Ce post est écrit au fil du flux de mes allées et venues qui cette semaine m’a conduit à Nantes et à Rennes à la rencontre d’amphis bondés d’étudiants à qui j’ai présenté mon livre « L’Ère du peuple ». Mais comme j’ai choisi aussi d’aller à la rencontre d’une équipe de paysans, femmes et hommes d’un style tout à fait moderne, plutôt qu’au salon de l’agriculture, j’en parle. Ils en valent la peine. Ceux-là sont loin du modèle archaïque du sulfateur compulsif de pesticide qui suit les consignes de Xavier Beulin et saccage sa propre vie en même temps que la terre, l’air et l’eau. Je fais un rapide bilan de mes trois premières semaines d’entrée en pré-campagne car, après tout, cette activité concentre la plus grande part de mes efforts. Et je conclus avec quelques mots sur la mobilisation pour le retrait total et définitif de la loi El Khomri. À cette occasion j’ai improvisé l’usage d’une pastille vidéo d’appel à la mobilisation pour prendre ma part au travail que mènent ceux qui se mobilisent sur ce sujet.
Le fond de l’air est frémissant. La jeunesse du pays commence à s’impliquer et à déployer son inventivité pour amplifier la prise de conscience qui se construit contre cette ignominie. Au palais, les complots vont bon train. En haut, on ne peut plus commander comme avant sachant qu’on n’est plus trop obéi. En bas on commence à ne plus vouloir subir. Si personne ne trouve le moyen de nous remettre sur les genoux des histoires communautaristes ou xénophobes, il est possible que le pays s’intéresse à sa situation sociale. Et alors, les dinosaures du MEDEF et leurs suppôts dans la caste médiatique vont commencer à sentir le vent du boulet. Enfin la France serait autre chose que le pays des va-t-en-guerre-partout, le pays qui chasse dans l’errance des enfants sans parents et des familles de réfugiés comme à Calais.
Plus besoin pour moi d’y ajouter quelque dénonciation que ce soit. Des Aubry ou Pouria Amirshahi en disent dorénavant pire que moi ou au moins autant que ce que j’en ai dit de multiples fois. Et avant qu’ils se réveillent, ceux-là voulait croire que c’était excessif et me dénonçaient avec la mine des bons élèves qui n’en pensent pas moins. En tous cas, ces deux-là récusaient le « sectarisme » de mon ton. Bienvenue au club, amis ! N’oubliez pas de passer à l’acte. Il ne suffit ni de dénoncer ni de démissionner. Il faut construire une sortie positive pour tout notre pays. Je m’y suis attelé. De longue date. A présent j’ai proposé ma candidature. Pourquoi ceux qui confirment mon diagnostic ne viendraient-ils pas dire « nous » avec moi ? Moins d’égo et davantage de collectif seraient bienvenus. Un peu d’aide ne serait pas refusée.
Voilà seulement trois semaines que j’ai proposé ma candidature. Tout le projet du mouvement « la France Insoumise » repose sur la capacité à être entendu de tous et pris en charge par tous. Et notamment par le cœur de ceux qui sont aujourd’hui non seulement dans le rejet du système de la caste, mais veulent aussi ouvrir une issue positive à la situation politique et sociale qui se nécrose sous nos yeux. Une attitude qui se répand sans étiquette de parti ni bulletin d’adhésion, bousculant les lignes rouges que l’on croyait bien fixes dans sa propre tête.
J’estime que la première étape du déploiement que je prévoyais a été franchie avec méthode et succès. En dépit du tir de barrage de mes prétendus « amis du Front de Gauche » qui se seront acharnés à critiquer et dénaturer ma démarche sous le prétexte d’une « action en solo » et, crime suprême, sans les avoir prévenu du jour où ils auraient pu me nuire plus efficacement, plus de 72 500 « insoumis » se sont déclarés en appuyant ma proposition de candidature et 2000 d’entre eux ont fait un don ! En fait, peut-être que les mises en cause de mes détracteurs m’auront servi en confirmant que je me présentais bien hors cadre. Car ceux qui se sont engagés avec moi l’ont fait avec énergie et engagement. Ils comprennent que tout se jouera sur l’ancrage populaire et personnel de cette démarche. De fait, plus de 600 groupes d’appui ont été enregistrés et ils sont situés partout dans le pays. 19 de ces groupes d’appuis se trouvent d’ailleurs dans les outre-mers et 26 parmi les Français de l’étranger.
Le maillage est donc déjà bien dense. Il faut le renforcer bien plus encore. Si vous n’avez pas encore rejoint un groupe, vous pouvez le faire à chaque instant. Notez d’ailleurs que tout le monde peut créer soi-même un groupe d’appui s’il n’en existe pas près de chez vous. Mais pour le dire franchement, on peut et on doit aussi le faire si l’on ne supporte pas les autres membres du groupe existant. L’action politique ne doit pas être une corvée ni une punition. Les groupes d’appui ne doivent être ni récupérés ni privatisés et nul ne doit voir son action paralysée par des contingences locales ou de personne. C’est pourquoi je ne permets pas que se déclarent des « groupes régionaux » ou « départementaux » car ces périmètres ne correspondent pas au projet que les groupes d’appui incarnent. Nous formons un mouvement pas un nouveau parti. Pour que le plan de marche fonctionne il faut ancrer l’action dans le plus grand nombre de points de contacts.
Je vois que les insoumis comprennent vite et bien ce qu’il faut faire. Je suis scotché par leur rapidité de réaction. D’ores et déjà, les insoumis ont commandé 600 000 tracts. A noter : ils les ont payés. Tout comme les 80 000 affiches et les 60 000 autocollants, envoyés en métropole et dans les outre-mers. A noter encore que ce matériel a été empaqueté par des militants, bénévolement. Les premiers colis ont déjà été reçus et le reste suit, si bien que le passage à l’action au grand jour dans les rues et sur les murs a commencé un peu partout. L’orgueil de notre lancement, c’est l’appel spécifique, lancé par des syndicalistes et lanceurs d’alerte. Il a reçu déjà plus de 2 000 signatures dont plus d’un millier de syndicalistes de tout le pays.
De nombreux colis d'affiches, tracts et autocollants prêts à partir ! Si vous en voulez, ça se passe sur : materiel.jlm2017.fr
Posté par JLM 2017 sur lundi 22 février 2016
La France insoumise se met donc en mouvement. Je suis un déclencheur. Mais le but de la campagne n’est pas ma personne. C’est évidemment le projet que nous allons porter et le mouvement que nous allons construire ensemble. C’est ce que j’ai dit dès la première heure dans la déclaration présentant ma démarche mise en ligne sur le site jlm2017.fr : « je vous propose donc à la fois une candidature, un projet en construction, un moyen de travail commun et un outil d’action ».
C’est dans cet état d’esprit que j’ai proposé dimanche 28 février sur i>télé un processus de désignation collective des 577 candidats aux élections législatives. L’objectif est de permettre à une nouvelle majorité de se créer, à partir de l’action populaire, hors des négociations des partis. Ceux-ci sont évidemment légitimes à proposer leur aide pour agir et leur concours sera le bienvenu. Les militants politiques sont évidemment les très bienvenus. Mais je refuse que la désignation des candidats aux élections législatives se fasse une fois de plus dans les arrière-cuisines d’une négociation entre appareils.
Législatives : pour un processus de désignation collective
Législatives : pour un processus de désignation collectiveLe 28 février, Jean-Luc Mélenchon a expliqué qu'il souhaitait un processus de désignation collective aux élections législatives. Partagez !Et rendez-vous sur www.jlm2017.fr pour appuyer ce processus.
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur mercredi 2 mars 2016
Je souhaite au contraire que des assemblées de base du mouvement « la France insoumise » décident de nos candidats aux législatives, qu’ils construisent les candidatures. Et surtout, il s’agit d’établir une cohérence totale entre la campagne législative et celle de la présidentielle. Il s’agit de viser à avoir un groupe à l’assemblée qui ne fonctionne pas sur le mode « chacun pour soi » ou « je fais ce que je veux et je ne dois de comptes à personne ». Mais un groupe où la discipline collective existe, où on rend des comptes aux électeurs et aux citoyens qui vous ont porté, où on se consulte avant les votes et où les citoyens sont associés au travail parlementaire. C’est la condition pour chacun se sente à sa place dans ce mouvement.
En toute hypothèse, il ne s’agit pas de psalmodier mon nom pendant les 14 mois qui nous séparent de l’élection. Notre campagne ne prend de sens qu’en relation avec le contexte qui la justifie. Nous ne faisons pas seulement campagne pour un homme, un nom pour un programme ! Il s’agit de projeter notre force en renfort de l’action de tous ceux qui vont mettre notre pays en mouvement contre l’ordre établi, les projets de la caste et ainsi de suite.
A l’heure actuelle, la tâche pour « la France insoumise », c’est d’aider à la lutte pour le retrait total du projet de loi El Khomri. Une marée citoyenne peut l’obtenir ! Le gouvernement a déjà dû reculer la date de présentation du projet de loi en conseil des ministres de 15 jours. Trop tard ! La date du 9 mars s’est imposée comme un premier rendez-vous de mobilisation. Son origine dans la jeunesse et sur les réseaux sociaux est un très bon indicateur de l’énergie disponible pour ce combat. L’appui résolu de plusieurs syndicats dont l’UNEF, la FIDL, l’UNL, la FSU, FO, Solidaires et la CGT à cette journée est prometteur. Ils appellent à la manifestation le 9 et le 31 mars.
Les groupes d’appui et les insoumis doivent se mettre au service de la mobilisation nationale pour le retrait de la loi El Khomri. Chacun doit accomplir sa part du travail. Nous avons appelé à signer la pétition contre la loi et j’ai relayé sur les réseaux sociaux l’initiative #OnVautMieuxQueCa des youtubeurs. Tout ce qui permet de faire grandir le mouvement contre cette loi est bon. Notre tâche est de propager des arguments comme je l’ai fait sur ce blog et comme nous venons de le faire sur le site jlm2017.fr. Vous y trouverez une lecture analysée de l’avant-projet de loi. Nous devons faire connaître les dangers de ce projet de loi comme nous l’avons fait avec le visuel contre la suppression de la durée légale de congés en cas de décès d’un proche. Ce visuel a été partagé plus de 80 000 fois sur les réseaux sociaux. Vous aurez noté que ce matériel n’est pas siglé du site jlm2017.fr ou de mon nom. Ce n’est pas l’objectif de cette action d’appeler à signer pour la présidentielle. Et surtout pas de donner l’impression qu’il faut attendre 2017 pour agir ! L’objectif est de se mettre au service de la mobilisation pour la faire grandir.
Le projet de loi travail supprime la durée légale du congé en cas décès d'un proche. Cette loi est inhumaine. Partagez ! Pour en savoir plus : bit.ly/1QD5yO9
Posté par Jean-Luc Mélenchon sur mercredi 24 février 2016
De toutes les façons possibles, il faut donner le coup de main dans l’action, propager des mots d’ordre rassembleur comme celui du « retrait » du texte. C’est dans cet esprit que sera lancé la semaine prochaine la campagne de la « France insoumise » pour participer à la lutte pour le retrait du projet de loi El Khomri. Plus large et ample sera la mobilisation meilleure sera le contexte pour notre projet. Plus la température sociale s’élève plus croît la conscience qu’il est urgent d’en finir radicalement avec le système et la politique qui rend possible de telles agressions contre la vie quotidienne des gens.
Jeudi 3 mars, je visitais une ferme bio, « le P’tit Gallo », en Ille-et-Vilaine, à 20 minutes de Rennes. J’ai préféré aller à la rencontre des paysans qui mettent en œuvre l’agriculture à laquelle je crois plutôt que de participer à cette cohue violente qu’est devenu le salon de l’agriculture à Paris. La presse locale et France 3 m’ont bien accompagné sur place. Je pardonne aux médias nationaux leur indifférence en béton armé pour tout ce qui est au-delà du périphérique car je sais bien que ce sont des entreprises et que ça coûte cher… blablabla… même avec des esclaves en CDD, stagiaires et ainsi de suite. Cependant, une équipe de France 5 m’accompagnait et je parie sur de belles images pour l’émission de Caroline Roux à laquelle je participe dimanche 13 mars.
À vrai dire, je me suis trouvé comme un poisson dans l’eau, si j’ose dire, parmi les vaches. Les connaisseurs de ma bio savent que j’ai été, il y a longtemps, le rédacteur du Jura rural, supplément hebdo du journal Les Dépêches. J’ai donc un œil sur la chose rurale depuis très longtemps. En tous cas depuis assez longtemps pour avoir vu comment se vérifiaient, ou non, bien des pronostics et bien des stratégies de développement. Le hasard a d’ailleurs fait de moi l’illustrateur (à l’époque je gagnais aussi ma vie en dessinant) d’une brochure hostile à la mise en place des quotas laitiers… Ceux-là même dont la suppression vient de plonger les producteurs de lait dans le chaos. Puis à la création du Parti de Gauche, j’ai eu le bonheur de travailler avec Laurent Levard, l’actuel secrétaire national chargé des questions agricoles, spécialiste avancé de ce domaine qui l’a pratiqué non seulement en France mais dans un pays du « sud ». Grâce à lui et de façon paradoxale, le premier programme complet dont le Parti a disposé, du temps où je le présidais avec Martine Billard, était son programme agricole. Depuis 2009 je suis donc assisté de ses conseils, avis et mises à jour. Je ne dis pas que ça me rend incollable et je sais qu’il me reste beaucoup encore à apprendre, mais du moins je sais de quoi on parle quand il est question d’agriculture.
Je livre donc ici quelques éléments sur la crise actuelle dans les élevages de vaches laitières. C’est avec le marché de la viande de porc le principal secteur en crise. Justement, ce sont les deux secteurs les mieux « déréglementés ». Le cas du lait est emblématique. Le prix du lait payé aux producteurs est en baisse continue depuis 2014. Le prix moyen était de 365 euros par tonne de lait en 2014. Il est tombé à 309 euros par tonne en 2015. Et il est actuellement à 270 euros par tonne, 25% de moins qu’il y a deux ans ! 270 euros la tonne, cela signifie moins de 30 centimes le litre de lait ! Demandez-vous où passe la différence entre ce prix payé au paysan et le prix que vous payez pour une bouteille de lait en supermarché ! N’empêche que désormais, le prix d’achat aux paysans est nettement en dessous des coûts de production de nombreux éleveurs. L’investissement massif, la maltraitance des animaux, l’acharnement au travail dans des journées interminables, tout aura été vain pour des milliers de paysans. Le désastre social est garanti. Mais cette crise ne tombe pas du ciel.
Au fond, c’est une crise de surproduction assez classique. La production de lait dépasse la demande et l’ajustement entre les deux se fait par les prix selon la loi du marché. Si l’on veut faire mieux que de distribuer des pansements et subventions, il faut donc prendre le problème dans sa globalité. La crise actuelle est directement liée à la course à l’industrialisation de l’agriculture et à la dérégulation des marchés. Le marché européen du lait est désormais totalement libéralisé. En effet, depuis mars 2015, il n’y a plus de quotas plafonnant la production européenne de lait. J’avais voté contre cette décision au Parlement européen. Elle était contenue dans la nouvelle Politique Agricole Commune validée en 2013 par François Hollande et avait été préparée dès le mandat de Nicolas Sarkozy. Dès lors, chacun produit comme il veut, tant qu’il veut. La course au gigantisme des élevages est d’ailleurs sans limite.
Le but est de lier le marché européen au marché mondial. Il s’agit de faire du marché mondial l’aire de jeu de l’agriculture productiviste. Ce que l’on appelle ici des « surplus » qu’il faudrait bien pouvoir écouler sur le marché mondial, raison pour laquelle les prix devraient s’y aligner, sont en réalité l’objectif visé par le modèle de production agricole actuel. Dès lors s’impose sans pitié l’indexation du prix sur le prix du marché international du lait, essentiellement à travers la poudre de lait et le beurre qui sont les matières premières échangées au niveau international. Les défenseurs de la fin des quotas mettent d’ailleurs en avant les perspectives de développement des exportations, notamment vers les pays émergents, et en particulier la Chine. Cette stratégie est absurde. D’abord parce que le marché mondial des produits laitiers est un marché marginal qui ne concerne que les très gros producteurs. Ensuite parce que sur ce marché international, l’offre est relativement abondante notamment du fait de la Nouvelle-Zélande qui a des dispositions de production favorables avec de grands élevages herbagers. Sans oublier que la demande mondiale à court et moyen terme est en baisse : les importations chinoises se sont fortement ralenties avec la moindre croissance dans le pays et la demande russe est tarie par l’embargo sur les fromages européens décrété par la Russie en rétorsion des sanctions de l’UE contre elle.
C’est un cercle vicieux qui n’en finit plus. Comme les prix baissent, il faut produire plus, donc s’endetter pour augmenter la taille de l’élevage et de l’exploitation, ce qui contribue à la crise de surproduction et donc à une nouvelle baisse du prix, etc. À ce jeu de massacre, le « modèle allemand », danois et hollandais est particulièrement destructeur avec de très grands élevages intensifs et une forte concentration de la production, comme je l’ai montré dans Le Hareng de Bismarck. Au final, ce système pousse les éleveurs à l’endettement, à l’hyperspécialisation et au gigantisme. Tout le contraire de la qualité des produits, du bien-être animal et d’un modèle stable et capable d’absorber les difficultés par une diversification des cultures.
La France, longtemps première nation agricole de l’Europe est au cœur de la tourmente. Le modèle est spécialement destructeur pour elle. Il y a aujourd’hui 66 000 exploitations laitières en France, contre 100.000 il y a dix ans. La crise actuelle mènera mécaniquement à une réduction encore plus rapide du nombre d’exploitations. C’est l’agenda des libéraux, agenda explicite dans le cas des grands groupes industriels. Et comme ils ne peuvent ignorer tout cela, nous pouvons dire qu’il s’agit de l’agenda caché de la bande des trois qui a les doigts dans le système : LR, PS et FNSEA.
Dans ce contexte, les élevages laitiers bios résistent beaucoup mieux. Bien sûr tout n’est pas rose pour eux non plus. Mais ils proposent un contre-modèle qui est sans doute la seule voie viable pour l’élevage à l’avenir. Ils sont moins touchés aujourd’hui par la crise des prix, et pour plusieurs raisons. D’abord, la qualité du lait produit leur permet de le vendre un peu plus cher. Ensuite ils se tiennent pour la plupart à distance du marché mondial et préfèrent les circuits courts, la vente directe, les circuits de distribution plus respectueux des éleveurs.
Ainsi, à la ferme du « P’tit Gallo », où j’étais, on transforme le lait en fromage, yaourt, riz au lait et on vend tout cela sur place autant que dans la restauration collective environnante. Ici, on évite la marge de celui qui ramasse le lait, celle du transformateur, celle du distributeur et la course aux quantités que tout cela implique… À noter aussi que les élevages bios sont souvent plus autonomes en matière de production des aliments pour le bétail. Et ces élevages plus autonomes, bios ou pas d’ailleurs, résistent beaucoup mieux que les élevages les plus intensifs à la baisse des prix payés aux producteurs. La vache qui broute dans le pré coûte moins cher à entretenir que celle nourrie avec des tourteaux de soja importés de pays qui rasent leurs forêts et détruisent leurs production vivrières pour les faire pousser, de maïs dévoreur d’eau, le tout empoisonné aux pesticides. Et je ne dis rien de celles qu’on a mis à manger des farines animales… Evidemment, la diversification des exploitations avec plusieurs cultures ou plusieurs élevages permet aussi d’amortir les chocs lorsqu’un marché s’effondre. C’est du bon sens non ? Les paysans ont fait comme ça pendant les millénaires où la survie de la communauté humaine dépendait de la diversité des productions pour faire face aux aléas du climat sur les cultures…
La crise actuelle montre la fragilité du système d’agriculture productiviste. Tant que les prix sont à un certain niveau, les éleveurs pratiquant une agriculture intensive, productiviste, s’en sortent mieux, car même s’ils gagnent moins par litre de lait, ceci est compensée par la grande quantité produite par éleveur. Le peu de valeur ajoutée par litre de lait est compensé par la très forte productivité. Et il faut le dire, par des aides de la Politique Agricole Commune qui sont d’autant plus importantes qu’un éleveur produit beaucoup. Mais, quand le prix baisse, et surtout lorsqu’il baisse jusqu’au-dessous du niveau des coûts de production unitaire de l’agriculture productiviste, comme en moment, la crise fait des ravages chez les éleveurs les plus intensifs et les plus capitalisés : ils perdent d’autant plus qu’ils produisent davantage. Dans le même temps, les éleveurs plus autonomes continuent à dégager de la valeur ajoutée par litre de lait car leurs coûts unitaires sont plus faibles. David résiste mieux que Goliath !
Tous les arguments rationnels plaident pour sortir de ce modèle agricole productiviste : le bilan écologique des productions, la qualité nutritive et sanitaire des productions, le bien-être des animaux, l’épanouissement et les revenus des paysans, le nombre d’emplois créés. La percée continue de l’agriculture biologique montre que c’est possible. Les chiffres sont très encourageants. Ils révèlent l’absurdité de l’entêtement dans le modèle productiviste. En 2015, l’agriculture biologique représentait 1,3 millions d’hectares, soit 4,9% des surfaces agricoles. Aujourd’hui, le bio occupe une surface agricole cinq fois plus grande qu’en 2005. L’an dernier, on comptait 28 725 fermes bios, soit 6,5% des exploitations sur un nombre total de 440 000. C’est près de trois fois plus qu’il y a 10 ans.
Sur ce point, dans ma visite à la ferme du « P’tit Gallo », il y avait un top ! On élève 70 vaches sur 50 hectares. Et 9 personnes en vivent. C’est un nombre considérable si on le compare aux normes en vigueur dans l’agriculture dominante. J’en profite pour dire que mon réflexe d’ancien ministre de l’enseignement professionnel m’a été bien utile dans cette visite. Au lieu de m’émouvoir de toute cette belle ruralité aux sourires frais et aux joues rouges, j’ai demandé à la crémière et à quelques autres quels étaient leurs niveaux de diplômes, donc de qualifications. La crémière est juste BTS et Licence pro (je me félicite d’avoir créé ce diplôme !), la chef de production (et du magasin) est une ingénieure agricole, le paysan qui m’accueillait un BTS de même que celui qui s’occupe de la commercialisation ! Des têtes bien pleines, au top des connaissances de leurs métiers. Et je crois que si leur produits frais comme les yaourts et le reste ne contiennent aucun conservateurs ni adjuvants, c’est bien parce que ces gens-là maitrisent de A jusqu’à Z le savoir qui est mis en jeu à chaque étape de la chaine de production du chaud et du froid et ainsi de suite.
Je souligne ce point pour clore le bec aux ignorants qui croient que le bio et l’écolo seraient des régressions scientifiques et techniques alors que c’est exactement l’inverse. Je veux préciser que ces gens-là sont heureux et que ça se voit. Cette question du contenu en emploi de l’agriculture bio est très importante. Car si l’agriculture bio n’occupe que 4,9 % de la surface agricole du pays, elle représente 10% des emplois. Dans l’après-midi j’ai dialogué aussi avec un maraicher bio. Lui et sa famille vivent sur deux hectares seulement. Donc l’agriculture écologique crée de l’emploi en masse. D’après le programme de Laurent Levard, nous devrions créer de cette façon 3 ou 400 000 emplois ! D’ores et déjà, au total, l’agence Bio estime que 100 000 emplois sont liés directement ou indirectement à l’agriculture bio si on ajoute les entreprises de transformation, distribution etc. Le bio, ça marche !
C’est bien. Mais il va falloir trouver les gens pour aller y travailler. Cela veut dire que la condition de vie paysanne doit s’ajuster aux standards de vie communs. Au « P’tit Galo », il y a des week-ends et des vacances annuelles pour chacun. Nul n’est condamné à passer sa vie au cul des vaches. Ce n’est pas anecdotique. Il ne suffit pas de dire « nous voulons une agriculture bio » sans se soucier de savoir qui va la faire et dans quelles conditions. Notre nouveau modèle paysan doit répondre à la question sociale de la condition de vie des travailleurs de la terre. Ce que j’ai vu au « P’tit Gallo » prouve que c’est possible. Nous n’avons pas à inventer un modèle comme disent les bavards qui pullulent dans les réunions de la « gôche tellement déçuuuue » mais qui ne s’est intéressée à rien de ce qui murissait au cœur même de notre temps. Ce modèle, d’autres l’ont fait naitre déjà. Le travail consiste à l’étendre et à l’adapter d’une région à l’autre d’une ferme (« exploitation agricole ») à l’autre. Pour cela il faut savoir, vouloir, planifier !
Bien sûr, reste la question du surcoût de production. En soi ce n’est pas un problème. Mais la conséquence ce serait une augmentation du prix de l’alimentation qui romprait avec une baisse continue qui a fortement aidé à maintenir le pouvoir d’achat des salariés urbains et même à l’augmenter dans certaines périodes. On sait à quel prix mais quand même ! En tous cas, les coûts de production bio ont déjà beaucoup baissé du fait des économies d’échelle rendues possibles par le développement de la production et de la consommation de produits bios. Il baisserait encore nettement si les milliards d’euros engloutis dans les subventions au modèle actuel en faillite étaient réorientés et si une politique volontariste de développement était mise en place. Mais il ne faut pas biaiser, le développement d’une agriculture bio implique des prix rémunérateurs pour payer ses emplois.
A ce propos, il faut noter une démocratisation certaine de la consommation de bio. Selon un sondage commandé par le ministère de l’agriculture, en 2015, 89% des consommateurs ont consommé au moins une fois du bio au cours de l’année. C’était seulement 54% en 2003. 65% des consommateurs disent même avoir consommé des produits bios régulièrement. C’est un chiffre très important : même si cela ne représente pour certains qu’une faible partie de leur consommation, cela témoigne d’une habitude réelle. Et 58% des consommateurs de produits bios le font notamment pour préserver de l’environnement. La question de la démocratisation du bio n’est donc plus d’abord une question de communication ou de conviction. L’enjeu numéro un est désormais clairement la question des moyens financiers des acheteurs, et de partage du prix entre producteurs et distributeurs. C’est-à-dire une question sociale.
Jean-Luc Mélenchon appelle au retrait total et définitif de la loi El Khomri. Il propose d’agir en signant la pétition et en participant aux actions du 9 mars. Une vidéo à partager.
Pour aller plus loin, découvrez les 16 pires mesures de la loi El Khomri.
97 commentaires
Terre de Gauche
Merci camarade Jean Luc pour ces nouvelles et cette énergie positive que tu partages. Je précise juste que le « bio » est un label et que bien des agriculteurs non labellisés pratiquent une agriculture respectueuse de l’environnement des animaux et des humains avec les même résultats économiques et sociaux que tu as décris. Il n’y a pas besoins d’être labellisé bio pour être un producteur pleinement conscient des enjeux d’une agriculture de qualité et de proximité. De plus, le label « bio » est géré par des entreprises privés et non par l’État. On peut donc être dubitatif quant au comportement de ces entreprises de labellisation lorsqu’un gros client (dans l’agroalimentaire par exemple) ne remplit pas exactement le cahier des charges. Enfin, depuis que la grande distribution s’est emparée de cette niche économique, j’émets quelques réserves sur la probité de certains produits bio. Ce qui me paraît important c’est que l’agriculture produise des produits de qualité dans une environnement préservé et valorisé pour des consommateurs de proximité (la pomme bio importée du Brésil ne me semble pas un modèle d’avenir).
Au plaisir de militer ensemble.
pichenette
Excellentes remarques et précisions. Il est vrai que pour marquer notre profond désaccord envers des pratiques agro-alimentaires indignes, élevages concentrationnaires, traitements chimiques toxiques en continu, sols stérilisés etc, notre refuge va vers le bio français à priori mais aussi vers des producteurs responsables. Toutes ces discussions sont essentielles, on retrouve ce qui a tendance à être perdu de vue, l’être humain a un corps dont il faut prendre soin.
LECOCQ Jean-Pierre
J’avoue ma perplexité face au processus de désignation collective des 577 candidat(e)s aux élections législatives annoncé sur i>télé ? Nous avons tout juste entamé le travail sur le projet avec la publication de contributions, je m’y suis collé comme d’autres, sans avoir eu encore de travail collectif. Les groupes d’appui n’ont pas atteint leurs vitesse de croisières pour agir, sensibiliser, débattre, proposer et surtout participer à des regroupements thématiques pour approfondir collectivement le projet. Dans ces conditions qui va être proposé à la désignation collective et sur quelles bases ? Je n’imagine pas qu’il puisse y avoir déjà des noms à proposer ! N’est-ce pas prématuré de faire cette proposition, sauf à ce que ce processus soit seulement débattu dans les groupes, ou des assemblées de regroupement, et « activé » concrètement lorsque les contenus du projet auront commencés à se construire.
Le projet global pourra alors se décliner localement, donc dans les circonscriptions, et permettre de construire collectivement les projets locaux et de débattre des candidats les mieux à même de porter les projets locaux dans le cadre du projet national. Je souhaite vraiment que les candidat(e)s aient la capacité d’animer le débat au niveau local et de le porter au niveau national. Voila mon point de vue à ce jour et j’espère que nous allons avancer vite sur le projet.
Francis
Intéressante contribution qui pose à mon sens deux questions.
Le projet, programme des candidats à la législative qui seront en charge de voter les lois. Il ne s’agit pas à mon humble avis de décliner localement puisqu’il s’agit du programme de législature. Nous en sommes au stade de la compilation des contributions. Il s’agira dans quelques temps de mettre le tout en forme et de procéder aux arbitrages et certainement d’approuver ou non par un vote électronique des signataires.
La désignation des candidats. Celle-ci pourra se faire quelques mois avant l’élection. Les groupes d’appui locaux dépendant d’une même circonscription pourront se réunir en assemblée générale pour désigner par élection ou tirage au sort des volontaires qui auront déposé leur candidature et signé un engagement qui sera le même pour l’ensemble des candidats du mouvement. Pour l’heure, me semble t-il, l’important est d’augmenter le nombre de participants et de renforcer le maillage du territoire par la création de groupes d’appui.
Sylvain COSTET
Je pense aussi qu’ il est beaucoup trop tôt pour parler de désignation de candidats, les groupes locaux commencent seulement à se mettre en place, bien peu ont commencé un réel travail. Il faudra d’ abord que chaque groupe local ait suffisamment existé et travaillé avant de pouvoir, effectivement quelques mois avant l’ élection, désigner en son sein la ou les personnes adéquates. Ensuite seulement, pour ne pas juste aboutir à satisfaire des ambitions personnelles (c’ est à dire le contraire du but poursuivi) il conviendra de regrouper ces personnes par circonscription et tirer au sort les candidats. L’ enthousiasme c’ est bien mais s’ il mène à faire passer la charrue avant les bœufs ….
catherine dumas
Il est difficile dans certains endroits de France d’être actifs.
Premièrement dans mon village la réception des portables est nulle. Deuxièmement, les gens sont assez âgés et ne possèdent pas de réseaux internet pour suivre. Troisièmement, j’ai recherché personnellement un groupe de réflexion ils sont à plus de 50 km, c’est encore très flou. Nous sommes encore isolés
Nadia Moisset
Vous avez raison, parfois on se sent bien seul(e) pour un tas de raisons. Mais ce qu’il y a de « révolutionnaire » dans l’initiative proposée par Jean-Luc Mélenchon, c’est que chacun d’entre nous à son petit niveau peut apporter à notre cause, simplement en parlant avec son voisin, sa famille, en organisant à son domicile une discussion entre voisin, bref de toutes petites initiatives, à notre portée individuelle certes, mais qui s’appuie sur l’idée que les petits ruisseaux font aussi les grandes rivières, et ça c’est enthousiasmant pour chacun et tous ensemble. Courage et espoir !
Francis
Chacun fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a. C’est le principe. Vous avez internet vous pouvez participer à toutes les initiatives sur le net. Vous pouvez aussi soutenir financièrement ou commander des tracts qui seront livrés chez vous. Discuter avec votre famille, vos amis, vos voisins. Personnellement je ne considère pas que participer à des tas de réunions soit le plus efficace pour faire bouger les choses. Offrir l’Ere du Peuple à son voisin est certainement très efficace pour diffuser nos idées. Faire un repas amical ou on peut un peu discuter de la candidature de Jean-Luc Mélenchon et du mouvement des insoumis est également une possibilité. Bien à vous et courage. Nous pouvons.
maximilienne elle
Excellent, ce matin chez Bourdin ! Quel homme magnifique que notre Jean Luc Mélenchon. Je suis extrêmement fière de faire partie de son équipe.[…]
Franchement, Bourdin, que j’apprécie modérément, mais un petit peu quant même, m’a déçue profondément. Des questions idiotes, un acharnement à vouloir perturber Mr Mélenchon, en l’interrompant continuellement. Aucune écoute, comme un disque rayé à répéter les mêmes inepties, face à un homme qui parle de bien commun, d’humanisme. Sécuriser les citoyens pour en faire des résistants à l’injustice. Sécuriser pour libérer les énergies positives, mettre en action l’intelligence humaine au service du bien-être de tous, humains, animaux et végétaux.
sylvain joliet
Pour la pré-campagne, la campagne, etc., il va falloir des sous ! Vite, créer une AFxx, style AFPG, pour que ceux qui peuvent bénéficier de la défiscalisation puissent verser plus verser plus. J’attends avec impatience, et je ne suis pas le seul. Ce serait dommage de laisser à la droite les bénéfices des lois. Et pour s’en distinguer, on pourrait promettre de publier les comptes complets (et tenir), ça en ferait une révolution dans le monde politique. Montrez le chemin !
toussaint
De tout coeur avec vous ce mercredi dans la mobilisation.
Pour info et donner suite à la réflexion sur « une autre agriculture ». Comment l’agriculture locale peut être une forme de résistance par rapport au modèle alimentaire industriel actuel ? Cuba a des années d’expérience en cette matière.
Nadia Moisset
Ce que je retiens de l’initiative de Jean-Luc de proposer sa candidature à la présidentielle, c’est que pour la première fois il nous est donné la possibilité de participer à une campagne électorale en dehors de la rigidité et des pré-conçu des partis politiques qui par leur nature même sont excluants.
Nous pouvons demander à tous les Francais de bonne volonté de s’unir autour de notre candidat pour une rupture totale avec les pratiques politiques et économiques, la gestion de notre pays que nous avons connues. Nous agissons pour l’avènement d’une 6eme république où l’humain sera au coeur du système, en rupture totale avec la notion de profits pour une minorité de possédants à un pôle et le partage de la misère et du désespoir pour le plus grand nombre. C’est tellement simple que cela peut paraître naïf voir utopique. Mais pourtant les plus grandes découvertes de l’humanité ne relèvent elles pas de cette simplicité qui, une fois révélée, s’avère incroyablement efficace, porteuse d’avenir et de progrès. Une fois la locomotive Mélenchon lancée, nul doute que les partis frileux du FdG voir des Écologistes viendront s’y greffer, et il nous reviendra encore d’être très vigilants pour empêcher certains de nous tirer arrière. Mais quand nous en serons à cette étape nous aurons fait un grand pas.
berthier.gilbert
Une association de financement sans parti, proposition illégale. Il faut assumer le choix de Jean-Luc Mélenchon.
Guy MAYER
Comme le suggère @Sylvain Joliet, serait-il possible de créer une AFxx, style AFPG afin qu’une partie de notre contribution soit déductible des impôts.
Demeurant à Gujan-Mestras, je suis disponible pour une diffusion de tracts (1000/semaine) et un affichage (50/semaine) et autres auto-collants et divers. A qui m’adresser pour recevoir le matériel ? Le combat à mener est vivifiant. Je souhaite que toute personne éprise de changement s’inscrive pleinement dans la démarche de la VIème République. Voir tous ces internautes qui s’expriment, c’est réconfortant.
le révolté
Pour commander le matériel il faut aller sur le site jlm2017.fr
Marie FABIEN
Oui, on clique à droite en haut de ce blog sur jlm2017 et on peut commander tout le matériel, tracts, affiches, auto-collants, et même pour les petits revenus comme le mien (inférieur à 750 € mensuel), un petit don de 3 ou 5 € est possible même si ce n’est pas déductible, on peut.
Enfin merci pour le 2ème épisode de « Pas vu à la télé ». Après avoir milité au planning familial pour le droit de disposer de son corps et ne plus être enfermée dans son destin social de femme, obtenir le droit de finir sa vie dignement est un sujet essentiel. Pour avoir vécu douloureusement la fin de mes parents, je revendique ce droit pour mes proches et moi-même, merci à Jean-Luc Romero pour ses explications claires. A demain, dans la rue, pour l’humain !
DOIDY
Le porte parole du PC vient de faire une intervention médiatisée, « Jean-Luc, rentre à la maison ! »
Ce qui signifie « tu t’égares, la maison est celle où les appareils politiques négocient leur place respective dans la prochaine séquence électorale ». En suivant la progression de l’histoire on voit que Jean-Luc Mélenchon a voulu redonner à cette maison une mission plus noble, puis quand il a constaté la déloyauté de certains co-locataires il a essayé de favoriser l’entrée du peuple dans l’espace délibératif. Quand il vu que les mêmes détournaient les mots et les arguments au profit de leur propre appareil, encore et toujours, il a proposé un moyen pour que le peuple s’exprime sans être enfermé dans un choix partisan. Dartigolles exprime avec une agressivité un peu méprisante à peine voilée l’intention de son organisation. Au prétexte de maintenir une action collective entièrement manipulée ils ne participeront à aucun élan, et même ils l’empêcheront. Toute chance d’échapper à la tenaille mortelle de l’extrême droite et du capitalisme financier sera gâchée. Il faut que tout militant qui se respecte se demande vite s’il peut ou s’il veut perpétuer le scénario de l’échec, ou plutôt s’engager sur la voie d’un véritable combat.
arthur 2
Bonsoir, je me permets une remarque. Casser du Front de gauche n’est pas fédérateur et n’apporte aucun bonus de crédibilité, tant au niveau de camarades en questionnement que de citoyens lambda. C’était il y a à peine 4 ans !
Dominique FILIPPI
Un quarteron d’apparatchiks qui prennent à rebrousse-poils de nombreux communistes. Voilà la réalité. Jean-Luc a raison de les dénoncer car ils trahissent le peuple !
lilou45
Casser du Front de gauche n’est certes pas productif. Mais certains ont cassé le Front de gauche car ils ont confondu le score du FdG aux présidentielles avec le score de leur parti. Vouloir l’hégémonie au sein du mouvement de la vraie gauche est une faute politique, surtout en fricotant avec le PS. C’est encore plus grave si c’est pour refaire une santé financière de ce parti en mettant de côté le combat idéologique. Les gens ne sont pas idiots, ils verront les compromissions de certains avec un PS qui pratique une politique de droite et les conséquences d’une telle politique. Ce qui est désolant c’est le fait que cette compromission risque de jeter le discrédit sur toute la vraie gauche.
Jean-Luc a eu raison de présenter sa candidature en rompant avec les magouilleurs, il vaut mieux être seul que mal accompagné. En fait de solitude le mouvement jlm2017 prend de l’ampleur et ça c’est bon pour le peuple et la classe ouvrière. Courage les insoumis !
marco polo
Une issue positive est possible. La bataille politique ne fait que commencer. Changer véritablement demande l’implication massive du peuple français, à tous points de vue. Avec les nombreuses autres lois comme la loi Macron, la loi-travail est le retour à l’esclavage du 19e siècle. Les mouvements en préparation doivent être le point de départ au réveil et à l’action populaire seule capable de se délivrer du neolibéralisme. Comme vous l’avez souvent souligné, la droite et le patronat n’ont peur que du peuple. Quelle que soit l’issue des mouvements en cours, le vent de la révolte se lève. C’est au peuple d’allumer les feux de la résistance, de prendre ses affaires en main.
cogilles
J’ai visionné l’émission avec Mr Bourdin. Premierement ce monsieur était assez crispé, mais lorsqu’il a fait intervenir la question de ce fameux Michel ou Michelle il avait le sourire. Quitte à être démago qu’ils le soient jusqu’au bout et qu’ils posent la même question a tous les invités ayant des responsabilités politiques : « qui a travaillé en entreprise et à quelles fonctions ». Je pense que cela situerait tout le monde, notamment de l’extreme droite, droite centre et socialistes, et peut-être cela ferait comprendre pourquoi la majorité de ces gens défendent si âprement les intérêts du patronat.
ROLLAND
« Ce sont les conditions actuelles du Front de gauche et de la vie des partis dans ce pays qui rendent impossible l’exercice collectif de la citoyenneté », a dit Jean-Luc Mélenchon sur BFM TV, pour expliquer sa candidature « individualiste » pour défendre « l’intérêt général humain ».
A lire l’Huma de ce jour qui donne la parole au rapporteur du dernier CN du PCF, on pourrait se dire que l’on n’est malheureusement pas à la veille de sortir de l’ornière : « nos vraies difficultés sont ailleurs ». Donc ne pas attendre d’analyse critique des temps anciens du FdG. Mais heureusement, plus loin, il est dit : « nous devrions travailler à des objectifs politiques de long terme… » Et d’énumérer en conséquence ce qu’a commencé à faire celui qui a proposé sa candidature pour les prochaines élections. Comme quoi, il n’y a pas lieu de désespérer. Viendra forcément le temps, et pourvu qu’il soit proche, où nos camarades d’ailleurs, nos ami-e-s, nos soeurs et frères de combat rejoindront celles et ceux qui n’auront eu que le mince mérite d’anticiper sur un large mouvement populaire. D’ici là, nous devons nous garder de toute arrogance, éviter jugement à l’emporte-pièce, écouter, comprendre, savoir discuter fraternellement en toute circonstance. Même avec des apparatchiks…
Francis
Plusieurs dirigeants du PCF demandent maintenant à JL Mélenchon de revenir à la maison. Encore faudrait-il définir quelle est cette maison. Ils veulent absolument une primaire mais sans vraiment dire qui sera invité à y participer.
Je viens de visionner la vidéo des lundis de la gauche sur le site internet du PCF. Je dois dire que je n’ai pas trouvé la réponse à cette question. Piketty plaide pour un débat large incluant les responsables de la situation actuelle, Autain veut une primaire sans eux, Laurent souhaite un large spectre sans dire son début et sa fin. L’argument central de Laurent est qu’il faut que la gauche soit présente au second tour pour empêcher le scénario prévu d’un débat à trois (Droite/PS/FN). On veut donc faire une primaire avec le PS pour éviter ce scénario ? Si quelqu’un peut m’expliquer, je suis preneur.
CHEVALIER Jacqueline
L’union fait la force. Au fil du temps, les acquis sociaux on été obtenus grâce aux luttes massives des salariés. Le succès de la manif d’aujourd’hui et celles qui vont suivre est un des exemples. L’élection présidentielle en 2017 peut nous réserver de très graves surprises. Les forces qui veulent une véritable politique de gauche sont nombreuses et il nous faut les rassembler. Débats collectifs, rencontres avec les associatifs etc. sont déjà en action. Nous devons prendre nos affaires en mains ! Nous avons quelques mois pour discuter, débattre afin d’élaborer un vrai programme de gauche qui nous amènera vers le choix du candidat à la présidentielle. Militante du FdG, j’ai confiance en ce candidat qui saura être présent au premier tour.
Franck
Il est excellent votre petit reportage « maison » de la manif !
arthur 2
Ma remarque du 8 mars concernant le Front de gauche n’a pas pour but d’encenser le PC et son appareil. Je souscris totalement à la démarche de Jean-Luc Mélenchon. Néanmoins nous devons convaincre (et les sujets de « construction » ne manquent pas) plus que dénigrer.
Francis
Certes mais la clarté sur le Front de gauche est néanmoins nécessaire pour expliquer la nouvelle démarche de l’ère (l’heure) du Peuple. Pour le reste c’est vrai qu’il faut maintenant se consacrer au développement cet objet politique nouveau qu’est le mouvement des insoumis(ses)
maximilienne elle
« Le petit journal » de Canal+ fait encore des siennes. Une vidéo circule sur le net et on aime à la commenter en disant que JL Mélenchon a manqué de respect au journaliste. Il ne fait en réalité que lui répondre « qu’il ne joue pas » et ensuite on voit ce même journaliste qui semble se moquer des adhérents du PG, qu’on serait très peu et pas très sérieux. Les journalistes sont la deuxième peau du pouvoir. Ils sont souvent, même ceux qu’on croit très forts, parce qu’ils font beaucoup d’audience, les marionnettes du pouvoir et du capitalisme. Tous les médias visuels et papiers (télé, radio, journaux…) appartiennent aux puissances économiques (Bolloré, Dassault, Bouygues, Tapie…) Quand ils attaquent Jean-Luc Mélenchon, notre camarade a le droit et même le devoir, de répondre et de leur rappeler leur mission essentielle : informer pour dire la vérité sans la déformer.
Joker
Il faudrait peut-être cesser de se battre contre des moulins à vent ! La mission essentielle du « Petit journal » de Canal+ n’est pas « informer pour dire la vérité sans la déformer ». Bien au contraire ! C’est une émission d’«infotainment» (en français info-divertissement) satirique. Elle n’a aucun devoir d’information et ne se sert de la politique ou de l’actualité que comme prétexte pour faire rire au dépends des personnalités publiques. C’est le principe de la satire. Le jour où le « Petit journal » sera la deuxième peau de quoi que ce soit, il y aura du souci à se faire. Suite à diverses plaintes (dont celle de Jean-Luc Mélenchon), une partie de leurs cartes de presse leur avaient d’ailleurs été retirées en 2012, sans que cela change quoi que ce soit, sauf qu’ils avaient plus de mal à faire leur boulot. Elles leur ont été rendues en 2013. De plus, son audience est très inférieure aux véritables journaux d’information, pour lesquels il y a effectivement lieu de poser des questions d’éthique et de déontologie. Comment peut-ont « être Charlie » un jour et reprocher à cette émission sa liberté de ton ?
Régis de Nimes
@Francis
Ce gouvernement n’est pas de gauche. Il s’agit de déligitimer le président soi-disant candidat naturel en déjouant le scénario du tripartisme prévu par le système médiatique concentrée. Il faut jouer à fond le processus d’un socle commun que l’on peut appeler primaire de la gauche ou agenda de la gauche 2107. Il faut donc prendre une initiative politique avec ceux qui critiquent cette politique de droite, leur tendre la main, même s’ils n’ont pas fait le même chemin que nous. Une ambition majoritaire, pour bousculer le scénario et les agendas de la 5ème république. Sinon un très bon candidat, une très bonne campagne, un bon résultat à 12%, et la gauche sera éliminée au soir du 1er tour par défaut. Quel résultat dans les consciences ?
Goissédé
Si notre démarche n’est pas d’être au deuxième tour, nous partons perdant et qui est de gauche ? Dans ce que tu proposes ou est la place et le rôle du peuple ?
MOREAU Patrice
Jusqu’à quel point nous allons être soumis à des reculs sociaux sans commune mesure à un soi disant idéal de gauche pour ne pas être éliminé au 1° tour ? Peut on me dire la réelle différence à une politique économique de droite ? Est-ce qu’il faut défendre à tous prix et à tous les prix une gauche qui n’a plus aucune valeur si ce n’est copier et appliquer des mesures économiques libérales ? Est ce qu’il s’agit de défendre une chapelle, des partis, des élus qui ont uniquement pour nom « la gauche » ou s’il s’agit de défendre notre pays contre cette reculade sans fin par des mesures néolibérales ? Pourquoi faut il nous culpabiliser et nous faire une menace du premier ou deuxième tour à chaque élection ? Ma conscience ne peut plus supporter cette clique libérale qui démissionne, que se soit à cette Europe et en France, avec aucun état d’âme pour les couches populaires. Jusqu’à quel point nous devons être patient à leurs sourires et leurs impostures ? Dites moi est-ce que ma seule satisfaction sur cette terre c’est de voter pour défendre une caste et ensuite de courber le dos à tous leurs bassesses ? Ou s’il s’agit enfin de sortir de cette ornière. Non une primaire avec le gouvernement en entier, les pleureuses dans les médias, les frondeurs qui n’ont jamais pris une décision responsable pour leur pays, et à tous ceux qui espèrent reformer une énième union de la gauche cela me paraît encore une fois de plus une énième manipulation et un chantage insoutenable.