Députés, sénateurs, chers collègues, vous n’êtes pas en train de prévoir le châtiment des terroristes. Vous êtes en train de définir ce qu’est le peuple français. Que des gouvernants sans culture qui donnent la priorité à l’amour propre du monarque présidentiel veuillent vous égarer est bien dans leurs manières. Mais vous ne devez pas voter sans vous demander qui nous serons chacun après que vous ayez voté.
Non, ce n’est pas le sort des terroristes qui est en jeu mais celui de l’identité de notre pays, de la masse des gens qui ne commettront jamais aucun délit de terrorisme. Demain, si vous acceptez de suivre le gouvernement, il y aura des « Français de souche » et des « Français étrangers de souche ». On nous répliquait qu’il ne s’agissait pourtant que de punir les terroristes. Que cela soit inutile et mal approprié au cas considéré a été démontré sur tous les tons déjà et de tous bords. Depuis, les pires craintes se sont confirmées puisque la déchéance pourrait être appliquée pour n’importe quel crime ou délit. Je dis bien n’importe lequel. Car quelque liste que vous en établissiez aujourd’hui, en constitutionnalisant le procédé, demain une simple loi pourra en étendre la portée sans risquer la censure constitutionnelle. Mais sans même s’arrêter au terrible coup que cette amplification va représenter entre les catégories de citoyens, comment ne pas s’inquiéter d’une telle vision de la communauté humaine nationale ?
Vous qui voulez déchoir, pour qui prenez-vous les Français ? Quelle pureté de mœurs attesterait de l’identité française ? Déchoir vous confrontera à une hiérarchie du crime dont vous ne sortirez pas indemnes. Quel genre de peuple de purs et parfaits croyez-vous définir de cette façon ? De quoi croyez-vous que soient remplies les prisons en dehors des inculpés en préventive ? De délinquants et de criminels qui purgent une peine prononcée « au nom du peuple français ». Quels crimes et quels délits vous paraîtront compatibles avec l’identité française ? On frémit à l’idée d’en établir la liste. Violeur, tueur, harceleur, assassin d’enfants laisseraient digne d’être français ? Terroriste, assassin de policiers ne le permettraient pas ? Pensez-y : après vous être donné l’abjection de définir les crimes acceptables vous n’en serez plus rendus à instituer une hiérarchie du crime mais une hiérarchie des victimes.
Après quoi on doit vous demander pour qui prenez vous les autres nations ? Pourquoi croyez-vous que le double national que vous aurez traité comme un rebut indigne de nos rangs serait bienvenu dans le pays de son second passeport ? Qui empêchera qu’il soit automatiquement déchu de sa seconde nationalité ? Craignez la contagion de vos exemples discriminatoires quand on peut constater qu’elle se fait déjà voir en Méditerranée.
Députés, que vous soyez de gauche ou de droite, vous avez en partage le rôle de nous représenter et donc d’être nous tous, le peuple citoyen, par délégation. Vous n’êtes rien en dehors de vos mandants. Bien sûr, il n’existe pas de mandat impératif en République et vous délibérez à la lumière de votre seule conscience. Mais pour que cela soit possible il faut qu’il y ait un peuple qui vous ait attribué cette aptitude. Un seul peuple. Tous ensemble vous êtes nous tous. Vous êtes dépositaires de cette abstraction que vous incarnez : le peuple français un et indivisible. Il l’est parce qu’ainsi il forme la seule communauté légitime en République. Cette unité et indivisibilité est la base la plus sacrée de notre vie commune puisqu’elle est à la source de la loi qui, étant votée par tous et s’imposant à tous, concrétise cette unité intrinsèque du peuple. Si vous acceptez l’idée qu’il y ait deux sortes de Français devant la loi, vous instituez deux peuples dont la différence des droits proclamera la fin de notre unité nationale non seulement à l’instant mais dans la suite, chaque fois qu’une communauté pourra se présenter en excipant de ce précédent. Alors, même déchus, les terroristes auront gagné !
Députés, sénateurs mes chers collègues, ne faites pas ça. Souvenez-vous du temps où l’on a proclamé : « qui touche la terre de France est libre », pensez que nous sommes la grande nation politique du continent, que si les Chinois appellent notre pays le pays de la loi c’est que partout nous est reconnu d’être ce peuple universaliste qui n’affirme aucune autre appartenance que la communauté politique qu’il forme dont l’objet est résumé par une devise qu’il peut mettre en partage avec l’humanité universelle : « Liberté Égalité Fraternité ». Qui vote la loi à ce sujet viole sa raison d’être et l’allégeance à l’idée républicaine de la patrie.
Ce soir-là, je suis allé à la présentation du film de François Ruffin « Merci Patron ! ». Salle comble ! Le film est un vrai film. Une histoire (vraie), des rebondissements (réels), des personnages (vrais) complexes à déchiffrer totalement, comme est la vie elle-même. On pleure, puis on rit, au début on est mal à l’aise, puis on applaudit à mesure que l’affaire avance. Je ne raconte pas l’histoire. Vous devez aller la voir. C’est la France des catacombes, des invisibles, de la classe ouvrière écrasée, des victimes absolues menacées encore dans le peu qui les tient. « Comment vous faites pour manger avec “3 euros” par jour ? – ben on mange pas ! » Pas de chauffage, la course aux boulots, le CDI espéré comme un miracle que le ciel consentirait à accorder. En face le riche, super-riche. À la fin… Non ! Je ne le raconte pas car le suspense de la fin est… terrible.
Dans la salle de projection, j’étais placé aux côté de Mikaël Wamen des Goodyear, juste derrière Leïla Chaïbi une camarade qui s’en est rarement laissé conter pour ce qui est des luttes de Robin des Bois dans les supermarchés entre autres. Ambiance combattive et participative garantie dans la salle ! Et je vous prie de croire que ça fait partie du truc de se faire regonfler les batteries au contact de l’hilarité partagée avec les copains, de l’émotion et des applaudissements tous ensemble. Petit incident que des militants de je ne sais quel groupe ont protesté parce que le film n’ouvre aucune perspective de lutte collective. Le simple fait qu’ils l’évoquent montre que le film ouvre des débats. Pas besoin de se fâcher ! Au point que certains pensaient avoir à faire à des comédiens de jolie môme dans le rôle des éternels râleurs de gauche caricaturaux.
Cependant, je crois utile de dire que c’est un film, il fonctionne sur le mode de l’humour parfois potache. Ce n’est pas un documentaire syndical ou politique, même si le rôle de la syndicaliste et des politiques est vraiment présent dans le film. J’insiste : c’est un vrai film. Un récit. Un suspense. C’est cela aussi une des portes d’entrée dans la réflexion politique. Ou alors « les temps modernes » de Chaplin n’est pas un film de gauche ! Autour du film se montent des soirées de projection et de débats. Je sais qu’une vaste tournée dans les salles indépendantes est prévue. En tous cas on a rendez-vous pour la sortie nationale du film le 24 février.
Cette semaine, l’émission de France 2 « Cash investigation » a mis à jour la responsabilité des pesticides dans de nombreux problèmes de santé publique. La diffusion de cette émission a eu un grand impact, nourri beaucoup de conversations, éveillé beaucoup d’esprits. En publiant sur ma page Facebook l’annonce de sa diffusion j’avais repéré un assez gros score de partage qui signalait l’attention qui existe parmi nous désormais sur ce type de question. La prise de conscience écologique et le lien avec la lutte contre le modèle productiviste capitaliste se fait de plus en plus simplement.
Le reportage a pointé la responsabilité criminelle de l’industrie agrochimique dans des problèmes sanitaires majeurs de santé publique : leucémies, autisme… L’usage massif de pesticides est directement en cause. La France en est le premier consommateur en Europe ! Chaque année, 65 000 tonnes de pesticides sont vendus dans notre pays. Comme on le comprend facilement, je suis heureux que cette émission ait confirmé plusieurs de mes prises de position. Ainsi par exemple du rôle de l’entreprise allemande Bayer dont j’ai dénoncé les agissements dans mon livre le Hareng de Bismarck publié en mai 2015. A l’époque, c’était pris pour de la germanophobie… Ou encore quand le reportage montre que les départements où sont utilisés le plus de pesticides dangereux sont des départements viticoles comme la Gironde ou l’Aube. J’y ai vu la confirmation de ce que me disaient sur ce sujet les viticulteurs écolos que j’ai rencontré dans le Jura notamment. Vous pouvez voir ça dans la vidéo « En commençant par le vin » mise en ligne sur ma chaîne YouTube.
Dans le même temps, les éleveurs protestent contre les prix de ventes trop bas et l’emprise de la grande distribution qui les asphyxie. Comment ne pas faire le lien entre les deux sujets ? Le même modèle est en cause : celui d’une agriculture productiviste, d’un agro-business, qui saccage tout pour faire de l’argent à tout prix. Ce système sacrifie paysans, riverains, consommateurs et écosystèmes. Il met à la charge de toute la société le coût sanitaire, écologique et social de ses dégâts.
Face aux dangers sanitaires des pesticides, on connaît les mesures urgentes à prendre et de nombreuses luttes écologiques y sont impliquées. Par exemple, pour interdire les pesticides dangereux en commençant par le glyphosate, herbicide le plus vendu en France, et les insecticides néonicotinoïdes tueur d’abeilles. Ou encore évidemment pour interdire les OGM dans notre pays.
Pour appliquer ces mesures de santé publique, il faudra être prêt à désobéir aux décisions européennes qui autorisent la commercialisation de ces produits. Le lendemain de la diffusion de l’émission, au Parlement européen à Strasbourg, nous étions ainsi invités à soutenir plusieurs résolutions s’opposant à des décisions de la Commission européenne. Celle-ci a en effet pris plusieurs décisions d’exécutions pour autoriser la mise sur le marché de produits contenant plusieurs types de soja génétiquement modifié. Ces trois soja OGM ont tous en commun sont fabriqués pour être résistants aux herbicides contenant du glyphosate, comme le « Roundup ». Cette résistance de la plante est provoquée pour qu’elle seule survive aux épandages massifs de ces herbicides qui tuent tout le reste de la végétation autour. Or le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. J’ai donc vote pour les « objections » formulées contre les autorisations de la Commission.
Ce modèle agricole est fou. Il trafique les plantes pour les rendre résistantes aux herbicides et ainsi pouvoir déverser encore plus de pesticides dans les champs ! La crise de l’élevage comme les révélations sur les effets toxiques des pesticides plaident pour une révolution dans l’agriculture. L’intérêt général commande la construction d’un autre modèle agricole, fondé sur une agriculture biologique et paysanne, favorisant les circuits courts et encadrant les marges de la grande distribution. C’est la condition pour rémunérer correctement les paysans et nourrir sainement les consommateurs. Cela suppose d’affronter l’obscurantisme productiviste des lobbys de la chimie et des dirigeants de la FNSEA.
Il faut analyser le comportement de la Commission européenne comme celui d’une force de police politique qui veut « punir un pour en éduquer cent » quand elle gère le contrôle des États membres. Je le dis pour inciter mes lecteurs à suivre attentivement pour bien comprendre les épisodes de l’activité de répression qui est menée contre les peuples par cet organe sans légitimité démocratique. Une répression contre leur liberté de décision. Je n’exagère pas. Si forte que soit cette expression c’est celle qui exprime le mieux la situation. Le comprendre n’est fait ni pour gémir ni pour s’apitoyer, mais pour comprendre quels coups de la Commission sont efficaces contre les gouvernements dissidents et prévoir ceux qu’il faudra rendre en riposte, le moment venu.
La Commission vient de prendre cette semaine deux décisions politiques majeures vis à vis de deux gouvernements d’États membres. D’une part elle a décidé de céder en partie aux exigences du Royaume-Uni, en ouvrant la voie à une libéralisation encore accrue en matière commerciale, financière et sociale. Une concession indispensable « si nous voulons garder le Royaume-Uni dans l’Union » a déclaré Jean Claude Juncker devant le Parlement européen. Et dans le même temps, la Commission a décidé de commencer à harceler le Portugal, coupable de vouloir sortir de l’austérité. Ces décisions concomitantes mais radicalement différentes selon que le gouvernement est conservateur/libéral ou critique de l’austérité, illustrent une fois de plus le parti-pris idéologique absolu des organes dirigeants de l’UE.
Mais à l’inverse, cela démontre aussi aux naïfs la force de la menace de sortie pure et simple de l’UE ! Car à leur manière, c’est ce que viennent de prouver très sérieusement les britanniques. Ce type de menace lourde paye plus dans les négociations que la volonté d’emblée affichée par les Portugais ou les Grecs de « respecter le cadre des traités ». Une fois de plus, ce sont ceux qui assument aujourd’hui d’avoir un plan B en Europe qui sont entendus, qu’ils s’appellent Cameron (avec le plan B du Brexit) ou hier Schaüble (avec le plan B du Grexit). Cela devrait faire lourdement réfléchir toutes les forces critiques de l’austérité en Europe. Il me semble que cela justifie la pertinence des discussions internationales en faveur d’un « plan B » que nous avons commencées lors du sommet de Paris des 23-24 janvier et qui se poursuivront à Madrid les 19-20-21 février, puis à Berlin au début de l’été.
Il est important d’observer de près la forme de la bataille engagée par la Commission contre le gouvernement portugais. C’est une nouvelle illustration extrême de la tactique du coup de force appliquée par le tandem Juncker – Draghi à la tête de la Commission et de la Banque centrale. Tout se passe sans le moindre vote d’une instance représentative du scrutin direct. Ni le Conseil des États ni le Parlement européen ne disent leur mot. La Commission en est à ses premiers tirs de barrage. Elle a en effet d’abord menacé de rejeter le budget 2016 présenté par le gouvernement portugais. Pourtant, ce budget respecte les critères de rigueur budgétaire, avec un déficit prévu de 2,6 % là où la limite fixée par les traités européens est à 3 % comme tout le monde ne le sait que trop. Ce déficit est même en baisse par rapport aux prévisions du précédent gouvernement de droite qui avait les faveurs de la Commission. Il misait, lui, sur 2,8 % de déficit.
Que se passe-t-il alors pour que les foudres de la Commission soient lancées ? Le respect de ces critères ne serait-il en réalité qu’un prétexte pour la Commission ? Le principal reproche fait au gouvernement est qu’il prévoirait une croissance trop forte. Et cela parce qu’il compterait sur une relance de l’activité grâce à la fin de l’austérité dans le pays. Notamment à l’aide de la hausse du salaire minimum et la relance des salaires des fonctionnaires qui avaient baissé dans la période précédente. De cette relance, le gouvernement attendait des recettes fiscales plus fortes. Peu importe le calcul macro-économique. Pour la Commission c’est le symbole qui compte. Une telle remise en cause de l’austérité qu’elle avait préconisée jusqu’ici est inacceptable pour elle, même si le budget prévisionnel respecte à la lettre les objectifs des traités. La menace de la Commission revient à dire que la relance de la consommation ne produit pas de relance de l’activité. Et donc pas les recettes fiscales prévues. Or, depuis des mois que court la récession en Europe, tous les retours de croissances, même quasi imperceptibles, sont tous systématiquement liés à des fluctuations de la consommation populaire !
L’exemple portugais, après l’exemple grec, montre donc que la Commission pratique désormais une tyrannie de caractère idéologique. Elle s’applique systématiquement contre les gouvernements qui sortent du cadre des prescriptions du traité budgétaire adopté en 2012 alors que Hollande avait juré qu’il le renégocierait. Ceux qui ont la mémoire de nos luttes se souviennent que c’est cette situation que nous dénoncions au moment du vote sur le traité constitutionnel en 2005 : une « constitution économique » a bien été mise en place depuis lors, et elle se place bien désormais au-dessus de toutes les lois et les votes des peuples.
Comme en Grèce, cette stratégie d’intimidation est destinée à montrer à tout le reste de l’Europe qu’aucune autre politique n’est possible. Que l’austérité totale décidée depuis 2008 et imposée sous la direction du gouvernement Merkel à toute l’Europe reste la seule acceptée, quoique votent les peuples. Avec les votes portugais puis espagnols en faveur de majorité voulant rompre avec cette austérité, la brèche anti-austérité que l’UE croyait avoir refermé en Grèce s’est brutalement rouverte. Ce n’est pas fini. Elle menace désormais de s’étendre en Irlande. Celle-ci va connaitre des élections générales anticipées fin février. Le Sinn Féin, parti membre de mon groupe au Parlement européen, critique de gauche de l’UE, frôle les 20 %. Il pourrait bien se trouver qu’aucun gouvernement ne soit possible sans lui ! La politique du gros bâton va devoir frapper de nouveau ?
Le gouvernement portugais étant dans son bon droit vis-à-vis des traités, il n’a aucune raison de céder car personne ne peut cette fois le menacer de sortir ce pays de la zone euro. La guerre aura pourtant lieu. Pour l’instant la Commission a seulement rectifié le projet de budget en exigeant une nouvelle liste de sacrifices, taxes supplémentaires et coupes sociales. Je crois que la Commission a compris l’impact qu’aurait une nouvelle frappe monétaire contre un pays membre. Surtout dans le contexte de volatilité des places financières qui auraient pu mal réagir à une crise d’asphyxie portugaise après que ce pays ait déjà connu un épisode bancaire extrême récemment.
Le Portugal va devoir faire face à la même arme tyrannique que celle utilisée contre Chypre et la Grèce : la menace de coupure d’accès aux liquidités de la BCE. Pour cela, la Commission Juncker et la BCE de Draghi ont habilement ficelé leur système de frappes graduées. Si la Commission avait donné un avis défavorable ou même seulement appuyé sa critique sur le budget portugais, les agences de notation doivent dégrader la note de la dette portugaise. Cette étape failli être franchie avant l’heure. Avant même que la Commission n’ait rendu son avis définitif, l’agence Fitch, habituel vautour du chantage contre les États, a déjà menacé le pays d’une forte dégradation. Et une telle dégradation fera perdre au Portugal son accès à certains programmes de financement de la BCE, pour lesquels une bonne note de la dette est exigée. Aussitôt, les taux d’intérêts exploseraient pour le Portugal et sa dette avec. La boucle serait bouclée et le pays plongé vers la banqueroute comme le fut Chypre et la Grèce avec la même méthode.
Cependant, ce verrouillage institutionnel par le recours aux agences de notation reste un coup de force de la BCE. Aucune disposition des traités ne le prévoit. Les États ne devraient pas l’accepter de la banque centrale censée gérer leur monnaie en vertu des traités. Une nouvelle épreuve de force est donc à venir en Europe autour de la dette portugaise, et plus largement de toutes les dettes souveraines menacées par ce type de chantage. Ce serait au tour de la France si elle prétendait sortir même à la marge du cadre austéritaire.
Pour affronter ce choc face à une tyrannie, il n’y a pas d’autre solution pour une démocratie que de s’armer politiquement d’un plan B : c’est-à-dire de la capacité de se passer du tyran pour retrouver sa pleine souveraineté. Il me semble que le fait de refuser de payer ou simplement d’établir un moratoire sur nos 2000 milliards de dette est un bon moyen d’asphyxier la planète de la finance. On pourrait commencer par suspendre les paiements le temps de faire examiner le contenu de cette dette par une commission parlementaire d’enquête et d’engager les poursuites contre ceux qui l’auraient augmentée sans motifs légitimes. D’autant que le nouvel état d’urgence rendu constitutionnel permet d’établir comme « un péril imminent » pour l’intérêt de la nation le risque de banqueroute provoqué par les fuites de capitaux ou les spéculations contre le pays. Des bracelets et des assignations à résidence pour tout le CAC 40 ! Bien sûr je plaisante. Cela va de soi.
197 commentaires
Invisible
Votre discours au théâtre Dejazet : grand. A France Inter, ils ont préféré dire long « discours fleuve de 2h30 » ! Ça y va la caricature, par de subtiles touches de fiel en micro gouttes.
Nicolas
La vidéo fait 1h37, bonjour la précision. Déjà 41000 personnes enthousiastes pour jlm2017, et 231 groupes cela fait chaud au cœur. Bien répondu à ceux qui vous disent encore que vous êtes seul quand ils vous questionnent. On dirait la méthode Coué du journaleux aux ordres. Il a t il un questionnaire officiel pour interviewer Jean-Luc, c’est à se demander ? Va falloir percer l’omerta des médias, celle ci sera encore plus terrible qu’en 2012. Attendons nous au pire que pire !
jpp2coutras
Au dessus de la mêlée Jean-Luc Mélenchon ! Tellement qu’un ultra-droitier comme Eric Brunet l’encense et en applaudit la candidature dans des termes dithyrambiques (même si on guette l’arrière-pensée) face à un Neuman qui défend la tranchée PS comme un homme pas neuf pour un sou. Et si Brunet écoute ce discours sur l’ère du peuple, cela le confortera dans sa ferveur ! Qui nous fait du bien.
Gagnaire Cath
Depuis ton annonce de te présenter, la vie a repris des couleurs d’avenirs, et puis cette rupture avec la mauvaise face du PC, quelle bonne nouvelle. Tu nous permet une fois de plus d’assumer pleinement nos idées, j’ai toujours eu confiance en toi, je regrette de ne pas habiter Paris pour suivre tout cela de plus près, mais je suis contente d’habiter dans ma Haute Loire pour essaimer moi aussi.
cousyn dominique
J’ai du mal à parler de Jean-Luc Mélenchon à beaucoup de proches. En fait ils sont généralement de « gôche », aisés, conscients de beaucoup de choses, mais faudrait pas exagérer. Le souhait d’aller vers un monde meilleur ne l’emportera pas sur leur confort, c’est désolant.
Perso je me suis engagé sur jlm2017 et espère de nombreux ralliements (Hulot, le rêve) !
magda corelli
En Grèce toutes les classes sociales sont touchées. Si même le journal de référence le dit, votre entourage mettra en action un peu mieux ses neurones.
françois 70
Vous mettez le doigt sur un point très important de la stratégie électorale à suivre, selon moi, pour percer en 2017. En effet l’électorat de gôche dont vous parlez, c’est-à-dire le noyau dur « terra-novasque » de l’électorat du PS, composé de petit-bourgeois aisés, pleinement intégrés à la société néolibérale et partageant ses valeurs, ne peut en aucun cas être celui vers lequel la campagne jlm2017 doit se tourner en priorité. Il sera certes possible d’en rallier une petite fraction dans l’enthousiasme de la campagne si la mayonnaise prend (et elle prendra !), mais l’essentiel restera dans le giron de la deuxième droite solférinienne.
Il faut s’adresser clairement et prioritairement à l’électorat populaire. Celui qui a définitivement rompu avec le PS. Celui qui, volontairement, ne vote plus. Y compris celui qui depuis deux ans vote FN, non par ralliement à l’extrême-droite, mais pour hurler son rejet de l’oligarchie.
Invisible
Même constat. Beaucoup de gens embourgeoisés sont de gauche pour leur confort moral mais sont très heureux de pouvoir se rallier aux dénigrements constants de Mélenchon déversés par les médias avec leurs continuelles petites piques dissuasives et leurs mensonges (le « long discours fleuve de 2h30 » au journal de France Inter me reste en travers et démontre qu’ils vont jusqu’à privilégier la propagande à l’information.) Si des gens les croient, c’est qu’ils en ont envie et ils ne basculeront jamais de notre côté : l’extrême gauche, qu’ils disent, avec un sourire de dédain ou une moue de commisération.
cogilles
Bonjour
C’est bien ce coup de pied dans la fourmilière. Chacun va se positionner et montrer son vrai visage, fini les accusations d’anti je ne sais quoi on va enfin juger aux actes.
eric
Bonjour Monsieur Mélenchon
Je ne sais pas si toutefois vous avez encore le temps de consulter les commentaires. Toutefois je vous propose de poster un billet faisant le point à ce moment de votre stratégie en y incluant si possible les moyens techniques, notamment financiers, ceci afin de mieux la comprendre.
Denis F
Bien évidemment je te soutiendrai jusqu’au bout Jean-Luc, mais n’oublies pas les jeunes, ta réussite, la nôtre à nous gens de gauche, est à travers eux, sans eux rien ne sera possible, il faut leur parler, il faut même ne s’adresser qu’à eux, aux jeunes, à nos filles nos fils, leurs parents seront très attentifs à ton discours vers eux ; ta victoire, la nôtre est là.
Il y a 4 ans, j’ai édité une lettre ouverte à la jeunesse sur mon web-journal « le nouveau combat » écrite par un jeune homme de 22 ans, une merveille, je la remets sur mon blog sous le titre « Nous devons être fier de notre jeunesse » car elle est encore vraiment d’actualité, elle n’a pris aucune ride.
La révolution citoyenne est en marche, nous vaincrons !
D.B
La révolution citoyenne est en marche, nous vaincrons, dites vous. Oui ! Mais à la condition d’entrainer avec vous les « sans dents » ce qui ne semble pas être le cas dans l’immédiat. Alors vous ne serez que quelques « universitaires » à faire la révolution ?
arrighi georges
Les conférences et prises de parole de Jean-Luc Mélenchon font la différence lorsqu’elles sont répercutées. En fait il faut multiplier les sources de diffusion et choisir les thèmes porteurs comme le fait si bien Jean-Luc Mélenchon. Les jeunes qui peuvent écouter voir et lire les discours ne peuvent qu’être sensibilisés par les propositions qui sont motivantes. Les insoumis ne peuvent que se multiplier parmi tous(tes) les jeunes qui doivent sentir l’impératif de s’inscrire sur les listes électorales et voter pour permettre de remporter la bataille sur la résignation et le dégout qu’inspirent les reniements de politiciens à la solde des places financières. Mais c’est tous et toutes les abstentionnistes qui peuvent et doivent aussi être motivés(es) par le projet offert dans la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon. Multiplier les adresses au jeunes des facs. Et des banlieues. Proposer une campagne de tout le Front de gauche, ce n’est pas trop tard ! Mais ne plus attendre les ralliements qui se feront avec l’écho de la mobilisation qui grandit des insoumis. Le passage à ONPC va faire monter l’espoir qui fait battre les cœurs et remporter les victoires. A suivre mais pas seulement…
mutti
Je viens de relire l’analyse de Jean-Luc Mélenchon sur la politique à deux vitesses de la Commission européenne à l’égard des Etats selon le choix qu’ils font, poursuivre la politique d’austérité ou relancer l’économie par la consommation. Mais ce que je ne saisis pas (entre autres choses) c’est qu’avons nous à perdre à un Brexit ? Alors que nous, les peuples d’Europe, nous avons tant de droits acquis à perdre à céder aux exigences de D. Cameron. Peut-être Jean-Luc Mélenchon répondra-t-il à cette question demain à ONPC.
riccia
M. Mélenchon, le camp de réfugiés est en train d’être démantelé, et avec lui, tous les lieux de survie crées de toutes pièces par les courageux réfugiés et les bénévoles, les admirables bénévoles. Votre place est parmi ces gens. Ce serait un appui formidable. Il y a urgence. Merci pour eux et pour sauver notre âme.
Séb44
Après l’achat la semaine dernière de la réédition de « L’Ere du Peuple » et mon don ce matin de 10 Euros sur le site jlm2017.fr, j’espère que vous réalisez à quel point ces 13€ représentent pour moi 4 jours pendant lesquels je ne mangerai pas. Personne ne m’y a forcé, je suis au RSA et n’attend plus rien personnellement de la vie à 35 ans, mais j’y tiens parce que je suis insoumis et désire, tout de même, un avenir (meilleur) pour ceux qui en ont encore un de possible. Je vous invite donc tous à faire de même, surtout ceux qui le peuvent. Vu le présent de merde, il faut tout faire pour le bien. Sincèrement, un Humain parmi tant d’autres.
naif
4 jours sans manger ! Il faut arrêter ce genre de comparaison.
MOUTON
Bonjour chers insoumis(es),
Je pense que maintenant que Jean-Luc a enfin une position claire sur notre avenir dans cette Europe qui nous protège, il serait temps de trouver collectivement un nom ou une appellation de notre sortie (au cas ou) par le plan B. Afin que nos médiacrates s’exprime clairement. Je me lance. Pour la Grèce ils ont inventé Grexit, pour l’Angleterre Brexit. Pour la France je propose Frenchxit. Lancez vous, il y a certainement plus original. On lâche rien !
DOIDY
La France insoumise est une expression qui invite à se poser des questions à propos de l’insoumission. Si nous l’adoptons, la part de soumission aux règles que nous trouvons iniques doit diminuer dans notre attitude générale, et donc s’exprimer par des refus et des contestations. Reste à dire lesquels et à les partager avec d’autres. Refuser ce n’est pas seulement dire non sans qu’il y ait de conséquences dans la matérialité des faits. Nous ne devrions pas être soumis à des traités partiaux, cependant ils s’appliquent. Faut-il comprendre que la France doit refuser de se soumettre uniquement à l’occasion des prochaines élections, ou bien dès maintenant ? Les citoyens que nous sommes sont une part de leur pays, comment peuvent-ils parler en son nom autrement qu’à l’aide d’un bulletin de vote dans un système électoral qui n’est qu’un outil technique de gestion des effets de masse ?
Bernard Heron
Écologiste, humaniste et universaliste, je me reconnais dans cette France insoumise proposée par Jean-Luc Mélenchon. Militant de toujours, j’espère apporter ma pierre à la métamorphose de notre République.
fred4
Merci, Jean-Luc Mélenchon.
Un humain nous parle, On N’était Pas Couché hier soir (plus exactement ce matin) merci, c’est bon pour le moral !
catherine dumas
Bonjour monsieur Mélenchon,
J’ai regardé on n’est pas couché, c’était dur, et critiques sur critique vous avez su répondre. Ce qui m’indigne le plus c’est qu’une femme puisse ce permettre de vous agresser, en direct, alors qu’elle vient d’avoir des soucis avec la police puisqu’elle roulait sans permis et sans assurance. Une drôle de journaliste qui se moque des lois françaises, serait elle épargnée par le devoir civique et pourquoi ? Par contre j’ai apprécié l’intervention de monsieur Joly.
Courage, certains journalistes auront à démissionner un jour.
coucies
Très bonne prestation hier soir, je ne regrette pas d’être rentrée plus tôt d’une soirée pour regarder ONPC. A quand le licenciement de cette journaliste ?
ROSSIGNOL LILIANE
Mais non pas de licenciement ! L’agressivité habituelle des journalistes prouve leur complicité avec le monde politique qui veut que rien ne change. D’ailleurs j ai trouvé qu’hier soir Mme Salamé la « grande journaliste de France inter », n’avait pas beaucoup travaillé les sujets se contentant de répéter les infos et arguments éculés que l’on entend du matin au soir chez nos perroquets de service. Nous n’avons pas de l’information mais de la propagande. Ouvrons nos yeux et nos oreilles, nous devons être vigilants pour pouvoir faire preuve de discernement.
danievre
Bonjour monsieur Mélenchon,
Très grand monsieur que vous êtes, très bien dans ONPC, vous avez bien évité les pièges tendus par ces deux journaleux. Je pense que vous avez convaincu beaucoup de personnes sur ce que vous souhaitez faire si vous êtes élu. Encore bravo face a ces chiens de garde. On lâche rien et vive la 6ème.
Franck
Excellente prestation à ONPC ! L’homme d’État doit continuer à se révéler au plus grand nombre, c’est à mon sens le bon axe. Encore bravo pour cet exercice pas facile.
Adrien
Je pense que si JL Mélenchon va au salon de l’agriculture, il devrait faire un tabac, car les politiques gouvernementaux ne se bousculent pas pour y aller, tant ils appréhendent de se faire sérieusement interpeller par les agriculteur en détresse des politiques austéritaires. Soyons attentifs au traitement de l’information lors des éventuelles retransmissions des visites de ce salon par les chiens de garde.
Valdivieso Sylvie
Je ne sais pas pourquoi mais avec vous je retrouve toujours de l’espoir ? De plus vous allez enfin élever le débat dans le bon sens cela fait tellement de bien. Merci.