Députés, sénateurs, chers collègues, vous n’êtes pas en train de prévoir le châtiment des terroristes. Vous êtes en train de définir ce qu’est le peuple français. Que des gouvernants sans culture qui donnent la priorité à l’amour propre du monarque présidentiel veuillent vous égarer est bien dans leurs manières. Mais vous ne devez pas voter sans vous demander qui nous serons chacun après que vous ayez voté.
Non, ce n’est pas le sort des terroristes qui est en jeu mais celui de l’identité de notre pays, de la masse des gens qui ne commettront jamais aucun délit de terrorisme. Demain, si vous acceptez de suivre le gouvernement, il y aura des « Français de souche » et des « Français étrangers de souche ». On nous répliquait qu’il ne s’agissait pourtant que de punir les terroristes. Que cela soit inutile et mal approprié au cas considéré a été démontré sur tous les tons déjà et de tous bords. Depuis, les pires craintes se sont confirmées puisque la déchéance pourrait être appliquée pour n’importe quel crime ou délit. Je dis bien n’importe lequel. Car quelque liste que vous en établissiez aujourd’hui, en constitutionnalisant le procédé, demain une simple loi pourra en étendre la portée sans risquer la censure constitutionnelle. Mais sans même s’arrêter au terrible coup que cette amplification va représenter entre les catégories de citoyens, comment ne pas s’inquiéter d’une telle vision de la communauté humaine nationale ?
Vous qui voulez déchoir, pour qui prenez-vous les Français ? Quelle pureté de mœurs attesterait de l’identité française ? Déchoir vous confrontera à une hiérarchie du crime dont vous ne sortirez pas indemnes. Quel genre de peuple de purs et parfaits croyez-vous définir de cette façon ? De quoi croyez-vous que soient remplies les prisons en dehors des inculpés en préventive ? De délinquants et de criminels qui purgent une peine prononcée « au nom du peuple français ». Quels crimes et quels délits vous paraîtront compatibles avec l’identité française ? On frémit à l’idée d’en établir la liste. Violeur, tueur, harceleur, assassin d’enfants laisseraient digne d’être français ? Terroriste, assassin de policiers ne le permettraient pas ? Pensez-y : après vous être donné l’abjection de définir les crimes acceptables vous n’en serez plus rendus à instituer une hiérarchie du crime mais une hiérarchie des victimes.
Après quoi on doit vous demander pour qui prenez vous les autres nations ? Pourquoi croyez-vous que le double national que vous aurez traité comme un rebut indigne de nos rangs serait bienvenu dans le pays de son second passeport ? Qui empêchera qu’il soit automatiquement déchu de sa seconde nationalité ? Craignez la contagion de vos exemples discriminatoires quand on peut constater qu’elle se fait déjà voir en Méditerranée.
Députés, que vous soyez de gauche ou de droite, vous avez en partage le rôle de nous représenter et donc d’être nous tous, le peuple citoyen, par délégation. Vous n’êtes rien en dehors de vos mandants. Bien sûr, il n’existe pas de mandat impératif en République et vous délibérez à la lumière de votre seule conscience. Mais pour que cela soit possible il faut qu’il y ait un peuple qui vous ait attribué cette aptitude. Un seul peuple. Tous ensemble vous êtes nous tous. Vous êtes dépositaires de cette abstraction que vous incarnez : le peuple français un et indivisible. Il l’est parce qu’ainsi il forme la seule communauté légitime en République. Cette unité et indivisibilité est la base la plus sacrée de notre vie commune puisqu’elle est à la source de la loi qui, étant votée par tous et s’imposant à tous, concrétise cette unité intrinsèque du peuple. Si vous acceptez l’idée qu’il y ait deux sortes de Français devant la loi, vous instituez deux peuples dont la différence des droits proclamera la fin de notre unité nationale non seulement à l’instant mais dans la suite, chaque fois qu’une communauté pourra se présenter en excipant de ce précédent. Alors, même déchus, les terroristes auront gagné !
Députés, sénateurs mes chers collègues, ne faites pas ça. Souvenez-vous du temps où l’on a proclamé : « qui touche la terre de France est libre », pensez que nous sommes la grande nation politique du continent, que si les Chinois appellent notre pays le pays de la loi c’est que partout nous est reconnu d’être ce peuple universaliste qui n’affirme aucune autre appartenance que la communauté politique qu’il forme dont l’objet est résumé par une devise qu’il peut mettre en partage avec l’humanité universelle : « Liberté Égalité Fraternité ». Qui vote la loi à ce sujet viole sa raison d’être et l’allégeance à l’idée républicaine de la patrie.
Ce soir-là, je suis allé à la présentation du film de François Ruffin « Merci Patron ! ». Salle comble ! Le film est un vrai film. Une histoire (vraie), des rebondissements (réels), des personnages (vrais) complexes à déchiffrer totalement, comme est la vie elle-même. On pleure, puis on rit, au début on est mal à l’aise, puis on applaudit à mesure que l’affaire avance. Je ne raconte pas l’histoire. Vous devez aller la voir. C’est la France des catacombes, des invisibles, de la classe ouvrière écrasée, des victimes absolues menacées encore dans le peu qui les tient. « Comment vous faites pour manger avec “3 euros” par jour ? – ben on mange pas ! » Pas de chauffage, la course aux boulots, le CDI espéré comme un miracle que le ciel consentirait à accorder. En face le riche, super-riche. À la fin… Non ! Je ne le raconte pas car le suspense de la fin est… terrible.
Dans la salle de projection, j’étais placé aux côté de Mikaël Wamen des Goodyear, juste derrière Leïla Chaïbi une camarade qui s’en est rarement laissé conter pour ce qui est des luttes de Robin des Bois dans les supermarchés entre autres. Ambiance combattive et participative garantie dans la salle ! Et je vous prie de croire que ça fait partie du truc de se faire regonfler les batteries au contact de l’hilarité partagée avec les copains, de l’émotion et des applaudissements tous ensemble. Petit incident que des militants de je ne sais quel groupe ont protesté parce que le film n’ouvre aucune perspective de lutte collective. Le simple fait qu’ils l’évoquent montre que le film ouvre des débats. Pas besoin de se fâcher ! Au point que certains pensaient avoir à faire à des comédiens de jolie môme dans le rôle des éternels râleurs de gauche caricaturaux.
Cependant, je crois utile de dire que c’est un film, il fonctionne sur le mode de l’humour parfois potache. Ce n’est pas un documentaire syndical ou politique, même si le rôle de la syndicaliste et des politiques est vraiment présent dans le film. J’insiste : c’est un vrai film. Un récit. Un suspense. C’est cela aussi une des portes d’entrée dans la réflexion politique. Ou alors « les temps modernes » de Chaplin n’est pas un film de gauche ! Autour du film se montent des soirées de projection et de débats. Je sais qu’une vaste tournée dans les salles indépendantes est prévue. En tous cas on a rendez-vous pour la sortie nationale du film le 24 février.
Cette semaine, l’émission de France 2 « Cash investigation » a mis à jour la responsabilité des pesticides dans de nombreux problèmes de santé publique. La diffusion de cette émission a eu un grand impact, nourri beaucoup de conversations, éveillé beaucoup d’esprits. En publiant sur ma page Facebook l’annonce de sa diffusion j’avais repéré un assez gros score de partage qui signalait l’attention qui existe parmi nous désormais sur ce type de question. La prise de conscience écologique et le lien avec la lutte contre le modèle productiviste capitaliste se fait de plus en plus simplement.
Le reportage a pointé la responsabilité criminelle de l’industrie agrochimique dans des problèmes sanitaires majeurs de santé publique : leucémies, autisme… L’usage massif de pesticides est directement en cause. La France en est le premier consommateur en Europe ! Chaque année, 65 000 tonnes de pesticides sont vendus dans notre pays. Comme on le comprend facilement, je suis heureux que cette émission ait confirmé plusieurs de mes prises de position. Ainsi par exemple du rôle de l’entreprise allemande Bayer dont j’ai dénoncé les agissements dans mon livre le Hareng de Bismarck publié en mai 2015. A l’époque, c’était pris pour de la germanophobie… Ou encore quand le reportage montre que les départements où sont utilisés le plus de pesticides dangereux sont des départements viticoles comme la Gironde ou l’Aube. J’y ai vu la confirmation de ce que me disaient sur ce sujet les viticulteurs écolos que j’ai rencontré dans le Jura notamment. Vous pouvez voir ça dans la vidéo « En commençant par le vin » mise en ligne sur ma chaîne YouTube.
Dans le même temps, les éleveurs protestent contre les prix de ventes trop bas et l’emprise de la grande distribution qui les asphyxie. Comment ne pas faire le lien entre les deux sujets ? Le même modèle est en cause : celui d’une agriculture productiviste, d’un agro-business, qui saccage tout pour faire de l’argent à tout prix. Ce système sacrifie paysans, riverains, consommateurs et écosystèmes. Il met à la charge de toute la société le coût sanitaire, écologique et social de ses dégâts.
Face aux dangers sanitaires des pesticides, on connaît les mesures urgentes à prendre et de nombreuses luttes écologiques y sont impliquées. Par exemple, pour interdire les pesticides dangereux en commençant par le glyphosate, herbicide le plus vendu en France, et les insecticides néonicotinoïdes tueur d’abeilles. Ou encore évidemment pour interdire les OGM dans notre pays.
Pour appliquer ces mesures de santé publique, il faudra être prêt à désobéir aux décisions européennes qui autorisent la commercialisation de ces produits. Le lendemain de la diffusion de l’émission, au Parlement européen à Strasbourg, nous étions ainsi invités à soutenir plusieurs résolutions s’opposant à des décisions de la Commission européenne. Celle-ci a en effet pris plusieurs décisions d’exécutions pour autoriser la mise sur le marché de produits contenant plusieurs types de soja génétiquement modifié. Ces trois soja OGM ont tous en commun sont fabriqués pour être résistants aux herbicides contenant du glyphosate, comme le « Roundup ». Cette résistance de la plante est provoquée pour qu’elle seule survive aux épandages massifs de ces herbicides qui tuent tout le reste de la végétation autour. Or le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. J’ai donc vote pour les « objections » formulées contre les autorisations de la Commission.
Ce modèle agricole est fou. Il trafique les plantes pour les rendre résistantes aux herbicides et ainsi pouvoir déverser encore plus de pesticides dans les champs ! La crise de l’élevage comme les révélations sur les effets toxiques des pesticides plaident pour une révolution dans l’agriculture. L’intérêt général commande la construction d’un autre modèle agricole, fondé sur une agriculture biologique et paysanne, favorisant les circuits courts et encadrant les marges de la grande distribution. C’est la condition pour rémunérer correctement les paysans et nourrir sainement les consommateurs. Cela suppose d’affronter l’obscurantisme productiviste des lobbys de la chimie et des dirigeants de la FNSEA.
Il faut analyser le comportement de la Commission européenne comme celui d’une force de police politique qui veut « punir un pour en éduquer cent » quand elle gère le contrôle des États membres. Je le dis pour inciter mes lecteurs à suivre attentivement pour bien comprendre les épisodes de l’activité de répression qui est menée contre les peuples par cet organe sans légitimité démocratique. Une répression contre leur liberté de décision. Je n’exagère pas. Si forte que soit cette expression c’est celle qui exprime le mieux la situation. Le comprendre n’est fait ni pour gémir ni pour s’apitoyer, mais pour comprendre quels coups de la Commission sont efficaces contre les gouvernements dissidents et prévoir ceux qu’il faudra rendre en riposte, le moment venu.
La Commission vient de prendre cette semaine deux décisions politiques majeures vis à vis de deux gouvernements d’États membres. D’une part elle a décidé de céder en partie aux exigences du Royaume-Uni, en ouvrant la voie à une libéralisation encore accrue en matière commerciale, financière et sociale. Une concession indispensable « si nous voulons garder le Royaume-Uni dans l’Union » a déclaré Jean Claude Juncker devant le Parlement européen. Et dans le même temps, la Commission a décidé de commencer à harceler le Portugal, coupable de vouloir sortir de l’austérité. Ces décisions concomitantes mais radicalement différentes selon que le gouvernement est conservateur/libéral ou critique de l’austérité, illustrent une fois de plus le parti-pris idéologique absolu des organes dirigeants de l’UE.
Mais à l’inverse, cela démontre aussi aux naïfs la force de la menace de sortie pure et simple de l’UE ! Car à leur manière, c’est ce que viennent de prouver très sérieusement les britanniques. Ce type de menace lourde paye plus dans les négociations que la volonté d’emblée affichée par les Portugais ou les Grecs de « respecter le cadre des traités ». Une fois de plus, ce sont ceux qui assument aujourd’hui d’avoir un plan B en Europe qui sont entendus, qu’ils s’appellent Cameron (avec le plan B du Brexit) ou hier Schaüble (avec le plan B du Grexit). Cela devrait faire lourdement réfléchir toutes les forces critiques de l’austérité en Europe. Il me semble que cela justifie la pertinence des discussions internationales en faveur d’un « plan B » que nous avons commencées lors du sommet de Paris des 23-24 janvier et qui se poursuivront à Madrid les 19-20-21 février, puis à Berlin au début de l’été.
Il est important d’observer de près la forme de la bataille engagée par la Commission contre le gouvernement portugais. C’est une nouvelle illustration extrême de la tactique du coup de force appliquée par le tandem Juncker – Draghi à la tête de la Commission et de la Banque centrale. Tout se passe sans le moindre vote d’une instance représentative du scrutin direct. Ni le Conseil des États ni le Parlement européen ne disent leur mot. La Commission en est à ses premiers tirs de barrage. Elle a en effet d’abord menacé de rejeter le budget 2016 présenté par le gouvernement portugais. Pourtant, ce budget respecte les critères de rigueur budgétaire, avec un déficit prévu de 2,6 % là où la limite fixée par les traités européens est à 3 % comme tout le monde ne le sait que trop. Ce déficit est même en baisse par rapport aux prévisions du précédent gouvernement de droite qui avait les faveurs de la Commission. Il misait, lui, sur 2,8 % de déficit.
Que se passe-t-il alors pour que les foudres de la Commission soient lancées ? Le respect de ces critères ne serait-il en réalité qu’un prétexte pour la Commission ? Le principal reproche fait au gouvernement est qu’il prévoirait une croissance trop forte. Et cela parce qu’il compterait sur une relance de l’activité grâce à la fin de l’austérité dans le pays. Notamment à l’aide de la hausse du salaire minimum et la relance des salaires des fonctionnaires qui avaient baissé dans la période précédente. De cette relance, le gouvernement attendait des recettes fiscales plus fortes. Peu importe le calcul macro-économique. Pour la Commission c’est le symbole qui compte. Une telle remise en cause de l’austérité qu’elle avait préconisée jusqu’ici est inacceptable pour elle, même si le budget prévisionnel respecte à la lettre les objectifs des traités. La menace de la Commission revient à dire que la relance de la consommation ne produit pas de relance de l’activité. Et donc pas les recettes fiscales prévues. Or, depuis des mois que court la récession en Europe, tous les retours de croissances, même quasi imperceptibles, sont tous systématiquement liés à des fluctuations de la consommation populaire !
L’exemple portugais, après l’exemple grec, montre donc que la Commission pratique désormais une tyrannie de caractère idéologique. Elle s’applique systématiquement contre les gouvernements qui sortent du cadre des prescriptions du traité budgétaire adopté en 2012 alors que Hollande avait juré qu’il le renégocierait. Ceux qui ont la mémoire de nos luttes se souviennent que c’est cette situation que nous dénoncions au moment du vote sur le traité constitutionnel en 2005 : une « constitution économique » a bien été mise en place depuis lors, et elle se place bien désormais au-dessus de toutes les lois et les votes des peuples.
Comme en Grèce, cette stratégie d’intimidation est destinée à montrer à tout le reste de l’Europe qu’aucune autre politique n’est possible. Que l’austérité totale décidée depuis 2008 et imposée sous la direction du gouvernement Merkel à toute l’Europe reste la seule acceptée, quoique votent les peuples. Avec les votes portugais puis espagnols en faveur de majorité voulant rompre avec cette austérité, la brèche anti-austérité que l’UE croyait avoir refermé en Grèce s’est brutalement rouverte. Ce n’est pas fini. Elle menace désormais de s’étendre en Irlande. Celle-ci va connaitre des élections générales anticipées fin février. Le Sinn Féin, parti membre de mon groupe au Parlement européen, critique de gauche de l’UE, frôle les 20 %. Il pourrait bien se trouver qu’aucun gouvernement ne soit possible sans lui ! La politique du gros bâton va devoir frapper de nouveau ?
Le gouvernement portugais étant dans son bon droit vis-à-vis des traités, il n’a aucune raison de céder car personne ne peut cette fois le menacer de sortir ce pays de la zone euro. La guerre aura pourtant lieu. Pour l’instant la Commission a seulement rectifié le projet de budget en exigeant une nouvelle liste de sacrifices, taxes supplémentaires et coupes sociales. Je crois que la Commission a compris l’impact qu’aurait une nouvelle frappe monétaire contre un pays membre. Surtout dans le contexte de volatilité des places financières qui auraient pu mal réagir à une crise d’asphyxie portugaise après que ce pays ait déjà connu un épisode bancaire extrême récemment.
Le Portugal va devoir faire face à la même arme tyrannique que celle utilisée contre Chypre et la Grèce : la menace de coupure d’accès aux liquidités de la BCE. Pour cela, la Commission Juncker et la BCE de Draghi ont habilement ficelé leur système de frappes graduées. Si la Commission avait donné un avis défavorable ou même seulement appuyé sa critique sur le budget portugais, les agences de notation doivent dégrader la note de la dette portugaise. Cette étape failli être franchie avant l’heure. Avant même que la Commission n’ait rendu son avis définitif, l’agence Fitch, habituel vautour du chantage contre les États, a déjà menacé le pays d’une forte dégradation. Et une telle dégradation fera perdre au Portugal son accès à certains programmes de financement de la BCE, pour lesquels une bonne note de la dette est exigée. Aussitôt, les taux d’intérêts exploseraient pour le Portugal et sa dette avec. La boucle serait bouclée et le pays plongé vers la banqueroute comme le fut Chypre et la Grèce avec la même méthode.
Cependant, ce verrouillage institutionnel par le recours aux agences de notation reste un coup de force de la BCE. Aucune disposition des traités ne le prévoit. Les États ne devraient pas l’accepter de la banque centrale censée gérer leur monnaie en vertu des traités. Une nouvelle épreuve de force est donc à venir en Europe autour de la dette portugaise, et plus largement de toutes les dettes souveraines menacées par ce type de chantage. Ce serait au tour de la France si elle prétendait sortir même à la marge du cadre austéritaire.
Pour affronter ce choc face à une tyrannie, il n’y a pas d’autre solution pour une démocratie que de s’armer politiquement d’un plan B : c’est-à-dire de la capacité de se passer du tyran pour retrouver sa pleine souveraineté. Il me semble que le fait de refuser de payer ou simplement d’établir un moratoire sur nos 2000 milliards de dette est un bon moyen d’asphyxier la planète de la finance. On pourrait commencer par suspendre les paiements le temps de faire examiner le contenu de cette dette par une commission parlementaire d’enquête et d’engager les poursuites contre ceux qui l’auraient augmentée sans motifs légitimes. D’autant que le nouvel état d’urgence rendu constitutionnel permet d’établir comme « un péril imminent » pour l’intérêt de la nation le risque de banqueroute provoqué par les fuites de capitaux ou les spéculations contre le pays. Des bracelets et des assignations à résidence pour tout le CAC 40 ! Bien sûr je plaisante. Cela va de soi.
197 commentaires
DESCHAMPS JM
Lors de ton passage sur ONPC du 20 février, tu as lâché une petite phrase concernant la course à la primaire à gauche soulignant que tu préférais regarder du côtés des luttes en cours. Je crois foncièrement que, ce qui nous différencie de la situation en Espagne, par exemple, c’est précisément la présence ou pas de luttes ou de mouvements contestataires permettant aux gens de se mobiliser. C’est en s’appuyant sur le mouvement des « indignés » que Podemos a construit sa place. C’est aussi par des mobilisations populaires que les régimes autoritaires de l’est vacillent. Des milliers de gens ne sont pas en mesure de crier leur collère aujourd’hui, soit ils sont seuls, soit inorganisés Je ne vais pas descendre seul dans la rue pour dire « Faut que ça change ».
Ne penses-tu pas qu’il faudrait lancer des mobilisations du type : « Stop à la guerre », ou « pour une meilleure répartition des richesses », autant de thèmes qui seront au coeur de la campagne 2017 qui permettent aux gens les plus simples et les plus divers de se retrouver tous les (tel soir) par semaine. Des piques niques de partage et revendicatifs tous les vendredis soirs par exemple. Si nous ne parvenons pas à mettre en marche la masse des gens qui n’en peuvent plus mais qui ont, pour l’instant, abandonné leur droit de vote, la campagne demeurera atone et le résultat couru d’avance. Il faut leur permettre de retrouver leur droit de dire les choses pour qu’ils se décident à…
OPTIMIST
Tout à fait solidaire avec tes propositions. Allez les gars, on crée des « comités d’appui » avec l’originalité du pique-nique républicain.
Roland011
Effectivement, les perroquets de service ont bien caquetés les billevesées ordinaires sur la Syrie par exemple. Les ennuis ont commencé après le refus de Bachar sur un tuyau US devant traverser le pays. D’où déclenchement d’une opposition d’islamistes modérés (on ne rigole pas), Al-nostra (branche d’Al-Qaïda) soutenu par la Turquie, Qatar, Arabie-Saoudite et la bienveillante neutralité des USA etc. Ce qui ne disculpe en rien le régime évidement, mais dans la région rien n’est simple. Région soufrant de maux ravageurs, gorgée de gaz et de pétrole, et deux sectes fondamentalistes qui se détestent a mort. A éviter.
Francis
Le grand ordonnateur des médias a donner le thème du jour. Mélenchon soutient Poutine. C’est tout ce qu’il faut retenir de son passage à OEPC. Bref, la routine. Ceci dit le compteur de Jean-Luc Mélenchon 2017 vient de passer les 50 000. Les chiens aboient et la caravane passe.
Ant
Monsieur Mélenchon. Je soutiens votre candidature. Dans votre stratégie de communication je pense qu’il ne faut plus vous qualifier de «la gauche» et encore moins de «la gauche de la gauche» car les gens ne comprennent plus ce que cela signifie étant donné que Hollande se dit de gauche mais mène une politique de droite. Je suis atterré par la déchéance de nationalité et la loi El Khomri qui démontre une fois encore à quel point ce gouvernent a trahi ses électeurs. Soyez plus incisif et qualifiez Hollande de libéral pour permettre la prise de conscience. Quand je parle de vous autour de moi, les gens vous qualifient «d’extrême gauche» et vous classe dans «les extrêmes qu’il faut éviter». Pour être compris par les gens, présentez vous plutôt comme un progressiste. Comme les libéraux, utilisez des concepts simples. Expliquez que d’un côté il y a ceux qui pensent que le progrès social et la redistribution des richesses permettent le développement d’une société et de l’autre les libéraux, Hollande, UMP et Le Pen. Ils nous promettent une vie toujours plus dure. Pour eux les acquis sociaux sont la cause de la crise économique, les Français ne travaillent pas assez, coûtent trop cher à leur employeur, sont trop protégés du licenciement et sont endettés car ils vivent au dessus de leur moyens.
magda corelli
C’est fait ! Ce matin sur FI Jean Luc Mélenchon a appliqué vos conseils avec maestria.
nadia tayé
On n’est pas couché, un petit bijou d’humanité.
michel P
Ce ne sera pas ce qu’en auront retenu les très objectifs journalistes du 7/9 de France Inter, n’est-ce pas Mossieur T. Legrand, ici.
françois 70
Interview instructif de P. Laurent dans Libération.fr. D’abord du classique s’agissant de la fameuse primaire « Désormais, il faut avancer et éviter le double langage, à l’image du Parti Socialiste qui joue la montre ». On croit rêver. Le PS massacre le droit du travail comme la droite n’a jamais osé le faire, et un communiste persiste à vouloir s’associer à lui dans une primaire où l’on doit soutenir celui qui du chapeau quel qu’il soit !
Mais la suite est plus intéressante « Ce qui pose problème, ce n’est pas sa candidature, mais qu’il se lance tout seul, en nous ignorant. » Tiens, donc ! La candidature de Jean-Luc Mélenchon ne pose plus problème en elle-même. Serait-ce parce que le compteur des soutiens s’emballe, soudain boosté par le passage à OEPC ? Ou/et que le nombre de communistes qui signent augmente ?
Pourrade
Je me permets de mettre un lien vers mon blog qui essaie de retracer par écrit l’excellente émission d’hier soir.
marco polo
Très bonne prestation dans OEPC, beaucoup d’éléments constituant la charpente du programme, notamment la transition écologique mariée systématiquement avec une nouvelle politique sociale, ces éléments sont à développer. Le ferment d’une politique radicalement nouvelle se met en place avec la participation active des citoyens.
Redon
Bonjour
Très bonne prestation comme toujours à ONPC mais sur le sujet politique internationale, il faudra que Jean Luc retravaille les évènements sur le Moyen Orient et la guerre entre les nombreux participants. Pour les émissions « Pas vu à la télé », je pense que le premier interview est trop long et qu’une demie heure suffit pour présenter un thème et ne pas lasser le spectateur.
On continue et on ne lâche rien.
JeanLouis
Commentaires sur vos commentaires. Moyen Orient, la position de JL Mélenchon est assez claire comme elle a été rappelée ce matin sur France Info. Mais, que voulez vous, comment présenter clairement, en peu de mots un sujet compliqué avec des interlocuteurs qui aboient en permanence ! (Il y a eu un très bon repartage le 18 02 sur la Syrie: le grand aveuglement sur France 2). Sur la longueur des interviews sur pas vu à la télé, parlez pour vous, moi j’ai trouvé l’émission extrêmement intéressante et je ne me suis en rien lassé.
Pauvre2
Avec toi Jean-Luc, même si je pense que tu es trop bien pour nous. Je veux dire que les petits indigents qui nous gouvernent, sous éduqués, sous formés, sous éveillés, mais trop grassement rétribués pour le travail accompli ne te laisserons jamais accéder à la fonction suprême, et ça me fends le cœur de dire ça. Je pense à Jaurès et j’ai peur. Pas pour moi, mais pour toi. Quoi qu’il en soit, je vais militer et te soutenir, car il ne reste rien d’autre à faire.
[…]
catherine dumas
Tiens hier sur M6 je crois avoir lu que 78% de la population est prête à voter pour un candidat qui ne représenterait aucune classe politique. Bien, très bien alors, nous tenons le bon bout, monsieur Mélenchon ne représente plus aucun groupe puisque catégorisé « seul » par les médias. Belle solitude qui lui permettra d’effacer le « tous pourris ».
DOIDY
En déclarant que la candidature de Jean-Luc Mélenchon est prématurée, irrespectueuse du PCF, le patron de cette organisation politique rend pratiquement impossible l’unité dans la campagne électorale qui s’annonce. Les instances dirigeantes du PC font comme si ce parti était encore un grand parti ouvrier, alors qu’il n’est plus qu’un vestige d’une relative prospérité de l’économie nationale où l’organisation du travail comptait beaucoup, tout ceci s’est produit dans un contexte où les 30 glorieuses étaient surtout un triomphe du capitalisme patrimonial. Le capitalisme financier triomphe depuis longtemps maintenant et c’est Jean-Luc Mélenchon qui marche devant pour dire qu’on ne peut pas continuer comme ça, cette nostalgie interresée du PCF a déjà brisé l’élan des dernières séquences électorales pour relever le drapeau rouge. Il ferait bien de réfléchir avant qu’une véritable rancune à son égard ne remplace l’irritation dans l’esprit de tous ceux qui sont attachés à la défense du peuple contre l’oppression.
Messines Ch.
Je ne peux que te dire merci. Depuis 10 jours, je lis tout ce qui est dit, et je retrouve un espoir (perdu pendant toutes ces élections intermédiaires). Oui, une grande partie de la population était prête à entendre tes discours, tes propositions. Tu as bien fait de partir dans cette bataille et à ce moment là, la preuve beaucoup te suivent. Alors hauts les coeurs !
Invisible
Hier, France Inter a exhibé le PCF sur la place publique (agora) comme un ours tenu en laisse, muselé. On lui enlevait la muselière juste le temps qu’il démontre sa capacité à parler. Tout était sous supervision d’un homme qui a voué sa vie à recenser les errements du communisme. Atroce. Cela augure d’un terrible avenir pour la démocratie. Lorsque le PS aura réussi à imposer sa primaire, il ne lui restera plus qu’à se baptiser « Les Démocrates » et on sera passé sous hégémonie américaine. Plus que 2 ans et on y est.
Jean ai marre
Jean-Luc Mélenchon excelle dans l’émotionnel, heureusement qu’il a terminé par ses sentiments sur la guerre en Syrie à ONPC. Dommage de ne pas avoir souligné l’absence d’une ligne commune des pays de l’Union européenne. La déclaration ce matin 22 février contre les députés, cache quoi ? Ce n’est pas la première fois. Attention de ne pas faire changer d’avis aux militants communistes qui ont décidé de rejoindre Jean-Luc Mélenchon. Le PC veut garder en vie le FdG, car c’est par là qu’une diplomatie va s’opérer, en proposant des modifs au programme de JL. Ce qui est sur c’est que le centre de gravité de la gauche est enfin dans le bon camp, reste aux autres forces de venir rejoindre.
Ardéchoise
Monsieur Mélenchon, je vous ai écouté sur « On n’est pas couché », en différé. J’ai beaucoup apprécié votre intervention. Vous vous êtes enfin affranchi de vos alliés du Front de gauche qui vous obligeaient à certains compromis, comme le nucléaire ou l’Europe. Vous êtes enfin libre de vos convictions et vous pouvez affronter la présidentielle la tête haute sans être obligé de défendre des idées qui ne sont pas les vôtres. Vous êtes le seul homme politique en France actuellement qui défende le bien public sans compromis et sans intérêt personnel. Je ne suis pas sûre que vous fassiez un gros score dans l’élection présidentielle, mais votre candidature est indispensable pour porter haut et fort la voix des invisibles, des laissés pour compte, et pour proposer une autre idée de la démocratie.
Denis F
Ce matin à France Info, quelle pêche il a ce Jean-Luc, ça c’est d’abord un mec avec des « corones » et ensuite c’est un vrai champion, pas une seule question ne le met au tapis, pas une balle passe à Rolland-Garros, il les écrase tous, le nombre de « ace » à la minute est effarant, les autres sont minables en comparaison. Impossible de le tacler et pourtant c’est pas faute d’avoir la « meute » au cul, la vraie meute, celle des loufiats de l’oligarchie qui ont pour nom journalistes.
Ça va être long et dur mais il faut tenir Jean-Luc, une émission grand public par 48 heures serait la gagne assurée, je suis de tout cœur avec toi, bats toi pour toi pas pour nous, tu peux et tu dois gagner, sinon ce sera la vraie et grosse m….., ça aussi tu le sais. T’as l’étoffe, c’est un vieux routard qui te le dis, mais surtout ne promets rien que tu ne puisses tenir, dis en le moins possible, en les matraquant sans arrêt de tes vérités qui sont les nôtres.
Patrice 30
Bien joué Jean-Luc. La mayonnaise est en train de prendre ( + 57000 soutiens) donc bientôt plus que d’adhérents PS ! Faut voir que la majorité des adhésions PS ou ex UMP sont des adhésions d’élus à but personnel. Rien à voir avec le peuple. Quand aux primaires c’est une invention récente et non une obligation. En 2012 Jean Luc n’est pas allé aux primaires et personne n’a rien dit ! Le conformisme fait avaler bien des choses, mais perdu pour cette fois pour vous vieilles forces réactionnaires car là vraiment quelque chose est en train de se passer. La marée monte pour nous et je crois à son fort coefficient.
Invisible
@Patrice30
Faut-il rappeler qu’en 2012, c’était les primaires du Parti Socialiste ? Pas les primaires de la gauche. C’est dingue comme la mémoire déforme la réalité (avec l’aide des médias qui y travaillent d’arrache-pied). Il n’y a jamais eu de primaires de la gauche. C’est une invention pour inféoder les partis petits et moyens.
Renault
Dire, si je suis élu, je fais une constituante et je m’en vais ? Alors tu abandonnerais tout le monde à une probable pagaille indescriptible qui pourrait déboucher sur le pire pour nous en bas ? Est-ce bien souhaitable, et qu’en penseraient tes éventuels électeurs ? Ne décourage personne.