La mobilisation contre la loi El Khomri continue. Le gouvernement semble perdre le contrôle de ce qu’il fait et de ce qu’il dit. Les crises d’autoritarisme du Premier ministre ne font que miner chaque jour plus profondément l’autorité de l’État. Philippe Martinez a raison de le rappeler à Manuel Valls : ce n’est pas davantage aux manifestants d’assurer la sécurité de leurs cortèges que ce serait aux supporters d’assurer celle d’un match de foot.
Comment Valls et Cazeneuve ont-ils pu penser et pérorer le contraire ? Peut-être parce que dans ces deux cas, on voit bien quel bilan lamentable ils affichent. Jamais il n’y a eu autant de forces de police dans la rue. Jamais la pagaille et les dégâts n’ont semblé plus étendus. Il apparait à travers le traitement de l’info par « France 2 » que c’est aussi sans doute une stratégie de communication. Je crois qu’elle se retourne contre leurs auteurs. Vivent donc Pujadas et Saint-Cricq pour leur démonstration involontaire.
Que le régime en soit rendu à vouloir interdire les manifestations quinze jours après que Marine Le Pen l’a demandé montre de façon inquiétante quelles sont devenues les connections intellectuelles désormais récurrentes du régime Hollande. C’est pourquoi je reviens ici sur la loi El Khomri. Au moment où le pouvoir fait mine de pleurer sur la droitisation de son texte au Sénat, je veux montrer qu’en réalité le PS a non seulement poussé la droite aux surenchères mais qu’il les a anticipées.
Si les Anglais s’en vont de l’Union Européenne, nous allons pouvoir permettre aux réfugiés de les rejoindre car la France ne sera plus tenue de les retenir à Calais. De même, nous ne serons plus obligés d’avoir les textes du Parlement européen en anglais. Sans doute les deux langues de travail que sont l’allemand et le français seront-elles désormais respectées et nous disposerons de textes en français pour chaque vote. Bref, il n’y a pas que des inconvénients au Brexit. Quoi qu’il en soit, je traite ici de ce vote historique.
Une fois de plus, le gouvernement Valls a fait le choix du pire pour contrer le coup que lui portait la journée de mobilisation du 14 juin. Ils ont polarisé toute l’attention des Français sur le soi-disant saccage de l’hôpital Necker. Cela après avoir sciemment organisé la formation d’une poche de casseurs qui détruisent tout en tête de cortège sans être inquiétés. Ici, Valls et Cazeneuve ont à ce point dépassé la limite que cela s’est vu en grand et en gros caractères. On ne saurait donc exclure qu’ils aient considérablement renforcé la volonté d’en découdre aux deux dates annoncées pour les prochaines mobilisations dans la rue. Dès la première vitrine brisée et son spectacle déversé instantanément sur toutes les chaînes, nous avons tous compris qu’il s’agissait de minimiser l’ampleur de la manifestation en détournant l’attention. Puis les mieux informés ont compris qu’il s’agissait de masquer le terrible accident provoqué par la grenade qui a explosé dans le dos d’un manifestant, situation qui a déjà provoqué la mort de Remy Fraisse.
Si grossière et violente qu’ait été la méthode, il est frappant de voir à quelle vitesse elle s’est retournée contre ses auteurs. À propos de l’hôpital Necker, le retournement de l’opinion s’est vu sur les réseaux sociaux une fois passé le premier moment de stupeur. Très vite, la manipulation médiatique a été avérée. Et ce sont les parents d’enfants malades qui ont retourné l’attaque contre ceux qui détruisent l’hôpital public de l’intérieur avec les plans de suppression de postes.
L’ambiance de haine de classe contre les syndicalistes, notamment ceux de la CGT, culminait comme d’habitude dans les médias audiovisuels et notamment à France 2 où David Pujadas s’est encore une fois surpassé en grossièreté avec son invité Philippe Martinez, et Nathalie Saint-Cricq en s’abaissant à répéter mot pour mot l’argumentaire de l’extrême droite du PS. Sur le terrain, « le service public » battait des records avec ses questions : « Que pensez-vous de la baisse de la mobilisation ? » demande une stagiaire sans aucune expérience de ce genre de situation pendant que passait derrière moi la plus importante manifestation syndicale depuis 15 ans ! Ou encore : « Pensez-vous que la manifestation d’aujourd’hui sert à quelque chose encore alors que la mobilisation baisse ? ».
Brave petit soldat qui pose les questions que les chefs dans les bureaux ont décidé de poser avant même que la manif ait commencé ! À « France 2 », tuer l’impact d’une mobilisation en détournant l’attention, c’est un art : deux minutes pour la manif, cinq pour les casseurs et la récitation d’un éditorial écrit dans le bureau de Manuel Valls. En tant que citoyen, cela me désole de voir le métier de journaliste et le service public abaissés de cette façon et davantage encore de constater le mépris que cela induit à l’égard de l’intelligence des téléspectateurs. Comme militant politique, je m’amuse par contre beaucoup d’une telle grossièreté car elle se retourne à l’évidence contre ses auteurs. En effet les centaines de milliers de personnes qui étaient dans la rue sont ulcérées, et leur détestation du régime et de son principal média s’ancre en profondeur dans les consciences. Elle devient irréversible. La méfiance et le dégoût envers la caste médiacratique se propage et s’amplifie.
Bien sûr, ces éléments d’éducation populaire ne compensent pas les dégâts provoqués sur le moment par la propagande que diffuse le journal de « France 2 ». Mais dans la durée, ils sont cependant bien plus productifs que les avantages momentanés tirés par nos adversaires quand ils parviennent à sidérer les téléspectateurs. Autre nouveauté dans ce type de situation : dans le même temps, les nouvelles pratiques populaires de la collecte d’images se forment et se renforcent de manifestation en manifestation. Les gens filment beaucoup, photographient partout. Un bidouillage comme celui à propos de l’hôpital Necker n’aura pas tenu si longtemps grâce à cela. Et désormais nous sommes nombreux à attendre les images des réseaux sociaux avant de nous faire une opinion définitive.
Cette remarque touche plus profond qu’il n’y parait. En vérité, la situation du paysage médiatique comporte un paradoxe que les pratiques de masse des reportages improvisés compensent. La cause est profonde : il y a de plus en plus d’écrans et de réseaux de diffusion mais il y a de moins en moins de sources d’information. Le nombre de journalistes encartés baisse, le nombre d’agences en état d’alimenter les tuyaux de l’info en continu diminue également. Cela veut dire que moins d’images disponibles sont diffusées sur davantage de canaux et d’écrans. C’est un biaisage de l’info disponible très fort. Si l’on croit ce qui est donné à voir, on oublie que l’on ne voit que ce que l’on vous montre. Croiser les regards est donc essentiel pour savoir. À cet impératif général s’en ajoute un second : l’image donnée à voir est l’image dont les chefferies des médias passent commande. Les équipes ne vont pas sur le terrain « à la découverte » mais elles y viennent chercher et prendre ce que les chefs ont dit de ramener… Dans ces conditions, la probabilité d’avoir une information totalement préfabriquée est très forte.
Voilà pourquoi la multiplicité des photographes et cameramen est une bonne chose pour nous et « notre droit de savoir ». On doit donc conclure que toute information de « France 2 » est une « information officielle », c’est à dire une production du studio central du service d’information politique et non une information sur les évènements eux-mêmes. Dit autrement, quand on regarde le journal de « France 2 », on apprend comment le PS et le gouvernement veulent que l’on voie les évènements. En ce sens l’info de « France 2 » est une information non sur ce qui est montré mais sur ceux qui ont décidé de le montrer. Plus le gouvernement est en déséquilibre par rapport à la société, plus son message officiel va être grossier et lourd, plus il va tirer sur le masque d’objectivité dont se drapent ses « lecteurs de prompteurs » du 20 heures.
Chaque JT de « France 2 » est donc une leçon politique essentielle pour ceux qui le regardent dans ces circonstances. Les uns n’y comprennent rien et se laissent balader par l’émotion suggérée jusqu’à ce que la suivante vague d’émotions préfabriquées les emmène plus loin ou ailleurs. Les autres comprennent d’un seul coup la manipulation qui leur « saute aux yeux » littéralement. Plus jamais ils ne regarderont l’info officielle comme avant. Il faut donc remercier Pujadas et Saint-Cricq dont les manipulations sont une école de masse pour nos idées et en particulier celles que nous développons concernant la nature des médias et des médiacrates qui les dirigent.
Après cela, une question se pose, que l’indolent CSA lui-même se posera peut-être un jour si quelqu’un peut rester réveillé dans ce machin assez longtemps pour regarder une émission politique et faire son boulot entre deux jours de paye. Puisqu’il est avéré que Pujadas, Saint-Cricq et les autres sont les répondeurs automatiques du gouvernement mis en place pour répondre aux questions que les gens se posent à 20 heures, peut-on faire une campagne présidentielle sans inclure le journal de 20 heures dans le calcul du temps de parole du gouvernement ? Ou bien, dit autrement : ne devrait-on pas plutôt mettre en place une autre équipe plus neutre et respectueuse de la liberté de conscience des téléspectateurs pendant la période de la principale élection du système institutionnel, sachant que le gagnant de la compétition nomme ensuite directement ou indirectement tout ce petit monde ?
Enfin, je veux conclure par une note plus optimiste. Nous ne sommes pas condamnés à ce régime informatif hallucinogène. On peut en changer. Il le faut, car le droit à une info honnête est une exigence basique de la vie du citoyen. Comment peut-il participer à l’expression de la volonté générale s’il ne sait rien de certain ou de vérifié sur ce qui est en cause ? Education laïque et info honnête sont les deux colonnes du temple républicain où se formate la liberté des citoyens. Je compte donc présenter le moment venu un plan particulier sur ce sujet dans la campagne présidentielle pour libérer la presse et les médias du double joug des puissances de l’argent, du copinage, et des pouvoirs.
Jeudi 23 juin, les électeurs du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord se prononcent par référendum sur leur appartenance à l’Union européenne. Ils doivent répondre à une question claire : « le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? ». Ils auront le choix de voter pour « rester membre de l’Union européenne » (« Remain a membre of the European Union ») ou pour « quitter l’Union européenne » (« Leave the European Union »). C’est la première fois de l’histoire de la construction européenne qu’une telle question est posée aussi explicitement aux citoyens d’un pays. C’est donc un moment historique.
D’où vient ce référendum ? Il date de la campagne des élections législatives britanniques de mai 2015. À l’époque, en difficulté sur la question européenne dans son propre camp, le Premier ministre conservateur sortant, David Cameron, promet un référendum sur le maintien ou non du royaume dans l’UE. Réélu, il a d’abord attendu que la Grèce soit étranglée et que Tsipras accepte le troisième mémorandum en juillet, avant d’avancer ses pions. Puis il a publié ses exigences en novembre 2015. Il a d’abord logiquement refusé de dire s’il appellerait à rester dans l’UE si ses exigences n’étaient pas retenues. En agissant ainsi, Cameron a préempté le débat européen, imposé son agenda et mis la pression aux 27 autres pays. Une bonne leçon de rapport de force national pour tous les naïfs de « l’Europe qui protège » et les capitulards du « on ne peut rien, c’est l’Europe qui décide ».
Sous la menace du Brexit, les 28 ont signé le 19 février 2016 en accord entre le Royaume-Uni de David Cameron et les 27 autres chefs d’États et de gouvernement de l’UE. Notez au passage que cet accord est fait d’une « décision des chefs d’État et de gouvernement » et de plusieurs « déclarations ». Ce n’est pas un traité ni une modification des traités européens. Car changer les traités aurait obligé les 27 autres à devoir faire ratifier l’accord par leur Parlement national, voire par référendum pour certains. La peur du peuple continue de régner au sommet de l’UE.
L’accord porte sur plusieurs points. Il comporte d’abord un volet de libéralisme économique vantant la « compétitivité » et le libre-échange. Ainsi, les 28 se sont engagés à conclure « des accords bilatéraux de commerce et d’investissement ambitieux » avec les autres pays du monde et notamment à « s’employer à faire avancer les négociations avec les États-Unis » en vue du traité TAFTA de libre-échange transatlantique. Ils se sont aussi engagés à « simplifier la législation, éviter une réglementation excessive et réduire les charges pesant sur les entreprises » comme le répète la novlangue européenne à chaque occasion.
L’autre grand morceau arraché par Cameron concerne l’immigration. En pleine crise des migrants et pour satisfaire son extrême-droite, David Cameron a obtenu la possibilité, pendant 7 ans, de suspendre les allocations sociales des citoyens d’autres pays de l’UE arrivant au Royaume-Uni pour leurs quatre premières années dans le pays. On parle bien ici des ressortissants d’autres pays de l’UE, c’est-à-dire y compris les Français qui iraient s’installer au Royaume-Uni. Des européens de «L’Europe qui nous protège » et non des Syriens pour lesquels un État peut déjà décider librement ce qu’il veut. En réalité, David Cameron n’a pas eu beaucoup à se battre sur ce point puisque Angela Merkel l’a soutenu très tôt. D’ailleurs, depuis l’accord de février, le gouvernement allemand a fait savoir qu’il travaillait à un projet de loi du même objet. Evidemment, c’est une ministre social-démocrate qui prépare le ce texte ! Il me semble que c’est un des points les plus significatifs de l’État de l’Union Européenne que cette décision officielle de régression sociale. Que ce soit la ministre du PS allemand qui en soit chargée est également très hautement significatif de l’état de ce mouvement dans cette Europe et dans ce pays qui a été le bastion mondial de la social-démocratie.
Le troisième volet concerne la protection spéciale de la souveraineté britannique. David Cameron a ainsi symboliquement obtenu l’exemption pour le Royaume-Uni de l’objectif d’une « Union toujours plus étroite ». Plus précisément, cette exemption sera inscrite dans les traités lorsqu’ils viendront à être modifiés. Les 28 chefs d’État et de gouvernement se sont aussi accordés pour permettre à une majorité de Parlements nationaux de bloquer un projet de réglementation européenne. Ce « carton rouge » complète le dispositif actuel de « carton jaune » : les Parlements nationaux peuvent demander un réexamen. Mais les seuils à franchir pour obtenir ces réexamens sont tellement élevés que c’est davantage un affichage qu’une vraie modification.
L’essentiel des protections de souveraineté de cet accord fait main pour les Anglais concerne en fait le secteur financier. David Cameron n’a pas obtenu la reconnaissance de « plusieurs monnaies » dans l’UE mais seulement que l’UE facilitera « la coexistence entre différentes perspectives », c’est-à-dire une confirmation implicite que le Royaume-Uni pourra ne jamais passer à l’euro. Il a surtout obtenu l’absence « de discriminations » de la zone euro contre la City, le centre financier du Royaume-Uni. Et le Royaume-Uni pourra superviser ses établissements financiers indépendamment de l’Union Bancaire Européenne même si cela se fera « sans préjudice » du droit de l’UE d’intervenir si la stabilité financière est menacée.
David Cameron a obtenu presque tout ce qu’il voulait. C’est-à-dire à la fois peu de choses fondamentales puisque aucun article des traités européens ne sera modifié. Et en même temps ce sont aussi plusieurs mesures symboliques qui accentuent encore le caractère libéral et non-solidaire de l’Union européenne. David Cameron s’est contenté de cela pour appeler les Britanniques à rester dans l’UE. Du coup, qu’ils y restent ou qu’ils s’en aillent, ce sera une reculade pour l’Union européenne.
Le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est d’ores et déjà un point de non-retour en Europe. Quel que soit le résultat, rien ne sera plus comme avant. Ce référendum est un puissant révélateur. Révélateur de l’impasse totale qu’est devenue l’Union européenne. Révélateur de l’effacement de la France du débat européen confisqué par Merkel, Cameron et les nationalistes. Évidemment, c’est aussi une nouvelle preuve de la peur qu’ont les dirigeants européens pour les peuples mais on ne peut parler de révélation à ce sujet tant l’Union européenne s’est construite contre les peuples, en particulier depuis le référendum de 2005 en France et aux Pays-Bas. Cet épisode est aussi une grande leçon qui doit être bien comprise.
La première leçon est historique : l’impasse européenne est désormais clairement établie. L’Union européenne est entrée en dislocation sous le coup de ses propres règles d’austérité et dumping social et fiscal. La sortie de ces traités européens est désormais une exigence de bon sens ! Rien ne sera plus comme avant. Le Royaume-Uni a fait des pieds et des mains pour adhérer à la Communauté européenne dans les années 1960 et jusqu’à son adhésion en 1973. Il s’agissait de participer au grand marché unique sans aucune barrière douanière, pour profiter à plein de la libre-circulation des capitaux, écraser l’URSS et renforcer sans cesse le « partenariat transatlantique » entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. Les Britanniques ont toujours soutenu le libéralisme en Europe, qu’il s’agisse d’encourager le système de détachement de travailleurs ou de freiner les minimes tentatives de régulation de la finance.
Mais aujourd’hui, certains États disent stop. D’autres ont failli le faire. Pourquoi ? Parce qu’au point où est aujourd’hui l’UE, ils se disent qu’ils ont plus à perdre dedans que dehors. Non pas que l’UE ait cessé une seule seconde son libéralisme économique. Certes, l’UE prend une tournure de plus en plus autoritaire, elle méprise les États et leurs parlements, et surtout elle impose des réformes aux uns et aux autres sous l’autorité du gouvernement allemand et de la Commission européenne. Or une bonne partie des libéraux du Royaume-Uni ne veulent pas d’une Europe à la sauce Merkel. Ils veulent pire. Puisqu’il n’est plus possible de faire le passager clandestin dans l’Europe allemande, certains libéraux anglais préfère imposer leur libéralisme eux-mêmes que d’être dirigés demain par Wolfgang Schaüble.
C’est le cas d’une large part du parti conservateur au pouvoir à Londres. Environ un tiers des députés qui soutiennent le Premier ministre libéral sont pour le Brexit. C’est aussi le cas de l’ancien maire de Londres Boris Johnson, lui-aussi fervent libéral. C’est évidemment aussi la position des libéraux nationalistes que sont les amis de Madame Le Pen, l’UKIP (parti de l’indépendance du Royaume-Uni). Tous veulent « sortir » de l’UE pour être encore plus durs avec les étrangers, encore plus libéraux en économie, etc. À cela s’ajoute un jeu politicien pour savoir qui du Premier ministre Cameron et de l’ex-maire de Londres Johnson récupérera le pouvoir dans le parti conservateur au lendemain du référendum.
La deuxième leçon est que le référendum anglais agit comme un « révélateur des intérêts sur lesquels repose l’Europe actuelle » comme l’écrit Laurent Maffeïs dans l’édito du bulletin « L’heure du peuple ». « Les deux principales forces ouvertement opposées au Brexit se situent en dehors d’un paysage politique pulvérisé. Il s’agit des USA et des marchés financiers. Bien qu’ils ne votent pas, Obama comme la City ont officiellement appelé à voter pour le maintien dans l’UE. Cela révèle crument les intérêts profonds que sert aujourd’hui la construction européenne. Les États-Unis ont toujours utilisé les Britanniques comme cheval de Troie dans l’UE et ils y perdraient un précieux allié dans la négociation du traité TAFTA. Le maintien britannique dans l’UE avec des dérogations facilitant le dumping social, écologique et financier pourrait au contraire servir de laboratoire au futur marché transatlantique. Quant à la City, elle a conforté depuis l’avènement de l’euro son rang de première place financière mondiale et contrôle désormais près de la moitié des transactions mondiales effectuées en euro. Cela révèle au passage que la monnaie unique a échappé à la zone euro et à sa banque centrale ».
La troisième leçon est profondément politique. Idéologique même. Pour David Cameron, tout était négociable. En revanche pour Alexis Tsipras, rien n’était négociable ! Merkel a accepté de discuter du référendum anglais, mais pas du référendum français de 2005 ni du référendum grec de 2015. La naïveté est donc interdite à qui prétend gouverner pour transformer la société. C’est à un combat qu’il faut se préparer.
Quatrième leçon : le rapport de force national est fondamental pour être respecté dans l’Union européenne. On ne parle pas de la même manière au Royaume-Uni qu’à la Grèce. Et à ce sujet, je note que la menace d’une sortie de l’UE a renforcé la position de David Cameron dans la négociation plus qu’elle ne l’a affaibli. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi des dirigeants de caractère qui osent mettre les pieds dans le plat et en appeler au peuple.
C’est la cinquième leçon : l’éjection de la France du débat européen. Après l’épisode grec, la négociation sur le Brexit a réduit le débat européen à Angela Merkel ou David Cameron. L’ordolibéralisme autoritaire de la droite allemande ou l’ultralibéralisme xénophobe de la droite anglaise ! Un choix entre la peste et le choléra en somme. Disons tout net qu’il ne peut être question pour nous d’accepter ce cadre de « débat » qui expulse les questions sociales, démocratiques et écologiques.
Et la France ? Et François Hollande ? A-t-il un avis sur la question ? Pourquoi n’a-t-il rien dit dans la négociation ? N’était-ce pas le moment de dire ce que la France proposait ou exigeait pour l’Europe ? Est-il seulement au courant que les Britanniques votent le 23 juin ? Sait-il seulement ce qu’est une négociation européenne ? Cherche-t-il déjà comment contourner le résultat du référendum anglais comme lui et Sarkozy ont contourné le référendum français de 2005 ? Du point de vue de la méthode, on voit la différence entre Cameron et Hollande. L’un a déposé ses exigences et promis un référendum. Il a obtenu l’essentiel de ce qu’il voulait. L’autre s’est caché sous la table dès la première réunion avec Mme Merkel et a avalé tout cru le traité budgétaire qu’il devait renégocier, sans le soumettre à référendum.
Voilà pour les principales leçons à tirer. Nous n’attendons rien de David Cameron ni d’aucun libéral. Nous savons qu’une partie de la gauche anglaise refuse d’appeler à rester dans cette Union européenne. Certains partis ou groupes appellent à voter pour sortir.
Le référendum sur le Brexit confirme que notre méthode de gouvernement est crédible : appliquer notre programme, présenter aux autres membres de l’UE l’exigence française de sortie des traités européens, puis faire valider le fruit de la négociation par les citoyens français par référendum. Et en cas de refus de négocier ou d’un résultat non satisfaisant, nous avons un plan B : laisser les eurocrates mourir sur pied avec leur machine européenne, en sortir et proposer à tous ceux qui n’en veulent plus de travailler avec nous à d’autres cadres de coopérations. Ou pour résumer : l’UE, on la change ou on la quitte ! C’est d’autant plus praticable que l’année 2017 sera une année charnière en Europe avec la conclusion de l’accord TAFTA et la mise en chantier d’un nouveau traité budgétaire européen. Brexit ou pas, l’heure de vérité est venue. Le début de la fin de l’Union européenne est commencé.
Au Sénat, les amis de messieurs Juppé et Sarkozy utilisent l’examen de la loi El Khomri pour introduire dans ce texte toutes leurs lubies ultralibérales. Et les finauds du PS d’en profiter : « Au secours la droite revient ! ». Ressortir un slogan de 1986, c’est tout ce que le PS a trouvé pour continuer à défendre la loi El Khomri. Mais ce sont Valls et Hollande qui ont ouvert les vannes. Depuis quatre ans, ils ont validé les principales idées de droite.
Et avec cette loi c’est le cas encore davantage que jamais. En quelque sorte, la droite n’a plus qu’à réclamer de pousser la logique El Khomri jusqu’au bout ! C’est tellement vrai que les sénateurs de droite n’ont voté aucune des deux motions de rejet du texte déposées par les sénateurs communistes à l’ouverture du débat au Sénat lundi 13 juin. Dès lors, on peut dire que Valls et la loi El Khomri agissent comme des poissons-pilotes pour la droite. La politique du gouvernement n’est pas un vaccin contre la droite, c’est au contraire le venin libéral instillé pour abattre les digues devant la marée montante ! On peut dire que c’est un système auto-entretenu. Le PS propose des idées de droite et les candidats de droite sont poussés à la surenchère pour se distinguer d’eux. Hollande a ainsi radicalisé la droite que Sarkozy avait déjà décomplexée ! Dès lors, à l’inverse de l’idée rabâchée par le PS, refuser et combattre la loi El Khomri aujourd’hui, c’est construire dans le même temps, dans la rue et dans les têtes, le rempart le plus solide possible contre les projets de Juppé et Sarkozy.
En attendant, au Sénat, Les Républicains voudraient renforcer les pires aspects nuisibles de la loi El Khomri. Ils sont majoritaires dans cette assemblée avec leurs alliés de l’UDI. Ils en profitent donc pour intégrer toutes sortes de propositions issues de leurs projets pour 2017. Ils ont ainsi voté la fin des 35 heures et du principe même d’une durée légale du travail. C’est-à-dire la fin du seuil de déclenchement des heures supplémentaires au-delà de la 35e heure de travail hebdomadaire. Avec la version adoptée par la droite, le seuil de déclenchement des heures supplémentaires serait défini entreprise par entreprise. Et s’il n’y a pas d’accord, ce sont les 39 heures qui s’appliqueraient et non plus les 35 heures. Ce serait évidemment une régression sociale terrible : augmentation du temps de travail et baisse des salaires puisque les heures de travail comprises entre 35 et 39 heures ne seraient plus payées comme des heures supplémentaires mais comme des heures « normales ». Le gouvernement prétend ainsi que sa loi est meilleure que ce que propose la droite. On se pince.
La loi El Khomri va dans le sens de ce que réclame la droite. Elle facilite le travail que ferait la droite si elle revenait au pouvoir. Par exemple, elle veut faciliter les accords d’entreprises et leur permettre de déroger à la loi même lorsque la loi est plus favorable aux salariés. C’est l’inversion de la « hiérarchie des normes sociales » et la fin du « principe de faveur ». Quelle différence avec la droite ? La droite ne fait qu’étendre la logique du texte du gouvernement à d’autres domaines. C’est bien Valls et Hollande qui ouvrent la boîte de Pandore. Comment osent-ils ensuite reprocher à la droite sénatoriale de vouloir pousser en quelque sorte la loi El Khomri « jusqu’au bout » ?
Notez d’ailleurs que le gouvernement et les amis de Juppé et Sarkozy sont tous d’accord pour baisser la paye des heures supplémentaires ! Aujourd’hui, les heures supplémentaires doivent être payées 25% de plus qu’une heure normale. Il existe déjà des possibilités de payer moins mais la règle reste celle-ci. Dans le projet de loi El Khomri, le gouvernement prévoit que cette majoration sera réduite à 10%. Au Sénat, la droite a conservé cette baisse de 25% à 10% ! PS et LR sont main dans la main ! Là encore, la logique du gouvernement pousse à la fin de la durée légale du travail. Puisqu’une heure supplémentaire ne sera quasiment plus payée différemment d’une heure « normale ». Or la durée légale sert d’abord et avant tout à marquer la différence de rémunération entre les heures « normales » et les heures « supplémentaires ».
C’est bien Valls et Hollande qui poussent à en finir avec les 35 heures. Souvenez-vous des propos de Manuel Valls en 2011 dans la primaire PS. Il voulait « déverrouiller les 35 heures ». Il proposait alors de « permettre aux Français, pour ceux qui ont la chance d’avoir un emploi, de travailler davantage -deux heures, trois heures…- sans avoir recours forcément aux heures supplémentaires ». C’est-à-dire dire exactement ce que vient de voter la droite au Sénat.
C’est aussi ce que dit Macron. En 2014, juste avant de devenir ministre, il glapissait dans Le Point : « nous pourrions autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d’accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunérations ». Quelle différence avec ce que veulent Les Républicains ? Et il ajoutait « c’est déjà possible depuis la loi de juillet 2013, mais sur un mode défensif, pour les entreprises en difficulté. Pourquoi ne pas étendre ce dispositif à toutes les entreprises, à la condition explicite qu’il y ait un accord majoritaire avec les salariés ? ». Cette possibilité d’accord « offensif », ouvert à toutes les entreprises, est précisément dans la loi El Khomri. Elle permettra au chantage patronal de s’appliquer à plein pour augmenter les horaires sans augmenter les salaires. Le projet de loi El Khomri prévoit que ce soit possible pour une durée de cinq ans. La droite ne propose que d’appliquer les idées du PS sans limite de temps !
Autre exemple, la droite sénatoriale a voté l’instauration d’un plafonnement des indemnités accordées à un salarié licencié abusivement par les prud’hommes. C’est exactement ce que contenait le projet de loi El Khomri avant le recul de Valls en mars devant la mobilisation naissante ! La droite ne fait qu’appliquer le programme initial de Macron et Valls ! Qui peut croire après cela que Hollande serait ainsi un « rempart » contre les idées de ses propres ministres ?
François Hollande et le PS ne sont pas des remparts face au projet de guerre sociale de Sarkozy et Juppé. Mais ce ne sont pas seulement des poissons-pilotes. Ils valident le discours de la droite, ils le légitiment. Ils préparent les esprits. Ils mettent en œuvre des morceaux entiers de leur projet. Bref, ils mâchent le travail à la droite en cas de retour au pouvoir. Il ne faut donc pas s’étonner de voir Sarkozy, Juppé et les autres aller toujours plus loin dans la surenchère antipopulaire. C’est Hollande qui les pousse à se radicaliser !
Cela se vérifie sur bien des sujets. Sarkozy et Juppé veulent encore repousser l’âge de départ à la retraite ? Hollande n’est pas revenu sur la fin de la retraite à 60 ans et a même durci la durée de cotisation pour une retraite à taux plein. Sarkozy et Juppé veulent rendre dégressives dans le temps les allocations-chômage ? Macron et El Khomri eux-mêmes ont dit que le sujet n’était pas « tabou ». Juppé et Sarkozy veulent offrir de nouveaux milliards d’euros de cadeaux aux actionnaires et au MEDEF sous forme de baisse de cotisations sociales ? Hollande leur a déjà donné 41 milliards d’euros, plus que ce que la droite n’avait jamais osé faire jusqu’ici ! Juppé et Sarkozy veulent supprimer l’Impôt sur la fortune ? C’est aussi ce que propose le ministre de l’Économie Macron ! Le projet des « Républicains » prévoit de baisser l’impôt sur les sociétés de 33% à 30% ? Trop tard et trop mou, Valls a déjà promis de le réduire à 28% en 2020 si le PS continue à gouverner ! Le premier ministre de Hollande réussi ainsi l’exploit de doubler Sarkozy et Juppé par la droite.
Face aux projets de Juppé et Sarkozy, la digue est dans la lutte en cours, dans les têtes et les cœurs gagnés à cette lutte. La bataille pour le retrait de la loi El Khomri est le meilleur antidote contre le poison libéral ; celui d’aujourd’hui comme celui qui voudrait continuer demain si nous ne le controns pas dès à présent.
162 commentaires
LE GALL
A propos des manipulations de Cazeneuve, Valls, les médias, la préfecture de police concernant la manif du 14, Eric Coquerel pose un certain nombre de questions dans son dernier édito qui mériteraient, me semble-t-il, l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire.
Par ailleurs, je me permets de pinailler sur un point. Vous parlez d' »éducation laïque », alors que nous devrions, me semble-t-il nous ré-approprier l’expression « instruction publique » au sens de Condorcet, afin de clairement nous démarquer des folies pédagogistes qui ravagent chaque jour un peu plus le système éducatif français, dont les diplômes factices trompent des générations de jeunes Français, en fait non-instruits, et manipulables à l’envi. Ne lâchons rien.
thersite69
Toutefois pour les amis de Condorcet, reconnus aujourd’hui comme physiocrates-libéraux, la nécessité d’instaurer l’instruction publique n’avait pas seulement pour finalité d’ « insinuer la vérité à ces hommes grossiers et les accoutumer à raisonner » (Turgot), mais surtout de façonner une « opinion publique » capable de comprendre l’intérêt pour les moins favorisés des inégalités sociales, et ainsi éviter que ne s’exprime une hasardeuse « volonté populaire ». C’est pourquoi je préfère la formule de Jean-Luc Mélenchon, « éducation laïque »…
Jacques
Très bonne analyse des problèmes du moment notamment la désinformation organisée de la chaine de propagande gouvernementale. Ne pas oublier non plus les autres qui sont dans la même lignée. Et pour conforter l’analyse de la décrépitude libérale et droitière de l’UE (ne pas confondre avec l’Europe qui est une région historique et pas un machin dictatorial et commercial comme l’UE), un grand bravo à MSF qui n’a pas voulu se compromettre avec cette machine inhumaine.
ythier
Très bon texte que j’ai lu de bout en bout. Mais malheureusement, il ne prêche que des convaincus. Je suis convaincue depuis longtemps Mr Mélenchon et je militerait dans votre campagne électorale. Mais nous devons convaincre des gens qui n’ont pas toujours l’envie de lire des textes longs et peut-être difficilement compréhensible parce qu’ils ne suivent pas toujours la politique. Quand je parle à des amis ou de la famille du TAFTA, du Brexit, ou de la 6eme république ils ne comprennent pas même s’ils sont conscients que la situation est grave. Et moi, je n’ai pas toujours les mots qu’il faut. Ce texte que je viens de lire, j’aimerais qu’il soit résumé pour pouvoir le partager sans qu’il rebute ceux qu’il nous faut convaincre que vous êtes le seul a pouvoir nous sortir de ce gouffre dans lequel nous allons plonger si la droite ou le PS repasse en 2017.
semons la concorde
Je suis d’accord. Notre campagne passera par les réseaux sociaux, mais il faut donner à voir en formats courts, ce que sera la nouvelle démocratie, les règles du jeu qui permettront au peuple de garder la main (et l’oeil) sur les élus à tous les niveaux. C’est la condition pour amener les gens à voter. Si les règles ne changent pas, pourquoi entamer un bras de fer perdu d’avance ? Dire simplement qu’on convoquera une constituante après l’élection ne suffira pas pour mobiliser les électeurs. On prévoit les bases du système électoral, les idées forces de la nouvelle république et un référendum tout de suite après l’élection. Sur ces bases, tout peut être proposé, discuté et voté au fur et à mesure. Premier sujet : Franxit. Le oui l’emportera, j’en suis sûr. On quitte l’Europe des affaires qu’on nous a vendue et on en construit une autre. Montrons ce qu’elle pourrait être.
André
Enfin nous y sommes. Les choses sont maintenant claires lisibles et compréhensibles au point que ceux qui pensent que peut-être ça pourrait changer commencent à s’intéresser au mouvement. Il importera cependant de veiller au plus haut point à ne rien faire qui puisse évoquer une possible parenté avec le fonctionnement des appareils qui nous ont conduit à la déchéance ambiante dont de plus en plus de gens deviennent conscients et préoccupés.
Invisible
« Autre exemple, la droite sénatoriale a voté l’instauration d’un plafonnement des indemnités accordées à un salarié licencié abusivement par les prud’hommes. »
Erreur. « par les prud’hommes » est mal placé. Il conviendrait d’écrire : « Autre exemple, la droite sénatoriale a voté l’instauration d’un plafonnement des indemnités accordées par les prud’hommes à un salarié licencié abusivement ».
Degorde Philippe
On ne peut réduire ou assimiler les partisans du Brexit aux libéraux et aux gens de droite. Sinon c’est se tromper de combat et surtout oublier ce qui est l’enjeu : échapper à la dictature de Bruxelles et retrouver la souveraineté nationale ici pour la Grande Bretagne, demain ailleurs. On ne peut pas affirmer comme vous l’avez fait dans DPDA que les nations sont la seules protections contre l’UE et lorsqu’un pays veut retrouver sa souveraineté contre Bruxelles réduire les artisans du combat à des libéraux ou pire à l’extrême droite. Les nations ne peuvent protéger de l’Europe qu’à la condition de retrouver leur attribut essentiel : la souveraineté. A défaut tout ne sera qu’un théêtre d’ombres. Or celle ci ne peut être retrouvée qu’en sortant de l’UE. Tout le reste est conte et mauvaise littérature.
A cet égard cher Jean Luc UKIP n’est pas un parti d’extrême droite. C’est le refus de Nigel Farage de s’associer au FN au parlement européen qui a empêché Le Pen de disposer d’un groupe. Que Johnson récupère le pouvoir au sein du parti conservateur, nous en sommes d’accord. Mais c’est là le jeu politique naturel au sein de chaque parti et surtout c’est pure affaire britannique.
Thierry46
Toujours aussi pertinent, clair et pédagogue, merci Jean-Luc.
Votre charge vis à vis de France2 et ses laquais du PS est amplement méritée. J’espère qu’elle fera du bruit et que la presse vous tombera dessus, cela amènera les gens à vous lire et ils ne pourront qu’être d’accord, tellement plus grand monde n’est dupe désormais.
Yo
Actuellement, nous avons 2 sensibilités stratégiques pour l’élection présidentielle. D’un côté la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon, de l’autre, celle du PCF, avec l’organisation d’une primaire pour toutes les éventuelles candidatures (il est évident que Hollande et sa bande ne peuvent pas avoir notre soutien). Jean-Luc Mélenchon s’appuie sur les résultats positifs de 2012 (la situation est bien différente aujourd’hui) et appelle à voter pour lui, en s’appuyant sur « l’ère du peuple ». Du côté du PCF, une volonté de rassembler au delà du Front de gauche, rassemblant les révolutionnaires, mais aussi, les réformateurs, les écologistes, les démocrates, des électeurs socialistes, écologiques, les syndicalistes de toutes sensibilités ainsi que les abstentionnistes. Au final, ce sera à chacun d’entre nous de prendre la décision ! De plus il nous faut tous ensemble, discuter d’un programme le plus rassembleur possible.
Marie-Georges Buffet est allé au rassemblement des insoumis ainsi qu’au pique nique du PCF. Moi, j’en suis là, non pas seulement à écouter (surtout pas), mais à distribuer des tracts, à discuter avec les gens, à réfléchir. Actuellement les gens sont très réceptifs, même ceux qui ne combattent pas directement la loi de dumping social qu’est la loi El Khomri nous écoutent. Alors, arrêtons de faire salon en « entre soi » et allons vers les autres, l’histoire s’accélère, ne soyons pas un frein !
[Edit webmestre : Depuis que vous êtes arrivée sur ce blog, vous vous faites un devoir de faire bruyamment campagne contre la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon. Vos commentaires ne tiennent aucun compte des thèmes que celui-ci aborde dans son billet, c’est à dire qu’ils sont complètement hors-sujet. Ne vous étonnez pas d’être souvent modérée. Ici n’est pas le lieu de ce genre de basses besognes et personne ne vous retient d’ « aller vers les autres » et d’y rester. Ceci est un dernier avertissement. Yo !]
lenormand
Tout a été fait le 14 juin pour que les manifestants pacifistes de la 1ère partie du cortège ne puissent partir quand ils se sont retrouvés bloqués, les yeux piquants. On a évité le pire. Quel était le but de cette stratégie ?
cogilles
« …mais que cherche ce gouvernements d’incompétents irresponsables »
Ils ne sont ni incompétents ni irresponsables, ils sont libéraux de droite et veulent imposer coute que coute leur politique ultra libérale pilotés en toute connaissance de cause par le patronat, la finance, l’Union européenne, le capitalisme se servant du mot « gauche » pour mettre a bas toutes les conquêtes sociales et faire de nous, nos enfants, petits enfants etc. des esclaves, et pour cela ils utilisent tous les coups plus que tordus. Ils sont fervent partisan du fameux « pas d’autre alternative » et l’appliquent avec zèle en sans hésiter a brouiller les pistes entre eux la droite et l’extreme droite.
Volodia
On n’a pas assez dit que tout au long de la manifestation du 14 juin, un dispositif immense et agressif de CRS et de gendarmes mobiles en tenue de combat, avec des centaines de véhicules et des grilles immenses positionnées à toutes les intersections, bloquait absolument toutes les issues possibles, tandis que les stations du métro étaient fermées et cadenassées sur ordre de la Préfecture de Police. C’était absolument dément et jamais vu depuis des dizaines d’années. Impossible à quiconque de sortir de la manif ! Les manifestants étaient donc pris au piège des affrontements, quand ils n’étaient pas carrément les cibles directes des tirs de lacrymo, de flash-ball et de grenades. Il y a eu des dizaines de blessés, dont certains très graves, parmi les manifestants pacifiques.
Cela faisait vraiment peur, et il faut comprendre que cette peur est le coeur même de la stratégie du gouvernement. Hollande et Valls veulent faire peur au mouvement social, via l’intimidation physique, les blessés, les arrestations arbitraires, à l’opinion à travers l’assimilation honteuse de la contestation sociale à la violence, voire au terrorisme et aux dirigeants syndicaux par la menace de poursuites pénales, d’interdiction de manifester, d’encore plus de violence.
Restons unis et vigilants devant ce gouvernement aux abois et pour cette raison même, capable de tout.
Optimist
Au sujet de « l’auto-proclamation » de Jean-Luc se présentant comme candidat à l’élection présidentielle, j’ai envie de dire à nos détracteurs que lorsqu’il s’agit de rentrer en résistance, chacun en son âme et conscience, traités alors par nos ennemis de « terroriste » n’a pas besoin de passer par un vote pour revendiquer notre choix d’insoumission. Il est temps pour certains indécis d’éviter d’être au milieu voir au-dessus de la barricade, position très inconfortable s’il en est mais sans attendre, de choisir le camp des insoumis et de s’engager résolument auprès de nos concitoyens dans notre rôle de porte-parole. Les mois passent, le temps défile, mettons le à profit pour convaincre, à coté de Jean-Luc.
OXY
J’ai cru comprendre pour l’avoir lu quelque part que si Corbyn est pour rester dans l’union Européenne, c’était pour préserver les travailleurs d’une situation qui leur serait encore pire en quittant l’UE. C’est aussi ce que disait le réalisateur Ken Loach. Par contre le Brexit serait bon pour les Ecossais. Qu’en est-il de tout cela ?
CEVENNES 30
Bonjour à tous,
L’Europe est la zone économique qui a la plus faible croissance, par l’Europe, les USA ont la main mise sur tous les pays européens, par l’intermédiaire de l’OTAN, les USA nous entrainent doucement vers un conflit avec la Russie, de grandes manœuvres de l’OTAN ont eu lieu en Pologne et dans les états baltes à peu de kilomètres de la frontière russe, des bases militaires américaines sont installées dans ces pays frontaliers et dotées d’armes de destructions massives, les sanctions économiques imposer par les USA et l’Europe à la Russie créent des tensions importantes avec la Russie, au détriment des intérêts économiques européens. Puis vous lisez dans les médias que les USA sont préoccupés par l’attitude de la Russie, les faits sont inversés, les USA titillent la Russie mais c’est la faute à Poutine. Cette soumission de l’Europe nous invite à être très circonspect, personnellement, je demande à sortir rapidement de ce piège.
Maillard
L’Union européenne est une dictature de la pire espèce, celle du fric, on ne réforme pas une dictature. Si le Brexit pouvait être le signal de fin, je veux dire de la libération. On ne peut pas dénoncer les traités et rester dans l’UE, c’est une arnaque. La séquence grecque a été instructive. A l’instant où il faudra dire non, un européiste dans l’âme préférera toujours céder et sacrifier son peuple pour sauver l’Europe. Dommage, quel gâchis !
Carmine
Comme d’habitude un exposé clair et argumenté. Ça re-bouste toujours de vous lire Monsieur Mélenchon et nous donne un coup de pied au c… pour se le bouger. Plus nos idées gagnent du terrain et plus les « puissants » avec leur deuxième peau que sont les médiacrates montent dans la surenchère de la non information ou de leur propagande nauséabonde. Oui je suis également convaincu que ceux qui ouvrent les yeux sur le monde qui nous entoure sont de plus en plus nombreux. Combien il est vrai qu’il est important que nous prenions les rennes de notre pays par le vote. Comme il est vrai qu’il faut que chacun d’entre nous arrive à convaincre un citoyen à les ouvrir. On peut même facilement faire plus si l’on se donne les moyens et si on y croit. Chez nous des citoyens rejoignent les Insoumis(es) de semaine en semaine. Déjà programmés des tractages pour appeler les gens à nous rejoindre. Une fête de le France Insoumise en cours de préparation. Ça bouge ! Nous avançons lentement mais sûrement. Nous sommes la seule alternative. Forts de nos convictions, forts de nos arguments avançons à visage découvert car nous n’avons pas à avoir honte de porter un idéal humain ! Au boulot !
Eric
Si, l’UKIP et bel et bien un parti d’extrême-droite, bien dans la lignée de Le Pen, la fille. Même thématique. Même tactique, même échec aux élections. Et même utilisation dans le média par les 2 principaux partis, je parle d’avant l’arrivée de Corbyn à la tête du Parti Travailliste. Ce dernier ayant surpris les média, celle-ci n’ont pas eu le temps de régler le tir de pilonnage que l’hôte de ce site connait bien, ce qui a permis sa réussite. Elles se sont largement rattrapées depuis…
Concernant le Brexit, le débat en Grande-Bretagne a été complètement détourné par la rivalité des chefs du parti conservateur. Le choix d’interdire aux membres de l’EU installés pour certain/nes depuis plus de 20 ans, mais donnant ce même droit de vote aux membres du Commonwealth installé depuis 6 mois est une des illustrations des problèmes de ce référendum. Dans les 2 camps, les partisans du départ et ceux du maintien le sont pour différentes raisons.
Ceci dit l’exemple de Cameron prouve que l’Union européenne ne connait que l’épreuve de force, et que tous ceux qui répondaient que faire plier Angela Merkel, que négocier les conditions de l’Union Européenne, n’étaient pas possible, avaient tort.
Louis31
Il faut quand même dire que David Cameron a demandé plus de libéralisme, et de faire avancer les accords sur le TAFTA. Donc dans la droite ligne de UE. Ceci à été accepté par les chefs de gouvernements mais n’a pas changé une ligne du traité qui devrait être acceptée par les 27 autres participants. Je pense qu’ils ont accepté à la marge parce Cameron leur à demandé d’accepté pour qu’il donne des éléments à « son peuple » pour le tromper encore une fois et dire maintenant c’est OK, on peut rester dans l’UE.
Mais à mon avis, non seulement pas une ligne du traité ne sera changé et/ou voté par les participants si nous demandons un changement, mais ils vont essayer de nous bloquer de tous les cotés. D’où l’importance, si l’on veut vraiment changer, de préparer notre sortie en bloquant tout de notre coté quitte à annoncer que toutes personnes ou banquiers qui sortent ou aident à la sortie de l’argent vers l’étranger seront condamnés à de lourdes peines de prison et d’argent. C’est le seul moyen que nos banques ne soient pas vidées.
Kamal
Merci pour ce billet, particulièrement l’analyse de la manipulation médiatique. A ce propos, j’attire votre attention sur deux liens. L’un est une récente vidéo de « vulgarisation » sur ce même sujet faite par un youtubeur. Il prend justement l’exemple du JT de Pujadas ! L’autre est cet article très important de Pierre Rimbert dans le Monde Diplomatique. Il est intitulé « Projet pour une presse libre » et propose avec beaucoup d’audace et de pertinence un nouveau système de production médiatique, affranchi des intérêts du capital. Une lecture me semble-t-il essentielle pour un candidat à la présidentielle !
Bernard DOIDY
En observant la progression continue des partis nationalistes partout, on voit qu’en France le notre inspire l’espoir pour les autres. Ils espèrent que ce qui s’est passé en Autriche ne se produira pas ici et que s’il en manque très peu aujourd’hui ce sera bon l’année prochaine. Cette organisation se présente comme un mouvement populaire, elle n’est pas loin de représenter dans l’esprit du peuple ce que les partis de gauche représentaient avant que l’Europe n’établisse un pouvoir ultra libéral. Une hypothèse est en train de se former, au premier tour de l’élection présidentielle il y aura la droite, l’extrême droite, la gauche et l’extrême gauche, c’est la version compréhensible pour les citoyens ordinaires. Jean-Luc, si on ne peut convaincre que la France insoumise est la vraie candidature du peuple, ce dernier enverra au deuxième tour ceux qu’il croit être ses meilleurs représentants : la droite et l’extrême droite, dans l’idée de faire un panachage entre les deux au final. C’est l’idée du retour à l’ordre qui prime, le pays est de droite.
Ne faudrait-il pas à la rentrée faire quelque chose de très singulier pour marquer les esprits ?
Invisible
Les médias sont de droite. Et les gens qui côtoient régulièrement nos élus dans les festivals, les inaugurations, les foires, les manifestations sportives, les commémorations, les comices agricoles, etc, sont des gens de droite. Nos élus sont sous l’influence de ceux qui font leur siège et leur chuchotent à l’oreille leurs demandes de subventions. Nos élus sont forcément influençables et se laissent imposer l’idée que le Français ressemble à ces artisans-commerçants et petits industriels ou agriculteurs FNSEA qui participent à ces manifestations locales. Le meilleur socialiste se laisse alors gagner par la défaite morale, la colonisation spirituelle.
Moby Dick
La droite et l’extrême droite paraissent au vu des sondages, aller directement s’affronter au second tour. Parmi mon entourage, on me pose la question « comment, avec tes insoumis, et tes 14 %, et sans s’allier avec les autres partis de gauche et le PCF, je compte arriver au second tour, face avec une droite à 35 % et un FN à 30 % ? »
Là dessus, je n’arrive pas à répondre, même en réfléchissant. Donc j’élude la réponse en disant que « tant pis, ce n’est pas ma faute, mais celle du PS qui est de droite, nous on es droit dans nos bottes, ce n’est pas notre faute ». Mais là, on me sourit, et pire, on m’accuse d’être là directement pour faire passer la droite au second tour, et au pouvoir. Donc je me sens véxé, mais surtout perdu. Je voudrais donc qu’on nous explique ce qu’il faut répondre aux gens, parce que moi, je suis pécheur, ce qui explique que je vote pour Jean-Luc et son programme maritime et insoumis, mais pas très fort en politique. Ce serait donc bien de faire un article sur quoi répondre aux gens. Merci beaucoup.
patrice 30
Nous sommes nombreux comme @Moby Dick à nous poser ces questions de base et oui le FN est à 30% et oui l’ex UMP est à 35% ! On fait quoi alors ? on baisse les bras? Non car les choses bougent sans arrêt, beaucoup de gens sont indécis et il y a déjà de très bonnes choses : le compteur pour le nombre d’insoumis par exemple qui montre que nous progressons (les partis politiques ayant très peu d’adhérents). Le blog sérieux de Jean Luc qui est un vrai espace d’écoute et d’enrichissement. D’autre part beaucoup ont la trouille bleue du retour de la droite en 2017 sachant qu’alors cela serait encore pire.
Rodolphe13
@Moby Dick
Tu peux commencer par leur répondre que si 65 % des gens votent à droite, alors à quoi bon présenter un candidat de gauche puisque tout est déjà plié. Leur propos est absurde, il faut que la réponse le soit aussi. Ensuite, tu pourras argumenter car à coup sûr, tes interlocuteurs seront surpris par la réponse fournie.
sergio
Bien sûr que la droite totalise 65% pour l’instant mais en rassemblant en grande partie quels électeurs ? De nombreux salariés et chômeurs écoeurés par le quinquennat Hollande et conditionnés par la propagande libérale anti-Mélenchon des médias. N’y a-t-il pas des électeurs FN et ex-UMP qui pourraient être sensibles à un discours mettant Le Pen, Juppé et Sarkozy face à leurs convictions profondes et à leurs projets : libéraliser encore plus, durcir la loi El Khomri, voter le Tafta, continuer à polluer, fabriquer du chômage, du RMI et de la précarité, sous-payer les salariés, casser les services publics restants, accumuler les inégalités sociales, etc.
Placer ces électeurs face à l’avenir de leur gosses devant les contrats de travail El Khomri, leur montrer les conséquences de la suppression des gares, maternités et hôpitaux dans leur coin, le devenir de la Terre avec cette économie folle. C’est vrai que ce boulot est ingrat, répétitif, besogneux, très limité à une ou deux personnes que l’on connaît bien ou qui sont réceptives au moment où l’on peut vraiment parler. Quel dommage que des affiches et vidéos montrant les contenus politiques réels du FN et de LR soient difficiles à concevoir et à diffuser vu les murs médiatiques et le peu de temps disponible qu’ont les gens !
kevina scooter
Moi je ne regarde plus les chaînes d’infos (surtout la 2), sinon pour savoir et connaître le contenu de la propagande […] libérale qu’ils nous servent à la nausée. Partout autour de moi, tout le monde rigole de la partialité de cette « désinformation ». Malgré tout, ils parviennent parfois un court instant à sidérer les gens sur des manipulations comme l’hopital Necker le 14 juin. C’est pourquoi il faut toujours reprendre les faits et témoigner chacun autour de nous et dénoncer ces procédés.
Concernant le Brexit, je comprend bien que Jérémy Corbyn s’y oppose dans l’intérêt des travailleurs Anglais qui vont connaître pire que le moins-disant social Européen. Néanmoins, la sortie de la GB ce sera une bouffée d’oxygène pour nous. […]
[Edit webmestre : Cessez de flirter avec le point Godwin. Vos prochains excès ne seront pas seulement corrigés…]
Goissédé
@Moby Drick
Le seule soucis du moment, en attendant notre programme et nos candidats aux législatives élus par les citoyens, c’est de voir gonfler le nombre des insoumis-ses et laisser de côtés notre ancien schéma des partis de gauche. Le mouvement s’étoffe journellement. Aux responsable du PCF de prendre ses responsabilités car s’il y a une primaire elle sera chapeautée par le PS.
Donato DI CESARE
N’oublions surtout pas les 25-30% d’abstentionnistes aux présidentielles. C’est déjà eux qu’il faut ramener vers nous.
René-Michel
@Goissédé
Les responsables du PCF qui ne représentent que 51% des encartés à jour de cotisation font ce qu’ils veulent et surtout peuvent dans l’impasse où leurs inconséquences les ont menés. Les communistes sont de plus en plus nombreux à rejoindre les insoumis et ça ne fait que commencer. Jour après jour, les yeux et les bouches s’ouvrent. « jlm2017 », la seule alternative !