Députés, sénateurs, chers collègues, vous n’êtes pas en train de prévoir le châtiment des terroristes. Vous êtes en train de définir ce qu’est le peuple français. Que des gouvernants sans culture qui donnent la priorité à l’amour propre du monarque présidentiel veuillent vous égarer est bien dans leurs manières. Mais vous ne devez pas voter sans vous demander qui nous serons chacun après que vous ayez voté.
Non, ce n’est pas le sort des terroristes qui est en jeu mais celui de l’identité de notre pays, de la masse des gens qui ne commettront jamais aucun délit de terrorisme. Demain, si vous acceptez de suivre le gouvernement, il y aura des « Français de souche » et des « Français étrangers de souche ». On nous répliquait qu’il ne s’agissait pourtant que de punir les terroristes. Que cela soit inutile et mal approprié au cas considéré a été démontré sur tous les tons déjà et de tous bords. Depuis, les pires craintes se sont confirmées puisque la déchéance pourrait être appliquée pour n’importe quel crime ou délit. Je dis bien n’importe lequel. Car quelque liste que vous en établissiez aujourd’hui, en constitutionnalisant le procédé, demain une simple loi pourra en étendre la portée sans risquer la censure constitutionnelle. Mais sans même s’arrêter au terrible coup que cette amplification va représenter entre les catégories de citoyens, comment ne pas s’inquiéter d’une telle vision de la communauté humaine nationale ?
Vous qui voulez déchoir, pour qui prenez-vous les Français ? Quelle pureté de mœurs attesterait de l’identité française ? Déchoir vous confrontera à une hiérarchie du crime dont vous ne sortirez pas indemnes. Quel genre de peuple de purs et parfaits croyez-vous définir de cette façon ? De quoi croyez-vous que soient remplies les prisons en dehors des inculpés en préventive ? De délinquants et de criminels qui purgent une peine prononcée « au nom du peuple français ». Quels crimes et quels délits vous paraîtront compatibles avec l’identité française ? On frémit à l’idée d’en établir la liste. Violeur, tueur, harceleur, assassin d’enfants laisseraient digne d’être français ? Terroriste, assassin de policiers ne le permettraient pas ? Pensez-y : après vous être donné l’abjection de définir les crimes acceptables vous n’en serez plus rendus à instituer une hiérarchie du crime mais une hiérarchie des victimes.
Après quoi on doit vous demander pour qui prenez vous les autres nations ? Pourquoi croyez-vous que le double national que vous aurez traité comme un rebut indigne de nos rangs serait bienvenu dans le pays de son second passeport ? Qui empêchera qu’il soit automatiquement déchu de sa seconde nationalité ? Craignez la contagion de vos exemples discriminatoires quand on peut constater qu’elle se fait déjà voir en Méditerranée.
Députés, que vous soyez de gauche ou de droite, vous avez en partage le rôle de nous représenter et donc d’être nous tous, le peuple citoyen, par délégation. Vous n’êtes rien en dehors de vos mandants. Bien sûr, il n’existe pas de mandat impératif en République et vous délibérez à la lumière de votre seule conscience. Mais pour que cela soit possible il faut qu’il y ait un peuple qui vous ait attribué cette aptitude. Un seul peuple. Tous ensemble vous êtes nous tous. Vous êtes dépositaires de cette abstraction que vous incarnez : le peuple français un et indivisible. Il l’est parce qu’ainsi il forme la seule communauté légitime en République. Cette unité et indivisibilité est la base la plus sacrée de notre vie commune puisqu’elle est à la source de la loi qui, étant votée par tous et s’imposant à tous, concrétise cette unité intrinsèque du peuple. Si vous acceptez l’idée qu’il y ait deux sortes de Français devant la loi, vous instituez deux peuples dont la différence des droits proclamera la fin de notre unité nationale non seulement à l’instant mais dans la suite, chaque fois qu’une communauté pourra se présenter en excipant de ce précédent. Alors, même déchus, les terroristes auront gagné !
Députés, sénateurs mes chers collègues, ne faites pas ça. Souvenez-vous du temps où l’on a proclamé : « qui touche la terre de France est libre », pensez que nous sommes la grande nation politique du continent, que si les Chinois appellent notre pays le pays de la loi c’est que partout nous est reconnu d’être ce peuple universaliste qui n’affirme aucune autre appartenance que la communauté politique qu’il forme dont l’objet est résumé par une devise qu’il peut mettre en partage avec l’humanité universelle : « Liberté Égalité Fraternité ». Qui vote la loi à ce sujet viole sa raison d’être et l’allégeance à l’idée républicaine de la patrie.
Ce soir-là, je suis allé à la présentation du film de François Ruffin « Merci Patron ! ». Salle comble ! Le film est un vrai film. Une histoire (vraie), des rebondissements (réels), des personnages (vrais) complexes à déchiffrer totalement, comme est la vie elle-même. On pleure, puis on rit, au début on est mal à l’aise, puis on applaudit à mesure que l’affaire avance. Je ne raconte pas l’histoire. Vous devez aller la voir. C’est la France des catacombes, des invisibles, de la classe ouvrière écrasée, des victimes absolues menacées encore dans le peu qui les tient. « Comment vous faites pour manger avec “3 euros” par jour ? – ben on mange pas ! » Pas de chauffage, la course aux boulots, le CDI espéré comme un miracle que le ciel consentirait à accorder. En face le riche, super-riche. À la fin… Non ! Je ne le raconte pas car le suspense de la fin est… terrible.
Dans la salle de projection, j’étais placé aux côté de Mikaël Wamen des Goodyear, juste derrière Leïla Chaïbi une camarade qui s’en est rarement laissé conter pour ce qui est des luttes de Robin des Bois dans les supermarchés entre autres. Ambiance combattive et participative garantie dans la salle ! Et je vous prie de croire que ça fait partie du truc de se faire regonfler les batteries au contact de l’hilarité partagée avec les copains, de l’émotion et des applaudissements tous ensemble. Petit incident que des militants de je ne sais quel groupe ont protesté parce que le film n’ouvre aucune perspective de lutte collective. Le simple fait qu’ils l’évoquent montre que le film ouvre des débats. Pas besoin de se fâcher ! Au point que certains pensaient avoir à faire à des comédiens de jolie môme dans le rôle des éternels râleurs de gauche caricaturaux.
Cependant, je crois utile de dire que c’est un film, il fonctionne sur le mode de l’humour parfois potache. Ce n’est pas un documentaire syndical ou politique, même si le rôle de la syndicaliste et des politiques est vraiment présent dans le film. J’insiste : c’est un vrai film. Un récit. Un suspense. C’est cela aussi une des portes d’entrée dans la réflexion politique. Ou alors « les temps modernes » de Chaplin n’est pas un film de gauche ! Autour du film se montent des soirées de projection et de débats. Je sais qu’une vaste tournée dans les salles indépendantes est prévue. En tous cas on a rendez-vous pour la sortie nationale du film le 24 février.
Cette semaine, l’émission de France 2 « Cash investigation » a mis à jour la responsabilité des pesticides dans de nombreux problèmes de santé publique. La diffusion de cette émission a eu un grand impact, nourri beaucoup de conversations, éveillé beaucoup d’esprits. En publiant sur ma page Facebook l’annonce de sa diffusion j’avais repéré un assez gros score de partage qui signalait l’attention qui existe parmi nous désormais sur ce type de question. La prise de conscience écologique et le lien avec la lutte contre le modèle productiviste capitaliste se fait de plus en plus simplement.
Le reportage a pointé la responsabilité criminelle de l’industrie agrochimique dans des problèmes sanitaires majeurs de santé publique : leucémies, autisme… L’usage massif de pesticides est directement en cause. La France en est le premier consommateur en Europe ! Chaque année, 65 000 tonnes de pesticides sont vendus dans notre pays. Comme on le comprend facilement, je suis heureux que cette émission ait confirmé plusieurs de mes prises de position. Ainsi par exemple du rôle de l’entreprise allemande Bayer dont j’ai dénoncé les agissements dans mon livre le Hareng de Bismarck publié en mai 2015. A l’époque, c’était pris pour de la germanophobie… Ou encore quand le reportage montre que les départements où sont utilisés le plus de pesticides dangereux sont des départements viticoles comme la Gironde ou l’Aube. J’y ai vu la confirmation de ce que me disaient sur ce sujet les viticulteurs écolos que j’ai rencontré dans le Jura notamment. Vous pouvez voir ça dans la vidéo « En commençant par le vin » mise en ligne sur ma chaîne YouTube.
Dans le même temps, les éleveurs protestent contre les prix de ventes trop bas et l’emprise de la grande distribution qui les asphyxie. Comment ne pas faire le lien entre les deux sujets ? Le même modèle est en cause : celui d’une agriculture productiviste, d’un agro-business, qui saccage tout pour faire de l’argent à tout prix. Ce système sacrifie paysans, riverains, consommateurs et écosystèmes. Il met à la charge de toute la société le coût sanitaire, écologique et social de ses dégâts.
Face aux dangers sanitaires des pesticides, on connaît les mesures urgentes à prendre et de nombreuses luttes écologiques y sont impliquées. Par exemple, pour interdire les pesticides dangereux en commençant par le glyphosate, herbicide le plus vendu en France, et les insecticides néonicotinoïdes tueur d’abeilles. Ou encore évidemment pour interdire les OGM dans notre pays.
Pour appliquer ces mesures de santé publique, il faudra être prêt à désobéir aux décisions européennes qui autorisent la commercialisation de ces produits. Le lendemain de la diffusion de l’émission, au Parlement européen à Strasbourg, nous étions ainsi invités à soutenir plusieurs résolutions s’opposant à des décisions de la Commission européenne. Celle-ci a en effet pris plusieurs décisions d’exécutions pour autoriser la mise sur le marché de produits contenant plusieurs types de soja génétiquement modifié. Ces trois soja OGM ont tous en commun sont fabriqués pour être résistants aux herbicides contenant du glyphosate, comme le « Roundup ». Cette résistance de la plante est provoquée pour qu’elle seule survive aux épandages massifs de ces herbicides qui tuent tout le reste de la végétation autour. Or le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. J’ai donc vote pour les « objections » formulées contre les autorisations de la Commission.
Ce modèle agricole est fou. Il trafique les plantes pour les rendre résistantes aux herbicides et ainsi pouvoir déverser encore plus de pesticides dans les champs ! La crise de l’élevage comme les révélations sur les effets toxiques des pesticides plaident pour une révolution dans l’agriculture. L’intérêt général commande la construction d’un autre modèle agricole, fondé sur une agriculture biologique et paysanne, favorisant les circuits courts et encadrant les marges de la grande distribution. C’est la condition pour rémunérer correctement les paysans et nourrir sainement les consommateurs. Cela suppose d’affronter l’obscurantisme productiviste des lobbys de la chimie et des dirigeants de la FNSEA.
Il faut analyser le comportement de la Commission européenne comme celui d’une force de police politique qui veut « punir un pour en éduquer cent » quand elle gère le contrôle des États membres. Je le dis pour inciter mes lecteurs à suivre attentivement pour bien comprendre les épisodes de l’activité de répression qui est menée contre les peuples par cet organe sans légitimité démocratique. Une répression contre leur liberté de décision. Je n’exagère pas. Si forte que soit cette expression c’est celle qui exprime le mieux la situation. Le comprendre n’est fait ni pour gémir ni pour s’apitoyer, mais pour comprendre quels coups de la Commission sont efficaces contre les gouvernements dissidents et prévoir ceux qu’il faudra rendre en riposte, le moment venu.
La Commission vient de prendre cette semaine deux décisions politiques majeures vis à vis de deux gouvernements d’États membres. D’une part elle a décidé de céder en partie aux exigences du Royaume-Uni, en ouvrant la voie à une libéralisation encore accrue en matière commerciale, financière et sociale. Une concession indispensable « si nous voulons garder le Royaume-Uni dans l’Union » a déclaré Jean Claude Juncker devant le Parlement européen. Et dans le même temps, la Commission a décidé de commencer à harceler le Portugal, coupable de vouloir sortir de l’austérité. Ces décisions concomitantes mais radicalement différentes selon que le gouvernement est conservateur/libéral ou critique de l’austérité, illustrent une fois de plus le parti-pris idéologique absolu des organes dirigeants de l’UE.
Mais à l’inverse, cela démontre aussi aux naïfs la force de la menace de sortie pure et simple de l’UE ! Car à leur manière, c’est ce que viennent de prouver très sérieusement les britanniques. Ce type de menace lourde paye plus dans les négociations que la volonté d’emblée affichée par les Portugais ou les Grecs de « respecter le cadre des traités ». Une fois de plus, ce sont ceux qui assument aujourd’hui d’avoir un plan B en Europe qui sont entendus, qu’ils s’appellent Cameron (avec le plan B du Brexit) ou hier Schaüble (avec le plan B du Grexit). Cela devrait faire lourdement réfléchir toutes les forces critiques de l’austérité en Europe. Il me semble que cela justifie la pertinence des discussions internationales en faveur d’un « plan B » que nous avons commencées lors du sommet de Paris des 23-24 janvier et qui se poursuivront à Madrid les 19-20-21 février, puis à Berlin au début de l’été.
Il est important d’observer de près la forme de la bataille engagée par la Commission contre le gouvernement portugais. C’est une nouvelle illustration extrême de la tactique du coup de force appliquée par le tandem Juncker – Draghi à la tête de la Commission et de la Banque centrale. Tout se passe sans le moindre vote d’une instance représentative du scrutin direct. Ni le Conseil des États ni le Parlement européen ne disent leur mot. La Commission en est à ses premiers tirs de barrage. Elle a en effet d’abord menacé de rejeter le budget 2016 présenté par le gouvernement portugais. Pourtant, ce budget respecte les critères de rigueur budgétaire, avec un déficit prévu de 2,6 % là où la limite fixée par les traités européens est à 3 % comme tout le monde ne le sait que trop. Ce déficit est même en baisse par rapport aux prévisions du précédent gouvernement de droite qui avait les faveurs de la Commission. Il misait, lui, sur 2,8 % de déficit.
Que se passe-t-il alors pour que les foudres de la Commission soient lancées ? Le respect de ces critères ne serait-il en réalité qu’un prétexte pour la Commission ? Le principal reproche fait au gouvernement est qu’il prévoirait une croissance trop forte. Et cela parce qu’il compterait sur une relance de l’activité grâce à la fin de l’austérité dans le pays. Notamment à l’aide de la hausse du salaire minimum et la relance des salaires des fonctionnaires qui avaient baissé dans la période précédente. De cette relance, le gouvernement attendait des recettes fiscales plus fortes. Peu importe le calcul macro-économique. Pour la Commission c’est le symbole qui compte. Une telle remise en cause de l’austérité qu’elle avait préconisée jusqu’ici est inacceptable pour elle, même si le budget prévisionnel respecte à la lettre les objectifs des traités. La menace de la Commission revient à dire que la relance de la consommation ne produit pas de relance de l’activité. Et donc pas les recettes fiscales prévues. Or, depuis des mois que court la récession en Europe, tous les retours de croissances, même quasi imperceptibles, sont tous systématiquement liés à des fluctuations de la consommation populaire !
L’exemple portugais, après l’exemple grec, montre donc que la Commission pratique désormais une tyrannie de caractère idéologique. Elle s’applique systématiquement contre les gouvernements qui sortent du cadre des prescriptions du traité budgétaire adopté en 2012 alors que Hollande avait juré qu’il le renégocierait. Ceux qui ont la mémoire de nos luttes se souviennent que c’est cette situation que nous dénoncions au moment du vote sur le traité constitutionnel en 2005 : une « constitution économique » a bien été mise en place depuis lors, et elle se place bien désormais au-dessus de toutes les lois et les votes des peuples.
Comme en Grèce, cette stratégie d’intimidation est destinée à montrer à tout le reste de l’Europe qu’aucune autre politique n’est possible. Que l’austérité totale décidée depuis 2008 et imposée sous la direction du gouvernement Merkel à toute l’Europe reste la seule acceptée, quoique votent les peuples. Avec les votes portugais puis espagnols en faveur de majorité voulant rompre avec cette austérité, la brèche anti-austérité que l’UE croyait avoir refermé en Grèce s’est brutalement rouverte. Ce n’est pas fini. Elle menace désormais de s’étendre en Irlande. Celle-ci va connaitre des élections générales anticipées fin février. Le Sinn Féin, parti membre de mon groupe au Parlement européen, critique de gauche de l’UE, frôle les 20 %. Il pourrait bien se trouver qu’aucun gouvernement ne soit possible sans lui ! La politique du gros bâton va devoir frapper de nouveau ?
Le gouvernement portugais étant dans son bon droit vis-à-vis des traités, il n’a aucune raison de céder car personne ne peut cette fois le menacer de sortir ce pays de la zone euro. La guerre aura pourtant lieu. Pour l’instant la Commission a seulement rectifié le projet de budget en exigeant une nouvelle liste de sacrifices, taxes supplémentaires et coupes sociales. Je crois que la Commission a compris l’impact qu’aurait une nouvelle frappe monétaire contre un pays membre. Surtout dans le contexte de volatilité des places financières qui auraient pu mal réagir à une crise d’asphyxie portugaise après que ce pays ait déjà connu un épisode bancaire extrême récemment.
Le Portugal va devoir faire face à la même arme tyrannique que celle utilisée contre Chypre et la Grèce : la menace de coupure d’accès aux liquidités de la BCE. Pour cela, la Commission Juncker et la BCE de Draghi ont habilement ficelé leur système de frappes graduées. Si la Commission avait donné un avis défavorable ou même seulement appuyé sa critique sur le budget portugais, les agences de notation doivent dégrader la note de la dette portugaise. Cette étape failli être franchie avant l’heure. Avant même que la Commission n’ait rendu son avis définitif, l’agence Fitch, habituel vautour du chantage contre les États, a déjà menacé le pays d’une forte dégradation. Et une telle dégradation fera perdre au Portugal son accès à certains programmes de financement de la BCE, pour lesquels une bonne note de la dette est exigée. Aussitôt, les taux d’intérêts exploseraient pour le Portugal et sa dette avec. La boucle serait bouclée et le pays plongé vers la banqueroute comme le fut Chypre et la Grèce avec la même méthode.
Cependant, ce verrouillage institutionnel par le recours aux agences de notation reste un coup de force de la BCE. Aucune disposition des traités ne le prévoit. Les États ne devraient pas l’accepter de la banque centrale censée gérer leur monnaie en vertu des traités. Une nouvelle épreuve de force est donc à venir en Europe autour de la dette portugaise, et plus largement de toutes les dettes souveraines menacées par ce type de chantage. Ce serait au tour de la France si elle prétendait sortir même à la marge du cadre austéritaire.
Pour affronter ce choc face à une tyrannie, il n’y a pas d’autre solution pour une démocratie que de s’armer politiquement d’un plan B : c’est-à-dire de la capacité de se passer du tyran pour retrouver sa pleine souveraineté. Il me semble que le fait de refuser de payer ou simplement d’établir un moratoire sur nos 2000 milliards de dette est un bon moyen d’asphyxier la planète de la finance. On pourrait commencer par suspendre les paiements le temps de faire examiner le contenu de cette dette par une commission parlementaire d’enquête et d’engager les poursuites contre ceux qui l’auraient augmentée sans motifs légitimes. D’autant que le nouvel état d’urgence rendu constitutionnel permet d’établir comme « un péril imminent » pour l’intérêt de la nation le risque de banqueroute provoqué par les fuites de capitaux ou les spéculations contre le pays. Des bracelets et des assignations à résidence pour tout le CAC 40 ! Bien sûr je plaisante. Cela va de soi.
197 commentaires
BIBI
Par ta faute Jean-Luc j’ai terminé mon repas froid. Je regardais TF1 et j’ai tout arrêté pour aller m’inscrire. Alors maintenant plus d’assises, d’ateliers, de forum, de cahiers, de chantiers. En avant, construisons avec les citoyens. C’est pas le plus facile, mais c’est le plus captivant !
comets gaby
Heureusement il n’a fait que proposer sa candidature. S’il s’était déclaré candidat quelle panique ! Sur C dans l’air, les journalistes ont laissé entendre qu’une coordination comptant le PS se serait formée en vue de préparer une primaire. Loin de Paris on a du mal à suivre. Quelqu’un pourrait-il confirmer ou infirmer ? En tous cas je ne vois pas qui de tous les autres partis pourraient afficher une indépendance vis à vis des gens du pouvoir hormis Jean-Luc (exclusion faite du FN bien sûr). Je soutiens en tant que communiste !
Jean-François91
«Loin de Paris on a du mal à suivre.»
Mais près de Paris ou même à Paris on n’est pas mieux placé face aux grenouillages politico-journalistiques !
Pat attalo
Les cinq cents signatures, le PC va t-il se saborder en tentant de couler Mélenchon ? Les figures de proue de la gauche de gauche vont-elles rejoindre le remorqueur Mélenchon avant le naufrage du titanic PS ? Vu la déception des Français, quand il aura sombré, le titanic PS, il restera longtemps au fond de la mare, étant donné qu’on est toujours plus amer d’un espoir brisé une enieme fois que de l’adversité.
Vassivière
Finalement, il y a des lendemains qui chantent ! Et des batailles que l’on engage le cœur léger, enfin.
yann Guérin
Bonjour Jean Luc,
En 2012, j’ai voté pour vous, enfin, pour votre candidature, pour le front de gauche. Depuis, face à la dérive libérale des différentes composantes du front de gauche, je me suis réfugié dans l’abstention. Une des seule voix que je trouve audible et sensée depuis plusieurs années est celle de l’économiste Frédéric Lordon. Je me posais la question de savoir pourquoi vos chemins ne semblaient pas se croiser et pourquoi vous restiez accroché à l’idée mortifère de l’union européenne. Imaginez ma joie quand je vous ai vu, vous et Lordon dans la même réunion du plan B et où ce dernier a fait une intervention extrêmement forte et claire.
Je regarde aujourd’hui votre candidature d’un œil circonspect. Il ne manquerait pas grand chose pour que nous soyons des milliers (millions?) à vous rejoindre, mais il reste votre position sur l’UE. je me permets de vous mettre un lien avec une page de blog où l’intervenant Christophe Leroux vous interpelle. Je partage totalement le contenu de cette page. je vous souhaite une bonne lecture et surtout, une bonne réflexion qui nous permettrait de vous rejoindre.
Bien fraternellement
JeanLouis
Même si nous pouvons être tous d’accord sur l’idée mortifère de cette Europe, peut être vaut il être un peu plus mesuré, prudent, avançant pas à pas quand on est en responsabilité que quand on est spectateur, intellectuel ou autre comme Lordon. Attention à ne pas plonger dans l’aventure les yeux fermés. Les avancées, prudentes pour vous, de JL Mélenchon me paraissent au contraire pleine de bon sens. Ne croyez pas que le monde de la finance, de l’ordolibéralisme, du néolibéralisme appelez le comme vous le voulez, bref des possédants d’aujourd’hui va laisser la France démontrer qu’une autre politique est possible sans tout faire pour casser l’initiative.
Frédéric Poncet
Que trouvez vous « d’audible » dans ce que raconte Frédéric Lordon ?
sergio
Ouf ! Le pays, notre république et le bon sens peuvent enfin espérer à des jours meilleurs. Merci Jean-Luc Mélenchon. Que ta candidature à l’élection présidentielle ait le même succès qu’aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne avec les outsiders intègres et engagés que sont Sanders et Corbyn. Ici-bas dans la France réelle et qui souffre et qui trime, nous n’en pouvons plus.
Luc 38
Bonjour Jean-Luc Mélenchon 2017,
Pour une candidature à gauche puisque dans notre système politique il faut incarner un projet, vous êtes le seul à pouvoir incarner le projet de l’écosocialisme. J’en parlais il y a deux semaines avec un militant du PC qui arrivait à cette même conclusion. Dans ce sens je soutiendrai (ai) votre candidature comme je l’avais fait en 2012. Le rassemblement doit être large, sur un projet clair. Pour reprendre la comparaison avec Bernie Sanders dont je suis, via internet, depuis plusieurs mois la montée en force de sa candidature, j’aimerais faire remarquer qu’il utilise très souvent dans ses discours et ses slogans les mots We et You (Nous et Vous)…
Je suis aller voir « Merci Patron ! », j’ai même donné un petit coup de main à la bande à Ruffin, c’est vraiment un moment de plaisir souligné par les rires de la salle et par les applaudissements en fin de film ! Foncez le voir dès qu’il sortira (24 février) c’est un bonne façon d’entamer cette campagne.
Chrétien Jean-Pierre
J’avais pris l’habitude de plaisanter en disant « cela fait 40 ans que je leur dit comment faire et qu’ils ne m’écoutent pas! Si Jean-Luc Mélenchon n’y va pas je vais être obligé de le faire moi-même ! » Merci de m’avoir épargné cela. J’ai 70 ans et c’est la première fois que quelqu’un est aussi proche de mes idées. Alors, courage et en avant !
Merci.
Pierre29
Enfin tout s’éclaire, la voie est dégagée. On aura un autre choix qu’un candidat PS (même frondeur). Quand vous discutez politique avec un ami ou autre, voici la question qui tue et qui laisse perplexe votre interlocuteur :
« Pouvez-vous me citer une seule loi sociale mise en place par un gouvernement composé uniquement de socialistes ?«
Thomas
Heureux et soulagé ! Adhérent au PCF, je vous apporte mon appui le plus total. Je ne serai pas le seul, soyez-en assuré. Si la primaire « de gauche » voyait Hollande émerger de la mêlée, vous seriez donc l’unique candidat de gauche (exception faite de LO et NPA). Que les gens qui se disent, se sentent vraiment de gauche y réfléchisse un peu : le seul vote de gauche se fera sur votre nom. Les « têtes dures » vous remercient.
le Cabredant
Enfin ! Merci mon bon maitre. Jean-Luc Mélenchon, le meilleur tribun de notre temps, l’air frais qui ravive et fait la force des âmes et de l’esprit dans la réflexion, la bonne analyse, les mots et le verbe précis. Je suis Communiste mais avec le soumarin de Robert Hue, et toutes ses petites torpilles comme P Laurent, qui n’a jamais été franc du collier, je peux te l’avouer. Et les verts ? Vert de gris ou vert de terre, doit-t-on dire. J’etais a fond depuis 2011, mais avec les cocrodiles qui ont voulus sauver leur bout de gras, résultat on a perdu la ville, Aubagne, communiste depuis la libération. Alors l’équipe de Laurent et ses magouilleurs de petite envergure, basta ! Merci camarade Mélenchon (vaut mieux être seul que mal accompagné). Le Marseillais.
françois 70
Mais oui, les communistes, les vrais, les combattants de la justice sociale, on compte sur vous ! Dressez-vous contre les carriéristes à la sauce Laurent-Hue qui veulent transformer votre parti en succursale du Titanic de la rue de Solférino !
Breheret Alain
Je suis communiste et je partage totalement votre commentaire sur les positions de Mélenchon et aussi sur les remarques que vous avez fait sur le PCF.
Régis de Nimes
Plusieurs scénarii pour 2017 se présentent :
Hollande est perçu comme le candidat naturel pour ne pas éliminer la gauche du second tour,
Une primaire de toute la gauche, incluant le président, quitte à se rallier à lui en cas de victoire,
Les candidatures s’inscrivent dans une démarche individuelle ou partidaire,
Une primaire de la gauche non gouvernementale.
JL Mélenchon fait la une de l’Humanité de ce vendredi.
bob.pollet
Et j’invite les commentateurs à exprimer leur soutien à Jean-Luc Mélenchon en écrivant aussi ici.
Renault
Tu pourrais être plus clair, car la, j’avoue ne rien comprendre, ou alors tu es PS?
Patrice 30
Soyons réalistes, toutes les projections et les sondages donnent la gauche laminée, écrasée par les forces réactionnaires très puissantes à ce jour (voir dernières élections). L’excellent tribun qu’est JL Mélenchon peut tirer à soi pas mal de suffrages. Nous ne sommes plus en 2002 ou la multiplicité des candidatures à gauche a fait perdre Jospin. Maintenant la gauche est faible a un niveau historiquement très bas. Qu’avons nous à perdre ?
Bon courage, Jean Luc.
Goissédé
Si je comprends bien l’Huma, les responsables du Front de gauche reprocheraient à Jean-Luc Mélenchon de s’émanciper, à leurs yeux, d’une construction collective ? Quels responsables ? Ils n’ont certainement pas regardé la vidéo « 2017 : soyons la France insoumise ». Regardée plus de 300 000 fois en 24 heures.
Nicolas
Je ne comprends pas comment on peut encore parler de gauche à propos de ce gouvernement, à moins de leur trouver encore des excuses à toutes leurs lois scélérates, le non respect du peuple et toutes les mesures anti-sociales et j’en passe. Ce n’est pas avec eux que nous gagnerons en 2017, c’est avec ceux qui n’en peuvent plus de cette mascarade, ceux qui s’abstiennent, la majorité silencieuse. Ne pas le comprendre c’est ne pas vouloir changer la règle du jeu.
Invisible
Bravo pour le slogan de campagne, la France insoumise. Au niveau du contenu, c’est parfait. Et puis au moins cette fois, vous avez laissé l’autre abattre ses cartes en premier ! (La France insoumise, c’est tout de même autre chose qu’une vache (ou un beauf) paissant dans la morne plaine. Bien joué !
Claude31
Je suis d’une famille de communistes et j’ai toujours voté en ce sens depuis mes 21 ans, il y a bien longtemps, jusqu’en 2012 où j’ai voté pour Jean-Luc Mélenchon. Mon père, vétéran du parti communiste, est décédé en janvier 2012 à l’âge de 97 ans passés et il n’à pas pu voter pour Jean-Luc qu’il soutenait et dont il suivait la campagne. Il est tout le temps présent dans mes pensées. Je sais qu’aujourd’hui il soutiendrait Jean-Luc tant ce dernier a porté et continue de porter nos idéaux. Je mesure que l’annonce de la proposition de candidature a dû choquer pas mal de personnes, tant cela ressemblait à un style plus utilisé par les tenants de la 5ème république que nous voulons remplacer par une 6ème république démocratique qui devra abolir cette monarchie présidentielle devenue insupportable. Mais, pour avoir milité syndicalement je sais qu’il faut parfois subvertir le système pour le modifier.
Par toutes les fibres de ma raison je soutiens la candidature de Jean-Luc Mélenchon qui nous représentera dignement, sans rien lacher. Je me suis inscrit sur la plate forme de soutien et j’espère, en fonction de ce que permettra ma santé, aider et pouvoir apporter ma contribution.
yves
Excellent timing. Porter une seule parole, la nôtre. Défendre bec et ongle les sans grades, sans emploi, sans dents, sans avenir. S’adresser aux jeunes, leur tracer un avenir. Etre sans pitié pour l’Europe et l’euro. Vu ce remaniement ministériel, les occasions ne vont pas manquer et tu as toute ma confiance. Au niveau stratégie, tu as démontré des capacités hors pair.
NICO 75
Vraiment contant que Jean-Luc soit candidat. Enfin une bonne nouvelle. Apportons massivement notre soutien. Financier pour ceux qui peuvent, et surtout militant. Plus de 310 000 vue sur son site, c’est très bien continuons.
Allez, la France insoumise, debout !
Fulgence
Pour mesurer ce à quoi on a échappé avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon , je vous invite à voir la vidéo édifiante du débat Pierre Laurent/ Bernard Stiegler sur la révolution numérique sur le site PCF…
pierre
Tu pourrais argumenter ? Edifiante : tu peux développer ? Moi j’ai assisté au débat et je l’ai trouvé intéressant. Et P Laurent n’a pas été spécialement tendre avec son parti concernant son fonctionnement. Le fait que le PCF organise ce débat autour du numérique est tout à son honneur. Ce n’est pas la peine de critiquer pour critiquer le PCF sur tout et n’importe quoi. Ca ne fera pas une voix de plus à Jean-Luc Mélenchon si jamais il pouvait aller au bout.
arrighi georges
La proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon se justifie pleinement compte tenu de la situation actuelle. Les atermoiements du Parti, son empressement à rallier l’idée dune primaire avancée dans la confusion la plus complète, l’élaboration d’un « nouveau projet » (au lieu et place de l’Humain d’abord ?) avec des personnes certainement plus douteuses que Jean-Luc Mélenchon conforte mon avis.
Parler de censure lorsque les propos en question ne servent qu’à discréditer l’initiative prise dans l’urgence (si je puis dire). N’y a t il pas mieux à faire qu’à enfourcher les sirènes médiatiques au pouvoir.
A noter qu’une rencontre des partenaires du FdG a eu lieu il y a une dizaine de jours sans résultats (?) Le PG semble-t-il a proposé (ou va proposer) une nouvelle rencontre. Ne serait il pas normal de ressouder l’union au sein du FdG parallèlement à la recherche d’appuis plus larges. Quel intérêt aurions nous à prolonger le climat de défiance, de confusion. Il est temps de tout faire pour que les motivations soient clairement données à tous nos électeurs, électrices potentielles et aux abstentionnistes qui n’attendent qu’à voir et à entendre énoncer ce qu’ils souhaitent pour changer leur vie et leur avenir.
Kontarkosz
Stratégiquement la candidature à la Présidentielle de JL Mélenchon est bien posée par rapport au PCF. Je ne désigne pas ici les camarades de celui-ci, mais ses dirigeants qui vont devoir se déterminer et se dévoiler pour savoir si oui ou non ils continuent la petite tambouille électoraliste avec le PS, ou bien s’ils se rangent derrière la candidature de notre impétrant. J’aimerais pas être dans la tête de Pierre Laurent, nous allons savoir très vite de quel eau est fait ce dirigeant.
bernard
Les moutons qui sont contrains de trottiner derrière le président ont montré l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Un autre président peut être suivi avec cette liberté d’esprit où chacun aura la possibilité de s’exprimer dans un débat vraiment démocratique. C’est donc à toi Jean-Luc que revient naturellement cette belle et lourde tâche qui devrait nous amener vers un espace de liberté reconquise. Néanmoins surveillons dans nos futures alliances ceux que je ne nommerais pas ici et que chacun connaît, qui ont toujours agit par le passé pour faire capoter les idées telles que tu les proclames et les défends. Il était temps qu’un homme tel que toi, s’adresse à l’intelligence du peuple. Merci de me donner l’espoir d’un avenir que le présent ne saurait renier. Mes 77 ans aujourd’hui retrouvent vigueur et allant au point de militer en ta faveur et je le souhaite ardemment, être le témoin de ta victoire.