les élus PS et un certain nombre de militants du Briançonnais, ont rendu leur carte, suite au retrait de la liste de Christian Castaner, sur l’injonction de Solférino !
Max
Oui les Français sont là, mais les Français sont fatigués de cette lutte qui semble perdues d’avance. Le problème de l’étincelle qui manque pour renverser la vapeur est que si vous l’allumez vous même vous ferez le jeu des gouvernants. Vous serez pointé du doigt comme mutin et fauteur de trouble. Alors toute action sera tuée dans l’oeuf. C’est a nous le peuple de faire trembler le pouvoir. Ensemble.
richard
Bonjour à tous
Je vais être court. Qui a déjà assisté à une présentation du budget par un conseiller régional dans sa ville ou une discussion sur les orientations du même conseil régional ? Pour ma part, jamais. Qui a pu débattre avec son député de la loi liberticide qui risque d’être renouvelé pour encore 3 mois ? Je pense que cela est aussi une des pistes de cette débâcle.
magda corelli
Merci de ces éclairages mais ils sont insuffisants pour moi. Comme vous avez pu le constater les sympathisants, les militants, sont vent debout contre les fusions techniques. En IdF les verts ont négocié la plantation de 1 million d’arbres, le FdG les transports gratuits des enfants jusqu’à 11 ans. C’est tout ? Mes sources sont une interview de Bartolone dans l’Obs. Il dit aussi qu’il est sur la même longueur d’onde pour tout le reste. Mensonges. Depuis 17 ans les
travailleurs sont toujours transportés comme des animaux dans les transports en commun quand il y a des transports ! La vie n’a fait que se détériorer en IdF dans tous les domaines et cela malgré des conseillers du PG et pas des moindres.
Je n’irai pas voter Pécresse (même si, sans la foi, j’aime les santons particulièrement ceux de Naples) comme j’en menaçais mon entourage tant ma colère était froide mais je ne voterai pas non plus pour Bartolone. Jean Paul Huchon a fait une politique de droite et il comptait bien continuer s’il n’avait pas été mis sur la touche et Bartolone fera de même. Quant au financement des associations c’était déjà du saupoudrage. Qu’elles trouvent d’autres sources et si en plus elles servent à mettre le couvercle sur les inégalités sont-elles bien utiles ?
PS. Le PG a des problèmes en Normandie et c’est toujours les même coups bas de la part du PS, du PC et d’Ensemble si je suis correctement informée. C’est avec impatience que j’attends de savoir quel sera votre futur.
michel60
Jean Luc,
Tu es (comme d’autre au FdG) aussi responsable de la confusion sur la nature du FdG. En effet parfois le PS est présenté comme « solférinien » car n’ayant plus rien de socialiste, parfois (dans ce billet aussi) tu parles de la gauche en englobant le PS et le FdG. Donc les « opposants de gauche » à une gauche qui ne l’est pas tout en l’étant quand même un peu, ne sont pas crédibles. Pour continuer dans la même veine on est contre les solferiniens qui ne sont plus socialistes mais on s’allie avec eux pour faire gagner la gauche. Du pain béni pour Marine le Pen.
Après avoir voté avec enthousiasme pour toi à la présidentielle, je suis devenu de plus en plus sceptique sur le FdG (que le PC a sabordé) et au jour d’aujourd’hui sur le PG. Tant que la rupture effective avec le PS ne sera pas réalisée, tant que vous en resterez à des fantasmes de réformes de l’Europe (sous menace d’un plan B) vous serez illisibles au plus grand nombre. La gauche, vous y compris, est finie (le FdG n’est plus qu’une icône indéchiffrable que vous portez comme une croix), l’UE est moribonde et irréformable. On ne construit pas sur et avec des ruines. Osez, le chemin sera difficile mais au moins il sera tracé.
robespierre
Cher Jean Luc laissons le FN gagner et mettons en route la 6ème république. Les gens ne comprendront rien tant qu’il orront pas goûter au diable et après créons un nouveau parti de gauche sans alliance un seul drapeau un seul chef et le peuple suivra.
André 83
Bien d’accord avec @CEVENNES 30, on ne peut en rester à ces explications pour appeler à voter PS ! C’est un peu léger comme explication de vote d’une telle importance pour l’avenir. Avec cette argumentation, ce n’est pas demain que les abstentionnistes retrouveront le chemin des urnes ! S’il vous plait, après le FdG qui n’était pas clair et en mourut, n’adoptez pas, vous aussi, la langue de bois.
Je souhaite qu’à partir de lundi les bouches s’ouvrent, mais bien du mal est déjà fait.
Guy
Le PCF de la Marne appelle à carrément voter pour le candidat de la droite dans la région Grand Est, au lieu de Masseret. J’ignore si c’est la consigne du PCF dans tout le Grand Est, mais comment s’associer à de tels partenaires qui ne laissent même pas le choix de conscience à leur électeurs en appellant délibérement à voter à droite contre ceux avec qui ils étaient associés hier, suivant ainsi les consignes des Cambadélis, Valls et consorts. Non vraiment trop c’est trop.
PIETRON
Le cartel Front de gauche montre ses limites.
Aux présidentielles les gens votent pour un homme ou une femme (dans un cadre électoral totalement antidémocratique). Aux régionales, ce sont des listes. Un cartel de partis ce sont des opportunismes, des postes convoités, des « réseaux d’élus » à sauvegarder. Les abstentionnistes des régionales ne boudent pas (ou moins) les urnes aux présidentielles.
Le problème c’est que les médias accréditent l’idée que les élections sont l’unique moment d’expression populaire. Quand on affirme que les classes moyennes (qu’est ce?) sont le « ferment révolutionnaire », il ne faut pas s’étonner que les classes populaires majoritaires se détournent d’une entité comme le FdG. Car finalement, il est de bon ton d’enfoncer le clou du mépris bien dit à l’égard de cette classe populaire, en effet Jean-Luc Mélenchon. Mais pour confirmer cette dénonciation il faut qu’en termes politique et social cette classe puissent se sentir soutenue. C’est sur ce terrain, un comble, que le FN a réussi son coup.
Eh oui la classe ouvrière (employés inclus) existe. Exploitation, précarité, pauvreté, bref les conséquences du combat de classe mené par le MEDEF, LE PS solférinien, la Droite, et le FN en épouvantail intrumentalisé, sont terriblement d’actualité. Ce combat que menait le PCF n’existe plus. Mais on se rend bien compte du manque.
Les fusions, les retraits, où qu’ils soient, nourrissent le FN. Niet. Ni PS, ni LR ! Ce serait…