Le procès des lanceurs d’alerte a commencé. Ces trois-là qui permirent de faire connaître le scandale des arrangements fiscaux au Luxembourg pour les grandes firmes qui y étaient domiciliées. Je n’y reviens que pour vous appeler à vous y intéresser. N’oubliez pas de mettre un commentaire après chaque lecture.
Comment François Hollande a-t-il pu rester silencieux face au coup de force de Barack Obama et Angela Merkel sur le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis ? Une fois de plus il a accepté l’abaissement de notre pays ! Il s’est contenté d’un strapontin pour boire le café après le repas du maître du monde avec la reine en exercice de l’Europe. Comme avec la Turquie à propos des réfugiés, Merkel décide et reçoit seule. Où est la France ? Assez louvoyé, François Hollande ! Assez de vos ruses médiocres et de vos atermoiements de petit notable corrézien. Il faut dire clairement stop à ce projet. C’est l’engagement que je prends si je dois demain gouverner le pays, même si vos sottises et vos capitulations ont déjà tout rendu plus compliqué. Je traite de cela et des sujets observés depuis le Québec d’où je serais rentré au moment où paraîtront ces lignes. Légalisation du cannabis et abolition de la déchéance de la nationalité sont là-bas proposées par un gouvernement de droite… Avant cela, je fais un rapide tour d’horizon sur notre moment politique.
Une nouvelle rumeur circulant sur la toile selon laquelle je possèderais une montre Rolex, je démens formellement. Je n’ai pas de Rolex et je n’en désire point. J’informe mes lecteurs que ce genre de rumeurs à mon sujet va se développer à mesure que je talonnerai Hollande et que je progresserai.
Quelques sondages favorables ont déclenché un intérêt pour moi que je n’ai pas souhaité. Passer à la moulinette des commentaires fielleux et des analyses de gens de média à qui ça tord la bouche d’envisager que je puisse incarner autre chose que leur fantasmes méprisants, leur sempiternels moulins à clichés ronronnant sur mon agressivité et mes relations personnelles avec Hollande, voilà ce que je ne souhaite à personne. Voyez ce bouddha malfaisant d’Alain Duhamel recopier mot pour mot ce qu’il disait déjà de Vercingétorix après l’avoir interviewé : que je n’ai pas de programme, ni de troupes ni de bon sens. Ce type est tellement pontifiant qu’il n’a pas été jusqu’à aller consulter le site qui lui aurait montré l’étendue de sa suffisance. Mais sait-il seulement allumer un ordinateur ? Bref : à quoi bon ? Qu’attendre de l’homme qui avait pompeusement tout prévu dans un livre sur les présidentielles en 2007 sauf la candidature de Ségolène Royal ! Et de bien d’autres ! D’eux tous il ne faut rien attendre non plus, sinon les mêmes questions politiciennes, les mêmes « angles » étroitement franco-français, macronolâtres jusqu’au ridicule, « nuitdebout/opportunistes » à en pleurer !
En France la conjonction de l’insurrection civique nommée « Nuit Debout » et de la lutte contre la loi travail n’a pas encore produit tout son potentiel ni tout son effet. L’extension de ville en ville de la « Nuit Debout » est un formidable accélérateur des prises de consciences. Que la demande d’une nouvelle Constitution s’impose progressivement est un formidable accélérateur de la révolution citoyenne qui couve en France. Car la confirmation du front syndical du refus est un atout. La volonté de lutte, perceptible au congrès de la CGT, approfondit le rejet du gouvernement et lui donne une portée politique singulière. En effet, les cris et les huées contre le PS au congrès CGT, montant, descendant et reprenant portent loin ! Ils attestent du fait que la connexion politique traditionnelle du monde syndical ouvrier traditionnel avec le parti dominant de la gauche est finie. Elle cherchera donc à se reconstituer ! Parce qu’elle est nécessaire en temps d’affrontement aussi sévère qu’il l’est aujourd’hui face à un Medef aussi exalté que celui qui a tant obtenu d’un gouvernement veule ! Le mouvement des intermittents pourrait bien être l’étincelle qui met le feu à la plaine. Ayez aussi un œil sur la mobilisation chez les cheminots le dos au mur devant la réforme qui brise le rail français.
Dans le poste de pilotage, c’est panique à bord ! Histrions et commensaux jouent des coudes vers les canots de sauvetage tandis que les chefs se disputent l’image du capitaine sur la passerelle. Macron cornaqué par Dray, Hollande soutenu par Le Foll « Hé ho ! Les nuls ! », Valls disjoncté et Cambadélis construisant des décors Potemkine pour que le naufrage ait l’air d’une retraite calculée : autant dire que plus personne ne maîtrise rien et n’est pas prêt d’y parvenir. Quelle déroute ! Car dans le contexte, sur fond de haine populaire et de mépris pour tout et tous, cela prend une tournure de crise de régime. Les chefs n’en croient pas un mot, chacun englouti dans ses calculs médiocres. « Une révolte ? » « Non sire, une révolution ». Les importants ne le savent pas. Ils ne voient qu’une jacquerie ordinaire. Leurs gestes sont et seront donc tous déplacés.
D’un autre côté, ma situation change donc de nature à mesure que je me rapproche du point où les sondages me placeront devant le candidat du PS. On me dit que c’est inéluctable. J’ai déjà dit pourquoi je continue à ne croire qu’aux efforts réels de construction et d’enracinement du mouvement collectif que représente « La France insoumise ». Reste qu’alors si cela se produisait il faudra être capable de rallier tous ceux qui verront alors que le « vote utile » aura changé de titulaire ! Comment ? Comment le faire sans retomber dans la vieille ornière où tout se limite à des accords d’appareils, des partages de circonscriptions et autres délices de l’ancien monde ? Comment tenir le cap de parler à tous, au pays et pas seulement à « la gauche ». Inutile de figer les idées et les trajectoires à cette heure. Mais je sais que je dois tenir fermement le cap fixé.
C’est le programme l’alpha et l’oméga du contrat que je propose avec ma candidature. C’est à cela que je demande adhésion. Le travail en cours à partir, notamment, de « L’Humain d’abord » la plateforme, les 3000 contributions arrivées me prouvent que le travail est en cours et qu’il est compris. 17 insoumis, garçons et filles, se sont attelés à la tache de synthèses et d’auditions par chapitres. En octobre prochain la première Convention nationale du mouvement devrait clore ce cycle. Bref, ma candidature, le programme, la stratégie « fédérer le peuple » et la construction de l’outil ouvert à tous qu’est le mouvement/plateforme « la France insoumise », cela forme un tout. Chaque volet doit être construit en même temps. C’est ce qui se fait. Je crois que nous allons bientôt atteindre les cent mille signatures d’appui et les mille groupes d’appui.
Ces groupes d’appui sont évidemment très divers selon les lieux et les thèmes. Celui que j’ai rencontré à Montréal comptait 62 présents. Cinq seulement étaient des affiliés à un parti (en l’occurrence quatre au Parti de Gauche, une au Parti Communiste). La subdivision de ce groupe est évidemment nécessaire. Pas question de construire des comités de partis traditionnels. Des assemblées générales de temps en temps, oui bien sûr, mais surtout s’enraciner un par un dans un environnement à créer de sympathisants et amis autour de chacun. Je vais vous dire bientôt une consigne à ce sujet. Mais d’ici là, n’attendez pas les consignes. Allez de l’avant. J’en fais autant. Et rendez-vous tous le 5 juin.
Hollande tient la chandelle ! La France ne compte plus pour rien. Les gouvernements allemand et américain sont main dans la main pour boucler les négociations avant la fin de l’année. Ils ont réaffirmé cet objectif dimanche 24 avril lors d’un tête-à-tête. La veille, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté en Allemagne contre ce projet TAFTA. Le lendemain, Merkel et Obama avaient un rendez-vous élargi à François Hollande, et aux Premiers ministres italien et britannique. Rien n’y a fait, ils ont annoncé leur intention d’accélérer les négociations, rien que tous les deux, dès le dimanche. À quoi servait-il donc d’inviter les autres chefs d’État et de gouvernement ? À leur montrer qui commande. Déjà en 2013, c’est Merkel et Obama qui avaient forcé le passage pour lancer les négociations et faire entrer ce projet dans une phase active après des années de préparation en cachette. L’Europe germano-américaine se construit au profit des multinationales. Le lamentable François Hollande regarde ailleurs.
Le journal Le Parisien confirme que nos craintes concernant ce projet de traité TAFTA sont plus que jamais fondées. Les menaces évoquées dans la campagne des élections européennes de 2014 sont toujours là : arrivée en Europe du poulet lavé au chlore, du bœuf aux hormones, facilitation des OGM, privilèges juridiques hallucinants pour les multinationales contre les décisions des États… Le quotidien parisien révèle que les autorités américaines espèrent jusqu’à une hausse de 33 000 % des exportations de poulets états-uniens vers l’Union européenne ! Et tout cela se négocie dans l’opacité la plus totale. Les parlementaires ont seulement le droit de consulter les documents dans une salle fermée, sans téléphone et sans droit de divulguer les informations sous peine de poursuites judiciaires. Sans compter le pire. La négociation sur un mécanisme spécifique aux multinationales pour traiter leurs différends juridiques avec les États continue. Et cela alors même que le Parlement français a explicitement rejeté le principe d’un tel mécanisme ! Mais le gouvernement français accepte cette violation du vote parlementaire français sans broncher. Hollande le petit avale tout en gargouillant des borborygmes.
Il essaye de gagner du temps. Il sait qu’accepter ce projet avant la présidentielle le condamnerait encore un peu plus. Alors il roule des mécaniques comme l’autre soir France 2, le 14 avril. « La France a fixé ses conditions, a-t-il dit. S’il n’y a pas de réciprocité, s’il n’y a pas de transparence, si pour les agriculteurs il y a un danger, si on n’a pas accès aux marchés publics, et si en revanche les États-Unis peuvent avoir accès à tout ce que l’on fait ici, je ne l’accepterai pas ». Mais en 2013, il a accepté l’ouverture de négociations sans aucune garantie sur ces points et sans en avoir jamais parlé avant. Et depuis, il a validé chaque étape de la démarche : nous en sommes déjà à la treizième séance de négociation ! Que faisaient pendant ce temps ses petits bras et ses petits muscles de coq de village ?
Et quand Merkel et Obama décident tout seul d’appeler à boucler les négociations avant la fin 2016, François Hollande se tait. Il se cache. Selon le journal allemand Der Spiegel, il parait qu’il aurait même voulu ne pas aborder le sujet lors du sommet entre chefs d’État de lundi 25 avril ! Pourquoi ? Par peur de déplaire à Obama et Merkel ? Ou par peur de devoir assumer son soutien à ce projet ? Quel simulateur incroyable ! Quelle double face permanente ! Le 10 février 2014, au côté de Obama, il avait dit que ce projet était « une vraie opportunité » et qu’il fallait « aller vite » pour éviter « une accumulation de peurs, de menaces, de crispations ». Il disait même à l’époque, « aller vite n’est pas un problème, c’est une solution » ! Sarkozy « l’Américain » selon Besson n’en a jamais fait autant !
François Hollande rêve de nous refaire le coup du traité budgétaire européen ou le coup de Sarkozy avec le traité de Lisbonne : faire les gros yeux, promettre que ça ne se passera pas comme ça, etc. Avant de se coucher devant Merkel et de signer là où la dame lui demande. Mais nous avons les moyens de ne pas nous faire berner une fois de plus ! ne nous ferons pas avoir une nouvelle fois. Si jamais le traité est finalisé en 2016, il ne pourra pas être ratifié avant 2017. Donc la présidentielle peut fonctionner comme un référendum sur le sujet. A ce stade, on sait seulement que le Parlement européen devra le valider ainsi que les chefs d’État et de gouvernement.
Avec moi, c’est clair : je n’accepterai jamais ce traité. En 2009, j’ai publiquement alerté sur ce projet dangereux pour les droits sociaux et écologiques. J’ai été le seul alors à inscrire la condamnation du traité dans ma profession de foi aux élections européennes. Longtemps j’ai été seul. Je combats pour les mêmes raisons encore l’arrimage de la France à cet OTAN économique qui profitera uniquement aux multinationales, et d’abord aux multinationales états-uniennes. Lors de mon voyage au Canada ces derniers jours, j’ai également dénoncé le frère jumeau du TAFTA, l’accord CETA qui se conclut actuellement entre l’Union européenne et le Canada. C’est le laboratoire du TAFTA. Je suis opposé aux deux. Comme je l’écris dans mon livre l’Ère du Peuple, il faut mettre fin à ce libre-échange intégral qui détruit les économies. Il abaisse les normes sociales, environnementales ou sanitaires. Il donne tous les droits aux multinationales au détriment de toute autre considération. Enfin, il engendre un système de déménagement permanent du monde en faisant exploser le transport de marchandises d’un bout à l’autre de la planète.
Du temps de Lionel Jospin, le gouvernement français a déjà fait stopper un accord de ce type. C’était l’accord précurseur en matière d’avantage donné aux investisseurs contre les États : l’AMI. Il faut faire de même. Stopper les « négociations » et refuser ces deux traités transatlantiques. La logique du libre-échange est une vieillerie sans efficacité économique. Elle ne sert qu’à emballer avec de belles paroles une démolition de toutes les sociétés au motif du moins-disant social comme écologique. La coopération plutôt que le libre-échange ! Voilà pourquoi il faut mettre à l’ordre du jour le protectionnisme solidaire.
Coïncidence : le jour de mon arrivée au Québec, le gouvernement canadien annonçait son intention de légaliser la consommation du cannabis à partir de 2017. Une bonne occasion pour moi de m’intéresser de nouveau à ce sujet. Il revient régulièrement dans le débat en France. Et L’ONU vient de conclure à la défaite de la lutte par la prohibition. La légalisation du cannabis est une promesse de campagne de Justin Trudeau, le chef du gouvernement de droite canadien. La légalisation, cela signifie l’autorisation. Ce n’est pas la seule dépénalisation qui tolère ou limite les sanctions à de petites amendes. C’est donc bien un changement radical dans la manière d’aborder la question.
Qu’on en juge. L’annonce n’a pas été faite par le ministre de l’Intérieur ou de la Justice. Mais par la ministre de la Santé. C’est déjà tout un symbole dans l’ambition affichée. Et elle n’a pas fait cette annonce n’importe où. Elle l’a faite à la tribune de l’ONU. L’occasion, c’était une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux drogues. Cette assemblée générale a d’ailleurs constaté l’échec du tout répressif pour faire baisser la consommation de drogue.
Le premier point que je retiens, c’est la volonté d’aborder la question du cannabis en partant des enjeux de santé publique. En 2012, j’avais déjà donné mon point de vue. Je soutenais que le cannabis devait être appréhendé dans le cadre plus global de la lutte contre les addictions et en intégrant le taux très élevé de recours aux anxiolytiques et antidépresseurs dans notre pays. Les choses doivent être dites clairement. Fumer du cannabis n’est pas souhaitable du point de vue de la santé. En annonçant la légalisation de la consommation de cannabis, la ministre n’a pas appelé à en fumer. Bien au contraire. Elle a déclaré « nous allons introduire une législation pour empêcher la marijuana de tomber entre les mains des enfants, et les profits de tomber entre les mains des criminels. (…) Nous sommes convaincus qu’il s’agit de la meilleure façon pour protéger nos jeunes tout en renforçant la sécurité publique. » Donc la légalisation annoncée est loin d’être totale.
Tout l’enjeu est là. Le Premier ministre Trudeau avait promis des lois « qui légaliseront et réglementeront la consommation de marijuana et limiteront l’accès à cette substance ». Il ne s’agit donc pas pour le gouvernement Trudeau de permettre à n’importe qui d’acheter du cannabis n’importe où. Et bien sûr cela ne revient pas à considérer ce produit comme anodin. Certains usages peuvent être spécialement morbides. Ainsi, les médecins alertent sur la nécessité de commercialiser le cannabis dans des conditions qui évitent les cocktails avec le tabac ou l’alcool. Mais on conviendra que bien des cocktails morbides se pratiquent déjà en toute légalité.
Le deuxième argument de la ministre canadienne est que la légalisation va « renforcer la sécurité publique ». Comment ? C’est le point essentiel à mes yeux. En tarissant les trafics. Le député en charge de la question du cannabis au parti libéral canadien, celui de Trudeau, n’est autre qu’un ancien chef de la police de Toronto. Vous aviez bien lu. Un ancien chef de la police partisan de la légalisation du cannabis ! Il explique calmement « nous allons prendre le temps nécessaire pour bien faire les choses : légaliser le cannabis, mais aussi encadrer strictement sa consommation et la restreindre pour les jeunes ». Car il constate que l’interdiction en vigueur au Canada comme en France et dans la plupart des pays du monde n’a pas empêché l’explosion de la consommation. L’interdiction a en revanche eu pour effet très puissant de développer les trafics. Et avec ces trafics s’est développée toute une économie parallèle qui va avec gangrenant certains quartiers, parfois des territoires immenses et même certains pays tout entier.
La pénalisation dans ce contexte, cela signifie une course sans fin, une charge de travail des policiers et des magistrats sans aucun résultat probant au niveau de la consommation. Au Canada, environ 100 000 infractions en lien avec le cannabis sont recensées chaque année. Mais dans les deux tiers des cas, il s’agit seulement d’interpellations de personnes en possession d’une petite dose de cannabis. On peut en dire autant chez nous en France ! Les forces de police sont-elles plus utiles à courir après un fumeur de joint où à démanteler des réseaux mafieux ? Légaliser non seulement la consommation mais aussi la vente permettrait de « couper l’herbe sous le pied des trafiquants », comme le disent de nombreux spécialistes de sécurité publique. Et l’argent public est-il mieux dépensé en patrouilles pour saisir quelques grammes de shit ou dans des campagnes de prévention et d’accompagnement de ceux qui veulent sortir de la consommation ? Et au retournement rééducatif des trafiquants repentis qu’il faut organiser pour que l’assèchement du trafic puisse assécher toute la chaîne des agissements que la prohibition rend rentable !
Mais j’apprends aussi du ministre de la Santé de la province du Québec. Un libéral aussi. Il se garde bien de donner son avis sur la légalisation. En effet c’est une compétence de l’Etat fédéral Canadien et non des provinces. Mais il appelle à bien réfléchir à la question et à ses modalités. Selon lui, « le premier pas, s’il n’est pas le bon, peut provoquer des dégâts. C’est comme sortir quand il vient de pleuvoir l’hiver : s’il n’est pas le bon, on va déraper, on va tomber et on va se casser quelque chose. Le premier pas ne devra pas aller trop loin, parce qu’on ne sera jamais capable de revenir en arrière. C’est sûr qu’à partir du premier pas, tout le monde va vouloir aller plus loin.» Je sens bien ce que cette sorte de prudence peut signifier de réserves. Mais je la mentionne parce qu’elle fait réfléchir sérieusement aux conditions concrètes de la mise en œuvre.
La légalisation permet de réglementer et de contrôler la production, la vente et donc la consommation. Dans certains pays, comme l’Uruguay, la légalisation du cannabis s’accompagne d’un monopole d’État pour sa production et sa commercialisation. C’est une restriction de taille pour qui craint que les financiers ne s’emparent du magot sans souci de santé ou de sécurité publique. Au Canada, un groupe de travail a prévu de se pencher sur tous les aspects de la question au Canada : « règles d’accessibilité, âge légal de consommation, prix de vente, taxation, taux de THC, le principe actif du cannabis autorisé, contrôle de la qualité des produits, des réseaux de production et distribution… » comme l’écrivait Le Monde en février. On pourrait ajouter aussi les lieux et heures de vente. Ce n’est pas du tout la même chose de trouver le cannabis en pharmacie, dans des bureaux assermentés ou à l’épicerie du coin par exemple. Aujourd’hui, par exemple, le Canada autorise la production, la commercialisation et la consommation de cannabis à des fins médicales. Mais les producteurs-distributeurs doivent tous obtenir une licence délivrée par les autorités.
Un autre argument souvent donné pour légaliser le cannabis est l’intérêt fiscal pour l’État. Une vente légale et encadrée, c’est une vente taxée et donc de nouvelles recettes fiscales. Au Canada, ces recettes fiscales sont estimées entre 2 et 7 milliards d’euros par an selon le système retenu. Le pays compte 36 millions d’habitants, deux fois moins que la France. Le chiffre parait élevé ; en France, les études tablent sur une recette fiscale de 1 à 2 milliards d’euros par an. Cela permettrait de dégager des moyens financiers importants pour lutter contre les addictions et les drogues par des moyens plus efficaces que l’interdiction. Mais le simple gain fiscal ne saurait être un argument suffisant en matière de sécurité ni de santé publique. En tout cas, pas plus que ne devrait l’être le « ça coûte trop cher » de nos adversaires dès lors qu’il est question de renforcer le nombre de fonctionnaires de police, la prévention et la prise en charge collective des soins par exemple.
Je sais bien que la question de la dépénalisation et, encore plus, de la légalisation du cannabis pose d’autres questions. Parfois des questions morales qui doivent être respectées à condition qu’elles n’empêchent pas le débat rationnel. Parfois, les questions posées sont très lourdes, notamment en ce qui concerne la crainte d’un report vers d’autres drogues plus dures, tant du côté des consommateurs que des dealers et réseaux mafieux. Pour ma part, je n’y crois pas. Le prix et les conditions sociales de l’usage jouent un très grand rôle dans la consommation. Évidemment, il faut aussi tenir compte aussi de l’impact en matière de sécurité routière. Une question à vrai dire déjà posée. Au final, l’expérience de l’alcool, dont les effets d’addiction et de morbidité ne doivent jamais être oubliés, montre que la prohibition n’est pas la solution pour contrôler les risques avec le plus d’efficacité.
La honte ! Au moment où François Hollande proposait la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, le Canada supprimait cette mesure ! Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait promis dans sa campagne électorale d’abroger la loi permettant de déchoir de sa citoyenneté canadienne un Canadien condamné pour atteinte à l’intérêt national. Il est entré en fonction le 4 novembre 2015. C’est à dire dix jours avant les attentats de Paris. Et treize avant le honteux discours de François Hollande proposant cette mesure piochée dans le catalogue de l’extrême-droite. Justin Trudeau a déposé en février un projet de loi abrogeant la possibilité de déchoir de sa nationalité un Canadien binational. Ce chef de gouvernement est pourtant un « libéral ». Il est censé être plus à droite qu’un supposé « social-démocrate » français comme Hollande. C’est dire si ces étiquettes ne disent plus grand-chose de la réalité de l’action politique. Et surtout si François Hollande a vraiment tourné le dos à toute l’histoire républicaine et progressiste en proposant une telle mesure.
Le projet de loi abrogeant la déchéance de nationalité pour les Canadiens a été présenté le 25 février dernier. Juste au moment où le Parlement français débattait de l’introduction de cette mesure pour les Français binationaux. Le contraste est frappant. Au Canada, une loi avait été adoptée en mai 2015 pour déchoir de la citoyenneté canadienne les binationaux. Précisément ceux qui avaient été condamnés pour actes de terrorisme ou crimes contre l’intérêt national. Cette loi avait été adoptée sous la majorité conservatrice de l’époque. C’était à la suite d’une attaque djihadiste spécialement horrible contre le parlement Canadien. Je précise pour mes lecteurs que le terme de « citoyenneté » est dans le cas canadien absolument synonyme de « nationalité » au sens où ce mot est utilisé en France. À l’époque où fut votée cette loi, le leader du parti libéral Justin Trudeau était alors dans l’opposition. Il avait promis d’abroger cette mesure s’il remportait les élections suivantes. Son parti a remporté la majorité des élections en octobre. Voilà déjà une leçon : emprunter aux discours de l’extrême-droite et de la droite extrême n’est pas le meilleur moyen de gagner les élections !
Le nouveau gouvernement a proposé un projet de loi abrogeant cette mesure en février 2016. Il est en cours d’examen au Parlement canadien. Le ministre du gouvernement Trudeau défend sa position avec des arguments identiques à ceux que nous avons utilisés contre le projet de François Hollande. La précédente loi « a créé deux classes de Canadiens et nous croyons fortement qu’il n’y a qu’une classe de Canadiens et que tous les Canadiens sont égaux. Tous les citoyens canadiens sont égaux devant la loi, qu’ils soient nés au Canada, aient été naturalisés au Canada ou possèdent une double citoyenneté » a ainsi déclaré le ministre chargé du dossier. « On ne peut faire son choix entre les bons et les mauvais Canadiens. Tous ceux qui commettent des crimes devraient faire face aux conséquences de leurs gestes par le truchement du système judiciaire canadien » et seulement de cette façon.
Un seul individu avait été déchu en vertu de cette loi, un canado-jordanien condamné à perpétuité en 2006 pour avoir planifié un attentat à Toronto, et déchu en octobre dernier, en pleine campagne électorale. Il sera même rétabli dans sa nationalité canadienne. Dorénavant, il restera seulement possible de déchoir de sa nationalité une personne qui aurait obtenu la nationalité canadienne frauduleusement ou en mentant. Au passage, le projet de loi canadien prévoit aussi de faciliter l’acquisition de la citoyenneté canadienne en réduisant les exigences de maîtrise de la langue, notamment pour les adolescents, et en réduisant le temps de présence dans le pays à trois ans avant de pouvoir demander sa naturalisation. Le gouvernement a par ailleurs annoncé son intention de quitter la coalition militaire contre Daech et d’accueillir 29 000 réfugiés syriens. Vous entendez ? Vous devriez relire. Oui c’est possible ! La dignité, l’honneur, le courage de la Vertu sont possibles ! La veulerie, l’abaissement électoraliste devant la pire bêtise à front de bœuf n’est pas la seule attitude possible. Non seulement à « gôche », mais même à droite. Et c’est un homme de droite qui le prouve.
159 commentaires
L'ours des P.o.
D’accord avec @Rollet. La qualité et l’esthétique devrait être accessible à tous. Beaucoup de gens croient que cela leur est interdit. Souvent, juste parce que c’est un symbole de riches. C’est peut-être aussi pour cela que se perd le sens de l’esthétique et de la qualité. L’objet et sa fonction sont oubliés au profit du symbole qu’une minorité s’est accaparé. Moquons nous d’elle en nous accaparant, s’il nous plaisent, non pas les symboles, mais les objets, qu’ils soient utiles (Rolex, Jaguar, etc.), ou non (Rolex, Jaguar, etc.)!
Et bien sûr d’accord avec Jean-Luc sur le fond.
Annie Van Herck
Les montres Rolex esthétiques ? Personnellement, je les trouve moches. Si on m’en donnait une, je la revendrais immédiatement. J’espère que Jean-Luc Melenchon a meilleur gout que le bling-bling que nous connaissons tous. Et aussi de meilleures façons de dépenser son argent.
Marie
Ben moi j’ai une Rolex depuis 27 ans. J’en suis contente. Elle est solide. Elle est utile. Elle donne l’heure. Elle n’est pas particulièrement bling bling. Rapport qualité-prix, c’est un bon deal.
Aaaargh ! Ce n’est même pas un sujet de conversation. On s’en fout s’il a une Rolex et de la marque de son slip. Next !
Marie
Prudence sur la libéralisation du cannabis en France. Nous ne sommes pas au Canada. La situation sociale et géographique est radicalement différente. Les réseaux sont bien implantés en France, les pays producteurs aux frontières. Les réseaux ne disparaitront pas, au contraire, ils exploseront car l’importation sera légale. Et on se retrouvera au Maroc comme ce qui se passe au Mexique : des villages obligés d’abandonner les cultures vivrières pour cultiver du haschich sous la menace et la corruption généralisée. Si vous comptez sur l’administration française pour faire face à cette puissance financière mafieuse qui aura pignon sur rue, vous rêvez. Selon moi, La prohibition est le seul moyen de tenir la mafia en respect. Dans le même esprit, la Suisse avait légalisé la prostitution pour soit-disant protéger les prostituées. Cela n’a abouti qu’à légaliser et faire exploser le trafic humain en Suisse. Il ne faut pas sous-estimer la force de ces mafias et surestimer notre capacité à les contrôler. On n’est pas dans le Colorado où des gentilles hippies cultivent leurs plants dans leur start-up cool. Ici, en France, le sujet est plus compliqué et bien plus dangereux. Et puis, on sait que les premiers consommateurs sont les jeunes. Alors, nous, les mères de famille, on fait comment pour protéger nos ado contre le « trafic » légalisé ? La peur du flic m’a personnellement beaucoup aidée dans cette difficile tâche.
patrice 30
Marre aussi du discours de la droite toujours aussi réac et insupportable pour moi. C’est facile et cela prend. Non au cannabis, non aux salles de shoot, tous droits dans leurs bottes. Bon j’arrête ils me font gerber tant leur hypocrisie est malveillante. Ils se shootent à quoi eux ? C’est l’humain dehors, Jean-Luc, le discours de droite est puant il faut le crier aussi. Bravo pour les 100 000. Tu es devant Hollande pour le vote des jeunes. Super cela commence à payer.
Marie
@ patrice 30
Je ne pense pas que la question de libéralisation du cannabis soit un problème droite-gauche. Tout le problème est de ne pas aboutir à « légaliser les dealers mafieux ». D’ailleurs, tout le monde peut en France cultiver pour sa consommation personnelle dans sa salle de bain. On le faisait déjà il y a 40 ans. Les salles de shoot et la légalisation de l’utilisation thérapeutique du cannabis est une question de santé publique plutôt simple à régler. Mais, pour ce qui est maintenant de légaliser l’importation massive par les réseaux mafieux deja bien établis en France, regarde la situation du Mexique et la tragédie du peuple. Et puis intéresse-toi à la vie de tes ados si tu en as a la maison. C’est pas simple.
Régis de Nimes
Il y a environ 42600 élus maillant le territoire Français, disposant d’un pouvoir de parrainage. On se souvient de l’opération de victimisation du FN à une certaine époque. L’opération de démarchage auprès d’adversaires poitiques est-elle bien nécessaire ?
Pauvre2
Pourquoi pas, ne serait-ce que pour savoir où se situent les vrais démocrates (si cela a encore un sens après 2005 en France) ?
JeanLouis
Je préfère encore un adversaire politique à un traitre. Voltaire aurait dit « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ». Pourquoi ne pas estimer qu’un homme de droite puisse permettre à Jean-Luc Mélenchon d’être présent, je n’en dirai pas autant des socialistes ou de certains communistes.
Vassivière
Sans doute suis-je hors sujet par rapport aux thèmes de cette note de blog, mais compte tenu de l’actualité brûlante de ces derniers jours à savoir les manifestations, les rapports police/casseurs/manifestants, tout en comprenant moi-même parfaitement la position de J-L. Melenchon expliquée à deux reprises ces derniers jours, je pense qu’une analyse des missions de ce que devrait être une police républicaine et non une force de répression comme nous l’entendons serait nécessaire pour éviter que la position balancée des Insoumis soit mal comprise, ce qui commence à être le cas (cf. « Tout le monde déteste la police »).
Guy-Yves Ganier d'Émilion
D’autant que JC Delage, le secrétaire général du syndicat majoritaire Alliance, vient de renforcer les propos de JL Mélenchon en déclarant qu’il soupçonnait lui-même l’Etat de « vouloir discréditer le mouvement social » en empêchant les forces de l’ordre d’interpeller les casseurs.
Nicks
« Tout le monde déteste la police » est en effet un slogan stupide et contreproductif. Nous avons besoin d’une police républicaine, qui protège les citoyens plutôt que les oligarques qui contrôlent aujourd’hui l’État. Les insoumis n’ont rien à voir avec les quelques casseurs anarchistes très probablement infiltrés par des agents de la division, pour discréditer le mouvement social.
jdf
« Assez de vos ruses médiocres et de vos atermoiements de petit notable corrézien. »
Allons allons, l’insulte et le mépris vous abaissent. F. Hollande n’est pas un bon président de la république, il ne répond pas aux attentes qu’il a annoncées etc. cela suffira comme critique utile. On s’affaiblit stupidement en ajoutant l’insulte à la critique. Alain Duhamel un clown, valet du capitalisme, qui joue sa partition pour se faire payer. Pourquoi en parler, oublions le, vite.
Michel Boouneaud
Ok, d’autant que FH n’a rien de corrézien (moi si, je suis né à Brive), fils d’un très réac normand (Rouen) plutôt friqué. En même temps, je comprends bien que, attaqué de partout par des médiocres type Duhamel, Jean-Luc Mélenchon puisse s’énerver de temps à autre. Serions-nous assez parfaits pour exiger de lui la perfection ?
arthur 2
Bonsoir, je partage aussi cette remarque. Je n’avais pas relevé « le petit notable », oui il n’en faut pas de trop.
Hypor
Jean-Luc, en tant qu’élu et candidat à l’élection présidentielle, doit maîtriser sa parole. L’homme libre peut franchir la limite et pratiquer l’insulte. Le balancement entre ces deux manières relève de l’acrobatie et la discipline s’avère d’autant plus difficile à respecter que l’indignation est grande. De même, le Français lambda n’échappe que très difficilement à cette tentation de parsemer d’invectives ses plus vives critiques à l’égard de ceux qui, à ses yeux, déshonorent leurs responsabilités démocratiques. Quant à la force des arguments contradictoires émis, s’en trouve-t-elle affaiblie ? Oui, de fait, si c’est le raisonnement qui la motive que l’on veut condamner, mais, non, si c’est le responsable de la mise en acte antidémocratique que nous visons. Dans le premier cas, le pire peut encore être évité, dans le second c’est trop tard. Si l’on y ajoute les nuances d’usage liées à l’hypocrisie des discussions plus ou moins riches qui ne changeront rien à une décision déjà entérinée par le premier cercle de l’autorité (genre recours au 49.3), ou l’accumulation de mauvais choix persistants, sourds à toute remise en question, il y a de quoi nous faire sortir de nos gonds. Au point même que le plus vertueux, loin de s’en offusquer, saura apprécier la survenue d’une formulation agressive, comme une « respiration » quand l’empourprement menaçait sa lecture distanciée !
BIRSINGER philippe
Bon, j’ai lu l’article et survolé les messages. La vie politique canadienne peut être intéressante, mais aujourd’hui la loi travail en France me parait plus importante à combattre que celle de la dépénalisation de la drogue ou la Rolex […] d’untel ou unetelle. Non soyons sérieux le combat qui est en train de se mener en se moment en France est primordial et ne pourra que faire avancer le Front de gauche en cas de rejet du texte car à l’intérieure du PS c’est la débandade, qui est qui et que fait ont, ils se regardent en attendant le 49/3 pour sauver les frondeurs. Faite comme moi, interrogez le député socialiste de votre département et demandez lui ou il en est, ce qu’il compte faire et ceux en nombre, pour la suite il sera sera bien temps d’interdire ou pas les Rolex […]
arthur 2
Bonsoir, en effet ne nous excitons pas sur des Rolex. Nous devons nous exprimer sans retenue sur les questions urgentes et imminentes.
sergio
D’accord avec vous pour dire que l’urgence est dans la vigilance et le combat contre la loi El Kohmri. Les feuilles de choux médiatiques comme la Rolex de Jean-Luc, le cannabis ou la pédophilie du curé Machin à la Une, sont là pour abrutir et divertir les gens au lieu de les laisser réfléchir et s’organiser contre cette loi de régression absolue et cette violence policière organisée par le pouvoir aux abois.
Le Tafta, les hôpitaux,la Société générale et les « Panama papers », la réforme Belkacem au collège, la Syrie, le jeu de puissants saoudiens, le 11 septembre (voir l’article d’Alain Frachon en dernière page du Monde du 6 mai )…?
Sur la Rolex, on peut noter en plus le procédé constant de dénigrement de la personne, celle de Jean-Luc bien évidemment (« il voyage en avion, il prend la 1ère classe en TGV, il ne s’est pas rasé », etc.) qui ne s’applique jamais aux autres hommes politiques et qui casse une personnalité estimée par les gens au lieu de débattre de ses idées. Rabaisser les opposants au système et divertir à tout prix.
Nadia MOISSET
CGT Police rappelle, sur l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, que dans la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, il a été stipulé : « une force pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels est confiée ». Et voilà tout est dit. Il n’y a plus qu’à le faire connaitre autour de nous. Et non, je suis certaine, que les gens ne détestent pas leur police, bien au contraire depuis les derniers évènements. Quand à l’histoire de « la Rolex », Jean-Luc Mélenchon a raison de rappeler qu’il n’en possède pas et qu’il s’en fiche éperdument. Car en effet, nos boites mails, nos discussions familiales et celles menées auprès des gens en porte à porte ou autre nous prouvent que la diffamation dont il est victime en permanence sur ce type de sujet ou sur celui de sa « fortune personnelle » ou encore sur « le cumul de ses mandats » porte aussi ses fruits, tant est forte cette notion du « tous pourris » diffusé par les médias en tout genre. Il n’y a pas de petits sujets mes amis si nous voulons gagner et notre victoire se fera également sur la probité de notre candidat !
Nicolas.B
Effectivement, peut être il serait bon de commencer sur A2 par dire : je ne fume pas, je ne me drogue pas si ce n’est à liberté d’expression, je ne suis pas un ivrogne mais j’aime le vin, d’autant plus si il est bio, je n’ai pas de comptes cachés ni à panama ni ailleurs, je ne cumule pas les mandats électoraux, je suis pour l’égalité homme/femme, je suis pour une police au service du peuple et non pour qu’elle défende un pouvoir en place au service d’une oligarchie, et surtout je n’aime pas le pouvoir mais être au service de mes concitoyen-ne-s, la sixième république que je propose avec la constituante est la réponse pour remettre la France sur le bon chemin de la prospérité et du bien vivre ensemble. Cela pour couper court à toutes questions qui viendraient par la suite pour perturber le débat.
CEVENNES 30
Bonjour à tous,
Je viens de visionner le 4ème épisode de « Pas Vu à la Télé ». Vous y recevez M. Kerviel, la SG vous poursuit l’un et l’autre en diffamation, j’ai bien aimé cette interview. M Kerviel est détruit socialement, après avoir entendu ses arguments, on ne peux qu’arriver à la conclusion qu’il existe en France deux justices, celle des puissants puis celle de tous les autres. Ce qui se passe est grave, on en vient à douter de la démocratie. « Pas Vu à la Télé » est une excellente initiative très pédagogue. Vous parlez dans cet épisode de Juncker, ancien 1er ministre du Luxembourg, aujourd’hui président de la commission européenne, il serait pertinent de faire une émission sur la constitution européenne avec des interviews de spécialistes (Jacques Sapir, Frédéric Lordon) avec explication de certains articles clés (optimisation fiscale, la règle des 3%), toujours assez flous pour permettre plusieurs interprétations et qui légalement autorise l’optimisation fiscale qui assèche les finances de certains états européens, les citoyens méconnaissent cette constitution qui a été rédigée sur mesure pour les multinationales. Et proposer en conclusion un schéma des articles à modifier ou à supprimer, si nous arrivons aux responsabilités. Ma solidarité vous est acquise dans cette épreuve. Cordialement.
Eric RAVEN
Moi aussi je viens de visionner le 4eme « Pas Vu à la TV » et au moins on y apprend le fond de toutes ces choses que le mur des medias tentent de cacher par du divertissement. En plus de la pédagogie de Jean-Luc, c’est rare de voir un entretien qui a le souci de l’humain, a ce point. Cela montre une envergure qui dépasse largement toutes ces mafias politicardes au pouvoir. Merci Monsieur, on vous soutient !
Invisible
Jean-Luc, c’est toujours avec le même intérêt et la même sympathie que je suis tes interventions, prises de paroles et etc… Pourtant, ton insistance à vouloir travailler la mer m’inquiète. Lorsque l’état se lance dans les grands travaux, il enclenche des chantiers à grande échelle et tous les entrepreneurs du bâtiments, les opportunistes du business s’y engagent et ça devient le grand n’importe quoi vite-fait à grande échelle. La terre ni la mer n’en peuvent plus. Elles auraient besoin d’un point mort plutôt que de nouvelles conquêtes et agressions prédatrices. Comment expliquer aux gens qu’il faut mettre en jachère et stopper la croissance ? Comment expliquer aux gens qu’il faut arrêter de vouloir toujours plus et de se faire toujours plus plaisir en envahissant les moindres recoins par leur tourisme qui transforme toutes les mentalités (on obtient tout par le fric, les assurances, les clauses de garanties, les avocats) en plus de dénaturer tous les paysages et habitats anciens ?
Nadia Moisset
Ce 4eme épisode de « pas vu à la télé » confirme la qualité et le fond des sujets abordés par Jean-Luc Mélenchon et ses invités. Il rend plus médiocre encore le travail réalisé par les « journalistes » des médias télévisuels dont les moyens techniques et d’investigation sont pourtant sans commune mesure. Ce qui est exceptionnel dans cet épisode c’est qu’il nous illustre que, encore une fois, Jean-Luc a su voir au delà des apparences, et permis à chacun de vérifier que les hommes se révèlent à eux meme dans les luttes menées avec obstination et courage et il en a fallu à Jérôme Kerviel et à son avocat pour lutter contre le pire des capitalismes, les banques. Cet homme nous a permis de comprendre la terrible mécanique mise en place par la Société Générale pour accroître sans état d’âme ses profits, et au delà nous a démontré que rien n’est jamais perdu avec l’humain toujours capable de prendre conscience de son aliénation pour peu que l’on lui en donne l’opportunité et c’est bien notre role dans la campagne des présidentielles qui a commencé.
jnsp
Bonjour,
Comme les emissions de « pas vu à la télé » ne peuvent pas être commentées je voudrais remercier Jean-Luc pour l’émission avec Kerviel. Ça fait du bien d’entendre autre chose.
Malheureusement il y a les 2 dernières minutes sur spicee.com présenté comme un nouveau média interessant. Il y a plusieurs problèmes. Spicee est payant 9.90€ par moi en gros 100€ par an, déjà la clientèle va être sacrément sélectionnée. Le fondateur a travaillé 7 ans chez Havas et ses collègues sont issus de M6 et TF1 et Canal. C’est sur qu’avec un passé pareil il vont révolutionner le monde de l’investigation. Ce sont tous des adeptes du libéralisme avancé. J’arrete là, c’est trop triste. Certaines personnes dont moi ne souhaitent pas être manipulé même par naïveté.
naif
Effectivement, le site proposé par JL Mélenchon reste suspect quant à sa crédibilité. Il existe un site, « les crises », qui est dans sa ligne éditoriale et des éléments d’infos qu’il fournit assez pédagogique et informatif. J’espère qu’il n’est pas répertorié dans une liste de sites malveillants.
marco polo
Travailler en et partir de la mer, y développer de nouvelles technologies, ceci ne doit pas être vu comme une fin en soi, mais bien comme un de éléments moteur (cela ne peut pas être le seul, bien entendu) pour relancer l’activité du pays, toutes les activités. C’est par ce moyen que nous pourrons faire participer tout le peuple à cette édification, la mer est un projet d’avenir sur le long terme. L’idée centrale, tout au moins je le comprends ainsi c’est de conserver, d’étendre, de développer une forme d’indépendance économique, avec la capacité de susciter, d’entraîner les autres pays d’Europe à changer eux aussi. Toujours concernant la mer, moyen inépuisable de la transition énergétique, il faut engager par ce biais la planification écologique, c’est-à-dire ne pas prendre plus que ce que la terre peut donner et en même temps permettre d’émanciper, d’épanouir l’être humain. A travers les notes de blog de Jean-Luc Mélenchon, il faut relire « l’ère du peuple ». Il faut également relire le programme l’Humain d’abord pour apporter les indispensables corrections pour l’avenir qui se dessine. Participer aux propositions programmatiques sur jlm2017 est nécessaire. Noubliez pas que JL Mélenchon peut gagner la présidentielle, ce n’est pas une hypothèse abstraite.
jorie
@Invisible
Le dénigrement Jean-Luc Mélenchon est constant. Jusqu’à France Inter qui « gloussait » en coeur la semaine dernière à l’idée qu’en 2002 Jean-Luc Mélenchon avait apprécié une chanson de Carla Bruni. Décidément privés de cervelle, n’ayant rien à se mettre sous la dent, tout est bon pour « ridiculiser » l’alternative proposée par Jean-Luc Mélenchon, propager des commérages de maternelle, quitte à encenser les âneries de Macron sur Jeanne d’Arc comme un discours percutant, une vision originale etc. Notre pays sera bientôt la risée du monde entier avec des starlettes du genre. L’interview de Fillon ce matin encore un modèle de stupidité refusant la complexité du monde (Poutine/pas Poutine. Noir blanc, hors de là tout est vain).
Pour « Invisible », je dirai que l’économie de la mer selon Jean-Luc Mélenchon ne se fera pas à la « sauvage ». Bien entendu, ça s’inscrit dans le cadre de la mutation écologique. Pas dans celui d’une croissance à tout va. D’ailleurs il serait prévu dans son programme de s’occuper (avec les autres) de liquider ce 7e continent de plastiques dérivant et de refuser le chalutage en eau profonde. Par conséquent de muter nos activités dans tous les domaines. En plus, il faut savoir que ce 2e territoire maritime au monde (le nôtre) doit être protégé, défendu contre les prédateurs bipèdes, exploré parce que nous n’en connaissons que 10% et bien des solutions pour l’humanité se trouvent cachées là. Il en va de la mer comme des forêts primaires.
Gilles M
Excellent émission « Pas vu à la télé » avec Kerviel, exceptées les deux dernières minutes avec l’éloge du site autoproclamé anticomplotiste Spicee. Ce genre de sites est le plus souvent nul et celui-ci ne fait pas exception. Chose d’autant plus étonnante que Jean-Luc Mélenchon est régulièrement épinglé comme complotiste par un autre site à la philosophie voisine Conspiracy Watch !
Agnes
Bonjour M. Mélenchon,
J’adhère totalement à vos idées, mais je ne comprends vraiment pas pourquoi vous participez à des émissions comme celles de ce soir avec Mireille Dumas ! Cela ne fait pas sérieux, la politique et le showbiz, on n’en peut plus. Si tout est bon pour faire connaître vos idées, c’est à désespérer. Le blog, oui mais ces médias là, non ! Cordialement.
Renault
Combien de Français lisent ce blog ? C’est toujours les mêmes qui s’expriment. Alors dites nous comment toucher les masses, qui n’ont pas ou touchent peu à internet. Jean Luc ne peut se faire connaitre que comme ça du plus grand nombre. Et qu’est que vous en savez de ce qui ressortira de cette émission ? L’humanisme et l’amour peuvent aussi passer ainsi et atteindre beaucoup de consciences. Un peu de confiance bon sang.
JeanLouis
Il faut bien, que voulez-vous, pour voir aussi l’humanité des gens, car si on compte sur France 2, le journal hier soir un zoom sur le parlement européen pour parler « erreurs » de vote des députés mais dont l’unique objectif de mon point de vue était une fois de plus lourdement « taper » sur JL Mélenchon.
HYBRIS
« les chefs se disputent l’image du capitaine sur la passerelle ».
C’est vrai, mais il apparaît de plus en plus que dans cette embarcation il y a aussi ceux qui nous servent une fable. Une belle fable que l’on pourrait intituler: Macron, les médias et les communicants. Inouï tout ce blabla éditorial autour d’un bonhomme qui a l’épaisseur politique d’une bulle de savon. Alors même qu’ils sont d’accord sur tout, le forcément génial Macron, défierait le forcément gentil et stoïque Hollande. Vouais, vouais, vouais…
Cela ressemble bougrement à un coup visant à élargir l’espace politique à la droite de FH pour conforter ce dernier et rendre sa candidature possible. Macron assumerait en première intention une fonction de rabatteur (Hé ho ! La Droite ). Un scénario qui a au moins reçu l’aval du grand chef, voire même qui a été concocté avec lui.
PS – J.Dray cornaque Macron ? Il n’est pas impossible qu’il soit pour quelque chose dans cette histoire. Dans celle de la Rolex par contre, je ne crois pas…
Adrien
Dommage que sur l’agenda de JL Mélenchon ne figurait pas ce 9 mai à 21 h sur FR3, l’émission de Mireille Dumas « Politiques : ils connaissent la chanson ».
5 personnalités politiques dont JL Mélenchon ont répondu à son invitation. Pour ceux qui gardent l’image que certains médias lui ont concoctée (à cent lieues de l’homme qu’il est réellement) auraient eu sa véritable nature connue et appréciée de ceux qui le suivent depuis longtemps. Un JL Mélenchon, sensible, calme, qui vous empli d’émotion, etc. A revoir en replay. Merci pour ce bon moment de sincérité.
NICO 75
Je suis d’accord avec ceux qui pensent qu’il faut que Jean Luc participe à ce genre d’émission regardé par beaucoup de monde et pas si nul que cela. Bravo pour être notre porte parole pour cette élection. Les amis il faut convaincre, je discute souvent avec des gens qui en on marre de cette situation, alors je leurs dis que ceux qui sont d’accord avec le programme se donnent comme objectif de convaincre 3 personnes, alors tous devient possible.
Nicolas.B
L’émission était sans doute utile pour casser la caricature, j’espère qu’elle aura pu convaincre de nombreuses personnes sur la qualité humaine de notre porte parole. Je me demande si il serait pas intéressant de regrouper des témoignages sur la décision de voter Mélenchon en 2017, les gens expliquerait pourquoi en quelques lignes ils on cheminé jusqu’à ce choix. Cela pourrait s’appeler « ça suffit ! je vote Mélenchon en 2017 ».