Plus que jamais, ce blog fonctionne en duo avec ma page Facebook. Ici, les explications de fond ; là-bas, les réactions rapides. Des fois, ma parole circule entre les deux, au gré des circonstances et des besoins. Ici, cette fois-ci, un peu de lourd. Je le sais bien : dès qu’on parle d’Europe, tout le monde lève les yeux au ciel et zappe. Pourtant ce post va en traiter. Il faut bien que quelqu’un le fasse.
Bien sûr, l’Union européenne est toujours aussi nuisible, hostile à la démocratie et à la justice sociale. Son procès n’est donc plus le sujet. Mais il faut suivre ce qui s’y passe pour bien comprendre la façon avec laquelle la catastrophe qui s’avance sur le monde se construit. Car il faut être prêts dès que cela serait possible à prendre les mesures au bon endroit et sur les bons sujets pour enrayer la machine devenue folle qu’est l’économie de casino qui domine notre planète.
Samedi 23 et dimanche 24 janvier se tiendra à Paris la première session de la conférence pour le plan B. Elle réunira autour de 300 participants, plus de 40 intervenants de plus de 20 nationalités différentes. Il y aura notamment des représentants de Die Linke (Allemagne), de Futuro a Sinistra (Italie), d’Unité populaire (Grèce), de Podemos et Izquierda Unida (Espagne), etc. Tous les intervenants sont de très haut niveau technique : économistes, sociologues, juristes, élus… Vous pourrez retrouver le programme et suivre les débats en direct sur le site internet du sommet. J’en profite pour dire que vous pouvez aussi participer au financement de cette initiative et aux frais engagés en novembre à travers un appel aux dons.
Je parle aussi encore un peu de la primaire de « toute la gauche » puisque je suis beaucoup cité sur le sujet et parfois interrogé sur les réseaux sociaux. Car justement, c’est une sujet directement lié à la question de l’Europe. Mais beaucoup font comme s’ils ne le savaient pas.
Il y a quelque chose de la méthode Sarkozy dans la façon d’agir de François Hollande. Il s’agit de faire suffoquer l’observateur, d’asphyxier le commentateur ou l’analyste sous une pluie permanente de déclarations outrageantes et de coups sidérants. Pour passer en force. Avant le coup d’éclat suivant qui chasse le souvenir du précédent. Dans la même journée, Macron provoque tous azimuts en transgressant la représentation du monde social telle qu’elle était à gauche. De l’autre, Hollande annonce le retour des bases américaines en France. Le tout dans la cohue et le tohu-bohu. De « Hollande l’Américain », nous ne découvrons rien sinon son impudence désormais affichée. Il avait déjà accepté les bases anti-missiles de l’OTAN un mois après son élection à Chicago, ruinant d’un trait de plume la stratégie de la dissuasion sans aucun débat parlementaire.
De Macron, disons qu’il est banal. Sa méthode est sans originalité : transgresser pour exister et étouffer la concurrence. Mais le jeu des pervers s’affine. Désormais, si Valls tient Hollande par la menace de la primaire, Hollande tient Valls par le Macron. Sur le fond, on comprend que Macron voulait flatter le patronat face aux salariés. Les cris des seconds étant censés faciliter la diffusion du message auprès des premiers. Bien joué !
Pour le reste ce qu’il dit n’a pas de sens. « L’entrepreneur » dont il parle, qui est-ce ? Le patron du CAC 40 ? Le patron de PME, de Start Up, ou bien « l’auto-entrepreneur » ? Voyons ceux-ci pour l’exemple. Ils n’ont de « patron » que le nom. Ce sont des travailleurs à la pièce, mal payés et sans couverture sociale. Ils sont un million ! Oui, leur vie est plus dure que celle des salariés parce que ce sont des auto-exploités. Leur condition sociale est celle des ouvriers à la tâche du 19ème siècle. Ceux qui font le choix de ce « statut » n’ont souvent pas d’autre choix s’ils veulent conserver une présence sociale dans leur branche d’activité et un salaire, même misérable. Pour ne rien dire de la gratification symbolique qui fait que « auto-entrepreneur » ça fait mieux que « Pôle emploi » dans certains milieux… Parfois aussi, ce statut leur est imposé par leur client quand il s’agit d’une entreprise. Tout le monde sait ça !
En attendant, Macron a réussi son coup. Tout le reste de son discours et de ses mesures réactionnaires passe inaperçu sous la bourrasque de la provocation. Mais je suis d’accord avec ceux qui notent la violence du symbole. Chaque jour, un des membres de ce gouvernement en rajoute à droite. Le Guen contre les syndicats, c’était pas mal aussi. Leur idée est que la société est passée à droite. Ils accompagnent le mouvement pour priver la droite de son oxygène électoral. Le PS et le gouvernement veulent être les gérants bénéficiaires des miasmes les plus glauques de notre époque. Peu leur importe le flacon pourvu qu’ils aient l’ivresse.
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MACRON FAIT LE MALINIl y a quelque chose de la méthode Sarkozy dans la façon d’agir de François Hollande. Il s’agit de…
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur mercredi 20 janvier 2016
Au Parlement européen ce mardi 19 janvier, j’ai voté contre un rapport qui prétendait faire le bilan et lister les enjeux de la réglementation de l’Union sur les services financiers. C’était un rapport écrit par un homme de la droite allemande, Bukhard Balz. En fait, un copié-collé du discours des lobbyistes des milieux financiers. Le hasard a fait que ce rapport a été voté le lendemain de la présentation de l’étude de l’ONG Oxfam sur les inégalités dans le monde. Il nous apprenait que 62 personnes détenaient autant de richesses que la moitié de l’humanité soit 3,5 milliards d’autres personnes ! La conclusion qui aurait pu être soupçonnée serait que la lutte contre l’immense pouvoir croissant de la finance et la concentration des richesses pourrait être un moyen d’éradication de la pauvreté. On aurait pu penser que n’importe qui se rende compte désormais que les inégalités et la pauvreté ne sont pas un à-côté du système mais son cœur.
Mais l’Union européenne, c’est le royaume d’absurdie. Ce jour-là, encore. Après bien des pleurnicheries sans moyens sur l’impact de la pauvreté, le même Parlement a augmenté le pouvoir de la libre finance. Et cela alors même qu’une nouvelle crise financière plane et qu’une bulle incontrôlée menace de nouveau d’exploser ? Qu’à cela ne tienne ! L’oligarchie européenne, droguée à la finance, travaille avec la Commission européenne à la mise en place d’une « Union des marchés de capitaux ». On devine qu’il s’agit une fois de plus de donner davantage de libertés aux banques et aux spéculateurs.
Le mardi, le Parlement européen votait donc sans blêmir pour pousser encore plus la marche folle à l’accumulation financière dans les mains de quelques-uns. Le rapport Balz commence donc par se féliciter de la création future d’une « union des marchés de capitaux ». Il affirme qu’une telle « union » réglera les problèmes d’investissement, notamment pour les petites entreprises. En réalité qui ne sait déjà combien l’atonie de l’investissement est due à la faiblesse de la demande adressée aux entreprises ? Comment ne pas savoir que celle-ci provient directement des politiques de rigueur salariale et budgétaire imposées aux pays de l’Union européenne ?
En fait, les prétextes de ce rapport n’ont aucune importance. Le projet d’union des marchés des capitaux vise en réalité à modifier en profondeur le système financier européen. Il s’agit de le faire basculer du modèle actuel de financement principalement basé sur le crédit bancaire vers un nouveau modèle fondé sur la finance de marché, tel qu’il existe dans les pays anglo-saxons. En effet, avec ce modèle, les banques peuvent revendre des titres de crédits (ce que des gens leur doivent) sous forme de titres financiers sur les marchés de capitaux (titrisation). Ce qui permet aux banques de vendre des titres de dette en se dégageant de leurs risques, tout en empochant les frais bancaires. Or, c’est cette titrisation qui a largement contribué à la crise financière de 2008, en incitant les banques à adopter des comportements de plus en plus risqués dans l’octroi des crédits, comme on l’a vu à travers les subprimes, emprunt immobiliers hypothécaires américains. Pour poursuivre sur ce sujet, je vous invite à lire le texte du collectif des « économistes atterés » sur le site du journal Marianne. Mon explication de vote leur emprunte beaucoup.
Ce projet montre que la finance a de beaux jours devant elle sous la conduite des inconscients qui dirigent l’Union européenne. L’absurdité et l’incohérence de sa politique économique contribue avec enthousiasme à la création de la prochaine bulle financière. En effet, la Banque centrale européenne a injecté depuis novembre 2008 environ 2 500 milliards d’euros dans le cadre de sa politique monétaire « non conventionnelle » ! Rendez-vous compte : cela représente plus que la richesse totale produite par la France en une année ! L’équivalent de 7 400 euros par habitants de la zone euro. Pourtant, vous n’en avez pas vu un centime !
Et ce ne pas fini : cela devrait durer encore jusqu’à mars 2017 au moins. Il s’agit de prêts accordés aux banques sans condition d’investissement, de rachat d’obligations sur les marchés et d’autres aspects très techniques. Cette politique est censée relancer et l’activité économique. Mais aucun de ces effets ne se produit ! Pourquoi ? Parce que dans le même temps, l’Union européenne impose aux États une politique budgétaire d’austérité, qui déprime l’investissement public et privé, asphyxie la consommation populaire et donc plombe l’activité. Du coup, l’argent massivement injecté par la BCE alimente directement la bulle financière au lieu de financer l’économie réelle ! L’explosion de cette bulle sera dévastatrice, tous les spécialistes le disent. Le FMI lui-même craint désormais un « déraillement » de l’économie mondiale.
Maintenant commence la présidence européenne par le gouvernement des Pays-Bas. Personne ne s’en soucie. Il s’agit pourtant de l’un des pays qui triche le plus au détriment de ses partenaires européens. C’est une sorte de paradis fiscal légal qui lui vaut de servir de refuge doré pour les sièges des grandes sociétés. Pourquoi se generait-il, ce Premier ministre venu montrer sa tête de premier communiant au Parlement européen où si peu de députés étaient venus l’écouter ? Jean-Claude Juncker, président de la Commission, n’a-t-il pas fait cent fois pire sans que cela lui vaille la moindre sanction ?
Un tour d’horizon de ce qui se voit depuis la cabine de pilotage de l’Union est instructif. Car on analyse le plus souvent le contexte européen du point de vue de ses victimes. Mais il faut aussi le faire du point de vue de ses dirigeants. Ils ne sont pas flambards. Le contraire. Les signes de craquements graves se multiplient dans une ambiance glauque : impuissance des sommets et rage froide des bases. Au Parlement européen, on sent cette ambiance, et la mine perpétuellement navrée et désarmée de Jean-Claude Juncker dans l’hémicycle en est une bonne vitrine. L’ère du moulin à paroles ronflantes de Barroso est bien close. L’horizon se bouche de tous côtés pour les phraseurs de l’eurolatrie.
Les exemples abondent. Le 6 avril prochain aura lieu un référendum aux Pays-Bas sur un sujet européen de grande importance : l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. Ce sera donc l’occasion d’un débat sur la politique de l’UE à l’égard de ses voisins. Inutile dire que les délires anti-russes primaires, les attitudes provocatrices, l’alignement sur le bellicisme de l’OTAN et de l’extrême-droite ukrainienne ne font recette qu’en France dans les petits milieux sous influence. En Hollande, les gens réfléchissent et la presse laisse des failles dans le mur de l’eurolâtrie bêlante. Bref, il va y a voir un débat sur la paix en Europe. Avec un vote populaire à la clé. La dernière fois que les Hollandais ont voté par référendum sur l’Europe, c’était pour rejeter le traité constitutionnel européen en 2005, quelques jours après le vote en France. Ce référendum du 6 avril a été obtenu par une pétition signée par plus de 429 000 personnes. Là-bas, 300 000 personnes peuvent imposer l’organisation d’un référendum.
Un référendum, il y en aura aussi au Royaume-Uni. La question sera encore plus claire : « Voulez-vous continuer à faire partie de l’Union européenne ? ». Le Premier ministre conservateur David Cameron l’a promis pour 2017 au plus tard. Il a déjà donné la liberté à ses ministres de faire campagne pour ou contre le maintien dans l’UE. Le vote pourrait même avoir lieu dès cet été. Mais David Cameron négocie encore un compromis avec les autres dirigeants européens. Il veut notamment obtenir une meilleure protection des intérêts de la finance londonienne et la possibilité de priver d’allocations sociales les étrangers de l’Union européenne vivant en Grande Bretagne, y compris les Français.
Quel cauchemar ! Le débat sur l’avenir de l’UE se résume dorénavant à Angela Merkel ou David Cameron ! Ordolibéralisme ou ultralibéralisme ? Conservateurs « made in Germany » ou conservateurs « made in England » ? Bien sûr, les deux sont pour l’austérité et les coupes dans les dépenses publiques et sociales. Bien sûr, les deux sont pour l’accord de libre-échange avec les États-Unis. Bien sûr, les deux sont pour une Europe inféodée à l’OTAN en matière militaire. Ainsi va le débat en Europe depuis l’écrasement du gouvernement grec en juillet dernier. Et les sociaux-démocrates ? Et François Hollande ? Ils n’ont rien à dire si ce n’est courir derrière Merkel. Et la France ? L’Union européenne est au bord de l’implosion et le gouvernement français se tait. Quel désastre !
Car l’Union européenne trébuche sur tous les sujets. Dans la gestion des migrants, la Commission européenne vient d’avouer que son plan « ne marche pas ». Ce sont les mots du commissaire européen à l’immigration Dimitris Avramopoulos. Il « reconnait que le programme de relocalisation des migrants n’a pas encore donnés les résultats attendus ». C’est peu dire. Le désastre est total. La Commission prétendait organiser la répartition de 120 000 migrants dans les 28 pays de l’UE. A peine 272 personnes ont été « relocalisées » !
Autre déroute sur un sujet lié : les relations avec la Turquie. Au prétexte de « fixer » les migrants en Turquie, l’Union européenne ainsi promis 3 milliards d’euros à ce pays. Et elle vient de relancer le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE en ouvrant un nouveau chapitre de négociations. Mais l’Union européenne ne pose aucune question au gouvernement turc sur son double jeu à l’égard de Daech, sur sa complaisance à l’égard de la contrebande de pétrole ou de coton qui permet à cette organisation de se financer. Ni d’ailleurs sur la politique autoritaire et brutale contre les Kurdes, les démocrates, les intellectuels.
On pourrait aussi s’interroger sur l’avenir d’une construction qui pousse à la destruction des États et à leur implosion. Comment l’UE réagirait-elle à une indépendance de la Catalogne ou de l’Écosse ? Ces parties de l’UE seraient-elles automatiquement membres de l’Union ou devraient-elles recommencer le processus d’adhésion à zéro ? Evidemment, la première hypothèse pourrait conduire à une implosion généralisée. Surtout quand on sait que l’Espagne n’a plus de gouvernement depuis les élections du 20 décembre. Aucune majorité n’a été trouvée. Peut-être faudra-t-il de nouvelles élections. Mais qui s’en soucie ? Qui se soucie encore des élections dans l’UE après le coup d’État financier contre la Grèce ?
En matière climatique, c’est le même naufrage. Le marché d’échanges des droits à polluer ne fonctionne pas. Et l’Union européenne reste guidée par l’aveuglement libéral et productiviste de ses dirigeants. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est Nicolas Hulot, l’ancien envoyé spécial de François Hollande pour le climat. Dans Le Monde, il déclarait ainsi il y a quelques jours « on ne peut pas dire que l’Europe nous a beaucoup aidés pendant la COP21 ». Et il affirme « nous n’avons pas encore mis en cause le modèle économique qui est à l’origine de la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés. Il reste beaucoup de chemin à faire pour entrer véritablement dans l’ère postcarbone. Nous ne sommes pas sortis d’un modèle capitaliste qui crée la rareté, qui épuise les ressources. Les dirigeants font mine de ne pas comprendre, par exemple que le traité Tafta [traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Europe] est incompatible avec les régulations qu’il va falloir mettre en place pour tenir nos engagements climatiques ». Et d’ajouter, sans trop y croire « J’espère que l’Union européenne va très rapidement réviser son système de marché carbone parce que ça a été vraiment une plaisanterie absolue ».
Jean-Christophe Cambadélis, Premier Secrétaire du PS, s’est donc rallié à l’idée des « primaires de la gauche », lancée par Cohn Bendit et « Libération ». On connaît, j’espère, mes raisons de n’être pas du tout convaincu par le système des primaires. Elles sont indépendante du cas particulier. Depuis 2007 au moins je les ai exposées noir sur blanc. Puis à de nombreuses reprises ensuite, sans qu’on ne m’y réponde jamais. J’observe que dans une primaire, les électeurs choisissent non entre des idées mais pour la personne qui parait le mieux placé pour battre l’adversaire. Et cette évaluation se fait au vu des sondages et des pronostics médiatiques. Ainsi s’explique qu’après l’évacuation de Dominique Strauss Kahn, en moins d’une semaine, alors que Martine Aubry était numéro deux derrière lui, c’est François Hollande, le dernier de la file, qui est passé en tête des sondages pour être finalement désigné…
D’autres que moi ont également fait une analyse sociologique des électeurs de ces primaires. Notamment la Fondation Jean Jaurès du Parti Socialiste. Elle montre que ce ne sont justement pas les milieux populaires, qu’il s’agit pourtant de ramener au vote dans les urnes officielles, qui participent à des primaires. Elles coutent cependant beaucoup de temps, d’énergie et d’argent. Pourtant, on m’a reproché parfois de ne pas tenir compte du contexte politique spécial de ce moment. Et notamment de la menace de l’extrême droite. Précisément c’est l’inverse. Je vais montrer pourquoi.
Avant cela, je veux relever combien le procès que font les partisans des primaires du bilan de la politique de François Hollande est implacable. J’ai noté aussi que le niveau de la critique de Hollande s’est élevé de plusieurs crans dans la bouche de mes amis dirigeants communistes, jusqu’à atteindre même l’exclusive contre lui alors que Cécile Duflot se contente d’un refus « en l’état » qui sonne comme un « oui si… ». Je me réjouis donc de voir dans d’autres bouches que la mienne le sévère diagnostic que j’ai exprimé de longue date. Bien-sûr, je le dis avec un certain sourire, car j’ai le souvenir bien frais des reproches que cela me valut de la part de quelques-uns d’entre eux, et non des moindres. Mais comment ignorer que leur tir à boulets rouges augmente la délégitimation de Hollande. C’est donc utile, car cela peut contribuer à dissiper les illusions des ultimes naïfs. Mais je m’interroge. Comment se fait-il que tant de gens intelligents aient pris tant de temps pour réaliser de quoi Hollande et Valls sont le nom ?
Je crois que c’est la même raison qui les conduit à fustiger d’avance toute résistance comme manifestation des « égos » (ils ont en effet l’illusion qu’être candidat est un gain de notoriété délicieux) alors même qu’ils préparent la plus violente compétition de personne qui soit. Ils ne comprennent pas, ou ne veulent pas aborder de face, la nature de la division de la gauche, ni son motif central, ni son origine politique et non personnelle. Entre Hollande et moi (pour n’impliquer personne d’autres dans mes choix) il n’y a rien de personnel. Juste un problème dont le nom et l’adresse sont connus : les traités budgétaires européens et la Commission européenne. La politique qu’appliquent Hollande et Valls est la seule qu’acceptent la commission et l’Allemagne. Ils ont décidé de s’y soumettre. Ils ne sont pas les seuls, ni en France ni en Europe. Leur peur est légitime. On a vu à Chypre et en Grèce ce qui arrive aux récalcitrants. Mais on peut aussi avoir un plan B, surtout quand on est la France.
Le débat est donc le suivant : honorer les traités européens comme ils s’y efforcent ou en sortir comme je le propose avec tant d’autres ? Je refuse de participer à une primaire ou à quoi que ce soit qui conduise à masquer l’alternative sur laquelle débouche cette question. Parce que, très précisément, c’est sur cette question que se construit l’emprise des Le Pen, surtout depuis que Philippot produit la doctrine officielle du FN. Je le souligne parce que ce point a déjà été évoqué dans le cadre de cette proposition de primaire. Et cela pour prononcer une exclusive contre les suspects d’hostilité à l’égard de l’Union européenne. En effet, le porte-parole de Cécile Duflot, Julien Bayou, a déjà dit qu’il ne respecterait pas le résultat du vote si le vainqueur ne pense pas comme EELV-Les Verts sur l’Europe. Il a ainsi déclaré « il faudra déterminer si on est obligés de suivre celui qui l’aura emporté, ce qui pose problème s’il y a des positions anti-européennes ». L’Agence France Presse précisait que c’était « en allusion à peine dissimulée au porte-voix du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon ». Aucune limite de cette sorte n’a été présentée à l’égard de Hollande, Valls, Macron ou qui que ce soit d’autres sur quelques point que ce soit. Sauf à mon sujet et sur ce point. C’est en effet la question essentielle. Je veux en traiter non sur le mode de l’exclusive mais sur celui des faits et de l’évolution des données du débat.
J’admets qu’il y ait pu avoir un doute en 2012. Hollande n’avait-il pas juré qu’il renégocierait le traité budgétaire européen ? Mais déjà les gens capable de décrypter savaient aussi qu’il avait promis en même temps de revenir au 3% de déficit dès 2013 ! Ils savaient donc ce que cela voulait dire : plusieurs milliards de moins dans le budget de l’État. Bref : une politique d’austérité. J’ai dévoilé tout ça et calculé le montants de coupe budgétaire pour chaque candidat, à l’occasion de mon meeting à Nantes en février 2012 ! Pouvait-on ignorer cela ? C’est pourquoi j’étais partisan de ne pas voter la confiance, dès le premier gouvernement du quinquennat. Mais après que Hollande a fait voter le « traité Merkozy », comme on disait, y avait-il le moindre doute sur ce qui allait se passer ? Je veux bien qu’on oublie. Mais tout le monde est-il au clair sur le sujet à présent ? Peut-on dire de ceux qui ont voté le traité qu’ils peuvent représenter « toute la gauche » aussi longtemps qu’ils n’ont pas changé d’avis sur ce traité?
Cette question ne concerne pas que François Hollande évidemment ! De même, qui doute que Hollande signera TAFTA si le texte arrive jusqu’à lui ? Mais qui pouvait en douter jusque-là ? Et ainsi de suite. En toute hypothèse, nombre des signataires de la pétition des primaires ont en commun d’être d’ardents partisans de ces traités européens. Faut-il rappeler que ces traités sont aussi massivement rejetés dans d’autres sondages que l’est la politique européenne toute entière depuis 2005 ? Faire disparaître l’enjeu central de l’élection présidentielle serait donc le résultat essentiel de cet exercice qui reviendrait à abandonner le leadership du « non à l’Europe libérale » à l’extrême droite. Le rêve de tous les eurolâtres. Génial. Si l’on veut me voir bouger de position et mettre les pieds dans ce bain, il faut commencer par préciser dans quelle eau se feront les ablutions : ce cadre est-il celui de la sortie des traités européens ou bien celui de leur application ? Car dans les traités européens, aucune politique de gauche n’est possible, quel que soit « le candidat unique de la gauche » ! Allez voir à Athènes ce qu’il en coute de ne pas être clair sur ce point dès le début !
Par conséquent, je demande que l’on se représente bien la situation dans laquelle les primaires prennent place. Elles peuvent devenir un instrument destructeur malgré les bonnes intentions de nombre de ses initiateurs. Pour le comprendre, il suffit d’observer la volte-face de Jean Christophe Cambadélis, le Premier Secrétaire du PS, sur le sujet. Il a d’abord prudemment repoussé l’idée comme « improbable ». Puis il a vu comment « Libération » me rendait aussitôt responsable de l’essoufflement rapide de leur projet. Il a saisi la perche. Il déclare alors : « Mélenchon ne pourra pas se tenir à l’écart d’une primaire si tout le monde y participe ». A présent, il franchit un cap et se dit partisan de ces primaires en fixant des conditions et en demandant le respect du résultat du vote en faveur du « candidat unique de la gauche » ainsi désigné…. Sans exagérer mon importance, ni mon rôle, je peux noter qu’avec 10% d’intention de vote je peux être considéré comme le dernier obstacle à la candidature solitaire et centrale du PS qui a l’air moins inquiet des autres candidats potentiels. Dès lors, le propos de Jean Christophe Cambadélis n’est pas un commentaire d’observateur. Sa manœuvre me semble fonctionner comme un hold-up électoral de première grandeur. Voici pourquoi.
La promotion de madame Le Pen, et sa présence annoncée en tête du scrutin au premier tour tue le match au second. Il n’y a plus de deuxième tour dans l’esprit des grands stratèges du PS. Tout le monde se verra contraint de voter pour le candidat arrivé en seconde position quel qu’il soit, comme en 2002 ! Et comme en PACA ou Nord-Pas-De-Calais-Picardie ! Encore faut-il être au deuxième tour ! Alors les mêmes rusés stratèges se battent pour qu’il n’y ait même pas de premier tour. C’est-à-dire même plus de choix de ligne. Eliminer ou réduire en confettis tout ce qui serait autre chose qu’Hollande. Ce que des électeurs se déplaçant à 85 %, comme c’est le cas dans une présidentielle, pourraient décider avec leurs bulletins de vote serait réglé sans eux par une consultation restreinte nommée « primaire » dont le principal thème de fait serait réduit à : qui est le mieux placé pour être au second tour… La réponse a déjà été donnée dès le premier sondage ! Les gagnants sont : Hollande ou bien Valls et sinon Martine Aubry ou bien moi, à égalité, avec dix points de moins, à peu près… Valls ayant déclaré que Hollande est « le candidat naturel » nous n’aurions même pas à choisir entre les deux… Donc « le meilleur candidat unique de la gauche » est… Suspense… Hollande. CQFD ! Alors même que tout cela était organisé pour l’éviter ! Tout ça pour ça ?
126 commentaires
AF30
Toujours aussi pertinent le discours de Jean-Luc Mélenchon. Cependant je n’ai pas trouvé d’info sur cette conférence sur le site du journal « humanité » comme par ailleurs j’y ai lu ceci : « Espagne : un gouvernement d’union de la gauche est possible Izquierda Unida, Podemos et le PSOE pourraient tenter de former un gouvernement d’union de la (…) ». Quand on constate la politique menée par le PSOE et ce que sont devenus ses précédents dirigeants et même s’il ne s’agit pas de rejeter apriori toute alliance avec le PSOE à condition qu’il y ait un réellement engagement à gauche on ne peut qu’être inquiet sur la ligne du PCF. La ligne du PG est d’autant plus méritoire que tout cela se fait dans un silence médiatique désespérant.
Jean-François91
«Passer sous la table ou la renverser»
Il y a un an, Frédéric Lordon tentait de dessiller les yeux des anti-austéritaires eurocrédules. Sur Syriza, il avait vu juste. Samedi encore il a brillamment montré l’antinomie entre l’UE et la démocratie. La tenue de ce sommet est un grand pas en avant, et le discours de conclusion de Jean-Luc a été à la fois brillant et enrichissant comme d’habitude. Mais le tabou de la rupture reste fort y compris chez ceux qui dénoncent la finance. L’effort pédagogique reste immense mais incontournable. Et il va de soi que si, pires qu' »illisibles », nous ne voulons pas passer pour des benêts en 2017, nous devons avoir d’emblée un candidat à la présidence capable de, et prêt à tenir tête à l’oligarchie de l’UE. Loin du cirque démagogique des primaires solfériniennes.
Le.Ché
Nous n’avons pas le choix, pour changer cette Europe il faut construire une Europe des nations, sortir de l’euro et de l’OTAN, c’est en construisant une Europe marxiste et en nationalisant les groupes du CAC 40 et les banques que nous changerons les choses, sinon nous allons au désastre et les migrants nous le prouvent.
Fulgence
Un peu « Ché-matique » peut-être ?
gowez
@José Ruiz
« ce n’est pas avec la classe ouvrière qui est devenue la « classe des chômeurs ». » « L’évolution de la société vers davantage de solidarité, de partage, de justice sociale se fera avec la classe moyenne pour laquelle le terme « gauche » donne des boutons« .
Oui, quel mépris pour les travailleurs. Classe des chomeurs ? On dénote dans votre écrit ici quelque chose de incorrect, injuste, humiliant. Il me semble que vous méconnaissez cette classe dont vous la définissez de chômeurs et on en déduit de « bons a rien ». La classe ouvrière est la plus nombreuse et il y a pas que des chômeurs, il y a des travailleurs très compétents dont un pays ne peut se passer, dans tous domaines et activités. Faut pas vous tromper de cible. Les bons à rien sont ailleurs et vous seriez plus courageux si vous parliez de la classe des exploiteurs, de ceux qui ne partagent rien, actionnaires, banquiers, journaleux aux ordres, évadés fiscaux, de ces hyper richissimes qui même dans une crise (leurs crises) ne diminuent en rien leurs trains de vies. Par contre ils demandent a ce que la classe ouvrière elle fasse des sacrifices sur leurs pouvoirs d’achat. Faut pas diviser la classe ouvrière et moyenne qui sont complémentaires. Faut vous en prendre a ces voleurs, traitres a leurs pays, de la classe des minoritaires gavés mais majoritaires en fric et richesses.
Nicolas.B
Une primaire à gauche pourquoi pas, mais je vois pas le rapport avec le PS.
Franck
@ Nicolas.B
Je vous conseille vivement de visionner les vidéos du 1er sommet pour un plan B en Europe, pour vous rendre compte que leur primaire ressemble plus à une kermesse sur le désert politique qu’à autre chose.
Vasssivière
Revivifiant sommet pour le plan B, qui en ce début 2016 morose et lourd de tant d’injustices, de souffrances et de hontes, vient de nous faire entendre des voix intelligentes, combatives, et de nous dresser des perspectives positives. Merci à celles et ceux qui repoussent la langue de bois lénifiante de camarades plus empressés de préserver la forteresse, que de bâtir des perspectives anti-capitalistes. Merci au PG et à M. Mélenchon qui rendent notre espoir possible, encore. J’attends avec impatience la mise en ligne des vidéos des intervenants pour permettre une diffusion plus large.
pichenette
« Plan B », nom porteur pour un rassemblement dont les frontières ne sont pas géographiques mais de coeur, de réflexion, « B » comme bonheur aussi. Osons vouloir inverser le sens pris par les choix politiques qu’imposent les gouvernements, infantilisant les peuples, confisquant les pouvoirs démocratiques ! En avant avec ces personnes aux analyses lucides, pertinentes, courageuses. Fi des anciennes alliances trop souvent corrompues par des intérêts immédiats, des traditions, l’histoire. Il faut du nouveau qui prenne en compte les urgences, exclusions, pollutions, santé méprisée, accaparement éhonté des richesses, risques d’immenses brasiers (ventes d’armes, destructions augmentant les PIB, nucléaires civils et militaires aux risques non maîtrisables). Ne plus être à la remorque de… mais moteur dans une confiance dynamisante. Certes il faudra alimenter ce moteur pour cela éviter de laisser de côté ceux qui ne demanderaient qu’à participer.
lilou45
Peut être avec des adhésions directes au nouveau Front de gauche, ou à un autre mouvement de lutte ? Peu importe son nom.
bob.pollet
A propos des élus FN présents dans les CA des lycées. Si le mandat impératif était enfin effectif dans cette 5ème république obsolète, les élus FN auraient à faire appliquer les directives du conseil régional et non celles de la boutique FN. Vivement la 6ème, sans la trahison de certains qui une fois élus font ce qu’ils veulent !
julie
Pouvez-vous m’indiquer dans quel région et si possible dans quel lycée il y a effectivement des élus FN au CA ? D’après mes infos, aucune région n’est dirigée par le FN ou avec sa participation. Ainsi les représentants aux CA des lycées sont forcément des élus de l’exécutif en place. Qui auraient nommé des élus FN et pourquoi ?
JeanLouis
Plus que jamais le plan B mais certainement pas dans les media. J’ai essayé d’écouter les divers bulletins d’information télé ou radio. Rien sur France 2 le dimanche soir 20h00, 5 minutes sur la bouquin de Sarkozy et ses réseaux, 5 minutes sur les accidents de ski, sur la promo pour un film. Le plan B rien !
Et si je pouvais avoir les liens pour aller voir tous les débats de ces 2 jours ce serait sympa, je ne trouve pas.
[Edit webmestre : Croyez-vous vraiment que les vidéos de deux jours de débats (des heures d’images) peuvent être découpées, montées et mises en ligne le temps de le dire ? Si vous ne trouvez pas de « liens », c’est qu’il n’y en a pas encore, à l’évidence.]
sergio
Selon les chiffres d’un média du système (Huffington post par exemple) un professeur de collège sur deux était en grève aujourd’hui en France. Et ce malgré les pressions et les chantages de l’administration. Ni du relatif désert syndical dans de nombreuses villes. Silence des politiques et des ondes.
Patrice L
Encore 16 mois. Long et court à la fois. Mais il peut se passer tant de choses dans le monde et dans notre pays. Tout est en fusion. F. Hollande et N. Sarkozy ne seront plus, peut-être, qu’un mauvais souvenir en mai 2017. Nous devons croire en la possibilité de sortir de ce système en rupture avec nos concitoyens. La voie du plan B est un excellent outil de travail pour un projet alternatif en France et en Europe. Mais il faut également reconstruire d’ici là une gauche retrouvée et digne de ce nom. Laissons le PS divaguer vers la droite. Hollande et Valls l’y emmènent avec délectation. C’est le crépuscule de ce parti. La lumière est ailleurs. Soyons prêts !
Hervé
Parallèlement à l’Humain d’abord, voici venu le temps de la glasnost où la parole sur l’ UE se libère. Que du pain béni. Merci pour ces journées du Plan B, très bien relayé sur Mediapart aussi. Demain, sur les bulletins nationaux de nos futures listes, il devrait y avoir comme intitulé commun « Pour des Jours Heureux », car dans ce climat de peur bien réelle face aux attentats et dans cette atmosphère d’alerte surjouée par nos dirigeants pour nous contraindre à accepter la fin des syndicats, la fin des 35 heures, la baisse des salaires , le recul de l’âge de la retraite avant sa mort, l’état d’urgence illimité, la déchéance de nationalité pour certains en attendant d’étendre artificiellement le concept idoine pour tout le monde, on cherche un peu d’air dans cette ambiance glauque. « Pour des Jours Heureux », ce ne serait ni un vœu pieu, ni du luxe.
DD
Sortie de l’Europe, de l’Euro et de l’OTAN. Indépendance nationale, souveraineté permettant de battre monnaie, avec frontières contrôlées, et socialisme, le vrai, celui de la lutte des classes et de la solidarité internationale avec les peuples en lutte. Acte 1 : Libération nationale et sociale. Je ne voterai pour aucun autre programme. Le reste n’est que blabla.
catherine dumas
A « édit webmestre », bonne année , merci de vos efforts pour nous transmettre toute cette actualité.
Il est vrai que moi aussi je suis impatiente de tout lire, tout voir, c’est parce que nous souffrons et que la moindre étincelle d’espoir rallume notre soif d’apprendre.
Merci à monsieur Mélenchon , cet être qui se démène pour nous tous a énormément de valeur.
Allez râler fait du bien quand il ne reste rien d’autre.
Démoc
Mon commentaire est dérisoire tellement le fond de l’analyse est pertinente, mais, s’il te plait Jean-Luc, pense à tous les chauves qui peuvent te soutenir, lorsque tu emploies l’expression de « crâne d’œuf ». Tes arguments se suffisent à eux même sans que tu ais besoin de recourir cet écart de communication contre productif qui stigmatise une partie du peuple sur leur apparence physique.
Fraternellement.
Elodie
Cette conférence sur le plan B, quel bonheur. Merci a tous les militants qui ont permis d’organiser tout cela et a la compétence et au sérieux de touts les intervenants.
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catherine dumas
Pauvre madame Taubira, ils auront tout fait pour lui faire du mal, je lui avais écrit pour lui expliquer mes souffrances, elle n’a rien pu faire tellement l’adversaire est diabolique. Je vais regretter ses jolies joues roses, son sourire, son tempérament ferme et juste. Un autre combat commence pour elle et je crois quelle va le mener avec ferveur.
marco polo
J’apprécie hautement ce sommet « Plan B ». Les interventions sont d’un très haut niveau politique. Tout au moins pour ce que j’ai pu capter sous forme de vidéos (je ne pouvais pas le voir en live et je ne sais pas où reprendre ce qui a été diffusé pour l’écouter ou le réécouter).
Je mets spécialement en avant l’intervention de Jean-Luc Mélenchon lorqu’il s’adresse à Frédéric Lordon, à propos de la sortie de l’euro ou non, en précisant que la question aura sa réponse par le niveau d’implication populaire dans cette bataille et la détermination des représentants élus vis-à-vis du bras armé du capital représenté par le gouvernement allemand. Ce sont deux éléments essentiels qui permettront de faire plier le néolibéralisme. L’implication populaire ne peut être acquise que dans un programme défini de retour à une vraie politique sociale et démocratique, dans un premier temps.
DMc
Juste un mot sur le point le moins interessant de ce billet : la primaire à gauche. Je n’irai pas me prononcer dans une telle mascarade, d’autant que je ne considère pas le PS comme étant de gauche. Et je ne me sentirai certainement pas lié pas le résultat de cette farce, quel qu’il soit. Je voterai à l’élection présidentielle pour le candidat qui proposera un programme conforme à mes souhaits, et s’il n’y en a pas je m’abstiendrai.
JeanLouis
J’étais complètement sur votre ligne, mais j’ai entendu Filoche préciser sa pensée sur cette histoire de primaire, d’abord faire une plateforme de programme entre toutes les forces de la vraie gauche, et seulement après choisir un candidat avec une primaire qui de fait exclurait Hollande, Valls et consorts, considéré comme des traitres, une façon de rassembler toutes les forces de gauche, les seules vraies ? Est ce c’est ce que pensent les 30% qui ont voté pour la motion Filoche et compagnie au dernier congrès du PS, je ne sais pas mais ça vaut peut être le coup d’y réfléchir et de tenter quelque chose. JL Mélenchon dit souvent à partir de l’expérience du programme commun que seule l’union compte, celui qui s’en détourne est mort !
françois 70
@ JeanLouis
L’opération primaires est cousue de fil rose ! Il s’agit en réalité, pour Cohn-Bendit, Joffrin et leur clique européiste, de brouiller les pistes afin de faire obstacle à la candidature de Mélenchon. Chacun sait qu’il est le seul capable de devancer le candidat solférinien au 1er tour. Tout le monde sait aussi que tous les sondages le donnent au niveau de son score de 2012 et qu’un an et demi avant cette élection il était à 3%. Ils sont terrifiés à l’idée d’une progression comparable d’ici à 2017 !