Taubira s’en va ? Elle est dégoûtée. Selon le mot d’un démocrate-chrétien belge des années 70 qui savait de quoi il parlait : « quand les dégoûtés s’en vont, il ne reste que les dégoûtants ». De fait, le rétrécissement de la base gouvernementale est spectaculaire. Sa sectarisation l’est non moins. Le désarroi est si grand dans les milieux socialistes que Christiane Taubira a été instantanément canonisée par l’opinion proche du PS.
Mais aussi par la presse, qui l’a aussitôt affublée du qualificatif de « gauche du PS », ce qu’elle ne dit pas elle-même à son sujet ! On voit l’arrière-pensée de ce commentaire : obliger Hollande à assumer sa nouvelle identité de droite. Mais le fait est que la nomination d’Urvoas comme Garde des Sceaux a sonné comme une confirmation de ce que sous entendait le départ de Taubira ! Cet homme proposait en 2011 la fusion des ministères de l’Intérieur et de la Justice. Il était un des champions les plus exaltés de la loi sur le renseignement. Il traitait récemment les frondeurs de son propre parti de « djihadistes »…
Et cela au moment où l’introduction de la déchéance de la nationalité dans la Constitution est aggravée ! Tous les signes envoyés par ce gouvernement convergent vers le pire. J’en viens à me poser des questions que je ne me posais pas, je le reconnais. De quoi cette équipe calamiteuse est-elle le nom ? Ce n’est pas seulement le courant démocrate de l’internationale socialiste qui l’a emporté en France. C’est quelque chose de plus grave de plus dangereux, de plus étranger à l’histoire de la famille progressiste.
La nouvelle version de la révision constitutionnelle est pire que le projet initial concernant la déchéance de nationalité. Les binationaux seront bien traités différemment des autres Français. François Hollande et Manuel Valls essayent de camoufler cette réalité, ajoutant l’hypocrisie et la lâcheté à l’affront républicain. Pire, la déchéance sera étendue aux auteurs de « délits » et non plus seulement de crimes. Quand je formulais cette hypothèse en annonçant qu’un gouvernement de droite extrême ou d’extrême droite pourrait le faire, on m’accusait d’exagération. Mais c’est le gouvernement de la « gôche » qui l’a fait ! C’est ce que demandait Nicolas Sarkozy. Le texte n’est pas encore voté que la surenchère redoutée a déjà commencé.
Après cette révision, les binationaux nés français ne seront plus totalement des Français comme les autres. C’est ce qu’ont décidé François Hollande et Manuel Valls. J’ai déjà dit qu’ils créaient deux catégories de Français en réservant deux punitions différentes pour les mêmes faits. En prévoyant de pouvoir déchoir de leur nationalité des Français de naissance au motif de leur ascendance, ils valident l’idée qu’existeraient des Français « de souche » et des « étrangers de souche ». Devant la levée de bouclier, le gouvernement avait promis de chercher une autre formulation pour rendre cette idée plus acceptable. C’était mission impossible. Rompre avec l’identité républicaine du pays et la conception égalitaire de la nationalité ne sera jamais acceptable pour nous. Si la République est une et indivisible c’est parce que son peuple l’est !
Le résultat est pire que dans la première version. L’effet sera le même. Seul l’emballage change, ajoutant l’hypocrisie à la réalité. La version initiale de la révision faisait explicitement référence aux binationaux en indiquant que la loi fixe les règles concernant « la nationalité, y compris les conditions dans lesquelles une personne née française qui détient une autre nationalité peut être déchue de la nationalité française lorsqu’elle est condamnée pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ».
La nouvelle version aggrave les choses. L’amendement du gouvernement dit désormais que la loi fixera les règles de « la nationalité, y compris les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ». Manuel Valls fanfaronne en disant les binationaux ne sont plus explicitement visés. Menteur ! Car dans le même temps, il affirme que la France ne créera pas d’apatride et même qu’elle ratifiera la convention de 1954 qui engage à ne pas faire de nouveaux apatrides. C’est donc qu’il ne veut pouvoir déchoir que des binationaux. Les binationaux sont donc bien traités différemment des autres Français, même si le gouvernement enfume hypocritement le sujet pour permettre à ses députés de se déshonorer sans l’assumer
Les binationaux nés français pourront être déchus de leur nationalité française, pas les autres Français. Eux seront « seulement » déchus « des droits attachés » à leur nationalité comme le droit de vote, d’éligibilité, la protection consulaire à l’étranger etc. Pour les mêmes faits, deux Français ne seront pas condamnés à la même peine. L’inégalité est toujours là.
L’hypocrisie n’est pas la seule aggravation du nouveau texte. Pour s’assurer les voix de la droite, le gouvernement a repris l’une des principales revendications de Nicolas Sarkozy. Il va désormais plus loin que dans la première version du projet de loi. La déchéance pourra s’appliquer à des personnes condamnées pour des « délits » et pas seulement pour des crimes. Bien sûr, dans l’immédiat, Manuel Valls jure la main sur le cœur que les crimes en question seraient « l’association de malfaiteurs, le financement direct du terrorisme ou l’entreprise terroriste individuelle, tous punis d’une peine de 10 ans d’emprisonnement ». Mais la boîte de Pandore est ouverte. Rien n’empêchera demain d’étendre la liste des crimes, mais aussi des délits, qui permettent de déchoir de sa nationalité un citoyen français.
D’autant que le garde-fou est bien mince. C’est une simple loi qui pourra modifier la liste des crimes et délits concernés, et les conditions d’application de la déchéance. Il suffira de classer dans la loi de nouveaux crimes et délits comme portant une « atteinte grave à la vie de la nation » pour pouvoir déchoir leurs auteurs s’ils sont binationaux. Le 30 décembre, par la voix de Florian Philippot, le Front National s’est dit favorable à un élargissement de la liste des crimes et délits permettant de déchoir de sa nationalité un binational. Manuel Valls et François Hollande agissent en pyromanes.
Il y a une dette dont on ne parle jamais. C’est la dette étudiante. C’est-à-dire la dette contractée par les étudiants pour financer leurs études. Mon camarade François Delapierre avait pointé cette « bombe de la dette étudiante » dans un livre publié en France aux Editions Bruno Leprince, il y a trois ans. Son livre vient d’être traduit en espagnol et publié de l’autre côté des Pyrénées aux éditions Icaria. Il a été complété pour l’occasion par deux articles d’universitaires portant sur la dette étudiante dans ce pays. J’y reviens non seulement parce que je suis heureux de retrouver François Delapierre, décédé en juin dernier, mais parce que je veux que l’on mesure quelle explosion menace aussi la bulle financière globale du fait des bulles particulières qu’elle contient…
La dette étudiante est un concentré du fonctionnement du système financier. Comme toutes les dettes, c’est d’abord un féroce moyen d’appropriation du temps des autres par la finance et les banques. C’est aussi un terrible outil de dressage social pour la jeune génération des classes moyennes : commencer sa vie active avec une dette de plusieurs milliers d’euros n’incite pas à la révolte et encore moins à la grève. Evidemment, le dressage vaut aussi pour les parents, voire pour les grands parents parfois mis à contribution ou caution de l’emprunt. Mais si la dette étudiante est une « bombe », c’est parce qu’elle a pris une telle ampleur qu’elle menace l’équilibre global du système financier.
La dette étudiante sera peut-être le cœur de la prochaine crise. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer ce phénomène à celui des subprimes, ces emprunts immobiliers hypothécaires à l’origine de la crise financière de 2008. Voyez les chiffres aux Etats-Unis. La dette contractée par des étudiants atteint 1 200 milliards de dollars. Le total des emprunts subprimes était de 1 300 milliards d’euros lors du déclenchement de la crise de 2008. L’ordre de grandeur est exactement le même.
Aujourd’hui aux Etats-Unis, 12 millions d’étudiants sont endettés pour financer leurs études, soit plus d’un étudiant sur deux. Et le nombre d’étudiants ne pouvant plus rembourser augmente très vite. Le taux de défaut est passé de 5% en 2008 à 11% en 2014. Sans compter les anciens étudiants qui doivent continuer à rembourser leur dette pendant des années après la fin de leurs études. Dans les primaires pour choisir le candidat démocrate pour la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis, le candidat Bernie Sanders a décidé d’en faire un sujet politique. Il propose ainsi de rendre gratuits les frais d’inscriptions dans les universités publiques et de restructurer les prêts étudiants déjà contractés pour réduire les taux d’intérêts.
En France, 12,5% des étudiants se sont endettés pour financer leurs études. Et le chiffre va encore augmenter sous l’effet des réformes libérales de l’enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Sous les coups de l’austérité et de la concurrence entre universités, et entre écoles, les frais d’inscriptions augmentent. Sans compter les frais de logements. Dans le même temps, l’Union européenne a engagé une profonde modification de son système d’aide financière aux étudiants en échange dans le cadre du programme Erasmus. Jusqu’ici, l’aide financière reposait essentiellement sur un système de bourse. Dorénavant, le programme Erasmus+ repose sur un « mécanisme de garantie de prêt aux étudiants » et non plus de bourses. La « bombe » se construit chaque jour. Jusqu’à l’explosion prochaine. Merci « l’Europe qui nous protège ».
Dimanche passé, j’ai eu le bonheur de clore la première conférence du Plan B. Puis j’ai passé le témoin aux députés espagnols qui m’entouraient pour cette séance de clôture. En l’occurrence, le témoin était un objet : un œillet, fait à la main, en hommage à la révolution portugaise, puisque ce jour-là se déroulait l’élection présidentielle au Portugal. Notre sommet du Plan B a été un succès total en dépit de toutes les difficultés qui s’étaient accumulées. En effet, l’annulation de la première convocation avait pu faire craindre que soit totalement compromise la viabilité du projet. En fait l’annulation s’était imposée à nous par décision de la préfecture de police, comme c’était le cas pour toutes les réunions d’ailleurs, compte tenu des attentats qui avaient eu lieu la veille, le 13 novembre.
La relance du rendez-vous a impliqué des dizaines d’heures de travail pour la jeune équipe qui a pris en main cette tâche depuis septembre dernier et notre appel à la fête de l’Humanité. Mais le succès a été là. Une quarantaine d’intervenants majoritairement étrangers, 25 nationalités représentées, plusieurs ambassadeurs et délégations diplomatiques officielles. Parmi celles-ci, je veux mentionner la présence de Maria Fernanda Espinosa, ancienne ministre de la Défense d’Equateur et désormais représentante de ce pays à l’ONU sur un mandat très important à propos des multinationales dont je vais traiter ici une autre fois. Nous avons aussi compté 9 députés européens, venus de Grèce (Unité populaire et Syriza), d’Allemagne (die Linke), d’Espagne (Podemos et Izquierda Unida), d’Italie… Et évidemment l’ancienne présidente du Parlement hellénique Zoe Konstantopoulou et les anciens ministres des Finances allemand Oskar Lafontaine et italien Stefano Fassina co-signataires de l’appel initial.
A côté de cela, le plus encourageant à mes yeux est le succès intellectuel et académique de notre réunion. Plusieurs économistes parmi les plus réputés de notre camp étaient présents comme le Grec Costas Lapavitsas, les Français Frédéric Lordon, Jacques Généreux ou Cédric Durand, le Belge Paul Jorion, l’italien Massimo Amato. Et beaucoup d’autres, moins connus peut-être, mais non moins brillants. Sans oublier les anthropologues, sociologues, militants associatifs etc. Je veux dire que leur présence est un levain d’idées et de compréhension des problèmes. C’est aussi une garantie de pluralisme et d’ouverture car aucun d’entre eux ne se laisserait entraîner à une présence qui signifierait une allégeance. L’ouverture et la non appropriation de cet espace par une personne ou un parti sont les deux conditions de sa pérennité. J’ai dit clairement et fortement que, si j’ai été l’initiateur de ce sommet, je n’y exercerai aucune responsabilité à l’avenir et que si c’était Éric Coquerel pour le PG qui en a lancé l’idée, le rôle spécifique du Parti de Gauche n’irait pas plus loin que l’appui logistique qu’il a apporté et qu’il donnera pour la suite si on le lui demande.
Dans ces conditions, l’évènement, c’est la décision de rendre « permanente » la conférence du Plan B. Cela ouvre la voie à des échanges durablement structurés. Le moment est mûr pour cela. On pouvait craindre que l’onde de choc de l’accord imposé à la Grèce en juillet ait fait retomber toute volonté de continuer l’action et la résistance au plan européen. D’autant que l’alignement sur le soutien au gouvernement de Tsipras, gérant le nouveau mémorandum, a sévèrement ralenti tous les contacts internationaux. Pour autant, six mois plus tard, ce forum a trouvé son souffle et le diagnostic posé sur ce que deviendrait Tsipras dans le contexte a été vérifié par les manifestations de masse qui ont repris en Grèce. Pour le reste, tous les participants avaient la claire conscience qu’un point de non retour a été franchi par l’Union européenne dans l’agression contre un gouvernement démocratiquement élu. C’est l’essentiel. Les mêmes comprennent qu’il nous faut donc penser toutes les hypothèses pour se préparer à gouverner nos pays respectifs.
Ce sommet est un point de départ. La déclaration finale du sommet acte la décision rendre permanente la conférence du Plan B. Nous voulons nous doter d’un « comité permanent du sommet du Plan B pour s’assurer de la pérennité de notre conférence et de la bonne tenue de ses sessions ». Et aussi « Faire fonctionner des commissions thématiques produisant des propositions et intervenant dans l’actualité européenne, notamment sur la monnaie, les budgets et dettes ainsi que le commerce ». Et « labelliser “Plan B” toutes initiatives internationales, nationales et locales contribuant aux objectifs de la Conférence du Plan B ».
Nous ne créons ni un parti ni une internationale. La conférence du Plan B repose sur des engagements individuels. Chacun est donc libre d’y participer quels que soit ses engagements de parti ou d’association par ailleurs. Nous ne prétendons pas imposer une ligne commune à tous, ni un Plan B à chacun. Au contraire, nos échanges ont bien montré combien il y avait plusieurs Plans B selon la situation des pays concernés. Le « Plan B » se prépare différemment en Slovénie qu’en France par exemple, parce que le rapport de force face à l’Union européenne n’est pas le même. La logique est donc celle de la contribution intellectuelle volontaire : chacun propose sa méthode et les autres en font ensuite leur miel. Ainsi, le Parti de Gauche a proposé un Plan A consistant à appliquer son programme en désobéissant aux traités européens pour obtenir leur refondation, et un Plan B de sortie de l’euro si cela devait s’avérer nécessaire en réplique à l’agression à laquelle il faut s’attendre après les précèdents à Chypre et en en Grèce.
Plusieurs rendez-vous sont déjà prévus. Les échanges vont s’approfondir. Nous sommes convenus de « réunir deux fois par an une session plénière de la Conférence du Plan B ». Ce sera même plus cette année ! En effet, nous donnons rendez-vous à Madrid fin février et en Allemagne en juin. Puis à Rome. Et à la fin du sommet, les Danois présents ont fait savoir qu’ils étaient partants pour organiser aussi un rebond. Le Plan B est sur de bons rails. J’exprime cependant le regret que sur le plan national tous les sectarismes se soient ajoutés pour ignorer une réunion qui ne s’en est pourtant pas plus mal porté. Qu’aucun chef de rubrique « Europe » de l’un quelconque des médias papier du camp du « oui » se soient déplacés est lamentable. Je ne peux manquer de citer le pire du nul : le papier d’emballage de « Libération » sur le sujet. Mesurons la duplicité d’un journal qui prétend être le lieu du « débat de fond » pour 2017 dans le cadre d’une primaire, mais décide de passer à côté du débat sur les alternatives en Europe quand ses principaux intellectuels le mènent ! Ceci explique peut-être cela en fait. La primaire n’est possible qu’au prix du silence sur l’Europe.
Passe encore qu’il n’ait pas publié une ligne de deux jours d’échange intellectuels de haut vol alors même que tous les textes étaient immédiatement disponibles ! Mais qu’il ait éprouvé le besoin d’une nouvelle tentative de buzz (« spectacle-scandale-mélenchon-dérape ») à propos d’une expression de ma part en dit long sur la haine recuite et l’abaissement du bulletin paroissial de la « gôche » des années 80 ! Il faut y voir un signal. Celui de l’épuisement du projet de substitution à l’idéal de gauche qu’a été la construction européenne. Ces gens, qui en ont été les thuriféraires ardents, ne savent plus quoi dire : le champ de ruines qu’ils ont sous les yeux, dont leur aveuglement a été un agent si actif, les laissent sans voix. En tant qu’ex-journal des classes moyennes supérieures de la génération Cohn-Bendit, ces gens n’ont plus aucune ligne d’horizon sinon des gadgets occupationnels dont le projet de « primaire de toute la gauche » est un parfait exemple. A la fin il n’y aura pas plus de « primaire de toute la gauche » qu’il n’y aura d’Europe sociale. Le Plan B dans ces deux cas est juste le commencement du réalisme.
2017 sera une année charnière en Europe. Notre Plan B n’est pas une discussion abstraite. On a vu en Grèce combien il est vital de pouvoir faire autrement que ce qu’exigent les créanciers. Nous savons que le même coup d’État financier sera appliqué à tous ceux qui résisteront. Nous devons nous préparer à faire face. D’autant que nous avons en tête le calendrier précis qui nous attend.
L’année 2017 aura une très grande importance pour toute l’Europe. Ce sera son heure de vérité. Déjà, notons que ce seront les 60 ans de la signature du traité de Rome de 1957, fondateur de la Communauté économique européenne. Voilà une occasion unique de bilan sans concession et de remise à plat total des traités. Ça tombe bien, c’est ce qui est prévu ! L’agenda 2017 est propice aux évolutions soudaines.
Savez-vous qu’un nouveau traité européen sera mis en chantier ? Oui, carrément « pas vu à la télé », n’est-ce pas ? C’est ce qu’ont décidé les « 5 présidents » de l’Union européenne. Car il y en a cinq, pas moins ! Donald Tusk, président du Conseil des chefs d’État et de gouvernement, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, Jeroen Djisselbloem, président de l’eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne et Martin Schulz président du Parlement européen. Pas un français ! C’est noté. Ces cinq-là veulent renforcer l’intégration autoritaire de l’UE au nom de « l’achèvement de l’union économique et monétaire ». La Commission européenne a proposé un calendrier en ce sens. D’ici au 30 juin 2017, elle va explorer les possibilités de renforcement de cette intégration sans changement des traités. Mais en parallèle, dès cette année, elle va nommer un groupe d’experts pour plancher sur un éventuel nouveau traité. Et au printemps 2017 est prévue la publication d’un paquet d’orientation (Livre Blanc) sur l’achèvement de l’Union économique et monétaire comprenant un changement des règles des traités. La France doit donc anticiper et arriver avec ses exigences ! Elle fera du zèle comme d’habitude derrière madame Merkel.
L’année 2017 sera décisive aussi sur le plan électoral en Europe. 2017 est la date butoir fixée par le Premier ministre britannique pour organiser le référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. La presse dit qu’il pourrait avoir lieu dès cette année. L’heure de vérité arrivera peut-être même plus tôt que prévu ! Quoi qu’il en soit, les deux premières puissances du continent, la France et l’Allemagne, vont voter en 2017 à quelques mois d’intervalles. En France, ce sera l’élection présidentielle en avril et mai, puis les élections législatives en juin. En Allemagne, des élections législatives auront lieu en septembre. Un nouveau traité promis et des élections dans les deux premiers pays de l’Union c’est un alignement des planètes exceptionnel ! Je crois qu’il faut travailler sérieusement pour ne pas se faire voler le débat et imposer en catimini une décision. Quand le porte-parole de EELV déclare que si j’étais vainqueur des primaires on ne serait pas obligé de me suivre parce que je poserai un problème à propos de l’Europe, j’ai vu un très mauvais signe donné par quelqu’un qui sait très bien quel va être l’agenda de l’année 2017. Et pourquoi l’enjeu européen va être central. Le vainqueur de la présidentielle devra avoir une position claire sur ce sujet.
L’idée de « primaires de la gauche » enfonce chaque jour un peu davantage ceux qui les suivent dans la confusion. Jean Christophe Cambadélis demande désormais à ses amis de faire pression sur moi pour que j’accepte d’y participer. « Le problème ce n’est pas nous, c’est lui », dit-il à mon sujet ! Fine ruse visant à donner le change à son opposition interne qui a voté en faveur de ces primaires. Il a d’ailleurs qualifié cette prise de position de « tempête dans un verre d’eau » puisque tout le monde au PS serait « d’accord pour ces primaires ».
Fort bien, mais alors pourquoi la porte parole du PS, Juliette Maedel, a-t-elle déclaré que la « primaire a fait flop » ? Qui croire ? Jean Christophe Cambadélis nous annonce-t-il que François Hollande va participer à cette primaire ? Il sait bien qu’il n’en est pas question ! Sans Hollande, les frondeurs acceptent-ils de soutenir une primaire qui désignerait un candidat contre lui ? Ils savent bien que non ! Alors quel est le sens de toute cette confusion délibérément fabriquée au fil des déclarations ?
Je laisse chacun répondre pour m’éviter de voir toute mon interpellation réduite à la conclusion que j’en tire ! Mais je ne suis pas le seul à penser qu’il y a une grosse anguille sous roche ! Dans un bref message sur Facebook, Marie George Buffet relève : « Je suis très étonnée de l’engouement suscité par une primaire à gauche. Outre que cela nous inscrit dans l’ultra présidentialisation du pouvoir politique de la Vème République, cela nous conduit à malmener le suffrage universel en réduisant le champ de ses choix. Ainsi, certains conditionnent la tenue de cette primaire, à la présence de F Hollande et de JL Mélenchon, il faudra donc choisir entre celui qui met en œuvre une politique et celui qui la combat et après, selon le résultat, on met nos idées, valeurs dans la poche, un mouchoir dessus et on fait du vainqueur notre candidat à la présidentielle !!!!! Alors, certains disent que la primaire serait réservée à certain-es, sans Hollande. Alors qui est admis ? Sur quels critères ? On a, je l’espère, mis le projet politique en une de ces critères… »
Je tiens le même raisonnement, on le sait. Comme elle, je souligne la nécessité de sortir de la Vème République et des traités européens pour vraiment tourner la page du monde de la monarchie présidentielle et de l’austérité permanente pour pouvoir parler d’un projet commun pour le futur. Pour moi, 2017 est une formidable opportunité démocratique pour tout changer ! Je refuse de voir cette opportunité ramenée à un obscur jeu politicien de petits chevaux jouant de la peur de l’extrême droite pour amnistier tout bilan et faire taire tout projet. Je ne fais pas de procès d’intention aux auteurs de la proposition de primaire.
Mais je sais lire ! Et je demande que mes lecteurs vérifient eux-mêmes combien les propos de Daniel Cohn Bendit confirment ce que je viens de dire. Mettons de côté le caractère insultant de ce qu’il dit à mon sujet, puisqu’il est bien connu que l’agressif c’est moi et que je ne reçois que ce que je mérite. Voyez plutôt comment la logique qui anime son projet finit par trouver préférable de voter… Juppé. Cette option n’est pas venue sur ses lèvres dans un de ces moments d’égarement qu’on lui connait. Il l’a réitérée tout aussi méthodiquement dans Le Monde. Les extraits ci-dessous se passent de commentaires.
Extrait de l’interview de Daniel Cohn-Bendit dans Les Inrockuptibles du 20 janvier 2016 :
« Comment est née l’initiative de l’appel pour une primaire de toutes les gauches dont vous êtes l’un des initiateurs avec Yannick Jadot, Michel Wieviorka et Thomas Piketty ?
Daniel Cohn-Bendit – D’un grand nombre de discussions qui se terminaient toujours ainsi : si on continue, on va droit dans le mur. La gauche est en pleine décomposition et personne ne s’y retrouve. La seule chance d’inverser la tendance est de mettre en place un grand débat pour trouver le meilleur candidat qui ait une chance d’arriver, au moins, au deuxième tour de la présidentielle.
Cela signifie-t-il un autre candidat que François Hollande ?
Non. Parmi les initiateurs de l’appel, il y a des sensibilités différentes. Certains pensent en effet qu’il ne serait pas le meilleur. Pour moi, le meilleur serait le vainqueur de la primaire. Il ne faut pas se faire d’idées : Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent n’ont aucune chance de gagner une primaire des gauches ouverte. Le meilleur candidat n’est pas celui qui prétend l’être parce qu’il a le programme le plus radical. Le meilleur est le plus apte à trouver un équilibre entre les positions contradictoires à gauche. Hollande pourrait se relégitimer en démontrant qu’il est ce candidat.
François Hollande n’a pas réagi. Mélenchon a déjà signifié qu’il ne participerait pas. Peut-on faire une primaire de toutes les gauches sans le leader du Front de gauche ?
C’est difficile. Mélenchon est le meilleur allié de François Hollande. Ils ont un accord tacite. En refusant tous les deux la primaire, ils imposent une élection présidentielle catastrophique pour la gauche. Mélenchon s’en fout. Il a Podemos et Tsípras dans le viseur. Il espère conquérir l’hégémonie sur la gauche après la catastrophe de 2017. Miser sur le catastrophisme est une position traditionnelle de l’ultragauche. Mais il oublie qu’entre-temps, une autre joue sur le même catastrophisme, mais risque, elle, de se trouver au second tour, voire à l’Elysée, alors que Mélenchon n’a aucune chance.
Ce reproche lui est souvent fait. En est-il conscient ?
J’ai arrêté de réfléchir sur Mélenchon. Quand il s’est présenté dans le Nord contre Marine Le Pen, il a toujours prétendu qu’il allait gagner. Il n’a jamais tiré les conséquences du fait qu’il s’est pris une raclée à chaque fois. Il n’est pas intéressé par le fait de trouver une autre majorité en France. Mélenchon joue sur la décomposition de la société et se pose en sauveur suprême. Je n’ai jamais oublié la fantastique affiche du FG avec sa photo qui disait “Prenez le pouvoir !”. Le pouvoir, c’est lui. Il n’y a que ça qui l’intéresse.
Ces primaires pointent ses ambitions personnelles ?
Et celles de Hollande. Si les conservatismes partidaires des uns et des autres continuent, on va se retrouver dans une situation catastrophique où tout le monde à gauche sera soulagé de voter Alain Juppé. On le dénonce – de droite, trop vieux – et en même temps, tout roule pour lui. Ce n’est pas le pire candidat…
Mais ce n’est pas un très bon candidat de gauche non plus…
Peut-être que la France a besoin d’un moins pire candidat de droite. »
Extrait de l’interview de Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde du 20 janvier 2016 :
« Juppé est souvent épargné dans vos interventions.
On se trouve dans une situation tellement folle que c’est la primaire de la droite qui élira le prochain président de la République ! Donc si on me demande ma préférence, je choisis le moins pire : Juppé, lequel ne prétend d’ailleurs qu’à un mandat. Ça calmera temporairement ce pays pour que se reconstitue une gauche, des gauches, une force écologique, bref, une alternative. Le cauchemar absolu serait un deuxième tour Sarko-Le Pen ! »
115 commentaires
Le.Ché
Tout ça ce n’est que du baratin, je ne vois pas de différences politiques entre Sarkozy et Juppé, on veut nous prendre pour des naïfs.
chev
Je pense que le capitalisme a inventé les élections pour diviser le peuple. Nos électeurs potentiels ne vont plus voter, nous sortons affaiblis de toutes les élections, alors tirons en les leçons. Ce serait bien qu’au lieu de parler de 2017, de se positionner par rapport aux calculs électoralistes des uns et des autres. J’ai l’impression que le PS en lançant cette initiative de primaires à gauche ne cherche qu’un prétexte pour s’allier la droite centriste. Contentons nous de continuer à rassembler sur un projet de société respectueux de l’homme et de la nature. Dépensons notre énergie aux portes des usines, des écoles, des facultés, à soutenir et rassembler les expulsés, les endettés,les chômeurs, les petites entreprises en faillite, les mal logés. C’est eux qui trouveront les solutions.
semons la concorde
Les solutions ne peuvent qu’être politiques. Les exclus du système n’ont que la révolte violente comme dernière ressource, quand les lois, la justice et les forces de l’ordre sont contre eux. Voilà pourquoi il est important que tous les citoyens s’emparent des débats politiques et se dessinent un avenir. C’est ce qui s’appelle la démocratie, la vraie. J’espère qu’internet permettra cet avènement avant 2017.
Jo
J’ajouterais aussi que c’est outre le capitalisme, mais aussi les droites et les dirigeants du moment y compris médias évidemment qu’ont inventé ces primaires, véritable sabotage des nos élections de la République. Assez étrange qu’aucune instance ne trouve à rétorquer une chose pareille ! Quant à nous, n’oublions pas le fort absentéisme qui joue en notre défaveur, mais j’ai bien peur qu’un simple appel à la participation ne suffise. Alors ? C’est le vote obligatoire qui doit être envisagé. C’est vrai que pour certains cela rebute, mais nos spécialistes (de gauche) sauront très intelligemment proposer la chose. Quant à ceux de droites et en place, inutile de compter sur eux, pardi ! (innarengeant pour eux). J’aurais encore à dire, mais ne voudrait pas être hors sujet.
Régis de Nimes
On peut regretter la lâcheté, le silence complice d’une majorité des membres du PS en désaccord avec la politique du gouvernement. Mais est-ce à eux de quitter le parti qui ne mène pas une politique de gauche ? Est-ce que J. Corbyn, B. Sanders ont quitté leur parti respectif sous Blair et Clinton ? Heureusement non !
Jean-François91
Chaque parti a des règles, des usages (et des mésusages!) différents dans un un même pays et encore plus dans des pays différents, avec des lois électorales différentes et des histoires différentes.
Il est donc difficile d’extrapoler à partir de ce qui se fait ça ou là. Corbyn représente la tentative méritoire de réintroduire la gauche dans un parti massivement libéral. Il n’est pas au bout de ses peines. Sanders est un candidat plus social à l’investiture des « démocrates » pour la présidentielle, dans un système où chaque Etat se mêle de la démocratie interne de 2 partis quasi-constitutionnalisés. Bien malin qui pourrait prédire combien de candidats « pro Sanders » seront désignés pour la Chambre des représentants et le Sénat.
De ces deux cas très différents on ne peut tirer aucune leçon pour la France. Les membres « en désaccord » avec la politique du parti solférinien n’ont montré ni la possibilité, ni même la volonté de faire une révolution interne. Ils sont avant tout légitimistes et contribuent eux-mêmes au verrouillage d’un parti dont ils ne sont au fond que les faire valoir. Qu’ils en soient ou non conscients, ils finissent par être les plus grands trompeurs du peuple.
semons la concorde
Bravo pour la nouvelle rubrique « Pas vu à la télé » qui rejoint le souhait que je formulais. J’ai suivi attentivement l’échange avec Zoé qui retrace bien la descente aux enfers du peuple grec. Cette femme est remarquable pour son action et pour sa vision de la démocratie. J’espère que ses concitoyens lui feront confiance.
Quelques remarques sur la réalisation de ce 1er n°. J’ai été gênée par la pollution visuelle de l’arrière plan avec les pochettes de disques et spécialement Marilyn Monroë en gros plan. L’attention se disperse. Deuxième question, youtube est-il incontournable ? Troisième question, périodicité programmée ou non ? Et dernière question, les citoyens compétents en matière d’énergie, d’industrie, d’agriculture, d’éducation, etc. seront-ils invités à débattre aussi ?
turmel jm
Sur les primaires il est juste de déclarer comme l’exprime un commentateur « l’engagement du PCF, de sa direction en tout cas ». J’ajouterai d’une partie de sa direction. Nous sommes également nombreux à la base à penser comme MGB (lire le passage la concernant dans ce blog). Il y a une ligne de fracture chez nous qui, je l’espère (?) nous permettra d’y voir plus clair lors de notre prochain congrès. Ce ne sont pas les propos de Chassaigne sur Facebook « Pourquoi pas Taubira pour rassembler en 2017 », et l’intitulé de l’article de l’Huma « La Passonaria » (ils ont osé !) en parlant du départ de la Ministre de la justice qui vont apaiser les esprits, je l’avoue un tantinet énervés pour ce qui concerne une partie d’entre nous.
Frédéric Poncet
Il y a en effet une ligne de fracture au sein du PCF, elle ne date pas d’hier et s’est déjà manifesté très sérieusement lors des municipales en 2014 (les précédentes manifestations étaient moins nettes, l’opposition au Front de gauche faisaient profil bas en 2012). Mais cette fracture ne produira rien de bon tant qu’il n’y aura pas de tendances constituées. Après une brève ouverture (sous Robert Hue, sans que le mot « tendance » soit écrit) les statuts interdisent à nouveau toute opposition qui n’aurait pas pour base une structure du parti (section, département). Bref, ils privilégient un fonctionnement en clique où le fait d’être des Bouches-du-Rhône ou du Val-de-Marne a plus de sens que ses choix politiques personnels, ce qui évidemment ne permet pas de clarifier les choix du parti. Il est dirigé par les plus grosses fédérations, pas par une ligne politique précise. L’élection présidentielle de 2012 a confirmé que c’est dans et autour du PCF que se trouve le plus fort « vivier » de militants de gauche. Il est vain de chercher à reconstruire la gauche « à côté ». Mais tant que le parti a ce mode de fonctionnement, ils sont neutralisés par cette absence de ligne politique. L’avenir passe sans doute par une tendance, mais avec une compréhension très claire des conséquences possibles, la chose étant explicitement interdite par les statuts. Et si elle n’est pas majoritaire dès sa constitution, ce sera une opposition tout aussi vaine que toutes celles qu’on a vu.
lilou45
Il ne faut pas oublier que cette ministre de gôche a envoyé des syndicalistes de la CGT en prison .
Fulgence
@Frédéric Poncet
« le plus fort vivier de militants de gauche » n’est pas dans ou autour du PCF. Il est constitué par les centaines de milliers de militants qui ont quitté le PCF depuis les années 1980. A cette époque le parti revendiquait de 700 à 800 000 adhérents ! Ils sont disponibles, marxistes pour la plupart, pour s’engager dans une alternative anticapitaliste et éco-socialiste crédible.
Frédéric Poncet
A propos de la sortie de l’euro : il est plaisant d’imaginer une situation où la victoire de la révolution réduirait à néant toute opposition de droite. Mais ce n’est jamais le cas. Une sortie de l’euro se traduira, dans n’importe quel pays, par une situation où une frange significative de commerçants et d’entrepreneurs, exigeront d’être payés en dollars au moins pour une partie de leurs activités, et forceront ainsi bon nombre de consommateurs à chercher à se procurer des dollars. Ils dévalueront ainsi la nouvelle monnaie et pourraient déstabiliser le nouveau gouvernement. On aura beau se dire que le dollar « ne vaut plus rien », cela ne reste cependant qu’un pronostic tant qu’il a du crédit. En d’autres termes, le plan sortie de l’euro n’est praticable qu’à la condition que le crédit du dollar ait commencé à vaciller ; la nouvelle monnaie pourrait être assise, d’une façon qui reste à trouver, sur le Yuan afin de contrarier par avance toute tentative de la contre-révolution d’utiliser le dollar comme outil de déstabilisation.
Roland011
C’est quoi cette élucubration ? ça vient de sortir ? Personne ne dit que tout sera réglé, loin de là, que ça sera une promenade de santé, pas du tout. Mais il existe toujours plusieurs possibilités en économie (science humaine inventée par l’humain) et c’est toujours également une/des décisions politiques qui vont organiser la dite économie. Sortir de l’euro et de l’Europe c’est sortir du carcan institutionnel (les lois) votées pour garantir que le néo-libéralisme soit irréversible (effet de cliquet et unanimité pour changer) conformément a l’ordo libéralisme qui sépare le politique de l’économie une aberration. Sortir de l’UE c’est mettre a la poubelle toutes ces inepties. Après, il faut également changer radicalement de politique. Tout un programme.
PG
Que ceux qui exigeront êtres payés en dollars ne trouvent plus personne qui leurs passent des commandes et ils seront bien obligés d’accepter ce qui leurs est proposé s’ils veulent travailler.
Excellente idée que cette nouvelle télé qui permet d’entendre ce que les personnes n’étant pas d’accord avec le système on a nous dire.
Invisible
Félicitations pour le premier numéro de Pas vu à la télé ! Zoé parle lentement, on n’a plus l’habitude mais sa pensée tranquille et ferme fait un bien fou. Jean-Luc, vous faites un travail formidable. Peu d’hommes politiques peuvent se revendiquer d’être aussi sérieux et intègre que vous.
Jean ai marre
Excellent ce « pas vu à la télé ». Mme Zoé Konstantopoulou est remarquable. Quand même pour ceux qui lisent ce blog ou qui ont été à l’écoute de la question grecque, nous n’apprenons rien de nouveau. Y Varoufakis s’en est expliqué, de même que E Toussaint qui est allé faire un audit pour le gouvernement grec. Le noeud a été le référendum. A partir de là, nos amis avaient les cartes en main. Aujourd’hui, sans déblatérer sur Tsipras, on peut dire que ce type a joué fin. Il a réussi a avoir une majorité, qui lui permet de faire passer toutes les lois et les décisions dictées par l’Eurogroupe. Les mouvements sociaux actuels en Grèce attestent. Ce pays est pillé, tout est à vendre et sera vendu. Que restera t il à Tsipras à partager à la fin ? C’est fort de cette malheureuse expérience que nous devons être très vigilants envers nos politiques annonceurs de bonheur !
Adrien
Super cette initiative que cette télé du Web « Pas vu à la télé ». Je l’ai diffusée à tout mon copieux carnet d’adresse mails pour que le plus grand nombre le fasse circuler pour contrer les médias de propagande. L’espoir renaît avec JL Mélenchon qui va occuper l’espace média sur des sujets de fonds et obliger les girouettes du FdG et d’autres à choisir leur vent dominant !
Concernant la Grèce, Zoé Konstantopoulou a été très claire et notamment sur l’affirmation au sujet de la crise grecque de « Crime contre l’humanité avec la complicité des gouvernants européens dont celui de la France », mais aussi sur le fait que les reportages sur la Grèce actuelle sont passés à la trappe de la censure, pour la simple raison « qu’il ne faut pas que les Français voient ce qu’ils vont devenir » !
GRAFFARD Jacques
F.Hollande à complètement démonétisé la plus haute fonction politique en mêlant cynisme et bas calcul politicien avec ce projet de modifier la Constitution française. Avec cet homme la France perd la face et nous allons dans le mur. Ca me déprime car j’ai voté pour lui.
Que faire ? J’ai toujours voté à gauche, et même très à gauche. Et j’ai enjoint tous mes amis de voter et faire voter Jacques Chirac face à J.M Le Pen. Bien que votant pour le Front de gauche, j’ai participé au vote des primaires du PS qui désignèrent au final F. Hollande. Ce n’était pas mon candidat. Mais si des gens de la vraie gauche, comme moi, avaient fait de même, peut-être aurions nous évité la déplorable dégringolade actuelle, car, si rien n’est joué d’avance, il ne fallait pas être grand clerc pour bien voir que seul le candidat désigné par le PS serait in-fine le représentant de la gauche en capacité de battre N.Sarkozy.
L’histoire risque de se répéter en 2017. Je réserve mon bulletin le plus à gauche possible et, si les primaires du Parti Républicain (PR) sont ouvertes à tous les citoyens, je participerai au choix du candidat de droite le moins réactionnaire et le plus responsable à mes yeux. Le pire étant l’ennemi du bien. Sur ce plan, tout en ne partagent pas le point de vue de D. Cohn-Bendit sur J.L. Mélenchon, je trouve son raisonnement non digne d’intérêt. Après, d’ici les échéances de 2017, y aura t-il une explosion sociale ? Et sur quoi pourrait-elle alors déboucher ?
D.B
Croyez vous que les gens de le vraie gauche (comme vous le dites) étaient obligés de participer à cette mascarade des primaires socialistes ? Le PS restera ce qu’il a toujours été (depuis l’après guerre en tout cas) peu à gauche mais très à droite. Vous dites votre envie à participer aux primaires de droite, ce en étant quelqu’un de très à gauche (je vous cite) ? Ah bon! Convenez que c’est pour le moins curieux. Vous me faites penser à Cohn-Bendit, référence gauchiste, lequel vous citez pour avoir « un raisonnement non digne d’interêt« . Il faut de tout pour faire un monde.
bob.pollet
Votre assertion vous résume : le pire est l’ennemi du bien ! Le jour où vous comprendrez que pour éviter le pire il faut aussi rejeter le moindre mal, vous arriverez à vous déterminer pour ne choisir que le mieux de vos convictions.
Martz
Certes l’article a un grand intérêt mais je ne vois pas celui d’utiliser le mot « dégoutant » pour le titrer. C’est dans le registre moral et psychologique propre à susciter des réactions de rejet. Pourquoi pas « répugnant » pendant qu’on y est !
marianne31
C’est madame Taubira qui a employé le mot « dégoûtée » et Monsieur Mélenchon a repris l’expression « Selon le mot d’un démocrate-chrétien belge des années 70 qui savait de quoi il parlait : « quand les dégoûtés s’en vont, il ne reste que les dégoûtants ». C’est de l’humour et pas mauvais.
Jidé
A méditer par Hollande et son gouvernement. Dans le discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes,Rousseau exprime ses préférences sur la manière de gouverner et de produire des lois :
« Au contraire, j’aurais désiré que pour arrêter les projets intéressés et mal conçus, et les innovations dangereuses qui perdirent enfin les Athéniens, chacun n’eût pas le pouvoir de proposer de nouvelles lois à sa fantaisie ; que ce droit appartînt aux seuls magistrats ; qu’ils en usassent même avec tant de circonspection, que le peuple de son côté fût si réservé à donner son consentement à ces lois, et que la promulgation ne pût s’en faire qu’avec tant de solennité, qu’avant que la constitution fût ébranlée on eût le temps de se convaincre que c’est surtout la grande antiquité des lois qui les rend saintes et vénérables, que le peuple méprise bientôt celles qu’il voit changer tous les jours, et qu’en s’accoutumant à négliger les anciens usages sous prétexte de faire mieux, on introduit souvent de grands maux pour en corriger de moindres. »
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité.
Carlos
A mon avis les primaires sont une arnaque pour prolonger autant que possible la vie de la démocratie représentative et freiner l’arrivée d’une démocratie plus directe avec des citoyens au pouvoir. Les primaires ne font que personnaliser à outrance le débat, celui-ci se faisant autour des candidats plus ou moins sympas, plus ou moins convaincants, alors que le débat devrait se centrer sur les projets. Il faut aussi arrêter de donner des chèques en blanc pour 4 ou 5 ans a des personnes qui sitôt arrivées au pouvoir n’ont rien de plus urgent que de ne pas tenir leurs promesses.
DD
Les électeurs abstentionnistes du premier tour, premier parti de France, ont besoin d’un message clair et frontal comme la Révolution pour revenir aux urnes. Sortie de l’Europe de l’Euro et de l’OTAN. Souveraineté nationale dans des frontières sécurisées. Solidarité internationale avec les peuples en lutte. Ne débattez pas trop longtemps de l’opportunité du blanc B. Chaque jour l’ennemi de classe avance ses pions pour créer l’irréversible. Les nuages s’accumulent, La maison brûle et les anges n’ont pas de sexe : ne cherchez plus !
MORJOL
Ben, oui, mais moi, je les trouve effectivement répugnants tous ces ministres PS. A présent, chose que je ne faisais qu’avec Sarkozy et Le Pen, je saute sur ma radio pour l’arrêter lorsque j’entends la voix pontifiante de Bob l’Eponge et les rodomontades de Valls. Lorsque j’apprends la nomination de Urvoas en remplacement de Taubira, lorsque je constate l’arrogance de Le Foll, tout ça me donne la nausée ! Je n’attends plus rien de la politique et je crois qu’on s’en va vers un avenir des plus sombre. Excusez-moi de plomber le moral de tout le monde !
Renault
C’est quoi le problème avec Varoufakis ? On aimerait bien comprendre. Si même les amis sont divisés alors où va-t-on ?
FERRON Thierry
La primaire à gauche est un piège à cons ! J.L Mélenchon à raison de ne pas ce compromettre dans cette organisation de bobo, avec un Cohn-Bendit qui à déjà démoli les verts en France. Ce monsieur qui est invité sur tout les plateaux de télé, alors qu’il ne représente que lui même, va finir comme animateur de jeu télé tellement il peut dire de conneries.
Francis
Le PS serait prêt à une primaire de la gauche de gouvernement sans JL Mélenchon. On hésite entre l’envie de rire aux éclats et l’envie de rire aux éclats. Cette primaire verrait donc se confronter le PS, le PRG, le PCF et EELV. On aurait donc loupé un épisode. Le PCF et EELV serait au gouvernement actuellement. Comprenne qui pourra. On attend avec angoisse la réponse des intéressés.
Adrien
Je maintiens qu’il ne faut pas participer à cette mascarade de primaire. JL Mélenchon a entièrement raison et même si EELV et le PC y vont, eh bien qu’il y aillent, au moins les cartes seront bien distribuées et les Français verront bien qui va à la soupe et qui se bat sur les fondamentaux programmatiques sociaux.
Le PS flippe sérieusement et veut affaiblir le FdG, une preuve de plus que nous avons entièrement raison de rester sur nos positions, et je suis sur que le temps venu, les électeurs sauront bien faire la différence entre ceux qui défendent le collectif et les autres. Cela évitera aux journaleux de poser leurs questions perfides du rapprochement avec le PS après l’avoir critiqué !,Que les frondeurs PS de circonstance, changent de cap et remplacent leurs frondes de guimauve par une vraie fronde en cuir !
Sylvain
On n’a que ce qu’on mérite même si on ne peut t’être que reconnaissant de nous proposer autre chose en t’investissant comme tu le fais chaque jour. Bon vent Jean-Luc et courage, tu vas en avoir besoin et nous aussi !