Le procès des lanceurs d’alerte a commencé. Ces trois-là qui permirent de faire connaître le scandale des arrangements fiscaux au Luxembourg pour les grandes firmes qui y étaient domiciliées. Je n’y reviens que pour vous appeler à vous y intéresser. N’oubliez pas de mettre un commentaire après chaque lecture.
Comment François Hollande a-t-il pu rester silencieux face au coup de force de Barack Obama et Angela Merkel sur le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis ? Une fois de plus il a accepté l’abaissement de notre pays ! Il s’est contenté d’un strapontin pour boire le café après le repas du maître du monde avec la reine en exercice de l’Europe. Comme avec la Turquie à propos des réfugiés, Merkel décide et reçoit seule. Où est la France ? Assez louvoyé, François Hollande ! Assez de vos ruses médiocres et de vos atermoiements de petit notable corrézien. Il faut dire clairement stop à ce projet. C’est l’engagement que je prends si je dois demain gouverner le pays, même si vos sottises et vos capitulations ont déjà tout rendu plus compliqué. Je traite de cela et des sujets observés depuis le Québec d’où je serais rentré au moment où paraîtront ces lignes. Légalisation du cannabis et abolition de la déchéance de la nationalité sont là-bas proposées par un gouvernement de droite… Avant cela, je fais un rapide tour d’horizon sur notre moment politique.
Une nouvelle rumeur circulant sur la toile selon laquelle je possèderais une montre Rolex, je démens formellement. Je n’ai pas de Rolex et je n’en désire point. J’informe mes lecteurs que ce genre de rumeurs à mon sujet va se développer à mesure que je talonnerai Hollande et que je progresserai.
Quelques sondages favorables ont déclenché un intérêt pour moi que je n’ai pas souhaité. Passer à la moulinette des commentaires fielleux et des analyses de gens de média à qui ça tord la bouche d’envisager que je puisse incarner autre chose que leur fantasmes méprisants, leur sempiternels moulins à clichés ronronnant sur mon agressivité et mes relations personnelles avec Hollande, voilà ce que je ne souhaite à personne. Voyez ce bouddha malfaisant d’Alain Duhamel recopier mot pour mot ce qu’il disait déjà de Vercingétorix après l’avoir interviewé : que je n’ai pas de programme, ni de troupes ni de bon sens. Ce type est tellement pontifiant qu’il n’a pas été jusqu’à aller consulter le site qui lui aurait montré l’étendue de sa suffisance. Mais sait-il seulement allumer un ordinateur ? Bref : à quoi bon ? Qu’attendre de l’homme qui avait pompeusement tout prévu dans un livre sur les présidentielles en 2007 sauf la candidature de Ségolène Royal ! Et de bien d’autres ! D’eux tous il ne faut rien attendre non plus, sinon les mêmes questions politiciennes, les mêmes « angles » étroitement franco-français, macronolâtres jusqu’au ridicule, « nuitdebout/opportunistes » à en pleurer !
En France la conjonction de l’insurrection civique nommée « Nuit Debout » et de la lutte contre la loi travail n’a pas encore produit tout son potentiel ni tout son effet. L’extension de ville en ville de la « Nuit Debout » est un formidable accélérateur des prises de consciences. Que la demande d’une nouvelle Constitution s’impose progressivement est un formidable accélérateur de la révolution citoyenne qui couve en France. Car la confirmation du front syndical du refus est un atout. La volonté de lutte, perceptible au congrès de la CGT, approfondit le rejet du gouvernement et lui donne une portée politique singulière. En effet, les cris et les huées contre le PS au congrès CGT, montant, descendant et reprenant portent loin ! Ils attestent du fait que la connexion politique traditionnelle du monde syndical ouvrier traditionnel avec le parti dominant de la gauche est finie. Elle cherchera donc à se reconstituer ! Parce qu’elle est nécessaire en temps d’affrontement aussi sévère qu’il l’est aujourd’hui face à un Medef aussi exalté que celui qui a tant obtenu d’un gouvernement veule ! Le mouvement des intermittents pourrait bien être l’étincelle qui met le feu à la plaine. Ayez aussi un œil sur la mobilisation chez les cheminots le dos au mur devant la réforme qui brise le rail français.
Dans le poste de pilotage, c’est panique à bord ! Histrions et commensaux jouent des coudes vers les canots de sauvetage tandis que les chefs se disputent l’image du capitaine sur la passerelle. Macron cornaqué par Dray, Hollande soutenu par Le Foll « Hé ho ! Les nuls ! », Valls disjoncté et Cambadélis construisant des décors Potemkine pour que le naufrage ait l’air d’une retraite calculée : autant dire que plus personne ne maîtrise rien et n’est pas prêt d’y parvenir. Quelle déroute ! Car dans le contexte, sur fond de haine populaire et de mépris pour tout et tous, cela prend une tournure de crise de régime. Les chefs n’en croient pas un mot, chacun englouti dans ses calculs médiocres. « Une révolte ? » « Non sire, une révolution ». Les importants ne le savent pas. Ils ne voient qu’une jacquerie ordinaire. Leurs gestes sont et seront donc tous déplacés.
D’un autre côté, ma situation change donc de nature à mesure que je me rapproche du point où les sondages me placeront devant le candidat du PS. On me dit que c’est inéluctable. J’ai déjà dit pourquoi je continue à ne croire qu’aux efforts réels de construction et d’enracinement du mouvement collectif que représente « La France insoumise ». Reste qu’alors si cela se produisait il faudra être capable de rallier tous ceux qui verront alors que le « vote utile » aura changé de titulaire ! Comment ? Comment le faire sans retomber dans la vieille ornière où tout se limite à des accords d’appareils, des partages de circonscriptions et autres délices de l’ancien monde ? Comment tenir le cap de parler à tous, au pays et pas seulement à « la gauche ». Inutile de figer les idées et les trajectoires à cette heure. Mais je sais que je dois tenir fermement le cap fixé.
C’est le programme l’alpha et l’oméga du contrat que je propose avec ma candidature. C’est à cela que je demande adhésion. Le travail en cours à partir, notamment, de « L’Humain d’abord » la plateforme, les 3000 contributions arrivées me prouvent que le travail est en cours et qu’il est compris. 17 insoumis, garçons et filles, se sont attelés à la tache de synthèses et d’auditions par chapitres. En octobre prochain la première Convention nationale du mouvement devrait clore ce cycle. Bref, ma candidature, le programme, la stratégie « fédérer le peuple » et la construction de l’outil ouvert à tous qu’est le mouvement/plateforme « la France insoumise », cela forme un tout. Chaque volet doit être construit en même temps. C’est ce qui se fait. Je crois que nous allons bientôt atteindre les cent mille signatures d’appui et les mille groupes d’appui.
Ces groupes d’appui sont évidemment très divers selon les lieux et les thèmes. Celui que j’ai rencontré à Montréal comptait 62 présents. Cinq seulement étaient des affiliés à un parti (en l’occurrence quatre au Parti de Gauche, une au Parti Communiste). La subdivision de ce groupe est évidemment nécessaire. Pas question de construire des comités de partis traditionnels. Des assemblées générales de temps en temps, oui bien sûr, mais surtout s’enraciner un par un dans un environnement à créer de sympathisants et amis autour de chacun. Je vais vous dire bientôt une consigne à ce sujet. Mais d’ici là, n’attendez pas les consignes. Allez de l’avant. J’en fais autant. Et rendez-vous tous le 5 juin.
Hollande tient la chandelle ! La France ne compte plus pour rien. Les gouvernements allemand et américain sont main dans la main pour boucler les négociations avant la fin de l’année. Ils ont réaffirmé cet objectif dimanche 24 avril lors d’un tête-à-tête. La veille, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté en Allemagne contre ce projet TAFTA. Le lendemain, Merkel et Obama avaient un rendez-vous élargi à François Hollande, et aux Premiers ministres italien et britannique. Rien n’y a fait, ils ont annoncé leur intention d’accélérer les négociations, rien que tous les deux, dès le dimanche. À quoi servait-il donc d’inviter les autres chefs d’État et de gouvernement ? À leur montrer qui commande. Déjà en 2013, c’est Merkel et Obama qui avaient forcé le passage pour lancer les négociations et faire entrer ce projet dans une phase active après des années de préparation en cachette. L’Europe germano-américaine se construit au profit des multinationales. Le lamentable François Hollande regarde ailleurs.
Le journal Le Parisien confirme que nos craintes concernant ce projet de traité TAFTA sont plus que jamais fondées. Les menaces évoquées dans la campagne des élections européennes de 2014 sont toujours là : arrivée en Europe du poulet lavé au chlore, du bœuf aux hormones, facilitation des OGM, privilèges juridiques hallucinants pour les multinationales contre les décisions des États… Le quotidien parisien révèle que les autorités américaines espèrent jusqu’à une hausse de 33 000 % des exportations de poulets états-uniens vers l’Union européenne ! Et tout cela se négocie dans l’opacité la plus totale. Les parlementaires ont seulement le droit de consulter les documents dans une salle fermée, sans téléphone et sans droit de divulguer les informations sous peine de poursuites judiciaires. Sans compter le pire. La négociation sur un mécanisme spécifique aux multinationales pour traiter leurs différends juridiques avec les États continue. Et cela alors même que le Parlement français a explicitement rejeté le principe d’un tel mécanisme ! Mais le gouvernement français accepte cette violation du vote parlementaire français sans broncher. Hollande le petit avale tout en gargouillant des borborygmes.
Il essaye de gagner du temps. Il sait qu’accepter ce projet avant la présidentielle le condamnerait encore un peu plus. Alors il roule des mécaniques comme l’autre soir France 2, le 14 avril. « La France a fixé ses conditions, a-t-il dit. S’il n’y a pas de réciprocité, s’il n’y a pas de transparence, si pour les agriculteurs il y a un danger, si on n’a pas accès aux marchés publics, et si en revanche les États-Unis peuvent avoir accès à tout ce que l’on fait ici, je ne l’accepterai pas ». Mais en 2013, il a accepté l’ouverture de négociations sans aucune garantie sur ces points et sans en avoir jamais parlé avant. Et depuis, il a validé chaque étape de la démarche : nous en sommes déjà à la treizième séance de négociation ! Que faisaient pendant ce temps ses petits bras et ses petits muscles de coq de village ?
Et quand Merkel et Obama décident tout seul d’appeler à boucler les négociations avant la fin 2016, François Hollande se tait. Il se cache. Selon le journal allemand Der Spiegel, il parait qu’il aurait même voulu ne pas aborder le sujet lors du sommet entre chefs d’État de lundi 25 avril ! Pourquoi ? Par peur de déplaire à Obama et Merkel ? Ou par peur de devoir assumer son soutien à ce projet ? Quel simulateur incroyable ! Quelle double face permanente ! Le 10 février 2014, au côté de Obama, il avait dit que ce projet était « une vraie opportunité » et qu’il fallait « aller vite » pour éviter « une accumulation de peurs, de menaces, de crispations ». Il disait même à l’époque, « aller vite n’est pas un problème, c’est une solution » ! Sarkozy « l’Américain » selon Besson n’en a jamais fait autant !
François Hollande rêve de nous refaire le coup du traité budgétaire européen ou le coup de Sarkozy avec le traité de Lisbonne : faire les gros yeux, promettre que ça ne se passera pas comme ça, etc. Avant de se coucher devant Merkel et de signer là où la dame lui demande. Mais nous avons les moyens de ne pas nous faire berner une fois de plus ! ne nous ferons pas avoir une nouvelle fois. Si jamais le traité est finalisé en 2016, il ne pourra pas être ratifié avant 2017. Donc la présidentielle peut fonctionner comme un référendum sur le sujet. A ce stade, on sait seulement que le Parlement européen devra le valider ainsi que les chefs d’État et de gouvernement.
Avec moi, c’est clair : je n’accepterai jamais ce traité. En 2009, j’ai publiquement alerté sur ce projet dangereux pour les droits sociaux et écologiques. J’ai été le seul alors à inscrire la condamnation du traité dans ma profession de foi aux élections européennes. Longtemps j’ai été seul. Je combats pour les mêmes raisons encore l’arrimage de la France à cet OTAN économique qui profitera uniquement aux multinationales, et d’abord aux multinationales états-uniennes. Lors de mon voyage au Canada ces derniers jours, j’ai également dénoncé le frère jumeau du TAFTA, l’accord CETA qui se conclut actuellement entre l’Union européenne et le Canada. C’est le laboratoire du TAFTA. Je suis opposé aux deux. Comme je l’écris dans mon livre l’Ère du Peuple, il faut mettre fin à ce libre-échange intégral qui détruit les économies. Il abaisse les normes sociales, environnementales ou sanitaires. Il donne tous les droits aux multinationales au détriment de toute autre considération. Enfin, il engendre un système de déménagement permanent du monde en faisant exploser le transport de marchandises d’un bout à l’autre de la planète.
Du temps de Lionel Jospin, le gouvernement français a déjà fait stopper un accord de ce type. C’était l’accord précurseur en matière d’avantage donné aux investisseurs contre les États : l’AMI. Il faut faire de même. Stopper les « négociations » et refuser ces deux traités transatlantiques. La logique du libre-échange est une vieillerie sans efficacité économique. Elle ne sert qu’à emballer avec de belles paroles une démolition de toutes les sociétés au motif du moins-disant social comme écologique. La coopération plutôt que le libre-échange ! Voilà pourquoi il faut mettre à l’ordre du jour le protectionnisme solidaire.
Coïncidence : le jour de mon arrivée au Québec, le gouvernement canadien annonçait son intention de légaliser la consommation du cannabis à partir de 2017. Une bonne occasion pour moi de m’intéresser de nouveau à ce sujet. Il revient régulièrement dans le débat en France. Et L’ONU vient de conclure à la défaite de la lutte par la prohibition. La légalisation du cannabis est une promesse de campagne de Justin Trudeau, le chef du gouvernement de droite canadien. La légalisation, cela signifie l’autorisation. Ce n’est pas la seule dépénalisation qui tolère ou limite les sanctions à de petites amendes. C’est donc bien un changement radical dans la manière d’aborder la question.
Qu’on en juge. L’annonce n’a pas été faite par le ministre de l’Intérieur ou de la Justice. Mais par la ministre de la Santé. C’est déjà tout un symbole dans l’ambition affichée. Et elle n’a pas fait cette annonce n’importe où. Elle l’a faite à la tribune de l’ONU. L’occasion, c’était une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux drogues. Cette assemblée générale a d’ailleurs constaté l’échec du tout répressif pour faire baisser la consommation de drogue.
Le premier point que je retiens, c’est la volonté d’aborder la question du cannabis en partant des enjeux de santé publique. En 2012, j’avais déjà donné mon point de vue. Je soutenais que le cannabis devait être appréhendé dans le cadre plus global de la lutte contre les addictions et en intégrant le taux très élevé de recours aux anxiolytiques et antidépresseurs dans notre pays. Les choses doivent être dites clairement. Fumer du cannabis n’est pas souhaitable du point de vue de la santé. En annonçant la légalisation de la consommation de cannabis, la ministre n’a pas appelé à en fumer. Bien au contraire. Elle a déclaré « nous allons introduire une législation pour empêcher la marijuana de tomber entre les mains des enfants, et les profits de tomber entre les mains des criminels. (…) Nous sommes convaincus qu’il s’agit de la meilleure façon pour protéger nos jeunes tout en renforçant la sécurité publique. » Donc la légalisation annoncée est loin d’être totale.
Tout l’enjeu est là. Le Premier ministre Trudeau avait promis des lois « qui légaliseront et réglementeront la consommation de marijuana et limiteront l’accès à cette substance ». Il ne s’agit donc pas pour le gouvernement Trudeau de permettre à n’importe qui d’acheter du cannabis n’importe où. Et bien sûr cela ne revient pas à considérer ce produit comme anodin. Certains usages peuvent être spécialement morbides. Ainsi, les médecins alertent sur la nécessité de commercialiser le cannabis dans des conditions qui évitent les cocktails avec le tabac ou l’alcool. Mais on conviendra que bien des cocktails morbides se pratiquent déjà en toute légalité.
Le deuxième argument de la ministre canadienne est que la légalisation va « renforcer la sécurité publique ». Comment ? C’est le point essentiel à mes yeux. En tarissant les trafics. Le député en charge de la question du cannabis au parti libéral canadien, celui de Trudeau, n’est autre qu’un ancien chef de la police de Toronto. Vous aviez bien lu. Un ancien chef de la police partisan de la légalisation du cannabis ! Il explique calmement « nous allons prendre le temps nécessaire pour bien faire les choses : légaliser le cannabis, mais aussi encadrer strictement sa consommation et la restreindre pour les jeunes ». Car il constate que l’interdiction en vigueur au Canada comme en France et dans la plupart des pays du monde n’a pas empêché l’explosion de la consommation. L’interdiction a en revanche eu pour effet très puissant de développer les trafics. Et avec ces trafics s’est développée toute une économie parallèle qui va avec gangrenant certains quartiers, parfois des territoires immenses et même certains pays tout entier.
La pénalisation dans ce contexte, cela signifie une course sans fin, une charge de travail des policiers et des magistrats sans aucun résultat probant au niveau de la consommation. Au Canada, environ 100 000 infractions en lien avec le cannabis sont recensées chaque année. Mais dans les deux tiers des cas, il s’agit seulement d’interpellations de personnes en possession d’une petite dose de cannabis. On peut en dire autant chez nous en France ! Les forces de police sont-elles plus utiles à courir après un fumeur de joint où à démanteler des réseaux mafieux ? Légaliser non seulement la consommation mais aussi la vente permettrait de « couper l’herbe sous le pied des trafiquants », comme le disent de nombreux spécialistes de sécurité publique. Et l’argent public est-il mieux dépensé en patrouilles pour saisir quelques grammes de shit ou dans des campagnes de prévention et d’accompagnement de ceux qui veulent sortir de la consommation ? Et au retournement rééducatif des trafiquants repentis qu’il faut organiser pour que l’assèchement du trafic puisse assécher toute la chaîne des agissements que la prohibition rend rentable !
Mais j’apprends aussi du ministre de la Santé de la province du Québec. Un libéral aussi. Il se garde bien de donner son avis sur la légalisation. En effet c’est une compétence de l’Etat fédéral Canadien et non des provinces. Mais il appelle à bien réfléchir à la question et à ses modalités. Selon lui, « le premier pas, s’il n’est pas le bon, peut provoquer des dégâts. C’est comme sortir quand il vient de pleuvoir l’hiver : s’il n’est pas le bon, on va déraper, on va tomber et on va se casser quelque chose. Le premier pas ne devra pas aller trop loin, parce qu’on ne sera jamais capable de revenir en arrière. C’est sûr qu’à partir du premier pas, tout le monde va vouloir aller plus loin.» Je sens bien ce que cette sorte de prudence peut signifier de réserves. Mais je la mentionne parce qu’elle fait réfléchir sérieusement aux conditions concrètes de la mise en œuvre.
La légalisation permet de réglementer et de contrôler la production, la vente et donc la consommation. Dans certains pays, comme l’Uruguay, la légalisation du cannabis s’accompagne d’un monopole d’État pour sa production et sa commercialisation. C’est une restriction de taille pour qui craint que les financiers ne s’emparent du magot sans souci de santé ou de sécurité publique. Au Canada, un groupe de travail a prévu de se pencher sur tous les aspects de la question au Canada : « règles d’accessibilité, âge légal de consommation, prix de vente, taxation, taux de THC, le principe actif du cannabis autorisé, contrôle de la qualité des produits, des réseaux de production et distribution… » comme l’écrivait Le Monde en février. On pourrait ajouter aussi les lieux et heures de vente. Ce n’est pas du tout la même chose de trouver le cannabis en pharmacie, dans des bureaux assermentés ou à l’épicerie du coin par exemple. Aujourd’hui, par exemple, le Canada autorise la production, la commercialisation et la consommation de cannabis à des fins médicales. Mais les producteurs-distributeurs doivent tous obtenir une licence délivrée par les autorités.
Un autre argument souvent donné pour légaliser le cannabis est l’intérêt fiscal pour l’État. Une vente légale et encadrée, c’est une vente taxée et donc de nouvelles recettes fiscales. Au Canada, ces recettes fiscales sont estimées entre 2 et 7 milliards d’euros par an selon le système retenu. Le pays compte 36 millions d’habitants, deux fois moins que la France. Le chiffre parait élevé ; en France, les études tablent sur une recette fiscale de 1 à 2 milliards d’euros par an. Cela permettrait de dégager des moyens financiers importants pour lutter contre les addictions et les drogues par des moyens plus efficaces que l’interdiction. Mais le simple gain fiscal ne saurait être un argument suffisant en matière de sécurité ni de santé publique. En tout cas, pas plus que ne devrait l’être le « ça coûte trop cher » de nos adversaires dès lors qu’il est question de renforcer le nombre de fonctionnaires de police, la prévention et la prise en charge collective des soins par exemple.
Je sais bien que la question de la dépénalisation et, encore plus, de la légalisation du cannabis pose d’autres questions. Parfois des questions morales qui doivent être respectées à condition qu’elles n’empêchent pas le débat rationnel. Parfois, les questions posées sont très lourdes, notamment en ce qui concerne la crainte d’un report vers d’autres drogues plus dures, tant du côté des consommateurs que des dealers et réseaux mafieux. Pour ma part, je n’y crois pas. Le prix et les conditions sociales de l’usage jouent un très grand rôle dans la consommation. Évidemment, il faut aussi tenir compte aussi de l’impact en matière de sécurité routière. Une question à vrai dire déjà posée. Au final, l’expérience de l’alcool, dont les effets d’addiction et de morbidité ne doivent jamais être oubliés, montre que la prohibition n’est pas la solution pour contrôler les risques avec le plus d’efficacité.
La honte ! Au moment où François Hollande proposait la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, le Canada supprimait cette mesure ! Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait promis dans sa campagne électorale d’abroger la loi permettant de déchoir de sa citoyenneté canadienne un Canadien condamné pour atteinte à l’intérêt national. Il est entré en fonction le 4 novembre 2015. C’est à dire dix jours avant les attentats de Paris. Et treize avant le honteux discours de François Hollande proposant cette mesure piochée dans le catalogue de l’extrême-droite. Justin Trudeau a déposé en février un projet de loi abrogeant la possibilité de déchoir de sa nationalité un Canadien binational. Ce chef de gouvernement est pourtant un « libéral ». Il est censé être plus à droite qu’un supposé « social-démocrate » français comme Hollande. C’est dire si ces étiquettes ne disent plus grand-chose de la réalité de l’action politique. Et surtout si François Hollande a vraiment tourné le dos à toute l’histoire républicaine et progressiste en proposant une telle mesure.
Le projet de loi abrogeant la déchéance de nationalité pour les Canadiens a été présenté le 25 février dernier. Juste au moment où le Parlement français débattait de l’introduction de cette mesure pour les Français binationaux. Le contraste est frappant. Au Canada, une loi avait été adoptée en mai 2015 pour déchoir de la citoyenneté canadienne les binationaux. Précisément ceux qui avaient été condamnés pour actes de terrorisme ou crimes contre l’intérêt national. Cette loi avait été adoptée sous la majorité conservatrice de l’époque. C’était à la suite d’une attaque djihadiste spécialement horrible contre le parlement Canadien. Je précise pour mes lecteurs que le terme de « citoyenneté » est dans le cas canadien absolument synonyme de « nationalité » au sens où ce mot est utilisé en France. À l’époque où fut votée cette loi, le leader du parti libéral Justin Trudeau était alors dans l’opposition. Il avait promis d’abroger cette mesure s’il remportait les élections suivantes. Son parti a remporté la majorité des élections en octobre. Voilà déjà une leçon : emprunter aux discours de l’extrême-droite et de la droite extrême n’est pas le meilleur moyen de gagner les élections !
Le nouveau gouvernement a proposé un projet de loi abrogeant cette mesure en février 2016. Il est en cours d’examen au Parlement canadien. Le ministre du gouvernement Trudeau défend sa position avec des arguments identiques à ceux que nous avons utilisés contre le projet de François Hollande. La précédente loi « a créé deux classes de Canadiens et nous croyons fortement qu’il n’y a qu’une classe de Canadiens et que tous les Canadiens sont égaux. Tous les citoyens canadiens sont égaux devant la loi, qu’ils soient nés au Canada, aient été naturalisés au Canada ou possèdent une double citoyenneté » a ainsi déclaré le ministre chargé du dossier. « On ne peut faire son choix entre les bons et les mauvais Canadiens. Tous ceux qui commettent des crimes devraient faire face aux conséquences de leurs gestes par le truchement du système judiciaire canadien » et seulement de cette façon.
Un seul individu avait été déchu en vertu de cette loi, un canado-jordanien condamné à perpétuité en 2006 pour avoir planifié un attentat à Toronto, et déchu en octobre dernier, en pleine campagne électorale. Il sera même rétabli dans sa nationalité canadienne. Dorénavant, il restera seulement possible de déchoir de sa nationalité une personne qui aurait obtenu la nationalité canadienne frauduleusement ou en mentant. Au passage, le projet de loi canadien prévoit aussi de faciliter l’acquisition de la citoyenneté canadienne en réduisant les exigences de maîtrise de la langue, notamment pour les adolescents, et en réduisant le temps de présence dans le pays à trois ans avant de pouvoir demander sa naturalisation. Le gouvernement a par ailleurs annoncé son intention de quitter la coalition militaire contre Daech et d’accueillir 29 000 réfugiés syriens. Vous entendez ? Vous devriez relire. Oui c’est possible ! La dignité, l’honneur, le courage de la Vertu sont possibles ! La veulerie, l’abaissement électoraliste devant la pire bêtise à front de bœuf n’est pas la seule attitude possible. Non seulement à « gôche », mais même à droite. Et c’est un homme de droite qui le prouve.
159 commentaires
Toury
Juste une réflexion à propos du titre : vous n’avez pas de Rolex et ne souhaitez pas en avoir. Ok, c’est votre choix et il est tout à fait respectable. Mais dans le cas contraire, si vous aviez la passion des beaux objets, en quoi cela vous enlèverait il une once de crédibilité ? Votre argent vous appartient si il a été honnêtement gagné et vous êtes libre de le dépenser comme bon vous semble. Je n’ai pas de Rolex et ne souhaite pas en avoir non plus mais la photo du titre est belle et j’ai plaisir à la regarder. Cela me suffit amplement.
En tous cas, merci pour votre action et les forces que vous faites naître en nous. Vous êtes essentiel en ces temps un peu glauques.
L. A.
C’est bien ce que je dis dans le commentaire n° 7, que je vous invite à lire aussi. Et si je trouve comme vous que le choix est respectable, en revanche il me semble que la réponse de M. Mélenchon n’est pas vraiment la bonne, car elle tend à reconnaître l’accusation (« Quelle ignominie, il a une montre de luxe, lui aussi ! ») comme fondée et se contente de tenter de s’en « disculper ». Or le problème, en république, c’est que cette accusation n’est absolument pas fondée, et ne peut émaner que de grouillots (eux-mêmes décervelés) de la grande entreprise de décervelage public fallacieusement appelée « les médias », qui tentent ici une fois de plus de faire passer l’idée « Vous voyez, il est bien comme les autres ; gauche, droite, pas de différence ».
@ Jean-Luc Mélenchon
Continuez M. Mélenchon, et ne cédez pas à leurs injonctions ni à leur morale (ils ignorent le sens de ce mot). J’affirme ici, et je ne suis pas le seul, que je vous soutiendrai quand bien même vous vous déplaceriez en Rolls.
claudecarron - ARAMIS
Bien vu citoyen. On refuserait donc à Jean-Luc le droit d’utiliser son argent, tandis que l’on (qui çà ?) permettrait à un citoyen ordinaire en ayant les moyens, de le faire. Une forme de ségrégation envers un défenseur du droit citoyen. Qui a osé ?
Pauvre2
Moi j’ai du mal à imaginer Jean-Luc avec une Rolex ou roulant en Rolls, ce serait se comporter avec ostentation. Il est tout sauf ça. Je me souviens d’une explication qu’il donnait concernant les gens qui disent : « Le fait qu’il y a des riches ce n’est pas un problème, le problème c’est qu’il y a des pauvres. » Sans faire le rapprochement du premier terme au second.
C’est très bien que tu ne veuilles pas de Rolex.
Michel Davesnes
Pourquoi pas une Rolls et une Ferrari, ce sont des beaux objets aussi ? Vous ne comprenez pas que ce serait néfaste d’avoir un représentant porteur des mêmes distinctions sociales que nos adversaires les plus caricaturaux ?
ROLLET
Je pense qu’il faut distinguer objet de luxe inutile bling bling et objet de grande qualité ou technicitė et bien souvent ces derniers on les prix des premiers. Donc pour moi, première classe pour tous au meilleur tarif.
Guillen
Je ne comprends pas pourquoi la presse fait circuler de tels propos à propos de Rolex (mesquinerie de leur part). Peu importe si cela est votre choix, ce que je sais, c’est que j’admire votre dévouement pour le peuple qui souffre et que vous défendez si bien la classe ouvrière. Je reste suspendue toujours à vos discours car vous êtes un bon tribun, et j’ai toujours voté pour vous. Peu importe mes convictions, je ne connais rien en politique mais je soutiens vos idées. Je ne suis qu’une vieille personne qui a travaillé longtemps et qui a toujours défendu les plus malheureux que moi, ce qui, à un moment, m’a coûté le poste de cadre auquel j’y avais droit. Je ne suis pas une bonne rédactrice mais je dis ce que je pensé de vous.
Michel
@guillen
La presse fait circuler ces propos car elle est à court d’arguments. Elle s’en remet donc aux sophismes les plus éculés comme cet « épouvantail » que Schopenhauer a si bien décrit.
La recette est connue. Détourner l’attention sur l’individu plutôt que sur les propos de l’individu. Tous les journalistes aux ordres, y compris sur France Culture, s’en remettent à ces méthodes de façon à tromper les auditeurs sur le véritable fond de la proposition. En ce sens, ce sont des collabos du libéralisme.
Phiphi
« Le fait qu’il y a des riches ce n’est pas un problème, le problème c’est qu’il y a des pauvres. »
La Rolex ne me dérange pas, à partir du moment où tout le monde peut avoir une montre simple. La Ferrari quand tout le monde peut avoir une Twingo. Le château quand tout le monde a un appartement. Et que quelqu’un gagne des millions d’euros est admissible à partir de l’instant où chaque homme possède le minimum vital !
La règle serait simple, simpliste diront certains.
binnemaya
Prenons exemple de Mujica et d’autres Espagne, Portugal,Suisse etc et faisons une synthèse réelle des expériences déjà réalisées. Si l’on veut couper l’herbe sous les pieds des trafiquants alors il faut intégrer les petits dealeurs qui nourrissent le trafic mais surtout leur famille dans le processus, ce qui veut dire qu’il doivent être les premiers a en profiter donc transformer les dealeurs illégaux en dealeurs légaux ce qui ne devrait pas être très dur non ? Ensuite la production doit être faite par des petits avec interdiction des banques (mafias). Pour cela il faut que l’état finance l’installation de petits producteurs en leur interdisant de grossir au dessus d’un certain chiffre d’affaires sinon c’est les mêmes salopards de multinationales qui vont prendre le dessus d’ailleurs c’est l’intention des banquiers US qui comme en 1971 nous ont obliger a réprimer maintenant ils cherchent par tout les moyens de Légaliser pour dominer ce marché. Et tout ceux qui sont contre pour des raison plus que douteuses d’ailleurs vont bientôt en faire la promo car personne ne résiste a l’impérialisme US (pour le moment), d’ailleurs le cas de Cuba est édifiant ouvrez les yeux. Le monde entier ou presque avait interdiction de faire du bizness avec et voilà que Obama décide d’y aller et hop tout le monde y court ce qui révèle la fin d’un système car ils (les banquiers) vont chercher le peu de croissance dans les moindres recoins du globe c’est bien la preuve que leur…
HervE
« Qu’attendre de l’homme qui avait pompeusement tout prévu dans un livre sur les présidentielles en 2007 sauf la candidature de Ségolène Royal ? »
Qu’il s’en aille, bien sûr ! Lui et bien d’autres. Et toi aussi, Jean-Luc, comme tu le dis si bien, une fois que tu auras accompli ta tâche de passer la main vers autre chose. Une nouvelle constitution, un nouveau système, un autre monde nécessairement meilleur, car il devient de plus en plus difficile de faire pire.
Pignat evelyne
Les journaleux à la solde du pouvoir UMP, euh… oups, fait avéré, carrément, visiblement, frontalement indigeste ! Vous avez raison, qu’ils s’en aillent,tous ! Je suis Charlie, je suis Fakir, merci patron ! Merci Mr Mélenchon !
Une travailleuse de l’air de rien inquiète de voir débarquer un proche du pouvoir à la tête de la Compagnie Nationale.
Vega
Il est urgent d’organiser à nouveau des journées de protestation à l’échelle européenne contre les traités TAFTA et CETA, avec kiosques d’information, pour exiger leur retrait.
CENTURION
Je trouve réconfortant qu’un citoyen, candidat aux plus hautes fonctions, ne barbote pas ostentatoirement dans le luxe. J’aurais certainement été choqué si le grossier montage dont a été victime Jean-Luc Mélenchon avait été un vrai document. Je trouve honteux que des montres rolex puissent coûter 90 000€, 102 000€, voire 105 000€ dès lors qu’une simple montre a 25€ vous donnera la même heure au même moment. Des gens crèvent de faim et de froid et l’on devrait accepter cet étalement de richesses comme si cela allait de soi ? Vous voulez des Rolex ? OK ! On nationalise Rolex, au moins le luxe profitera a la communauté.
D.Mino
Heu, la Rolex est fabriqué à Genève. Il faudrait d’abord, comme les troupes révolutionnaires en 1795, annexer la cité de Calvin. Vu que c’est aussi un des temples de la finance mondiale et le siège de plusieurs orgas internationales dont l’OMC, le BIT, le CICR, ça va pas être facile. Le compagnon de ma fille a travaillé l’an dernier en intérim chez Rolex. Depuis, pas de contrat, la baisse du cours du pétrole, la lutte contre la corruption en Chine, c’est la crise dans l’industrie de l’hyperluxe.
CENTURION
Tu as raison. Donc, pas de nationalisation. Dommage ! Par contre il faudrait surtaxer l’industrie du luxe toute entière. La TVA devrait être portée a 33%. Ils ont de l’argent a ne plus savoir qu’en faire. Qu’ils payent pour le profit de la communauté. Par contre parler de crise de l’hyper luxe est assez amusant. Mais je penche pour de l’humour de ta part. Les pauvres !
maree
Nationaliser une entreprise suisse, ça va pas être possible !
claudecarron - ARAMIS
Jean-Luc,
Mélenchoniste depuis le TCE pourri de 2005 où nous avons lutté ensemble pied à pied comme plusieurs milliers d’internautes, je fais « fièrement » partie de ce qu’il conviendrait de considérer comme étant la vieille garde, à l’instar de celle sur laquelle Napoléon faisait reposer l’arrière fond de ses troupes (non péjoratif car justifiant d’une réserve de puissance incontournable). Bien que je ne suis pas toujours trop d’accord avec la double nationalité (que je vois plutôt comme une atteinte au droit élémentaire d’égalité citoyenne, vus que tout le monde ne peut pas avoir deux nationalités), je tiens absolument à te faire savoir (je ne te vouvoierais que quand tu seras président du Conseil. Non pour l’homme, mais pour la fonction) que nous sommes à tes côtés. Je confirme, par ailleurs, que la vieille garde dont je fais partie (au moins 4000.000 combatifs ayant connu mai 68) sommes vigilants sur le Net et dans la rue, pour veiller à court-circuiter ces mécréants que tu déranges. Notre jeunesse est bien de notre veine et nous l’épaulons comme nous sommes derrière toi et te suivons au profit de la 6e république des Citoyens. J’ai ton âge et ce système m’a fait connaître la grosse galère, mais pas de problème car, comme des centaines de milliers de copains et copines, j’ai encore la moelle pour lui faire rendre gorge et le virer. Vive jlm2017. Vive la 6e et Vive la Sociale.
Jéjé
Sur le cannabis et les premiers pas, je suis d’accord avec le ministre québécois. Ainsi, le trafic de cannabis alimente une économie souterraine et des fortunes non négligeables circulent dans ces tuyaux. Que feront les trafiquants et ceux qui dépendent d’eux lorsque la branche sur laquelle ils sont assis sera sciée ? Le risque est grand de les voir se rabattre sur d’autres trafics et activités criminelles. Sans solutions d’emploi pour leurs petites mains sous-payées, les chefs de ces trafics conserveraient leur fortune et leur troupes pour se recycler. Si les effets sur la santé publique peuvent être positifs, je ne pense pas que ceux sur la sécurité seraient si grands que cela.
Démoc
Bonjour Monsieur Mélenchon, bonjour Jean Luc,
Tous les sujets traités ici sont importants et abordés avec clarté et beaucoup de hauteur. En ayant vu le film « merci patron » je me suis reposé la question, comment ces braves gens modestes, peuvent ils percevoir le message d’espoir que délivre Jean-Luc Mélenchon ? les anciens qui m’ont appris a être militant syndical me disaient « si tu veux aborder le fond des problèmes il faut commencer par s’occuper du carreau cassé ». Tu as écrits une phrase sur le conflit des cheminots, tu recommandes de le suivre de prés. C’est bien, mais à la lecture des commentaires, ce n’est pas suffisant. Il me semble que dans le cadre de cette campagne jlm2017, le carreau cassé, c’est le service public. Tu as traité le sujet d’EDF, mais au regard de l’importance de la SNCF, vecteur d’aménagement du territoire, de lutte contre la pollution, utilisé quotidiennement par des millions d’usagers grâce aux milliers de cheminots, vecteur économique également, tu devrais y consacrer un dossier comme tu l’as fait sur d’autre sujet.
Le 28 avril, il n’y avait pas que les manifs, il y a eu aussi le vote au parlement européen du 4 ème paquet ferroviaire, la mort du service public. J’espère que la diffusion des votes sera communiqué. Merci pour ton attention et l’espoir grandissant que tu fais naître.
arthur 2
Bonsoir Jean-Luc Mélenchon, toujours séduit par tes analyses mais toujours aussi dubitatif sur la question de la légalisation du cannabis qui ne changera pas grand chose au trafic ni à l’addiction. Les questions vitales pour la construction de la 6ème me paraissent plus importantes.
gilbert
Nuit debout est une immense opportunité. Enfin, les jeunes de 15 à 30 ans, la force vive de demain parlent de politique comme nous le faisions en 1968. Ce serait un progrès immense, si dans une démarche de formation politique, des thèmes préparés avec soin seraient lancés dans ce type de réunion par nos adhérents. Le monde du travail est maintenant largement tripolaire, les ouvriers au Smic ou voire moins, les jeunes hyper-diplômés, mais avec des emplois modestes, et les chômeurs. Ces trois catégories doivent être captées pour gagner les prochaines élections, il faut trouver les mots pour leur dire combien ils sont importants pour nous, et combien il faut qu’ils comprennent que leur avenir est à construire, avec des protections sociales, avec des secteurs indispensables maîtrisés par l’état, et que Marx n’est pas si démodé, n’en déplaise aux nantis. Nuit debout, ce doit être « vent debout » face à la libéralisation à outrance et à la dérégulation des marchés, créatrice de chômage de masse.
Galvan
Plutôt que déchoir de la nationalité, je pense qu’il va falloir créer une loi pour juger pour haute trahison F. Hollande vis à vis de ses électeurs. La déchéance politique aurait beaucoup plus de sens dans son cas.
Pour la Rolex, tu as raison Jean Luc, c’est vulgaire comme montre. Et quand bien même, tu fais ce que tu veux à partir du moment où tu ne voles pas les autres. Encore un coup des spin-doctors des médias mainstream.
Voir aussi ce qui se passe en Suisse sur le débat vis à vis du revenu de base, intéressant, même si c’est loin d’être gagné, avoir lancé un débat de ce type dans un pays comme la Suisse illustre bien la déchéance dans laquelle nous sommes en France, incapables d’en faire autant, malgré notre histoire.
MACHEPROT
François Hollande aux négociations entre Obama et Merkel : « A t-on des nouvelles de La Perrouse ? »
DENIS
Sur La Rochelle, nous faisons beaucoup de réunions sur le TAFTA !
Puisque vous parlez de déchéance de nationalité, nous avons de vrais apatrides: ce sont les négociateurs !
oberon
Assez d’atermoiements, les camarades communistes doivent trancher. Soit le PCF s’empêtre pendant des mois dans une primaire qui n’aura pas lieu, soit le PCF choisit de faire campagne pour une 6ème République avec convocation d’une constituante et imposer une réécriture des traités européens. « La France insoumise » en est le meilleur outil. Bref, raison et pragmatisme doivent l’emporter.
Démoc
Jean-Luc Mélenchon a proposé sa candidature, le PC a deux alternatives, la soutenir et prendre part à son élection, la combattre et disparaître.
Etincelle
Honnêtement, à la vue des derniers sondages concernant Nicolas Hulot, je serais plutôt d’avis à ce que Mélenchon soutienne la candidature de ce dernier et se retire des élections de 2017. Nous aurions tout à y gagner. Hulot en président et Mélenchon en premier ministre, l’idée n’est-elle pas tentante ? Alain Juppé m’est insupportable.
Nicolas.B
Pourquoi pas Nabilla pendant qu’on y est ?
Vassivière
« A la vue des derniers sondages »
Tout est dit ! On écrit ensemble un programme de société ou on se plie aux injonctions de l’oligarchie ?
Democ
A @étincelle et son courant de pensée, il est étrange de demander à Jean-Luc Mélenchon de soutenir N Hulot qui n’est pas candidat, et pourquoi pas l’inverse ? cela semble participer au « tous sauf Jean-Luc Mélenchon » qui après le flop de la primaire essaie un dernier appel. Sur fond, N.H. a beaucoup de qualités mais il n’a pas « l’universalité » de Jean-Luc Mélenchon que dit il sur les traités européens, sur La Défense, la loi travail ?
Martz
Et quand bien même auriez-vous une Rolex ? Derrière traîne l’idée qu’être du côté du peuple implique nécessairement de ne pas posséder les produits réservés aux riches, que quand on se dit pauvre on ne peut pas avoir un produit de luxe, qu’on ne peut pas aimer les belles choses et éventuellement en posséder au moins une, bref que le peuple n’a pas de sens esthétique, n’a pas de goût. Et qu’il ne pense qu’à « bouffer » et à regarder TF1. Bref la rumeur selon laquelle vous auriez une Rolex serait une injure au peuple. Et que d’une certaine manière vous cautionnez l’arriviste Ségala, égal à lui-même, selon lequel « si à cinquante ans on n’a pas une Rolex, c’est qu’on a raté sa vie ».
Dudul
Dans cette polémique,tout repose évidemment sur le prix de l’objet. Le vaut il réellement, en terme de temps de travail individuel comme autrefois on l’aurait supposé, un luxe exceptionnel, princier. Je met au défit quiconque, au coup d’oeil rapide, devant plusieurs personnes, les unes à côtés des autres, de reconnaitre la Rolex, tant aujourd’hui, l’accroche visuelle bling-bling fait force de production et par là d’état de comportement. Tout s’égalise et pas certain que le prix garantisse réellement la longévité du produit. Mais par contre, une voiture de luxe, un yacht. Ça c’est visuellement plus opérant pour fixer la ségrégation sociale. La Rolex tu l’a perçoit pas au premier coup d’oeil, la Porsche elle te tombe sous les yeux, comme un fait accompli, une évidence et pour certain de leur bon plaisir et fasse à un tel mot, nous sommes parfois démuni, bêtement désarmé.
Michel Davesnes
Cher Jean-Luc,
Ne dites plus « le mouvement des intermittents », mais « le mouvement des intermittents et précaires ». Ce mouvement n’est pas corporatiste et le slogan « ce que nous défendons, nous le défendons pour tous » n’est pas là pour faire joli et parce qu’il sonne bien, il correspond à une réalité. Le régime des intermittents a été créé pour répondre à des pratiques d’emploi bien particulières dans le secteur du spectacle. Il s’agissait d’assurer une protection sociale pour des salariés travaillant de façon discontinue et avec des employeurs multiples. Il se trouve que ces pratiques d’emploi, quand bien même on souhaiterait que le CDI reste la norme, se répandent de plus en plus aujourd’hui dans tous les domaines d’activité. C’est pourquoi au lieu de taper sur le régime des intermittents du spectacle, comme le fait la droite et la fausse gauche, il faut le renforcer et l’étendre à tous les travailleurs précaires. Leur donner une protection, c’est la seule manière pour eux de pouvoir refuser tous les boulots de merde payés trois francs six sous, ce vers quoi nous entraine la loi Travail.
Il faut bien comprendre que la loi Travail et les négociations sur l’Assurance chômage sont les deux mâchoires d’une même pince. On nous bassine avec la flexisécurité, mais un droit du travail qui ne serait pas accompagné par un droit au chômage conséquent, c’est la flexibilité garantie sans aucune sécurité.
L. A.
@ Michel Davesnes
Merci d’avoir ainsi bien expliqué à M. Mélenchon (et à nous tous) ce qu’il fallait comprendre et ce qu’il faudrait dire. Heureusement qu’il y a des gens qui comprennent bien tout, comme vous, et qui nous l’expliquent.
Sérieusement, pensez-vous que M. Mélenchon et ceux qui le soutiennent soient si naïfs et si peu au fait des différents mouvements sociaux ? Vous devez nous confondre avec les fidèles du parti au pouvoir, qui effectivement ne connaissent rien à rien, n’ont aucune idée des problèmes réels, et d’ailleurs s’en contrebalancent. Ici ce n’est pas le cas, et, ne vous en faites pas, on ressent très bien les morsures des mâchoires de toutes sortes de pinces : on en porte tous les traces.
Michel Davesnes
@ LA
Je sais que Jean-Luc Mélenchon est au fait de la situation. J’apportais juste une précision par rapport au mouvement qui est en pointe dans cette lutte, la CIP-IDF (Coordination des intermittents et précaires), qu’on réduit trop souvent à une lutte de défense de leur pré-carré par les seuls « intermittents du spectacle ». Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’intermittents de l’emploi que d’intermittents du spectacle.
DOIDY
La fumée dissimule la réalité pour ceux qui aiment mieux l’éloge de la fuite que la confrontation avec le réel. C’est parce qu’aucune définition du réel n’existe et qu’il faut donc aménager un espace où la vie en société garde son intérêt. La prohibition c’est l’obligation d’être conformiste sous peine d’être privé de ses droits, mais c’est faire abstraction du fait que la définition du droit est synonyme de contrainte inhibitrices et non de périmètre libératoire. L’enjeu serait que l’intimité de chacun doit échapper à la surveillance du système, sous peine de créer un besoin d’évasion encore beaucoup plus grand. Les bandits à moitié psychopathes qui profitent des inhibitions du peuple ainsi que du besoin d’être libre pour vendre de la drogue, se moquent de la vie humaine et de la loi. Donc il faudrait tout faire pour leur couper l’herbe sous le pied, principalement lutter contre ce qu’on appelle l’économie parallèle. Dé-prohiber l’usage du cannabis irait dans ce sens, mais comment encadrer réellement la vente et l’approvisionnement, Je ne crois pas que les pouvoirs publics y arrivent vraiment.
marco38
Chaque soir les forces de l’ordre dégagent les endroits investis par les Nuit Debout. Ceci en dit long sur la hantise du pouvoir face à ce mouvement qui draine la jeunesse. Il se comporte comme un gosse qui découvre une poule pour la première fois de sa vie. Une bestiole pourtant tranquille et même le symbole de la maternité, il lui jette des cailloux. C’est bien connu les jeunes c’est des casseurs, des ultra gauchistes des anar etc. Il veut éviter que les gens discutent, échangent et ça chacun sait que c’est peine perdue. Il s’appuie sur l’Etat d’urgence, inutile par ailleurs car à Grenoble on canarde en plein jour, pour éviter que le mouvement s’enracine en envoyant lacrymo et flash ball. Bel esprit d’ouverture! La Loi El Khomry sera le plus beau sarkophage que la droite ait pu imaginer pour la gauche dite socialiste. Si à 50 ans t’as pas compris ça, t’as raté ta vie.
Dudul
État d’urgence devenu une vaste fumisterie. Samedi à Nantes comme partout ailleurs, une foule s’est rassemblée dans les rues, des promeneurs qui amplissaient les rues commercantes du centre ville. Étonnant ? Pas aperçu de fourgons de CRS. Et puis pour un attentat les conditions étaient parfaites. Allez comprendre ! Ce serait leur donner de bonnes ou plutôt mauvaises raisons.
catherine dumas
100 000 insoumis, mais il faut encore plus de signatures, nous sommes beaucoup plus à souffrir. Nuit debout témoigne avec son pacifisme que nous pouvons encore être plus nombreux. Regardez tous ces musiciens, ces choristes qui d’un seul élan se lèvent pour donner de l’amour. Je suis sûr que bientôt les policiers vont nous rejoindre. Ils sont eux aussi concernés par le mal être des heures supplémentaires, des week end en moins. Retour à l’humanisme !
andrea laz
Je voudrais ajouter une autre lutte urgente à mener, concomitante ou conséquence de TAFTA, les gaz de schistes. Une autorisation a été donnée. Je propose donc que, sans oublier d’insister sur les propositions pour une société meilleure, on soit clair sur le fait qu’avant de construire, il faut empêcher le pire (Loi Komhri, TAFTA, gaz de schistes) et détruire ce qui nous bloque aujourd’hui. La liste est longue, tous la connaissent.
Je suis assidue d’un site citoyen et je vois chaque jour les réactions du « camp d’en face » et malheureusement tous les malentendus, les non ou mal dits, qui écartent ceux-là du nôtre !