C’est trop ! Oui, cette fois-ci, c’est la fois de trop. Le point où commence davantage que l’indignation ou le dégoût. La nausée absolue. Ils auront tout démoli. L’État, l’indépendance, les acquis du Conseil National de la Résistance, la parole donnée, l’identité de gauche : tout ! Et maintenant la France elle-même. La France dans ce qui fait la peau qui l’enrobe, sa chair commune, le squelette qui la tient articulée. Soyez maudits pour cette ignominie sans précédent ! En créant de toute pièce la catégorie des « Français de souche » et des « étrangers de souche » Valls et Hollande ouvrent une boite de Pandore dont le pire est certain de sortir.
C’est pour moi, comme pour des millions de personnes qui ont la passion de la France républicaine, une gifle en pleine face et une menace terrible pour nous, nos enfants et les générations qui suivront. Tous les doubles nationaux sont en danger pour des générations. Car le motif de terrorisme, aujourd’hui invoqué contre tout bon sens sécuritaire n’est qu’un début. Si la Constitution prévoit de déchoir des Français nés français, alors toute sorte de motifs pourront être prévus dans le futur pour la même conclusion. Car on ne choisit pas toujours d’être binational. Bien des pays qui transmettent la nationalité par le droit du sang considèrent qu’une personne figure parmi leur nationaux du seul fait que ses parent le sont déjà qui , eux mêmes, le tenaient de leurs grand parents et ainsi de suite.
Valls et Hollande viennent de livrer des millions de Français à leurs pires ennemis, aux pires ennemis de la France réelle, la nouvelle France métissée de peau et de cœur qu’unit le pacte républicain.
Comment ont-ils pu oser ça ! Avec la proposition de déchoir de la nationalité française les binationaux nés français, l’équipe Hollande-Valls a consommé sa propre déchéance morale. D’où vient cette idée ? C’est une mesure proposée d’abord par Jean-Marie Le Pen puis Nicolas Sarkozy. Qu’il s’agisse surtout de faire un nouveau coup de communication sur le dos des principes républicains les plus constants, n’est pas une excuse. Il ne peut pas y avoir deux sortes de Français au prétexte de quelques criminels. Il n’y a en aura jamais qu’une. C’est une question fondamentale dans la construction de la forme républicaine de la Nation.
Je me souviens de la levée de bouclier quand j’ai dit pour la première fois que Valls était « contaminé par Le FN ». C’était en août 2013. Juste après l’épisode sur les Rom « inassimilables » selon lui. Mais une fois de plus, il est prouvé que les principes d’action forment un tout. Quand on tire un fil, tout le tricot peut se défaire. Si les Rom sont « inassimilables » alors certains Français peuvent ne pas l’être non plus. Car quelque part existerait une essence de la nationalité antérieure et supérieure à sa réalité administrative et concrète. Si l’on peut enlever sa nationalité à quelqu’un qui l’avait trouvée dans son berceau, on crée en même temps une autre catégorie à qui on ne peut jamais l’enlever.
Valls et Hollande viennent de valider qu’il existe non seulement des « Français de souche » mais aussi des « étrangers de souche ». Soyez maudits ! Mes ancêtres maternels, Français par choix anti fasciste, haïssaient Pétain parce qu’il prétendait retirer leur nationalité aux « Français de papier ». Mais du moins Pétain avait-il mis une limite dans le temps depuis l’acquisition de la nationalité. Pas Valls et Hollande. Pour eux, tout double national est suspect à vie et pour toutes les générations ! Car la nationalité française trouvée en naissant peut s’accompagner, des générations durant, d’une autre dont vous n’avez pas décidé. J’ai déjà dit qu’on nait marocain, par exemple, si l’un de ses parents l’est, et ainsi de suite en remontant et en descendant le temps aussi longtemps qu’on n’a pas été renié, à ses risques et périls, cette nationalité !
Naturellement, il existe des doubles nationaux par choix. Ils ont demandé leur deuxième nationalité. Certains servent même au titre du service militaire dans une armée étrangère. C’est autrement plus engageant que le soupçon répandu sur des millions de personnes par la proposition de Valls et Hollande ! Pourtant, la France républicaine s’est toujours interdit de distinguer entre les siens. A l’exception de ceux qui ont acquis à leur demande personnelle la nationalité et dans la limite extrême de quinze ans après l’obtention, personne ne peut être déchu de la nationalité française. Cela postule que le peuple, la communauté légale, source de la loi est, comme elle, un et indivisible. Il n’y a qu’un seul peuple français où tous sont égaux entre eux, libres et fraternels. Le mot fraternel s’applique dans son acception la plus moderne : les demis-frères et sœurs sont considérés comme frères et sœurs en toutes circonstances.
En introduisant ce principe dans la Constitution, Valls et Hollande débouclent la possibilité dans le futur d’étendre à d’autres circonstances la déchéance de la nationalité. Il n’y aura plus d’objection constitutionnelle demain si quelqu’un propose la déchéance de ceux qui servent dans une armée étrangère comme je l’ai rappelé. Ou de l’étendre à d’autres circonstances, d’autres délits. La boite de Pandore sera ouverte. C’est de la folie !
Avec cette décision, il s’agit de flatter l’opinion la plus bornée. Il est pourtant facile de comprendre qu’un binational criminel terroriste ne doit pas être expulsé ou réclamable par un pays tiers quand il est pris et condamné pour terrorisme en France. Il doit être au contraire gardé et surveillé dans nos prisons. Penser que cette mesure dissuaderait quelqu’un prêt à se faire sauter lui-même avec une ceinture d’explosif est ridicule.
Je pense avec émotion à la tristesse et à l’angoisse de tous ceux que cette mesure montre du doigt comme des suspects potentiels. Je pense à la consternation des socialistes à la base qui savent que cela est proposé en leur nom. Je pense avec amertume à ce que ces gens font de notre pays et aux débordements et surenchères que cette initiative va permettre dans l’avenir. Je compte sur les parlementaires de tous bords, de droite comme de gauche, pour refuser leur voix à cet attentat contre l’identité républicaine de notre patrie. J’adjure qu’on entende la voix de l’honneur blessé de tous ceux pour qui la France est davantage qu’une identité administrative mais une passion choisie et assumée, parfois de génération en génération, quand bien même un ancêtre proche ou lointain n’aurait pas eu le bonheur de partager cette adhésion.
Les élections législatives en Espagne sont l’évènement de la fin d’année non seulement pour l’Espagne mais pour l’Europe, puisque ce pays vit sous la surveillance de la Commission européenne. Le résultat du vote exprime d’abord l’état d’instabilité dans lequel le pays est plongé depuis la mise en œuvre des politiques « d’ajustement structurel ». La racine de l’instabilité est dans le bouleversement que connaît l’organisation de la société. Pour restaurer le système bancaire aux frais du contribuable, l’Espagne a été soumise à la grande torture de l’ordolibéralisme européen. La conséquence est terrible.
Je parle ici de l’incroyable reflux des positions acquises subi par une classe moyenne jusque-là en expansion permanente, foudroyée en pleine ascension. C’est elle qui adhérait avec enthousiasme au projet européen. Et, bien sûr, à l’alternance molle entre deux variantes telles que le PP et le PSOE, dans la mesure où la transition de l’après Franco avait été réussie sans douleurs ni soubresauts par ces deux partis. Dorénavant, les stigmates de la déchéance sociale sont visibles à l’œil nu : ce sont les propriétaires d’appartement expulsés, les enfants hyper-éduqués condamnés à un exil économique qui les ramène au sort de leurs grands-parents, les services publics détruits coupant la route à toute reconstruction individuelle dans les biens communs. En arrachant la peau qui englobait la nouvelle Espagne du lendemain de la dictature du général Franco, le typhon néolibéral a mis à nu toutes les fractures de la société qui s’épongeaient naguère en souplesse. Le consentement de la société post franquiste se nourrissait du progrès continu des situations individuelles. Une fois ce processus inversé, l’individualisation des rapports sociaux, que ce modèle social contient, tourne inéluctablement à la pulvérisation de la société elle-même.
Mais de puissants mouvements sociaux, les fameuses « marées citoyennes » de toutes natures, ont permis une riposte de la société qui en a maintenu d’amples secteurs sur le terrain de la solidarité et de l’affirmation de dénominateurs communs. Le racisme et la xénophobie en dépit de plusieurs vagues n’ont jamais réussi a dominer la scène publique. Pour autant, tout le monde n’a pas été acquis au rejet du système qui tue les Espagnols à petit feu. Loin de là, il faudrait s’en souvenir. Le prouve la résistance des deux partis de « la caste », le PP et le PSOE qui, malgré leur discrédit et leur réduction électorale considérable, restent pourtant en tête de l’élection de dimanche dernier. Mais les facteurs de dislocation continuent leur action et vont encore développer leur puissance dorénavant considérables. Ils touchent aux structures les plus profondes de la réalité espagnole.
L’exemple spectaculaire est celui de l’unité même du pays. L’inachèvement de l’État-nation espagnol, masqué par la violence franquiste et amorti pendant les années d’opulence est désormais peut être irréversible. Il est de nouveau mis à vif. Les indépendantismes minent le cadre commun où se prennent des décisions pour tous qui ne sont plus considérées comme légitimes par un nombre considérable de personnes. Ce que nous avons sous les yeux au lendemain de l’élection de dimanche dernier en Espagne, c’est la photographie d’étape d’un processus tourbillonnant bien loin d’être achevé. La nouvelle révolution citoyenne en Espagne est loin de son terme.
Bien sûr, le score spectaculaire de Podemos a retenu l’attention, à juste titre. Donné pour très mal en point après la série d’élections en Catalogne qui avait en partie masqué les évolutions internes et environnantes après les municipales, le mouvement a opéré une « remontée » spectaculaire qui l’a ramené dans la course pour prendre la tête du pays. On devine que je me réjouis du résultat obtenu sous la direction de Pablo Iglesias et Iñigo Errejón. Ce sont pour moi de vieilles connaissances.
Le premier, Pablo est un partenaire de longue date, au premiers pas de son travail. J’ai siégé avec lui au Parlement européen et les occasions d’échanger n’ont pas manquées. Il a été le préfacier de la version espagnole de mon livre « Le Hareng de Bismarck ». Le second, Iñigo, avait été accueilli aux rencontres d’été du PG de 2014. J’avais fait sa connaissance à Caracas et je le sais depuis tout ce temps fin analyste des sociétés en transition. Son analyse des nouvelles classes moyennes vénézuéliennes a fortement inspiré ma propre production sur l’analyse politique des sociétés urbanisées en temps de crise. Mais à l’époque, ni l’un ni l’autre, n’étaient à la mode dans la gauche française comme c’est le cas à présent. Ils sentaient trop fort le Venezuela et l’Amérique latine. Combien dorénavant ne jurent plus que par Podemos. C’est touchant. Naturellement, c’est toujours pour retenir ce qui vient à l’appui des marottes de chacun… Aucun nouveau converti ne propose pour autant de mettre la photo d’un leader connu sur les bulletins de vote comme Podemos l’a fait avec celle de Pablo ! Ni de former un « mouvement citoyen » avec un scrutin majoritaire interne, ni de faire des votes électroniques pour les congrès. Ni de faire l’apologie de la « patrie », ni de rejeter le clivage droite gauche, ni de se réclamer de Ernesto Laclau et de la « raison populiste » (qu’il faut quand même avoir lu avant). Et ainsi de suite.
Car j’en passe bien d’autres, pour la centième partie de quoi j’ai déjà été pendu en effigie mille fois par tous ceux qui ont pourfendu ma personnalisation de l’action, fustigé mon patriotisme « déroulédien », dénoncé mon autoritarisme et ainsi de suite ! Je laisse tout cela avec amusement. Bien sûr, pour taquiner les médecins de Molière de l’autre gauche en France qui pullulent ces temps-ci. Mais aussi pour rappeler que tout cela ne se fit pas sans d’âpres polémiques sur place, loin du conte enchanteur débité par les nouveaux enthousiastes. Il y a quelques temps encore les mêmes ravis roucoulaient d’un même chant « Syriza-et-Podemos » comme si c’était deux fois la même chose. L’un et l’autre n’ont rien à voir, pas même l’appartenance à la structure commune européenne du PGE dont Podemos ne veut pas être membre ! Depuis l’alignement d’Alexis Tsipras sur le mémorandum européen, après la photo de rigueur en bras de chemise, tout le monde oublie avec application l’épisode grec. Chacun se replie bravement vers le gagnant du soir, pour l’instant immaculé, sans autre forme d’examen. Cela mérite pourtant de s’y arrêter un sérieux moment. Non pour se rengorger d’une progression spectaculaire et s’en arroger la lumière mais pour travailler sérieusement à comprendre ce qui peut nous être utile.
Car une question de fond nous est posée en ce qui concerne la stratégie d’action politique dans cette ère précise. Mettons de côté ce qui n’est pourtant pas rien : les conditions particulières de la mobilisation sociale en Espagne qui ont porté le début de Podemos. « Ce n’est pas rien », dis-je, non pour reprendre le truisme des bavards « l’Espagne ce n’est pas la France et gnagnagna » mais pour pointer du doigt que c’est sur Podemos que s’est cristallisé politiquement cet élan. Pourquoi Podemos et pas Izquierda Unida (IU) ? De cela, personne ne parle. Pourtant ce fut une bataille sévère. IU, construite essentiellement autour du Parti communiste espagnol et pour lequel Pierre Laurent a fait cette fois–ci encore un appel au vote, arrivait en tête de l’autre gauche à la sortie des élections européennes de 2014. Un point devant Podemos.
Les cadres fondateurs du mouvement Podemos étaient déjà en désaccord sur la stratégie appliquée par la majorité d’Izquierda Unida. La répartition léonine au profit du PCE des places éligibles sur la liste Izquierda Unida aux européennes scella la rupture. Je maintins pour ma part la balance égale entre les deux formations car mes conseillers présents sur place étaient très sceptiques sur la viabilité de la tentative Podemos. Mais ce fut bien Podemos qui cristallisa ensuite politiquement tout le mouvement qui jusque-là se dirigeait en bonne partie sur IU. Et Podemos l’élargit bien au-delà. Le mouvement n’est pas seulement la projection politique pure et simple des « indignés ». Comme l’a dit l’un d’entre eux, il ne s’agissait pas seulement de mobiliser politiquement ceux qui occupèrent les « plazzas » mais aussi ceux qui étaient restés à « las casas », à la maison. C’est la méthode de cet élargissement qui importe et non le lien qui existe entre l’émergence d’une autre gauche et un mouvement social. Pourquoi Podemos et pas IU ?
En réalité l’Espagne tranche une question pendante dans toute la recomposition en Europe. Elle ne la tranche pas définitivement ni pour tout le monde en tous lieux et toutes circonstances. Mais elle répond à sa façon à une question posée partout : pour construire un pôle alternatif, faut-il faire un cartel de partis destiné à plus ou moins long terme à fusionner sur le mode Die Linke ou Syriza ? Ou bien un mouvement global, inclusif de toutes les formes de participation individuelle ou collective sur le mode Podemos ?
Pour ma part, après avoir proposé en vain des mois durant l’intégration en même mouvement des composantes du Front de Gauche et l’adhésion directe, j’ai opté pour l’expérimentation directe. Sur l’idée de François Delapierre qui devait en assurer le pilotage, nous avons lancé le Mouvement Sixième République. J’ai pu observer la puissance d’un mouvement inclusif. L’adhésion de cent mille personnes au projet est la plus importante pétition politique du pays depuis des années. Elle a été un banc d’essai de multiples formes d’auto organisation. Je regrette que maints laudateurs actuels de Podemos ne s’y soient pas intéressés. C’est la meilleure école politique que j’ai fréquentée depuis bien longtemps. J’avais annoncé dès le début que je me retirerai de l’animation du mouvement. Je pensais que François Delapierre pourrait revenir le prendre en charge. Sa maladie l’en empêcha. Mais du coup nous avons pu observer en direct la capacité de déploiement d’un mouvement totalement horizontal.
Le mouvement a certes vite ralenti son rythme. Il faut ici, sans démagogie, accepter l’idée qu’un mouvement sans leadership repérable a de grande difficulté à s’imposer sur la scène. Mais il ne s’est jamais éteint. L’essentiel est qu’il ait fait la preuve de la disponibilité de citoyens pour une idée aussi complexe que la convocation d’une assemblée constituante. Et qu’il ait démontré la capacité de convoquer une assemblée représentative du mouvement par élection interne, tirage au sort et délégation de familles politiques. Tout cela fut fait. N’empêche que l’initiative ne rentre dans aucune des cases connues de l’action politique traditionnelle de l’autre gauche en France. Rien de ce qui s’y est passé n’a retenu un instant son attention ou son intérêt sinon pour les traditionnels crocs en jambes et persiflages.Pour moi cette expérience est un modèle.
A côté de cela, le summum de la modernité connue a consisté à faire des réunions confidentielles où des têtes blanches répètent jusqu’à la nausée les mêmes formules en faveur de « l’élargissement », « le dépassement » et ainsi de suite, à propos de structures de parti qui ne bougent pourtant pas d’un mètre leurs cloisons, les mêmes pratiques de tables rondes sans lendemain, les mêmes invocations à « faire du neuf » et de « l’action a la base » sans que l’on en aperçoive autre chose que l’intention évidemment louable. Dans tous ces cas, on identifie « la démocratie » à la capacité de critiquer tout et tout le monde sans trêve et sans limite avec un appétit de nivellement qui brise les jambes à quiconque dépasse d’une tête. On y assimile le « collectif » à la négociation entre groupes de taille très diverses pour parvenir au plus petit commun dénominateur. Je fais grâce ici des tirades sur « le projet » qui doit être d’abord mis au point. Je n’en doute pas. Mais nous ne partons pas de rien et l’essentiel est acquis depuis longtemps. Des années de travail de la Fondation Copernic, d’Attac et le programme L’Humain d’abord ont fourni une base qui est dorénavant largement acquise par tous. Ce n’est pas le projet le problème. Pas du tout.
C’est la stratégie d’action l’enjeu. Et à partir de là se trouve vraiment interpellé non pas seulement ce que nous croyons bon pour tous mais quels points d’appui nous avons dans la société pour l’aider à se mettre en mouvement. Un exemple. Sagit-il de rassembler la gauche ou de fédérer le peuple ? Avant de répondre « tous les deux bien sûr » cela vaut la peine de s’interroger sur le contenu de cette différence qui en dit long ensuite sur la façon d’agir concrètement. Podemos reprend la formule de Robespierre quand ses leaders déclarent « nous sommes du peuple et nous allons avec le peuple ». J’avoue que j’avais été très surpris d’être aussi mal accueilli dans l’autre gauche quand fut proposé de s’appuyer sur ce concept de « peuple ». Nous en fîmes pourtant, François Delapierre, Clémentine Autain et moi le premier slogan de la campagne présidentielle de 2012 : « Place au peuple ». De la même façon que nous réintégrâmes « la France la belle, la rebelle » considéré comme un slogan sans contenu par le partisan de la ligne « rassembler la gauche » qui traverse depuis le début le Front de Gauche.
La France, la nation, la souveraineté sont des concepts tenus à distance par maints courants de l’autre gauche du moins tant qu’il s’agit de la France car pour le reste, comme par exemple la nation palestinienne, personne ne réprouve le contenu mobilisateur de l’idée. Bien sûr tout cela est l’arrière-plan non-dit de nos discussions. Mon livre L’Ère du peuple développe cette doctrine : fédérer le peuple, former un front du peuple. J’en retrouve les mots par-ci par-là, chez l’un chez l’autre. Faute d’avoir tranché en pratique, l’espace politique s’est déformé sans nous. Le rassemblement de la gauche, cette mascarade, s’opère toujours autour du PS. Mais la fédération du peuple ? Evidemment c’est le Front national qui a pris la main à partir de secteurs populaires de la droite.
Pour autant, la partie n’est pas jouée. La masse immense des abstentionnistes va se redéployer dans le vote de la présidentielle où les taux de participation sont plus élevés. Cette masse se déterminera par rapport au paysage qu’elle pourra observer. C’est-à-dire par rapport à ce qui existe déjà. Et par rapport aux opportunités qu’elle pourra y saisir. Les apparences et « la com » ne jouent pas le rôle essentiel dans ces moments-là. Ou seulement par effet de « simple exposition » comme disent les publicitaires, c’est-à-dire le rabâchage médiatique. On doit s’habituer à l’idée que les médias continueront jusqu’au bout et en totale irresponsabilité civique à faire de Le Pen le vote de rejet du système et on peut compter sur les Pierre Gattaz pour y précipiter aussi les ouvriers. Sans oublier le prochain attentat et les digues arrachées avec soin par Hollande et Valls. La montée du FN, le niveau de l’abstention, la déchéance de la gauche officielle sont les condiments spécifiques de la décomposition de la société française. C’est dans ce contexte qu’il faut penser notre action et non dans la nostalgie ou l’imitation.
Je serais très étonné que dans le contexte actuel elle se détermine alors d’après la qualité et la position des virgules dans des textes savants qui affichent tous les marqueurs et symboles qui permettent ensuite de se faire classer à « l’extrême gauche » par nos adversaires narquois et ravis de l’aubaine que nous leur offrons. Et de même, je ne crois pas qu’une campagne où que ce soit puisse échapper à la personnalisation, comme l’a très bien montré celle de Pablo Iglesias, après celle d’Alexis Tsipras. La nostalgie des vieux partis aux leaders qui apparaissent ou disparaissent sans qu’on sache pourquoi ne m’a jamais paru être attractive. Les gens veulent légitimement savoir à qui ils ont à faire. Tout cela sont les faux « débats » qui nous encombrent pour rien car ils n’ont aucune réponse totalement satisfaisante et restent totalement opaques vus du dehors de nos rangs.
Pour ma part, je crois à l’action comme principe fédérateur. C’est dans l’action qu’un collectif peut se donner à voir d’une façon convaincante. Car dans ce cas, chacun est visible dans son utilité au combat et non dans sa « sensibilité » qui ne peut exister qu’en opposition à celle des autres. L’action montre la cohérence et la solidarité des personnes et du groupe qui l’entreprend et la propose aux autres. Et elle invite tout un chacun à agir de même plutôt qu’à « se positionner ». L’action permet à la modernité réelle de s’affirmer. Car notre temps est celui d’une diversité personnelle culturelle et politique très avancée. On perd son temps à rechercher une identité commune qui sera toujours vécue par chacun comme une mutilation plus ou moins douloureuse. Cette obsession de l’accord complet propose une vision archaïque de comportements politiques fusionnels. Elle vient d’un passé où la gauche s’est confondue avec l’idée d’un socialisme « scientifique » conçu non comme une démarche s’appuyant sur la recherche des faits objectifs mais comme une communion des esprits dans « la vérité ». Pour moi la seule homogénéité souhaitable et exigible raisonnablement c’est celle qu’appelle l’action pour être menée à bien et pour cela seulement. Voilà pour l’instant ce que je crois utile de dire sur ce bilan des élections espagnoles. La suite de l’analyse et des actes que j’en déduis viendront à la rentrée.
139 commentaires
Nicolas
Pendant qu’on focalise sur cette déchéance de nationalité on en oubli l’état d’urgence permanent instauré sans garde fou dans cette constitution. Et ce n’est pas les médias qui assureront le débat, le peuple n’a plus droit à la parole, on lui donne du sondage pour faire valoir la légitimité des décisions du monarque. La France est tombée bien bas, on instaure les instruments de la répression au cas où le peuple se réveillerait et qu’il veuille reprendre le pouvoir. Sous couvert de guerre contre 30.000 terroristes tout est permis, même museler des contestataires écologistes, incroyable. Le programme pour 2017 risque bien d’être la fin de l’état d’urgence. En attendant bonnes fêtes de fin d’années à tous.
amongour
« La France est tombée bien bas« , « notre démocratie est en pleine déliquescence« , « la 5e République est en cours de décomposition« , etc.
La cause semble être entendue ici et ailleurs. Pourtant, « L’ére du peuple » tarde à s’ouvrir car, nous sommes d’accord là-dessus, il faudra bien plus que des mots et des formules incantatoires pour qu’advienne un autre avenir.
Armand
Le régime minable, corrompus et incompétents de Hollande-Valls. Rien ne peut les décrire suffisamment son ignominie, son arrogance et son cynisme. Néanmoins, pour une fois, j’exprime mon désaccord avec toi Jean-Luc, au sujet de la déchéance de la nationalité (qui existe déjà dans Article 25-1 du Code civil ). Tout d’abord, il ne s’agit pas de la déchéance de la nationalité des bi-nationnaux mais des bi-nationnaux qui ont commis des actes terroristes. Je ne vois pas le problème. Réponds alors mon cher Jean-Luc à cette question légitime que pose l’excellent journal progressiste et de vrais gauche qui est « Respublica ». Mais pourquoi donc tous ces gens hurlant à l’infamie tiennent-ils absolument à ce que quelques massacreurs djihadistes binationaux puissent demeurer français, quoiqu’ils aient fait à la France et aux Français ?
L’inégalité entre les Français que tu dis une telle loi ? Car tu vois JL, moi je ne pense pas qu’un citoyen honnête qui travaille pour le bien de la société et pour l’humanité soit égal à un assassin sanguinaire de Daesh et al-Quaïda ? Une telle inégalité n’est pas anti républicain mais un une telle égalité est un insulte à la république ! Je t’invite de lire l’article bien documenté et enrichissant de la « Respublica » à ce sujet.
Julien69
Bonjour. Lecteur ponctuel de ce blog et électeur du Front de gauche, je ne poste jamais aucun message mais là je me permets de donner mon avis sur la révision de la constitution à propos de la déchéance de nationalité. En effet dans un premier temps je me moque que quelqu’un qui commet des actes de terrorisme perde la nationalité française et tous les droits qui vont avec, mais en y réfléchissant un peu plus, en quoi le perte de la nationalité et l’expulsion du territoire d’un terroriste nous protégera-t-il d’un massacre ?
Et surtout, imaginons que demain ou après demain Marine Le Pen ou Marion Maréchal Le Pen accède au pouvoir. La modification de la constitution étant déjà faite, elle pourrait ajouter en plus de la perte de nationalité pour acte de terrorisme, le perte de nationalité si on ne pense pas comme elle, si on est pas de la bonne couleur de peau, si on a un gros nez où que sais je encore. Là est à mon sens le danger.
Maignial
Oui, inégalité entre Français. Parfaitement ! Cette loi laisse penser qu’un Français uninational ayant commis des actes terroristes, serait supérieur à un binational ayant commis les mêmes actes. On est donc bien en train de créer une catégorie « vrai Français ».
Je vous signale que certains responsables au PG (comme Alexis Corbière) se sont par contre déclarés favorables à la mise en place d’une indignité nationale, permettant de retirer leurs droits civiques aux criminels.
amongour
Pourquoi uniquement des criminels binationaux devraient-ils perdre la nationalité française ? J’aimerais qu’on m’explique. Cela dit, quelle conséquence réelle cette déchéance entraînerait-elle pour les intéressés ? S’il s’agit d’une mesure symbolique ( dixit Manuel Valls) pourquoi l’inscrire dans la Constitution républicaine ? Une fois de plus, voici un projet douteux dans ses tenants et ses aboutissants, politicien, que nous sortent de leur chapeau les « socialistes de gouvernement » en difficulté. Un nouvel écran de fumée pour nous faire oublier tout le reste qui est l’essentiel, leur trahison.
tchoo
Tout simplement parce que cet « outil », par ailleurs complètement inefficace, pourra devenir un instrument d’oppression ignominieux. Nous ne sommes à l’abri d’une dictature dure, puisque nous avons déjà la molle
Richard
Je suis tout à fait en phase avec ton argumentaire, @Armand. On fait tout un fromage avec cette mesure hautement symbolique, laquelle a au moins le mérite, comme le souligne J-P. Chevènement, « de faire prendre au sérieux la question de la nationalité française ». On crée par cette vaine polémique la division au sein du peuple et, pendant ce temps, les relais jihadistes se marrent de voir s’affaiblir toujours plus, dans ses sempiternelles querelles gauloises notre démocratie bavarde, avec de molles gens en guise de tribuns appelant à la résistance !
Il ne s’agit que de binationaux condamnés par un tribunal indépendant, pour faits avérés de haute-trahison sanguinaire contre leur propre patrie et le peuple fraternel qui la compose. On se moque donc, en conséquence, comme d’une guigne de leur triste sort en terme de nationalité déchue, après qu’ils aient dû purger une lourde peine, dans le « meilleur » des cas. Qu’ils aillent au diable ces assassins ignominieux, et que le (toujours bien désuni mais supposé) Front de gauche soit aussi un front uni contre l’immonde racaille religieusement fanatisée. Et ce n’est pas être contaminé par « l’extrême-droite » que de l’affirmer haut et clair.
antonio g
Un exemple peut illustrer le problème. Deux individus commettent un attentat. L’un est français « mononational », l’autre est français binational. Faits prisonniers, ils sont tous deux condamnés à la même peine ayant commis le même crime.
Sauf pour le binational qui en plus est condamné à la déchéance nationale. Même crime, deux peines différentes. A noter que certains binationaux français ne peuvent pas renoncer à leur autre nationalité comme ceux de nationalité marocaine compte-tenu des lois marocaines.
Ceci dit, la bataille est globale, il faut surtout s’opposer à l’insertion de ces dispositions (état d’urgence et déchéance de nationalité) dans la Constitution, ce qui reviendrait à instituer deux catégories de Français.
Struthio
J’avoue ne pas comprendre le débat qui agite le pays à propos de la déchéance de nationalité, et encore moins sur ce blog.
Jean-Luc Mélenchon nous donne tous les éléments de compréhension, avec clarté et sous l’éclairage de ce que je croyais être notre conception commune de la citoyenneté républicaine.
Tout d’abord, s’interroger sur l’efficacité de cette mesure. Quel terroriste reculera devant le risque de perdre sa nationalité française s’il est binational ? Ils sont prêts à mourir pour ce qu’on leur à vendu comme une cause à défendre, alors perdre une nationalité… quelle punition ! Quant aux victimes, et parents de victimes, quel réconfort retireront-ils du fait que l’on retire l’AOC au dégénéré qui a ôté la vie à leurs proches ? Un symbole nous dit-on !? Les symboles ne gagnent pas les guerres. Ils décorent les victimes, tout au plus.
Cette mesure ne sert à rien et ne fait pas avancer d’un millimètre la lutte contre le terrorisme.
En revanche, Jean-Luc Mélenchon l’a montré, elle crée de fait une distinction entre les Français nés en France selon que leurs parents l’étaient ou pas. Et ceci sans préjuger du fait qu’ils sont des terroristes. Terroriste ou pas, on crée deux sortes de citoyenneté : l’irrévocable, et la révocable. C’est donc contraire à nos valeurs, et notamment au droit du sol.
Ce projet est inutile et contraire à l’esprit de notre République (quel que soit sont numéro !). Il doit donc être retiré. Il n’y a même pas à en débattre.
martin
Qu’attend le Front de gauche pour lancer une grande pétition exigeant le retrait de cette mesure ?
Fulgence
Il n’attend pas, il est « dispersé façon puzzle ».
turmel jm
Il y a un tel décalage en ce moment entre ce qui agite à juste raison le monde médiatique et les partis politiques de gauche quant à cette volonté de vouloir déchoir de leur nationalité certains individus avec ce que pensent la majorité du peuple que je n’arrive vraiment pas à me passionner sur la question. Le droit du sol serait remis en cause. Ok c’est inacceptable, mais cela concernerait qui ? En priorité des personnages qui n’ont que faire d’être Français, qui se foutent de leur propre vie et celle des autres du reste. C’est une opération totalement politicienne voulu parle duo infernal Hollande et Valls qui bafouent les principes de la République. Dénonçons les mais ne soyons pas trop devant ce que ressentent les gens.
Moi ce qui me chagrine davantage c’est que le FdG est presque mort et qu’il n’existe plus cet espoir de 2012, que le peuple est capable de céder à n’importe quel piège tellement la conscience collective de classe est absente, le PS quoi qu’on en dise s’est bien maintenu électoralement malgré toutes les attaques droitière qu’il a mis en place. Et ce n’est pas terminé, je vois arrivé de notre côté la course mortifère à la présidentielle. C’est tout ceci qui me fout en l’air.
cogilles
Pour ceux qui désirent signer la pétition contre la reforme constitutionnelle le lien est sur l’Huma.
Miguel
Même aux lecteurs de l’Huma, la pétition est passée inaperçue. Sa promotion devrait être faite chaque jour de manière très visuelle. Les organisations locales du Front de gauche doivent la relayer sur le terrain afin de la populariser car malheureusement trop de lecteurs de l’Humanité. Si aujourd’hui, le Front de gauche se trouve dans un triste état, ces deux atteintes à la grandeur de la république peuvent fédérer un mouvement très large populaire pour reconstruire cette gauche que nous appelons de nos vœux.
OXY
Comment expliquer que d’après un sondage BFMTV, 86% des Français sondés sont d’accord avec le projet de déchéance de la nationalité ? Sont-ils encore sous le coup de l’émotion due aux attentats ? la gangrène des idées de l’extrême droite continue à faire mal dans les esprits. Et dénoncer ce projet contraire aux valeurs de la République ne va pas être facile. Je vous souhaite bon courage et merci de vos analyses très intéressantes sur bien des sujets. En espérant que le Front de Gauche de 2012 va retrouver un second souffle.
Francis
Sans doute parce que c’est difficile de faire le rapprochement entre le droit du sol et la déchéance pour ceux qui massacrent sans remords des innocents non armés. Le crime est tellement ignoble que le « bon sens populaire » cherche la solution qui lui permettra de se rassurer. Un autre disait « La France tu l’aime ou tu la quitte ». Petit à petit le poison idéologique fait son œuvre sans que les tenants et les aboutissants soient perceptibles.
Sylvain COSTET
Tout simplement parce que personne n’explique les enjeux aux citoyens ni ne leur donne d’information autre que fragmentaire et superficielle. Combien n’ont que la télé pour comprendre et sont donc dans l’incapacité de porter un jugement éclairé ? Le sondage donne la réponse : la plupart.
Henry J
Certains déplorent ici que les gens ne les écoutent pas (voir les résultats désastreux des dernières élections régionales) et que, malgré tout ce qui se dit sur les blogs et les réseaux sociaux, 86% de Français sondés approuveraient le projet de déchéance de la nationalité et même l’État d’urgence. Pourquoi ? La réponse est dans « Manufacturing Consent The Political Economy of the Mass Media » (1988). Tout système économique, social et politique doit sa durée à la « fabrication du consentement » telle que Noam Chomsky et Edward Herman l’ont analysée dans cet ouvrage.
Pour se garantir de toute lutte des dominés contre les dominants ou de tout projet révolutionnaire, des moyens colossaux sont consacrés à « gérer l’opinion » à coups de campagnes de propagande à répétition, à mener partout et continûment une guerre sociale et idéologique permanente aux organisations syndicales et politiques qui proposent un autre horizon d’attente que celui du capitalisme mondialisé ou que celui des gondoles du supermarché du coin.
Philippe
M. Mélenchon, je ne fais pas en général partie de vos soutiens. Jusqu’au 23 décembre, je pouvais encore envisager de voter Hollande. Mais là c’est fini. Cette mesure infâme est le pas de trop dans la direction du FN et je ne voterai pas Hollande en 2017. Il faut tenir bon, pétitionner, convaincre les parlementaires, à gauche et à droite (il y en a, comme par exemple Hervé Mariton) qui rejettent cette mesure de s’y opposer et vaincre.
Renault
C’est fou ça, la France est attaquée, des Français sont massacrés et que font-ils ? C’est le peuple qu’on met en cage !
Michelle
Les infos sont donnés à la télé et les médias dominants formatent les esprits un peu plus chaque jour. De plus, si BFMTV avait fait un sondage sur la peine de mort, on aurait eu à l’époque une grande majorité de citoyens qui y était favorable. Je n’ose pas penser ce qu’il en serait maintenant.
Nos représentants vont voter et cette fois ci, rien n’est joué comme chacun sait. Faisons donc circuler la pétition.
catherine dumas
Bonne année monsieur Mélenchon,
j’espère que pendant cette semaine de recule vous prendrez la bonne décision.
Nous ici, irons vous soutenir dès votre passage, avec je l’espère madame Buffet encore à vos cotés.
Plein de bonnes choses.
Adrien
Bonne année M. Mélenchon, à tout votre entourage familiale et politique, mais aussi à tous ceux qui se reconnaissent en nôtre idéal Ecosocial et souhaitons que 2016 soit l’année de « L’Humain d’abord » pour qu’enfin l’offre du temps long soit de circonstance.
MOON
Je vous souhaite une bonne année 2016 et vous remercie pour votre combat .
Denis F
Je présente à toutes et à tous mes condoléances pour la perte de l’année 2015 qui fût par bien des aspects horrible. Cette nouvelle année 2016, je vous la souhaite un peu plus moche encore que celle défunte, ceci de manière à ce que votre garde ne baisse pas, et que de nouvelles prises de conscience se fassent, nous somme maintenant dedans et ne sommes pas prêt d’en sortir, à tous courage et détermination et espérons qu’enfin « qu’ils s’en aillent tous » .
Derf
Suite au paragraphe « A propos d’Espagne » et de la comparaison entre Podemos et Izquierda Unida, il manque un élément important dans cette analyse, le score de la liste « En Comú Podem » en Catalogne. Cette liste rassemblait la branche catalane de Podemos et la branche catalane de et Izquierda Unida. Résultat, avec 24,7% des voix elle arrive en tête en Catalogne devant le PP, le PSOE, suivi de la gauche indépendantiste ERC avec 16%. Cela montre une fois de plus que de l’union dépend la victoire et si cette union avait eu lieu au niveau national (union rejeté par Pablo Iglesias malheureusement), un gouvernement aurait pu s’articuler autour de Podemos.
[…] Un mouvement populaire tel que les indignés en Espagne ne se décrète pas (même si on le souhaite), c’est le peuple qui le construit. En France, Il faut donc s’appuyer sur ce qui existe, les formations et leurs militants, seule l’union de l’autre gauche, la vraie gauche permettra la victoire. Alors à partir cette base, peut-être quelque chose de nouveau se construira.
RV
Les analyses que nous livre Jean-Luc Mélenchon sont à lire au regard de sa stratégie du moment. L’accepter, le reconnaitre n’est pas l’accabler. Le pari actuel est le mouvement citoyen après avoir été celui des partis de gauche. A situation nouvelle, stratégie adaptée ! Le non dit que vous relevez en fait à mon sens partie.
Marie31
Mes meilleurs vœux à toi, jean-Luc, et à tous les humanistes qui souhaitent (et œuvrent pour) changer ce monde. Je dépose ici ma petite lumière, comme tant d’autres, à l’image du colibri qui fait « sa part » pour éclairer l’humanité, participer à sa prise de conscience. Bonne « méditation transannuelle » !
Glières
Bonne année à tous et d’abord à toi Jean-Luc,
Que 2016 soit l’année tremplin de ton élection en 2017 !
Pour devenir le dernier président de la 5ème république et le premier président de la 6éme, je te souhaite de battre campagne en 2016 sur ce qui rassemble une majorité de Français, un changement de régime constitutionnel qui sous couvert de l’Europe de Bruxelles nous étouffe. Un changement sans lequel aucun progrès humain, économique, social et culturel ne sera possible tant que ces deux verrous imposés par une aristocratie financière et despotique n’auront pas sauté.
Je te souhaite de traiter tout sujet, toute question, tout commentaire sous cet éclairage et de revenir systématiquement à cette conclusion, changer de constitution et changer d’Europe. Je te souhaite d’asséner cette stratégie de conquête, jour après jour, mois après mois, jusqu’à faire éclater ce système délétère. Il ne sert à rien de faire rêver sur des programmes politiques progressistes que l’on sait irréalisables dans ce régime monarchique. Nous avons besoin d’un candidat rassembleur, qui fonce sans se soucier des partis et de leurs apparatchiks, qui s’adresse au peuple, qui y puise son énergie et ses subsides. Un candidat qui prenne ses adversaires à leur propre piège et qui réponde au chantage « LR, le PS ou le Front national » par « Une 6ème république ou le retour à l’Ancien régime », « La liberté recouvrée ou l’asservissement garanti », « L’Europe des peuples ou L’Europe de la finance »…
jpp2coutras
Bonne année éclairante et nécessairement conquérante !
Force et détermination, succès et joie de vivre pour cet an nouveau qui n’effacera pas l’horrible 2015. Merci Jean-Luc Mélenchon pour votre énergie positive porteuse d’espoir, de vision d’avenir, envers et contre tout (ménagez vous quand même, vous êtes précieux à notre intelligence, celle du coeur surtout).
Qu’il soit celui du renouveau impulsé par la force du peuple agrégée autour de la 6ème république, celle de l’Humain d’abord. Avec vous, Jean-Luc Mélenchon, pour phare et nous comme autant de fanals placés autour, mais très au-dessus des partis-boutiques, c’est notre voeu. La force est avec nous, nous pouvons rallumer la lumière, vous avez raison ! Qu’on en soit certain !