J’écris ce post sur le bord de la table, en quelque sorte. Car la cadence de la semaine a été vive. Je m’y exprime essentiellement sur des sujets écologiques, parce c’est ceux que je travaillais au moment de publier ce nouveau post. Je ne laisserai pas passer la commémoration de Fukushima sans lui donner ici la plus large place. J’adjure que l’on comprenne que le nucléaire n’est pas une question comme une autre en France. Il s’agit de l’existence même du pays qui est engagée en cas d’accident.
Mais bien sûr, je renvoie tous ceux qui s’y intéressent au bilan de mon entrée en campagne sur le site de la « France insoumise » ou sur ma page Facebook. Selon ce que je vois un mois après l’annonce de ma proposition de candidature, tous les indicateurs sont au vert dans mon plan de marche. Et d’abord du fait du nombre d’appuis enregistrés, avec 75 000 personnes s’engageant et plus de 700 groupes entrant dans l’action. Dans mon prochain post, j’entrerai dans davantage de détails. Non seulement sur notre percée, mais sur notre environnement politique. Au moment où j’écrivais ces lignes je ne voulais rien anticiper de ce que j’aurai à dire dans « c politique » le dimanche 13 et qu’on retrouve ensuite en cliquant ici même.
Pour le reste, mon point de vue sur la situation créée par la loi el Khomri est connu ici. Au demeurant mon camarade Coquerel l’a bien résumé : « Cette fois-ci : ça déborde ». On ne savait que penser avant le déclenchement de la journée d’action. Notons qu’elle s’est construite assez largement hors des cadres prévus. Je suis rentré de Strasbourg dès mardi après-midi pour pouvoir être certain de me trouver à Paris pour la manifestation du 9 mars que je voulais observer de près pour y prendre le pouls de la colère en cours. Pas question de croire une seconde à la version médiatico-solférinienne selon laquelle des agitateurs et des « barons noirs » seraient à la manœuvre pour expliquer le mouvement naissant. Ce qui me frappe c’est que la mobilisation s’ancre, qu’elle est interprofessionnelle et très fortement citoyenne autant que syndicale.
Que de choses en ce moment bousculent le cours de notre histoire. Là-bas, l’échec honteux de la jungle de Calais ! Oui, la honte pour notre pays et pour chacun d’entre nous que d’avoir abandonné tant d’êtres humains, enfants, homme et femmes réduits à une telle condition ! Je renvois au récit que Danielle Simonnet a fait sur son blog de son passage sur place. Nerfs solides recommandés ! Ici, je reviens sur la commémoration de Fukushima et donc sur la question du nucléaire en France après la décision du gouvernement de prolonger la durée de vie des centrales en activité. Le contexte s’est considérablement aggravé avec la démission du directeur financier d’EDF mettant à nu l’impasse de la stratégie de la caste nucléariste ! Car, à présent, en plus du risque écologique vient le risque industriel et financier ! L’entêtement dans le nucléaire risque de tuer EDF et le service public d’électricité.
Sinon, je reviens aussi sur une idée qui a fait mouche ici et là concernant la nécessité de faire diminuer la consommation de protéines animales.
Vendredi 11 mars : cinquième anniversaire de la catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. J’ai participé au rassemblement place de la République à Paris. Bon ce n’était pas la foule. Dommage. Aucun responsable socialiste, aucun responsable communiste, Cormand, Cochet, Loewy pour EELV. Pour le PG : Danielle Simonnet, Eric Coquerel, Sarah Legrain, et Martine Billard, « notamment » comme on dit pour interrompre une liste de dirigeants de premier plan qui, sans cela, pourrait être plus longue. Pour le côté droite c’est encore plus simple : personne ! Quand même ! Mais peut être l’affaire avait-elle été mal préparée ?
En tous cas cela montre qu’il y a une certaine désinvolture sur le sujet dans les états-majors politiques et dans les médias. Le gouvernement doit se frotter les mains. Son obstination nucléariste reste impunie. En dépit du terrible accident, en dépit des protestations des pays voisins de nos centrales, rien n’y fait. Les centrales seront prolongées au delà de la limite des limites déjà dépassées dans le passé. Ségolène Royal l’a annoncé. C’est à son nom qu’il faudra associer les conséquences de cette décision dans le futur. Quel pays que le nôtre ! Ne devrait-on pas y être plus vigilant qu’ailleurs ? Car si Tchernobyl est à 698,29 kilomètres de Moscou et Fukushima à 240 kilomètres de Tokyo, notre centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine est à 93,44 kilomètres de Paris. Notre capitale est la seule au monde nantie d’une centrale nucléaire en amont du fleuve qui alimente sa population.
Bref, on aurait pu espérer qu’après Fukushima, la sortie du nucléaire soit mise à l’ordre du jour des débats en France. C’est tout l’inverse ! La caste qui dirige notre pays persévère dans l’impasse du nucléaire. Pourtant, la commémoration de la catastrophe nucléaire survenue à Fukushima le 11 mars 2011 devrait rappeler à tous qu’une centrale nucléaire fait peser en permanence un danger par nature incontrôlable. La zone frappée est contaminée pour des milliers d’années. Le gouvernement japonais a été obligé de reconnaître une très forte augmentation du nombre de cancers chez les enfants vivant dans la zone de l’accident. La société exploitante a reconnu que des milliers d’ouvriers et sous-traitants avaient été exposés à des seuils de radioactivité bien supérieurs au seuil considéré comme cancérigène. La justice japonaise a dû demander l’arrêt d’une autre centrale déjà relancée avec empressement par le gouvernement japonais, alors que « il reste des interrogations sur les mesures de protection vis-à-vis d’un tsunami »…
Et en France, n’y a-t-il pas des interrogations sur les problèmes que pose à notre sécurité de nombreuses centrales ? Par exemple, celle du Blayais située sur l’estuaire de la Gironde à 50 km au nord de Bordeaux et qui a déjà failli être inondée lors de la tempête de 1999 ? Ou celle de Gravelines, la plus puissante d’Europe, construite sur le rivage de la mer du Nord et au-dessous du niveau de la mer ? Sans parler de celles situées sur des failles sismiques ou au cœur de la vallée du Rhône où se concentre une grande partie de l’industrie chimique française !
En toute hypothèse, le nucléaire ne pose pas un problème écologique seulement en cas de catastrophe. Son fonctionnement quotidien est une impasse environnementale. Pourquoi ? Parce que nous ne savons pas traiter les déchets radioactifs, qui résultent de son activité, pour les rendre inoffensifs. C’est pourquoi le gouvernement pousse pour construire à Bure, en Haute-Marne, un centre d’enfouissement de ces déchets radioactifs. Il veut enfouir les déchets faute de savoir leur ôter le caractère radioactifs, un peu comme une autruche s’enfouit la tête dans le sol pour éviter d’affronter la réalité en face.
Ce n’est pas le seul exemple de cet exercice du déni de réalité. La même situation prévaut avec l’idée selon laquelle le nucléaire garantirait l’indépendance énergétique de la France. Chacun voit bien, avec les expéditions militaires en Afrique ou l’exploitation des mines au Niger, que la sécurité de l’approvisionnement de la filière nucléaire française en uranium n’est absolument pas garantie par le territoire national. Jusqu’à nous couvrir de honte quand François Hollande est obligé de se déguiser avec une chapka sur la tête au Kazakhstan, désormais notre premier fournisseur d’uranium !
Enfin, le nucléaire pose désormais au grand jour des problèmes supplémentaires très violent. J’ai bon espoir que ces nouveaux enjeux élargissent encore le champ des partisans de la sortie du nucléaire. Ce n’est pas tout : le nucléaire est devenu pour notre pays, et pour EDF, un problème financier et industriel majeur. Le problème financier, c’est d’abord les gigantesques coûts du renforcement de la sécurité après la catastrophe de Fukushima et dans la perspective d’un allongement de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans comme le veut le gouvernement. La Cour des Comptes a chiffré les besoins en investissements à 110 milliards d’euros d’ici 2033 ! Ces investissements vont évidemment renchérir le coût de la production de l’électricité nucléaire. La Cour des Comptes a déjà calculé que le coût de production de l’électricité nucléaire avait augmenté de 20% entre 2010 et 2014. Il atteignait, en 2014, 60 euros par mégawattheure.
À ce rythme, l’électricité produite par les énergies renouvelables coutera bientôt moins cher que celle produite par le nucléaire ! L’effet de ciseau sera terrible pour le nucléaire : renchérissement du coût du nucléaire d’un côté, poursuite de la baisse des coûts des énergies renouvelables de l’autre, grâce aux économies d’échelles permises par leur développement et à l’amélioration des technologies. Déjà aujourd’hui, le coût de production d’électricité par l’éolien s’établit entre 70 et 80 euros le mégawattheure. Selon Cyrille Cormier de Greenpeace, cité par Mediapart « les courbes des coûts du nucléaire et des renouvelables vont se croiser plus vite qu’on ne le pensait ». Dès lors, produire de l’électricité nucléaire sera un handicap commercial en plus d’un handicap écologique.
La direction d’EDF et le gouvernement s’enfoncent dans un terrible entêtement pro-nucléaire. Au prix de fiascos de plus en plus spectaculaires comme celui de l’EPR. L’EPR est censé être la centrale nucléaire de demain. Un réacteur de « troisième génération » capable de produire autant que deux réacteurs actuels. Mais tous les projets tournent à la catastrophe. Le projet français d’EPR à Flamanville en Normandie s’enfonce chaque jour un peu plus. Sa mise en service était prévue en 2012. Après de multiples reports, elle est désormais promise au mieux pour fin 2018 ! Six ans de retard et ce n’est peut-être pas fini ! Côté financier, le dérapage est scandaleux. Le coût a triplé depuis le début du chantier ! Initialement prévu à 3,4 milliards d’euros, il devrait coûter au moins 10,5 milliards d’euros. Le chantier de l’EPR finlandais prend le même chemin avec des coûts qui suivent la même courbe.
Et le projet anglais d’EPR Hinkley point est tellement mal engagé que le directeur financier d’EDF a démissionné pour manifester son opposition ! Il plaidait pour que ce projet anglais soit repoussé de sorte à contenir l’endettement d’EDF. Cela faisait plusieurs mois que les syndicats d’EDF avaient donné l’alerte ! Sa démission est un mauvais signe de plus. Le naufrage de l’EPR s’annonce total, condamnant au passage la folle logique qui voit EDF investir autant à l’étranger au lieu d’assumer son rôle de service public national en France.
Ainsi, l’entêtement dans le nucléaire risque de pousser EDF à la faillite à moyen terme. Et avec elle, la destruction de milliers d’emplois et la fin du service public national. Déjà, Areva, l’autre entreprise française du nucléaire, a failli disparaître et a dû être sauvée à grands renforts d’argent frais fournis notamment par EDF. Mais qui sauvera EDF demain ? EDF a déjà annoncé en janvier un plan prévoyant de supprimer 3500 emplois en France d’ici 2018 soit 5% de ses effectifs. Est-ce pour financer la nouvelle facture de l’EPR ?
La suite est connue d’avance : la privatisation. Devant l’impasse financière, les libéraux vont expliquer qu’EDF a besoin d’argent frais. Et que pour cela, il faut une nouvelle étape de privatisation pour faire rentrer de nouveaux « investisseurs ». Ce ne sont pas des rumeurs, ce sont des actes et des promesses. Hollande et Sarkozy partagent l’objectif. Emmanuel Macron a déjà engagé le processus. Le 3 février, dans Le Figaro, il a dit les choses très explicitement. Selon lui, l’État « surinvestit » dans l’énergie. Et « pour réaliser ses investissements à venir, l’entreprise EDF doit dégager des marges de manœuvre financières nouvelles ». Pour cela Macron a annoncé sa volonté d’une « ouverture du capital » de RTE, la filiale d’EDF dans les infrastructures de réseaux et transport d’électricité.
Le lendemain, Nicolas Sarkozy déclarait dans Les Echos du 4 février dernier : « je suis favorable à ce que nous reprenions un programme de privatisations et de cessions des participations que détient l’État dans un certain nombre d’entreprises, dont les recettes seront affectées à la réduction de la dette publique française. Je ne suis pas sûr que la présence de l’État au niveau actuel dans le capital d’Air France, de Renault, d’EDF ou de La Poste se justifie toujours. Faire évoluer les pourcentages de détention est nécessaire ». Et l’ombre de l’EPR anglais réapparaît ici : c’est un projet mené en coopération entre EDF et la compagnie électrique chinoise. Certains y voient un banc d’essai avant des liens plus étroits entre les deux groupes. Comme quand Arcelor a été abandonné à Mittal, Renault à Nissan, Peugeot à Dongfeng, Alcatel à Lucent puis Nokia, Alstom à General Electric…
Cet entêtement dans le nucléaire est une faute lourde. Écologique, financière, industrielle. Elle est une faute politique. Car pendant qu’EDF gaspille des milliards d’euros dans le fiasco de l’EPR, tout est fait pour qu’elle n’investisse pas dans les énergies renouvelables. Ainsi, le directeur d’EDF m’a-t-il expliqué dans une lettre qu’il n’a pas développé les verres solaires ultramodernes de Nexcis faute de… rentabilité. Mais aux coûts actuels, que vaut cet argument en supposant qu’il ait jamais valu quelque chose ?
Ainsi, le gouvernement veut privatiser les barrages hydroélectriques aujourd’hui très majoritairement gérés par EDF et qui fournissent près de 15% de l’électricité française. Sans compter que le gouvernement a aussi décidé de privatiser la centrale électrique géothermique de Bouillante en Guadeloupe ! Mais EDF ne s’est pas porté acquéreur. Tous ont préféré laisser cette centrale à une entreprise américaine ! Bravo à mes camarades du Parti de Gauche de la Guadeloupe d’avoir lancé une pétition pour le maintien de cette centrale géothermique dans le giron public.
Nous avons vraiment besoin d’une toute autre politique énergétique. L’objectif doit être celui de la sortie des énergies carbonées et du nucléaire à la fois. C’est-à-dire l’objectif de 100% d’énergie renouvelables d’ici 2050. Cela commence par la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’arrêt de l’EPR de Flamanville et du centre d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure. Mais aussi par l’arrêt des privatisations en tous genres, notamment dans les énergies renouvelables. Car nous ne pourrons pas piloter et mettre en œuvre la transition énergétique sans un service public puissant.
Le réacteur numéro 1 de la centrale de Fessenheim a-t-il été « momentanément hors de contrôle » en avril 2014 comme l’affirme un journal allemand ? L’autorité de sûreté nucléaire française (ASN) dit que non, mais reconnaît un incident. Un de plus. Un de trop ? Cette mise en danger permanente et cette opacité doivent cesser. Il faut fermer la centrale de Fessenheim au plus vite. Et faire enfin entrer le nucléaire dans l’ère de la démocratie.
Un réacteur nucléaire « momentanément plus contrôlable », voilà ce qui s’est produit dans la plus ancienne centrale nucléaire de France. Selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, « une suite de défaillances techniques et de chaos » aurait provoqué cet incident grave. Le journal écrit que le réacteur n’était « temporairement plus contrôlable ». Mais aussi que la « température du réacteur était hors de contrôle ». Le journal affirme que, pour arrêter le réacteur, les agents EDF ont dû injecter du « bore », une substance utilisée pour « forcer » l’arrêt. L’Autorité de sûreté nucléaire dit qu’il est « inexact » de dire que le réacteur était hors de contrôle. Le physicien Jean-Marie Brom, partisan de la fermeture de la centrale, dit aussi que la présentation allemande est « exagérée ».
Quoi qu’il en soit, l’incident était sérieux. L’Autorité de sûreté nucléaire française dit bien qu’il s’est produit à Fessenheim un incident nucléaire en avril 2014. La lecture de sa notification fait froid dans le dos. Elle nous apprend qu’« une inondation interne dans la partie non nucléaire de l’installation a endommagé des systèmes électriques de sauvegarde et conduit à la mise à l’arrêt du réacteur ». L’inondation s’est produite « lors d’une opération de remplissage d’un circuit de réfrigération » à cause d’une canalisation bouchée. Et l’inondation « a endommagé les armoires électriques commandant la voie A du système de protection du réacteur RPR ». Ce dispositif est alimenté par deux voies électriques indépendantes (A et B) et il a pour fonction d’assurer notamment l’arrêt automatique du réacteur en cas de problème. L’Autorité de sûreté nucléaire indique que « la fuite a été rapidement stoppée par le personnel EDF » et que « le réacteur 1 a été arrêté par l’exploitant, c’est-à-dire EDF. Elle affirme que « la voie B du système RPR n’a pas été touchée » et que « les fonctions du système RPR ont toujours été assurées ».
L’ASN explique que « à aucun moment le réacteur n’a été hors de contrôle ». Mais elle confirme que les agents EDF ont eu recours à une solution borée pour arrêter le réacteur car « les grappes de commande n’étant pas manœuvrables, seule la borication a été utilisée pour baisser la puissance primaire du réacteur ». Ce n’est pas tout, l’Autorité de sûreté nucléaire affirme aussi que la température du fluide de refroidissement est tombée « en deça de la limite prévue par les règles générales d’exploitation ». Quant au physicien Jean-Marie Brom, il affirme qu’« il n’est pas anormal en soi d’injecter du bore dans le réacteur, même si c’est effectivement rare de l’utiliser pour provoquer un arrêt d’urgence ». Selon lui, « il y avait une autre option, que les opérateurs n’ont pas utilisée, c’est de déclencher la chute brutale des barres de commande dans le réacteur. C’est un peu comme quand vous tirez le frein à main, parce que la pédale de frein ne marche plus. Mais ils ne l’ont pas fait, peut-être par crainte d’un choc thermique qui aurait pu endommager la cuve du réacteur ? Ou bien ils ont choisi le bore parce que ce dispositif de chute des barres de commande ne fonctionnait plus non plus. L’ASN a demandé à EDF pourquoi il avait choisi cette solution, mais je ne sais pas ce qu’EDF leur a répondu».
EDF et l’autorité de sûreté nucléaire ont-ils minimisé cet incident ? Selon l’ASN, il s’est agi d’un incident d’un niveau 1 sur une échelle de 0 à 7, loin de la gravité de ce qu’affirme le journal allemand. Qui a raison ? L’ASN explique ce classement car l’incident n’aurait « pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation », une simple « anomalie » à ses yeux pointant uniquement « la dégradation de matériels de protection qui a conduit à l’arrêt du réacteur ». Surtout, elle estime que l’incident n’est pas plus grave car il restait possible d’enclencher la procédure d’arrêt automatique du réacteur. Mais si le système de protection n’avait pas été endommagé gravement, pourquoi les agents EDF ont-ils stoppé le réacteur ? Et que ce serait-il passé s’ils ne l’avaient pas fait ? L’ASN juge-t-elle l’indice de gravité d’un incident aux dégâts qu’il cause ou aux risques qu’il engendre et aux dégâts qu’il pourrait causer ? L’Autorité de sûreté nucléaire explique qu’un centaine d’incidents nucléaires de ce niveau se produisent en France chaque année. Est-ce fait pour nous rassurer ?
Il faut fermer la centrale de Fessenheim. Pas parce que le gouvernement allemand l’a demandé une nouvelle fois suite à l’article du Süddeutsche Zeitung. Le gouvernement allemand n’a pas de leçon à donner en matière de politique énergétique. Nous ne voulons pas remplacer le nucléaire par les mines de lignite, ce charbon ultra-polluant qui fournit l’essentiel de l’électricité allemande depuis ces dernières années comme je l’ai pointé dans mon livre Le Hareng de Bismarck. Il faut fermer Fessenheim car c’est la centrale la plus vieille de France et sans doute la plus dangereuse. Cette centrale a été mise en service en 1977, il y a donc 39 ans. Les centrales franaises ont été conçues pour un service de 40 ans. Fessenheim doit donc fermer maintenant. Les incidents y sont très fréquents. Même l’Autorité de Sûreté Nucléaire avait dénoncé en 2015 l’« empressement [de la direction d’EDF] à vouloir redémarrer sans tout vérifier » après un précédent incident déjà « minimisé » par EDF. Assez joué avec le feu. La fermeture doit s’engager dès à présent. Avant un drame. Et pour assurer aux salariés de la centrale les conditions de formation nécessaires à un démantèlement de très haute sécurité sanitaire et environnementale. Il n’y a plus une minute à perdre.
Emmanuelle Cosse a affirmé que François Hollande lui a promis la fermeture de Fessenheim « fin 2016 ». Elle doit être la seule à croire encore François Hollande. En tout cas, elle n’a pas l’air au courant que en septembre dernier, la ministre de l’Énergie Ségolène Royal a annoncé la fermeture pour « 2018 » suite au nouveau retard sur le chantier de EPR de Flamanville. De toute façon, la loi de transition énergétique votée par le PS et EELV n’oblige pas à la fermeture de Fessenheim. Elle n’impose aucune fermeture de réacteurs tant que l’EPR de Flamanville n’est pas en service. En effet, la loi plafonne la capacité de production d’électricité nucléaire à sa puissance actuelle. Elle n’oblige absolument pas à la réduire. Or l’entrée en service de l’EPR est sans cesse repoussée, donc EDF n’a pas d’obligation de fermeture d’autres réacteurs dans l’immédiat. Sans compter que la loi laisse à EDF le choix de ces deux réacteurs à fermer. De même qu’elle n’interdit aucunement à Ségolène Royal de se prononcer pour le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires à 50 ans comme le veut EDF. Bien sûr, il y a une grande part d’hypocrisie dans tout cas puisque EDF est une entreprise détenue à 85% par l’État. C’est-à-dire que l’essentiel de son conseil d’administration est sous l’autorité du gouvernement !
Mais le mal est plus profond. Le système nucléaire français est aujourd’hui hors du fonctionnement normal de la démocratie. L’opacité y est très grande. Les choix n’ont jamais été débattus devant le peuple français. La loi de transition énergétique de François Hollande est le fruit d’un marchandage politicien entre PS et EELV dans lequel la répartition des circonscriptions législatives et des postes de députés comptait davantage que la cohérence du texte. Elle affirme ainsi un objectif de baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025 sans se donner les moyens d’y parvenir et en actant au passage la poursuite du nucléaire au-delà. Il faut aussi ajouter au tableau que la direction d’EDF et le lobby du nucléaire font tout ce qui est en leur pouvoir pour résister au moindre au changement.
L’heure est donc venue de proposer une autre méthode pour faire débattre et trancher démocratiquement la question du nucléaire. Il y a urgence à rendre enfin le peuple souverain sur la politique énergétique du pays et à donner toute la force du vote populaire à la sortie du nucléaire. C’est indispensable pour l’imposer à ceux qui la combattent.
D’aucuns, plus spécialement vigilants, ont noté ma remarque à propos des protéines animales et de la nécessité d’y recourir beaucoup moins pour l’alimentation humaine. Comme la réponse venait après une question sur ce que « pouvait faire la gauche radicale dans l’agriculture » et que cela parut étrange en tout et pour tout, je reviens sur le sujet car il est de ceux qui m’importent davantage qu’il y paraît. Je n’aime pas être étiqueté « gauche radicale », qui ne correspond pas à ce que je suis, ni le très grand nombre de ceux qui se reconnaissent dans mon porte parolat. Mais puisque je comprenais la question au-delà de l’étiquette dont je me trouvais affublé, j’ai décidé de répondre au fond.
Ce que nous voulons implique une remise de fond en comble du système agricole. Il ne s’agit donc pas seulement de la façon de produire et d’échanger mais aussi de consommer ! J’ajoute de plus en plus en plus souvent « et de consommer ». Cela ne fait pas de moi un de ces censeurs tatillons et acerbes des comportements quotidiens de chacun. Mon registre se situe plutôt dans le contenu de ce que j’appelle « la révolution citoyenne ». Celle-ci se déclenche et se mène au nom de l’intérêt général humain. Ce dernier se décline invariant d’échelle en touchant à tous les compartiments de notre mode de vie actuel. C’est très délicat à mettre en mouvement. Car nos modes de vie actuels, ceux que recommandent la publicité et qu’évalue le « qu’en dira-t-on » sont dans nos modes de consommation. Je ne fais pas la redite de la démonstration sur ce point. Le désir mimétique et le regard des autres sont les facteurs de prescription les plus actifs et contraignant pour exercer la dictature sur l’intimité qui est le cœur du consentement à l’ordre établi de notre temps, ce fameux « ordre globalitaire ».
Ici, il s’agit de la consommation de protéines animales massive, une pratique venue des temps profonds et qui s’est prolongée avec délice dans notre temps. Mais ce qui vaut pour des petites hordes pratiquant chasse et cueillette et s’empiffrant de temps à autres après une belle capture, ou bien par des communautés rurales éparses consommant la viande des bêtes en fin de cycle reproductif, tourne à l’aberration pure et simple si elle est étendue à l’échelle d’une humanité comptant 7 milliards d’êtres humains. Si l’on dit que pour vivre comme on vit en France, alors que nous ne sommes que 65 millions, il faudrait à l’humanité 1,6 planète c’est notamment à cause de notre niveau de consommation de protéines carnées. Celle-ci ne cesse de croître. Nous mangeons deux fois plus de viande aujourd’hui que dans les années 50.
Cette consommation, hier signal de bien-être et d’ostentation sociale, s’avère très destructrice à cette échelle. Non seulement sur le plan sanitaire humain, compte tenu des matières grasses ingérées du même coup par les consommateurs, mais surtout compte tenu du cycle productif que cela implique. Plus de monde, plus de viande, plus d’animaux. Le bilan pèse lourd sur l’écosystème planétaire. 40 % de la production agricole mondiale est destinée à nourrir des bêtes. Le bilan est très mauvais dans tous les domaines. Un exemple particulièrement dramatique dans le contexte actuel de montée des pénuries d’eau : à quantité égale produite, les protéines animales coutent entre cinq à dix fois plus d’eau que celles tirées des végétaux.
L’autre dommage que je veux mentionner est le traitement réservé aux animaux dans ces conditions où la production de masse est un objectif comptable et un impératif de gestion pour rentabiliser les équipements. Nul besoin de s’étendre : les fermes des mille vaches (encore n’est-ce pas beaucoup), des 30 000 cochons, des 100 000 volailles ou lapins sont là pour nous montrer quelles formes peut prendre la course au gigantisme. Le prix environnemental à payer est dorénavant connu à défaut d’être reconnu. Mais le mode de traitement des animaux considérés comme une matière première renouvelable sans fin est l’antichambre du mépris pour le vivant qui accompagne les visions technocratiques et productivistes. Et celui-ci à son tour affecte tout le reste du rapport des humains à leur écosystème. Notamment leur indifférence pour la biodiversité dont « l’utilité » ne s’impose pas au regard immédiat où au rendement instantané. Je ne cite que cela pour ne pas alourdir mon commentaire à propos d’une petite déclaration.
La révolution citoyenne, changement de paradigme au profit de l’intérêt général humain, implique le changement culturel, notamment celui des pratiques consuméristes irréfléchies. La question du passage à un régime alimentaire davantage tourné vers les protéines végétales joue ici le rôle de détonateur de la prise de conscience de masse. Interroger le contenu de son assiette et les traditions que nos consommations contiennent c’est concourir à cette « conscience » universaliste en vue de l’intérêt général humain. Il faudra réduire les protéines animales dans les assiettes parce qu’elles coûtent trop cher en intrants nocifs, en graisses ingérées, en eau utilisée, en habitudes de cruauté, en souffrances animales. J’attends les protestations des producteurs de viande pour expliquer pourquoi ma proposition est une chance pour eux s’ils proposent de la viande de qualité c’est-à-dire respectueuse de l’environnement et des bêtes ainsi que des exigences sanitaires humaines.
112 commentaires
Gudz
Super, Jean Luc Mélenchon ce soir à C/Politique sur la 5. Vous m’avez définitivement convaincu avec vos arguments d’une justesse et d’une clarté, ce qui me fait vous écrire pour la 1ère fois ce soir. Le 5 juin tous a Paris!
Martine
J’aime lire ce message @Gudz, c’est ce qui arrive quand on écoute les arguments de Jean-Luc Mélenchon et plus encore quand on le lit. Pour preuve encore ce dernier post, ce blog est mon livre de chevet, merci Jean-Luc c’est passionnant et instructif.
Adrien
Nucléaire, quelle monumentale erreur de civilisation que cette orientation des années 60. Je distribuais déjà des tracts contre Golfech, mais en vain. Si tous les fonds de recherche vers le nucléaire avaient été mis au service des chercheurs dans les autres énergies non fossiles, nous aurions 1/2 siècle d’avance technologique dans une sécurité certaine. Mais il n’est jamais trop tard. JL Mélenchon à très bien expliqué dans l’émission C/Politique la transition énergétique dans sa super prestation qui prend de plus en plus de profondeur et de hauteur avec une vraie stature d’homme d’État. Reste de le faire savoir, et là c’est une autre paire de manche avec les médias au service du système. A nous de relayer avec le net les infos et à chaque occasion parler et ne pas oublier de se servir du logo de la France insoumise. Je l’ai même mis en signature de mes courriers mails.
Autre sujet de com : impossible de trouver la deuxième édition du livre « l’Ère du peuple » dans les librairies et même les grandes surfaces de la région Toulousaine. Mon libraire m’a même dis que son distributeur ne l’avait pas ! J’ai alors commandé sur un site et je l’ai eu en 3 jours. Me reste à aller chez mon libraire lui montrer mon livre, et lui faire part de son véritable désintérêt de favoriser l’orientation de ses clients vers Internet !
PG
Cest une très bonne réaction à propos des libraires. Faisons en sorte qu’ils sachent que ce n’est pas en étant incapables de fournir le livre de monsieur Mélenchon, cela ne nous empêchera pas de l’obtenir. Le seul à y perdre son bénéfice, et sa clientèle, c’est celui qui ne fait pas cette vente.
Cette dernière émission avec Jean-Luc Mélenchon a été un plaisir. Le seul moment polluant était avec Touati et je regardais la tête des uns et des autres qui semblaient plutôt acquiescer ce que notre candidat disait.
Adrien
En plus le responsable de l’institut de sondage faisait pour un fois « profil bas » et allait dans le sens de JL Mélenchon. Il nous annonce que le dernier sondage nous positionne sur une base de 11 à 12 % alors qu’en 2012 nous partions de 3 à 4 ! Si nous avons la même progression de + 7 nous serons à 19 %. Donc si nous diffusons en assurant le relais,la barre de plus de 20 % sera acquise. Pour ma part, je vais commander avec deux ou trois amis, les tracts pour mettre dans les boîtes aux lettres de notre commune.
Même l’autre chien de garde de M. Touati, le soi-disant « expert économiste », dans les plans de contre champ des caméras, acquiescait quelques fois JL Mélenchon ce qui le mettait en porte à faux dans ses certitudes.
Aller, tous sur le pont, pour remplacer les médiacrates ostracisants JL Mélenchon. Remplaçons le « porte à porte » des années 60 par le « mail à mail » du XXIème siècle.
Vega
La France insoumise vous rejoint beaucoup sur les points que vous avez défendus avec clarté à l’émission C politique à savoir l’urgence d’une sortie nucléaire, cette énergie étant de plus en plus chère, désastreuse écologiquement et extrêmement dangereuse aussi vu la montée des eaux. Idem pour les gaz de schiste et pour tout extractivisme aveugle d’ailleurs. En ce sens, l’écosocialisme répond bien à notre vision de l’avenir. Quant aux traités européens, nous les rejetons et ce n’est pas négociable. Pour beaucoup d’entre nous, l’UE est une construction néolibérale, non conçue pour instaurer l’harmonie et la paix entre les Européens puisqu’elle met les travailleurs en concurrence, à l’état d’esclave (la loi El Khomri répond aussi à des directives européennes) et favorise la montée de mouvements xénophobes. Il faut donc imaginer des constructions de substitution qui favoriseraient la souveraineté des peuples et la solidarité entre eux, exactement le contraire de cette construction qu’est l’UE dont nous n’avons rien à espérer. Cette dernière est en outre incapable de répondre de manière cohérente à des situations urgentes et d’ordre humanitaire, guerres/réfugiés. Comme vous le dites, nous sommes très loin des positions du PS et même des verts qui s’accommodent du pouvoir et pensent améliorer l’UE avec des discours. Nous voulons en outre changer nos institutions, ne plus parler de pouvoir mais élargir et multiplier les espaces démocratiques pour que la…
Francis
Bonne émission très pédagogique avec des points forts qui ont eut le mérite de préciser clairement votre position.
Les traités européens. On propose des changements qui prennent en compte la nécessité de respecter la souveraineté des peuples. Si c’est non, on s’écarte de cette construction liberticide et exclusivement tournée vers la profitabilité maximum du capital financier.
La Banque Publique d’Investissement doit devenir une vraie banque en lui octroyant une licence bancaire. Ainsi seulement la planification écologique pourra réellement être mise en œuvre en apportant les financements nécessaires aux projets novateurs soucieux de la planète et de ses occupants.
Philippe123
Bon, hier soir encore ce fut de la qualité. Si on comprend pas que Mélenchon devient la seule alternative sérieuse entre un corps mou LR/PS priant l’air contrit sur l’autel d’une éventuelle reprise miracle et le FN prêt à tout pour se goberger de nos frustrations c’est qu’on a rien compris. Et l’autre Touati avec son « anyway » et son île de la tentation miracle ! Quelle honte, quel manque de sérieux, quel amateurisme, que de légèreté confinant à la mauvaise foi. Il n’a pas touché terre cet économiste qui hésite entre l’économie et son cabinet de placement. Il devait revenir de Courchevel !
Du fort hier soir.
catherine dumas
Bonjour monsieur Mélenchon, tout à fait d’accord avec vous sur l’avenir du nucléaire.
Aucun problème en ce qui me concerne pour me procurer votre excellent livre.
Hier soir j’ai adoré ce vis à vis avec cette femme entrepreneuse qui court au devant des subventions pour son entreprise. Avez vous pu la rejoindre ensuite pour terminer le débat qui était je pense très constructif ?
Vous avez frappé très fort lors de l’émission alors que les attaques fusaient dès le début à l’aide de sornettes dignent des serpents siffleurs. Ces émissions sont trop courtes nous restons sur notre faim. Il faudrait en provoquer bien d’autres, les sujets à questionnement sont nombreux. A quand la prochaine ?
Invisible
C’est quoi une start-up ? Une entreprise commerciale, autrement dit un parasite qui se greffe entre le producteur et le consommateur et qui se fait du fric en tant qu’intermédiaire. Deuxièmement, cette dame de la haute avait « travaillé » 20 ans dans la finance auparavant. C’est comme ça qu’elle a gagné de quoi créer sa boîte sans emprunter ? Et pour finir, d’accord son entreprise est précaire car soumise au risque de l’échec. Cette affaire est une sorte de pari. Elle peut échouer. Mais la dame, elle, qui dit qu’elle ne s’est pas bardée de précautions, par exemple de prendre un statut de gérante de façon à toucher le chômage en cas de faillite ? Et recevoir pendant 2 ans, les indemnités proportionnelle à son salaire ? Et son salaire, dans ce cas de figure, se monte-il à 1000€ ou plutôt à 7000 ? Bref, la télé nous fournit des exemples non pertinents. Et puis, c’est un coup de pub pour cette opportuniste.
anne
Merci de votre commentaire et de remettre l’exemple proposé par C. Roux à son niveau réel. Et merci à Jean-Luc Mélenchon pour cette excellente émission
ant
A ma connaissance un patron (ou gérant) ne peut pas bénéficier de l’allocation chômage en cas de faillite bien qu’il soit obligé de cotiser à l’URSSAF.
MICHEL Danielle
« L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme », vous connaissez ? Touati peut-être pas, mais c’est bien cette perspective qui lui fiche la trouille. Soyons certains que tous les « communicants » sont sur le pont pour travailler à sauver le TINA. Mais leur faux nez est maintenant tellement visible ! Ils ont le pognon, parions sur nos idées.
Merci Jean-Luc de ta constance et de ton opiniâtreté.
marco polo
Bravo ! Vous avez marqué des points dans cette émission (c/politique), vis-à-vis de la petite entreprise qui a tout intérêt à se retrouver avec les salariés pour changer la société imposée par les néolibéraux. Tout autant avec Eliott Lepers, pris dans le piège à souris qu’est la primaire et qui n’a pas pu argumenter sur le bien-fondé de votre proposition de candidature.
netshaman
Monsieur Mélenchon, votre discours dans l’émission d’hier m’a définitivement convaincu de vous soutenir, enfin quelqu’un qui sait de quoi il parle et qui ne passe pas son temps a manier la langue de bois !
J’ai toujours dit que le nucléaire est et restera un gouffre financier qui engloutira tout ce qui passe a sa portée. Si on mettait 2-3 panneaux pv sur chaque toit de chaque maison dans tout le pays, on pourrait fermer 100% des centrales, et ça ne coute pas très cher. D’après le dernier rapport de l’ADEME, c’est ce qui se produirait. Et je ne parle pas des tours vortex, ainsi que de la production d’ hydrogène par photo-pyrolyse solaire, ces deux solutions testées et donc fonctionnelles sont une excellente alternative au nucléaire !
DMc
Bonjour,
Je suis rarement en désaccord avec vos analyses et propositions, mais j’avoue ne pas avoir confiance quand on commence à parler de la consommation de viande. J’y vois trop l’influence des terroristes animalistes et autres véganiens.
Je consomme de la viande de porc et de vache venant d’une petite exploitation bio (par l’entremise d’une Amap), des magrets, des confits et du foie gras venant d’un petit élevage du Gers, des poulets, des pintades venant d’un petit élevage bio de mon département (17), et j’aime ces produits carnés et ne me sens pas coupable d’en manger. Si vous succombez aux lobbies végétariens, je ne vous suivrai pas.
D’accord avec la critique des grands élevages de porcs qui ont pollué la Bretagne et produit une viande de mauvaise qualité et qui engendrent aujourd’hui la ruine des éleveurs. D’accord pour dénoncer les fermes 1000 vaches. Mais reprendre, même inconsciemment, l’antienne des soi-disants « défenseurs des animaux », c’est se couper de l’immense majorité des Français amateurs de saucisson ou de méchoui.
Adrien
Bonjour @DMc, je ne vous suis pas dans votre analyse d’affirmer que JL Mélenchon « succombe aux lobbies végétariens » ou « reprend, même inconsciemment, l’antienne des soi-disant « défenseurs des animaux », c’est se couper de l’immense majorité des Français amateurs de saucisson ou de méchoui. »
JL Mélenchon n’a jamais affirmé qu’il voulait se couper des secteurs de la viande, mais de produire autrement pour les besoins nationaux en revoyant totalement les systèmes d’abattages qui ne correspondent en rien à un abattage sans que les animaux souffrent. Je suis depuis des décennies défenseur des animaux et même si je consomme très peu de viande je fais le choix comme vous du bio en circuit court. Notre production doit sortir d’un système « productiviste » de l’offre lié à l’export vers des pays qui ne peuvent pas concurrencer nos produits subventionnés et de fait anéantissent leurs productions vivrières les obligeant, en plus des bombardements, à s’exiler. Je fais la même remarque pour l’ensemble du secteur agricole et agro-alimentaire. Revenons à une production de « circuit court » et arrêtons de produire pour « stocker » avant de les déverser sur le tiers monde. Avec la relance industrielle telle qu’elle figure dans notre programme, cette politique « éco-sociale » largement réalisable, permettra une meilleur vie avec des salaires revalorisés, donc des choix de consommation plus conforme au respect de la vie même autour d’un bon « saucisson ! » Lisez…
Pascal
Tu as dû survoler le texte ou tu n’as pas bien compris. Jean-Luc Mélenchon dit la même chose que toi sur la consommation !
DMc
Le discours tenu ici par Jean-Luc m’inquiète effectivement, de par les généralités proférées sur les protéines animales, la consommation d’eau etc, car ce sont les arguments en permanence distillés par les tenants d’une alimentation végétarienne, qui envahissent petit à petit les médias comme des vérités allant de soi.
Je ne sache pas qu’il manque de l’eau dans les cours d’eau au Pays Basque pour abreuver les vaches, ni en Limousin, ni en Charolais, ni en Normandie. Je doute qu’il en manque dans les Alpes ou le Jura, les Vosges ou les Pyrénées.
En revanche quand je vois les arrosages tirés directement de la nappe profonde, en plein après midi d’été, au moment de l’évaporation maximum pour arroser du maïs dans le Poitou, là je me dis que ce n’est pas la meilleure méthode pour nourrir la population.
Alors oui, je me méfie du discours anti-viande, même dans la bouche de Martine Billard ou celle de Jean -Luc Mélenchon. La France peut parfaitement produire de la bonne viande, des bons oeufs, de bons fromages au lait cru (il faut des vaches, des chèvres, des brebis pour cela), tous ces produits de qualité en quantité suffisante, même pour 65 000 000 d’habitants.
Pascal
Le maïs ne nourrit pas la population, mais les vaches… C’est d’ailleurs pour cette raison (entre autres) qu’elles sont malades et il semble que ça nous expose à l’inflammation, donc au cancer.
Hélène Lacheret
Bravo Jean-Luc, pour votre intervention à C politique : claire, argumentée, posée tranquillement avec la certitude du bien commun et du sens de l’histoire. Du grand art.
Mais c’est de nucléaire que je veux parler. Oui, il faut arrêter et rapidement surtout quand s’ajoute au risque de centrales vieillissantes construites en zone sismique un projet de gazoduc surdimensionné passant à proximité de deux centrales, Marcoule et Tricastin. Evidemment, je ne peux pas entrer dans les détails dans un commentaire, aussi je mets trois liens pour ceux qui souhaitent en savoir plus : un article du 27 février 2016, un autre sur les zones sismiques et le dossier réalisé par France Nature Environnement à propos du Gazoduc Eridan. Il ne semble pas que cette bombe à retardement ait été tellement commentée par les grands médias.
ADC
Bravo pour votre passage sur C/Politique. Message clair, posé, compréhensible par le commun des mortels. Continuez sur cette ligne,même si c’est souvent difficile.
Vu votre agacement pour bashing France 2 à la demande de Dany le Rouge, puis le Vert, puis n’importe quoi, « la bave du crapaud…. »
Quant au petit journal vous n’étiez pas le plus mal traité parmi d’autres, on parle de vous et chacun est assez intelligent pour faire la part des choses dans des raccourcis obligés. Vous dites bien que le peuple n’est pas idiot. Vos amis journalistes attendent que vous réagissiez donc pas de surchauffe inutile.
Guy-Yves Ganier d'Émilion
Il faut reconnaître que le Petit Journal de Canal Plus appuie moins lourdement la charge depuis quelque temps. Ses deux couvertures récentes de « Pas vu à la télé » sont juste dans le style moqueur habituel qui n’épargne pas grand monde. Combien d’autres médias en ont seulement parlé ?
En revanche, le relais intéressé des vilenies de Cohn-Bendit par France 2 (entre autres) est assez insupportable. Je conçois qu’il doit être difficile de réagir avec hauteur de vue et pédagogie en s’entendant traiter, contre toute vérité, de tricheur et de voleur, tout en étant assimilé aux escrocs de l’extrême droite.
arthur 2
Bonsoir, un bravo de plus quant à la prestation de JL Mélenchon dimanche à C/Politique. J’ai noté avec satisfaction les précisions fermes mais « bienveillantes » sur la position des partis « frères ». Bref, le bon ton sur la bonne voie.
CAILLARD
Je viens de visionner votre intervention sur C/politique. J’ai ma carte du PG depuis 2011 et pour vos idées, mais je n’aimais pas les accords entre partis (élections départementales, régionales), un coups avec les communistes, un coups avec les EELV (qui me déplaisent pour ceux qu’ils sont, carriéristes). Mais depuis le mouvement la 6ème république et enfin l’annonce de votre candidature pour 2017, je peux enfin voir un peu de ciel bleu se dessiner à l’horizon, bref voir de l’avenir pour toutes et tous avec un chef de file qui, je pense, restera droit dans ces bottes. Là, vous réussissez à unir les citoyens alors que l’oligarchie ne s’attachait et s’attache qu’à nous isoler les uns des autres et à avoir peur du voisin.
Je suis artisane électricienne depuis 10 ans, et après 20 ans comme salariée dans une PME, et malheureusement je vais devoir mettre en cessation la Sarl, sans avoir pu embaucher et désormais ne plus pouvoir me rémunérer. Je n’ai jamais travaillé au noir, car pour moi je ne devais en aucun cas prostituer mon savoir faire. Mon carnet de commande est pratiquement vide, et cela est uniquement du à la précarité des salariés et des petites retraites. Et je peux vous dire qu’actuellement le Medef, réunissant les patrons des grosses entreprises de la région vont jusqu’à adresser actuellement des invitations aux TPE pour rencontrer ce cher M. Gttaz, entourés de petits fours. Bref ils nous prennent vraiment pour des imbéciles…
MICHEL Danielle
Je pense que nous sommes nombreux dans ce cas au PG.
Dès les législatives le FdG était torpillé. Personnellement je m’étais mise en retrait, refusant de faire campagne pour des idées que je ne partageais pas mais toujours encartée. La candidature de Jean-Luc nous a libérés. On peut enfin travailler à ce que les idées et les projets qu’il porte en notre nom soient compris et partagés par de plus en plus de monde et que l’espoir change enfin de camp.
ALIAS
Bonjour M. Mélenchon,
Comme toujours, je salue votre très bonne intervention contre tous les intervenants, y compris la journaliste, lors de la récente émission C politique France 5. De mon coté (ingénieur technique), je fais de même !
Le nucléaire, problème bien franco-français lui aussi, va nous mener à la catastrophe très probablement vu les restrictions budgétaires, le vieillissement particulier des centrales atomiques et l’invisibilité de ces pollutions à nos 5 sens de singes parlants ! Voyez donc mon second article fait pour Nexus et repris ensuite par l’ASN et LeLot en action. Pour info, le premier fut censuré à 100 % et le second à 33 % mais publié.
Autres interventions que j’ai pu commettre, et c’est rare puisque toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire dans les medias soi-disant, je suis presque blacklisté depuis mes articles sur Fukushima pour Nexus, un passage aux GG + JJ. Bourdin sur RMCinfo et 100 % censuré dans Spécial Investigation pour Canal+ diffusé le 13 avril dernier (je ne figure qu’en remerciement dans le générique !) J’ai profité de ma carte de presse pour intervenir par tel (minute 22) sur Sud Radio récemment, ulcéré d’entendre 2 bonimenteurs et un journaliste sceptique (enfin hors censure) mais sans preuves.
Nicolas
Merci pour le lien, il est important de faire connaitre ce qui se passe à Fukushima, l’histoire n’est pas terminée comme on pourrait le penser vue de la lucarne médiatique. Il est temps de devenir adulte et de virer ces irresponsables qui s’entêtent dans un processus qu’ils ont eux même contribué à mettre en place. Avec leur politique d’austérité on peut s’attendre à tout, surtout au pire. La seule voie possible est la sortie du nucléaire avant qu’il ne soit trop tard.
Laturbie
Ce n’est pas le nucléaire qui fait peur en soi, mais sa privatisation, la routine et l’externalisation de certaines tâches de maintenance, la politique d’exportation tout azimuth d’EDF. Sortir du nucléaire oui mais comment organiser un démantèlement contrôlé des centrales et doit on abandonner aussi la recherche en la matière ? Que penser du projet ITER ? Personnellement je le trouve formidable, s’il réussit, pour l’avenir de l’humanité. Il faudrait également s’interroger sur le nucléaire militaire : faut il démanteler le Charles-de-Gaulle ? Et nos sous-marins si nous sortons de l’OTAN ? Sur les tracts que nous distribuons actuellement il est indiqué que nous sommes pour un référendum sur le nucléaire. Le candidat à la présidentielle, tout en ayant son avis personnel sur la question , devrait aussi le rappeler.
Michel
Je suis toujours étonné lorsque j’entends dans les médias que l’Allemagne sort du nucléaire en augmentant sa production d’électricité fossile, car il suffit d’aller chercher les chiffres à la source (chiffres jamais cités dans les médias) pour constater exactement le contraire.
Entre 2006 et 2015, la production nucléaire a chuté de 158 TwH à 87 TwH dans le même temps la production à base de charbon a légèrement baissé de 251 à 243 TwH et la production à base de gaz naturel a suivi la même pente passant de 55 TwH à 30 TwH (le total fossiles est donc passé de 306 TwH à 273 TwH soit une baisse de 30 TwH.) Tous ces chiffres sont librement disponibles sur le site du Fraunhofer Institut.
L’exception est l’année 2011 où la production électrique à base de charbon a été faible (230 TwH) mais au prix d’une production gaz de 60 TwH soit en fait un total fossiles de 290 TwH supérieur à 2015. Mais j’imagine que les commentateurs font référence à cette année 2011 pour prouver que le charbon a augmenté depuis sans prendre la peine de regarder ni les années précédentes, ni le gaz.
Certes, il va falloir maintenant que l’Allemagne sorte sérieusement du charbon et vite, mais il est factuellement mensonger de dire que la production d’électricité s’est massivement reporté sur les fossiles au cours des 10 ans écoulés.
DOIDY
Revoyant l’émission Cpolitique, je comprends mieux la réflexion de vieux militants écolos dans mon entourage qui l’ont regardée , ils sont d’accord avec tout sauf sortir de l’Europe mais pensent qu’on a affaire avant tout à une bête politique . La pertinence et la maîtrise du propos jouent contre le tribun .
Il faudrait donc mettre l’accent sur la démonstration que la compétence politique n’est pas automatiquement synonyme de stratégie politicienne manipulatrice, et qu’elle est un gage au contraire de sérieux . Les dégâts commis par ceux qui prennent la démocratie représentative en otage de leurs intérêts de caste et de leurs détournements de sens sont pire que ce que l’on pense. Cela conduit à se méfier surtout de ce qui nous paraît juste , quelle misère !
françois 70
Les « primairistes » n’ont plus le moral. Dans une tribune publiée par Libération, ils se lamentent du peu d’empressement des « partis de gauche et écologistes », PS inclus, à organiser leur primaire-PMU (peur de Mélenchon dans les urnes). « Dans trois mois, préviennent-ils, il sera trop tard. » 3 mois ? Tiens donc! Ce sera la marche des Insoumis.