La longueur totale de ce post vous garantit une bonne séquence de lecture. Je commence par rappeler la nécessité de se bien mobiliser pour le 31 mars. L’annonce du salaire du patron de Renault permet de montrer quels abus généraliseront les « souplesses » de la loi El Khomri. Je fais le point à son sujet après les retraits partiels arrachés à Valls. Puis je viens sur le procès que madame Le Pen veut faire à mon avocate : une première dans l’histoire judiciaire. Enfin j’évoque « les primaires », cet épisode politicien en forme de diner de cons.
Je crois avoir assez dit sur les attentats de Bruxelles que ce soit avant qu’ils aient eu lieu et depuis sur ma page Facebook. J’y renvoie. D’ici peu on y reviendra en détail.
Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, a gagné 7,2 millions d’euros en 2015 rien que pour Renault ! Autant pour Nissan ! Ce chiffre obscène prononce le réquisitoire de la politique de François Hollande. Quel pouvoir a exercé sur cette rémunération l’État pourtant devenu plus puissant dans l’entreprise depuis l’augmentation de sa part au capital ? Aucun !
L’argent de Carlos Ghosn a été ponctionné sur le travail des salariés de Renault. Ceux-ci ont été soumis à un accord d’entreprise inique. En 2014, ils se sont vu imposer un accord de compétitivité avec une hausse de 6% du temps de travail, le gel des salaires et 8 000 suppressions d’emplois. La preuve est ainsi apportée que ces accords de compétitivité sont un marché de dupe au seul service des grands patrons et des actionnaires. C’est François Hollande qui a permis de tels accords en 2013. Et il veut les étendre avec la loi Khomri ! Cette mesure doit être retirée comme l’ensemble de la loi !
Le 31 mars est davantage que la date d’une manifestation contre une loi antisociale. Davantage qu’une loi contre un gouvernement sans parole qui trahi ses mandants. C’est une réaction de la société contre un système obscène d’abus de pouvoir de l’oligarchie et de ses privilèges. Ce sera l’occasion de dire que ce pillage du pays par une caste gavée sur le dos des salariés a assez duré ! Et c’est l’occasion pour moi de rappeler une proposition de mon programme de 2012. Avec l’échelle de salaire maximum, si le patron de Renault voulait gagner cette somme de 7,2 millions il lui faudrait alors donner 30 000 euros par mois à ses ouvriers. Je suis certain que beaucoup se diraient : ce serait beaucoup trop, ce n’est pas possible ! Telle est l’aliénation à l’idéologie dominante : on intériorise une limite au salaire ouvrier, on est incapable de l’imaginer pour un grand patron. Le rendez-vous du 31 prend ici un sens inverse. On imagine très bien qu’il y a une limite a l’exploitation c’est-à-dire à la destruction de la vie des gens.
Décidément, dans cette loi « El Khomri », il y en a des choses… Je veux attirer l’attention sur un article de cette loi qui est une formidable aubaine pour le Medef en tant que bureaucratie subventionnée. C’est presque un putsch en sa faveur contre… les autres organisations patronales ! Gattaz s’en frotte les mains ! Il vient d’obtenir de Manuel Valls le gros lot dont rêvent tous les bureaucrates de la terre. Il s’agit rien moins que de trafiquer les règles de la future représentativité patronale pour permettre au Medef de conserver son hégémonie dans les bons postes des caisses et divers organismes sociaux. Au total, 700 000 « mandats » et sinécures de prébendier un peu partout dans ce petit monde discret des organismes paritaires du dialogue social et de la gestion de la protection sociale, retraites, assurance maladie, assurance chômage etc. Le tout, bien entendu, sans vérifier d’aucune façon quelle est la représentativité du Medef dans le monde patronal dont il se fait le porte-parole. On ne vérifiera donc pas la représentativité réelle parmi les 3,5 millions de patrons des entreprises françaises. Et pour cause. Car elle est pratiquement nulle chez les patrons de PME et TPE qui sont le gros de la troupe patronale.
Pourtant, aujourd’hui, le Medef contrôle 60 % de ces postes, de ces « mandats ». Alors que selon ses propres chiffres d’entreprises adhérentes (750 000), Gattaz ne représente au maximum que 21 % des entreprises françaises. Et encore ! Car ceux qui ont essayé de vérifier minutieusement la réalité du nombre d’entreprises adhérentes au Medef n’ont jamais réussi à atteindre ce chiffre. Par exemple, Michel Offerlé, politiste, professeur à l’ENS, a croisé les annuaires professionnels du Medef et les données de l’INSEE. Il en déduit deux scenarios, qui aboutissent à deux chiffres bien loin des 750 000 revendiqués : au minimum 111 463 adhérents, soit à peine 3% des entreprises du pays, et au maximum 334 390 adhérents, soit environ 10 % des entreprises. Le Medef serait donc en réalité sur-représenté entre 6 et 20 fois par rapport à son audience réelle.
Cette situation était possible tant qu’il n’existait aucun système officiel pour mesurer la représentativité patronale. Le patronat jouit ainsi d’une représentation de droit divin alors qu’il est demandé aux syndicats de salariés de faire la preuve de leur représentativité, notamment lors d’élections. Le patronat a ainsi été exempté en 2008 par l’UMP de la réforme de la représentativité des syndicats puisqu’un amendement pour y inclure le patronat a été retiré. Cette situation est dans les faits intenables pour les multiples autres organisations patronales, parfois plus représentatives en réalité que le Medef, notamment dans la masse des petites entreprises. Alors, sa majesté Medef a consenti à négocier avec elles un accord sur des critères de représentativité. Conclu en 2013, et signé par le Medef, cet accord prévoyait de mesurer désormais la représentativité patronale selon le critère du nombre d’entreprises adhérentes à chaque organisation. Donc selon la règle « une entreprise égale une voix. ». Le Medef craignait beaucoup l’impact immédiat de cette règle sur son portefeuille de « mandats ». Il est donc allé s’arranger en douce avec le gouvernement que l’application de cette « règle » soit reportée en 2017. Malin ! Sapin a immédiatement mis en musique le tour de passe-passe en 2014 dans sa loi sur « le dialogue social ».
C’était encore trop pour le Medef. Dans le dos d’une partie des signataires de l’accord de 2013, et en particulier de l’UPA (Union professionnelle des Artisans), il a donc négocié en douce avec le gouvernement Valls pour trafiquer les critères de représentativité à son profit. À la surprise générale, la loi El Khomri prévoit ainsi à son article 20 que la représentativité patronale ne soit plus calculée qu’à 20 % selon le nombre d’entreprises adhérentes et à 80 % selon le nombre de salariés de ces entreprises. Une façon directe de sur-représenter les plus grandes entreprises, c’est-à-dire celles qui adhèrent le plus au Medef. Avec une telle règle, une organisation qui regroupe 12 patrons du CAC 40 dont les entreprises comptent 10 000 salariés chacune serait aussi représentative qu’une organisation qui regrouperait 1 000 PME de 10 salariés ! Une entourloupe qui risque même d’aggraver la situation actuelle de non représentation d’une grande partie des entreprises dans la gestion des organismes sociaux.
J’ai déjà dit que des pans entiers de l’économie ne sont pas représentés par le Medef. Les professions libérales, soit le quart des entreprises françaises, représentées par l’UNAPL, et les 800 000 entreprises de l’économie sociale et solidaire représentées par l’UDES sont carrément exclues de la représentativité patronale et ne siègent donc dans quasiment aucun organisme paritaire ! Pourtant, lors des élections prudhommales de 2008, l’UDES avait remporté à elle seule 19 % des suffrages des employeurs. Les artisans, commerçants et très petites entreprises, représentés par l’UPA, ne disposent quant à eux que de 10 % des mandats patronaux dans les instances professionnelles, alors qu’ils pèsent 36 % des entreprises.
Face à une telle manœuvre conjointe du Medef et du gouvernement, tout ce monde des petites entreprises est donc en guerre contre la loi El Khomri. Les trois organisations que j’ai citées ont signé un communiqué commun pour dénoncer un texte établi « sans aucune concertation préalable avec l’ensemble des organisations patronales ». Bien sûr, vous ne les entendez pas souvent dans les médias où Pierre Gattaz et le fantôme de Mme Parisot monopolisent la parole patronale qui est celle des gros annonceurs de publicité, cela va de soi. Pourtant, ces patrons-là sont très remontés contre cette réforme. Surtout venant d’un gouvernement qui vante le dialogue social et piétine ainsi un accord professionnel signé en 2013. La président de l’UPA, Jean-Pierre Crouzet affirme ainsi sans détour que « les membres du gouvernement crient leur amour pour les TPE-PME et dans les faits font presque tout pour les entreprises du CAC 40 ». Pour son organisation, « le gouvernement a clairement choisi de favoriser les très grandes entreprises au détriment des autres et le Medef au détriment des autres organisations patronales. C’est particulièrement grave lorsque l’on sait que c’est au sein des TPE-PME que se situent la croissance et l’emploi ». Signe de la solidité du pacte qui lie Valls au Medef, la disposition critiquée par les petites entreprises n’a fait l’objet d’aucune inflexion dans les nouvelles versions du projet de loi. Et personne n’en parle. Bien sûr !
La bataille contre la Loi El Khomri entre dans une nouvelle dimension. Après les escarmouches exploratoires, voici le plat de résistance. La journée de grève de jeudi prochain 31 mars doit être de très haute intensité. Dans l’émission C politique du 13 mars, j’ai dit que nous serions plus d’un million dans la rue si François Hollande ne retirait par le projet. C’était avant les premiers reculs de Manuel Valls. Depuis, on sait que ces reculs ne concernent pas l’os dur de la loi. Le gouvernement vient de valider le projet de loi en Conseil des ministres. Il est toujours inacceptable. C’est le retrait total et définitif du projet de loi que nous demandons. Rien n’est encore joué.
L’examen du texte à l’Assemblée nationale est prévu le 5 avril en Commission mais pas avant début mai en séance. Manuel Valls a tort de mépriser la colère des salariés et des jeunes. Pour qui se prend-il en allant dire devant des ouvriers inquiets pour leur emploi que son « mandat est précaire, je suis en CDD, et le marché, c’est vous » ? Quelle est cette conception de la politique qui voit les élections comme un « marché » ? Espère-t-il qu’on le plaigne pour sa sale besogne ? Dans son cas, la période d’essai est passée depuis longtemps ! Malheureusement pour nous, la 5e République et son Parlement godillot nous ont empêchés de le renvoyer à la maison au moment de la loi Macron. A l’époque, les beaux « frondeurs » du PS, les écologistes et quelques députés communistes n’ont pas voulu voter la motion censure comme l’ont fait 6 députés communistes et Isabelle Attard. S’ils l’avaient votée, nous serions débarrassés de Valls depuis plus d’un an maintenant ! Que chacun se souvienne de cet épisode au cas où le gouvernement Valls serait de nouveau tenté d’utiliser l’article 49-3 pour imposer la loi Khomri sans vote du Parlement. Pour ma part, j’ai déjà dit, comme Marie-Noëlle Lienemann, qu’en ce cas, il faudrait voter la censure pour faire tomber Valls.
La mobilisation des salariés et des jeunes fait peur au gouvernement. Manuel Valls a dû battre en retraite sur une partie de la loi. C’est la preuve que la lutte paie. La journée du 9 mars demandant le « retrait » du texte a ainsi permis d’obtenir le retrait de plusieurs mesures. Elle aura ainsi permis d’éviter certains reculs particulièrement cruels. Ainsi, le gouvernement a abandonné l’idée de revenir sur les deux jours de congés en cas de décès d’un proche. Valls a aussi renoncé à permettre la fin des 11 heures de repos consécutives entre deux journées de travail. Pour moi, c’étaient là deux mesures particulièrement dévastatrices de la vie de gens ! Il est même incroyable qu’on ait pu le proposer. De même, l’augmentation du temps de travail des apprentis au-delà de 8 heures par jour et 35 heures par semaine restera conditionnée à l’accord préalable de l’inspection du travail. Qui avait bien pu imaginer le contraire ? De même, les indemnités auxquelles a droit un salarié licencié illégalement ne seront pas plafonnées par la loi. Seul un barème « indicatif » sera proposé mais les conseils de prud’hommes pourront aller au-delà. Enfin, et c’est le plus faible, un employeur ne pourra pas imposer à un salarié le passage au forfait-jour sans qu’un accord d’entreprise n’encadre un minimum ce changement.
Ces reculs de François Hollande et Manuel Valls sont des victoires de la mobilisation. Bien sûr, il ne faut pas relâcher la pression. Ces mesures ont disparu du projet de loi mais le Medef réclame leur retour. Gattaz et ses amis grands patrons réclament le rétablissement des mesures enlevées « sous la pression de la rue ». Ça tient du jeu de rôle pour ne pas montrer l’étendue de la connivence quotidienne de cet organisme avec le gouvernement de « gôche ». De son côté, Emmanuel Macron ne désarme pas non plus ! Le ministre s’apprête à conspirer à l’Assemblée avec la droite et les députés PS les plus libéraux pour faire revenir par la fenêtre ce que la lutte a fait sortir par la grande porte ! Il a confié qu’il aimerait « aller plus loin ». Il aurait voulu garder l’extension du forfait-jour aux entreprises de moins de 50 salariés sur simple décision de l’employeur. Et aussi l’allongement du temps de travail des apprentis. Il ne désarme pas. Il « espère que le débat parlementaire permettra de réintroduire des dispositions de bon sens qui ont été retirées à la demande des syndicats réformistes et des organisations de jeunesse ». Même les « syndicats réformistes » sont des gauchistes pour Macron… Et il soutient encore la demande de Gattaz sur le plafonnement des indemnités des salariés licenciés illégalement. Et son espoir est que « le consensus se fera » sur ces positions extrémistes. Ce n’est donc pas le moment de baisser la garde !
Rien à faire : le gouvernement est pris en tenaille entre son envie de jouer sa nouvelle partition de monsieur plus du libéralisme et l’obligation de lâcher du lest face au mouvement social. Les communicants travaillent dur pour dire deux choses en même temps. Une partie de ce travail consiste à enfumer le paysage pour masquer les faits. Rendre médiatiquement invisible ce qui est le plus choquant. Rude exercice que celui qui vise à faire croire qu’une mesure est enterrée alors qu’elle reste cachée dans le projet. Ces lignes informées en montrent la limite. Rappelons donc, par exemple, ce qu’il en est de la tri-annualisation du temps de travail. C’est-à-dire de la possibilité de ne plus décompter le temps de travail des salariés seulement sur une année comme c’est possible depuis les lois Aubry mais sur trois ans ! Cela permet de réduire considérablement le nombre d’heures considérées comme « heures supplémentaires » et payées comme telles. Devant la mobilisation, le gouvernement est revenu sur son idée de rendre cette tri-annualisation possible par un simple accord d’entreprise. Mais l’idée n’a pas disparu pour autant ! Cette régression reste possible si un accord de branche l’autorise. Le pas de côté de Valls ne doit pas cacher ce vrai recul qui reste.
Surtout, ces reculs de Valls ne font pas des progrès ! Ce sont seulement des maintiens de la situation existante. Valls voulait nous couper les 2 mains. Il a finalement dû se résoudre à ne couper que 8 ou 9 doigts. Cela n’en fait pas une avancée ! L’idéologie du projet de loi reste la même : celle du dogmatisme libéral qui veut faire croire que le chômage est dû aux protections des salariés. Aucune étude ne démontre un tel lien. C’est uniquement de la propagande patronale. C’est totalement absurde. Dire « on va faciliter les licenciements pour encourager l’embauche » est aussi stupide que dire qu’on va faciliter le divorce pour encourager le mariage !
Le projet de loi, même partiellement nettoyé, reste inacceptable. De très nombreuses mesures d’une incroyable violence demeurent dans le texte. Ainsi, le gouvernement veut toujours faciliter les licenciements économiques dès la moindre difficulté. Son but est de protéger les multinationales. Même si l’entreprise ruisselle de profits au niveau international et quand bien même aurait-elle elle-même ruiné sa filiale française, c’est d’après la seule situation de celle-ci que serait évaluée « la difficulté » justifiant les licenciements. Emmanuel Macron s’en est bruyamment et très crument réjoui : « sur le licenciement économique, il n’y a aujourd’hui absolument aucun recul » du gouvernement. Certes, Manuel Valls a promis un contrôle du juge contre les difficultés d’une filiale « artificiellement créées » par un groupe pour pouvoir licencier mais c’est très hypothétique. Le conseil d’État a déjà réduit la promesse de Valls à peau de chagrin.
Bien d’autres mesures cruelles sont toujours dans le texte. Ce projet de loi va ainsi généraliser le chantage à l’emploi et au dumping entre entreprises. Comment ? En permettant au patronat d’obtenir sous la contrainte une hausse de la durée du travail ou une baisse de salaire. C’est le principe des accords de compétitivité, imaginés par Sarkozy. Une première mise en œuvre a été faite par la loi dite « de sécurisation de l’emploi » de 2013, sous François Hollande. La loi Khomri va considérablement élargir le champ d’application de cette méthode de chantage à l’emploi. D’abord de tels accords seront désormais possibles dans toutes les entreprises et pas seulement les entreprises en difficulté. Le texte prévoit en effet que de tels accords peuvent ne pas prétendre seulement à sauver des emplois mais aussi en créer, ce qui ouvre la porte à tous les chantages au prétexte du moindre marché à gagner. Ensuite, ils pourront être conclus pour cinq ans et non plus seulement deux ans comme aujourd’hui. Au bout de cinq ans on pourra continuer à voir le négrier plier armes et bagages et fermer l’entreprise comme chez Conti. Enfin, ces accords s’imposeront avec encore plus de facilité à tous les salariés. En effet, un salarié qui refuse la modification de son contrat de travail suite à un tel accord sera licencié pour « cause réelle et sérieuse » sans la protection déjà insuffisante des licenciements pour motif économique applicable aujourd’hui.
Le projet de loi prévoit aussi une baisse à venir des salaires. Ainsi, il ouvre la possibilité de moins payer les heures supplémentaires qu’aujourd’hui. Demain, il sera possible de payer les heures supplémentaires seulement 10% de plus que les heures normales, même si la loi et un accord de branche prévoient une majoration de 25% en principe ! Enfin le temps de travail quotidien est abandonné au bon vouloir patronal. Un accord d’entreprise pourra prévoir une durée quotidienne de travail de douze heures, « en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise ». Dans ces deux cas on retrouve le combat archaïque de certains exploiteurs pour ne compter comme temps de travail que le strict minimum, dévaloriser ce qui est produit pour ne pas le payer au coût de sa reconstitution. Le « travailleur à la tâche » c’est le rêve de certains et la hantise des autres.
Mardi 22 mars se tenait l’audience du procès que Marine Le Pen a intenté à mon avocate, Raquel Garrido, pour des propos tenus dans son travail pour me défendre. Cela concerne toujours l’affaire des faux tracts xénophobes réalisés par le FN contre moi en 2012. Attaquer l’avocat d’un adversaire politique pour lui nuire est une innovation perverse qu’aucun responsable politique n’avait imaginée avant Mme Le Pen. Des manœuvres devant la justice d’autant plus cyniques qu’elle est avocate.
Je rappelle les faits : ayant pris en flagrant délit des militants FN, dont certains venus en voiture du siège national du FN à Saint-Cloud, en train de distribuer des faux tracts contre moi dans la campagne législative d’Hénin-Beaumont, nous avons décidé de poursuivre Marine Le Pen par citation directe devant le tribunal correctionnel de Béthune. Pour avoir commis deux délits : celui de manœuvre électorale frauduleuse et celui de montage portant atteinte à mon image. Mme Le Pen avait elle-même avoué le 2 juin 2012 sur France 3 qu’elle était bien à l’initiative de ces faux tracts.
Mon avocate a donc expliqué le 4 juin 2012 à l’AFP le sens de notre plainte en concluant : « Nous sommes sûrs de nous quant au fait que Marine Le Pen est une délinquante ». Rien de plus normal pour l’avocat chargé de rédiger et déposer une plainte et de convaincre la justice en ce sens. Avez-vous déjà vu un avocat citer quelqu’un devant la justice en disant qu’il n’est pas sûr que cette personne soit coupable ? Ce serait contraire à la mission même que la loi confie aux avocats pour garantir le droit à la défense. C’est pourtant ce que Marine Le Pen reproche à mon avocate en la poursuivant pour diffamation. Une plainte qui ne doit rien au hasard ou à un quelconque emportement de campagne puisqu’elle l’a déposée en plein milieu de l’été qui a suivi, le 7 août 2012. Il s’agissait donc de poursuivre sournoisement le combat contre moi en usant d’une démarche d’intimidation contre mon avocate.
Quatre ans plus tard, l’audience tenue mardi 22 mars a largement permis à la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance de Paris de se rendre compte de la brutalité incongrue de cette méthode. Et du manque de sérieux de la poursuite. Le tribunal a ainsi noté qu’il n’avait même pas reçu les conclusions de la plaignante Marine Le Pen avant l’audience, comme c’est en principe l’usage. Quatre ans de délai n’avaient certainement pas été suffisants aux fins juristes du FN pour rédiger ces conclusions à temps.
En se plongeant dans le dossier, le tribunal a aussi constaté avec stupeur que la dépêche AFP fournie par l’avocat de Marine Le Pen, Wallerrand de Saint Just, au moment de la plainte, n’était pas la bonne ! Cette pièce étant justement celle sur laquelle repose la poursuite contre mon avocate et l’AFP qui a relayé ses propos ! Le nouvel avocat de Mme Le Pen ne disposant pas non plus de cette pièce à l’audience, il fallut que ce soit l’avocate de l’AFP qui la fournisse au tribunal pour nous épargner un nouveau délai de procédure. Le nouvel avocat de Mme Le Pen n’a pas non plus été capable d’expliquer le choix procédural effectué par Wallerand de Saint Just à l’époque, en affirmant sans rire qu’il l’ignorait. Le tout sous l’œil médusé de la procureure de la République manifestement consternée par une telle légèreté de l’accusation.
À l’issue des débats, la procureure conclut d’ailleurs au nom de la société que la bonne foi professionnelle de mon avocate était avérée dans cette affaire. De quoi justifier sa relaxe. D’autant que la loi interdit de poursuivre les avocats pour les propos qu’ils tiennent lors des procédures judiciaires. Au passage, ces débats ont permis d’établir une nouvelle fois que Marine Le Pen avait bien reconnu être à l’origine des faux tracts que nous avons poursuivis. Le plus incroyable restera ce moment où la Cour d’appel de Douai a finalement considéré qu’ils ne pouvaient lui être pénalement imputés faute d’enquête de police et d’action du parquet. Ainsi, la carence de l’État qui perd l’enquête de police après avoir prétendu que c‘était la plainte elle-même qui était perdue, et la « neutralité » du parquet qui en est résulté, tout a tourné contre moi. Une terrible forfaiture de la justice sur laquelle j’ai interpellé à deux reprises la ministre de la Justice Christiane Taubira, sans jamais recevoir de réponse.
Mais où en est la primaire ? Le sujet devient nébuleux. Le PS n’y est pas encore engagé quoiqu’il ait signé l’accord officieux. EELV y est quoique son congrès puisse décider autre chose. Mais surtout, EELV s’y implique quoique ses dirigeants aient déclaré souhaiter la candidature de Hulot. Lequel a rejeté d’avance l’idée d’aller se faire passer au hachoir socialiste dans une primaire avec eux. Ce qui est logique de sa part. Supposons que tout aille au bout pour ceux-là. La primaire serait alors entre PS, PCF, EELV. Evidemment, chaque parti aurait droit à plusieurs candidats, chacun avec son programme. Tel serait le cas du PS. On peut imaginer que ce serait aussi le cas de EELV puisque tel était le cas pour eux la fois précédente. Et peut-être aussi le Parti Communiste, puisque ce sont ses statuts et que tel fut également le cas la dernière fois entre André Chassaigne et moi. Un parti commun de fait se créerait ainsi pour quelques jours jusqu’à la désignation…
Dans ces conditions on ne sait qu’une chose : un candidat de « l’autre gauche » n’y a plus aucune chance de gagner. D’abord du fait des candidatures émiettées. Ensuite car comme l’a si bien confirmé le politologue Sainte-Marie sur le plateau de Caroline Roux : une primaire est avant tout un tamis social qui ne laisse passer que les électeurs politisés des centres villes. Cohn Bendit n’a pas dit autre chose se réjouissant d’avance que ni Pierre Laurent ni moi n’y serions jamais élus !
Les vaincus auront signé une charte rédigé à un niveau de généralité permettant de marier carpes et lapins. Ils se seront engagés à voter pour le vainqueur quand bien même son programme ne correspondrait-il à rien de ce qu’ils croient bons pour le pays. Benoît Hamon a été parfaitement clair sur ce sujet : si Hollande ou bien Macron l’emportait, il serait alors son candidat. Au demeurant, le système oligarchique et ses outils médiatiques mettra en batterie tous ses moyens pour faire le ménage, comme il le fait à chaque investiture ou congrès du PS.
Aux États-Unis, le récit publié sur le blog de Médiascope permet de se représenter l’énergie mise en mouvement par le candidat Bernie Senders. Là-bas il n’y a pas d’autre issue pour la gauche que la primaire puisqu’il n’y a pas de premier tour dans l’élection présidentielle elle-même. Et du coup, on voit bien les efforts du système oligarchique par l’intermédiaire de ses médias pour rendre invisible la campagne Bernie Sanders et décourager ses partisans. Silence, moqueries, fausses nouvelles, appel à renoncer : tout y passe de semaine en semaine qu’il gagne ou qu’il perde.
Je regarde cette campagne de très près. Je la suis au fur et à mesure. Mon instinct politique me dit qu’il le faut cette fois-ci. Par bien des côtés elle évoque la nôtre, celle de 2012. Mais par bien d’autres, elle anticipe aussi celle que nous allons vivre en 2017. Les méthodes de combats, les thèmes, les personnages, sont recopiés de ce côté-ci de l’Atlantique par tous les importants et surtout par les chefs de la bande des trois. Le déport à l’extrême droite décomposée de Trump évoque bien ce qui va s’amplifier ici ! Pendant trop d’années je me suis contenté de mépriser les USA sans tenir assez compte des contradictions de son peuple. Je n’ai pas mesuré la difficulté qu’a été la reconstruction d’une option progressiste dans un pays comme celui-là tout simplement parce que je ne croyais pas que dans ce pays quoique ce soit puisse percer à gauche.
Pourtant, il ne fallait pas le déconnecter de ce que l’on observait dans le reste des Amériques, sur tout le continent, inclus le Canada. D’une manière ou d’une autre la vague venue du sud s’est aussi concrétisée dans l’élection d’Obama et il y en a une part mourante comme une fin de course dans celle de Trudeau. Elle travaille encore les USA dans les mobilisations pour Sanders. Aux USA, nonobstant la déception qu’a été l’ère Obama, le travail de la candidature d’Howard Dean, même écrasé par l’oligarchie, n’a pas été vain. Une précieuse moisson d’innovations a été faite par lui dans l’art de mener des campagnes seul contre tous en s’appuyant sur l’énergie des réseaux sociaux.
Sanders prolonge ce retour du progressisme nord-américain après un interminable épisode d’effondrement intellectuel et politique parrainé par Bill Clinton. Son impact n’est pas resté limité aux États-Unis. Il s’est prolongé en Europe. Dans mon livre En Quête de gauche, j’ai montré le contenu de cette nouvelle doctrine et son rôle destructeur notamment en France par l’intermédiaire de François Hollande, un Clintonien de la première heure ! C’est un mix politique de Blair et de Papandréou, fondateur de la « ligne démocrate » qui a détruit l’internationale socialiste et le courant socialiste progressiste mondial. Matéo Renzi en est la pointe finale en Italie. Dans ce pays, le plus puissant parti communiste d’Europe occidentale s’est progressivement dilué, sous l’autorité de Massimo Dalema. Celui-ci copilotait les sommets des modernisateurs en Europe avec Bill Clinton. Il fit glisser son parti par étape du « parti de la gauche» en fusionnant avec l’ancien parti socialiste italien, vers le « parti démocrate » aujourd’hui dirigé par un ancien démocrate-chrétien, Mattéo Renzi !
Quand il s’engagea, ce phénomène me stupéfia. Il se répandit dans toute l’Europe. En France où le PS domine tout, la même pente fut prise avec le choix du « oui » au référendum de 2005 et, dès 2007, Ségolène Royal porte l’essentiel du programme Clintonien avec talent. Il me fit comprendre l’urgente nécessité de quitter à temps et en ordre le PS pour construire une force indépendante qui ne se laisserait pas dissoudre dans le néolibéralisme. Dans le livre En quête de gauche, en septembre 2007, le journaliste Michel Soudais qui m’interroge note dès sa première question que ma réponse pointe : « l’enjeu est la survie du socialisme historique menacé de disparition ». Ce fut donc la création du Parti de Gauche. Puis ce fut le Front de Gauche dont nous avons convaincu progressivement le PCF qui était alors partisan de la stratégie « des fronts » (au pluriel), système à géométrie variable. La ligne qu’il remit en vigueur dès le lendemain de 2012, vidant le Front de Gauche de toute substance alternative.
En France les primaires n’ont aucune raison d’être puisqu’il existe un premier tour dans l’élection elle-même. Dès lors, les primaires sont un mécanisme politique dont la finalité doit être comprise à temps. Pour moi, le discours selon lequel elle éviterait la disparition de la gauche au deuxième tour est un faux semblant. Tous les candidats socialistes sans exception pensent agir dans le cadre des traités européens. Où sera la gauche ? Tous les candidats socialistes sans exception refusent la planification écologique. Et ainsi de suite. Cette gauche-là est promise à finir comme Tsipras.
Les primaires ne sont donc pas le cadre d’un sursaut contre la dilution dans le néo libéralisme. Elles en sont le moyen et le cadre. Ceux qui entrent dans ce processus ne peuvent ignorer comment il se finira, après des mois de bavardages fumeux et de déchirements ! Mais elles sont là. Ceux qui y participent sont cloués au sol pour de longs mois car toute cette comédie est censée durer jusqu’à mi-décembre. Puis ils seront liés par un système commun de vote pour le vainqueur et une répartition de circonscriptions législatives. Je note que le PCF, après avoir adopté à 85 %, un score très clair, la participation aux primaires de « toute la gauche », affirme à présent vouloir déconnecter les élections législatives de la présidentielle. C’est selon moi une vue de l’esprit dans le cadre de la cinquième République. Je suis certain que mes camarades communistes le savent aussi bien que moi. J’en déduis donc qu’ils ont décidé de faire l’impasse sur la présidentielle. On sait ce que cela veut dire et on voit ce que cela implique.
Pour ma part, je récuse les primaires parce qu’elles récusent la rupture que porte notre programme. J’ai dit dans mon précédent post comment stratégie programme et organisation se combinaient. Avec « La France insoumise », nous entrons dans la voie d’une construction progressiste originale, d’un mouvement et non d’un parti. Il se situe hors du cadre des connivences que le vieux monde s’acharne à reconstituer sans cesse tant sa peur de disparaître est grande, sous quelque étiquette que cette peur se cache.
Dans ce cadre, il ne s’agit pas de « rassembler la gauche », cette chimère monstrueuse qui irait de « Macron à Mélenchon » mais de fédérer le peuple dans l’objectif de rompre avec l’ordre néolibéral que maintiennent les traités européens. Il s’agit de régler deux difficultés : construire une majorité politique sans être entravé par les superstitions du passé et relancer l’activité économique sans retomber dans les moyens du modèle de la politique de l’offre ni dans les méthodes du productivisme. Je comptais m’en expliquer à l’émission « Des paroles et des actes »… Je dois trouver dans l’intervalle le moyen d’expliquer tout ce que je comptais dire à cette occasion. On m’a dit que l’émission était partie remise. Je vous en tiendrai informé.
Je déplore que la vie médiatique soit devenue cette caricature de course aux clics et au buzz. Petit à petit, tout l’espace est dévoré par cette seule dimension du sensationnel et de l’instant à n’importe quel prix. Mais comme je suis pour ma part équipé d’un cerveau doté de mémoire (aussi longtemps que l’addiction au smartphone ne sera pas parvenu à effacer l’un et l’autre), je suis donc en état de jouir finement de l’avantage de me souvenir de ce que les uns et les autres disent, gribouillent, éructent, profèrent, fulminent, et ainsi de suite.
Que ce jour est suave de ce point de vue. Oui, comment laisser passer cette douce revanche sur les détracteurs permanents de mes positions sur la Syrie, la Russie et ainsi de suite. Que le journal Le Monde me pardonne la légère exagération/contrefaçon dont je me rends coupable avec le titre de ce post. Mais comme la méthode m’a été appliquée au fer rouge par maints de ses collègues, et parfois même par lui-même, sans que nul ne s’en émeuve, je crois donc que le coup est permis pour l’occasion. Il faut bien que le buzz tue le buzz, un jour ou l’autre. Quoi qu’il en soit dans mon cas je ne pars pas de rien. Lisez ces lignes, elles ouvrent l’éditorial du « monde.fr ». Lisez-les attentivement. Savourez-les. Elles sont pour beaucoup d’entre nous une revanche intellectuelle face aux partis de la propagande aveugle : « Grâce à la Russie, l’antique cité de Palmyre a donc été libérée du joug des barbares de l’organisation dite “État islamique”. Un pas important dans la lutte générale contre l’EI a été accompli, à plus d’un titre. »
Comment n’acclamerais-je pas cette publication ? « Grace à la Russie » !!! Ces premières lignes de l’éditorial du Monde font justice du numéro pitoyable de dénigrement de la meute après mon passage à « On n’est pas couché ». J’avais dit (éructé) que j’étais satisfait du travail des Russes quand ils ont coupé les voies de sortie de Syrie du pétrole de Daech vers la Turquie. J’avais glissé (asséné) que les Russes allaient régler le problème avec cette méthode. Aussitôt, la clameur médiatique horrifiée monta jusqu’au ciel tandis que le canon à boue fraîche se mit à tonner sans discontinuer de longues heures et même sur trois jours dans les divers bulletins confidentiels du PS et de quelques officines stipendiées. « Mélenchon félicite Poutine en Syrie » etc… Qui une fois recopié de journal en journal donnait « l’appui/ le soutien/ l’adhésion de Mélenchon à Poutine ».
Car évidemment Poutine, en plus d’être Poutine, ce qui est déjà beaucoup, en plus d’être ceci et cela de très abominable, Poutine était pour la propagande d’alors l’homme qui ne s’occupait pas de Daech mais de massacrer les opposants à Assad. Que les opposants en question soient eux-mêmes de noirs fanatiques religieux au point d’avoir été ensuite exclus du cessez-le-feu était une revanche trop difficile à expliquer. Mais comme je me souviens bien de Yann Moix et Léa Salamé, désolés d’être obligés de démasquer (révéler, décrypter) ma turpitude. Oh, leurs regards navrés : « Vous savez bien (et toc Mélenchon menteur et hypocrite) monsieur Mélenchon que les Russes se contentent d’attaquer les rebelles opposés à Assad » ; « sur trois cent opérations, à peine dix contre Daesch ». « D’où tirez-vous cette information, avais-je demandé (grogné, sursauté) ? » « De la presse », avaient répondu les innocents, stupéfaits qu’on leur pose une question qu’ils auraient pourtant dû eux-mêmes se poser avant ! On connaît la suite. Quand bien même avais-je répondu « non » à la question tout en nuance « alors, on laisse faire Poutine ? » de madame Salamé et ajouté qu’il fallait au contraire que ce soit l’ONU qui mène la sortie de crise avec une coalition universelle, rien n’y fit.
Peu importe. Je m’amuse de ces ridicules accumulés par mes détracteurs, sans du tout nier leur impact malveillant sur l’opinion des distraits. La même aventure m’est arrivée à l’émission « Le Supplément ». Je dis que la guerre là-bas se prolonge par des commandos ici, et que les attentats cesseront si la guerre s’arrête là-bas. La seule chose que trouve à dire Ali Baddou, trop cultivé et intelligent pour ne pas se rendre compte de ce qu’il fait, est : « c’est aussi simple que cela ? ». Je n’ai pas perdu une seconde à commenter la désinvolture d’une telle phrase (ben voyons, Ali Baddou, arrêter une guerre, c’est très simple, tellement simple que vous n’avez même pas pensé à me demander comment).
Sur ce même plateau l’autre journaliste parle à propos des terroristes de « combattants ». Je relève pour contester l’usage du mot ? La sainte confrérie corporative s’émeut : « Mélenchon s’énerve contre un journaliste » ! Et le procès ne sera ni pour celui qui nomme « combattants » des assassins, ni pour Ali Badou qui laisse dire sans réagir. Il sera pour moi. La dépêche AFP, d’habitude plus sérieuse quand certains ne sont pas là au desk, m’attribue un propos inventé de toute pièce. J’aurais dit « si on arrête de bombarder, les attentats cesseront ». Et y ajoute de son chef « c’est aussi simple que ça », phrase pourtant d’Ali Badou. Une pure invention qui est le contraire de ce que je dis et que j’explique (m’emporte, m’énerve, tonne) depuis des mois. Voyez le décryptage qui en a été fait dans cette vidéo ci. Une fois saisie, l’AFP met plus d’une heure à rectifier. Celui qui fait trainer la rectification doit bien savoir ce qu’il fait. Il n’en est pas à son premier coup avec moi. Car pendant ce temps la meute a eu le temps de se déchaîner sur l’os qui lui a été jeté. Seul Public Sénat aura l’honnêteté de retirer son article quand le rectificatif aura été publié. Tous les autres se foutent de la valeur de l’information qu’ils donnent comme d’une guigne. « Ce qui est dit est dit coco ! »
Pendant ce temps, la meute se déchaîne. Grâce à son logiciel « marabout-de-ficelle-selle-de-bois » la meute me fait dire que les attentats sont la responsabilité de notre pays ! Ce qui n’est pas mon point de vue, ce que je n’ai jamais dit et ne pense pas. Pas plus que je ne crois à la baliverne selon laquelle notre société serait « responsable des terroristes » voir les aurait « engendrés » comme Ali Baddou faisait mine de le croire, reprenant le propos du brave bourgmestre PS de Bruxelles et de combien d’autres ici même. Évidemment, cette faute professionnelle multipliée par autant de fainéantise et de goût du scandale me nuit. Il faut ensuite passer des heures à écouter des gens commenter ce qu’ils croient que vous avez dit sans s’impatienter et y répondre. A grand échelle, c’est une image qui est fabriquée de toute pièce dont j’aurais à me défendre des mois durant (« bien joué coco ! »).
Comme je refuse de céder aux intimidations de bien des groupes de pressions communautaristes (notez le pluriel, s’il vous plaît) je dois donc être placé dans la case pro-islamiste, quand bien même l’instant d’avant on m’aura traité de « laïcard » et l’instant d’après « d’ami des bombardements russes ». C’est tout bénéfice pour le système. En effet, je suis par-dessus le marché un partageux rouge. Donc nécessairement un fou dangereux favorable aux assassins. Et cela quand bien même pas un journaliste n’aura eu un mot pour contester qu’un d’entre eux appelle « combattant » un lâche meurtrier « terroriste ». Sur le plan de la vie des médias, je crois que je suis tombé sur une adresse où je dois peut-être éviter d’aller pour m’épargner des traquenards de cette sorte.
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94 commentaires
Stefan
Il serait temps de mettre un terme aux manifs qui se déroulent en semaine, réunissant malheureusement, bien souvent, les seuls délégués d’entreprise. Depuis des années, je milite pour que les manifs aient lieu le samedi, permettant de réunir le plus grand nombre, c’est-à-dire tous ces salariés qui n’ont même plus les moyens de se mettre en grève lorsqu’il y a encore des débrayages d’organiser, sans oublier tous les précaires, ceux qui travaillent dans les petites entreprises où il n’y aucune représentation syndicale. Lors des manifestations contre les retraites, innombrable étaient ces personnes, venues parfois en famille ou accompagnées d’amis.
Démoc
Voilà une proposition qui ferait plaisir aux entreprises qui ne seraient plus perturbées par ces manifs. Sur le plan syndical, il y a le premier mai qui est une journée revendicative, mais il n’y généralement pas grande mobilisation. Et dimanche, le 5 juin, cela devrait satisfaire tout le monde. Tous les jours sont bons lorsque les salariés sont motivés.
Robert-Barromé Nicole
Heureusement que nous avons la chance que vous existiez pour nous représenter et conduire nos luttes contre l’obscénité du monde, la dinguerie de la planète, l’injustice de l’Europe, la cécité de nos élus, la cupidité de nos PDG. Vous êtes très courageux et nous sommes sûrs de votre victoire pour cette France meilleure et optimiste de son universalisme écologiste et non belliqueux.
Deux éléments de langage toutefois qui ont à voir. Les victimes ne sont font pas tuer, les femmes ne se font pas violer, elles « sont » tuées, « sont » violées, désolée si le machisme et la prépotence sont immiscés dans nos structures verbales, mais ça me choque d’entendre qu’un innocent est responsable et co-participant de son mauvais sort.
Deuxièmement, pourquoi continuer avec ces concepts de droite et gauche pulvérisés par les faits ? Je parlerai simplement à l’instar des démocraties latino-américaines, de libéraux et d’anti-libéraux, de politiques d’exclusion ou de distribution. Là, tout le monde comprend mieux ou peut réfléchir y compris ceux enclins à l’extrême droite par désespoir.
semons la concorde
Je partage cette idée que l’idéologie de gauche a été anéantie par les socialistes au pouvoir. C’est d’ailleurs très commode pour les journalistes qui continuent à jouer de cette ambiguïté, faisant comme si les socialistes étaient encore la gauche, la vraie, celle qui gouverne.
reneegate
La similitude des arguments de Valls (je suis en sursis) et de la militante libérale qui vous faisait face à « C Politique » est révélatrice de leur connivence. Ce gouvernement a les mêmes objectifs que ceux du patronat, de la finance et des institutions européennes. Ne nous soumettons jamais.
arrasse
Dans le cadre de ce blog de Jean-Luc Mélenchon que je soutiens avec ténacité et passion depuis 2007 et qui mobilise pour le 31 contre la loi mettant un terme au code du travail tel que l’avaient conquis nos ainés et nous mêmes, j’aimerais connaître les motivations réelles de la CGT notamment, d’appeler, le même jour, les agents de la RATP et de la SNCF à cesser le travail pour des revendications salariales et accessoirement pour se joindre au mouvement tout en entravant grandement l’accès des manifestants aux lieux de rendez-vous ? Espérons qu’ils ont prévu de rétablir le trafic aux heures de début et de fin de manif, ce dont je n’ai aucune certitude.
sergio
J’ai exactement le même souci que vous, d’autant plus que bien des médias ont averti les usagers de ces « menaces » sur les transports. La CGT torpillerait elle-même le succès de la mobilisation anti-El-Kohmri dans toute l’Ile-de-France par négligence ou par calcul thibaldien ? Pour de très nombreux salariés du privé, la pression est très forte pour les dissuader de faire grève. Les fiches des DRH sur le personnel veillent à l’ordre libéral.
Xavier G.
@sergio
Je suis salarié du privé, et aucune pression n’est exercée sur moi pour me dissuader de faire grève. Pour autant, je désapprouve l’idée de « faire grève » simplement pour disposer d’une journée libre afin de me rendre à la mobilisation demandée par le candidat que je soutiens ! La grève, ce n’est pas ça. Relisez toutes les sources politiques sur le droit de grève : il s’agit, par son arrêt de travail, de contraindre l’employeur à négocier sur les conditions de travail, les salaires ou tout autre motif de désaccord, en lui infligeant par l’arrêt de travail, une perte de production.
Si je me mets en grève aujourd’hui pour aller crapahuter sous la pluie avec les autres, je lui donne quoi, comme raison, à mon patron ? Quel moyen a-t-il d’échapper à cette grève, en me donnant satisfaction sur quelle revendication ? En quoi ce petit patron de PME, qui traite ses employés loyalement et les rémunère équitablement est-il responsable de la loi El Khomri ? Qu’a-t-il fait pour mériter une journée de perte d’exploitation ? Arrêtez de dévoyer l’idée même de la grève ! Pourquoi pas un arrêt maladie pendant que vous y êtes ? Certains le font et l’ont même avoué ici !
Faisons nos manifestation le week-end et cela permettra à pas mal de gens d’y participer sans perdre et faire perdre une journée de travail. Je ne me mettrai jamais en grève pour participer à une manif qui ne concerne pas mon employeur.
De toutes façons, je suis coincé chez moi par la grève des conducteurs de la RATP.
patrice 30
Tout à fait d’accord avec toi Xavier.
Patrick
Là, il me semble que tu pousses le bouchon un peu loin ! Tu es journaliste au « Monde » pour faire des affabulations de cette sorte ?
Pauvre2
Dans un blog sur Médiapart, une trentaine de militants d’Ensemble appel à se rallier derrière Jean-Luc Mélenchon. On va y arriver !
Tivert
La presse papier est à l’agonie ? En regardant cette farce, on comprend pourquoi. Les animateurs qui vous interrogent à bâtons rompus semblent se moquer complètement de vos réponses, j’insiste sur la qualification « animateur » car n’importe qui peut l’être. Quand j’entends parler de journalisme, j’imagine tout autre chose que les acrobaties de Mr Elie Badou (ainsi que tant d’autres personnes) pour tenter de vous piéger. Mr Mélenchon, certains vous trouvent emporté et colérique ? Moi je vous trouve plutôt calme et patient comme on doit l’être avec les simples d’esprits. J’ai connu des profs de français qui étaient d’excellents lanceurs de craies sur cancres endormis.
Nicks
A propos de la campagne, des primaires, des candidats et de nos possibles soutiens, j’aimerais attirer l’attention sur le cas d’une personnalité proche du mouvement écologiste, ayant semble t’il voté au premier tour de 2012 pour Jean-Luc Mélenchon, qui ne veut pas participer à la primaire, n’envisage pas pour le moment d’être candidat à la présidentielle, souhaite une refonte des institutions et un mouvement hors partis notamment et qui pourrait s’il en était intéressé s’insérer dans le projet écosocialiste en dirigeant un super ministère de l’environnement par exemple. Ce serait à mon sens un soutien profitable. Je suppose que Jean-Luc Mélenchon a déjà son idée sur la question…
Nicolas.B
Si il s’engage peut être avec les Insoumis, j’en conviendrais. Mais je ne vois pour l’instant qu’un distributeur de sauf conduit pour des candidats pas clair du tout sur leurs engagements écologiques.Le bonhomme est sympathique sans doute, mais il a ses limites, à moins que je me trompe sur le personnage évoqué.
Nicks
La condition est qu’il adhère au projet bien évidemment. Mais s’il faisait ce cheminement, je crois que cela signifierait que le mouvement est sur les bases citoyennes de dépassement et de rassemblement que nous voulons lui donner. Mais c’est un exemple parmi d’autres.
turmel jm
Cher camarade Jean-Luc Mélenchon. Vos inquiétudes sont fondées quant à la stratégie de notre direction communiste concernant la présidentielle et les législatives. Les institutions de la 5 étant ce qu’elles sont, nous sommes obligés d’en passer par là mais pas en déconnectant la présidentielle des législatives. C’est la raison pour laquelle de très nombreux camarades ne sont pas prêts de suivre ce qui semble de moins en moins être la majorité. En effet, ça bouge vraiment sérieux dans le cadre de la préparation de notre congrès. Il suffit de lire les contributions diverses. Les primaires en prennent un sacré coup et c’est tant mieux. Sachez qu’un FdG populaire et citoyen qui pourrait être représentait par Jean-Luc Mélenchon soutenu par de nombreuses signatures est en passe de s’opposer à la base commune. Cela va être chaud comme l’exige la démocratie.
maugé
Je ne peux m’empêcher de lire les quotidiens, hebdos etc. malgré leurs approximations (ou manipulations). Mais je ne donne du crédit qu’à vos propos, entendus en direct quand je peux, ou dans vos écrits, ici ou bouquins publiés. Merci d’avoir ce courage de poursuivre ce combat auquel j’adhère totalement, avec un grand sentiment d’impuissance et donc de rage, en espérant pouvoir un jour le convertir en action plus puissante que mon vote dérisoire.
JeanLouis
Cher JL Mélenchon dans un dernier de vos billets auquel je souscris complètement vous dites « Sur le plan de la vie des médias, je crois que je suis tombé sur une adresse où je dois peut-être éviter d’aller pour m’épargner des traquenards de cette sorte. » Oui mais alors comment faire car je ne vois aucun media sous contrôle aujourd’hui qui ne soit pas là pour vous tendre des traquenards, déformer les faits, vos idées. Et personne ne reconnaitra de plus s’être trompé comme sur le rôle de la Russie en Syrie, ou sur la situation réelle en Allemagne alors que ce que vous dites non pas depuis le dernier ONPC mais depuis des années est confirmé souvent par les faits eux mêmes. Oui comment faire pour toucher les masses et essayer de les éduquer. La guerre ici aussi est terrible car le enjeux sont ceux du peuple contre l’accaparation par quelques uns des richesses produites.
riki
Jean-Luc, Continue a aller dans tous les médias, mais a chaque fois redirige le telespactateur vers ton site qui doit avoir en première page et visible dans les medias. Et mets tous les liens de decriptages de tous leurs mensonges ou desinformations et omissions etc. Tu ne peux gagner les élections qui si tu touches le plus d’electeurs possibles. Et tes futurs electeurs regardent la TV. Tu ne veux pas aller sur le plateau du petit journal, c’est pourtant ici que tu peux faire le plein d’électeurs. Tu sauras trouver les bons mots. Et puis je suis sur que Jacqueline et Liliane te soutiendront et je le pense serieusement !
Marie
Bonjour,
Comment allez-vous faire ? J’essaie d’instaurer le dialogue avec les gens que je croise pour savoir s’ils développent une pensée élaborée à l’aune de leurs constats et connaissances, de leurs observations, lectures etc. Je tâche de savoir si certains critiquent, argumentent, réfléchissent de manière personnelle, constructive à l’organisation de nos sociétés. Je me mets juste à l’écoute, sans objectif prosélyte, juste pour connaître les opinions de mes contemporains. Je peux vous dire qu’il y a du boulot ! D’où qu’ils viennent, avec ou sans obédience assumée, la plupart me servent des poncifs à la naphtaline, chacun longe, docile et sans relâche, le cercle des barrières institutionnalisées, incapable de les sauter. Je désespère. Je sais, il ne faut pas se décourager sinon rien n’est possible. Je crains que le chemin ne soit très très… trop ? long.
Bravo à Monsieur Mélenchon que je respecte et remercie.
catherine dumas
Belle manif à Vierzon, les camarades étaient plus d’un millier à défiler dans la bonne humeur malgré la pluie. Nous n’étions pas près de vous cet après midi mais nous n’avons cessé d’espérer que vous soyez aussi nombreux, ce que j’ai pu constater à l’instant sur l’Huma.
On ne lâche rien !
Jacquou
Bonne manif à Bergerac. La mobilisation n’a pas faibli et le cortège était rajeuni. A 14H, (heure inhabituelle) cela signifie que les grévistes étaient nombreux. Les lycéens étaient absents.
Distribution très bien accueillie des autocollants lafranceinsoumise.fr, sauf par le responsable du PC (dans une petite ville tout le monde militant se connaît) un peu tendu. Reproche à Mélenchon son départ en solo alors que lui attend le congrès du PC pour savoir ce qu’il doit faire et selon son propos, peut-être faire la campagne de Jean-Luc Mélenchon.
sergio
@ Xavier G
La grève est presque l’ultime rapport de force que peuvent tenter des salariés contre un pouvoir qui les menace. Effectivement il y a toujours des victimes non ciblées que les médias s’empressent d’ailleurs d’évoquer pour discréditer les grévistes. Fréquent et pourtant bien partial. Quant au secteur privé, il est très surveillé par, entre autres et surtout, les DRH. Avez-vous entendu parler des affaires de fiches sur les employés d’Ikea, par exemple, fiches qui plombent des salariés courageux, et que se refilent les recruteurs de boites ?
Malgré une météo pourrie en île de France, une grève parallèle des transports bizarrement maintenue, et cette pression morale et matérielle sur les salariés de grosses sociétés parfois très « fliquées », la mobilisation a été une réussite et ce dans toute la France. Un cran a été franchi, très encourageant contre le retour au XIXe s. opéré par cette loi exigée du Medef et du PS.
Votre invective finale sur les « arrêts maladie » utilisés par des salariés pour manifester est pitoyable. Mais après tout, si un salarié d’une grosse boite n’a plus que ça pour pouvoir agir, peut-être pourriez-vous vous poser la question de la raison de cet état de fait.
Janny
Nous, a Troyes, nous étions 1500. Nous lâcherons rien.
Yves Thiébaut
D’accord avec @Nicole (premier commentaire ci-dessus). Envoyons balader les concepts ringards (et despotiques) de droite et gauche. Merci de ta candidature, Jean-Luc. La France insoumise, oui ! Et aussi, nous sommes la France consciente, la France intelligente, la France responsable.
morfin
Je ne suis pas d’accord pour définir « ringard » l’homme de gauche sous prétexte que trois d’entre eux, Mitterrand, Jospin et Hollande se sont mal comportés vis à vis de leur électorat principal, à savoir la gauche.
Pour les questions de « grève » c’est important que face à une loi dictée par le patronat on soit le plus nombreux possible dans la rue, puisque nous avons affaire au même gouvernement ultralibéral et au même patronat. Que certains prennent un arrêt de maladie, faute de pouvoir prendre un arrêt de grève c’est mieux que rien, ne condamnons pas ces salariés. Dans le film « comme des lions », certains aussi non grévistes ont pris des arrêts de maladie pour ne pas casser la grève des autres. Voyons la solidarité des uns et des autres comme un grande leçon de sagesse.
NICO 75
Il faut croire à la victoire. Jean-Luc Mélenchon que j’ai croisé dans la manif au stands du PG en est persuadé (et je partage complètement son analyse) sera au 2ème tour de la présidentielle. Soyez en convaincu. Il faut arrêter les querelles qui ne mènent à rien. Un seul objectif rassembler les citoyens pour soutenir sa candidature.
berthier.gilbert
Présent au second tour ? Il faut revenir sur terre. Jean-Luc Mélenchon sera au mieux 3 ème et probablement 4ème. Et le second tour sera entre la droite et l’extrême droite. Je pense que les manifestants du 31 mars sont disponibles pour soutenir une alternative à l’austérité.
patrice 30
Malheureusement le discours de droite est le plus écouté en ce moment. Mieux que des sondages il faut regarder les résultats des dernières élections en France. Ils sont accablants, de 30 à 50% de vote FN dans la plupart des communes de mon département le Gard aux dernières municipales et régionales. L’immense talent de Jean-Luc est un espoir pour 2017. Mais il faut rester réaliste et mobilisé et rester sur terre.
Lulu 16
Mon voisin et ami Fabrice va cette nuit préparer 17000 colis pour les « Leclerc » de mon coin avec une dizaine de collègues, soit 1700 colis par personne en fruits et légumes uniquement. Il embauche à 2h30 du matin et finit à 11h00 du matin. Il a le pouvoir et ne le sait pas. C’est lui qui fait fonctionner le système néo-libéral. Faites le lui comprendre et faites lui comprendre le pouvoir qu’il possède pour que cela fonctionne humainement.
Stakhanov
Il n’a pas autant de pouvoir que vous l’imaginez, pour plusieurs raisons. Dans la logisitique de la grande distribution, 200 colis à l’heure est un objectif très mesuré. Souvent c’est 270/300. Et a partir de 500 colis à l’heure, la plateforme n’a plus aucun intérêt à employer des opérateurs humains, car le seuil de rentabilité d’une machine est atteint.
Le pouvoir est lié au rapport de force que l’on est capable d’installer, pas à l’utilité de sa tâche. Quand on peut être remplacé par une machine du jour au lendemain, on n’a aucun pouvoir. Tout ce que l’on entreprend ne fait que contribuer à son remplacement par une machine. Et une machine ne revendique rien, ne se plaint pas et ne coûte que son investissement et un peu d’entretien.
Aujourd’hui, le « pouvoir » réside dans la consommation, pas dans la production. Ce n’est pas pour autant que les gens en font meilleur usage.
Bertrand
Bonjour à tous, c’est vrai que la victoire il faut y croire. Mais dans le cas contraire y aurait il le moyen d’exercer une forme de pouvoir systématique en boycotant la consommation et les dépôts bancaire jusqu’à obtention de ce qui est nécessaire à une vie éco-sociale. Ne somment nous pas assez nombreux pour créer une sorte de scop Insoumise qui ferait tâche d’huile ? Chaque fois qu’une filiale d’une multinationale ferait un chantage la scop pourrait proposer des solution de reclassement écologiquement soutenable. Retrouver le moyen de dire NON pourrait passer par cette force économique. Manque d’argent ? Et pourquoi pas une monnaie locale européenne genre Euroscop qui aurait cours entre les différentes scop qui proposerait ce dont on a besoin exempt de spéculation, de détournement, de publicité. Un système social avec une organisation bien plus soutenable que ce qui est en place actuellement. A partir de cette force économique de proposition je ne vois pas grand chose qui pourrais s’y opposer.