Les grèves s’étendent et se durcissent. Tous les efforts de la propagande sur la « baisse du niveau de mobilisation », les pluies d’injures et de menaces du monde médiatique, les arrestations, assignations à résidence, intimidations, gazages et que sais-je encore n’ont pas entamé le front du refus de la loi El Khomri. Le 14 juin va être une énorme mobilisation à Paris ! De partout des cohortes nombreuses, des vagues de cars sont annoncées.
Ici je reviens sur la lutte la plus décriée ces temps derniers notamment par Marion Maréchal Le Pen et beaucoup de journalistes de l’audiovisuel qui ne « sont pas contre la grève mais… ». Il s’agit de la SNCF. La nouvelle bataille du rail a un ancrage profond dans les mesures décidées par la Commission européenne. Justement cette semaine le Parlement s’est réjoui des progrès accomplis dans la voie de la privatisation du secteur. Bien sûr le PS et les Verts ont voté pour. C’est la face non vue du conflit par tous ceux qui en restent aux éructations contre les grévistes.
Je fais un point sur le dimanche 5 juin où a été un seuil franchi de bien des façons pour « la France Insoumise » qui est entrée en campagne place Stalingrad.
Ce post est écrit à Strasbourg aux heures creuses de la session de juin. Mardi, un terrible orage a dévasté le secteur. L’eau a arraché le bitume des routes, emporté les voitures, percé les toits à commencer par celui de la grande gare. Le phénomène d’abondance des eaux sur une terre en toile cirée a fonctionné à plein. « On a créé un couloir pour l’eau » déclare une vieille dame qui dénonce les champs de maïs. Ils ont été implantés ici comme ailleurs pour récolter des subventions européennes. « Le blé épongeait mieux la terre. » dit la dame dans le journal local les fameuses DNA (dernières nouvelles d’Alsace). Pendant ce temps on votait encore des mesures pour l’agriculture productiviste au parlement européen. Et cela m’a ramené au débat inachevé avec l’agrarienne que France 2 avait trouvé pour « débattre » avec moi et qui avait récité un prompteur entier de catéchisme de la FNSEA. J’y reviens donc puisque l’actualité s’y prête.
Je crois que notre rassemblement du 5 juin a été un évènement politique dont la signification dépasse le seul cadre de la campagne électorale commencée ce jour-là. La foule rassemblée était par elle-même un message. La diversité des âges, des origines, des situations et des engagements exprimait en réalité l’existence d’un véritable courant populaire spécifique ! Un mouvement au sens quasi littéral puisque « la France insoumise » n’est pas à proprement parler une organisation mais un moyen d’action commune. Tous les témoignages convergent pour dire que les participants au rassemblement étaient essentiellement des personnes sans carte de parti. Ceux-là ont particulièrement apprécié la tenue du « défilé des insoumis ».
En effet, celui-ci organisait une « auto-représentation » des catégories de gens en lutte, de celles qui le sont sur une base professionnelle à celles qui le sont sur des thèmes d’action plus transversaux. « Auto-représentation » est une idée forte que je tâche de concrétiser dans son sens le plus profond. C’est-à-dire non comme un refus de déléguer sa représentation politique à d’autres mais comme une façon de se saisir de toutes les occasions de le faire par soi-même. L’objectif n’est pas d’empêcher quelqu’un de représenter mais de se donner le moyen positif de le faire soi-même plus efficacement. Je ne prétends pas que nous ayons réglé la question avec un acte de scénographie comme ce défilé des insoumis. Mais je connais l’importance des rites politiques, surtout dans la tenue des évènements collectifs. Ce que nous avons fait et donné à voir structurera l’imaginaire politique de ceux qui en ont été rendus témoins ou participants. Peut-être ne l’avez-vous pas remarqué mais les deux agitatrices du défilé, Sarah Legrain et Charlotte Girard ont appelé les participants du rassemblement à se joindre au défilé à la suite de chaque groupe d’insoumis. Ce ne fut pas le mieux suivi parce que d’innombrables questions pratiques y ont fait obstacle tout du long. On améliorera le dispositif.
Mais il n’en reste pas moins que nous avons inventé une forme de meeting « participatif ». La formule est à travailler encore bien sûr. Mais nous tenons une « forme » en rapport avec le fond de la stratégie et du discours « révolution citoyenne ». Il est aussi de surcroît « multi messages », puisqu’il montrait des catégories très différentes de corporations ou de thèmes. Et cela sans que la cohérence du discours qu’il portait soit disloquée. C’était bien l’insoumission au « monde de la loi el Khomri » qui s’est donnée à voir. Et après que les deux agitatrices ont dit et souligné, chemin faisant, la cohérence du défilé, mon discours de clôture mettait en mot l’ensemble du tableau ainsi esquissé.
Une autre méthode d’expression s’est ainsi dessinée puisque pendant que se faisait le défilé, des vidéos étaient diffusées, expliquant le sens de l’action présentée par les cortèges qui passaient. Une personne (sur une base paritaire) parlait à l’écran. Il n’est pas sûr qu’elle ait pu ou voulu le faire devant un public de millier de personnes. Les conditions de calme et de complicité d’un enregistrement amical, permettent au contraire de s’exprimer sereinement, sans peur du nombre, de la démonstration physique et sans effort de la voix. Et cela permet aussi de tenir l’horaire. Ce fut le cas à dix minutes près, après 18 interventions de lutte et quatre pauses lecture de beaux textes. J’ai retiré ces dix minutes de mon discours comme une marque de respect pour ceux qui sont venus de loin, à l’heure, et s’apprêtaient à repartir pour un long trajet.
Ici, une parenthèse pour rappeler que si la contribution d’un prestataire expérimenté a été évidemment décisive, la participation bénévole a été totale et l’essentiel a reposé non seulement sur les personnes qui s’y sont engagé mais surtout sur leur discipline d’action et leur sens politique pour régler chaque difficulté quand elle apparaissait.
Au total, il me semble que ce rassemblement renouvelle une formule, le meeting, en lui faisant intégrer les acquis des moyens et de la culture visuelle et civique de notre temps et de la culture commune d’une majorité de Français. Je crois la méthode plus efficace et stimulante pour les personnes qui venaient pour la première fois à un rassemblement politique. Elles étaient présentes en nombre. Elles n’auraient peut-être pas supporté la suite habituelle d’orateurs et oratrices des séances traditionnelles qui nous ont pourtant tant motivés pendant tant d’années dans le passé.
Une remarque encore doit être faite. Ce mouvement que l’on a vu s’exprimer par le rassemblement de ces milliers de personnes est fort de ses propres motifs d’action et de ses propres points de repères particuliers. On le constate en voyant comment il a surmonté sans bruit les obstacles qui s’opposaient à son déploiement.
Obstacle : le jour même, les inondations qui coupaient deux autoroutes, la grève des trains, la menace d’orage et bien d’autres de ces petites choses qui d’habitude pèsent lourd sur la réussite d’une initiative si elle n’est pas solidement motivée.
Obstacle : le tir de barrage ininterrompu des portes parole du PCF rabâchant devant tous les micros une médiocre histoire d’horaire en concurrence entre un pique-nique de fin de congrès et le début du rassemblement place Stalingrad. J’avoue que je ne comprends toujours pas cette campagne. Car du coup elle a rendu illisible le contenu et les idées du congrès communiste. Il n’en manquait pourtant pas et non de moindres. « Le temps du commun » est un thème riche de potentiel. Et j’ai bien noté la confirmation de l’adoption du concept de « révolution citoyenne » qui est dorénavant lui-même en commun avec le Parti de Gauche qui l’a placé au cœur de son programme stratégique en 2010. Mais cette campagne aurait pu démotiver. En réalité, personne ne s’en est soucié. Et de très nombreux communistes ont été directement partie prenante du succès du rassemblement.
Des communistes étaient d’ailleurs sur la scène comme Brigitte Dionet et Francis Parny, ou dans le public comme observateurs amicaux à l’instar de Marie-George Buffet. Ils étaient aussi parmi la foule, parfois même avec leurs drapeaux. Cette réalité d’un jour est confirmée par la décision rendue publique par la Fédération PCF des Deux Sèvres en tant que tel de s’engager dans le processus d’appui à ma candidature. On me dit que ce sera bientôt le cas d’autres organisations départementales communistes. Et d’autres organisations. Nous verrons bien. Cela va poser de façon urgente le problème de la définition des espaces spécifiques des organisations d’une part et du mouvement « la France insoumise ». Celui-ci ne doit être approprié par personne d’autre que ceux qui en constituent la base active, avec ou sans carte, dans les groupes d’appuis. Je vais m’atteler à la question et prendre conseil.
Bref, le 5 juin a prouvé que l’envie d’action et de force indépendante est restée la plus forte. Elle est à la racine du succès désormais visible de la démarche entreprise. Mais jusqu’à la dernière minute personne ne pouvait réellement savoir si la mobilisation « numérique » sur la plateforme internet « La France insoumise » et les réseaux sociaux serait capable de se concrétiser sur le terrain. D’un autre côté, pour l’équipe qui préparait concrètement l’évènement, celle de la « France insoumise » et celle du Parti de Gauche qui s’est entièrement mis à son service, c’était l’épreuve du feu. Pour la première fois en effet l’effort reposait entièrement et exclusivement sur leurs épaules. Que les militants aguerris du Parti de Gauche soient ici remerciés pour la force de leur engagement au service du mouvement. Ils l’ont accompli en sachant agir en appui sans récupérer à leur profit l’action menée en commun. Bref, on a assez dit que j’étais « seul » sans tenir compte de la réalité humaine et militante de mon environnement.
Maintenant nous savons, et tout le monde sait en même temps que nous, à quel point nous sommes capables de parvenir « tous seuls » à faire beaucoup et très bien dans les domaines si particuliers de l’action politique de masse. Ce n’est pas une affaire de technique, quoique ce volet soit décisif. C’est une affaire de ligne politique. Pour nous, l’autonomie et l’indépendance ont cessé d’être un objectif à atteindre. C’est un seuil franchi. Et c’est aussi cela que voulaient ceux qui se sont rassemblés : on fait, on avance, on rassemble et puis on voit. Vient qui veut du moment qu’il respecte le cadre commun de ceux qui s’y trouvent et les objectifs pour lesquels ils se sont rassemblés.
De nombreux commentateurs se sont intéressés à cet évènement dans les médias et l’ont analysé chacun depuis leur sensibilité particulière. Bien sûr, ont tourné en boucle certains éléments de langage distribué par le PS. En général ils sont de nature personnelle dans le registre habituel de ce parti pour mener ses combats et comme il l’a déjà fait parfois mot pour mot contre ses dissidents successifs. Tourne aussi l’argumentaire du PCF sur mon soi-disant « solo ». Évidemment, les habituels « trolls » d’extrême droite savent jeter de l’huile sur le feu. Comme tout cela se repère au premier coup d’œil, comme c’est la réplique à l’identique de la même opération de dénigrement qu’en 2011, je fais le pari que cela ne peut fonctionner qu’à la marge de l’opinion des personnes engagées de notre côté.
Plus sérieuse est l’argumentation des observateurs médiatiques. « Le Monde », sous la plume d’un de ses éditorialistes les plus fins, Gérard Courtois, part du principe que je ne pourrai pas parvenir au deuxième tour. Ce n’est pas mon avis, mais j’admets qu’on le pense. Mais pourquoi aussitôt Gérard Courtois en conclut-il que je le saurais bien, moi aussi ? Juste pour faire de moi un manipulateur qui ne croit pas à ce qu’il dit ? Oui et cela est dit quasi littéralement comme cela. Mais pas seulement. Il s’agit de prouver que mon ambition réelle serait « seulement » de « détruire la social-démocratie ». Outre que le mot « social-démocratie » n’a pas de sens en France, compte tenu de l’histoire singulière du socialisme dans notre pays, je m’interroge sur la portée de l’argument. D’abord parce que l’orientation de Hollande et Valls n’est pas « social-démocrate » mais libérale, ce qui change tout et rend impossible la convergence dans les rangs de la vieille gauche. À preuve le refus du PCF comme de EELV d’une primaire avec la présence de Hollande, de Valls ou de Macron ou d’un ministre de ce bois-là.
Mais allons plus loin. Au fond, quel mal y a-t-il, en démocratie et par les urnes, à vouloir supplanter une autre force politique ? Si l’on veut bien mettre de côté un instant les outrances et les caricatures à mon sujet, qu’est ce qui peut être considéré dans ce que je dis et propose comme étant hors des réalités de notre temps en France et en Europe ? Qu’on ne soit pas d’accord avec moi est une chose. Mais pourquoi mon point de vue serait-il disqualifié par a priori ? Je déplorerais une panne de l’analyse sur ce que j’entreprends réellement. Mon point de mire n’est pas le PS, ni Hollande, ni aucun des restes de l’ancien monde politique en voie de décomposition avancée. La démarche est d’une autre nature. Elle est exposée sans détour dans « L’Ère du peuple » et elle occupe aussi de nombreuses résolutions des Conseils nationaux et congrès du PG. Il s’agit d’une stratégie globale. Non seulement en tant que raisonnement sur notre temps ainsi que le montre « L’ère du peuple », mais aussi en terme de forme et de rythme de l’action entreprise et de la façon de communiquer.
Je ne veux pas reprendre un débat dont je me suis lassé à propos de médias. J’entends souvent parler de mon « problème avec les médias ». Hum ! Et quand parlera-t-on du problème des médias avec moi, de leur incapacité à me traiter en tant que protagoniste de la démocratie réelle de notre pays, porteur d’un message et d’une forme d’action certes non conventionnelle mais totalement partie prenante de l’espace des conflits et rapports de force qui sont le propre d’un pays comme le nôtre ?
La leçon politique essentielle à tirer de mon discours le 5 juin n’est sûrement pas sa conséquence plus ou moins probable sur le prétendu espace « social-démocrate ». C’est plutôt le contenu que je propose de prendre en charge comme programme politique. Et comment les thèmes que j’ai soulevés et liés entre eux permettent de construire ou non une majorité électorale. Je crois donc que si la politique doit se débarrasser des coups de com., l’information devrait l’aider à le faire en se débarrassant de cette manie de se limiter aux gloses tactiques.
Mercredi 8 juin, les cheminots en lutte ont coincé à quai, Gare du Nord, la coupe de l’Euro. Ils ont ainsi empêché les mômeries couteuses de la direction de la SNCF. Elle voulait se parer de l’attractivité de l’Euro de foot pour se donner une image sympathique et faire oublier ses brutalités contre le statut de ses salariés. Alors, le mouvement social dans les chemins de fer a fait de nouveau couler beaucoup d’encre hostile. Bien sûr, une fois de plus, les « analystes », « chroniqueurs » et autres griots du système en restent à ce qui leur coûte le moins d’efforts et de travail d’information personnelle.
La plupart, sinon tous, ignore tout du dossier. Ce n’est pas mon cas puisque je le suis depuis la lointaine loi séparant le réseau et les trains au début des années 90. Restent donc les refrains du vocabulaire médiatique de guerre sociale contre ceux qui « prennent en otage » « refusent les compromis déjà signés par la CFDT et les syndicats “réformistes” », « ne savent pas arrêter une grève » et blablabla. Aucun des chiens de garde ne fait l’effort de placer cette lutte dans son contexte européen qui pourtant en explique les tenants et les aboutissants. C’est pourtant bien dommage car la semaine même où tout cela se déchaînait, le Parlement européen votait un rapport d’autosatisfaction sur les progrès de la privatisation du rail en Europe qu’il mettait à son actif…
Car comme pour la loi El Khomri, le point de départ de la pagaille et de la bataille sociale du rail est en Europe. C’est à dire à la Commission Junker. C’est depuis cet endroit vénéneux pour les services publics que se planifie depuis plusieurs années la destruction de l’acquis ferroviaire des peuples. Le refus des syndicats de combat s’explique fondamentalement par le fait que l’accord d’entreprise proposé par la direction et encouragé par le gouvernement français instaure en France le cadre qui permet le déploiement de la nouvelle Europe du rail. Cette Europe des entreprises privées de chemin de fer et de leur compétition pour acheter des créneaux horaires juteux et faire circuler leurs trains privés sur les axes eux-mêmes juteux en clientèle. Cette clientèle étant souvent une clientèle captive obligée du rail entre deux destinations essentielles, on devine qu’il s’agit d’une véritable mine de profits. Je vous raconte cette histoire.
Le 19 avril dernier, la Commission européenne et le Parlement européen ont conclu un accord sur « l’ouverture des marchés de passagers du rail domestique dans les États membres et le renforcement de l’indépendance des gestionnaires d’infrastructures ». Il s’agit du « quatrième paquet ferroviaire ». Ce « 4ème paquet de libéralisation du rail » s’inscrit dans la continuité des précédents « paquets » qui organisent la révolution libérale contre les acquis du peuple. Il a lieu à la suite de l’ouverture du marché du fret domestique et international (1er et 2ème paquet ferroviaire) adoptée en 2002 et 2004, ainsi que l’ouverture à la concurrence les services commerciaux internationaux de voyageurs (3ème paquet ferroviaire) adoptée en 2007. Sur tous ces textes je me suis déjà longuement exprimé dans ce blog. Voyons l’actualité immédiate.
La Commission a proposé en 2013 de créer « les bases de l’émergence d’un marché ferroviaire européen, essentiel à une industrie compétitive qui a du mal à résister à la concurrence des autres modes de transport ». L’accord a été validé par le Parlement européen. Les députés EELV, alors au gouvernement de Jean-Marc Ayrault avec Cécile Duflot, avaient voté les textes précédents. Ils ont de nouveau voté pour cette « réforme », à la remorque du PS. Puis le rapport a été approuvé ensuite par les 28 représentants des États lors d’une réunion du Conseil des ministres européens le 28 avril dernier. Cet accord doit être mis en œuvre dès l’automne 2016. Voilà la racine de la précipitation et de l’intransigeance patronale et gouvernementale sur le sujet. En toute hypothèse, l’accord impose partout dans les 28 États « que les entreprises du rail auront le droit d’exploiter des services sur l’ensemble du réseau de l’UE à partir de décembre 2019 ». Puis, à partir de 2023, « les autorités compétentes devront procéder à des appels d’offres ouverts à toutes les sociétés européennes du secteur pour les contrats de service public ». Concrètement, en France, la SNCF devra ouvrir ses lignes TGV à la concurrence à partir de 2020, puis ses lignes sous contrat de service public (c’est à dire TER et Intercités) à partir de 2023. Dans l’intervalle, chaque entreprise nationale devra devenir une compagnie parmi d’autres au diapason des normes de la compétition que l’on devine avec les entreprises low cost qui ont déjà surgi et celles qui s’y préparent.
L’objectif annoncé du « 4e paquet ferroviaire » est d’ouvrir « un nouveau chapitre de l’histoire des chemins de fer européens ». La commissaire en charge du dossier, Violetta Bulc, ne prend aucune précaution de langage sur son objectif. Elle souhaite l’émergence de « nouveaux modèles commerciaux comme les services ferroviaires à bas coût », appelant même à la création d’un « EasyJet du secteur ». Le modèle ici c’est ce qui s’est fait en République tchèque avec le LEO Express. Un pitoyable un retour en arrière vers la situation chaotique du 19ème siècle qui a justifié ensuite la nationalisation dans tous les pays concernés. La Commission européenne, à l’origine de la proposition en 2013, s’en félicite par avance : « L’ouverture progressive du marché devrait donc améliorer les performances des services ferroviaires ». Car, selon elle, « les entreprises ferroviaires historiques n’auront d’autre choix que de devenir plus compétitives pour faire face à la concurrence des nouveaux arrivants », ajoutant que « la fin des monopoles et l’introduction des marchés publics encourageront les opérateurs ferroviaires à mieux répondre aux besoins de la clientèle et à améliorer la qualité de leurs services et le rapport coût-efficacité de ces derniers ».
À partir de ce genre de certitude dogmatique, il s’agit, selon la ritournelle de rigueur dans ce genre de dossier, « d’éliminer les derniers obstacles à la création d’un espace ferroviaire unique européen ». Dans les faits, il accentue en effet de manière totale la logique de mise en compétition européenne des activités de transport ferroviaire. Il impose le principe de l’ouverture totale et de séparation entre les activités de gestion du réseau et les activités de transports de personnes et de marchandises. Dans ces conditions, les « règles sociales minimales dans le secteur du transport ferroviaire » que la directive prétend impulser sont, comme leur nom l’indique, « minimales ».
Ici intervient la logique de la loi El Khomri : ces règles minimales seraient négociées dans l’entreprise sans ingérence de l’État et s’imposerait autant par rapport au statut national qu’à la Convention collective de branche pour les salariés qui en relèvent. Elles pourraient même bien vite devenir des règles « à la carte » au sens littéral. C’est-à-dire que ce serait selon le segment de créneaux horaires et de compagnies utilisatrices. Évidemment aucune norme générale ne pourrait s’appliquer à toutes les compagnies ni à toutes les catégories de salariés. En effet, du fait de l’ouverture à la concurrence du secteur, les organisations syndicales et les principales entreprises du secteur du rail, réunies au sein de l’Union des transports publics (UTP), doivent établir le cadre social minimal qui prévaudra pour les 170 000 salariés de la branche (dont 148 000 pour la SNCF) lors de l’ouverture du secteur ferroviaire à la concurrence. La future convention s’appliquera ainsi aux entreprises dont l’activité principale est le transport ferroviaire de marchandises et de voyageurs, la gestion des lignes et maintenance des voies quand des trains circulent, ainsi que celles assurant la maintenance du matériel roulant (hors réparation).
Pour l’instant il ne s’agit que de cela. Mais c’est déjà beaucoup. Et on voit la direction prise. Or, les négociations autour de cette convention, lancées en 2013 n’atteignent pas l’unanimité et pour cause ! La Convention favorise le dumping social entre compagnies exploitantes et donc entre salariés. Ainsi la convention prévoit de faire passer de 22 à 14 par an les dimanches non travaillés, et de 52 à 30 les jours de repos double. De plus, la durée du repos journalier diminuerait par rapport à celle en vigueur et aucun week-end ne serait garanti par an. Ou encore l’extension de la zone de résidence des agents qui pourraient avoir à parcourir jusqu’à 50 km pour prendre leur service… Et combien d’autres exemples de la régression sociale qui s’annonce pour les travailleurs du rail !
Bien sûr, le « 4ème paquet » vise précisément à déposséder les autorités nationales de leurs dernières possibilités d’action en matière de politique de transport ferroviaire en interdisant tout soutien au service public. Et c’est cette logique d’ensemble que commence à mettre en œuvre « l’accord » que la SNCF cherche à imposer ces jours-ci. Cette mise en concurrence généralisée des compagnies de chemin de fer et des catégories de salariés n’a jamais fait une politique socialement, économiquement ou écologiquement efficace. Les mesures qui visent à l’approfondir ou à l’aménager vont aggraver la situation du transport ferroviaire européen, déjà très mal en point.
En soutenant les cheminots en lutte, on peut s’opposer à cette destruction totale des acquis français en matière de service public ferroviaire. Il est donc vital de les entourer de soutien et de participation.
L’épisode des inondations de ces derniers jours me ramène aux questions de fond du moment écologique. Le réchauffement climatique, c’est d’abord de la pluie. Et des phénomènes extrêmes. Les travaux scientifiques ne cessent de mettre en alerte. Bien sûr, personne ne peut dire avec certitude que l’épisode de pluies torrentielles de la semaine dernière est une conséquence directe du changement climatique. Mais tout le monde est frappé de constater la conjonction des événements. Notez tout de même combien il est rare que pleuve en deux jours, fin mai, l’équivalent de deux mois de pluie. Notez que cet épisode pluvieux intervient après que l’année 2015 a été « la plus chaude » depuis 1880. Et après que les mois de février, mars et avril 2016 ont été également les plus chauds jamais enregistrés depuis que sont tenues les statistiques météos. Or, la chaleur provoque plus d’évaporation et donc plus de pluie en bout de chaîne comme je l’avais relevé dans mon livre L’Ère du peuple. Je souligne au passage que nous avons eu de la chance que ces inondations ne touchent pas les centrales nucléaires situées sur les principaux fleuves du pays et qui auraient pu être noyées.
Le productivisme porte une lourde responsabilité dans les inondations. Il est directement responsable de la non infiltration d’une grande quantité de la pluie tombée dans les sols. De quoi s’agit-il ? De l’imperméabilisation des sols. Les sols, sur lesquels l’eau ruisselle au lieu de s’infiltrer. En cause, un double phénomène. D’abord la bétonisation massive des terres agricoles pour construire des parkings, des zones commerciales, des autoroutes, des lotissements et combien d’autres infrastructures d’étalement urbain. Ensuite, il y a l’appauvrissement des sols agricoles sous les coups du productivisme. L’usage massif des pesticides et la mono-culture répétée dans le temps détruisent les racines mais aussi la faune, les vers de terre notamment, qui permettent aux sols d’absorber l’eau pluviale et de retenir la terre lorsqu’il pleut beaucoup. Je renvoie mes lecteurs à l’excellent article publié sur le site internet Reporterre à ce sujet. Cela me ramène à un débat récent.
Peut-être vous souvenez vous de l’échange que j’ai eu avec « l’agricultrice » venue réciter les couplets de la FNSEA dans l’émission « Des paroles et des actes » du 26 mai. Je voudrais revenir sur le fond de l’échange. Je laisse donc de côté le subterfuge organisé par l’équipe de la télé publique pour faire de cette femme la paysanne qu’elle n’est pas vraiment du moins au sens où on l’entend d’habitude. Ce moment de télé a déclenché un important mouvement de réactions dans le monde des nouveaux paysans. Car la dame paraissait comme illuminée par son discours alors même que pour tous les observateurs et bon nombre de praticiens du sujet, les raisons abondent pour constater la crise sur laquelle débouche le modèle céréalier productiviste.
Et quand elle a commencé à dire que cette agriculture va permettre de nourrir les onze milliards d’êtres humains à venir, plus d’un se pinçaient ! Car le tassement des rendements céréaliers conventionnels est plus qu’avéré ! La production a continué à augmenter depuis les années 1970. Mais les aléas climatiques croissants ont fait baisser les rendements de 10 % en moyenne. Le recul est même de 20 % dans les zones où la monoculture céréalière est la plus intensive comme en Amérique du Nord et Europe. C’est ce que confirme une étude récente de la Revue « Nature » qui ne passe pas pour être enrôlée par les écolos. C’est donc précisément l’agriculture du nord qui est la plus directement affectée par l’abus des méthodes productivistes. Au nord, l’épuisement des sols lié à l’azote chimique (nitrates) utilisé par les cultures conventionnelles crève les yeux. Le taux de matière organique dans le sol des champs de blé français est passé de 4 % en 1900 à 1,8 % aujourd’hui. C’est ainsi le capital écologique de l’agriculture qui est atteint au contraire de l’optimisme béat professé par la dame de France 2. Dès lors, la généralisation de ce modèle aux pays du Sud serait catastrophique. Elle deviendrait vite impraticable à cause de la plus grande fragilité des sols et du manque d’eau notamment. Ici, la conséquence est directement géopolitique. L’essentiel des besoins alimentaires supplémentaires à venir étant dans le Sud, il faut protéger et renforcer leurs systèmes agricoles plutôt que de les détruire par des importations. C’est pourtant le contraire qui se fait !
Mais il faut aller au-delà encore. La critique du modèle productiviste sous l’angle des dégâts qu’elle provoque couvre un large champ de réalités. Toutes ne sautent pas aux yeux. Ainsi quand il s’agit de la toxicité à long terme de certains procédés intensifs. Prenons un exemple peu connu des urbains qui voient la campagne de loin : les raccourcisseurs chimiques de pailles ! Pour avoir des pailles moins hautes, capables de supporter des épis plus lourds et d’avoir donc des récoltes plus rapides et plus faciles on gave le sol de produits chimiques. Ils ont un impact sur tout l’écosystème, bien au-delà des formes déjà connues d’infection des sols. Les maraîchers et les vignerons utilisant des paillages dans leurs cultures, par exemple pour protéger les jeunes plantations, constatent des syndromes de raccourcissement des tiges et des sarments !
Un autre exemple de ce genre implique la sélection génétique des blés. Il est clairement établi qu’elle a modifié les glutens en les rendant plus allergisants. D’où l’épidémie d’allergie au gluten, même si l’on sait qu’elle est aussi causée par d’autres facteurs environnementaux. En tous cas on doit bien constater moins d’allergies avec les blés anciens cultivés en bio. Et ainsi de suite tout au long de la chaîne. La baisse de la qualité du blé conduit à la baisse de celle du pain… Et cela exactement pour la raison des méthodes dont se gargarisait la dame agrarienne ! Il y a une tendance vérifiée à la baisse de la valeur protéique des blés à haut rendement, ceux-là mêmes qui réclament pourtant beaucoup d’azote ! J’aurais bien aimé avoir pu en parler aussi avec le « boulanger de l’Élysée » seulement obsédé par la possibilité de licencier. Car avec certains blés low cost, à faible qualité gustative, utilisés massivement par la grande distribution, il faut ajouter à la pâte plus de sel et plus d’acide ascorbique (vitamine C) pour panifier ! On aurait pu faire le lien entre ce deux « Français » censés représenter les problèmes de leur profession ! Il n’a pu être fait. Non à cause de moi mais à cause d’eux qui ont une approche purement « gestionnaire » de leur métier !
Maintenant, je reviens sur un autre point qui m’a été opposé dans la discussion. Il s’agit des rendements de l’agriculture biologique dont la dame prétendait qu’ils étaient incapables de répondre aux besoins ! Les rendements céréaliers bruts en bio (autour de 40 quintaux à l’hectare) sont certes entre 40 et 50 % plus faibles qu’en agriculture conventionnelle où ils sont autour de 80 quintaux à l’hectare. Mais, en dépit des apparences de la quantification, ces rendements ne sont pas directement comparables. Car ce ne sont pas les mêmes variétés produites, d’une part, et, d’autre part, parce qu’il faut intégrer l’impact global de ces modèles sur tout l’écosystème. Or, dans l’estimation de la valeur ajoutée de l’agriculture conventionnelle, il n’est tenu aucun compte du cout de l’altération des sols, des eaux etc…
Ensuite si l’on compare le rapport des produits finis, on note que le prix des céréales bio (entre 400 et 500 euros le quintal) sont entre 3 et 4 fois supérieurs à ceux des conventionnels (entre 100 et 150 euros). Par conséquent même avec des rendements deux fois moins importants, la marge du paysan bio peut être deux fois plus importante ! Oui, dira-t-on, mais ça coûte plus cher et donc cela réduirait le pouvoir d’achat des consommateurs surtout celui de ceux qui ont le moins. On voit que la réponse est au choix : ou tout le monde mange mal sauf les riches ou on augmente les salaires. Le pouvoir d’achat, loin d’être l’ennemi de l’écologie, en est au contraire le support. En toute hypothèse la demande est là. On constate une forte hausse de la demande de pain bio. Faute de production suffisante en France, un tiers des blés bio doivent être importés ! Et pendant ce temps on exporte des blés conventionnels ! Une logique absurde, au détriment des paysans, des consommateurs et de l’environnement.
Pour conclure je veux examiner sérieusement l’argument d’après lequel l’agriculture bio ne serait pas capable de faire face aux besoins alimentaires de l’humanité. Nourrir toute l’humanité en agriculture bio, est-ce possible ? Cette possibilité a été démontrée notamment par colloque FAO dès 2007. Et depuis cela a été confirmé par le Programme de l’ONU pour l’Environnement et Alimentation. Notamment par le rapport d’Olivier de Schutter. En effet, l’écart de rendement est moins important entre bio et conventionnel dans les pays du sud. Pourquoi ? Parce que l’on y a moins détruit les sols ! Avec des méthodes polyculturales et de cultures associées, les rendements du bio sont même parfois supérieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle. C’est au total une voie plus sure que celle préconisée par notre amie l’agrobusiness woman ! Car dans son modèle, la hausse des coûts de production et de la dépendance chimique est incontournable. Et avec elle la fuite en avant dans l’utilisation de nouvelles variétés et de nouveaux produits chimiques. Dont la conséquence réamorce le cercle vicieux actuel pour maintenir les rendements. Car alors suit la hausse des résistances des parasites aux molécules de traitement. Il faut alors d’autres produits plus virulents ou des doses plus fortes de ceux qui détruisent déjà tant autour d’eux.
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semons la concorde
J’ai visionné avec grand intérêt le rassemblement à Paris depuis mon petit coin de campagne et je bénis chaque jour internet de nous donner cette possibilité. Mais je ferai la remarque suivante: seuls les convaincus voient ce déploiement de force communicative. La grande majorité des téléspectateurs n’ont rien vu du tout car nous sommes ostracisés par les media, ils ont trop peur de ce changement que nous représentons. Je pense donc que la stratégie de la politique à l’ancienne ne suffira pas. Votre blog est très instructif, votre élection comme président de la république serait un gage de réussite pour le changement. Encore faut-il que nos idées « lèvent » dans l’esprit de tous. Et pour cela il faut s’appuyer d’avantage sur internet. Des milliers de retraités ont du temps et de la matière grise à investir et je ne vois rien qui fasse appel à eux. Il faut engager dès maintenant un programme électoral interne, avec des serveurs, des logiciels, un vote électronique sécurisé. Avec le nombre, on peut avancer très vite.
jorie
Si, le programme jlm2017 propose ces actions dont vous parlez sur internet. Et puis, moi personnellement qui voyage sur les réseaux sociaux, retraitée en plus, je n’arrête pas de défendre nos idées, de mettre en brèche les attaques sordides de certains internautes, d’où qu’ils viennent. Donc, je pense que Jean-Luc Mélenchon a beaucoup plus de soutiens que les soutiens « officiels et connus », en terme d’écosocialisme, de sortie du nucléaire, etc. Souvent sur les forums de discussion Marianne, Regards etc. je fais et je constate ces actions. Twitter également. Quant aux media, constatez, du moins, que certains journalistes sont moins lyncheurs et plus objectifs (cf Bourdin dernier interview, reportage i-télé du 5 juin, JT1 du 5 juin). Service minimum mais service quand même. On a connu « pire ». Maintenant la presse écrite va se déchaîner, le Canard et Charlie Hebdo lancent l’artillerie lourde, toujours la même, je ne suis pas sûre que ça prenne cette fois-ci aussi bien qu’en 2011 ! Mais quel sur-effort, aucun politique n’aura subi autant de dénigrement, pour tenter de percer cette muraille culturelle et avancer des idées de fond !
CLAUDEJ
A propos de l’article de Gérard Courtois, déjà la veille, l’éditorial du Monde utilisait à peu près les mêmes « éléments de langage ». Il ne s’agit pas d’analyses mais de positions de combat contre vous dans la ligne suivie par le journal depuis des années. Notons aussi que vos soutiens, c’est à dire nous, sont traités avec beaucoup de mépris: « il a su trouver les mots d’imprécateur qui plaisent tant à son public ». De façon plus générale, les médiacrates, soutiens inconditionnels du processus de construction de l’UE libérale et du fonctionnement de la 5ème république dans ce qu’elle a de plus monarchique, se sont affranchis depuis des années de l’exigence démocratique et donc, pour des gens comme moi, morale. Aujourd’hui le fiasco de ces politiques est aussi leur echec.
pichenette
« Invités à rejoindre le défilé des Insoumis », présents, nous l’avons rejoint mentalement, comme est « mentale » la révolution citoyenne qui est un réveil ou éveil citoyen, il s’agit d’ouvrir des possibles autres que ceux inculqués, des possibles qui excitent la pensée, suscitent la réflexion, le jugement, plutôt que se confiner dans des ressassements stérilisants, sclérosants, dangereux. Retrouver le langage vrai pas falsifié qui conditionne, avilit, manipule sournoisement, profondément. On nous somme d’être des consommateurs, non nous sommes des êtres qui avons des besoins vitaux à satisfaire: manger, boire, respirer, penser pour être digne de l’humanité dont nous sommes atomes. Affubler de grogne la lutte justifiée des citoyens soucieux de l’intérêt général par des gens qui se croient bien assis, masqués derrière des écrans ou portés par des ondes invisibles est affligeant d’irresponsabilité ! Il en a fallu des combats sociaux portés par des femmes et des hommes conscients d’injustices, voulant des conditions de vie correcte pour tous et non l’accaparement de privilèges par quelques familles au mépris de l’intérêt général. 11-12 juin 1936, 40h et 15j de congés payés. Tous ces combats historiques ne doivent pas être noyés, massacrés par des nantis a-conscients qui ne pensent qu’à soigner des images, rendre tout lisses, du béton à la peau, tout brillant, le luxe si bon pour le PIB avec sa dose de turbans, de longues robes, image, image…
cording
Tout cela est bel et bien bon mais il manque dans les discours de JL aspect essentiel, la nécessaire rupture avec l’UE et la sortie de l’euro de préférence négociée avec l’Allemagne mais sans s’il le faut.
Roland011
M’enfin ! Faudrait stopper un peu ce marronnier, ce que tu réclame, c’est exactement la position de Jean-Luc Mélenchon. Dans un discourt tout ne peut être dit, arrêter de reprendre les sottises de l’adversaire. Négocier pour tout changer ou désobéir aux traités en reprenant la souveraineté de la France (de fait sortir).
Francis
Ici à partir de la 8 ème minute. On peut difficilement être plus clair.
Suret
Si cela vous a échappé, rassurez vous. Jean-Luc Mélenchon l’a dit et redit : plan A négociation avec l’Europe et particulièrement l’Allemagne. Si ça ne fonctionne pas, plan B : sortie des traités européens. Si il faut choisir entre l’Europe et la souveraineté de la France il choisira la souveraineté de la France. Je crois qu’on ne peut pas être plus clair !
Imagine
Rien de plus clair ? Ca ressemble à du « circulez, il n’y a rien à voir… » Comment peut-on encore faire l’hypothèse d’un plan A ? Après la Grèce, il faudra me (et pas seulement moi malheureusement) convaincre.
Regis
Merci d’avoir mentionné la problématique du gluten, mais attention : il faut plutôt parler d’intolérance (maladie coeliaque) ou de sensibilité au gluten. Pour aller plus loin, je recommande cet ouvrage très documenté (plus de 300 références scientifiques) sur le gluten, avec l’histoire du blé, et les différents maux liés à sa consommation. Car il faut bien le rappeler, la nutrition est politique !
DELORME Claude
L’air du temps est chaud mais pas seulement, l’air du temps est aussi à la politique. Pour avoir diffusé avec le groupe d’appui de Vénissieux le tract de présentation de ta candidature sur un marché le samedi 28 mai après l’émission « des paroles et des actes », puis ce dimanche matin 12 juin après le rassemblement « la France insoumise », nous sommes passés d’échanges limités à « la qualité » de ta prestation suite à l’émission télé à des échanges sur le contenu du programme et la stratégie mise en oeuvre. Discussions tant avec des militants qu’avec des personnes qui découvraient « la France insoumise » pour la première fois. L’air du temps revient à la politique. D’où la crainte du pouvoir en place qui appelle à bien se comporter aux abords des stades avec cette consigne « Ne pas tenir de propos politiques, idéologiques, injurieux, racistes ou xénophobes », des fois que les peuples s’approprieraient la politique pour de bon.
Volodia
La grande force de Jean-Luc est d’avoir dit la vérité sur ce gouvernement de traîtres depuis le début. Les 4 années infâmes de ces pantins à la botte de Bruxelles ont parfaitement validé la position de Jean-Luc Mélenchon devant le peuple tout entier. Les chiens de garde médiatiques peuvent aboyer tant qu’ils veulent, la prise de conscience des classes populaires est là. Ce qui explique la détermination dans la lutte contre la loi Khomri-Hollande-Junker ainsi que le score déja important de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages.
Mais attention! Il ne s’agit pas de se contenter de cette lucidité, ni simplement de l’entretenir. Il s’agit de la faire vivre dans l’action de masse pour la tranformer en victoire éléctorale, il s’agit de construire par les luttes une dynamique irrésistible pour 2017. Première étape décisive, gagner la bataille de la loi Travail.
marco polo
Bravo Jean-Luc. La France Insoumise prend forme et s’amplifie. Bravo aux communistes qui prennent le mors aux dents et s’engagent dans la lutte. Une campagne ou vous êtes le porte-parole et les Insoumis les acteurs !
Nous allons entrer dans le vif du sujet, les journalistes soumis vont vomir leur prose et chercher tous les pièges-à-cons pour nous précipiter dedans. C’est la force d’un tel mouvement qui pourra à chaque fois rétablir les faits. L’exemple de cette agricultrice de salon à DPDA montre bien le niveau des « arguments ». Il faut s’attendre à tout désormais. Dommage que certains « solos » du PCF se joignent au chant des sirènes. Mais ils seront de plus en plus seuls. La forme meeting de la campagne est à développer, celui du 5 juin est le prototype !
Pierre Pifpoche
Bravo pour le lancement en grand, place Stalingrad, de la campagne par le défilé des insoumis et le meeting de conclusion. Et merci.
Un petit reproche cependant. L’argument suivant n’est pas du tout passé chez moi de dire « rêvez et ne vous occupez pas de l’argent, je m’en occupe ! » Je me sens intellectuel, et là, je me suis un peu senti pris, et le public, pour un gogo. A mon sens, la révolution citoyenne, c’est de montrer et dire clairement qu’il y a largement des sources de financement et lesquelles. Avec par exemple la fraude fiscale, l’escroquerie à l’ISF, le salaire maximal. Il faut dire les choses, parce que sinon, on travaille involontairement pour le social-libéralisme, les financiers et ceux qui sont prêts à trahir après les élections. Il faut être très clair et incisif sur le sujet à mon sens, sans aucune concession, même si cela ne doit pas nous empêcher, au contraire, de rêver ce qui se fera demain. Amitiés.
Sam Pablo
Bonsoir,
C’est vrai que cette expression que tu mets à juste titre en exergue relevait plus de la connivence que de l’argumentaire. Pour ma part, j’en ai bien ri. Il faisait écho à « Nous ont peut » co-signé avec Jacques Généreux. C’est vrai que nos combats viennent de loin et que les luttes sont parfois anciennes. L’idée était plus implicite que claire. Nous avons donc la charge du SAV si j’ose dire. Convertir cette formule lapidaire en processus de prise de conscience. Notre part du travail n’est pas mince, c’est même la plus importante. Mélenchon nous doit tout et il le sait. Nous lui devons son action de catalyseur. Nous ne sommes pas seuls et nous étions beaux !
julie
« Elles n’auraient peut-être pas supporté la suite habituelle d’orateurs et oratrices des séances traditionnelles qui nous ont pourtant tant motivés pendant tant d’années dans le passé ».
Bien dit ! Continuez dans votre nouvelle approche, c’est la bonne à mon avis pour gagner un nouveau public. Les « anciens » vous pardonneront.
Suret
Bravo Jean Luc pour ce défilé des Insoumis. Quelle bonne idée que ce défilé. Je n’ai pas pu être présente mais je vous ai suivi en direct sur YouTube . Ça été un moment de joie et d’émotions intenses. On lâche rien.
Donato DI CESARE
Jean-Luc nous confie une mission bien plus simple que la sienne à savoir que chacun de nous convainque une personne. […]
He ho les journalistes
La tuerie d’Orlando est un acte homophobe. Point. Mêler la religion, en particulier l’Islam est absurde. Daesh revendique cet acte par opportunisme. He ho les journalistes ! Arrêtez de raconter des âneries et faire des raccourcis, à force de jeter de l’huile sur le feu, vous êtes responsables du délitement de notre société !
jamais trop tard
Ne vous désolez pas de ce que fut l’émission « des paroles et des actes ». Votre message est passé puisque je suis partie dès le lendemain acheter « l’ère du peuple » et que depuis j’explore votre site. Je n’ai jamais été syndiquée ni affiliée à un parti politique, mais là je trouve que nous allons droit dans le mur.
HYBRIS
Derrière quelques nuances formelles, la grande presse, propriété des milliardaires, porte l’idéologie des milliardaires. C’est presque un truisme. A Libé, au Monde, comme au Figaro, ceux qui distribuent la bonne parole, sont recrutés et promus en fonction des lois de la sélection naturelle appliquée aux médias. Jean-Luc Mélenchon s’incruste dans les sondages et trouble leur quiétude. Ils lui filent donc à chaque occasion un coup de patte. Il ne doit pas s’en formaliser à titre personnel. Dans leur mythologie, seul le FN est habilité à incarner la contestation du système et à progresser jusqu’au ciel. Un FN uniquement peuplé d’ouvriers en grande souffrance identitaire, c’est bien connu.
En fait, pour 2017 la marche reste haute, mais de moins en mois haute. Le mouvement social conscientise le peuple français. La fausse gauche a fini par se démasquer totalement et s’est placée sur une pente glissante. Dans le camp réac en titre (droite et extrême droite) lourdement divisé, le jeu de coudes de Sarkozy pourrait bien disperser les candidatures et les voix un peu plus qu’à l’ordinaire. La prochaine présidentielle est donc potentiellement bien plus ouverte que tous les Gérard Courtois ne veuillent l’admettre.
Nicks
Je fais le même constat que vous. Le passage vers la victoire est étroit, mais il existe.
DDR
Et ne disons plus « syndicats réformistes », mais « syndicats de renoncement », ou « d’accompagnement », ou de « collaboration » (voire « collabos »). Et ne parlons plus non plus de « syndicats contestataires » (quoiqu’il n’y ait pas de honte à contester le contestable), mais effectivement de « syndicats de combat », ou de « de progrès social », ou bien encore » de transformation sociale ». Bref, dans la guerre des mots, choisissons les bons.
le révolté
En plus des médias qui cassent à tout va la CGT et ce mouvement contre la loi el khomri, 500 casseurs viennent de résumer cette manifestation de centaines de milliers de personnes entre un affrontement entre eux et les forces de police, les médias et le gouvernement ne pouvait éspérer mieux pour decrédibiliser celle ci. Espérons que la majorité des Français auront un peu plus d’intelligence et de réflexion que tous ces casseurs, mais j’en doute fort, les chiens de garde feront tout pour manipuler l’opinion.
rage au coeur
France Inter, 7h, comparaison des chiffres puis la manif est résumée aux violences. Mais j’ai foi dans toute cette détermination déployée !
Imagine
En ce qui concerne la comparaison agriculture bio, agriculture productiviste, un arboriculteur (producteur de pommes) me dit qu’il faut un kilo de pommes traitées pour égaler en nutriment une pomme bio. Y a-t-il des études comparant la valeur nutritive des aliments bio et non bio ?
sergio
Un million (FO et SUD), un million trois (CGT) et 125 000 manifestants « dans toute la France » (sic) (le préfet de police, le ministre de l’intérieur, Valls et tout le gouvernement, le PS, LR, les médias papiers, radio, télés dont même Arte, les sites web « officiels », etc.). Cherchez l’erreur. Sinon comme l’écrit @rage au coeur, rien sur les raisons du succès et les contenus, focalisation exclusive sur les casseurs.
Francis
De toute façon tout ce beau monde est capable de dire que la majorité est fait minoritaire, comme en 2005. C’est pas qu’ils ont des problèmes avec les chiffres, c’est avec le peuple et la démocratie qu’ils en ont un. Ils ont une vision censitaire de la France.
turmel jm
Bien sûr que toutes ces manipulations de l’opinion sont insupportables, ils essaient d’instrumentaliser les faits dramatiques de société, les inondations, les casseurs, etc., mais cela prouve en même temps qu’ils sont battus sur le plan des idées, ils sont aux abois. L’émission C dans l’air était significative hier. Ils sont inquiets qui plus est, Mélenchon selon un sondage serait devant Hollande. Attendons nous à de nouvelles attaques violentes de leur part, c’est une guerre de classe et les Versaillais en sont conscients.
Imagine
Exact. Inutile de se lamenter. Chacun ses armes et nous n’avons rien à perdre que nos chaînes. Alors qu’eux ont tout à perdre.