Députés, sénateurs, chers collègues, vous n’êtes pas en train de prévoir le châtiment des terroristes. Vous êtes en train de définir ce qu’est le peuple français. Que des gouvernants sans culture qui donnent la priorité à l’amour propre du monarque présidentiel veuillent vous égarer est bien dans leurs manières. Mais vous ne devez pas voter sans vous demander qui nous serons chacun après que vous ayez voté.
Non, ce n’est pas le sort des terroristes qui est en jeu mais celui de l’identité de notre pays, de la masse des gens qui ne commettront jamais aucun délit de terrorisme. Demain, si vous acceptez de suivre le gouvernement, il y aura des « Français de souche » et des « Français étrangers de souche ». On nous répliquait qu’il ne s’agissait pourtant que de punir les terroristes. Que cela soit inutile et mal approprié au cas considéré a été démontré sur tous les tons déjà et de tous bords. Depuis, les pires craintes se sont confirmées puisque la déchéance pourrait être appliquée pour n’importe quel crime ou délit. Je dis bien n’importe lequel. Car quelque liste que vous en établissiez aujourd’hui, en constitutionnalisant le procédé, demain une simple loi pourra en étendre la portée sans risquer la censure constitutionnelle. Mais sans même s’arrêter au terrible coup que cette amplification va représenter entre les catégories de citoyens, comment ne pas s’inquiéter d’une telle vision de la communauté humaine nationale ?
Vous qui voulez déchoir, pour qui prenez-vous les Français ? Quelle pureté de mœurs attesterait de l’identité française ? Déchoir vous confrontera à une hiérarchie du crime dont vous ne sortirez pas indemnes. Quel genre de peuple de purs et parfaits croyez-vous définir de cette façon ? De quoi croyez-vous que soient remplies les prisons en dehors des inculpés en préventive ? De délinquants et de criminels qui purgent une peine prononcée « au nom du peuple français ». Quels crimes et quels délits vous paraîtront compatibles avec l’identité française ? On frémit à l’idée d’en établir la liste. Violeur, tueur, harceleur, assassin d’enfants laisseraient digne d’être français ? Terroriste, assassin de policiers ne le permettraient pas ? Pensez-y : après vous être donné l’abjection de définir les crimes acceptables vous n’en serez plus rendus à instituer une hiérarchie du crime mais une hiérarchie des victimes.
Après quoi on doit vous demander pour qui prenez vous les autres nations ? Pourquoi croyez-vous que le double national que vous aurez traité comme un rebut indigne de nos rangs serait bienvenu dans le pays de son second passeport ? Qui empêchera qu’il soit automatiquement déchu de sa seconde nationalité ? Craignez la contagion de vos exemples discriminatoires quand on peut constater qu’elle se fait déjà voir en Méditerranée.
Députés, que vous soyez de gauche ou de droite, vous avez en partage le rôle de nous représenter et donc d’être nous tous, le peuple citoyen, par délégation. Vous n’êtes rien en dehors de vos mandants. Bien sûr, il n’existe pas de mandat impératif en République et vous délibérez à la lumière de votre seule conscience. Mais pour que cela soit possible il faut qu’il y ait un peuple qui vous ait attribué cette aptitude. Un seul peuple. Tous ensemble vous êtes nous tous. Vous êtes dépositaires de cette abstraction que vous incarnez : le peuple français un et indivisible. Il l’est parce qu’ainsi il forme la seule communauté légitime en République. Cette unité et indivisibilité est la base la plus sacrée de notre vie commune puisqu’elle est à la source de la loi qui, étant votée par tous et s’imposant à tous, concrétise cette unité intrinsèque du peuple. Si vous acceptez l’idée qu’il y ait deux sortes de Français devant la loi, vous instituez deux peuples dont la différence des droits proclamera la fin de notre unité nationale non seulement à l’instant mais dans la suite, chaque fois qu’une communauté pourra se présenter en excipant de ce précédent. Alors, même déchus, les terroristes auront gagné !
Députés, sénateurs mes chers collègues, ne faites pas ça. Souvenez-vous du temps où l’on a proclamé : « qui touche la terre de France est libre », pensez que nous sommes la grande nation politique du continent, que si les Chinois appellent notre pays le pays de la loi c’est que partout nous est reconnu d’être ce peuple universaliste qui n’affirme aucune autre appartenance que la communauté politique qu’il forme dont l’objet est résumé par une devise qu’il peut mettre en partage avec l’humanité universelle : « Liberté Égalité Fraternité ». Qui vote la loi à ce sujet viole sa raison d’être et l’allégeance à l’idée républicaine de la patrie.
Ce soir-là, je suis allé à la présentation du film de François Ruffin « Merci Patron ! ». Salle comble ! Le film est un vrai film. Une histoire (vraie), des rebondissements (réels), des personnages (vrais) complexes à déchiffrer totalement, comme est la vie elle-même. On pleure, puis on rit, au début on est mal à l’aise, puis on applaudit à mesure que l’affaire avance. Je ne raconte pas l’histoire. Vous devez aller la voir. C’est la France des catacombes, des invisibles, de la classe ouvrière écrasée, des victimes absolues menacées encore dans le peu qui les tient. « Comment vous faites pour manger avec “3 euros” par jour ? – ben on mange pas ! » Pas de chauffage, la course aux boulots, le CDI espéré comme un miracle que le ciel consentirait à accorder. En face le riche, super-riche. À la fin… Non ! Je ne le raconte pas car le suspense de la fin est… terrible.
Dans la salle de projection, j’étais placé aux côté de Mikaël Wamen des Goodyear, juste derrière Leïla Chaïbi une camarade qui s’en est rarement laissé conter pour ce qui est des luttes de Robin des Bois dans les supermarchés entre autres. Ambiance combattive et participative garantie dans la salle ! Et je vous prie de croire que ça fait partie du truc de se faire regonfler les batteries au contact de l’hilarité partagée avec les copains, de l’émotion et des applaudissements tous ensemble. Petit incident que des militants de je ne sais quel groupe ont protesté parce que le film n’ouvre aucune perspective de lutte collective. Le simple fait qu’ils l’évoquent montre que le film ouvre des débats. Pas besoin de se fâcher ! Au point que certains pensaient avoir à faire à des comédiens de jolie môme dans le rôle des éternels râleurs de gauche caricaturaux.
Cependant, je crois utile de dire que c’est un film, il fonctionne sur le mode de l’humour parfois potache. Ce n’est pas un documentaire syndical ou politique, même si le rôle de la syndicaliste et des politiques est vraiment présent dans le film. J’insiste : c’est un vrai film. Un récit. Un suspense. C’est cela aussi une des portes d’entrée dans la réflexion politique. Ou alors « les temps modernes » de Chaplin n’est pas un film de gauche ! Autour du film se montent des soirées de projection et de débats. Je sais qu’une vaste tournée dans les salles indépendantes est prévue. En tous cas on a rendez-vous pour la sortie nationale du film le 24 février.
Cette semaine, l’émission de France 2 « Cash investigation » a mis à jour la responsabilité des pesticides dans de nombreux problèmes de santé publique. La diffusion de cette émission a eu un grand impact, nourri beaucoup de conversations, éveillé beaucoup d’esprits. En publiant sur ma page Facebook l’annonce de sa diffusion j’avais repéré un assez gros score de partage qui signalait l’attention qui existe parmi nous désormais sur ce type de question. La prise de conscience écologique et le lien avec la lutte contre le modèle productiviste capitaliste se fait de plus en plus simplement.
Le reportage a pointé la responsabilité criminelle de l’industrie agrochimique dans des problèmes sanitaires majeurs de santé publique : leucémies, autisme… L’usage massif de pesticides est directement en cause. La France en est le premier consommateur en Europe ! Chaque année, 65 000 tonnes de pesticides sont vendus dans notre pays. Comme on le comprend facilement, je suis heureux que cette émission ait confirmé plusieurs de mes prises de position. Ainsi par exemple du rôle de l’entreprise allemande Bayer dont j’ai dénoncé les agissements dans mon livre le Hareng de Bismarck publié en mai 2015. A l’époque, c’était pris pour de la germanophobie… Ou encore quand le reportage montre que les départements où sont utilisés le plus de pesticides dangereux sont des départements viticoles comme la Gironde ou l’Aube. J’y ai vu la confirmation de ce que me disaient sur ce sujet les viticulteurs écolos que j’ai rencontré dans le Jura notamment. Vous pouvez voir ça dans la vidéo « En commençant par le vin » mise en ligne sur ma chaîne YouTube.
Dans le même temps, les éleveurs protestent contre les prix de ventes trop bas et l’emprise de la grande distribution qui les asphyxie. Comment ne pas faire le lien entre les deux sujets ? Le même modèle est en cause : celui d’une agriculture productiviste, d’un agro-business, qui saccage tout pour faire de l’argent à tout prix. Ce système sacrifie paysans, riverains, consommateurs et écosystèmes. Il met à la charge de toute la société le coût sanitaire, écologique et social de ses dégâts.
Face aux dangers sanitaires des pesticides, on connaît les mesures urgentes à prendre et de nombreuses luttes écologiques y sont impliquées. Par exemple, pour interdire les pesticides dangereux en commençant par le glyphosate, herbicide le plus vendu en France, et les insecticides néonicotinoïdes tueur d’abeilles. Ou encore évidemment pour interdire les OGM dans notre pays.
Pour appliquer ces mesures de santé publique, il faudra être prêt à désobéir aux décisions européennes qui autorisent la commercialisation de ces produits. Le lendemain de la diffusion de l’émission, au Parlement européen à Strasbourg, nous étions ainsi invités à soutenir plusieurs résolutions s’opposant à des décisions de la Commission européenne. Celle-ci a en effet pris plusieurs décisions d’exécutions pour autoriser la mise sur le marché de produits contenant plusieurs types de soja génétiquement modifié. Ces trois soja OGM ont tous en commun sont fabriqués pour être résistants aux herbicides contenant du glyphosate, comme le « Roundup ». Cette résistance de la plante est provoquée pour qu’elle seule survive aux épandages massifs de ces herbicides qui tuent tout le reste de la végétation autour. Or le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. J’ai donc vote pour les « objections » formulées contre les autorisations de la Commission.
Ce modèle agricole est fou. Il trafique les plantes pour les rendre résistantes aux herbicides et ainsi pouvoir déverser encore plus de pesticides dans les champs ! La crise de l’élevage comme les révélations sur les effets toxiques des pesticides plaident pour une révolution dans l’agriculture. L’intérêt général commande la construction d’un autre modèle agricole, fondé sur une agriculture biologique et paysanne, favorisant les circuits courts et encadrant les marges de la grande distribution. C’est la condition pour rémunérer correctement les paysans et nourrir sainement les consommateurs. Cela suppose d’affronter l’obscurantisme productiviste des lobbys de la chimie et des dirigeants de la FNSEA.
Il faut analyser le comportement de la Commission européenne comme celui d’une force de police politique qui veut « punir un pour en éduquer cent » quand elle gère le contrôle des États membres. Je le dis pour inciter mes lecteurs à suivre attentivement pour bien comprendre les épisodes de l’activité de répression qui est menée contre les peuples par cet organe sans légitimité démocratique. Une répression contre leur liberté de décision. Je n’exagère pas. Si forte que soit cette expression c’est celle qui exprime le mieux la situation. Le comprendre n’est fait ni pour gémir ni pour s’apitoyer, mais pour comprendre quels coups de la Commission sont efficaces contre les gouvernements dissidents et prévoir ceux qu’il faudra rendre en riposte, le moment venu.
La Commission vient de prendre cette semaine deux décisions politiques majeures vis à vis de deux gouvernements d’États membres. D’une part elle a décidé de céder en partie aux exigences du Royaume-Uni, en ouvrant la voie à une libéralisation encore accrue en matière commerciale, financière et sociale. Une concession indispensable « si nous voulons garder le Royaume-Uni dans l’Union » a déclaré Jean Claude Juncker devant le Parlement européen. Et dans le même temps, la Commission a décidé de commencer à harceler le Portugal, coupable de vouloir sortir de l’austérité. Ces décisions concomitantes mais radicalement différentes selon que le gouvernement est conservateur/libéral ou critique de l’austérité, illustrent une fois de plus le parti-pris idéologique absolu des organes dirigeants de l’UE.
Mais à l’inverse, cela démontre aussi aux naïfs la force de la menace de sortie pure et simple de l’UE ! Car à leur manière, c’est ce que viennent de prouver très sérieusement les britanniques. Ce type de menace lourde paye plus dans les négociations que la volonté d’emblée affichée par les Portugais ou les Grecs de « respecter le cadre des traités ». Une fois de plus, ce sont ceux qui assument aujourd’hui d’avoir un plan B en Europe qui sont entendus, qu’ils s’appellent Cameron (avec le plan B du Brexit) ou hier Schaüble (avec le plan B du Grexit). Cela devrait faire lourdement réfléchir toutes les forces critiques de l’austérité en Europe. Il me semble que cela justifie la pertinence des discussions internationales en faveur d’un « plan B » que nous avons commencées lors du sommet de Paris des 23-24 janvier et qui se poursuivront à Madrid les 19-20-21 février, puis à Berlin au début de l’été.
Il est important d’observer de près la forme de la bataille engagée par la Commission contre le gouvernement portugais. C’est une nouvelle illustration extrême de la tactique du coup de force appliquée par le tandem Juncker – Draghi à la tête de la Commission et de la Banque centrale. Tout se passe sans le moindre vote d’une instance représentative du scrutin direct. Ni le Conseil des États ni le Parlement européen ne disent leur mot. La Commission en est à ses premiers tirs de barrage. Elle a en effet d’abord menacé de rejeter le budget 2016 présenté par le gouvernement portugais. Pourtant, ce budget respecte les critères de rigueur budgétaire, avec un déficit prévu de 2,6 % là où la limite fixée par les traités européens est à 3 % comme tout le monde ne le sait que trop. Ce déficit est même en baisse par rapport aux prévisions du précédent gouvernement de droite qui avait les faveurs de la Commission. Il misait, lui, sur 2,8 % de déficit.
Que se passe-t-il alors pour que les foudres de la Commission soient lancées ? Le respect de ces critères ne serait-il en réalité qu’un prétexte pour la Commission ? Le principal reproche fait au gouvernement est qu’il prévoirait une croissance trop forte. Et cela parce qu’il compterait sur une relance de l’activité grâce à la fin de l’austérité dans le pays. Notamment à l’aide de la hausse du salaire minimum et la relance des salaires des fonctionnaires qui avaient baissé dans la période précédente. De cette relance, le gouvernement attendait des recettes fiscales plus fortes. Peu importe le calcul macro-économique. Pour la Commission c’est le symbole qui compte. Une telle remise en cause de l’austérité qu’elle avait préconisée jusqu’ici est inacceptable pour elle, même si le budget prévisionnel respecte à la lettre les objectifs des traités. La menace de la Commission revient à dire que la relance de la consommation ne produit pas de relance de l’activité. Et donc pas les recettes fiscales prévues. Or, depuis des mois que court la récession en Europe, tous les retours de croissances, même quasi imperceptibles, sont tous systématiquement liés à des fluctuations de la consommation populaire !
L’exemple portugais, après l’exemple grec, montre donc que la Commission pratique désormais une tyrannie de caractère idéologique. Elle s’applique systématiquement contre les gouvernements qui sortent du cadre des prescriptions du traité budgétaire adopté en 2012 alors que Hollande avait juré qu’il le renégocierait. Ceux qui ont la mémoire de nos luttes se souviennent que c’est cette situation que nous dénoncions au moment du vote sur le traité constitutionnel en 2005 : une « constitution économique » a bien été mise en place depuis lors, et elle se place bien désormais au-dessus de toutes les lois et les votes des peuples.
Comme en Grèce, cette stratégie d’intimidation est destinée à montrer à tout le reste de l’Europe qu’aucune autre politique n’est possible. Que l’austérité totale décidée depuis 2008 et imposée sous la direction du gouvernement Merkel à toute l’Europe reste la seule acceptée, quoique votent les peuples. Avec les votes portugais puis espagnols en faveur de majorité voulant rompre avec cette austérité, la brèche anti-austérité que l’UE croyait avoir refermé en Grèce s’est brutalement rouverte. Ce n’est pas fini. Elle menace désormais de s’étendre en Irlande. Celle-ci va connaitre des élections générales anticipées fin février. Le Sinn Féin, parti membre de mon groupe au Parlement européen, critique de gauche de l’UE, frôle les 20 %. Il pourrait bien se trouver qu’aucun gouvernement ne soit possible sans lui ! La politique du gros bâton va devoir frapper de nouveau ?
Le gouvernement portugais étant dans son bon droit vis-à-vis des traités, il n’a aucune raison de céder car personne ne peut cette fois le menacer de sortir ce pays de la zone euro. La guerre aura pourtant lieu. Pour l’instant la Commission a seulement rectifié le projet de budget en exigeant une nouvelle liste de sacrifices, taxes supplémentaires et coupes sociales. Je crois que la Commission a compris l’impact qu’aurait une nouvelle frappe monétaire contre un pays membre. Surtout dans le contexte de volatilité des places financières qui auraient pu mal réagir à une crise d’asphyxie portugaise après que ce pays ait déjà connu un épisode bancaire extrême récemment.
Le Portugal va devoir faire face à la même arme tyrannique que celle utilisée contre Chypre et la Grèce : la menace de coupure d’accès aux liquidités de la BCE. Pour cela, la Commission Juncker et la BCE de Draghi ont habilement ficelé leur système de frappes graduées. Si la Commission avait donné un avis défavorable ou même seulement appuyé sa critique sur le budget portugais, les agences de notation doivent dégrader la note de la dette portugaise. Cette étape failli être franchie avant l’heure. Avant même que la Commission n’ait rendu son avis définitif, l’agence Fitch, habituel vautour du chantage contre les États, a déjà menacé le pays d’une forte dégradation. Et une telle dégradation fera perdre au Portugal son accès à certains programmes de financement de la BCE, pour lesquels une bonne note de la dette est exigée. Aussitôt, les taux d’intérêts exploseraient pour le Portugal et sa dette avec. La boucle serait bouclée et le pays plongé vers la banqueroute comme le fut Chypre et la Grèce avec la même méthode.
Cependant, ce verrouillage institutionnel par le recours aux agences de notation reste un coup de force de la BCE. Aucune disposition des traités ne le prévoit. Les États ne devraient pas l’accepter de la banque centrale censée gérer leur monnaie en vertu des traités. Une nouvelle épreuve de force est donc à venir en Europe autour de la dette portugaise, et plus largement de toutes les dettes souveraines menacées par ce type de chantage. Ce serait au tour de la France si elle prétendait sortir même à la marge du cadre austéritaire.
Pour affronter ce choc face à une tyrannie, il n’y a pas d’autre solution pour une démocratie que de s’armer politiquement d’un plan B : c’est-à-dire de la capacité de se passer du tyran pour retrouver sa pleine souveraineté. Il me semble que le fait de refuser de payer ou simplement d’établir un moratoire sur nos 2000 milliards de dette est un bon moyen d’asphyxier la planète de la finance. On pourrait commencer par suspendre les paiements le temps de faire examiner le contenu de cette dette par une commission parlementaire d’enquête et d’engager les poursuites contre ceux qui l’auraient augmentée sans motifs légitimes. D’autant que le nouvel état d’urgence rendu constitutionnel permet d’établir comme « un péril imminent » pour l’intérêt de la nation le risque de banqueroute provoqué par les fuites de capitaux ou les spéculations contre le pays. Des bracelets et des assignations à résidence pour tout le CAC 40 ! Bien sûr je plaisante. Cela va de soi.
197 commentaires
mutti
Merci monsieur Mélenchon pour la précision, la hauteur de vue, la générosité et l’humanité de votre intervention sur TF1. Merci pour l’immense travail de préparation qui sous-tend votre proposition. Je me suis précipitée sur jlm2017.fr et découvert avec stupeur et ravissement (pas tremblements) tout ce que votre équipe à préparé et mis en place, une stratégie de communication et d’action par réseau pour un mouvement vraiment citoyen. A 72 ans, je revis, je m’engage et je donne bien sûr de mon temps, de mon argent, et de mon enthousiasme retrouvé.
Et merci aussi pour la cravate rouge.
turmel jm
Que mes camarades communistes ici soient remerciés. Ils me font un bien fou. Nous sommes plus nombreux que l’on croit car tous ne s’expriment pas et surtout sur ce blog. Allez, maintenant on travaille à améliorer notre projet l’Humain d’Abord, plus de doute sur les primaires, plus d’appel du pied à Taubira ou autre à « gôche », on bosse et on clarifie le projet et la stratégie.
Claude Chauchat
La primaire dite de gauche est une machine pour éliminer les candidats. Comme dans « Highlander », « il ne doit en rester qu’un seul » ! Organisée par le PS soyez sûrs que Jean-Luc Mélenchon en aurait été évincé. Mais Jean-Luc Mélenchon candidat, il sera un recours pour tous ceux qui ne veulent en aucun cas voter pour le candidat du PS et auraient pu voter pour l’un des autres. C’est tout bénef. C’est la lutte des places.
Patrice 30
D’accord avec vous. Mais arrêtons de parler de Hollande et des solfériniens. OK, tout le monde a compris, l’avenir de la gauche n’est pas là. Hollande est cuit, d’ailleurs va-t-il se représenter ? Pourquoi le ferait il si ce n’est pour se ramasser une gamelle historique ? Continuer à parler d’eux est une perte d’énergie, nous avons autre chose à faire, soutenons la candidature de Jean Luc (+34000 à ce jour). En avant et tous derrière Jean Luc.
Régis de Nimes
On peut aussi entendre par primaire, une primaire de la gauche non gouvernementale, une primaire de la gauche opposée à la dérégulation des années 80.
Goissédé
En référence à la seule primaire française, c’est celui qui a fait l’un des plus petit score M. Valls qui mène la danse !
Jean-François91
Le navire solférinien prend eau, alors forcément la nébuleuse s’inquiète. L’idée d’une primaire est née comme un numéro de cirque pour réintéresser le bon peuple et faire oublier le désastre austéritaire, autoritaire et belliciste sans attaquer frontalement deuxième droite. Les instigateurs de la primaire défendent le mensonge d’une « gôche » qui irait du gouvernement aux anti-libéraux ! Avec des gens comme Cohn-Bendit à la manœuvre et Libération à la propagande quotidienne, il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui se trame.
« L’Humain d’abord » s’attaque de front au désastre libéral. Quatre ans après, ce socle est plus que jamais d’actualité. Est-ce le moment de le dissoudre dans le flou pour ne pas effaroucher la frilosité de quelque frondeur qui, contre des textes immondes, ose une fois s’abstenir ou juste s’absenter pour ne pas avoir à voter contre ? La situation est trop grave pour qu’on se remette à réinventer la roue. On ne finasse pas avec le libéralisme viscéral qui nous gouverne, on le désigne comme tel et on le combat. Comme le dit très bien Bernard Cassen sur le site de Mémoire des luttes, il faut «Déradicaliser les djihadistes néolibéraux en commençant par Bruxelles».
Invisible
Jean-Luc, vous avez été excellent sur France 3 ce midi. Côté agriculture, merci d’avoir bien clarifié votre position. Cette cohérence est indispensable. Toutefois, je vous signale que sur France Inter à 13h30, Dupont-Aignan n’a pas été mauvais non plus. Bien que de droite, cet homme-là n’est pas sot et, de surcroît, il a trouvé le biais pour tenir en respect les journaleux. A prendre en considération pour partir bien armé !
Cocu77
Je suis un ancien communiste d’EDF toujours syndiqué à l’UGICT CGT comme des milliers d’autres. (EDF est toujours un bastion d’ex PCF). Ta candidature est en ce moment le principal sujet de conversation.
Lors de ton passage à FR 3 tu as dit « Je suis contre le nucléaire » et quelques jours avant tu as indiqué vouloir « sortir du nucléaire ». Lequel ? Le nucléaire civil ou le nucléaire militaire ? Celui qui est fait pour vivre ou celui qui est fait pour tuer ? Pour tout le monde tu es contre le nucléaire civil. Tu es muet sur le nucléaire militaire. C’est un gros problème. C’est une contradiction énorme. On peut vouloir sortir du nucléaire qui est une technologie dangereuse (Zéro mort dans les centrales françaises depuis plus d’un siècle) à condition de la remplacer par une autre qui soit aussi efficace. Cette nouvelle technologie n’existe pas aujourd’hui, sauf le charbon. Tu es pour ?
L’énergie, l’électricité, ce n’est pas n’importe quoi. C’est tout simplement la vie du pays. On n’a pas le droit de rester dans le flou ou l’approximatif avec ça. Dire « je suis contre le nucléaire » et en rester là est tout simplement dévastateur. Peut–être veux-tu récupérer les écolos déboussolés par l’inconséquence de leurs dirigeants et les bobos qui ne voient que leur intérêt particulier. Là tu es en train de scier la branche qui porte ta candidature. Tu es train de fermer la porte aux communistes au fait des questions énergétiques qui veulent te soutenir.
le révolté
Ancien ouvrier à EDF, encore syndiqué à la CGT, je suis contre le nucléaire, il serait peut être temps de penser aux générations futures qui vont être obligé de traiter tous les déchets des centrales nucléaires quand ils seront démontées, ainsi qu’a tous les risques d’incidents auxquelles nous sommes exposés. Pour remplacer toutes ces centrales, il y a d’autre moyens que le charbon. Il faut lire le programme de Jean-Luc Mélenchon pour voir qu’il a prévu d’autres moyens de production beaucoup plus écologiste et en plus cela induira beaucoup d’emploi.
Toine
Très bonne prestation au 12/13 du 14 février sur des points très importants. C’était très clair. Bravo et merci de parler au nom des sans-voix.
Des camarades et des militants syndicaux sont aujourd’hui perdus dans l’imbroglio qu’est devenu le Front de gauche, mené par des responsables politiques qui préfèrent s’allier avec des socialistes de peur de ne plus être élus. Faut espérer, comme nous famille et amis, que la base va enfin se réveiller c’est notre seul espoir aujourd’hui.
Salut Jean-Luc Mélenchon et merci.
Franck
#cocu77
Vous êtes mieux placé que beaucoup d’entre nous pour savoir qu’on ne sort pas du nucléaire du jour au lendemain, mais il faudra bien commencer un jour. De plus, l’énorme travail de démantèlement vous garantit vos emplois pour un bon moment. La transition énergétique et la planification écologique ne sont pas des éléments de langage pour bobo mais bien un projet humain sur le long terme, donc responsable et lucide. Amis communistes, aidons Jean-Luc à nous sortir de cet enfer où rien de bon pour personne n’est possible, après on pourra batailler entre nous comme on aime bien le faire.
Goissédé
@cocu77
Pourquoi répondre à @invisible sur le nucléaire alors qu’il n’en fait pas allusion ? Concernant l’arme nucléaire, il me semble que dans le programme commun, le PCF ne refusait pas l’arme nucléaire, ce qui avait fait pas mal de remous parmi les militants. Ancien adhérent d’une cellule d’entreprise EDF à Massy, commune bien connu de Jean-Luc Mélenchon, dans les années 1970 nous avons milité contre le tout nucléaire et à l’époque nous étions bien seuls. Il serait stupide de supprimer les centrales nucléaires, comme en Allemagne, sans énergies non polluantes de rechanges.
gege
@Cocu77
Comment peut-on affirmer zéro mort dans les centrales nucléaires alors que quantité d’entreprises sous-traitantes travaillent dans des conditions de sécurité contestables. Zéro mort officiel, oui, mais la réalité est toute autre et les irradiations ? A prolonger certaines centrales on évacue pas le risque et qu’adviendra-t-il du coût comme du démontage de toutes ces centrales dont la technique ne semble pas très au point, ni sans risques. La gestion du nucléaire ne s’arrête pas à son petit travail mais à toute la société.
Francis
La question qui se pose n’est pas tant d’être pour ou contre le nucléaire mais plutôt par quoi va t-on remplacer toutes les centrales qui sont (ou devraient) être en fin de vie ? Personne ne veut arrêter brutalement le nucléaire qui est la source essentielle de fourniture d’électricité dans notre pays. Ne nous trompons pas de débat. Le parc des CN est relativement âgé et demande a être progressivement remplacé. Faut-il continuer dans le filière nucléaire sachant que notre pays ne possède aucune réserve de minerais d’uranium et est donc à la merci des pays fournisseurs ou faut-il diversifier nos moyens de productions en utilisant les ressources renouvelables telle les l’hydroliennes ou l’utilisation de la biomasse. Ne faut-il pas commencer par réduire sérieusement la consommation énergétique par l’isolation des bâtiments anciens ? Ces questions ne devraient pas être des motifs de rupture entre ceux qui se réclament de l’éco-socialisme et ceux qui défendent les industries historiques. Il nous faut faire un effort de réflexion pour imaginer les industries d’avenir qui fatalement devront être respectueuses de la planète.
Kozio
Hollande et Valls (Monsieur 5% aux primaires socialistes) ont tué la gauche, à toi Jean-Luc de la ressusciter !
Sois tranquille camarade, les gens en sont à bout du triumvirat LR-PS-FN, tu peux et dois être une alternative à toute cette misère.
catherine dumas
Bravo,
Sur France 3, vous ne vous êtes pas laissé ridiculiser, j’ai beaucoup apprécié le fait que vous ayez signalé « que tous les matins des milliers de gens comme moi se lèvent pour se battrent ». Humiliée par une justice sans équité je suis de ceux et celles qui tous les matins regardent devant et non derrière pour pouvoir avancer. Non vous n’avez pas de modèles vous êtes un et nous serons des millions derrière vous. Y compris les communistes qui ne votent plus. Vous aurez bien des signatures et de valeur celles ci contrairement à celles des Le Pen. Les femmes vous suivront, vous les respectez, les vrai verts aussi, les rigolos n’auront qu’à bien se tenir. Marre de souffrir.
richard Evelyne
La semaine dernière, j’étais en Italie avec des amis luxembourgeois, quand nous avons appris votre candidature. Là ce fut l’explosion de joie, comme un soulagement et les discussions allèrent bon train autour de votre livre « le hareng de Bismarck » et autour du dernier ouvrage de Patrick Rambaud. Nous souhaitons que la raison l’emporte enfin face à l’insupportable, face au chaos social, culturel, économique imposé par tous les ultra-libéraux en Europe. Encore merci et bravo Monsieur Mélenchon pour l’espoir que vous nous redonnez et pour vos belles propositions d’avenir. Nous vous assurons de tout notre soutien.
luluc
La conférence de JL Mélenchon au théâtre Déjazet.
Redon
Pour les questions d’interview des journalistes, vous n’avez qu’à leur demander qu’ils posent les mêmes aux autres politiques. Peut-être qu’ils deviendront intelligents. Pour l’instant, une seule candidature de gauche, celle de Jean-Luc Mélenchon. Si jlm2017 réussit à regrouper la vraie gauche, on peut faire 20% minimum. Le but c’est virer le PS et l’ex UMP.
pichenette
Puissent tous les français entendre, écouter, s’imprégner de vos paroles pensées, construites redonnant sens et hauteurs à la vie de tous les jours, montrant que la politique n’est pas que médiocrité et bassesses calculantes, lors de la soirée au Théatre Dejazet, à écouter en replay. Bravo ! A nous d’agir.
HYBRIS
Oui à la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon. Une initiative politique bien ajustée, produite au moment opportun. Nous étions nombreux à la souhaiter une fois observée la déliquescence du Front de Gauche, comme l’illustre encore l’intérêt soudain de certains de ses responsables pour l’idée de primaires promue par Cohn-Bendit.
Le concept même de primaires ouvertes constitue une grossière entourloupe par laquelle des militants expérimentés et instruits politiquement, s’effacent devant des néo-supporters aux idées moulées par les médias. Au cas présent, téléguidée ou pas par l’Elysée, l’opération avait pour première vocation d’éviter l’écroulement annoncé de la baraque social-libérale. Qu’en sortira-t-il? Au mieux l’émergence de quelque rabatteur de voix qui en temps voulu négociera son ralliement au candidat du PS. Les dirigeants du PCF, semblent pencher (ce n’est pas une surprise) pour un nouvel avatar de l’union de la gauche dans le rapport de forces, un cheval, une alouette. Sans les affreux Hollande et Valls, disent-ils en substance. Libre à eux d’entrer dans ce jeu si les militants de leur parti les laissent faire. Le peuple reconnaîtra les siens.
souria
Votre initiative de publier sur votre page Facebook l’annonce de l’émission de France 2 « Cash investigation » mettant à jour le problème des pesticides dans la santé publique est une très bonne idée pour éveiller les consciences. Dans la même veine, je vous conseillerai de faire de même avec l’émission de France 2 « Un oeil sur la planète » sur la #Syrie, un documentaire qui va faire parler de lui…et qui sera diffusée ce jeudi 18 février.
obermeyer
Merci à @Luluc 114 pour la vidéo du Jean-Luc Mélenchon au théâtre Déjazet. Que c’est bon de retrouver les mots et l’enthousiasme de 2011-2012 après les trop nombreux couacs aux diverses élections locales de ces dernières années. Un programme, un homme pour le porter, et plus de carabistouilles de campagnes. Qui l’aiment le suivent !