À la sortie de l’Élysée, je suis revenu chez moi en courant chercher mes affaires puis prendre mon avion pour Madrid où il avait été convenu que je participerais à la soirée électorale avec la coalition Unidos-Podemos. Je ne raconte pas la visite à l’Élysée car Danielle Simonnet et Éric Coquerel, qui m’y accompagnaient, l’ont fait sur leurs blogs respectifs. Et comme je me suis exprimé sur le perron de l’Elysée, je ne vois rien à y ajouter.
Je fais un point rapide sur le Brexit, quoique je me sois aussi beaucoup exprimé sur le sujet. Je ne suis plus ni choqué ni meurtri du fait que la meute ait recommencé ses hurlements en assimilant mon point de vue à celui du FN. Nous savons tous dorénavant que c’est là une expression de la peur panique des importants et de leurs médias. Ils continuent à penser qu’en caricaturant et en assignant à domicile d’extrême droite (racistes, xénophobes et blablabla…) ceux qui critiquent l’Europe ils maintiendront le silence dans les rangs et une saine peur de moutons bêlant autour des bons bergers. Mais, en fait, c’est surtout l’aveu du fait qu’ils sont incapables de dire un mot en faveur de l’Europe elle-même ou de sa contribution au bonheur des gens. Tout simplement parce que c’est impossible. D’Europe ne viennent que des malheurs. Restent donc juste comme liant la peur, la matraque, les sanctions comme arguments pour notre chère Union européenne. À moyen terme, ils ont perdu d’avance.
Je parle davantage ici des élections en Espagne. Le score de Podemos était très attendu. Ce n’est pas que nous ayons des modèles, ni rien de ce qui excite les commentaires habituels où se mélangent si souvent l’ignorance des situations réelles et l’arrogance intellectuelle qui vont si souvent ensemble dans les commentaires des professeurs « je l’avais bien dit ». Car tout le monde le sait : au total, rien n’est transposable de ce que l’on observe ailleurs que chez soi. Mais comprendre, c’est déjà apprendre. Apprendre, c’est accumuler l’expérience qui alimente l’imagination et affine les décisions.
Je dirai, certes, ce que j’ai vu et entendu à Madrid. Mais je ne crois pas que ce soit utile d’en déduire déjà trop de choses car tout cela est beaucoup trop frais pour être encore bien digéré. Je vais devoir encore beaucoup écouter et lire. Du moins suis-je débarrassé des parallèles à propos de l’alliance avec le Parti communiste qui semble avoir coûté si cher à Podemos. En France, Le PCF a choisi à une écrasante majorité de tourner le dos à ma candidature et de me combattre de pied ferme. Dont acte.
L’actualité du week-end a servi de piqûre de rappel sur la situation. Tandis que je courait de Madrid à Bruxelles, on votait a propos de l’aéroport inutile de Notre dame des landes. On a constaté que les personnes consultées étaient favorables a ce gâchis. Soit. Donc acte. Mais ce vote n’a guère de valeur autre que purement indicative concernant une étroite zone du pays et de la population concernée. Une fois de plus, le sigle « Front de gauche » a été privatisé, cette fois ci au profit de la fédération de Loire-Atlantique du PCF. Celle-ci soutenait la décision de l’exécutif national du PCF en faveur du « oui » à l’aéroport Vinci de Notre-Dame-des-Landes. C’est évidemment une implication exceptionnelle de la direction nationale du PCF dans un dossier réputé local. Le motif de cet engagement doit sans doute être lui aussi exceptionnel. Les floués de l’affaire ne sont pas seulement les partenaires du Front de gauche partisans du « non » et foulés au pied. Il y a aussi les fédérations communistes des départements environnants, toutes opposées à l’aéroport. Inutile de s’acharner : le PCF a montré de toutes les façons et dans tous les cas possibles depuis des mois quel usage en solo il fait de ce qui était sigle commun. Comme il est impossible d’obtenir du PCF qu’il assume sous son propre sigle ses propres positions et candidatures, quiconque refuse d’être annexé de cette façon grossière et brutale, pour un usage contraire à ses convictions, doit se tenir à distance.
Pour moi, la page est donc tournée. Je ne veux rien avoir à faire avec un habit aussi usurpé que celui-là. C’est clair : « La France insoumise » est le cadre et le sigle dans lequel se situe la campagne que j’anime pour les élections présidentielles et législatives. Cela n’enlève rien aux questions qui se posent à propos de la façon de vouloir rassembler une nouvelle majorité populaire en France et sur la meilleure méthode pour fédérer le peuple.
Les élections législatives en Espagne ont donné tort aux instituts de sondage. Le parti de la droite traditionnelle en sort vainqueur. Ce n’est pas un bon signe sur la santé de la société espagnole, travaillée en profondeur par un conservatisme tel qu’elle préfère reconduire une équipe empêtrée dans près de deux cents causes de corruption devant les tribunaux. Mais la peur, celle des rouges, celle des référendums, a été, semble-t-il, la plus forte auprès de l’Espagne réactionnaire. Je dis « semble » car le niveau de vilenie auquel le PP est capable de s’abaisser pour réussir est sans bornes. Une sordide affaire récente d’intervention du ministre de l’Intérieur auprès de procureur pour se procurer des arguments d’incrimination contre les dirigeants indépendantistes en atteste.
Depuis, le résultat si étonnant par rapport aux enquêtes sorties des urnes soulève déjà des interrogations. Une pétition très virale circule, montrant que la transmission des résultats se fait dans des conditions étonnantes. Il faut dire que j’en ai appris de belles qui ne choquent personne en Espagne. Par exemple, sachez que là-bas on n’est pas obligé de passer dans l’isoloir pour voter. Il faut le vouloir. Ceux qui le font, dans les villages, sont évidemment aussitôt considérés comme ayant quelque chose à cacher. À qui ? Au maire évidemment et à son parti. Quelle importance ? La voici. C’est la mairie qui donne les « peonadas », journées de travail permettant une fois atteint un certain volume de bénéficier de la sécurité sociale. Un peu comme le régime des intermittents. Le vote local est donc souvent bien verrouillé et contrôle de visu par les notables locaux et leurs agents électoraux….
Le choc de la peur a été administré comme d’habitude par le système médiatique. Car, à proprement parler, le PP n’est pas un parti capable, en 48 heures à partir du Brexit, de répandre un argumentaire assimilant Podemos à des organisateurs de référendum irresponsables. C’est la presse écrite et télévisuelle qui s’y est attelée en martelant pendant deux jours les mêmes éléments de langage répétés en boucle. Preuve qu’une fois de plus, le vrai parti politique des conservateurs de l’ordre établi, c’est bien le système médiatique. Avant cela, il avait déjà fait fureur dans le dénigrement. Face à Pablo Iglesias, la machine a donné à fond dans le registre habituel : son physique, son agressivité, son « amour » pour Cuba et le Venezuela et ainsi de suite dans le registre que l’on connaît aussi en France et partout où l’un des nôtres fait campagne. Après cela, le résultat du PP montre qu’il aurait manifestement récupéré un grand nombre de ses électeurs partis en décembre derniers vers Ciudadanos, la formation qui se proposait de nettoyer les écuries d’Augias de la droite traditionnelle.
À gauche, la nouveauté était évidemment que Podemos avait décidé de revenir dans le champ traditionnel en se positionnant aux côtés « d’Izquierda Unida », le Front de gauche historique espagnol. Mais celui-ci, totalement récupéré par le PC espagnol, n’avait fait que 3,87 % aux élections de décembre dernier. Son nouveau jeune dirigeant avait obtenu l’accord, dans une perspective de rénovation, qui l’a conduit à faire le ménage en profondeur là où, comme à Madrid, les dirigeants locaux avaient été impliqués dans des affaires de corruption très disqualifiantes.
À chaud, une partie des analystes a voulu voir dans cette alliance entre Podemos et IU la cause de la reculade de plus d’un million de voix de la coalition par rapport aux résultats de décembre dernier. Cette thèse s’appuie sur le fait qu’une partie de la direction de Podemos, autour d’Íñigo Errejón, fait sienne cette analyse et mettait en garde avant que l’accord soit conclu. Bien sûr, je résume ici assez sommairement les points de vue. Il est clair que le retour à une latéralisation très traditionnelle a eu lieu en même temps qu’un recul assez spectaculaire. Mais les deux phénomènes sont-ils aussi liés que l’affirment ceux qui en font l’explication de la situation ? Je ne le sais pas. Je veux dire que j’attends d’en entendre et d’en lire davantage sur le sujet avant de conclure.
D’autres imputent la difficulté au fait que l’on votait, pour la deuxième fois, avec les mêmes en six mois. Et que les interminables tractations entre le PS et Podemos auraient jeté une ombre malfaisante sur la jeune formation de nos amis. Je ne sais. Mais il faut entendre aussi ce message. Je crois qu’une piste très sérieuse d’analyse doit tout de même partir de l’analyse de la campagne de nos adversaires. Une vieille manie de l’autoflagellation jointe à l’ancien avant-gardisme selon lequel il existerait une juste ligne qui garantirait la victoire fait souvent oublier ce minimum de bon sens qui consiste à se rappeler que personne n’est seul au monde et qu’une polémique électorale, une campagne, cela produit un effet dans la réflexion et le vote des citoyens… La droite et les médias ont joué la peur des référendums sur l’indépendance des autonomies régionales juste après le Brexit. Ils ont joué les divisions internes de Podemos comme une preuve de son immaturité à gouverner. Ils ont joué sur la distance qui se maintenait dans l’attelage quand IU et Podemos menaient chacun de leur côté une campagne dont j’ai pu voir un moment avec ce spectacle étonnant de deux soirées électorales dans un même lieu dimanche soir. Ils ont joué sur la peur du retour du parti communiste.
Et aussi sur la polyphonie de la campagne parfois poussée jusqu’au ridicule : quinze ou vingt orateurs et oratrices présentant une ligne différente chacun et parfois contradictoire. Et la coalition a joué sur un registre « détendu » pour répliquer a l’accusation d’agressivité. Le mot d’ordre central était « le sourire d’un pays » et le programme présenté sur une mise en page pastichant le catalogue IKEA. Cela n’a pas relâché la pression sur eux pour autant. Les enquêtes les donnant en deuxième position des votes et aux portes du pouvoir, se voient reprocher à présent leur effet émollient. Elles aboutissent à présent à présenter comme une défaite un score de 20% dans un contexte de recul de la participation. On a connu nous aussi cela quand on m’annonçait à 18% en 2012 et que l’on présenta nos quatre millions de voix comme un échec… J’énonce tous ces arguments parce que je les ai entendus à peine arrivé sur place à Madrid et davantage encore dès les résultats connus dans les messages publiés sur les réseaux sociaux. Cela ne veut pas dire que je les partage.
Un mot à présent sur le PS espagnol. Il est parvenu à sauver sa 2ème place. Du coup, il pavoise après avoir eu si peur ! Il s’agit pourtant de son plus mauvais résultat depuis la fin du franquisme ! En Andalousie même, il est dépassé par la droite, évènement sans précédent ! Son agressivité contre Podemos est au diapason de tous les PS d’Europe qui ont préféré s’allier avec la droite dans des gouvernements de grande coalition plutôt que de s’allier avec les forces alternatives comme les nôtres quand il s’agit de les voir gouverner. Ce qui en dit long sur la sincérité réelle de leur chantage à propos de la menace de la droite et de l’extrême droite.
D’ailleurs, si le PP reste le premier parti en pourcentage et en voix, il n’a pas de majorité seul. Sur le papier, la gauche a gagné en décembre dernier et encore cette fois-ci en additionnant les voix des autonomistes et indépendantistes, une alliance PSOE/Unidos Podemos serait en capacité de gouverner. Mais les gardiens du libéralisme que sont devenus les socialistes n’acceptent aucun programme de rupture avec l’austérité et la politique de l’offre. Dès lors, en rester sur ce constat du nouveau sursis obtenu par le PS pourtant en plein déclin serait cependant se tromper de perspective historique. La dynamique dans la société est autre. En trois ans, le mouvement dirigé par Pablo Iglesias a changé la donne et cassé le bipartisme en Espagne. Pour la seconde fois, il dépasse les 20 % et talonne le PS en conservant le même nombre de députés. L’une des raisons principales de l’ascension de Unidos-Podemos est la création d’un nouveau mouvement.
Ce résultat rappelle donc la nécessité de recomposer en profondeur notre espace politique pour engager une dynamique populaire à vocation majoritaire dans la société. C’est justement ce que nous voulons impulser en France en articulant la campagne présidentielle avec l’émergence de « la France Insoumise » en tant que cadre commun d’action pour ceux qui s’engagent. Bien sûr que tout y est à inventer et à mettre en place avec les groupes d’appui qui se constituent par dizaines depuis la création du mouvement. Mais cet aspect est central dans la démarche engagée avec ma candidature. Elle vise 2017 mais aussi bien au-delà, en cas de victoire comme en cas d’échec. Une nouvelle pérennité, une nouvelle référence est à construire. J’en suis le vecteur intransigeant. Mais provisoire, par une salutaire force des choses.
C’était une grande et grosse affaire que le référendum en Angleterre pour ou contre l’appartenance à l’Union européenne. Je ne croyais pas aux chances du « oui ». Quelles raisons auraient un Anglais du commun de voter pour que continue ce qu’il ressent au mieux comme un poids mort sans saveur ni odeur, au pire comme une menace permanente ? Comme d’habitude, les argumentaires du « oui à l’Europe » tournaient en rond, prenant l’électeur pour un imbécile sans cervelle. À force de s’entendre annoncer tous les malheurs et même l’hiver atomique, ceux qui doutent s’offensent d’être traités de la sorte et la propagande du « oui à l’Europe » devient le premier véhicule du « non ».
Mais cela même devrait faire réfléchir les eurolâtres. Comment se fait-il que, pour défendre l’idée européenne, vous n’ayez rien d’autres que des menaces à mettre en scène ? Certes, vous pourriez parler du progrès social. Mais tout le monde sait qu’avec la directive service, l’interdiction de l’harmonisation sociale et fiscale, il ne saurait en être question. Cette arnaque a déjà trop servi ! Cette ruse ne fonctionnerait pas. De l’Union européenne ne viennent que chômage et misère, et tout le monde le sait surtout depuis la Grèce. Vous pourriez proposer le rêve spatial ou que sais-je encore qui soit juste un dépassement de l’esprit d’épicerie rance qu’est « le projet européen » ? Non, ce n’est plus possible pour cause de désengagement des États. Le programme Erasmus ? Ah ! Non plus car c’est devenu un fétide programme de crédit bancaire aux étudiants. La paix ? Hum, passons vite car il faudrait expliquer pourquoi nous avons repris la guerre froide et parfois chaude comme en Ukraine avec la Russie. Bref, je n’insiste pas.
L’Europe ne peut plus être un rêve pour personne. Elle est laide, injuste, sans ambition humaine. Donc le Royaume-Uni a voté non. Le gouvernement Cameron est tombé. Et c’est le début de la fin car le modèle sera contagieux. En effet, une fois passés les quelques jours de crise, tout le monde se rendra compte qu’il n’y a aucune conséquence à cette décision, en tous cas aucune des apocalypses annoncées n’aura eu lieu.
Avant d’en dire davantage, méditons sur la façon avec laquelle le monstre libéral s’est lui-même coupé la gorge à l’initiative d’un gouvernement libéral dans un pays dévoré par le libéralisme le plus grossier et le capitalisme financier le plus arrogant ! Le sordide égoïsme social que contient la logique des libéraux en Europe les aura à menés à détruire leur propre cadre d’action. Tant mieux pour nous ! Il faut bien voir que si l’échec de l’Union européenne telle que nous la connaissons est une vérification jubilatoire de nos analyses, pour autant nous ne saurions applaudir sans réfléchir, ni surtout aller à des surenchères qui pourraient toutes fort mal tourner. La France n’est pas une province à l’intérieur d’un Empire européen. C’est un des deux pivots de l’équilibre continental avec l’Allemagne, étant entendu qu’à mes yeux il n’y a pas de signe égal entre ces deux nations, la seconde ayant prolongé dans la paix les méthodes de violences et d’annexion économique qu’elle gérait autrefois par la guerre. Encore une fois : le dire, l’écrire et y réfléchir n’est pas faire preuve de germanophobie comme l’ont affirmé sans relâche maints roquets. C’est voir en face la réalité pour éviter qu’elle vous subjugue. Notre intérêt comme nation, autant que nos projets de paix perpétuelle en Europe, nécessitent que nous assumions nos responsabilités continentales.
Le Brexit lâche bien des bondes. On peut voir le Royaume-Uni se désunir sous nos yeux et donner des opportunités inouïes Outre-Manche aux indépendantistes de longue main comme les Écossais ou les Irlandais. Certes, la France ayant avec ceux-ci des accointances multiséculaires, on serait tenté de voir la chose avec le sourire. D’autant que les eurocrates souhaitent punir les coupables d’avoir mal voté. Tendance malsaine dont on n’a pas fini non plus d’éprouver la terrible logique. Car si les frontières doivent bouger à l’intérieur des nations, à cause et d’après l’Union européenne, c’est une terrible boîte de Pandore qui pourrait s’ouvrir. Vous vous étonnerez d’apprendre que la première chose que j’ai dite à l’Élysée, c’est qu’il fallait éviter la logique de représailles, quand bien même un nouvel équilibre plus favorable à la France pourrait suivre cette mise à l’écart du Royaume-Uni. Je ne suis pas certain que la tentation soit écartée.
Commençons par dire les choses simplement : il est normal de voter non à l’Union européenne actuelle. C’est d’ailleurs la cinquième fois qu’un peuple européen dit « non » à ce que propose l’UE après les référendums en France et aux Pays-Bas en 2005, en Irlande en 2008 et en Grèce l’an dernier. C’est que l’UE, ce ne sont pas seulement des belles paroles des perroquets eurobéats. Ce sont d’abord des réalités sociales lourdes et connues. L’UE, c’est la loi El Khomri née des recommandations de la Commission européenne au gouvernement français et du marchandage de François Hollande avec Angela Merkel en matière de déficit. L’UE, ce sont les services publics dévastés par la libéralisation du rail ou de l’énergie et par les politiques d’austérité. L’UE, c’est la délocalisation à domicile institutionnalisée avec le système de détachement de travailleurs qui permet de faire travailler en France un salarié d’un autre pays de l’UE en payant les cotisations sociales de son pays d’origine. L’UE, c’est évidemment le libre-échange absolu, par exemple en matière de sidérurgie : les multinationales ferment les usines en Europe mais peuvent importer librement de l’acier chinois. L’UE, c’est enfin la concurrence déloyale et le dumping social et fiscal comme seule méthode « d’harmonisation », c’est-à-dire l’harmonisation par le bas.
Il est donc de normal que les classes populaires refusent massivement l’Union européenne. Le vote britannique est clairement un vote anti-oligarchie. C’est un vote du « peuple », avec ses contradictions, ses difficultés, mais aussi ses aspirations profondes à être maître de sa vie, individuellement et collectivement, en tant qu’individu et en tant que Nation. Ceux qui ont voté pour quitter l’Union européenne sont d’abord des pauvres, des ouvriers et employés, des chômeurs, des personnes peu ou pas diplômées, des habitants de petites villes industrielles en souffrance ou de territoires ruraux abandonnés. C’est-à-dire ceux qui ont précisément besoin de l’État, de ses services publics et de son intervention sociale et économique pour pouvoir vivre dignement.
Il est frappant de voir comment les commentaires d’explication du vote triaient avec mépris les gens des territoires abandonnés en les opposant à la jeunesse branchée et supposée instruite des centres-villes. Le même mépris de classe qui avait accablé les vainqueurs de 2005 en France de la part des élites glapissantes du système politique et médiatique dominant. Que cet abandon social et l’absence de campagne progressiste contre l’UE ait ouvert un boulevard aux discours xénophobes est une réalité. Mais la cause profonde du « Brexit » n’est pas dans ce symptôme. Preuve en est, même les plus xénophobes comme Nigel Farage, chef du parti d’extrême-droite UKIP, ont été obligés de faire de la défense du service public de santé un des axes principaux de leur campagne. Est-ce à dire que défendre les services publics serait d’extrême-droite ? Bien sûr que non.
Ce non est d’abord l’échec de l’Europe allemande. Cette Union européenne de l’austérité, du dumping, du libre-échange. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant qu’il vienne du Royaume-Uni quand on sait que le Premier ministre britannique, David Cameron, a été l’un des principaux alliés de Mme Merkel en Europe ces dernières années. Dès lors, reprocher le « nationalisme » des votants pour justifier la poursuite de la même politique « d’intégration » européenne à marche forcée est une lourde faute. On n’éteindra pas l’incendie nationaliste avec les pyromanes qui l’alimentent chaque jour par leurs politiques anti-populaires.
Mardi, au Parlement européen, les députés devaient voter sur une appréciation de la situation après cet évènement terrible. Ce qui est consternant c’est le niveau des textes proposés. Déjà notons ce fait : la droite, le PS et les verts déposent le même texte… On pourrait s’en réjouir et signaler une conscience historique commune. Que nenni. C’est une plate compilation de syndic de faillite. Sans l’ombre d’une auto-critique sur ce qui a pu conduire le peuple anglais à rejeter l’Union européenne pourtant si délicieuse d’après ces braves gens, le texte compile en une phrase toutes les mantras libéraux de la maison. Mais sa conclusion est une fulgurance magistrale : l’Union européenne doit se reformer pour répondre aux exigences des peuples ! En l’apprenant, les peuples vont sans doute se rassembler pour sauter de joie sur les places publiques ! De quelles exigences s’agit-il ? On ne le dit pas. En tous cas, ce qui est dit en commun par ces partis du système c’est que les « opportunités du traité de Lisbonne doivent être mieux exploitées ». Charmant aveu ! C’est une déclaration d’adhésion à ce traité qui est d’habitude moins affichée en France où l’on se souvient que le traité de Lisbonne est celui que signa Sarkozy après le « Non » des Français en 2005. Le traité de Lisbonne foulait aux pieds le vote des Français en reprenant mot pour mot le texte qu’ils avaient refusé !
Le creux et venteux texte des trois partis eurolâtres ne doit pas faire manquer la lecture de la résolution de l’extrême droite sous la houlette de madame Le Pen. Un pauvre texticulet rappelant pédamment diverses platitudes réglementaires et se concluant par un pompeux item pour demander… la transmission de cette motion à divers organes de l’Union dans le style notarial qui sied si bien à ceux qui n’ont pas d’idées. Au milieu de cette pauvre prose, des félicitations pour la décision du peuple anglais. Point. Une vision de l’histoire et du moment politique où le FN très divisé n’a pas l’intention, lui non plus, de se poser des questions sur les causes du rejet anglais et de son contenu social autant que purement national.
Je ne dis pas que le texte de la GUE soit un monument de vision historique, cela va de soi parce que ce n’est pas le cas. La GUE aussi a ses eurolâtres aveuglés et ses « modérés » qui craignent l’opprobre que vaut à ses auteurs toute critique qui touche au fond de la nature actuelle de l’Europe. De toute façon, certaines pudeurs de gazelle sont désormais débordées par les audaces de quelques lucides dans le camp du système. En effet à présent, même Martin Schultz, le président social-démocrate allemand du Parlement européen veut « refonder l’Europe ». Ironie de l’affaire c’est là notre slogan pour la campagne européenne en France de 2014. Je m’amuse de penser que tant n’en voulaient pas et non des moindres jusque dans nos rangs d’alors ! Mais le texte de la GUE a le mérite de situer les responsabilités. Il met en cause les directives antisociales, notamment celle sur les travailleurs détachés qui jettent les salariés les uns contre les autres dans les divers pays ou cette « délocalisation à domicile » sur place s’opère. En cela, il nous permet de ne pas accepter les éléments de langage dominant depuis la décision anglaise. Il refuse d’attribuer aux nationalistes et aux xénophobes le vote du oui à la sortie de l’union. Il ramène la question posée dans son environnement social et dans son ancrage dans la vie réelle des gens plutôt que dans les limbes de la politique conventionnelle où les électeurs sont censés être les troupeaux dociles des cartels de partis.
Évidemment la tâche qui consiste à vouloir arracher le vote populaire anglais aux nationalistes est rendue très compliquée par le fait que la gauche anglaise est restée peureusement terrée dans ses arrangements et tractation d’appareil à l’intérieur du Labour. Un institut de sondage britannique affirme pourtant que 37% des électeurs du parti travailliste ont voté pour quitter l’Union européenne ! Et ce alors même qu’aucun des dirigeants nationaux de ce parti ne faisait campagne sur ce mot d’ordre, hormis une poignée de députés. Et ceux qui croyaient éviter par ce moyen les complications internes, comme l’a fait Corbyn, n’ont fait que désorganiser leurs bases. Et bien sûr, il leur faut quand même affronter un assaut du vieil appareil droitier du Labour qui tente de récupérer la direction du parti ! Une preuve de plus qu’on ne gagne rien à refuser les combats que la vie met à l’ordre du jour. Preuve encore qu’en privant de sa voix progressiste la colère populaire pour tâcher de l’enrégimenter une nouvelle fois sous le harnais de l’ordre établi on livre les cœurs et les esprits à l’extrême droite.
Dès lors, la réaction de François Hollande n’est pas au niveau de l’Histoire. Pas de nouveau traité ? Pas de référendum ? Juste des aménagements aux textes existants ? Et pour quoi faire ? Des règlements sur les investissements ! Et une nouvelle étape dans la liquidation de l’indépendance de notre pays : l’intégration de nos forces armées ! Bon appétit ! Et là-dessus, courir voir Mme Merkel à Berlin sur le mode « allo maman bobo » est la preuve d’une analyse faussée du résultat.
Puisque Mme Merkel est une bonne partie du problème, elle ne peut pas être le cœur de la solution. La grande explication sur l’Union européenne aura donc lieu en 2017 lors des élections présidentielles et législatives en France en avril et en Allemagne en septembre. Dans ce contexte, je me sens très à l’aise avec ma candidature de « sortie des traités européens ». L’impasse actuelle montre qu’il n’y a pas d’autre issue possible. J’ai résumé cet état d’esprit par une formule : « L’Union européenne, on la change ou on la quitte !» J’espère que chacun voit bien désormais que le rapport de force national et le recours au référendum sont des armes redoutables. Il n’est pas interdit de vouloir les utiliser dans d’autres buts que David Cameron ou l’extrême-droite anglaise.
Dans tous les cas, je pense que tous les candidats à l’élection présidentielle en France devraient s’engager à soumettre à référendum du peuple français le bilan des négociations qu’ils prétendent engager avec l’Union européenne et les 26 autres pays membres. Cela permettrait de débattre sereinement des solutions proposées par chacun. Et d’éviter les forfaitures de 2008 et 2012 où Nicolas Sarkozy puis François Hollande ont fait ratifier en catimini des traités que les Français avaient rejetés par leurs votes. Je note d’ailleurs que ce sont les deux seuls candidats putatifs à l’élection présidentielle qui ont clairement refusé de s’engager sur un nouveau référendum. Faut-il y voir le signe qu’ils préparent un nouveau mauvais coup pour l’après 2017 ?
Je demande donc que la préparation du nouveau traité budgétaire prévu pour 2017 soit menée au grand jour, et qu’on en connaisse les étapes et les contenus au fur et à mesure. Lors de notre entretien, François Hollande a indiqué qu’il n’y aurait pas de nouveau traité adopté avant l’élection. Mais peut-on lui faire confiance ? Déjà le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault et son homologue allemand proposent plusieurs modifications lourdes de la zone euro. Dans ces conditions, quoi qu’il arrive, l’élection présidentielle fonctionnera comme un vote pour ou contre le texte qui aura été préparé ces jours-ci.
Après la votation de voisinage sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, je sais ce que disent nos amis et notamment ceux de la ligne de front sur place, dans les comités locaux ou nationaux d’opposition à l’aéroport inutile. Je converge avec eux comme certains d’entre eux avec notre défilé des insoumis du 5 juin dernier. Si j’en reste à ce que j’ai déjà eu l’occasion d’écrire ici, le référendum local n’a guère de valeur à nos yeux. Certes, il s’agit de l’expression de l’opinion majoritaire des personnes qui sont allées voter dans une petite partie de la zone concernée par ce grand projet inutile.
Mais l’aéroport, décidé il y a quarante ans pour faire atterrir le Concorde arrivant des États-Unis, n’est pas un projet local. Il est argumenté comme projet d’intérêt national. Il implique d’ailleurs le maillage général du système des transports en France. Il n’existe que sous la prétention de l’intérêt général. Et celui-ci ne peut avoir d’autre source en république que le suffrage du souverain : le peuple tout entier.
Si cela vous parait trop abstrait, je vais vous présenter l’affaire sous un autre angle. J’habite non loin de la gare de l’Est. C’est une source de pollution atmosphérique non négligeable pour les riverains. Et une source de trafic automobile très substantielle. Sans oublier la présence des populations abandonnées qui dorment dans la rue ou mendient aux alentours dans l’indifférence générale des services publics. Et puis il y a la gare du Nord, deux cent mètres plus haut, dont les faisceaux ferroviaires sont certainement connectables. Pourquoi maintenir la gare de l’Est, qui nuit à la santé de tous les riverains du 10ème à Paris ? Un référendum dans l’arrondissement devrait permettre de savoir ce qui est bon pour tous, non ?
D’autres exemples peuvent encore illustrer la vanité du cas de la votation réservée à la seule Loire-Atlantique. Parlons des riverains du champ de Mars, à Paris encore. N’ont-ils pas à souffrir de l’ombre de la tour Eiffel ? Ne pâtissent-ils pas de la présence d’innombrables touristes et de leur agitation alors que la tour ne sert strictement à rien ? Un referendum dans l’arrondissement ne serait-il pas légitime pour savoir si la tour doit rester là où elle encombre alors qu’elle serait bienvenue dans un endroit où il n’y aurait personne ? Que l’absurdité de ces questions permette de comprendre la manipulation du référendum organisé par les élus amis de la concession aéroportuaire de Vinci à Nantes et dans le département.
Bien sûr, ceux qui ont demandé ce référendum doivent respecter sa conclusion. Ce n’est pas notre cas. Nous ne sommes donc nullement tenus. Mais au-delà de cela, voyons le fond. La démocratie et le vote sont un système de décision, pas un mode de conviction. On vote, une majorité est réunie, sa décision s’applique. Mais personne n’est obligé de changer d’avis. Ni de stopper son action d’opposition. C’est bien pourquoi les partis qui perdent les élections ne se dissolvent pas après leur défaite et continuent à défendre leur point de vue.
Ici, il en va de même. D’autant que les recours déposés par les opposants au projet ne relèvent pas de l’opinion mais invoquent le respect de la loi qui serait bafouée ici. Dans ces conditions, tant que les recours ne sont pas épuisés, l’action d’opposition reste totalement légitimiste en quelque sorte. Et si les recours venaient à être épuisés sans résultat favorables pour ceux qui les ont déposés, cela ne changerait rien au droit de ne pas être d’accord avec la réalisation du projet, compte tenu des arguments d’intérêt général que nous invoquons.
Au total, donc, le référendum ne change rien à notre opposition, ni aux méthodes d’action qui ont permis de tenir si longtemps contre une telle conjuration de forces de l’argent, du pouvoir et du pourrissement de la situation.
158 commentaires
Boudine
Je ne suis pas sûr que, citoyen du Royaume-Uni, j’aurais voté Brexit. La position de Corbyn ne manifeste pas simplement un manque de courage. La droite et l’extrême-droite mènent la danse, contre les immigrés. Quitter l’UE pour pouvoir faire une politique sociale et écologiste, après avoir tenté un bras de fer, je suis pour. Mais quitter l’UE si c’est Le Pen qui est au gouvernement et conduit la politique, non. C’est pourquoi je ne partage pas la position de Jacques Sapir. Et c’est pourquoi je ne donne pas tort à Corbyn sur ce coup.
cording
Il ne peut y avoir de négociation avec ces gens de l’UE qu’à partir d’une extrême fermeté : la sortie de l’UE !
DD
L’analyse et la position de Jean-Luc Mélenchon sur le Brexit et l’Europe de Bruxelles, commencent à très sérieusement intéresser l’électeur qui sommeille en moi. Je suis retraité syndiqué CGT, et communiste sans carte. La mise sous double tutelle européenne et OTANesque m’est insupportable. je crois à l’articulation des luttes nationale et sociale, et dans ce cadre, au rôle protecteur et régulateur de frontières maîtrisées, ainsi qu’à la solidarité internationale, notamment avec les peuples en lutte contre les ravages de l’impérialisme. Mais pour être solidaire, il faut être libre. Je crois également qu’il faut quitter l’Euro, qui est un esclavage national et social. La France a la taille et le prestige requis pour disposer d’une voix internationale. On vient du monde entier pour bénéficier de notre savoir-faire dans nos hôpitaux. Que tombent enfin les chaînes !
Pierre Pifpoche
Oui, dans « L’ère du peuple », votre analyse d’un système européen en fortes tensions internes, à la limite du supportable et de la décrépitude, et où il suffirait d’un petit rien imprévu pour tout déstabiliser et que tout s’effondre semble, à mes yeux, aujourd’hui, commencer à se vérifier avec le Brexit.
Dans cet imprévu, le référendum britanique pour le Brexit et son résultat me semble, comme en 39-45, un magnifique espoir, même si un petit peu involontaire, donné par le peuple de Grande Bretagne pour résister et aider à délivrer les peuples européens du totalitarisme dictatorial et du mythe démocratique, social et pacifique des traités européens, avec leur noeud coulant oligarchique que je sentais passé autour de notre cou à en étouffer. Avec vous, je me réjoui donc beaucoup de cet impromptu « accident » et je me sens à présent aujourd’hui déjà pouvoir mieux respirer en France, grâce au geste courageux du peuple britanique et à un tabou ainsi brisé. N’oublions pas que plus de 30% des électeurs travaillistes ont voté pour le Brexit. Oui, je me réjouis de cet « accident » symboliquement salvateur.
PELAEZ Patrick
Merci encore une fois pour cette analyse politique de la situation. Votre candidature de la France insoumise monte, monte, monte. Le Front de gauche est mort. Inutile de continuer avec ce sigle qui ne sert plus à rien, si ce n’est à tromper les électeurs (voir attitude du PCF local et national sur l’aéroport de Notre Dames des landes). Vive le France Insoumise ! Vive la candidature de Jean Luc Mélenchon, la seul audible à gauche. Vite la 6ème république !
Maximilien R
« Je n’imagine pas un gouvernement qui ne respecterait pas le choix le choix son peuple » F. Hollande.
Le comble de la duplicité !
Invisible
Sortir de l’Europe ? Remettre des postes frontières ? Recommencer à changer sa monnaie ? Perso, comme je ne sors que très peu, ne pars pas en vacances et ne voyage pas, cela ne me dérangera guère, m’enfin, n’est-ce pas le grand n’importe quoi issu des scansions des fronts nationaux ? On est en pleine dérive. Jean-Luc, vous allez perdre du monde en route.
Michel
Heu ? Qu’est ce que vous racontez ? Vous trouvez peut être que l’Europe telle qu’on la connait marche bien, et qu’il faut donc continuer ainsi ? Vous nagez en pleine confusion en assimilant ceux qui veulent changer l’Europe et ceux qui ne veulent pas d’Europe, c’est à dire le Front National.
Invisible
Peut-être pensez-vous que sans Europe, ça changerait les politiques menées ? Ce sont les gros bonnets qui nous gouvernent, on ne les connaît même pas. Nos présidents de la République ne sont plus que des DRH et tout se passe au plan économique. Il faudrait pouvoir exercer une quelconque puissance en tant que masse citoyenne, que ce soit à une échelle nationale ou européenne. Serons-nous plus puissants une fois le pays émancipé de l’échelle européenne ? Aurons-nous davantage d’influence sur le cours des événements ? Empêcherons-nous les délocalisations ? Le goût de la réussite de l’entrepreneur va-t-il diminuer ? La réussite par le fric va-t-elle perdre de son attrait ? La volonté de chacun que son enfant soit meilleur que celui de l’autre ? L’égoïsme ? La compétition de tous contre tous ? Bon enfin, j’ai l’impression que le peuple a envie de d’enthousiasmer sur une nouvelle chimère.
Roland011
J’hallucine ! Vous suivez ce blog et sortez de telles énormités ! M’enfin, si je pense qu’il faut sortir de cette Europe et tout ce qu’elle a engendrée (si il y a du bon ! On pourra éventuellement le remettre) Il faudra évidement changer de politique radicalement (de l’offre a la demande, pour faire très court). Avec des mesures fortes immédiatement qui change le cadre et permettront de reprendre les rênes, de sortir de l’austérité a vie que nous impose les politiques actuelles des eurolâtres-compulsifs. Et ce n’est pas le repli sur soi ou l’autarcie rabâché par les mêmes fondamentalistes. Il faudrait se défaire sérieusement des années de propagande des médias dominants, soutien de ces politiques qui ont si bien réussit a appauvrir les peuples et enrichir une petite oligarchie. Le Nirvana ne sera pas au RdV. Il y aura du boulot, 40 ans de globalisation-libérale a défaire, sacré chantier !
Nicks
@Invisible
Et vous attendez quoi, que le gui tombe de l’arbre ? Que se passe t’il en ce moment sur le plan social dans le cadre de cette Europe et conformément aux traités ? Une régression sociale marquée, rapide, implacable ! Il ne faut rien faire ? Il faut faire comme Tsipras ? L’expérience parle tout de même pour expérimenter un vrai rapport de force. Quand j’entends des gens comme vous, je vois mon lieu de travail et tous ceux qui grognent contre les directives mais s’aplatissent en espérant que c’est l’autre qui jouera les héros. Mais l’appétit vient en mangeant et l’envie de progrès social quand une dynamique s’établit. C’est le projet de la France insoumise. On peut y participer sans pour autant croire que le paradis sera au bout de la victoire. On peut y participer en se disant qu’il y a de bonnes chances que ce sera mieux qu’avant en cas de victoire. C’est déjà mieux que de se résigner ou d’essayer de faire survivre un appareil en perdition au mépris des idées.
Michel
@invisible
Je pense simplement que si l’on ne se bat pas, on a perdu d’avance. Je parle des gens qui ont besoin de travail, d’un salaire pour vivre et qui sont en train d’être broyés par l’idéologie de cette Europe la, cette idéologie que je préfère combattre plutôt que de me résigner.
Nicks
Depuis 2005, je suis convaincu qu’un mouvement de progrès social ne pourra accéder au pouvoir dans notre pays, que s’il promeut la souveraineté citoyenne, s’il s’inscrit dans la restauration autant que dans rénovation de la République, en redonnant à l’Etat des marges de manoeuvre en même temps que la possibilité de mieux le contrôler par les citoyens, s’il réaffirme la vocation universaliste de la France, sa tradition d’accueil, tout en soulignant avec force les principes de laïcité et de respect des lois, s’il retourne à une géopolitique du non alignement et de la coopération. Ce projet politique ne peut se réaliser qu’au minimum si l’Union européenne change en profondeur. C’est pourquoi je me réjouit de la position actuelle de Jean-Luc Mélenchon sur le sujet : essayer de changer réellement l’Union en mettant de notre côté tous les outils à même de nous donner l’avantage dans la négociation, et préparer la sortie en est une. Si cela ne donne rien, alors mieux vaut la liberté de choisir que la condamnation à subir les politiques néo-ordo-libérales. Cela ne va pas au contraire diminuer la dynamique de notre mouvement, mais bien l’accélérer en agrégeant bien au delà de la gauche traditionnelle. Menacer de sortir de l’Union, ce n’est pas promettre de construire des murs partout, c’est reprendre des marges de manoeuvre, inciter à de nouvelles coopérations et ne pas laisser le champ libre à l’extrême droite comme on l’a vu au RU.
ALANDALUS
Bonjour,
Je vous ai soutenu (et milité activement pour votre candidature) en 2012. Je vous ai soutenu à d’autres moments depuis lors. Je soutenais votre candidature pour 2017, comme nombre de communistes d’ailleurs. Mais les propos que vous tenez à l’encontre du PCF (le jour où M.G. Buffet annonce son soutien) m’ont fait mal, ainsi que ceux concernant la convergence électorale entre Podemos et Izquierda Unida qui aurait entraîné, selon vous, la perte d’un million de voix à cause de la présence du PCE. L’analyse me paraît légère. La campagne anti-Unidos Podemos menée en Espagne a été féroce, le Brexit n’a pas arrangé les choses et, je l’accorde, les dissensions au sein de Izquierda Unida concernant cette stratégie d’alliances non plus. De là à accuser le PC (soit-il Espagnol ou Français) de tous les maux et défaites n’est pas honnête.
Vos prises de positions ne sont pas rassembleuses et je les critique autant que celle de mon propre parti (PCF). Je continue à croire qu’un Front de gauche (élargi) serait la meilleure garantie d’un succès des forces de progrès en 2017 mais les 2 principales composantes jouent l’irresponsabilité. Pour ma part, je continuerai à lutter pour un grand rassemblement à gauche sur la base d’un Front de gauche puissant. Je suis vraiment très inquiète pour les échéances électorales futures si nous ne faisons pas d’effort de part et d’autre. L’heure est grave et la situation extrêmement dangereuse. Rassemblons-nous !
L. A.
« Je suis vraiment très inquiète pour les échéances électorales futures si nous ne faisons pas d’effort de part et d’autre »
[…] Quels efforts fait le PCF ? Et quels efforts a-t-il faits depuis 2012 ? A part les forfaitures, les compromissions avec le pouvoir et le dévoiement de l’expression des quatre millions d’électeurs de la dernière présidentielle ? Il est à craindre que ce que vous appelez des efforts pour un Front de gauche (élargi), ne corresponde pas à l’idée qu’on se fait d’un élargissement (à gauche !). En quoi le fait que l’intendance des meetings ou des affichages de 2012 (pas tous et pas partout) soit effectivement redevable au PCF lui permet-il depuis lors d’usurper et de s’accaparer le nom du Front de gauche dans des alliances contre-nature qui produisent l’inverse de ce que vous réclamez ? Prenez donc conscience que la majorité des instances de votre parti, hélas ! font campagne contre Jean-Luc Mélenchon, c’est-à-dire contre celui qui avait rassemblé la gauche en 2012, même si ce n’est pas lui qui installait les banderoles et les stands. Maintenant, que chacun fasse ce qu’il sait faire : que le candidat historique de la gauche s’adresse au peuple et que le PCF nous sorte encore un compromis foireux avec le parti de Macron ou un candidat de type Hue, Lajoinie ou Chassaigne (mais avec de belles banderoles), ou pourquoi pas Ian Brossat ?
Soutenons jlm2017 !
lilou45
Cher camarade. J’ai quitté le PC quand P Laurent s’est présenté sur les listes du PS lors de élections municipales. Ce qui m’a conforté dans ma décision c’est le fait que mes camarades n’aient pas critiqué cette candidature. Les alliances et les résultats des élections suivantes m’ont, hélas, donné raison. En pactisant avec le diable on perd son âme. Attendre le mois de novembre pour partir en campagne est suicidaire et incompréhensible, la droite, le PS (l’autre droite ) le FN sont en campagne, le principal parti de la classe ouvrière est là, à attendre on ne sait quel homme providentiel ou une nouvelle alliance contre nature. Moi en attendant je milite avec jlm 2017. Heureusement M.G. Buffet fait bouger les choses, il était temps.
korzec
J’ai relu le texte de Jean-Luc Mélenchon avant de vous répondre. Il dit le contraire de ce que vous lui prêtez comme écrit. Il appelle à la prudence dans les analyses, dans les rapprochements trop rapides et superficiels. Ne lui faites pas de faux procès. Jean-Luc Mélenchon a des défauts (de forme) mais il se sert du marxisme et du matérialisme historique comme outils de compréhension du réel et c’est déjà beaucoup. Je ne suis pas sûr que tous les dirigeants du PCF aient la même exigence intellectuelle. Faisons tout pour que jlm2017 et le PCF se rapprochent et travaillent ensemble.
C’est pas gagné !
Bud Butley
Le Brexit. Lorsque la marée se retire tous reconnaissent que certains écervelés ne portaient pas de maillot. C’était les mêmes qui s’étaient rempli les poches.
ardoino annie
Bonjour Jean-Luc Mélenchon.
En tant que militante PCF Var, j’ai soutenu votre candidature officiellement sur votre blog. Ne pas écrire que le PCF a fermé la porte car ils veulent se donner trop de temps, a mon avis. Cet été, pour le Var et la région PACA, il y a le tour des plages pour faire remplir le questionnaire citoyen, a la rencontre de tous, et ces questionnaires serons remis lors de la fête de l humanité en septembre. Et après, conférence de presse en novembre ou tout va se décider. Mais ils savent que beaucoup de communistes veulent que vous soyez le candidat de la vraie gauche rassemblée, bien sur sans les soi disant frondeurs et sans le PS, cela va de soi. C’est vrai que novembre pour nous c’est trop loin, mais c’est pas la base qui a décidé malgré que beaucoup, dans les sections, nous les avons interpellés. A mon avis, il faut que chacun aille l’un vers l’autre et discute, pour repartir encore mieux que 2012, être au 2eme tour. Nous y croyons fort. Cordialement.
L. A.
« Il faut que chacun aille l’un vers l’autre »
Que Mélenchon aille vers Hollande-Valls-Macron parce que les cadres du PCF s’en iraient par là ? Qui s’est éloigné de ses convictions, de ses promesses, des ses serments ?
Depuis avant même la création de son parti, le Parti de gauche, et la naissance du Front de gauche, en 2009, Jean-Luc Mélenchon n’a eu de cesse d’honorer les militants du Parti communiste français et de leur rendre dans chacun de ses discours un hommage constant, malgré les forfaitures successives des instances de ce parti depuis 2012. C’est vérifiable sur les vidéos. Dans ma région, et depuis la même époque, les meetings de Jean-Luc Mélenchon ont tous été occultés et n’ont jamais fait l’objet de quelque annonce préalable, information ou compte rendu que ce soit de la part du PCF-FdG (car maintenant il semblerait que ce parti s’appelle PCF-Front de gauche, c’est ainsi qu’il signe ses documents publics, c’est son nom à lui et rien qu’à lui). Je réitère : pour Mélenchon, les militants communistes, chaleureusement remerciés et cités en exemple, ont toujours été dignes de respect, mais pour les instances du PCF-FdG, dans ma région, Jean-Luc Mélenchon, quantité négligeable, n’existe même pas, sauf pour le dénigrer, et n’est digne que de leur plus grand mépris (leur plus grande méprise ?). Alors arrêtez les violons, si quelqu’un doit se rapprocher, c’est toute la vraie gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et pas autre chose. Vive la VIe !
patrice 30
Puisse M.G. Buffet être entendue et que la vraie gauche se rapproche de Jean-Luc Mélenchon. Dans les partis politiques en France ce sont les militants qui font le travail de base, après il y a les élections et quel que soit le nombre d’abstentionnistes le résultat se fait sur les votants.
De mon coin de France gangréné par le FN et sa puissance électorale (sud du Gard) je me permets de faire une remarque pour 2017. Les gens ici s’en foutent de savoir si Jean-Luc sera ou non devant Hollande (ou tout autre de sa ligne politique) au premier tour, l’intérêt pour eux est nul et contre productif car nous passons pour des diviseurs. Par contre nous ne parlons pas assez de la régression sociale qu’il y aura en cas de retour de la droite en 2017 (exemple la retraite à quel âge ?).
@la pavana
Merci pour tes remarques percutantes sur les élections espagnoles dans les zones rurales. C’est du vécu et cela aide à comprendre ce qui se passe.
turmel jm
Sur l’analyse des pertes de voix de Podémos, c’est votre point de vue camarade Jean-Luc Mélenchon. Je ne suis pas certain qu’il soit tout à fait juste. Je pense même que vous l’avez étudié sous le prisme partisan d’une déception légitime dont la source se situe davantage dans notre pays que dans celui de Cervantes.
Ensuite, vieux briscard des congrès socialistes, vous savez bien que toutes décisions de congrès quel qu’il soit ne reflète en rien la réalité exacte des rapports de forces dans les partis, fusse-t-il du PCF. Nous sommes nombreux cher camarade à vous soutenir au grand jour et à militer pour les Insoumis. D’ailleurs, qu’elle joie que Marie-George Buffet fasse un pas de plus dans ce qui est une évidence, soutenir votre candidature pour 2017. Elle sait que sa voix porte, elle tient à mettre le curseur au bon endroit. C’est la raison pour laquelle elle ne veut pas en rajouter dans le malaise qui frappe notre parti. Oui je suis membre du PCF, et je vais m’investir dans un point d’appui, j’ai collé également des affiches pour le 5 juin, je suis allé au rassemblement à Paris, et je n’ai pas trouvé votre billet sur notre compte très perspicace, je dirai même qu’il manquait de talent. Je crois que vos vacances dont je souhaite qu’elles vous soient bénéfiques vont être d’un grand réconfort.
René-Michel
@turmel jm.
En tant qu’ancien militant communiste (de 1969 à 1989) je trouve très cavalier d’attribuer les propos de Jean-Luc Mélenchon sur les actuels dirigeants du PCF à son supposé surmenage. En ce qui me concerne, ayant longuement côtoyé ce genre de responsables communistes, je n’attends rien de bon de leur congé estival.
Panda
Bonjour Jean Luc,
En lisant ton article, j’ai été meurtrie d’y lire ton analyse en forme d’attaque contre le PC. Tu le sais en attaquant un parti, ses membres le sont aussi. Du reste nombreux insoumis se sont délectés d’une telle nouvelle et cela est dommageable pour la suite si n’intervenons pas. C’est pourquoi, je tiens à préciser, alors que je ne suis pas membre du PC, qu’il est indispensable de poursuivre tous nos efforts en direction de tous ceux avec lesquels nous avons obtenu 4 millions de voix en 2002. Aujourd’hui nous devons regagner les votes de certains citoyens et conquérir de nouveaux. Cela passe par une campagne intelligente, non péremptoire, argumentée, avec un programme fort de contenus sociaux, économiques, internationaux. C’est à cela que je vais m’attacher dans le groupe d’appui que j’ai constitué sur ma ville. Je suis satisfaite de lire l’appel de Marie Georges Buffet.
Carmine
Bien oui, c’est incroyable de continuer à utiliser le logo FdG. Front c’est qu’on est plusieurs. Il y avait qui avec les communistes FdG en Loire Atlantique ? Qu’eux seuls. Oui le FdG est mort. Non La France Insoumise n’est pas sa continuation mais plutôt ce que le FdG aurait du être à sa naissance. Merci Jean-Luc Mélenchon de confirmer par vos analyses ce que nous ressentons à nos lectures, nos échanges et recherches. D’accord avec le camarade, pour fédérer notre peuple, et plus tard le reste du monde, il faut batailler pour faire comprendre que nous n’avons qu’un seul écosystème. Et que les politiques libérales ne font que l’exploiter et par conséquent le détruire.
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire lorsque vous écrivez monsieur Mélenchon : « En France, Le PCF a choisi à une écrasante majorité de tourner le dos à ma candidature et de me combattre de pied ferme. Dont acte. » Je n’ai pas lu ni vu cette information.
Nous grignotons, nous grignotons. Il reste 10 mois et en ce laps de temps on peut en faire des choses, on peut en rallier des Humains. Pas de résignation. la résignation c’est la mort. Et notre programme c’est la vie. La belle, la pure. Haut les cœurs ! Notre groupe des insoumis s’étoffe en nombre semaine après semaine. Certes tous les Insoumis(es) de ce groupe ne sont pas encore militants mais ça vient doucement. Laissons leur le temps de vaincre leurs peurs si fortement insufflés par le système.
Goissédé
« l’écrasante majorité » est peut être excessif mais la motion pour une primaire a obtenu plus de 51%. Donc la majorité tourne bien le dos à Jean-Luc Mélenchon.
Au webmestre : mon âge ne ma pas appris d’être un grand fan du web et je m’exprime peut être mal car certains de mes commentaires sautent, mais ce blog est le seul endroit ou l’on se respecte et étant en phase avec les écrits de Jean-Luc Mélenchon je n’éprouve pas l’avis de la conseiller.
Guy-Yves Ganier d'Émilion
Ce qu’il me semble, à propos de l’« écrasante majorité », c’est qu’aucun des textes en concurrence au congrès du PCF ne souhaitait se rallier à la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon. Les adhérents du PCF qui soutiennent publiquement cette idée le font à titre personnel.
martin
Si j’apprécie les analyses qui souvent sont en grande partie pertinentes, je note qu’enfin Jean-Luc Mélenchon prend conscience du comportement de certains de ses anciens alliés. Quand j’avais dénoncé ceux-ci, Jean-Luc Mélenchon m’avait modéré. Aujourd’hui, il en est victime et le dénonce donc à son tour. Beaucoup de temps perdu. Le calcul des alliances avec tout et n’importe quoi conduit aujourd’hui le FdG à se commettre avec des « gangsters » en local. Ceux-ci utilisent le discours de gauche pour en faire leurs carrières au détriment de l’intérêt général. Et ils se revendiquent de Jean-Luc Mélenchon qui se tait à nouveau sur le sujet. Les choses ne changent donc pas. J’attendrai donc avec patience, peut-être jusqu’à la fin de mes jours, un candidat qui mettra en avant ses idées et non des calculs électoraux. Surtout que jusqu’à présent, ces derniers n’ont guère payé.
callebout
Attention Jean-Luc Mélenchon de ne pas glisser vers une attitude « en miroir » suite aux attaques plus ou moins larvées d’un noyau sectaire du PCF. Je prends le pari que dans les mois qui viennent le rassemblement des forces de gauche va balayer les permanents-reliquat du passé.
PIETRON
La direction du PCF ce n’est pas l’ensemble des communistes. L’idée communiste ne doit pas être massacrée comme s’échinent à le faire depuis des décennies la bourgeoisie et ses servants politiques (dont F. Mitterrand et consorts… je dirais plutôt « fous du roi » à l’époque en ce qui concerne les « consorts). Disons que Laurent et ses « lieutenants » ont en ligne de mire le réseau d’élus et rien que le réseau d’élus. Des communistes lui emboîtent le pas plus par méfiance, à mon avis, d’un JL Mélenchon ex PS, ex ministre de Jospin qui affirmait qu’il n’était pas socialiste, que par rejet du postulat politique des « insoumis » à l’initiative de JL Mélenchon. Des camarades CGT lorsqu’il est évoqué les « insoumis » sont ok. Etrangement (c’est une minorité) l’évocation du nom de JL Mélenchon leur inspire méfiance du fait d’un passé PS sur lequel pourtant il s’est fréquemment expliqué reconnaissant que la voie qu’il avait prise n’était pas celle qui convenait (traité de Maastricht, etc.) C’est ainsi. Mais c’est loin d’être définitif. Évitons la confusion qui laisse à penser à un caillassage de l’idée communiste (à moins que l’anticommunisme primaire persiste), alors qu’il ne s’agit que de déplorer le comportement politique de la direction du PCF.
Pour ce qui est de Podemos, l’Espagne a vécu des décennies sous le règne de Franco. Les médias espagnols sont comme les médias français, ils roulent pour la finance. La peur a fait le reste.
PG
Il est certain pour nous que seule la direction du PCF est responsable de ce qui s’est passé entre 2012 et 2016. Les communistes dans la généralité ne sont pas tenus de ce fait, mais reconnaissons que 51% ont quand même voté contre Jean-Luc Mélenchon. A l’heure ou rien ne va plus pour le peuple Français et pour les travailleurs, c’est un fait très grave que nous constatons. Nous ouvriers avons besoin de gagner en 2017 si nous ne voulons pas êtres réduit à la mendicité, à ne plus pouvoir nous soigner, n’avoir aucun espoir de vivre décemment et de donner l’éducation nécessaire à nos descendants. Que chacun voit qui leurs procurera ces besoins. Est ce ceux qui pensent à leurs situations personnelles en ralliant ceux qui nous tordent déjà le cou car malheureusement ceux qui veulent participer aux primaires sont ceux qui ne changeront rien ou si peu pour nous ouvriers et travailleurs. Je constate que les antis-Mélenchon sont toujours à revenir en arrière et n’ont que le fait à citer que notre représentant ai été un jour membre de PS et qu’il s’en soit séparé, ce qui à mon avis est tout à son honneur car lorsque l’on n’est pas d’accord sur plusieurs points on se sépare. De tout cela, reconnaissons que c’est déjà bien loin en arrière. Qui dans sa vie ne s’est pas trompé, ne s’est pas rétracté mais il a pris l’engagement de n’accepter aucun poste dans ce gouvernement, ni de cumuler des postes, il a respecté ses…
CHEVALIER Jacqueline
Pour une vraie clarté sur les propos de M-G Buffet au sujet de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, j’invite les lecteurs à revoir l’intégralité de l’interview sur LCP. Elle porte son choix personnel sur cette candidature mais elle n’invite pas les communistes à la suivre ! La suite de ses déclarations a été occultée par tous les journaux, comme d’habitude.
Maxime Favier
Cher camarade Jean-Luc,
Cette analyse à chaud de l’échec relatif de Unidos Podemos est, selon moi, très incomplète. Ayant moi-même vécu en Espagne de septembre à juin (c’est-à-dire durant les deux élections et pendant l’intervalle les séparant), j’ai pu écouter les discours de camarades qui demandaient l’union, la voyant comme le seul moyen pour la gauche d’accéder au responsabilité dans le pays. J’ai également pu assister aux scènes d’euphorie lorsque les gens ont appris que l’union se ferait. Ainsi considérer l’alliance à gauche comme la raison de l’échec de Podemos est selon moi inexact.
La sociologie de l’Espagne, l’absence de défranquisation après la chute du régime et la forte imprégnation catholique expliquent sans doute beaucoup mieux le coup d’arrêt de Podemos. Beaucoup de familles, pourtant appauvries depuis la crise et parfois en situation de détresse humanitaire, continuent de voter à droite, car celle-ci reste le symbole de leur passé, de leurs valeurs catholiques autoritaristes et inégalitaires, bref, de tout ce qu’ils ont toujours connu. Les vieilles valeurs ont la vie dure.
Ainsi renier le PCF ne m’apparaît pas comme une solution viable. Selon moi tu peux gagner en 2017 et entreprendre la révolution citoyenne, mais, pour paraphraser Lénine, la révolution n’est pas pour les amateurs. Ainsi le PCF et ses militants expérimenté depuis des générations seront nécessaire à ta victoire. Ne coupe pas les ponts trop vite.
Nicks
A-t’on besoin d’une étiquette pour promouvoir des idées ? Continuer à minimiser le rôle délétère des appareils, en premier celui du PS bien sûr, mais aussi des partis satellites, ne peut que conduire à des désillusions. L’après 2012 et la tambouille qui a suivi nous l’a bien montré. Maintenant c’est terminé ou les idées de progrès vont dormir très longtemps et probablement pas en paix.
René-Michel
Selon vous, « paraphrasant » Lénine, la révolution n’est pas pour les amateurs (c’est plutôt une lapalissade d’ailleurs). Or, selon vous toujours, les militants du PCF qui fêtera bientôt ses 100 ans d’existence sans jamais avoir fait une quelconque révolution seraient « expérimentés depuis des générations » et indispensables. Comprenne qui pourra ! Même si bien sûr les vrais communistes ont toute leur place chez les insoumis et sont de plus en plus nombreux à le comprendre.
Vega
C’est pourtant bien le PCF qui a renié le FdG en s’associant au PS pour de piètres calculs et résultats électoraux. Il était surtout sourd au profond rejet des citoyens et citoyennes pour ce gouvernement et son parti, devenus anti-démocratiques et entièrement soumis aux diktats du marché. Votre choix est-il plus viable quand vous voulez vous rapprocher à présent de frondeurs ou de vedettes politiques illusoires qui n’ont jamais été capables de freiner Hollande ni de le censurer quand il en était encore temps ? Au lieu de toujours taper sur le PG ou Mélenchon, écoutez plutôt la dernière intervention de Marie-George Buffet en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Elle, au moins, est toujours restée fidèle à une parole d’unité. J’espère qu’elle saura vous faire revoir votre copie sur ce point. Ne soyez pas si sûr pour affirmer qu’on ne puisse se passer du PCF et de ses réseaux, lui qui a failli disparaître il n’y a pas très longtemps. Si le PCF n’est pas au rendez-vous de l’histoire, les citoyens et citoyennes pourraient parfaitement décider de se passer de lui.
oberon
Faisons une distinction entre militants communistes et direction du PCF. Hélas, pour l’instant, les critiques les plus virulentes contre JLMviennent du PS, EELV et du PCF. C’est triste. Le PCF vise davantage les législatives et ne peut pas se défaire totalement, clairement du PS. D’ailleurs si Jean-Luc Mélenchon est élu président, que fera-t-il sans majorité parlementaire acquise à ses idées ? Nous sommes condamnés à composer. Pour l’heure, Jean-Luc Mélenchon est le meilleur représentant de la gauche non PS. Que les militants communistes en tirent les leçons et réfléchissent d’eux mêmes. M.G. Buffet et F. Parny sont courageux et clairvoyants.
OXY
Moi je pense que ce qui a fait perdre plus d’un million de voix à Podemos, c’est bien d’avoir fait alliance avec « un parti ». Podemos est né, si je ne me trompe, du mouvement des indignés qui refusait les partis. Les gens, je pense, n’ont pas apprécié ce virement de odemos et y ont vu « un parti » devenant comme les autres avec des recherches d’alliance et des calculs en vu de ramasser des voix. C’est dommage. Maintenant que les gens aient eu peur suite à une campagne honteuse de la droite ?
vidal diaz pedro
Tout a fait de accord avec le camarade @Favier sur son analyse des élections. Surtout la énorme campagne de presse contre Podemos IU pour faire peur.
POINT VIVIAN
Jean-Luc, je suis un militant communiste qui pourrait soutenir et participer à la campagne des présidentielles à une condition, que tu mettes un peu en sourdine tes critiques contre le PCF. Ca ne sert à rien, ca ne témoigne pas du débat qu’il y a en son sein. Plus tu critiques le PCF, plus du cristallise les mécontentements de militants attachés à leur parti. A moins que tu ne le fasses volontairement histoire de renvoyer la responsabilité sur les autres ?
Amicalement.
Nicolas.B
Il faut être un peu adulte et accepter les critiques, la mettre en sourdine c’est donner le bâton pour se faire battre par le pilonnage des médias aux ordres. Si on veut que les abstentionnistes reviennent voter, parlons clair et disons nous les choses franchement. Les faux semblants du défunt FdG, c’est du passé. C’est pour cela que j’apprécie la proposition de candidature hors parti, où à partir de base programmatique chacun peut agir en tant que citoyen avant tout autre appartenance politique.
Vassivière
C’est une chose d’être « attaché à son parti » c’en est une autre et de toute autre envergure d’être attaché à une véritable ligne émancipatrice constructive. Or depuis bien trop longtemps, au-delà des paroles verbales creuses, l’action réelle de la direction du PC vise à maintenir/préserver l’appareil. Ce n’est pas nouveau mais depuis le torpillage du FdG c’est une devenu extrêmement voyant. M. Mélenchon a le courage de dépasser la langue de bois du consensus mou pour nommer les choses. Que les communistes qui, dîtes-vous, débattent (toujours dans l’entre soi) fassent preuve du même courage politique et de la même détermination.
oberon
Cher camarade, le PCF (sa direction) a-t-elle analysé les échecs de toutes les élections intermédiaires depuis 2012 ? La stratégie à géométrie variable utilisée a-t-elle été critiquée ? Le FdG a été tué par cette stratégie.
Actuellement qui est-il audible à la gauche du PS ? Doit-on attendre l’automne, janvier 2017 pour avancer ? la décision unilatérale de Pierre Laurent d’accepter le principe d’une primaire, incluant le PS et why not Hollande, en janvier 2016, a accéléré le calendrier. On ne peut pas attendre. Le FN et la droite avancent eux.
Amicalement
Adrien
Soyons adultes et responsables, et je reprends la phrase de JL Mélenchon qui s’adapte à d’autres situations. Il est quasiment impossible de réformer un parti de l’intérieur quand il est tenu par des politiciens.
JL Mélenchon : « l’Europe on la change ou on la quitte ». Le PS « on le change ou on le quitte » (ce que JL Mélenchon a fait après avoir tout tenté de le changer). Le PC « on le change ou on le quitte ». Alors quitte le et tu sera plus utile à la société. Laisse ces politiciens s’enfermer dans leur tour qui ne sera plus d’ivoire dans quelques temps. Même remarque pour G. Filoche membre du bureau du PS.
marco polo
Un communiste est-il sourd à la critique pour que l’on soit obliger de se taire ? Le silence, voire la condescendance ce n’est pas convaincant.
JAM
Pas de chantage @Vivian. Tu feras bien comme tu voudras, mais personnellement, je suis enfin rassuré que Jean-Luc Mélenchon « nomme les choses ». J’en ai un peu ras le bol de l’attitude du PCF (non des militants sincères et plein d’abnégation, mais des instances léthargiques et comptables de ce parti) depuis les élections municipales. Pour moi, hélas, le FdG est mort de l’usage boutiquier qu’ils en ont fait. Allons de l’avant, avec qui le voudra !
Rougil
C’est vrai que critiquer la direction du PC se comprend, même s’il est aussi vrai que les militants s’interrogent sur la ligne suivie mais la plupart sont très attachés à juste titre à leur parti. Donc ne soyez pas caricatural avec eux.
Pas de commentaire sur vos tweets après la mort de Rocard. Ils m’ont choqué. Votre hommage rejoint ceux de Valls et Macron, pas tant sur l’homme dont je me fiche éperdument mais sur ses choix politiques, économiques ses passages en force avec le 49/3 (25 fois) ses orientations libérales son mépris pour les luttes des travailleurs. Il faut reconnaitre que vous avez une continuité avec vos rappels à la mémoire et à l’action de Mitterrand, et maintenant il y aura Rocard. Mais cette proximité d’analyse avec des politiciens chantres de l’économie libérale est troublante et me conduit à revoir mon soutien.
Kontarkosz
C’est marrant j’entends un autre son de cloche s’agissant des camarades communistes que je côtoie sur les marchés lors de distribution de tracts en Seine Et Marne. Non seulement beaucoup sont d’accord avec les orientations programmatiques de J.L Mélenchon, mais ils critiquent aussi l’intransigeance et la confusion des genres de Laurent quand les élections intermédiaires se pointent à l’horizon. Va comprendre !
CG 79
Les commentaires du blog concernant l’attitude de la direction du parti communiste m’amène à faire part de la situation dans mon département.
Fin mai conférence de presse pour annoncer la création d’un comité de soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon avec la présence d’une douzaine d ‘insoumis. Mi mai, le PC des Deux Sèvres fait le choix de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Le 6 juillet organisation de la 1ère réunion publique avec une trentaine de participants et le nombre de soutiens se situe autour d’une centaine sur le territoire du bassin niortais. A ce jour, nous avons 3 parrainages de maire et on poursuit les recherches. Des groupes de travail se forment pour l’organisation de la campagne avec une dynamique qui donne confiance à tout le monde. Prochaine initiative, le 4 août sur le thème de la répartition des richesses et de l’abolition des privilèges devant une banque (la Société Générale).
Conclusions, je ne suis pas encarté. Je constate qu’il y a de nombreux communistes qui ne partagent pas la stratégie de Pierre Laurent et qui sont prêts à s’investir tout de suite dans la campagne. C’est cela l’essentiel. Alors, allons à leur rencontre car nous ne gagnerons pas le dur combat qui nous attend si nous ne le menons pas tous ensemble. On lâche rien !