C’est trop ! Oui, cette fois-ci, c’est la fois de trop. Le point où commence davantage que l’indignation ou le dégoût. La nausée absolue. Ils auront tout démoli. L’État, l’indépendance, les acquis du Conseil National de la Résistance, la parole donnée, l’identité de gauche : tout ! Et maintenant la France elle-même. La France dans ce qui fait la peau qui l’enrobe, sa chair commune, le squelette qui la tient articulée. Soyez maudits pour cette ignominie sans précédent ! En créant de toute pièce la catégorie des « Français de souche » et des « étrangers de souche » Valls et Hollande ouvrent une boite de Pandore dont le pire est certain de sortir.
C’est pour moi, comme pour des millions de personnes qui ont la passion de la France républicaine, une gifle en pleine face et une menace terrible pour nous, nos enfants et les générations qui suivront. Tous les doubles nationaux sont en danger pour des générations. Car le motif de terrorisme, aujourd’hui invoqué contre tout bon sens sécuritaire n’est qu’un début. Si la Constitution prévoit de déchoir des Français nés français, alors toute sorte de motifs pourront être prévus dans le futur pour la même conclusion. Car on ne choisit pas toujours d’être binational. Bien des pays qui transmettent la nationalité par le droit du sang considèrent qu’une personne figure parmi leur nationaux du seul fait que ses parent le sont déjà qui , eux mêmes, le tenaient de leurs grand parents et ainsi de suite.
Valls et Hollande viennent de livrer des millions de Français à leurs pires ennemis, aux pires ennemis de la France réelle, la nouvelle France métissée de peau et de cœur qu’unit le pacte républicain.
Comment ont-ils pu oser ça ! Avec la proposition de déchoir de la nationalité française les binationaux nés français, l’équipe Hollande-Valls a consommé sa propre déchéance morale. D’où vient cette idée ? C’est une mesure proposée d’abord par Jean-Marie Le Pen puis Nicolas Sarkozy. Qu’il s’agisse surtout de faire un nouveau coup de communication sur le dos des principes républicains les plus constants, n’est pas une excuse. Il ne peut pas y avoir deux sortes de Français au prétexte de quelques criminels. Il n’y a en aura jamais qu’une. C’est une question fondamentale dans la construction de la forme républicaine de la Nation.
Je me souviens de la levée de bouclier quand j’ai dit pour la première fois que Valls était « contaminé par Le FN ». C’était en août 2013. Juste après l’épisode sur les Rom « inassimilables » selon lui. Mais une fois de plus, il est prouvé que les principes d’action forment un tout. Quand on tire un fil, tout le tricot peut se défaire. Si les Rom sont « inassimilables » alors certains Français peuvent ne pas l’être non plus. Car quelque part existerait une essence de la nationalité antérieure et supérieure à sa réalité administrative et concrète. Si l’on peut enlever sa nationalité à quelqu’un qui l’avait trouvée dans son berceau, on crée en même temps une autre catégorie à qui on ne peut jamais l’enlever.
Valls et Hollande viennent de valider qu’il existe non seulement des « Français de souche » mais aussi des « étrangers de souche ». Soyez maudits ! Mes ancêtres maternels, Français par choix anti fasciste, haïssaient Pétain parce qu’il prétendait retirer leur nationalité aux « Français de papier ». Mais du moins Pétain avait-il mis une limite dans le temps depuis l’acquisition de la nationalité. Pas Valls et Hollande. Pour eux, tout double national est suspect à vie et pour toutes les générations ! Car la nationalité française trouvée en naissant peut s’accompagner, des générations durant, d’une autre dont vous n’avez pas décidé. J’ai déjà dit qu’on nait marocain, par exemple, si l’un de ses parents l’est, et ainsi de suite en remontant et en descendant le temps aussi longtemps qu’on n’a pas été renié, à ses risques et périls, cette nationalité !
Naturellement, il existe des doubles nationaux par choix. Ils ont demandé leur deuxième nationalité. Certains servent même au titre du service militaire dans une armée étrangère. C’est autrement plus engageant que le soupçon répandu sur des millions de personnes par la proposition de Valls et Hollande ! Pourtant, la France républicaine s’est toujours interdit de distinguer entre les siens. A l’exception de ceux qui ont acquis à leur demande personnelle la nationalité et dans la limite extrême de quinze ans après l’obtention, personne ne peut être déchu de la nationalité française. Cela postule que le peuple, la communauté légale, source de la loi est, comme elle, un et indivisible. Il n’y a qu’un seul peuple français où tous sont égaux entre eux, libres et fraternels. Le mot fraternel s’applique dans son acception la plus moderne : les demis-frères et sœurs sont considérés comme frères et sœurs en toutes circonstances.
En introduisant ce principe dans la Constitution, Valls et Hollande débouclent la possibilité dans le futur d’étendre à d’autres circonstances la déchéance de la nationalité. Il n’y aura plus d’objection constitutionnelle demain si quelqu’un propose la déchéance de ceux qui servent dans une armée étrangère comme je l’ai rappelé. Ou de l’étendre à d’autres circonstances, d’autres délits. La boite de Pandore sera ouverte. C’est de la folie !
Avec cette décision, il s’agit de flatter l’opinion la plus bornée. Il est pourtant facile de comprendre qu’un binational criminel terroriste ne doit pas être expulsé ou réclamable par un pays tiers quand il est pris et condamné pour terrorisme en France. Il doit être au contraire gardé et surveillé dans nos prisons. Penser que cette mesure dissuaderait quelqu’un prêt à se faire sauter lui-même avec une ceinture d’explosif est ridicule.
Je pense avec émotion à la tristesse et à l’angoisse de tous ceux que cette mesure montre du doigt comme des suspects potentiels. Je pense à la consternation des socialistes à la base qui savent que cela est proposé en leur nom. Je pense avec amertume à ce que ces gens font de notre pays et aux débordements et surenchères que cette initiative va permettre dans l’avenir. Je compte sur les parlementaires de tous bords, de droite comme de gauche, pour refuser leur voix à cet attentat contre l’identité républicaine de notre patrie. J’adjure qu’on entende la voix de l’honneur blessé de tous ceux pour qui la France est davantage qu’une identité administrative mais une passion choisie et assumée, parfois de génération en génération, quand bien même un ancêtre proche ou lointain n’aurait pas eu le bonheur de partager cette adhésion.
Les élections législatives en Espagne sont l’évènement de la fin d’année non seulement pour l’Espagne mais pour l’Europe, puisque ce pays vit sous la surveillance de la Commission européenne. Le résultat du vote exprime d’abord l’état d’instabilité dans lequel le pays est plongé depuis la mise en œuvre des politiques « d’ajustement structurel ». La racine de l’instabilité est dans le bouleversement que connaît l’organisation de la société. Pour restaurer le système bancaire aux frais du contribuable, l’Espagne a été soumise à la grande torture de l’ordolibéralisme européen. La conséquence est terrible.
Je parle ici de l’incroyable reflux des positions acquises subi par une classe moyenne jusque-là en expansion permanente, foudroyée en pleine ascension. C’est elle qui adhérait avec enthousiasme au projet européen. Et, bien sûr, à l’alternance molle entre deux variantes telles que le PP et le PSOE, dans la mesure où la transition de l’après Franco avait été réussie sans douleurs ni soubresauts par ces deux partis. Dorénavant, les stigmates de la déchéance sociale sont visibles à l’œil nu : ce sont les propriétaires d’appartement expulsés, les enfants hyper-éduqués condamnés à un exil économique qui les ramène au sort de leurs grands-parents, les services publics détruits coupant la route à toute reconstruction individuelle dans les biens communs. En arrachant la peau qui englobait la nouvelle Espagne du lendemain de la dictature du général Franco, le typhon néolibéral a mis à nu toutes les fractures de la société qui s’épongeaient naguère en souplesse. Le consentement de la société post franquiste se nourrissait du progrès continu des situations individuelles. Une fois ce processus inversé, l’individualisation des rapports sociaux, que ce modèle social contient, tourne inéluctablement à la pulvérisation de la société elle-même.
Mais de puissants mouvements sociaux, les fameuses « marées citoyennes » de toutes natures, ont permis une riposte de la société qui en a maintenu d’amples secteurs sur le terrain de la solidarité et de l’affirmation de dénominateurs communs. Le racisme et la xénophobie en dépit de plusieurs vagues n’ont jamais réussi a dominer la scène publique. Pour autant, tout le monde n’a pas été acquis au rejet du système qui tue les Espagnols à petit feu. Loin de là, il faudrait s’en souvenir. Le prouve la résistance des deux partis de « la caste », le PP et le PSOE qui, malgré leur discrédit et leur réduction électorale considérable, restent pourtant en tête de l’élection de dimanche dernier. Mais les facteurs de dislocation continuent leur action et vont encore développer leur puissance dorénavant considérables. Ils touchent aux structures les plus profondes de la réalité espagnole.
L’exemple spectaculaire est celui de l’unité même du pays. L’inachèvement de l’État-nation espagnol, masqué par la violence franquiste et amorti pendant les années d’opulence est désormais peut être irréversible. Il est de nouveau mis à vif. Les indépendantismes minent le cadre commun où se prennent des décisions pour tous qui ne sont plus considérées comme légitimes par un nombre considérable de personnes. Ce que nous avons sous les yeux au lendemain de l’élection de dimanche dernier en Espagne, c’est la photographie d’étape d’un processus tourbillonnant bien loin d’être achevé. La nouvelle révolution citoyenne en Espagne est loin de son terme.
Bien sûr, le score spectaculaire de Podemos a retenu l’attention, à juste titre. Donné pour très mal en point après la série d’élections en Catalogne qui avait en partie masqué les évolutions internes et environnantes après les municipales, le mouvement a opéré une « remontée » spectaculaire qui l’a ramené dans la course pour prendre la tête du pays. On devine que je me réjouis du résultat obtenu sous la direction de Pablo Iglesias et Iñigo Errejón. Ce sont pour moi de vieilles connaissances.
Le premier, Pablo est un partenaire de longue date, au premiers pas de son travail. J’ai siégé avec lui au Parlement européen et les occasions d’échanger n’ont pas manquées. Il a été le préfacier de la version espagnole de mon livre « Le Hareng de Bismarck ». Le second, Iñigo, avait été accueilli aux rencontres d’été du PG de 2014. J’avais fait sa connaissance à Caracas et je le sais depuis tout ce temps fin analyste des sociétés en transition. Son analyse des nouvelles classes moyennes vénézuéliennes a fortement inspiré ma propre production sur l’analyse politique des sociétés urbanisées en temps de crise. Mais à l’époque, ni l’un ni l’autre, n’étaient à la mode dans la gauche française comme c’est le cas à présent. Ils sentaient trop fort le Venezuela et l’Amérique latine. Combien dorénavant ne jurent plus que par Podemos. C’est touchant. Naturellement, c’est toujours pour retenir ce qui vient à l’appui des marottes de chacun… Aucun nouveau converti ne propose pour autant de mettre la photo d’un leader connu sur les bulletins de vote comme Podemos l’a fait avec celle de Pablo ! Ni de former un « mouvement citoyen » avec un scrutin majoritaire interne, ni de faire des votes électroniques pour les congrès. Ni de faire l’apologie de la « patrie », ni de rejeter le clivage droite gauche, ni de se réclamer de Ernesto Laclau et de la « raison populiste » (qu’il faut quand même avoir lu avant). Et ainsi de suite.
Car j’en passe bien d’autres, pour la centième partie de quoi j’ai déjà été pendu en effigie mille fois par tous ceux qui ont pourfendu ma personnalisation de l’action, fustigé mon patriotisme « déroulédien », dénoncé mon autoritarisme et ainsi de suite ! Je laisse tout cela avec amusement. Bien sûr, pour taquiner les médecins de Molière de l’autre gauche en France qui pullulent ces temps-ci. Mais aussi pour rappeler que tout cela ne se fit pas sans d’âpres polémiques sur place, loin du conte enchanteur débité par les nouveaux enthousiastes. Il y a quelques temps encore les mêmes ravis roucoulaient d’un même chant « Syriza-et-Podemos » comme si c’était deux fois la même chose. L’un et l’autre n’ont rien à voir, pas même l’appartenance à la structure commune européenne du PGE dont Podemos ne veut pas être membre ! Depuis l’alignement d’Alexis Tsipras sur le mémorandum européen, après la photo de rigueur en bras de chemise, tout le monde oublie avec application l’épisode grec. Chacun se replie bravement vers le gagnant du soir, pour l’instant immaculé, sans autre forme d’examen. Cela mérite pourtant de s’y arrêter un sérieux moment. Non pour se rengorger d’une progression spectaculaire et s’en arroger la lumière mais pour travailler sérieusement à comprendre ce qui peut nous être utile.
Car une question de fond nous est posée en ce qui concerne la stratégie d’action politique dans cette ère précise. Mettons de côté ce qui n’est pourtant pas rien : les conditions particulières de la mobilisation sociale en Espagne qui ont porté le début de Podemos. « Ce n’est pas rien », dis-je, non pour reprendre le truisme des bavards « l’Espagne ce n’est pas la France et gnagnagna » mais pour pointer du doigt que c’est sur Podemos que s’est cristallisé politiquement cet élan. Pourquoi Podemos et pas Izquierda Unida (IU) ? De cela, personne ne parle. Pourtant ce fut une bataille sévère. IU, construite essentiellement autour du Parti communiste espagnol et pour lequel Pierre Laurent a fait cette fois–ci encore un appel au vote, arrivait en tête de l’autre gauche à la sortie des élections européennes de 2014. Un point devant Podemos.
Les cadres fondateurs du mouvement Podemos étaient déjà en désaccord sur la stratégie appliquée par la majorité d’Izquierda Unida. La répartition léonine au profit du PCE des places éligibles sur la liste Izquierda Unida aux européennes scella la rupture. Je maintins pour ma part la balance égale entre les deux formations car mes conseillers présents sur place étaient très sceptiques sur la viabilité de la tentative Podemos. Mais ce fut bien Podemos qui cristallisa ensuite politiquement tout le mouvement qui jusque-là se dirigeait en bonne partie sur IU. Et Podemos l’élargit bien au-delà. Le mouvement n’est pas seulement la projection politique pure et simple des « indignés ». Comme l’a dit l’un d’entre eux, il ne s’agissait pas seulement de mobiliser politiquement ceux qui occupèrent les « plazzas » mais aussi ceux qui étaient restés à « las casas », à la maison. C’est la méthode de cet élargissement qui importe et non le lien qui existe entre l’émergence d’une autre gauche et un mouvement social. Pourquoi Podemos et pas IU ?
En réalité l’Espagne tranche une question pendante dans toute la recomposition en Europe. Elle ne la tranche pas définitivement ni pour tout le monde en tous lieux et toutes circonstances. Mais elle répond à sa façon à une question posée partout : pour construire un pôle alternatif, faut-il faire un cartel de partis destiné à plus ou moins long terme à fusionner sur le mode Die Linke ou Syriza ? Ou bien un mouvement global, inclusif de toutes les formes de participation individuelle ou collective sur le mode Podemos ?
Pour ma part, après avoir proposé en vain des mois durant l’intégration en même mouvement des composantes du Front de Gauche et l’adhésion directe, j’ai opté pour l’expérimentation directe. Sur l’idée de François Delapierre qui devait en assurer le pilotage, nous avons lancé le Mouvement Sixième République. J’ai pu observer la puissance d’un mouvement inclusif. L’adhésion de cent mille personnes au projet est la plus importante pétition politique du pays depuis des années. Elle a été un banc d’essai de multiples formes d’auto organisation. Je regrette que maints laudateurs actuels de Podemos ne s’y soient pas intéressés. C’est la meilleure école politique que j’ai fréquentée depuis bien longtemps. J’avais annoncé dès le début que je me retirerai de l’animation du mouvement. Je pensais que François Delapierre pourrait revenir le prendre en charge. Sa maladie l’en empêcha. Mais du coup nous avons pu observer en direct la capacité de déploiement d’un mouvement totalement horizontal.
Le mouvement a certes vite ralenti son rythme. Il faut ici, sans démagogie, accepter l’idée qu’un mouvement sans leadership repérable a de grande difficulté à s’imposer sur la scène. Mais il ne s’est jamais éteint. L’essentiel est qu’il ait fait la preuve de la disponibilité de citoyens pour une idée aussi complexe que la convocation d’une assemblée constituante. Et qu’il ait démontré la capacité de convoquer une assemblée représentative du mouvement par élection interne, tirage au sort et délégation de familles politiques. Tout cela fut fait. N’empêche que l’initiative ne rentre dans aucune des cases connues de l’action politique traditionnelle de l’autre gauche en France. Rien de ce qui s’y est passé n’a retenu un instant son attention ou son intérêt sinon pour les traditionnels crocs en jambes et persiflages.Pour moi cette expérience est un modèle.
A côté de cela, le summum de la modernité connue a consisté à faire des réunions confidentielles où des têtes blanches répètent jusqu’à la nausée les mêmes formules en faveur de « l’élargissement », « le dépassement » et ainsi de suite, à propos de structures de parti qui ne bougent pourtant pas d’un mètre leurs cloisons, les mêmes pratiques de tables rondes sans lendemain, les mêmes invocations à « faire du neuf » et de « l’action a la base » sans que l’on en aperçoive autre chose que l’intention évidemment louable. Dans tous ces cas, on identifie « la démocratie » à la capacité de critiquer tout et tout le monde sans trêve et sans limite avec un appétit de nivellement qui brise les jambes à quiconque dépasse d’une tête. On y assimile le « collectif » à la négociation entre groupes de taille très diverses pour parvenir au plus petit commun dénominateur. Je fais grâce ici des tirades sur « le projet » qui doit être d’abord mis au point. Je n’en doute pas. Mais nous ne partons pas de rien et l’essentiel est acquis depuis longtemps. Des années de travail de la Fondation Copernic, d’Attac et le programme L’Humain d’abord ont fourni une base qui est dorénavant largement acquise par tous. Ce n’est pas le projet le problème. Pas du tout.
C’est la stratégie d’action l’enjeu. Et à partir de là se trouve vraiment interpellé non pas seulement ce que nous croyons bon pour tous mais quels points d’appui nous avons dans la société pour l’aider à se mettre en mouvement. Un exemple. Sagit-il de rassembler la gauche ou de fédérer le peuple ? Avant de répondre « tous les deux bien sûr » cela vaut la peine de s’interroger sur le contenu de cette différence qui en dit long ensuite sur la façon d’agir concrètement. Podemos reprend la formule de Robespierre quand ses leaders déclarent « nous sommes du peuple et nous allons avec le peuple ». J’avoue que j’avais été très surpris d’être aussi mal accueilli dans l’autre gauche quand fut proposé de s’appuyer sur ce concept de « peuple ». Nous en fîmes pourtant, François Delapierre, Clémentine Autain et moi le premier slogan de la campagne présidentielle de 2012 : « Place au peuple ». De la même façon que nous réintégrâmes « la France la belle, la rebelle » considéré comme un slogan sans contenu par le partisan de la ligne « rassembler la gauche » qui traverse depuis le début le Front de Gauche.
La France, la nation, la souveraineté sont des concepts tenus à distance par maints courants de l’autre gauche du moins tant qu’il s’agit de la France car pour le reste, comme par exemple la nation palestinienne, personne ne réprouve le contenu mobilisateur de l’idée. Bien sûr tout cela est l’arrière-plan non-dit de nos discussions. Mon livre L’Ère du peuple développe cette doctrine : fédérer le peuple, former un front du peuple. J’en retrouve les mots par-ci par-là, chez l’un chez l’autre. Faute d’avoir tranché en pratique, l’espace politique s’est déformé sans nous. Le rassemblement de la gauche, cette mascarade, s’opère toujours autour du PS. Mais la fédération du peuple ? Evidemment c’est le Front national qui a pris la main à partir de secteurs populaires de la droite.
Pour autant, la partie n’est pas jouée. La masse immense des abstentionnistes va se redéployer dans le vote de la présidentielle où les taux de participation sont plus élevés. Cette masse se déterminera par rapport au paysage qu’elle pourra observer. C’est-à-dire par rapport à ce qui existe déjà. Et par rapport aux opportunités qu’elle pourra y saisir. Les apparences et « la com » ne jouent pas le rôle essentiel dans ces moments-là. Ou seulement par effet de « simple exposition » comme disent les publicitaires, c’est-à-dire le rabâchage médiatique. On doit s’habituer à l’idée que les médias continueront jusqu’au bout et en totale irresponsabilité civique à faire de Le Pen le vote de rejet du système et on peut compter sur les Pierre Gattaz pour y précipiter aussi les ouvriers. Sans oublier le prochain attentat et les digues arrachées avec soin par Hollande et Valls. La montée du FN, le niveau de l’abstention, la déchéance de la gauche officielle sont les condiments spécifiques de la décomposition de la société française. C’est dans ce contexte qu’il faut penser notre action et non dans la nostalgie ou l’imitation.
Je serais très étonné que dans le contexte actuel elle se détermine alors d’après la qualité et la position des virgules dans des textes savants qui affichent tous les marqueurs et symboles qui permettent ensuite de se faire classer à « l’extrême gauche » par nos adversaires narquois et ravis de l’aubaine que nous leur offrons. Et de même, je ne crois pas qu’une campagne où que ce soit puisse échapper à la personnalisation, comme l’a très bien montré celle de Pablo Iglesias, après celle d’Alexis Tsipras. La nostalgie des vieux partis aux leaders qui apparaissent ou disparaissent sans qu’on sache pourquoi ne m’a jamais paru être attractive. Les gens veulent légitimement savoir à qui ils ont à faire. Tout cela sont les faux « débats » qui nous encombrent pour rien car ils n’ont aucune réponse totalement satisfaisante et restent totalement opaques vus du dehors de nos rangs.
Pour ma part, je crois à l’action comme principe fédérateur. C’est dans l’action qu’un collectif peut se donner à voir d’une façon convaincante. Car dans ce cas, chacun est visible dans son utilité au combat et non dans sa « sensibilité » qui ne peut exister qu’en opposition à celle des autres. L’action montre la cohérence et la solidarité des personnes et du groupe qui l’entreprend et la propose aux autres. Et elle invite tout un chacun à agir de même plutôt qu’à « se positionner ». L’action permet à la modernité réelle de s’affirmer. Car notre temps est celui d’une diversité personnelle culturelle et politique très avancée. On perd son temps à rechercher une identité commune qui sera toujours vécue par chacun comme une mutilation plus ou moins douloureuse. Cette obsession de l’accord complet propose une vision archaïque de comportements politiques fusionnels. Elle vient d’un passé où la gauche s’est confondue avec l’idée d’un socialisme « scientifique » conçu non comme une démarche s’appuyant sur la recherche des faits objectifs mais comme une communion des esprits dans « la vérité ». Pour moi la seule homogénéité souhaitable et exigible raisonnablement c’est celle qu’appelle l’action pour être menée à bien et pour cela seulement. Voilà pour l’instant ce que je crois utile de dire sur ce bilan des élections espagnoles. La suite de l’analyse et des actes que j’en déduis viendront à la rentrée.
139 commentaires
curtillat andré
Qousque ? Jusqu’à quand ? aimait à nous rembarrer nos maîtres face à nos questions ou à nos réponses ineptes. Jusqu’à quand devrons nous accepter le triumvirat qui nous gouverne comme une honte sur la gauche et sur la France ? Attendrons-nous un ersatz des collectifs antilibéraux qui eurent les résultats funestes que l’on sait en leur temps ? Attendrons-nous que les composantes du FdG dont on sait pourtant qu’il est en état de mort clinique nous baladent pendant des mois pour savoir quel serait le moins mauvais des dénominateurs communs ?
Il est minuit moins cinq pour le porteur du projet d’une Sixième République. Il est minuit moins cinq pour Jean-Luc Mélenchon.
Maignial
Je n’ajoute rien à propos de la déchéance de nationalité, je suis d’accord avec ce qui est dit dans ce billet.
Par contre, je signale que me m6r n’a rien d’horizontal, pour l’instant. C’est un « mouvement » où l’on revendique 100000 signataires mais où l’on trouve normal de les oublier dès qu’il s’agit de prendre une décision, quand moins de 5% des 100000 participe aux votes. Et après, on vient expliquer que les régionales sont un désastre parce qu’il y a 50% d’abstention.
On n’y dispose pas encore de référendum à l’initiative des signataires. Les rares votes se font selon des modalités contrôlées par un tout petit nombre, selon une formulation non choisie par les signataires, et souvent pour désigner des animateurs ou administrateurs et non pour des idées.
Je veux bien admettre que les débuts sont toujours difficiles pour un tel mouvement, qu’il y a des tâtonnements, mais là ça fait un an que ça dure, et un minimum d’honnêteté nous oblige à reconnaître que non, le m6r n’est pas horizontal. Sauf peut être pour ce qui est de se démerder localement sans aucune concertation nationale.
sdm94
Pour compléter l’état des lieux du M6R de Maignal, on peut dire aujourd’hui qu’il y a une équipe d’animation de 20 personnes, jeunes PG dont l’activité consiste à faire des communiqués politiques dans le cadre de la 5ème, un groupe local à Lyon et une cinquantaine de signataires qui discutent de la 6ème sur la plateforme Nous le peuple. Ces trois petites communautés vivant chacune en autarcie.
On est encore loin d’un grand mouvement horizontal qui rends majoritaire dans le pays le désir d’un processus constituant pour instaurer une « 6e République démocratique, sociale, écologique, laïque, féministe et émancipatrice qui assurera la souveraineté du peuple dans tous les domaines et garantira de nouveaux droits pour toutes et tous ». Mais nous sommes encore quelques uns à désirer.
Denis F
« Sauf peut être pour ce qui est de se démerder localement sans aucune concertation nationale. »
Entièrement d’accord, la meilleure illustration de tes propos camarade, est le fameux mot d’ordre « La consigne, c’est qu’il n’y a pas de consignes« , ce qui en clair se traduit bien par démerdez-vous, nous en haut on en a rien à foutre…
Alceste
“La force n’a ni droit ni raison, mais il peut être impossible de s’en passer pour faire respecter le droit et la raison.” (Louis Antoine de Saint-Just)
Je trouve cette polémique sur la déchéance de nationalité, attisée par quelques médiatiques bateleurs doctorants en indignation surfaite de la bien-pensance de goôche, totalement déphasée, molle du genou, et toute empreinte d’une oublieuse mémoire sélective, me paraissant quelque peu suspecte quant à ses motivations réelles…
Les massacrés de novembre – contre la libre existence desquels aucun tueur patenté ne se réclamait d’une autre cause « émancipatrice » que celle du contraignant et hégémonique islam salafiste, à la modernité conquérante figée du VIIe siècle (exceptées les kalachnikov…) -, semblent déjà remisés sur un coin d’étagère étiquetée « pertes et profits » des grands principes républicains, malléables à dessein pourtant, mais à ne surtout point bafouer, nous dit-on ! Or, il ne s’agit pas ici de stigmatiser une communauté particulière, majoritairement paisible, mais de séparer résolument le sympathique bon grain musulman de la fourbe et ostentatoire ivraie islamiste !
Qu’il y a t-il de choquant à déchoir de sa nationalité française quelqu’un, « Français de papier » (dans tous les sens du terme…) qui crache son venin haineux dessus chaque jour que « son » dieu fait, en cherchant avec ses sobres acolytes (…) à la vider de sa substance républicaine, laïque et solidairement conviviale, dans les…
Marie 31
De très bonnes fêtes à tous et en particulier à Jean-Luc pour qui le partage n’est pas un vain mot.
Hervé
Merci M.Mélenchon pour vos mots. Nous voilà définitivement libéré du « surmoi PS » au vu de la lepénisation de ce parti déjà largement en voie de déchéance accélérée. Nous sommes libres ! Il faudra avoir des mots de renouveau et de libération à l’avenir, maintenant que ce gouvernement félon a rejoint les cohortes brunes et le lexique de l’extrême-droite. Le masque est définitivement tombé. Pensons à l’avenir maintenant, et retrouvons en résonances avec vos dernières paroles, nos propres mots, loin, très loin de ce pauvre parti dit PS hier frère ou cousin et aujourd’hui hélas, un parti de droite ou d’extrême droite comme un autre. Le vichysme et l’idéologie colonialiste refoulés qui les gangrènent tous, ne doivent pas nous impressionner plus que ça. A l’heure où les partis classiques tombent les uns après les autres, tandis que le Front National les dévore par les deux bouts (PS et LR), soyons la gauche renaissante face à l’ultradroitisation des consciences malades sous le joug de l’Europe néolibérale. Devenons ce mouvement d’opposition élargi qu’attendent en France plus de 50 % des abstentionnistes.
ACOUNIS Henri
Sur la déchéance ne nous trompons pas. Je pense que malheureusement une bonne partie des Français est d’accord. Mais si cette déchéance nous est insupportable elle ne doit pas masquer la continuation de l’état d’urgence qui est, à mon sens, bien plus grave et son inscription dans la constitution. L’état d’urgence a déjà montré sa nocivité, peut-être contre de « futurs » terroristes, mais surtout contre des contestataires.
La fédération Mines-Energies CGT a consulté des juristes sur les baisses de production lors de mouvements sociaux, ils sont unanimes à penser le danger qu’en période de tension ces baisses soient assimilés à des « actes terroristes ». De tout temps ces juridictions d’exception ont d’abord sévis contre les empêcheurs de danser en rond, syndicalistes, contestataires de tout poil.
Quant à Podemos, rappelons nous qu’un mouvement de base a donné naissance à un parti bien vertical, presque léniniste avec comme objectif le pouvoir, ce qui l’avait conduit à minimiser les municipales, ce qu’aurait du faire le PG avec les régionales ce qui nous aurait éviter des fusions avec le PS pour quelques sièges sans grande portée mais nous repoussant dans le même camps.
vMohamed AbouSofiane
Dans tous les moments de l’Histoire, il restera des fiertés dont on parlera et des hontes dont on taira. Hollande et Valls que je respectais et par moment voter pour eux me donnent le dégout avec leur création dans l’esprit public de cette confusion sur la citoyenneté française ! Moi le naturalisé qui était attiré et adhéré par la France républicaine et ses valeurs, je n’irais nulle part. Je garde en mémoire ce qu’a dit un jour R. Aubrac : La résistance à toute époque et chaque génération doit trouver sa cause à défendre. La mienne est toute trouvée. Ne pas sombrer à la déchéance morale de la gauche. Merci Jean-Luc pour cette lumière que tu maintiens avec tous ceux qui résistent !
Guy-Yves Ganier d'Émilion
Il me semble important rectifier une inexactitude concernant la supposée impossibilité actuelle de déchéance pour les Français de naissance. L’article 23-7 du Code civil la prévoit dans le cas où un Français de naissance a fait le choix de « se comporter en national d’un pays dont il a également la nationalité », c.-à-d. de servir les intérêts de l’ennemi. Bien entendu, sur le fond, les termes de cet article 23-7 peuvent difficilement laisser plaider que les deux terroristes binationaux franco-belges du 13 Novembre ont servi les intérêts d’une Belgique en guerre contre la France, et pas davantage que d’éventuels terroristes binationaux franco-marocains pourraient servir les intérêts du Maroc en faisant allégeance à Daesh. La réforme constitutionnelle vise précisément à supprimer cette restriction d’interprétation.
Goissédé
Hollande si tu n’a pas une goutte de sang étranger dans les veines c’est que l’histoire ferme les yeux.
Richard V.
« Peu importe d’où vient une proposition si, au regard des principes et dans le contexte, elle paraît fondée, opportune et efficiente. Et la référence au régime de Vichy qui prévoyait la déchéance de nationalité est à la fois simpliste et injurieuse (…) Dans la mesure où la perte de la nationalité française ne revient pas à rendre ces personnes apatrides, je ne vois pas en quoi la France s’interdirait de retirer sa nationalité à ceux qui conchient sa culture et ses institutions, qui lui mènent un combat, non pas seulement sur ses valeurs, mais sur ses fondamentaux comme la séparation des Eglises et de l’Etat en voulant instaurer un Etat religieux et un mode vie monolithe. Où est l’atteinte à nos principes ? » (Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfant de Bobigny)
N’en déplaise à la vox populi qui s’exprime sur ce blog (un tantinet monolithique quant aux réactions…), homme de gauche, qui se réfère davantage à la modernité lucide d’un Robespierre qu’à celle d’Emmanuel Macron (…), je rejoins intégralement l’avis non démagogique de ce magistrat (exprimé dans un long article argumenté très intéressant sur son blog), lequel n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche, que cela plaise ou non chez ses propres amis.
Goissédé
Le principe de ces assassins n’est pas d’instaurer un état religieux mais de développer la haine entre Français. Nous ne sommes plus sous Saint-Louis.
jusserand
Votre billet sur la situation politique appelle beaucoup de réactions critiques. Mais concentrons nous sur l’urgence. Vous écrivez dans le texte intitulé « la nausée » « Je compte sur les parlementaires de tous bords, de droite comme de gauche, pour refuser leur voix à cet attentat contre l’identité républicaine de notre patrie. »
Qu’espérez vous donc de la « caste » ? Quelle réflexe grégaire vous prend-il ? Votre réaction aveuglée face aux manifestations contre l’état d’urgence vous reprendrait-elle ? La France est rebelle, mais vous n’êtes pas sûr d’en être si satisfait finalement ? C’est au peuple de refuser, le reste est de la littérature. Coupons tout rapport avec ce pouvoir fascisant, y compris avec ses parlementaires. Ils sont tous à jeter. Cette séquence ouvre des perspectives nouvelles au changement de régime. Elle en élargit aussi le chantier car la pourriture a tout gagné.
Pierre34
L’histoire nous l’apprend, ce gouvernement se satisfait des réactions épidermiques, en outre bien compréhensible, car cela lui permet d’imposer une épreuve de force, bien relayée par les médias pour ajouter à la peur qui s’installe dans la population. Vous faites l’amalgame entre le fond et la forme, il est évident que Jean-Luc Mélenchon n’accepte pas l’Etat d’urgence et le combat, c’est sur la forme de combat qu’il n’est pas d’accord.
Vous dites « c’est au peuple de refuser », il faut maintenant se poser la question des méthode, croyez-vous qu’un petit cercle militant, dans la France d’aujourd’hui, puisse renverser ce système ? Personnellement je n’y crois pas, je pense au contraire que c’est dans une mobilisation de terrain que les choses peuvent changer, dans chaque ville ou village, même si cela nous semble difficile. Lorsque chacun aura compris que l’éparpillement militant et les luttes de chapelles doivent cesser, alors tout sera possible. Pour le moment ce n’est pas le cas !
Je vous rejoint sur un point important, tant que la rupture avec ce PS ne sera pas réelle, nous ne pourrons pas convaincre le plus grand nombre. Les élus nationaux et régionaux du PS sont devenus des petits seigneurs faisant allégeance à la monarchie pour conserver leurs bonnes places, Je ne vois donc pas l’intérêt de « compter » sur eux.
Michel Hervé Bertaux-Navoiseau
De Gaulle aussi a été déchu, ce n’est pas une raison pour comparer Hollande et Pétain !
Denis F
On ne peut plus voter pour le parti socialiste c’est impossible, et cela depuis les législatives de 2012, tout les gens qui ont crus au discours du Bourget le disent, c’est une simple question de bon sens. Quelle que soit la tactique politicienne défendue, les gens en ont marre d’être pris pour des idiots, il faudra bien finir par l’admettre, ou alors …
jean françois mancinelli
Je vous lis depuis assez longtemps. Je ne comprends pas mes propres enfants qui votent FN. Je ne comprends plus la France qui s’enfonce dans un truc infernal et dangereux. Pourquoi vous n’arrivez pas a construire avec vos amis politiques PC, écolo etc. Mes enfants me désolent. Tous le bac et master etc mais l’histoire etc., la plus personne. Ils ne connaissent rien. Si c’est comme cela partout, vous avez du boulot sur la planche.
CEVENNES 30
Malheureusement c’est partout pareil, plus aucune conscience politique, la jeunesse paiera le prix fort. Ne vous inquiétez pas le FN est un parti leurre qui n’accédera pas au pouvoir, il n’est là que pour servir le bipartisme.
Cordialement
Bernard de Lyon
Notre génération n’est-elle en rien responsable de l’état actuel de la politique ? Les partis au pouvoir ne sont-ils pas ceux que nous avons acceptés, soutenus pendant des années ? Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas lui-même participé au jeu politicien et même au pouvoir depuis des décennies ? Renvoyer la responsabilité à vos enfants est une façon aisée de vous déresponsabiliser.
GRAY
Jeune téléspectateur, dans les années 60, j’ai vu à la télé la pièce Rhinocéros de Ionesco (je ne me souviens plus du nom de l’acteur principal qui m’avait impressionné), je viens de me procurer le livre. je trouve qu’il colle hélas terriblement à ce qui se passe actuellement et à cette gangrène qui se propage dans les esprits, les médias, les homme politiques de droite comme de droite (le PS n’est pas de gauche). J’ai peur que les députés du PS ne valident la déchéance de nationalité comme ils ont votés d’ailleurs l’état d’urgence avec hélas l’assentiment du FdG. Quelle déchéance tout court ! Que se vayan todos.
Viviane
Prenons Valls au mot. Si doivent être déchues de la nationalité française toutes personnes représentant une menace pour notre République, tenant des propos qui insultent notre Histoire, qui renient nos valeurs et sont un évident trouble à l’ordre public en risquant de nous faire basculer dans une violence civile inouïe, alors lançons une pétition réclamant sa déchéance et – pardon aux Espagnols – son renvoi. Partants ?
BIBI
Enfin ! Le texte que j’attendais de Jean-Luc Mélenchon. Celui qui dit avec précision, sans retenue mais avec discernement, la réalité des choses au sein du Front de gauche (l’autre gauche). Les atermoiements, les reproches sans fin à ceux qui ne sont pas dans le moule, les déclarations qui reprennent toujours les mêmes mots et qui permettent simplement de faire du surplace ! Fini les « tireurs dans le dos » suivis de « mon ami Pierre ». Les choses doivent maintenant avancer. Nous devons êtes en capacité de réfléchir par nous-mêmes parallèlement aux réflexions des dirigeants du PG et donc de Jean-Luc Mélenchon. C’est aux millions d’abstentionnistes qu’il faut donner à voir autre chose, faire comprendre qu’ils détiennent le pouvoir et que 2017 c’est à eux de faire l’histoire. Maintenant que les neurones commencent à s’activer, j’attends avec gourmandise « La suite de l’analyse et des actes que j’en déduis viendront à la rentrée ». Les choses sérieuses commencent et n’attendons pas les consignes mais seulement les analyses et contributions qui permettent d’avancer.
dalFrançois
« Les choses doivent maintenant avancer. Nous devons êtes en capacité de réfléchir par nous-mêmes parallèlement aux réflexions des dirigeants du PG et donc de Jean-Luc Mélenchon. »
J’aimerais bien qu’il en soit ainsi mais… Sommes-nous bien sûr que le PG soit en meilleur ordre de fonctionnement que le FdG ? Qu’il ait récemment eu une ligne claire compréhensible fiable et bien repérable ?
Vassivière
Entièrement d’accord avec vous ! Bien que conscients de la nécessité d’alliances constructives, beaucoup ont vu leur patience mise à trop rude épreuve lors de revirements de circonstance. Et oui les « mon ami Pierre » ne sont tout simplement plus audibles lorsqu’ils font suite à des critiques amplement justifiées de la ligne sociale démocrate et anti-Mélenchon de Laurent.
catherine dumas
Bonjour, monsieur Mélenchon,
Quelle tristesse de lire de telles actualités au moment de Noel. Ce matin en écoutant des chansons d’esclaves, des chansons de souffrance, je me suis mise à rêver que j’avais changé d’époque et que cela n’existait plus. Je crois que le monde n’a toujours pas compris la leçon. Je pense que madame Taubira doit souffrir, comment peut elle rester insensible à toute cette misère ? La haine gagne tous ces coeurs manipulables, restons droit et ferme face à cette bassesse.
Non nous ne sommes pas chez nous nous sommes sur notre terre à tous et il faudra la partager et la protéger. Le bonheur et si simple quand on veut bien s’en donner la peine. Aimer c’est le seul remède.
Noëlle NM
Quand, sur certaines thématiques, je n’étais pas convaincue d’être totalement en accord avec votre positionnement, je me forgeais mon opinion définitive à la lueur des analyses de François Delapierre. Que cet esprit brillant et plein d’humanité manque au paysage politique…
Patou
Préparons 2017 dès la nouvelle année passée. N’axons pas la campagne que sur la personne de Jean Luc Mélenchon, seul candidat néanmoins plausible à mes yeux. L’idée d’une constituante entendue à une époque me plaisait puisque le candidat désigné pour mettre en route la 6ème république souhaitée s’engageait à ne l’être que durant la période de transition laissant la place ensuite au peuple pour diriger le pays. Beaucoup d’abstentionistes reviendront ainsi dans le giron des électeurs potentiels c’est à dire une bonne partie de ceux qui ont votés FdG en 2012 et qui depuis sont retournés à la pêche à la ligne au moment des élections.
Laurent
Oui mais comment faire pour toucher le peuple ? Aliéné par les médias, la consommation, les oreilles et le coeur bouchés, aucune référence historique en tête, etc.
Lorsque des gouvernements de tendance gauche (Jospin) ont apporté des progrès sociaux, même s’il y eu des ratés (libéralisation de SP à Barcelone entre autre), l’élection suivante, il se faisait virer. On a l’impression que les masses préfèrent être guidées, même si c’est à la trique. Alors comment faire pour ouvrir les yeux à tous ces gens ? Abstentionnistes et autres semblent regarder ailleurs, vers un néant qui engloutirait tout en désespoir de pouvoir agir au vu des tromperies dont les dernières (Hollande) ne sont pas les moindres.