On n’arrive pas à y croire. Deux ans de prison dont neuf mois fermes ! Neuf mois derrière les barreaux pour huit anciens salariés de Goodyear dont cinq élus syndicaux CGT. Ils ont été condamnés comme des criminels ! Mais on connait leur crime ! Avoir défendu leur emploi et ceux des 1143 salariés de l’usine ! Jamais, dans l’histoire récente, des syndicalistes et des salariés n’avaient été condamnés à de la prison ferme pour faits de lutte.
Cette décision est, bien sûr, légale. Mais elle n’est pas légitime parce qu’elle consiste à prononcer une amnistie du patron voyou de Goodyear qui a fermé l’usine après sept ans de lutte. Pourtant, sa décision a provoqué suicides, divorces, et maladie par dizaines parmi les licenciés. Et ce patron a été condamné pour avoir entravé l’action des salariés en vue de la constitution d’une coopérative ! Rien de tout cela ne correspond à l’idée que se font les gens honnêtes du mot justice. C’est une décision politique.
Les salariés ne sont coupables de rien. Ils ont agi en état de légitime défense sociale. La justice leur reproche d’avoir retenu deux cadres dirigeants de l’entreprise Goodyear en janvier 2014 dans le cadre de la lutte pour empêcher la fermeture de l’usine. Les salariés avaient gardé le directeur des ressources humaines et le directeur de la production de l’usine pendant 30 heures pour obtenir des réponses de leur patron qui se terrait sans répondre a personne. Cette action était une manière de faire monter la pression en évitant toute violence. Pendant leur retenue, les cadres avaient leur téléphone portable, à boire et à manger. Aucune violence n’a été pratiquée contre eux. Ces faits prenaient place au bout de 7 ans de lutte pour empêcher la fermeture de l’usine et résister au chantage patronal à l’emploi. Pendant sept ans, ces hommes et ces femmes ont résisté et lutté pied à pied. C’est cela qu’ils payent. Et cela alors même qu’il y avait eu un accord de fin de crise. Mais si l’entreprise avait renoncé a porter plainte et les cadres de même, le MEDEF voulait sa vengeance. Ses désirs sont des ordres depuis 2012 avec François Hollande. C’est donc le gouvernement qui a pris la responsabilité de la sale besogne.
Mme Taubira porte la responsabilité personnelle de cette décision. Pourquoi ? Parce que sans le procureur placé sous son autorité, il n’y aurait même pas eu de procès ! En effet, c’est le procureur, et lui seul, qui a poursuivi les salariés. L’entreprise et les deux cadres ont retiré leur plainte quelques jours après les avoir déposée, dans le cadre d’un accord de fin de conflit avec les syndicats. Il n’y avait donc aucun plaignant au procès, à part le procureur de Mme Taubira. Tout se tient ! Souvenons-nous que l’opposition de François Hollande, Manuel Valls et Christiane Taubira à notre proposition de loi d’amnistie sociale a donné aux procureurs et aux juges un signal de dureté dans les affaires liées à des conflits sociaux. Le gouvernement se cache derrière l’absence de consignes individuelles données aux procureurs dans les affaires de justice. Mais a-t-il donné des consignes générales de sévérité contre les salariés en lutte ? Oui, bien sûr. Quand le Premier ministre traite en direct télévisé les employés d’Air France de voyous et quand il demande avant toute enquête judiciaire des sanctions lourdes contre les salariés incriminés : il donne la ligne ! Sinon, pourquoi le procureur a-t-il continué les poursuites après le retrait des plaintes ? Pourquoi a-t-il réclamé la terrible peine de 24 mois de prison dont 12 fermes ? Au nom de qui agit-il ainsi ? Et au nom de qui le tribunal a-t-il pris une telle décision ? Certainement pas du fait d’une inspiration soudaine. Rappelons-nous que c’est le MEDEF et lui seul qui demanda que les poursuites aient lieu quand bien même la société avait retiré ses plaintes !
François Hollande est responsable. La réaction des salariés à l’époque se comprend d’abord comme une colère face à un actionnaire hargneux mais aussi face aux reniements du président de la République. Car François Hollande est allé à Amiens dans cette usine Goodyear, se faire applaudir par les salariés. C’était en octobre 2011, deux jours avant le deuxième tour de la primaire PS. Là-bas, il avait moqué Sarkozy qui « faisaient des promesses sans les tenir ». Il avait affirmé que « l’Etat peut fixer des règles » contre les licenciements boursiers. Il avait promis que les salariés pourraient saisir un tribunal en cas de licenciements ou de fermeture d’un site rentable et obliger l’employeur à chercher un repreneur. Et, il n’a rien fait de tout cela. En janvier 2014, au moment des faits, la loi dite « Florange » sur la reprise des sites industriels rentables n’avait même pas encore été adoptée. Mais elle avait déjà été vidée de sa substance. Elle allait limiter les obligations de l’employeur à chercher un repreneur sans obligation de céder le site et en devant seulement payer une amende pour pouvoir licencier. Hollande s’est joué de la détresse de ses salariés comme Sarkozy de ceux de Gandrange.
Les salariés ont été abandonnés par le gouvernement. Ils étaient condamnés au chômage et ils essayaient seulement de sauver des indemnités leur permettant de survivre un peu plus longtemps. Ils ont été humiliés et harcelés par la direction de Goodyear, une multinationale aux reins très solides. Ils luttaient depuis 7 ans contre la fermeture de leur usine. De l’autre côté de la rue, dans l’usine d’une autre enseigne (Dunlop) du même groupe, sous le coup du chantage à la fermeture, les salariés s’étaient résignés à travailler plus sans être payés plus. Les salariés de Goodyear avait refusé ce chantage. L’actionnaire voulait leur faire payer cette résistance. A coup de grèves et de procédures judiciaires, les salariés de Goodyear avaient réussi à empêcher la fermeture plusieurs fois jusqu’à ce que le patron finisse par voir son plan de fermeture validé par la justice. Et pour jeter de l’huile sur le feu, le seul repreneur envisagé par Goodyear et l’Etat était le groupe Titan, dirigé par un patron esclavagiste Maurice Taylor. Il avait traité la Franc de pays « communiste » et insulté les salariés français. Il les avait accusés : « touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures », et menacés : « Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, et payer moins d’un euro l’heure de salaire ». C’est dans ce contexte que sont intervenus les faits reprochés aujourd’hui. Celui de multiples provocations patronales pendant de longues années, d’injures et de menaces contre les salariés.
Il y a eu 14 suicides parmi les salariés licenciés en moins de deux ans ! Les coupables courent toujours ! Sur 1 143 salariés licenciés combien sont encore au chômage ? Combien de divorces ? Combien de vies et de familles détruites ? Qui payera pour cela ? Quand sera fait le procès de la violence patronale et de la violence du chômage ? La justice est une fois de plus coupable de deux poids deux mesures. Le parquet a classé sans suite toutes les plaintes de la CGT contre Goodyear pour harcèlement moral, non-respect du droit du travail… En juin dernier, une fois l’usine fermée, les salariés ont obtenu la condamnation de Goodyear. L’entreprise a été condamnée à suspendre le démantèlement de l’usine car cela empêchait le projet des salariés de reprise d’une activité en coopérative. Mais les actionnaires voyous ont été condamnés à trois fois rien. Seulement à verser 50 euros à chacun des 90 anciens salariés plaignants soit à peine 4 500 euros ! Une peine symbolique. Pourquoi le tribunal a-t-il été si dur avec les nôtres et si doux avec les autres ?
Ce n’est pas la première fois. Les patrons voyous ne sont pas condamnés à de la prison ferme. Ainsi M. Denis Gauthier-Sauvagnac, responsable du MEDEF, coupable d’avoir détourné 19 millions d’euros en liquide d’une caisse noire patronale a été condamné seulement à de la prison avec sursis ! Quant aux patrons de l’usine Continental, à 80km d’Amiens, ils ont été condamnés pour licenciement illégaux à dédommager les salariés. Mais après que l’usine a fermé et sans être jamais menacé de prison.
La criminalisation de l’action syndicale a un but politique clair : faire taire les salariés qui se battent et refusent de se laisser conduire gentiment à l’abattoir social qu’est le chômage. Les salariés ont immédiatement fait appel. Il y aura donc un nouveau procès. Je forme le vœu qu’il soit l’occasion d’une démonstration de force de solidarité avec les salariés. En effet face à cette injustice, nous devons agir. Pas un salarié ne doit être emprisonné pour faits de lutte sociale. Les salariés ayant fait appel, l’application des peines est suspendue. Il y aura un nouveau procès. La CGT a annoncé sa volonté de tenir un rassemblement de solidarité le jour de l’audience. La date n’est pas encore connue. Mais la mobilisation devra être au rendez-vous. Ce procès doit être, comme l’épisode de la chemise arrachée d’Air France, un moment de réveil de la conscience sociale dans notre pays. Nous devons faire une démonstration de solidarité et de combattivité. On peut signer la pétition de soutien qui demande l’arrêt des poursuites et interpelle François Hollande.
DE LA MISE EN SPECTACLE DE LA MORTLa scène médiatique choisit ses morts. Elle met en scène les uns au point de…
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur jeudi 14 janvier 2016
Je n’avais pas prévu de m’exprimer sur le sujet des primaires à gauche lancées par Cohn-Bendit et Libération car je ne veux m’opposer à rien, même si je ne m’y associe pas pour des raisons qui sont très anciennement formulées (mon livre de 2007, En quête de gauche, et L’Autre gauche, de 2009). Mais comme j’étais présent aux vœux du PCF présentés par Pierre Laurent, il a bien fallu que je réponde aux journalistes présents. Je préfère alors confier à cette page mon appréciation résumée pour qu’une version directe et authentique de mes propos soit accessible à ceux qu’elle peut intéresser.
1) C’est un bon sujet de conversation que ces primaires, moins déprimant que le commentaire de la lettre du MEDEF, le plantage du couple Hollande-Johnny place de la République ou les dernières folies des abrutis « djihadistes » qui font la campagne permanente de madame Le Pen par l’image caricaturale qu’ils donnent des musulmans. Merci donc aux rédacteurs de cet appel.
2) Le texte de la pétition est une condamnation cinglante de la politique de François Hollande par des gens qui ont tous été membres de sa majorité gouvernementale. Je me réjouis de voir mes diagnostics repris. Et je m’amuse de les voir promotionnés par un journal comme Libération qui prétendait naguère que c’était là des excès d’agressivité quand on les entendait de ma bouche…
3) Compte tenu du contenu de ce texte, demander à Hollande d’y participer c’est lui demander de démissionner. Je salue l’habileté du procédé plus efficace que bien de mes critiques et interpellations, j’en conviens.
4) Après ce bilan positif, il me reste à dire que je ne vois pas comment la chose peut s’organiser. Car participer à une primaire, c’est accepter de se soumettre au résultat du vote. Il faut noter deux choses à partir de là. D’abord sachons que le porte-parole d’EELV, Julien Bayou, a déjà dit que dans l’hypothèse où quelqu’un qui « poserait problème sur l’Europe l’emportait » cela « poserait problème d’accepter le résultat ». La dépêche rapporte que cette déclaration est une allusion à peine voilée à moi. Je ne lui en veux pas. Julien Bayou est un actif partisan de la candidature de Cécile Duflot et c’est bien son droit. Mais on voit que si avant même que quelques discussions aient commencé on en est déjà à disqualifier sur un mode personnel un protagoniste potentiel, on devine ce que ce sera ensuite : une foire d’empoigne. Quant à moi, je dis que si Hollande ou Valls ou Cohn Bendit ou qui sais-je encore de cette mouvance emportait ce vote, comment pourrais-je le soutenir ensuite après avoir échangé avec eux autant de critiques sur le fond ? Donc je préfère dire que je ne participerai pas à une compétition dont je ne suis pas prêt à me soumettre au résultat. J’estime que c’est une attitude honnête et respectueuse du point de vue des autres.
5) J’ajoute que les primaires comportent bien des défauts que je ne récapitule pas pour l’instant ici. Sinon pour un d’entre eux et non le moindre. L’électeur d’une primaire ne vote pas essentiellement pour les idées de tel ou tel mais surtout d’après l’évaluation qu’il fait des chances de celui-ci de l’emporter. Autrement dit, chacun se range derrière ce que les journaux et les sondeurs lui disent être l’opinion moyenne et dominante. C’est la fin de la politique comme art de proposer une idée nouvelle ou choquante, la fin de l’espoir de construire une opinion progressiste.
6) Évidemment, comme le dit Pierre Laurent, qui déclare aussi accueillir « très positivement cette initiative », ma porte n’est pas fermée, je suis prêt à parler de tout sans a priori et ainsi de suite. Bref, je suis disponible pour la fraternité
7) Le plus difficile n’est pas de trouver un candidat à la présidentielle. Mais de s’accorder sur les 570 candidats aux législatives dont la désignation devrait encore passer en toute logique par des primaires locales. Sachant que leurs résultats sont la base sur laquelle se calcule la dotation d’État à chaque parti, on devine que la question devient moins simple qu’il y paraît. En effet le résultat de la présidentielle elle ne donne aucun droit à financement ensuite…
8) Quant au programme, je crois juste de rappeler que nous ne partons pas de rien. En 2012, j’ai eu l’honneur de recueillir quatre millions de voix avec un programme, L’Humain d’abord, dont nous avons vendu 500 000 exemplaires. Je ne cache pas mon agacement à voir tout le travail accompli rayé d’un trait de plume pour faire comme si le monde commençait, comme si nous n’avions rien fait. Pierre Laurent à raison de dire qu’on peut mieux faire qu’en 2012. Mais encore faut-il faire autant. Et pour cela, il n’est pas inutile de se demander pourquoi nous sommes parvenus en 2012 à faire le premier score à deux chiffres en dehors du PS depuis trente ans.
9) Chaque parti étant pris dans son calendrier de congrès, toute cette mécanique renvoie à la fin juin leur décision et la primaire imaginée au mois de novembre 2016. D’ici-là, on peut imaginer de faire autre chose aussi compte tenu de l’état de délabrement de la conscience collective du pays. C’est ce que je compte faire.
Cette publication a été effectuée sur ma page Facebook :
LES PRIMAIRES À GAUCHE ?Je n’avais pas prévu de m’exprimer sur le sujet des primaires à gauche lancées par Cohn-Bendit…
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur lundi 11 janvier 2016
Au cours de l’année écoulée, nous avons été témoins bien des fois de la puissance des « effets d’annonces » pour amortir le choc de la réalité jusqu’au point souvent de l’effacer du tableau. On pourrait croire que ce ne saurait être le cas à propos des questions de l’économie, domaine où règnerait la froide objectivité des chiffres et des « lois naturelles ». Balivernes. C’est même parfois le contraire. C’est là que souvent la communication est le plus efficacement une action. Naturellement, ceux qui vous administrent l’hallucinogène ne viennent jamais ensuite faire le dégrisement. Pire. Sans vergogne, ils administrent de nouvelles doses d’illusions euphorisantes ou de paniques aveuglées.
Pour qui veut penser sur ces sujets, il faut donc toujours commencer par extraire les faits de la gangue des annonces qui les ont fait disparaître des radars. Pourquoi a-t-on entendu annoncer « la reprise » tant de fois alors qu’il n’en était rien ? Où sont passés les reculs mensuels du chômage ? Qu’est devenu le « plan de relance de l’économie européenne » d’un montant prétendu de 120 milliards d’Euros, destiné « prioritairement à la jeunesse », que François Hollande prétendait avoir obtenu dès son élection et sa première visite à Merkel ? Qui peut dire ce qu’est devenu le plan de relance européen, pour un montant double, annoncé par Jean-Claude Junker, nouveau président de la Commission ? Qui se souvient de la décision à son de trompe du banquier central européen injectant dans l’économie mille milliards entre décembre 2011 et février 2012. Et puisque son successeur a décrété avec un mégaphone géant un plan de rachat mensuel de titres de dettes des États possédés par les banques à hauteur de 80 milliards par mois, où ces montagnes d’argent sont-elles passées ? Pourquoi n’en lit-on et n’en discute-t-on aucun bilan nulle part ? Pourquoi tout cela n’a-t-il produit aucun redémarrage de l’activité où que ce soit ? Quel sont ces mystères ?
Le capitalisme financier de notre temps s’est posé comme une nouvelle peau sur tout le système de la production et de l’échange. Là où régnaient hier l’ingénieur et l’entrepreneur, règnent désormais le directeur financier et le directeur commercial comme les deux bouts de l’aiguille dans la boussole. A présent, l’argent tourne en rond dans la sphère financière sans jamais revenir sur le sol de l’activité réelle. Une belle grosse bulle d’argent, diffusée dans des montages de plus en plus périlleux pour continuer à cracher du rendement. Elle est aussi nourrie par l’énormité des excédents financiers européens. Ceux-là se heurtent comme de juste à l’anémie de la consommation et de l’investissement que les politiques d’austérités budgétaires provoquent. Puisqu’on dédaigne la demande d’équipements publics et qu’on préfère laisser les infrastructures de toutes sortes se dégrader plutôt que de les remettre à niveau, puisqu’aucun plan de transition énergétique n’est mis en œuvre, par exemple, où investir ? Et comme c’est la guerre du dumping social et fiscal entre les 28 pays de l’Union, et puisque tous sont orientés vers l’export en vue de faire des excédents, où investir le flot grossissant de liquidités disponibles ?
Il se jette donc dans la sphère financière aussi mécaniquement que le fleuve à la mer. Mais dans cette sphère, il reste encore brûlant dans les mains de ceux qui le manient. Leurs cocktails financiers sont de plus en plus instables et bien explosifs. Alors se produit le plus drôle. Ceux qui tiennent la taverne des ivresses se gardent de l’eau pour la soif. Ainsi, bien des banques et des établissements financiers refusent de revendre au banquier central les titres de dette des États qu’elles possèdent et qui sont censés être du papier chiffon si l’on en croit les agences de notation. Pourquoi ? Parce que ces titres sont considérés comme « plus sûrs » que les montages inventifs que composent les petits Mozart de la finance…
Cette anecdote en dit long sur le niveau d’hypocrisie des agences de notation qui se tordent les mains d’angoisse devant les dettes des États et en font augmenter les taux d’intérêts du fait de leurs mauvaises notes, mais recommandent qu’elles servent de socle aux compositions folles des montages financiers privés. Elle en dit long aussi sur le niveau d’asphyxie d’un modèle économique devenu incapable de faire un usage concrètement utile de sa puissance. Dans une telle atmosphère de volatilité, tout faux mouvement peut-être terriblement dangereux. Si ici ou là une des composantes, même très locale, s’écroule, l’effet en impactera toute la sphère. Exactement comme un seul coup d’épingle fait éclater la totalité d’une bulle de savon. Tout le monde se tient donc à l’œil. Un mouvement brusque de retrait ici ou là et tchouff, tout peut se déclencher.
Il y a deux semaines le regard portait sur les USA. En effet la banquière centrale nord-américaine a décidé de renchérir ses fournitures en dollars auprès de ceux qui viennent en chercher. En même temps, elle améliore la rétribution des excédents que les banques placent dans ses mains. Une variation certes microscopique pour un œil extérieur. Mais il est d’impact colossal pour ceux qui doivent investir et donc emprunter, ou pour les banques et institutions financières qui ont sur les bras d’immenses masses d’argent à placer. Celles-ci sont parfois coûteuses à loger surtout quand des pays comme le Brésil ou d’autres « émergents », qui stimulaient les appétits, exigeaient des dépôts de garanties pour les placements ! Il leur est même arrivé de fixer un impôt sur les investissements étrangers. L’inconvénient est que si des flots se retirent brusquement, ils assèchent mortellement leur point de départ. C’est alors un peu plus qu’un coup d’épingle imprévu. Sans compter que si ce petit rien décidé par la banque centrale américaine est un régal pour certains, il est cependant impossible que cela stimule l’activité puisque le crédit sera plus cher et que les Américains sont drogués au crédit. Guettez bien si ce ralentissement ne vient pas impacter celui de la zone euro. Et l’aggraver mécaniquement. Avec les risques que cela contient. Tel est le capitalisme de notre époque. À tout moment tout peut sauter.
Il est une nouveauté dans l’Histoire. En effet c’est la première fois que l’économie humaine ne repose plus principalement sur la circulation de biens réels. Le gonflement de la masse de dollars en circulation a fait naître un monde parallèle où l’essentiel des transactions financières ne correspondent à aucune réalité matérielle. En 1970 il s’échangeait 20 milliards de dollars par jour. Dès les années 1990 on en était à 1 500 milliards quotidiens. En 2010 c’était 4 000 milliards de dollars par jour. À la même date, les biens et les services réels et concrets échangés atteignaient à peine 40 milliards par jour. Cent fois moins.
La capitalisation boursière a suivi le même chemin extravagant. Elle est passée de 1 400 milliards de dollars en 1975 à 63 000 milliards en 2007 à la veille de la crise des subprimes aux États-Unis. La « valeur » des entreprises a donc été multipliée par 45 en trente-deux ans. Mais pendant ce temps la richesse matérielle réellement produite par ces entreprises n’a été multipliée que par 3,5.
Dans ce contexte, les accidents graves deviennent de plus en plus réguliers. Certes, le capitalisme n’a jamais été un système stable. De 1816 à 1929, soit à peine plus d’un siècle, il y a eu 14 crises ! Mais le rythme s’est accéléré. Depuis 1973, juste après la décision du président Nixon qui a rendu possible l’explosion de la bulle de dollars, il y a eu 12 crises ! En moins de quarante ans, presque autant qu’en un siècle ! Et depuis 1992, déjà 8 crises en vingt-deux ans. Le monstrueux bug dit « des subprimes » en 2008 a mis à genoux les États et les peuples chargés de renflouer les banques. Nous sommes encore en train de le payer. Des promesses de prudence et de moralisation furent alors faites. On sait qu’il n’en reste rien. On devait par exemple séparer les activités des banques d’affaires de celle de dépôts.
De cela, en France, Moscovici a fait une pantalonnade qui impacte à peine deux pour cent du bilan des banques concernées. Celles-ci peuvent donc continuer à jouer avec l’argent des déposants. Qui a pu protester alors, à part ceux qui comme nous ne croient pas que la spéculation soit l’horizon indépassable de l’activité financière ? Peut-être va-t-il en aller autrement à présent. Car la création de l’Union bancaire européenne a abouti à une situation très nouvelle pour ceux qui ont plus de cent mille euros de dépôts dans une banque. Ne croyez pas que ce soit seulement peu de monde. Ce sont surtout des gens influents et décideurs. Leurs craintes compteront donc. Dorénavant, en cas de faillite d’une banque, les actionnaires devront payer pour le renflouement. Mais les « gras comptes » aussi. Ceux de ces gens-là. Evidemment, ils ont bien besoin que leur argent soit placé là où il rapporte le plus. Mais ils ont surtout besoin aussi de ne pas le perdre.
À cette heure, la bulle est repartie de plus belle. La part européenne s’y accroit vite, stimulée par les injections de liquidités, la fraude et « l’optimisation fiscale », toutes calamités qu’aggrave la politique de féroce concurrence des États de l’Union entre eux au plan fiscal et social. Elle reste donc mollement pendue au-dessus du vide d’investissements en Europe et à la merci d’une bourrasque qui la ferait éclater. Dans le système actuel il ne peut en être autrement.
Mais pensons à ce que nous pourrions faire ! Nous trouverions à peu de frais beaucoup d’argent pour notre plan de relance de l’activité réelle. En partant des besoins concrets, économie de la mer ou transition énergétique par exemple, nous trouverions un ample champ de crédits possibles avec une contrepartie matérielle visible et tangible. La possibilité d’un compromis dynamique avec le capital entrepreneurial existe. Les fonds aussi. Par exemple on sait qu’un euro sur deux aujourd’hui placé dans l’assurance vie est utilisé à l’étranger. Tout cela se discuterait plus utilement que les cadeaux sans contrepartie du système Hollande, Valls et Macron. La politique de la demande se pilote. L’État maître du temps long des investissements et du plan y est une garantie centrale. Celle de l’offre ne peut rien produire d’autres que des effets d’aubaines conjoncturels. Et surtout, elle finit d’intoxiquer un système productif déjà lourdement drogué aux enrichissements sans cause.
Bref, une distribution de vin chaud dans une salle d’alcooliques réfrigérés.
71 commentaires
Messines Ch.
Bravo Jean Luc, sur RTL, ce matin. La colère des syndicalistes, ta colère, notre colère devra s’exprimer dans la rue et le plus vite possible. Ce gouvernement ne mérite pas de répit. Je n’arrive plus à exprimer toute ma haine, tellement on étouffe , comme dans un cauchemar !
Nadia MOISSET
Ce qui arrive aux syndicalistes de Goodyear est une insulte de plus à la classe ouvrière de qui on criminalise jusque et y compris les luttes pour la survie sociale. On oublie au passage que ces luttes justes tant par le fond que par la forme, permettent pourtant le maintien des emplois sur le territoire. Les Goodyear ont non seulement perdu leur emplois et leurs salaires, mais comme pour ce gouvernement ce n’était pas suffisant pour « mater » l’ouvrier et le cadre, il fallait aussi une peine de prison exemplaire. Honte aux socialistes et à ces 3 fantoches du patronat que sont Hollande, Valls et Taubira (qui elle, s’accroche à son poste de manière honteuse). Au delà du crime commis par ce gouvernement dit « de gôche, » je constate tout de même une réponse trop tiède de nos centrales syndicales et de toute notre gauche (Jean-Luc Mélenchon mis à part) car nous aurions déjà dû être dans la rue pour nous élever contre cette décision inique. C’est ce qui me pose au final le plus problème dans cette lamentable histoire, et en dit long sur l’état de nos forces dans la vraie gauche. Il va vraiment falloir être être clair très vite au FdG, s’il en reste encore quelque chose. Certes 1968 est loin, et tout est à reconstruire hélas car nous avons laissé tout ce potentiel s’émietter au fil du temps en laissant faire toute ces propagandes de droite mais aussi de gauche qui ont toujours placé cet évènement unique être galvaudé y compris en acceptant qu’il soit décrit comme un fait estudiantin alors qu’il y avait plus de 10 millions de travailleurs dans la rue !
NICO 75
Vite il faut organiser une riposte de grande envergure. Oui une manif nationale s’impose. Et je souhaite que tu soit candidat à la prochaine présidentielle. Salut Jean Luc.
simon grognon
C’est pénible de toujours se révolter contre ces jugements, mais la justice est une justice de classe qui tapent sur les petits, Conti, Air France… et caresse les gros car elle est faite par et pour les gros, simple et que dire sur ce gouvernement libéral, loi Macron, l’ANI, qui légifère pour casser les acquis, pour des hypothétiques embauches rengaine éternelle du patronat. Pouah, ils sont à dégueuler, mais vu le flou entre le gouvernement/PS et le reste de la gauche, je te conchie et je vote pour toi après, il ne faut pas s’étonner des résultats passés et sûrement futurs, actuellement la plupart de mes potes vont à la pêche et moi je vote blanc au second, c’est pas près de changer.
Un syndicaliste qui n’en fini pas de vomir.
jusserand
Oui il faut que s’organise au plus vite une manifestation contre la violence d’état et la violence sociale qui sont étroitement liées et qui dépassent largement la question des Goodyear même si elle est gravissime en elle même.
Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi il n’y a toujours pas eu d’appel à une manifestation contre la réforme constitutionnelle et en particulier contre la déchéance de nationalité. Il faut sortir au plus vite des bricolages de l’entre eux parlementaire ! L’affaire des primaires, on s’en fiche complètement. Comme d’habitude, le PCF est archi-nul.
Pierre30
Bonjour,
Non les primaires on ne s’en fiche pas ! Comme le dit Jean Luc, l’appel paru dans Libération a été le seul moment de respiration dans une actualité nauséabonde. Alors oui sachons investir les institutions et les pratiques -même antidémocratiques- (ou alors on ne participe pas à la présidentielle sous prétexte qu’on est contre cette élection !), en obligeant à discuter des programmes et en rendant crédibles la possibilité d’une alternative à gauche et d’une candidature de la gauche alternative et écologiste. On ne fait pas de la politique hors sol (le souhaitable et le possible).
reneegate
Votre première réaction dans ce funeste quinquennat concernait déjà les sanctions illégitimes à l’encontre de salariés syndiqués. Au lendemain de son élection Hollande biaisait et n’honorait pas la promesse d’amnistie qu’il vous avait faite. Bravo donc pour votre lucidité (ce post en témoigne sur tous les sujets abordés et tout particulièrement sur la finance).
Mais Il aura fallu 4 ans pour vous entendre stigmatiser une Taubira très attachée à ses prérogatives et au pouvoir qu’elles lui confèrent. C’est trop tard. La crise c’est l’élection et la nomination d’un gouvernement aussi libéral. Je comprends à vous lire que vous êtes enclin à la même indulgence avec l’UE lorsque vous mentionnez que certaines directives vont dans le bon sens, sans jamais établir de lien entre répression envers les salariés et les grands projets européens de « marché ouvert du travail » (Bolkenstein) , TAFTA, etc. La moindre ambiguité sur ces sujets, à savoir social démocratie et UE libérales, vous dessert. Si votre parti pris de ne pas attaquer la personne montre ses limites, laissez moi me salir les mains en précisant qu’un syndicaliste tel que Edouard Martin n’est toujours pas intervenu pour défendre les salariés de Goodyear. Il y a des responsabilités personnelles qui doivent nous garder de continuer à tutoyer ceux qui les portent et nous inciter à les dénoncer ouvertement.
Je vous souhaite chaleureusement une année 2016 pleine de réussites.
Vega
M. Mélenchon a pourtant souvent questionné Mme Taubira et le parquet surtout après les multiples relaxes de Marine Le Pen contre laquelle il a eu de nombreux procès justifiés. Je ne lui connais par ailleurs aucune indulgence envers l’UE. Sinon peut-être la naïveté d’avoir cru un temps pouvoir la refonder de l’intérieur comme tous les autres partis de gauche européens (je ne parle pas de la social-démocratie à droite), à part un courant minoritaire dans le parti communiste français qui n’a pas d’élus, vu la médiocrité ambiante. Après la crise grecque, M. Mélenchon a été un des premiers et un des rares à revoir la question. Ce serait malhonnête de ne pas souligner cette progression avec d’autres citoyens qui la soutiennent. Oui le cheminement est long mais quand il est là, ne jetons pas la pierre. Par contre je suis inquiète d’entendre toujours parler de candidatures et de primaires à gauche alors qu’il faudrait parler surtout d’un programme alternatif autour duquel se réunir. J’espère que M. Mélenchon ne se laissera pas emporter dans cette fausse spirale que veut nous faire vivre par ailleurs l’exécutif du PC et d’autres membres de partis sans projet politique intéressant.
reneegate
Vous avez raison Vega, le ton de mon message est proche de la provocation (entre nous, pas ailleurs) mais je voulais insinuer ainsi que ce manque de réactivité, ce louable délai lié à toute recherche d’objectivité nous desservent, c’est peut être cela courir après l’histoire. Taubira a fait condamner des syndicalistes dès le début de son ministère (2012 Jean-Luc Mélenchon appelait à une amnistie au lendemain des élections) et sera épargnée de critiques précises et virulentes que plusieurs années plus tard.
Lorsque je lis « imaginez de telles lois liberticides avec un gouvernement autoritaire » je bous, car non cette phrase absout ce gouvernement belliciste (guerres et ventes d’armes aux pires) et autoritaire (lois liberticides, mise au pas du pouvoir législatif et judiciaire). Jean-Luc Mélenchon est le seul politique français a tenir un discours intelligent et à mon avis juste. La cohérence de ses positions me rassure sur sa sincérité mais aussi sa spontanéité. Seul ce retard à l’allumage m’inquiète souvent ainsi que le tutoiement d’ancien collègues (électoralement meurtrier à mon humble avis).
Voilà c’était juste pour essayer de faire avancer le chmilblic.
thierryjj93
Jean-Luc, encore merci d’être l’honneur de la gauche, étant à ma connaissance, la seule personnalité politique connue à réagir avec force en solidarité avec les salariés de Goodyear scandaleusement condamnés. Hollande et ses sbires incarnent, eux la déchéance morale et le déshonneur de la gauche. Dans ton exposé clair et précis de cette affaire emblématique de ce climat délétère contre les salariés entretenu par le pouvoir actuel, je voudrais que ton projet de 2017 prenne en compte non seulement l’interdiction de criminaliser l’action syndicale mais aussi la fin du droit arbitraire pour le pouvoir judiciaire, en l’occurrence le Parquet de la République, de procéder à des classements sans suite des plaintes. Il s’agit d’un abus de pouvoir scandaleux de notre système judiciaire qui perdure depuis toujours contraire à la protection des justiciables qui doivent pouvoir se défendre.
Besson
Je suis d’accord avec vous qui pour représenter la gauche, si ce n’est Jean Luc Mélenchon. Hollande nous a trahi et bien. Il faut quelqu’un qui a des convictions et qui ne les renie jamais. C’est quelqu’un d’honnête moralement.
PIETRON
Parfait l’intervention pour les Goodyear qui symbolisent, s’il le fallait, les attaques passées, présentes, et à venir, contre le monde du travail (blocage des salaires et des retraites, code du travail, casse du secteur de la santé, etc, etc.) par une coalition extrémiste au service sans failles du capital, mais non sans contradictions sur lesquelles il faut s’appuyer. Les juges du parquet (si ce n’est presque tous) sont au service de leur classe. Il aura suffit d’un signe de l’un de leurs congénères politiques (le gouvernement) pour que le déchaînement contre la classe ouvrière qui ne date pas d’aujourd’hui redouble d’intensité. Il est vrai que le PCF n’est plus ce qu’il était, et que la conf CGT a régressé sur le combat de classe. Ceci explique cela dans les aberrations d’une justice de classe.
Les primaires sont dans tous les cas de figure et dans le cadre antidémocratique d’un système qui a fait ses preuves, une pantalonnade. Primaire à gauche signifie des quidams à gauche. J’en vois très peu et il faut déjà évincer celles et ceux qui participent au gouvernement (quant aux autres ils n’ont pas prouvé, hors blabla, leur soutien sans failles au socialisme, dans les actes). Terrible Laurent, lui et son « air sympathique », cette position qui va à l’encontre de l’évocation même du communisme, idée profonde dont la noblesse vie toujours. Mais les adhérents du PCF ne sont pas Laurent.
Quels dégâts la politique spectacle ! Vive la…
LEVESQUE G
Mon Père , aujourd’hui décédé me disait « le meilleur garant du capitalisme c’est le socialisme« . Rien à ajouter !
le révolté
Honte à ce gouvernement inféodé au medef qui fait tout à l’instar de Sarkozy pour casser la CGT. Au niveau politique, il est grand temps de laisser tomber le PC qui nous entraine dans une spirale négative du fait de ses alliances avec le parti socialiste et surtout pas de primaire, tout ceci est fait en partie pour vous museler.
Jiorjio
Avez-vous vu et entendu une ouvrière, un ouvrier ? Mal fringués, et avec quel mauvais goût ! Quant à leurs façon de parler, quelle vulgarité ! Un français approximatif, à l’accent de leur campagne. Chez ces gens-là, sans éducation, sans amis puissants, sans réseau, quoi d’étonnant qu’ils soient punis par la justice après s’être rebellés contre leur patron. Il n’y a donc aucune gêne à leur taper dessus et de taper très fort. Cependant soyons juste, lors de l’énoncé de la peine, le juge ne doit pas clamer « au nom du peuple français » mais « au nom de ce gouvernement tellement faible avec les forts mais si forts avec les faibles ». Je crois que ces socialistes de carnaval ne survivront pas politiquement à de pareilles lâchetés. Quant à Hollande (ou un autre présenté par le PS), qu’il ne se berce pas trop d’espoirs, au premier tour je ne voterai pas pour lui et au second tour, s’il y en a un, je ne voterai pas non plus pour lui. Qu’ils sachent bien tous, que leurs canailleries reviennent plus intensément en mémoire au moment des votes.
Franck
Cette primaire est un piège grossier. Je n’ai qu’une phrase en tête : rester sur les chemins de crête. Évitons ce bain de névrose annoncé. Et si le PCF et sa puissance logistique nous lâche pour les présidentielles, pas grave ! Observons par exemple la campagne de Sanders aux USA (sans parler de modèle), pas de financement par les firmes, une armada de jeunes programmeurs qui pondent plein d’applications pour faire du porte-à-porte numérique, une implication citoyenne grâce à un discours radical pour là-bas, toujours les chemins de crête. Jean-Luc, vous êtes le seul politique de gauche à avoir le bagage intellectuel et la puissance de conviction pour mener cette révolution citoyenne et imposer la règle verte. Nous, on est déjà prêt, même si l’on a que quelques tréteaux. Soyons créatif, c’est notre force. Jean-Luc Mélenchon, dernier président de la Vème République.
Vive la VIème République !
Sylvain COSTET
Ce n’ est pas une bonne tactique de se déclarer beaucoup trop tôt. Cette candidature deviendrait ainsi la cible de tous, au grand risque d’être grillé avant d’avoir été utile. De plus ça serait politiquement contre-productif en affichant une démarche venue d’en haut de ralliement à un sauveur, comme les autres, comme ceux qui proposent cette primaire où on resterait dans le schéma que tout le monde rejette, des professionnels qui demandent aux citoyens de choisir parmi eux celui qui les sauvera. Ce dont on a besoin c’est de la création partout de groupes locaux qui se prennent en main et affirment leur volonté. Il sera bien temps après de choisir le candidat.
Francis
@ Sylvain COSTET.
Il faudra bien un candidat pour impulser le mouvement. Franchement voyez-vous quelqu’un de plus apte que JL Mélenchon. La situation est grave et il faut cesser de se bercer d’illusions sur le mouvement citoyen qui naitrait spontanément. Toute l’histoire de notre république démontre que si les masses jouent un rôle prépondérant dans le changement, les lanceurs d’idées, les penseurs et les meneurs sont toujours au départs des modifications profondes de la société. Le moment pour un candidat qui s’attaque au capital, à l’injustice n’est jamais le bon. Jean-Luc Mélenchon ne part pas de rien. Il a mené une campagne en 2012 et il saura en tirer les enseignements. Si vous voulez créer un mouvement il faut fixer un objectif ambitieux. L’objectif, monter sur le terrain pour gagner le match et être présent au second tour ne peux que se construire dans la temps long. Voila pourquoi je plaide pour l’annonce d’une candidature imminente. Voyez la page FB de JL Mélenchon. Près de 350 000 personnes aiment. N’y a t’il pas de quoi créer un grand mouvement populaire ? Que ou qui faut-il encore attendre ?
Redon
Je suis contre cette primaire à gauche qui ne peut que mettre en avant le PS et tuer le reste de la gauche. Pour contrer cette mauvaise initiative, sans attendre septembre, il faut dès à présent présenter un candidat avec un vrai programme de gauche qui fasse court-circuiter cette mascarade. Je verrai très bien Jean Luc aux manettes. Un programme de gauche avec un nouvel ère du peuple.
Allez, on y va et on explique avec tous les médias, internet, facebook notre différence et notre lutte contre le libéralisme suicide.
Yves Thiébaut
Comdamnation d’autant plus scandaleuse que, dans un autre registre, un escroc qui triche et trompe des millions de personnes ne fait même pas l’objet d’un procès, je veux dire le patron de Volkswagen !
Paul Gautier
Je ne me fait guère d’illusion sur la puissance des pétitions internet. Je viens cependant d’en signer deux. Celle évidente, façon de souhaiter une « good year » malgré tout aux militants condamnés. Et puis celle de « l’appel au débat et à une primaire à gauche ». Celle là, c’est juste parce qu’elle ouvre une petite fenêtre d’air frais dans la puanteur médiatique actuelle. Je suis persuadé que les signataires différents de chacune de ces pétitions devront se retrouver dans la réalisation d’un projet et qu’il y a urgence à le faire.
Fanfan
Non à une primaire à gauche. Pourquoi ? Parce que le résultat n’aurait aucun sens. En effet, lors d’une primaire tous les Français peuvent voter, y compris ceux de droite et d’extrême droite. Il est, par exemple, possible pour la droite et l’extrême droite de choisir l’adversaire qui ne fait pas le poids, et qu’il sera facile d’éliminer lors de la véritable élection. Exemple, faire gagner la primaire à gauche par Cécile Duflot. Le cas échéant, en fin de parcours, Juppé n’en fera qu’une bouchée. Vouloir une primaire à gauche n’est, tout simplement, qu’une manœuvre polititienne malhonnête.
anonime
Je suis contre une primaire à gauche actuellement, car je ne veux ni de Hollande, ni de Vals, ni de Macron, ni d’un EELV quelconque, je ne vois pas l’intérêt de leur donner toute la parole. Et je veux pouvoir entendre à la télé (et lire dans quelques médias) les arguments des vrais partis de gauche, car j’espère que ces arguments pourront détourner les gens du vote stupide droite, FN et même PS. Par contre, il serait souhaitable qu’une stratégie commune solide soit définie, hors PS, pour un programme et pour les élections législatives.
catherine dumas
Courage camarades nous allons avoir aussi notre printemps. Ne baissez pas les bras, nos ancêtres les ont levés très haut pour crier leur souffrance. Il faudra encore un peu de temps aux gens pas encore atteint pour comprendre. L’être humain a des limites, le ras le bol arrive de plus en plus vite, tout autour de moi je n’entend plus que cela. Vite il faut que l’espoir rejaillisse.
CEVENNES 30
Bonjour à tous,
Cette manœuvre de la primaire à « gauche », mais de quoi parle- t-on? Quand aurons-nous le courage d’appeler un chat, un chat ? le PS n’est plus un parti de gauche, que ferrait-il dans cette primaire. Parlons des vrais problèmes, la répression salariale, le chômage, le pouvoir d’achat, voilà ce qu’attendent les Français. Ayons le courage politique de désigner la source du mal, les directives européennes mises en place par ce gouvernement euro-atlantiste. Adoptons une position ferme et définitive avec un slogan Non à l’Europe, sortie unilatérale de ce machin qui nous oppresse.
Cordialement