L’épisode du 49.3 est un concentré du tableau politique dans lequel nous vivons. À deux signatures près, une motion de censure venant de la gauche était déposée et le gouvernement serait tombé par la gauche. Tout est-il fini ? Certes non ! La censure peut encore être votée, soit dès à présent, soit au prochain passage du texte à l’Assemblée. J’explique pourquoi. Puis je me moque autant que je me réjouis des nouvelles aventures de Macron dans la presse populaire, dans le sketch orléanais. En bouclant mes lignes j’apprenais que le prodige annoncerait sa candidature pour 2017 en juin. Je jubile. Puis je parle d’Europe et du nouveau traité en préparation dont personne ne vous parle et surtout pas le « service public de l’information ».
Non ! tout n’est pas fini sur la loi El Khomri, loin de là. Voici pourquoi. D’abord au plan parlementaire. Pour en comprendre le sel il faut savoir que le calendrier des navettes parlementaires entre l’Assemblée et le Sénat ne fait que commencer.
En 2014, pour la loi Macron (ouiiiiiiii celui de VSD !), Valls (ouiiiiiiii le dindon de la farce Hollandique) avait déposé trois fois de suite le 49.3 ! Et la droite avait déposé deux fois la motion de censure ! André Chassaigne et les députés communistes n’étaient pas parvenus à déposer une motion de censure de gauche en dépit de tous leurs efforts car le bloc des frondeurs était gelé. Ils avaient dû voter seuls la motion de la droite. J’en étais totalement d’accord. Il est temps d’ailleurs de dénoncer le chantage à la droite que pratique le PS !
Hollande et Valls étaient prêts à voter avec la droite et l’extrême droite la déchéance de la nationalité. Une mesure d’extrême droite ! Ils n’ont pas à nous donner de leçon ! Surtout quand le but de nos efforts est d’empêcher la destruction d’acquis sociaux ! Et davantage encore quand ils sont responsables de toute la situation qui conduit à ce vote. Car, ne l’oublions jamais, il s’agit de décider la fin de la hiérarchie de normes sociales sans débat et sans majorité parlementaire. Que les auteurs d’un tel coup de force osent donner de leçons de morale est aussi choquant que tout le reste de la situation réuni ! Quand à dire que la censure conduit à la dissolution, c’est un épouvantail à nigauds ! La censure fait tomber un gouvernement. Le président nommerait alors un nouveau Premier ministre. C’est tout. Et la loi responsable de la chute disparaîtrait. Si le nouveau Premier ministre est bien choisi, il retrouvera sur les bancs de l’Assemblée la majorité de 2012.
Quoi qu’il en soit sur la loi El Khomri, Valls n’a pas encore gagné ! La lutte continue et elle doit être menée pied à pied ! 56 députés de gauche étaient prêts à voter pour la censure. 234 députés de droite s’y préparent. Cela fait 290 voix pour la censure. Or il en faut 288 pour adopter une motion de censure ! Si les députés de gauche engagés prennent leurs responsabilités en utilisant le vote pour la censure déposée par la droite, ils bloquent la Loi El Khomri dès cette semaine ! Il ne faut pas se payer de mots et de grands gestes de posture : voter la censure du gouvernement est la seule manière de refuser cette loi dans ce régime de la 5e République sitôt que l’article 49.3 de la Constitution est utilisé par le gouvernement. Et la responsabilité du gouvernement est seule en cause comme c’est exactement le sens politique de cette procédure ! Et sinon, la bataille continue au Parlement. Même si cette motion de censure est repoussée, le texte peut quand même être de nouveau l’objet de la censure. Le circuit parlementaire n’est pas fini. La loi va passer devant le Sénat le 14 juin. Puis elle devra revenir en nouvelle lecture et enfin en lecture définitive devant l’Assemblée nationale.
Pour la loi Macron, le gouvernement avait usé les trois fois de l’article 49.3 et la droite avait déposé une motion de censure seulement les deux premières navettes. Le prochain 49.3 sera donc sans doute dégainé de nouveau fin juin. Sauf, bien sûr, si le gouvernement Valls tombe avant. Car le trouble va aller croissant dans les bancs et dans la rue. Continuons donc la pression sur les députés. Un par un dans chaque département ! Encourageons les 56 qui ont signé la motion de censure de la gauche à l’Assemblée pour qu’ils trouvent les deux signatures qui ont manqué cette fois ci. Continuons la mobilisation sous toutes ses formes. Comme ont commencé à le faire les membres de Nuit Debout, du PG, du NPA et de la Jeunesse Communiste hier soir devant l’Assemblée ! Nos élus, comme Danielle Simonnet et Eric coquerel, mais aussi André Chassaigne et Marie-George Buffet, étaient dans la rue ce soir-là, aux côtés des manifestants. Mais aussi en répondant à l’appel des syndicats ! Le plan de marche est fixé.
Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, FIDL et UNL appellent à l’action ce jeudi 12 mai. La manifestation parisienne partira à 14h de Denfert-Rochereau pour aller vers l’Assemblée : elle y arrivera au moment du vote de la motion de censure. Les syndicats appellent aussi à la grève et à des manifestations la semaine prochaine, mardi 17 et jeudi 19 mai. Les routiers sont aussi appelés à une grève reconductible contre cette loi à partir de lundi 16 mai au soir et les cheminots pourraient en faire autant dans les jours qui suivent. Au total, les syndicats « n’écartent aucun type d’initiative pour les semaines à venir, y compris une manifestation nationale ». Non, décidément, Valls n’a pas gagné ! La lutte continue !
Dans ce contexte, il faut répéter ici les consignes de refus absolu de la violence. Je parle de celle que nous sommes en état de contrôler nous-mêmes : celle qui vient des rangs des manifestants. Les vitrines brisées et les saccages de mobilier urbain ne servent que nos adversaires. Il faut être stupidement nul ou être manipulé pour ne pas le comprendre. Notre intérêt est au contraire que les policiers finissent par rallier, en tant que salariés, la protestation sociale. Le processus est à l’œuvre. Il faut le faire murir. Personne d’entre nous n’a intérêt à une mentalité de guerre civile dont les policiers seraient les boucs émissaires. Je le dis d’autant plus fermement que la situation est très dangereuse déjà et que nous en payons tous le prix. En témoignent les graves blessures reçues par notre camarade Gabriel Mazzolini. Ce militant est un non violent qui assure les formations aux techniques de résistance non-violente. Aucun prétexte de casse ne peut être évoqué contre lui. Le voilà aujourd’hui hospitalisé, pour une opération visant à lui extraire les éclats d’une grenade de désencerclement. Celle-ci a été jetée dans la foule sans aucune précaution face aux risques de graves blessures. Combien de drames faudra-t-il pour que le gouvernement cesse d’organiser cette violence disproportionnée ?
Depuis des semaines, notamment après qu’un très jeune manifestant a perdu un œil à Rennes, nous alertons sur le danger de cette situation. Nous réclamons que l’on cesse d’utiliser ces grenades de type F4 qui ont déjà occasionné beaucoup de blessés, de même que l’interdiction des flash-ball. Et je rappelle que les tirs tendus, maintenant devenus ordinaires dans les manifestations, sont interdits ! Il n’y a dans ces remarques aucun état d’esprit anti-police de notre part. J’ai à mon agenda des rencontres avec des policiers pour parler de tout cela. Et le Parti de Gauche, dont je suis membre, a d’ailleurs prévu de rencontrer les syndicats de policiers pour échanger sur cette situation. De toute façon, nous ne devons jamais oublier qu’en voulant faire passer brutalement une loi illégitime, le gouvernement est le premier responsable de la mise sous tension du pays. Il est directement responsable aussi de la sur-utilisation de forces de l’ordre épuisées dont il décide de la doctrine d’emploi, créant des situations souvent très dangereuses.
A présent, après cet appel à mobilisation et ce calendrier d’action parlementaire et de rues très concret, je pense que je trouverai parmi mes lecteurs des personnes qui s’intéressent comme moi aux questions de l’application de la méthode matérialiste à l’Histoire. Je ne suis pas le premier à vouloir faire entrer cette méthode dans le détail de la compréhension d’un moment politique. Certains se souviennent que Lénine s’y essaya pour définir ce qu’était une situation « pré-révolutionnaire ». Je m’y intéresse avec d’autres outils. Voyons déjà le moment.
J’ai déjà décrit à de nombreuse reprises comment s’installait dans une société cette situation où le slogan commun devient « qu’ils s’en aillent tous », ou, plus bref encore, à la tunisienne : « dégage ». Ce point d’ébullition est en vue en France. C’est le moment où plus aucune autorité n’est crue ni supportée : responsables politiques, juges, journalistes, policiers et ainsi de suite. Tout le lien de l’ordre établi semble crouler sous le poids du même opprobre. Mais quand se produit l’effondrement ? L’expérience montre qu’un évènement fortuit le provoque. Un évènement imprévisible, parfois dérisoire par rapport aux enjeux. L’esprit public connait ce mécanisme sous le nom « d’effet papillon », où une cause minime déclenche un évènement sans rapport à une échelle disproportionnée. Un battement d’aile de papillon à Mexico provoque un ouragan à Pékin, dit-on. En politique, tous ceux qui disaient juste avant le déclenchement « mais vous voyez bien que rien n’y fait, le système tient bon malgré tout » sont alors ébahis : en quelques heures, tout s’effondre. Certes imprévisible, le phénomène s’inscrit pourtant dans une figure dynamique qui peut être décrite et ne doit rien ni à la magie, ni à la providence ni à aucune des habituelles explications compliquées qui fleurissent souvent après coup.
Pour rendre compte du phénomène, imaginons un petit tas de sable sur un petit plateau suspendu. Il recevrait une lente coulée de sable supplémentaire grain par grain. Au bout d’un certain temps, imprévisible, se produit une avalanche sur le flanc du tas de sable. L’importance de cette avalanche est aussi imprévisible que son déclenchement. C’est là une image approximative mais parlante du système dont je parlais. Les grains du tas se tiennent les uns aux autres, quelle que soit la position sur le tas, comme le sont les faits et les individus en société. Le grain de sable qui va déclencher l’avalanche peut-être minuscule et de toute façon sans rapport avec l’état relatif du tas et la position de son point d’atterrissage.
Tel est l’évènement fortuit. Il n’est pas la cause absolue de l’avalanche contrairement aux apparences. C’est l’état du tas de sable qui fait l’avalanche. S’il y a une grosse bosse de grains sur la pente du tas on peut dire que l’avalanche est imminente. Le tas peut être dit en état « surcritique ». Si par contre une avalanche vient d’avoir lieu et qu’on voit un creux, on peut conclure que l’avalanche n’aura pas lieu avant quelque temps. Le tas peut être dit en état sous-critique. Un même grain de sable peut provoquer une avalanche ou n’en provoquer aucune selon que le tas de sable est en état surcritique ou sous-critique. Ce type de système porte un nom barbare en physique : « système critique auto-organisé ». Il rend compte de façon matérialiste de la dynamique des évènements sociaux et politiques dans les processus d’effondrement politique ou de révolution citoyenne.
Sur cette base nous pouvons dire que la situation est surcritique en France quand à deux voix près le gouvernement peut tomber sous les coups de sa propre majorité. D’autant que l’état surcritique va s’aggraver. C’était le sens du début de ce chapitre. Le calendrier des navettes parlementaires ne fait que commencer. Le programme des journées d’action syndicale est engagé. L’évènement fortuit est au bout de la rue.
Au milieu de la pagaille du 49.3, dans le désordre général, après avoir dénoncé la « caste politique » dont sont membres tous ses collègues du gouvernement et le président lui-même, après s’être accroché en public avec le Premier ministre sur les bancs de l’assemblée, Macron annoncerait sa candidature en juin selon Médiapart ! Nooooon ? Encore ! Oui, vraiment, c’est trop bon ! Imaginez la tête de Valls ringardisé en moins de deux mois et réduit à donner le fouet à l’Assemblée pendant que son ministre des Finances fait le kéké en couple dans la presse populaire ! Penser aux chocottes de Hollande qui s’est déjà pris les pieds dans le tapis avec des leurres qui refusent d’obéir ensuite, comme en 2007 avec la candidature de Ségolène Royal ! Bravo Macron qui leur pourrit la vie et dévaste le camp solfériniens !
Je ne dirai pas que « en marche » était le nom de la web-série de ma campagne de 2012. Ni que son site est une mauvaise copie de l’idée de plateforme que nous mettons en œuvre déjà en Espagne en France et aux USA. J’espère juste qu’il paie cher ces plagiats et que sa collecte de fond anglaise (même en passant par l’Amérique latine tout se sait) est déjà bien gaspillée par quelques-uns des paniers percés qui l’accompagnent.
Droitier caricatural, artefact de tigre en peau de lapin, le voici déjà pris à devoir tenir la main de son épouse (« ma femme que j’aime beaucoup ») dans VSD pour rassurer le bon peuple qui aime tant les familles royales ! A peine pondu, déjà frit ! Ce dimanche il a joué l’ami de la pucelle inspirée, dans un discours de sous-préfecture très vintage. Jeanne d’arc ! Poilade !
Seule la production du mythe a de l’intérêt pour l’Histoire de France. Ces messieurs les têtes d’œuf ne le savent pas. Je vous renvoie à l’excellent post d’Alexis Corbière sur l’histoire de cette guerre de propagande entre l’Église et la République. Tant de naïfs découvriront que l’Église, qui condamnait encore le suffrage universel en 1906 et ne reconnut pas la République avant 1920, mena un combat pour s’approprier le personnage de Jeanne d’Arc. En effet elle venait d’être « inventée » (comme on le dit d’une découverte) par les grands laïcs qui venaient de fonder la troisième République. Héroïne nationale de choix au lendemain de la défaite de Sedan. Condamnée par un évêque collabo de l’envahisseur anglais : un beau personnage pour l’époque. Rude épreuve pour les cléricaux d’alors que ce défi ! Car c’est l’Église et non le pouvoir civil, sous la férule de l’évêque Cauchon (mais oui, c’est son nom), qui envoya la douce exaltée au bucher pour sorcellerie du fait qu’elle prétendait avoir entendu des voix d’archanges. Jeanne d’Arc est morte brulée vive en 1431.
585 années après, le pauvre discours de Macron est une des innombrables variantes de ce type de commémoration : raconter des histoires pour s’auto-célébrer au mépris le plus complet de ce qui pourrait déranger. Tous les poncifs, anachronismes et trémolos de rigueur y étaient. Avec le pieu oubli de tout ce qui pourrait fâcher : que la virginité de cette malheureuse continue d’être mentionnée à son crédit, ce qui est patriarcal ; que l’Église la fit brûler, ce qui est anticlérical ; et que la vie du principal lieutenant de la sainte guerrière, Gilles de Rais, est celle d’un monstre pédophile assassin que la justice de l’époque fit exécuter en dépit de son rang tant ses crimes étaient révoltants, ce qui est totalement immoral.
Le pompon de l’ignorance est d’entendre le fantastique et magnifique monsieur Macron dire qu’il ne croit pas à l’homme ou la femme providentiel au moment il parle du parangon de cette variété puisque Jeanne d’Arc fut « donnée par la providence » elle-même, raison pour laquelle elle fut canonisée ! Peu me chaut en fait. Que le journal Les Échos lui aussi se soit senti obligé de pondre à son tour une rédaction d’élève de troisième sur le thème en première page, avec photo couleur, pour participer à la promotion de Macron, meilleur ami de la femme qui entendait des voix, est suffisamment drôle pour que nous nous estimions dédommagés d’avoir eu à subir toutes ces simagrées.
Mais il me semble qu’à notre époque, nous méritons mieux que la légende dorée. Deux mots pour agacer sur le sujet. Le personnage historique de Jeanne d’Arc prend place au milieu d’une foule d’illuminés de l’époque dans un contexte de désordre politique et militaire total. Le roi fou (Charles VI) a reconnu que l’anglais est roi de France. Son fils Charles VII règne sur une petite Cour à Bourges où un certain nombre de seigneurs français attendent leur heure avec lui, tandis que la plupart des autres collaborent avec enthousiasme avec l’occupant. Cette guerre est d’abord une guerre civile sous l’ancien régime. Jeanne ne réconcilia personne mais au contraire choisi son camp. Cette Jeanne-là arrive après bien d’autres jusqu’à Charles VII qui n’en a cure mais voit bien ce qu’il peut tirer d’une illuminée qui clame venir de Dieu pour faire « sacrer le roi à Reims ». De toutes façons il n’en peut mais…
Quant à elle, c’est son inconscience absolue qui lui fait lancer un assaut victorieux sans aucune préparation. C’est ce qui permit de débander à Orléans, par surprise, un siège à moitié abandonné par l’ennemi. Le même genre de charge absurde lui vaut de se prendre un carreau d’arbalète devant Paris (entre la station de métro la Chapelle et Marx Dormoy, selon la légende) et de perdre platement la bataille contre d’autres Français. Les « voix » avaient oublié de la prévenir sans doute. J’en passe.
Bon républicain, je suis un ami de la dame brûlée par les curés, cela va de soi. Bon républicain je sais que l’envahisseur est toujours infâme, anglais ou allemand selon les saisons de l’Histoire et qu’il ne faut jamais oublier quoi que ce soit même quand on pardonne. Ami des héros, je sais aussi que dans notre pays tous les traitres ont des noms adaptés à leur rôle : Cauchon brûle Jeanne d’Arc, Merda tire sur Robespierre, Vilain tue Jean Jaurès. Aimer Jeanne d’Arc, c’est détester ceux qui ne l’aimaient pas à l’époque. La France du roi français contre le roi anglais. Inutile de souligner le genre de parallèle qu’on pourrait faire plutôt que les mièvreries de ce Macron du dimanche. Mais comme on le sait, son apologie n’alla même pas jusqu’à dire de quoi la malheureuse était morte, ni qui en était responsable.
Un jour où l’autre, j’aurai sans doute à mon tour le devoir de parler en public sur cette Jeanne d’Arc d’heureuse mémoire. Je vous y donne rendez-vous quand ce sera le moment. Je saurai mettre un nom sur l’ennemi si j’avais à parler sur le sujet. Le propos au gros burin de Macron était qu’on finisse par le prendre pour elle, au prix d’allusions spécialement lourdingues. Célébrer Jeanne d’Arc est un exercice sans aucune valeur historique. C’est toujours, et à chaque génération politique un exercice allégorique. Il en va de même cette fois-ci et c’est bien pourquoi le système a adoooooréééé la scène et ses farcesques vocalises. Le moment était celui d’une mise en scène de la volonté « d’union nationale » entre la droite LR (maire de la ville) et le PS dont Macron est la figure du jeune marié. Beau comme une grande coalition du type de l’Allemagne et de tant d’autres pays d’Europe. Beau comme madame Clinton s’accordant avec la famille Bush aux USA pour reléguer sur le bord de l’assiette Donald Trump et Bernie Sanders. Mais ma conviction est que leur tour est passé.
Ce soir-là, Pujadas parlait d’Europe. Juste pour m’attribuer « le bonnet d’âne » de celui qui corrige le plus ses votes au Parlement européen… Le Pujadas national n’y connaît rien mais ça ne l’empêche pas de causer. C’est clair que ce ne sont pas ses démentis qui lui permettraient de concourir : Pujadas ne se trompe jamais ! Il n’en reste pas moins que cet homme-là s’intéresse à l’essentiel de ce qui peut détourner l’attention des choses sérieuses. Car pendant qu’il fait le mariole à bon compte, l’histoire de l’Union européenne se prépare à une bifurcation majeure : un nouveau traité européen est en gestation. Ce sera un enjeu majeur de l’élection présidentielle de 2017.
J’en ai déjà parlé sur ce blog et dans ma déclaration pour proposer ma candidature. J’y reviens pour vous mettre en alerte. Je m’étonnerais d’être bien seul à tirer le signal d’alarme sur ce projet si je n’avais connu cette situation une fois déjà. Cela me rappelle étrangement les débuts de la négociation pour le marché unique avec les États-Unis en 2008-2009. Comme j’étais seul à dénoncer ce projet, j’en finissais par me demander si j’avais bien compris. Ce que j’ai compris du coup c’est la façon de faire des auteurs de ce type de projet. D’abord ne rien laisser voir, lancer des ballons d’essai, attendre, jouer à petite touches lentement déposées, jusqu’à ce que la situation paraisse « évidente » et ainsi de suite. Ils peuvent compter sur l’aide bienveillante des médias fatigués d’avance par le sujet européen, qui consacrent leur intérêt pour la vie de l’Europe réelle aux genres de fixettes à deux balles dont ils m’accablent : taux de présence des parlementaires, leurs erreurs de vote et ainsi de suite c’est-à-dire pour tout ce qui n’a pas d’importance. Cela, non par complot mais parce que sinon il faudrait travailler, donner du temps et ainsi de suite, ce qui demanderait donc de l’argent alors que « ca n’intéresse personne ».
Cette méthode ce fut celle pour TAFTA bien avant que celui-ci devienne un sujet médiatique désormais propice à toutes les manipulations. L’actuel numéro de réticences hypocrites et soudaines de François Hollande ou Nicolas Sarkozy contre ce traité avec les USA ne doit pas faire illusion. Je me permets donc de vous donner la clef d’explication : les deux savent que Merkel joue en ce moment la tension avec les USA et que, en même temps, l’affaire est mal emmanchée côté nord-américain. En effet, ces derniers ne cèderont rien sur l’accès des européens aux marchés publics des divers États qui composent les USA. Mais l’Allemagne veut ce traité. Il favorise en effet son industrie et en particulier, en ce moment, ses exportations de machines-outils. L’Allemagne l’imposera aux Français, qui se coucheront comme d’habitude, lorsqu’elle aura obtenu les garanties qu’elle demande. Je n’en dis pas plus pour cette fois mais il est désolant de voir qu’un sujet qui agite tant de décideurs ne suscite aucun débat ni intérêt du côté européen et français. Et du côté français encore une fois, aucune vision stratégique, aucun projet à part : les bredouillements habituels sur « l’Europe qui nous protège » et autres refrains ineptes de ce type. Et ce n’est pas Pujadas qui va relever le niveau !
Quoi qu’il en soit, préparez-vous en 2017 à voter aux présidentielles en vous demandant ce que chaque candidat se prépare à faire sur ces sujets. Et vérifiez bien ce qu’ils ont déclaré vouloir faire dans le passé récent et ce qu’ils firent vraiment. Attention aux héros d’opérette qui disent « non » au traité tout en ajoutant un ton plus bas, à la mode hypocrite du refrain des « frondeurs » : « en l’état ». Voilà pour TAFTA.
Mais les mêmes vont aussi faire tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas parler du prochain traité européen. Il est pourtant déjà en discussion entre gens importants. Comme les poissons-pilotes de François Hollande lancent des ballons d’essai, mieux vaut se dire que le coup pourrait arriver plus tôt que prévu. Méfiance donc ! Deux grosses pointures de la Hollandie réelle ont pointé le nez : le ministre des Finances Michel Sapin et son collègue de l’Économie, le magnifique, formidable, moderne « Mozart de la finance » et ami de Jeanne d’Arc qu’il « aime beaucoup » aussi, j’ai nommé, mesdames et messieurs, trrrrrrrr (roulement de tambour), Emmanuel Macron.
Lui et Sapin, ces deux finauds, ont récemment évoqué l’idée qu’ils aimeraient « un nouveau traité européen ». Comme si tout d’un coup ces deux-là avaient une vision géopolitique personnelle ! Michel Sapin l’a joué dans son mode sournois habituel. Il a déclaré dans Libération du 30 mars que son homologue allemand « Wolfgang Schäuble, et moi, nous partageons la conviction que l’Union monétaire, qui est une réussite, doit impérativement s’accompagner d’une union économique plus forte. Donc nous devons aller de l’avant. Mais l’un et l’autre, nous faisons le constat, peut-être à regret, que la situation politique dans nos pays respectifs ne permet pas d’envisager dans les mois qui viennent une avancée qui rendrait obligatoire une modification des traités. Nous devons donc aller le plus loin possible dans l’intégration, sans qu’il y ait besoin de changer les traités. Pour autant, je pense que la France et l’Allemagne doivent prendre rapidement une initiative qui trace un horizon au-delà de 2017, et qui ne s’interdit pas à terme une modification des textes européens ». Compris ? Deux semaines plus tard, le 18 avril, à Bruges, c’est Emmanuel Macron qui a entonné le même refrain : « On doit prendre un vrai traité refondateur […] que nous devons préparer dans les 18 mois qui viennent », c’est-à-dire d’ici fin 2017. La presse qui gonfle à l’hélium enrichi cette baudruche s’est pâmée d’admiration sans qu’un seul des plumitifs qui pompent se pose la moindre question. Mais à mon quartier général, la veille politique a noté : alerte !
Macron et Sapin ne sont pas capables d’avoir eu cette idée tout seuls. Leur « proposition » n’est en fait qu’un empaquetage d’un projet déjà dans les cartons des eurocrates. Je l’ai déjà évoqué sur ce blog. Je le prouve. La mise en chantier d’un nouveau traité européen est au programme depuis un rapport rendu en juin 2015 par les « cinq présidents » de l’Union européenne. Oui, les « cinq présidents » ! C’est-à-dire le président du Conseil des chefs d’État Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Martin Schulz, le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi et le président de la réunion des ministres des Finances de la zone euro Jeroen Dijsselbloem ! Evidemment, vous chercherez qui d’autre que moi vous en aura parlé alors comme je l’ai fait sur ce blog !
Quand Sapin et Macron font semblant d’avoir une idée qui resterait à approfondir, sachez que les cinq présidents ont déjà commencé à tracer davantage qu’un croquis. Leur but est déclaré sans ambiguïté: « approfondir l’Union économique et monétaire (UEM) à partir du 1er juillet 2015 et la parachever en 2025 au plus tard ». C’est-à-dire achever la construction d’une zone euro où les peuples et les États ne seront plus souverains. Une zone où des décisions peuvent être imposées aux États en matière budgétaire ou de réformes du marché du travail encore plus durement qu’aujourd’hui. Parmi leurs ambitions à court terme, on trouve évidemment le renforcement du « semestre européen ». C’est-à-dire des procédures annuelles de contrôle des budgets et des réformes nationales par la Commission européenne. Les eurocrates veulent que les exigences de la Commission soient appliquées plus férocement encore par les gouvernements.
Ainsi, le rapport des « Cinq présidents » propose que la Commission fournisse un « soutien technique coordonné par le service d’appui à la réforme structurelle de la Commission ». Ce serait l’application du régime de la Troïka à tous les États européens soumis à des « recommandations » qui verraient débarquer les hommes de main de la Commission dans les ministères pour imposer les « réformes structurelles » dont le peuple ne veut pas. Ces eurocrates voudraient aussi créer un « comité budgétaire européen » composés « d’experts » et chargé d’émettre des avis sur les budgets de chaque État en plus de l’avis déjà rendu par la Commission. Alléchant, non ? Sapin et Macron ne sont pas au courant ? Ou bien l’ami de la pucelle qui a bouté les Anglais hors de France ne voit pas d’inconvénient à élargir le champ d’action de l’occupant.
Après 2017, les eurocrates aimeraient pouvoir renforcer de manière drastique ces instruments de verrouillage des peuples, y compris si besoin par un nouveau traité budgétaire. L’habillage ? Ce serait la création d’un « budget et d’un Trésor de la zone euro ». La Commission ou un autre organe verrait ses pouvoirs d’injonctions et de sanctions renforcés voire automatisés. La Banque centrale resterait quant à elle bien évidemment indépendante, c’est-à-dire capable d’étrangler monétairement un État comme elle l’a fait avec la Grèce et Chypre. C’est en fait une mise au pas de toutes les démocraties nationales qui se profilent. Les cinq visent aussi l’instauration d’une représentation unique de la zone euro au sein du FMI au lieu des représentations de chacun des 19 États à court terme, avant d’étendre ce principe à d’autres organisations internationales comme l’organisation mondiale du commerce et ainsi de suite comme on le devine.
« L’approfondissement » de la zone euro serait en réalité une nouveau tour de vis contre la souveraineté populaire. Ce n’est pas un procès d’intention. Tous les libéraux qui dirigent l’Union européenne ont déjà fait savoir qu’ils rêvaient d’une prison des peuples à ciel ouvert. Ainsi Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne a déjà dit que, à ses yeux, « il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens », dans Le Figaro du 29 janvier 2015, quatre jours après la victoire de Syriza en Grèce. Avant lui, Angela Merkel avait plaidé en 2012 pour un « droit d’ingérence » et un « droit de véto » de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Après lui, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble s’était permis de dire que « La France serait contente que quelqu’un force le Parlement » à adopter des réformes « mais c’est difficile, c’est la démocratie ».
Ces quelques citations en disent long sur le projet de ces gens. Voilà ce à quoi Macron et Sapin veulent préparer les esprits en faisant mine d’avoir eu une belle idée pour relancer « l’Europe qui nous protège ». On devine qui serait surtout protégé par leurs trouvailles… Surtout quand on sait que le projet comporte aussi par exemple la finalisation de « l’union des marchés de capitaux » ce nœud coulant mortel pour l’indépendance des économies. Encore un coup parti de loin avec un rapport enthousiaste voté récemment par la droite et le PS du Parlement européen. Ils se prononçaient avec enthousiasme notamment pour relancer la « titrisation » des emprunts des entreprises en Europe pour que les banques et fonds puissent les revendre à la découpe dans des empaquetages différents. C’est pourtant ce modèle qui a créé l’effet boule de neige de la crise des subprimes en 2008.
Donc, 2017 sera l’année charnière de ce projet. La Commission européenne a précisé le calendrier de réalisation de cet objectif. Personne ne devrait l’ignorer. Les débats auraient dû commencer. Une première phase est en cours jusqu’au 30 juin 2016. Elle prévoit le renforcement de l’intégration de la zone euro sans changer les traités. Et après ? 2017 marquera le début de la deuxième phase, avec une modification des traités envisagée et même souhaitée. Dès la mi-2016, un groupe d’experts nommés par la Commission européenne planchera sur un éventuel nouveau traité. Au printemps 2017, la Commission prévoit la publication d’un paquet d’orientations sous la forme d’un Livre Blanc sur l’achèvement de l’Union économique et monétaire. Puis suivra la négociation à proprement parler de ce nouveau traité entre les États, sitôt passée l’élection présidentielle française de 2017. L’idée étant que tout soit bouclé dans le prochain mandat des dirigeants français et allemand qui débutera en 2017.
Si la France est alors dirigée par un personnage du même acabit que l’actuel président de la République ou son prédécesseur, le peuple français sera tenu à l’écart de ces tractations. Comme avec Sarkozy en 2008 sur le Traité de Lisbonne ou avec Hollande en 2012 sur le traité budgétaire, aucun référendum n’est prévu pour solliciter l’accord du peuple français. Aucune de leurs promesses sur le sujet ne sera jamais tenue comme l’ont montré les deux précédentes expériences sur le sujet. Je vous mets aussi en garde contre les numéros d’enfumage à l’occasion de la campagne présidentielle. Souvenez-vous des promesses non-tenues en matière européenne. Souvenez-vous de la promesse envolée de François Hollande à propos de la « renégociation » du traité budgétaire. Souvenez-vous de la promesse envolée de Nicolas Sarkozy d’un « mini-traité » suite au référendum de 2005. Ne vous faîtes pas avoir une nouvelle fois. Pour ma part, je dis les choses clairement. Je n’accepterai pas ce nouveau traité qui étouffe la souveraineté des Français. Je plaide pour que 2017 soit l’occasion de sortir des traités européens. Ma ligne est claire : l’Union européenne, on la change ou on la quitte !
149 commentaires
FREDERIC
« Union européenne » ? Quelle union ? L’union des banquiers, des gros industriels, des lobiistes, du CAC40 ? L’union de ceux qui possèdent ? J’ai d’autres valeurs à partager. L’Europe des peuples en marche n’est pas celle là.
lenormand
Se passera-t-il une révolution d’ici 2017 ? Je ne sais. Mais c’est vrai que l’on se rend compte que l’on vit une période plus que difficile voir étrange et que tous peut se passer.
Un détail sans grande importance sur ce que vous dites sur Jeanne d’Arc. Pour la majorité des français elle représente encore le sursaut du peuple français, le début du renouveau de notre pays si mal en point à l’époque. Que déjà des Français s’opposaient à d’autres Français c’est évident et cela est arrivé souvent. En 1940 beaucoup de nos compatriotes étaient pétainistes et ils ont eu tort. Au 14eme siècle, il en a été de même. Vous le savez Mr Mélenchon, les symboles ont leur importance, surtout en ce moment.
René-Michel
Pour le peuple, analphabète, affamé, asservi, martyrisé par les nobles et le clergé pro anglais ou pro capétiens, la France n’existait pas, pas plus que la Pucelle. Les hordes de mercenaires, soudards, un siècle durant, ravagèrent, pillèrent les campagnes. Nul sentiment national si ce n’est la terrible situation des « Jacques », les famines…
lenormand
Vous avez bien sûr raison, d’après les historiens le sentiment national dans le peuple ne faisait que tout juste débuter au 15eme siècle. Je pense juste que dans la mondialisation qui sévît et dont on voit les effets néfastes, les injustices qui s’amplifient il est important que le peuple garde espoir en une possibilité de changement. C’est ce symbole que peut représenter Jeanne D’arc. Etre patriote et de gauche c’est possible.
liu
La France a encore toute sa souveraineté pour la simple raison qu’elle a un poids économique considérable dans l’Euro mais qui n’est pas utilisé par nos dirigeants pour changer les règles de fonctionnement de l’Euro et qui se plient à la vision macroéconomique absurde des dirigeants allemands.
Il faut négocier, imposer, aux dirigeants allemands une relance budgétaire favorable à une transition énergétique en Europe et à l’emploi. C’est un bras de fer nécessaire, mais vous verrez que la population allemande finira par comprendre que l’écologie dépend d’une politique économique nouvelle en Europe. Les Grecs, Espagnols, Italiens suivront et approuveront un tel virage.
Coxnubuk
Bonjour, merci Jean-Luc une fois de plus de vos éclairages. Comme certains des commentaires je ne crois pas à la stratégie de « l’Europe on la change ou on la quitte ». Je suis de ceux qui pensent que mieux vaut annoncer fermement et clairement la sortie pour cause de désaccord. Cela permettra de changer le rapport de force et crédibiliser cette option en instruisant les différents points (étapes, impacts, mécanismes de substitution, protection contre attaques financière genre celle qui a eu lieu en Grèce). Il sera alors important d’aller jusqu’au bout de la sortie et retrouver les outils de souveraineté (je pense notamment à l’outil de création monétaire et au contrôle des banques privés). Il sera important de faire ce qui a été dit, à savoir aller jusqu’à la sortie de cette zone euro. Une fois sortis, nous serons alors à temps d’imposer nos conditions pour un « eventuel » retour sur d’autres bases. Bien à vous.
Nicolas.B
Je crois également que c’est la seule option valable, pour nous éviter la sempiternelle question, Et votre ami Tsipraz en Grèce ? Et rassembler la majorité des Français de 2005.
marco polo
Justement, c’est la confrontation entre le mieux être social et en face la volonté de l’UE et de la Commission de favoriser la finance qui va être le révélateur pour des millions de gens. L’impossibilité d’une politique sociale en Europe va aussi être regardée d’une manière pratique par les autres peuples européens et déclencher des réactions dont nul ne peut prévoir les effets à l’avance. Il en est ainsi pour les Français qui découvriront que rien ne sera possible dans le cadre actuel, qu’il faut le changer. C’est ainsi que je perçois la phrase « l’Europe on la change ou on la quitte« . Il faut surtout mettre en avant le réalisme d’une politique sociale anti-austéritaire avec les outils pour y parvenir, c’est-à-dire le ce que nous décidons de faire, et comment nous en trouvons les financements. La vérité du financement sera implacable comme argumentation.
BIBI
Non, je ne pense pas qu’il faille dévoiler tous ses atouts dès le départ. Dans une négociation il faut toujours garder les bonnes cartes pour le bon moment. L’effet de surprise est alors le meilleur allié. Jacques Généreux l’a très bien théorisé et nous savons ce que nous voulons faire. Dans une négociation votre adversaire doit connaitre les grandes lignes mais pas le détail. Jean-Luc Mélenchon l’a dit et redit, avec les traités actuels nous ne pouvons pas appliquer notre programme. Donc vous vous soumettez car le peuple l’a décidé, ou bien tchao !
Pierre
L’important est que le Royaume-Uni sorte de l’Europe (Brexit). Cette Europe en sera très affaiblie et l’Allemagne se sentira très seule, c’est à ce moment là qu’il faudra virer cette 5ème république en France.
CEVENNES 30
Les USA (le président Obama, menaces à l’appui), le FMI, l’Ecosse pèsent de tout leur poids pour que cela ne se produise pas, une grande campagne de propagande (c’est notre dernière chance avant le cataclysme du brexit) pour le maintien est en cours, j’ai bien peur que cette occasion soit manquée.
Optimist
L’Euro capitalisme, c’est ce poignard dans la plaie dont nous en sommes victimes. Sortir de cette Union européenne, c’est en extraire la lame, désinfecter la plaie jusqu’à sa cicatrisation.
Frédéric Poncet
Attention aux métaphores : elles sont utiles pour ramener l’inconnu au connu et expliquer des choses difficiles. Mais elles sont trompeuses car elles incitent à pousser le raisonnement par déduction, ce qui n’est fondé sur rien. Il faut se garder de transposer aux sciences sociales des connaissances issues des sciences de la matière ; ne jamais perdre de vue, par exemple, qu’en science sociale un « grain de sable » peut appartenir en même temps à plusieurs « tas de sable » différents. Seule la méthode est transposable. Je me garderai bien de caractériser la situation comme « surcritique », ce qui ne veut rien dire en science sociale, ceci étant dit, je partage l’idée que « L’évènement fortuit est au bout de la rue. » Par expérience, c’est presque une évidence. A propos, avez-vous une idée de la composition du gouvernement provisoire qui ramassera le pouvoir quand il sera à prendre ? Il est plus qu’urgent d’y réfléchir.
bertgil
JL Mélenchon doit étre plus clair et plus précis concernant les traités européens. Il doit expliquer si, oui ou non, nous en sortirons. Souhaiter négocier ? Il n’y a rien à négocier. Juncker n’a t il pas expliqué que les traités ne sont pas négociables ? Que les élections d’un Etat ne remettrait rien en cause. Il doit expliquer aux Français que la France souhaite retrouver sa souveraineté pleine et entiére. Que les salariés et retraités refusaient de servir de paramétres d’ajustement pour maintenir la compétitivité des entreprises, mais que en réalité ce serait pour augmenter les dividendes, etc.
Goissédé
De mettre le plan B avant le plan A ou le plan C, cela mènera inévitablement à discuter avec l’Europe, car ce ne sera pas bonsoir Madame je m’en vais. Comment peux-t-on dévoiler un plan B qui peut être modifié dans l’année compte tenu, entre autres, du devenir par exemple du choix des Anglais ?
camille
Je comprends mais pas d’accord. Proposer un plan B qui n’est qu’une évolution du plan classique « on va changer l’Europe » (la bonne blague) sous le slogan « on la change ou on la quitte« , sans rien préciser sur la procédure de sortie revient à ne rien proposer. Il faut dire comment avant. Quels procédure, texte et délai (M’PEP, PCRF et UPR sont clairs là dessus). Les évolutions en fonction des évènements sont valables dans tous les cas de figure de toutes façons donc l’argument ne tient pas.
Donc j’en reviens encore une fois, Jean-Luc, si tu dis « on la change ou on la quitte« , tu dois être précis procédure, texte (ou non) et délais envisagés pour la négociation et la sortie. Je ne vais pas rappeler Mendès France quand même… Sinon nous ne sommes pas des gogos, la population n’a aucun intérêt à adhérer un tel flou guère différent d’un Hollande (je ne parle pas de ma vision personnelle). Une double proposition claire est obligatoire. Le flou c’est niet.
annie
« D’abord ne rien laisser voir, lancer des ballons d’essai, attendre, jouer à petite touches lentement déposées, jusqu’à ce que la situation paraisse « évidente » et ainsi de suite. »
C’est également la façon de procéder des entreprises qui prévoient un plan social. En entreprise, les ballons d’essai, ce sont les rumeurs que la direction lance sur le lieu de travail. J’ai connu ça. Répugnant.
Franck
Si le plan social concerne les « fonds vautours » et les actionnaires sans vergogne, je suis pour. Comment croyez-vous que la démocratie puisse reprendre ses droits ? En le leur demandant bien gentiment ? En jouant sur leur sens aigüe du partage des richesses ? Ils utilisent des méthodes « répugnantes » contre nous, et bien qu’ils sachent qu’on ne leur fera pas de cadeau. Et qu’ils le sachent bien !
Pierre
Il faut appliquer la taxe Tobin que même Attac semble oublier.
MAS Charles
Vous avez deux boutons pour empêcher une bombe d’exploser « la loi dite El Khomri ». Vous appuyez sur le premier rien ne se passe. Vous n’appuyez pas sur le second quelque soit sa couleur ?
Jean-Luc Mélenchon rode sa campagne dans ces conférences universitaires ou au Québec. Sa conclusion que je partage est que qu’une économie respectant la règle verte va s’imposer à l’humanité. Devant l’aveuglement des gouvernants soumis aux œillères du profit, il sera le seul à proposer ce qui ne sera encore qu’un choix en 2017, l’écosocialisme, en s’appuyant sur notre Frnce qui à la chance d’avoir cette énorme ouverture sur la mer pour réussir un changement de la société.
Je regrette que « L’Humain d’abord » qui résumait tout ne soit pas la bannière de sa campagne plutôt que les insoumis. Je serai le 5 juin à Paris.
Xavier Marchand
Loi travail, c’est pas fini. Il y aura une effectivement une 2ème lecture. Dans plus d’un mois. Peu de gens le savent ! Mélenchon a raison de prédire la chute de Valls.
Le premier 49.3 était un tour de chauffe, il y en aura un second. On connaît maintenant l’état des forces en présence. La censure est possible. Il est logique d’en appeler aux députés de la nation pour que notre Assemblée reprenne la main. La censure, c’est maintenant !
René-Michel
Un tour de chauffe ? Alors que ça fait 4 ans que Hollande fait pire que Sarko ! Les « frondeurs », sans parler des autres PS ne feront jamais rien de concret. La carrière avant tout !
Kontarkosz
Les médias nous saoulent avec l’âpreté, la dureté des manifestations, mais quand parlent-ils de la violence de l’ordre social qui doit être maintenu et préservé à coup de matraque, de gaz lacrymogène, et d’arrestations arbitraires ?
socrate
Si les députés socialiste forment une union pour voter une motion de censure de gauche et que la droite maintienne la sienne que se passer t’il ? Les voix se disperseront et la loi passera. Voila le problème qui nous guette en seconde lecture de cette maudite loi.
yves
Les routiers semblent vouloir se mettre en grève contre la loi travail. Valls peut sauter avant deux mois !
socrate
F. Hollande se déclare sur Europe1 etre la seule alternative a gauche. C’est beau d’être modeste ! Il réaffirme que la loi travail passera. Nous avons donc a la tête de l’état un autiste sourd qui se moque du monde. Encore un an avec lui. Comme ça va être long !
sergio
Nombreux amis ont souvent cité sur le blog de Jean-Luc le fameux « TINA » (There is no alternative) de Thatcher pour faire écho aux aboiements passés de Valls et maintenant de Hollande. Pas d’alternative à la politique ordo-libérale suicidaire exigée de Bruxelles, du FMI et du Medef. C’est beau d’entendre ce piteux argument d’impuissance et de capitulation d’un socialiste élu à la présidence pour « changer » la France.
En espérant la mobilisation espérée par nous tous et par l’intervention de Chassaigne à l’A.N. contre cette loi (ainsi que le retour de tout le PCF sur une ligne claire de rupture avec les vendus).
Maximilien R
Jean Luc a tort d’attendre quoi que ce soit des fondeurs et de perdre son temps avec eux. François Cocq l’a très bien exprimé dans son article du 12 mai. Pour lui ce sont des agitateurs inutiles. Pour moi frondeurs ou pas, ces socialistes sont tous les mêmes chiens avec des colliers différents. Notre objectif c’est de faire comprendre au plus grand nombre le message de Malcom X en 1964, à tous ceux qui ne votent plus et qui est le suivant : “Un bulletin de vote est une balle. On ne vote pas tant qu’on ne voit pas la cible, et si la cible est hors d’atteinte, on garde le bulletin dans la poche.”
Aujourd’hui les cibles sont bien visibles (Le PS/PCF les LR et le FN ) on sort donc son bulletin Insoumis(es) de la poche et on le met dans l’urne pour atteindre les cibles.
Nicks
Je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon soit dupe. Il est normal qu’il encourage des velléités d’insoumission quand elles semblent apparaître, alors qu’il porte un projet de rassemblement. Son propos est identifiant et a valeur de marqueur pour la suite. Nous verrons bien où se situe les rebelles « retenez moi où… » du PS dans quelques temps, du bon ou du mauvais côté de la barrière. Dans les deux cas, c’est le mouvement de la France insoumise qui servira de repère.
Renault
Ouille, ouille, ouille, quel pastis ! Simple, très simple et clair, décanterai beaucoup de choses et, comme disait quelqu’un « sous les pas du maître, les oreilles de ceux qui sont prêts à comprendre s’ouvrent toutes grandes ».
Ducouret
Voilà le temps de la révolte est venue. Nous, le peuple insoumis, relevons le défis que nous pose le gouvernement de Hollande. Nous restons soudés face à la démagogie des capitalistes et de leurs colistiés. Les lois scélérates de l’UE pour créer une mondialisation hyper libérale ne passeront pas. Le dumping de la main d’oeuvre à bas coup ne se fera pas. Hollande s’obstine sans comprendre le peuple, le petit roi va payer sa traitrise. Bloquons l’Europe, que toute l’europe des insoumis s’unisse pour créer un mouvement solidaire pour une Europe nouvelle, libérée des dogmes politique vieillissant. Unions des indignés d’Europe.
Patricia
Cher Jean-Luc, vous êtes un véritable lanceur d’alerte et un parfait acteur de l’intelligence collective. Merci pour votre propos et tous les commentaires qui en sont nés. Je me régale à vous lire tous.