À la sortie de l’Élysée, je suis revenu chez moi en courant chercher mes affaires puis prendre mon avion pour Madrid où il avait été convenu que je participerais à la soirée électorale avec la coalition Unidos-Podemos. Je ne raconte pas la visite à l’Élysée car Danielle Simonnet et Éric Coquerel, qui m’y accompagnaient, l’ont fait sur leurs blogs respectifs. Et comme je me suis exprimé sur le perron de l’Elysée, je ne vois rien à y ajouter.
Je fais un point rapide sur le Brexit, quoique je me sois aussi beaucoup exprimé sur le sujet. Je ne suis plus ni choqué ni meurtri du fait que la meute ait recommencé ses hurlements en assimilant mon point de vue à celui du FN. Nous savons tous dorénavant que c’est là une expression de la peur panique des importants et de leurs médias. Ils continuent à penser qu’en caricaturant et en assignant à domicile d’extrême droite (racistes, xénophobes et blablabla…) ceux qui critiquent l’Europe ils maintiendront le silence dans les rangs et une saine peur de moutons bêlant autour des bons bergers. Mais, en fait, c’est surtout l’aveu du fait qu’ils sont incapables de dire un mot en faveur de l’Europe elle-même ou de sa contribution au bonheur des gens. Tout simplement parce que c’est impossible. D’Europe ne viennent que des malheurs. Restent donc juste comme liant la peur, la matraque, les sanctions comme arguments pour notre chère Union européenne. À moyen terme, ils ont perdu d’avance.
Je parle davantage ici des élections en Espagne. Le score de Podemos était très attendu. Ce n’est pas que nous ayons des modèles, ni rien de ce qui excite les commentaires habituels où se mélangent si souvent l’ignorance des situations réelles et l’arrogance intellectuelle qui vont si souvent ensemble dans les commentaires des professeurs « je l’avais bien dit ». Car tout le monde le sait : au total, rien n’est transposable de ce que l’on observe ailleurs que chez soi. Mais comprendre, c’est déjà apprendre. Apprendre, c’est accumuler l’expérience qui alimente l’imagination et affine les décisions.
Je dirai, certes, ce que j’ai vu et entendu à Madrid. Mais je ne crois pas que ce soit utile d’en déduire déjà trop de choses car tout cela est beaucoup trop frais pour être encore bien digéré. Je vais devoir encore beaucoup écouter et lire. Du moins suis-je débarrassé des parallèles à propos de l’alliance avec le Parti communiste qui semble avoir coûté si cher à Podemos. En France, Le PCF a choisi à une écrasante majorité de tourner le dos à ma candidature et de me combattre de pied ferme. Dont acte.
L’actualité du week-end a servi de piqûre de rappel sur la situation. Tandis que je courait de Madrid à Bruxelles, on votait a propos de l’aéroport inutile de Notre dame des landes. On a constaté que les personnes consultées étaient favorables a ce gâchis. Soit. Donc acte. Mais ce vote n’a guère de valeur autre que purement indicative concernant une étroite zone du pays et de la population concernée. Une fois de plus, le sigle « Front de gauche » a été privatisé, cette fois ci au profit de la fédération de Loire-Atlantique du PCF. Celle-ci soutenait la décision de l’exécutif national du PCF en faveur du « oui » à l’aéroport Vinci de Notre-Dame-des-Landes. C’est évidemment une implication exceptionnelle de la direction nationale du PCF dans un dossier réputé local. Le motif de cet engagement doit sans doute être lui aussi exceptionnel. Les floués de l’affaire ne sont pas seulement les partenaires du Front de gauche partisans du « non » et foulés au pied. Il y a aussi les fédérations communistes des départements environnants, toutes opposées à l’aéroport. Inutile de s’acharner : le PCF a montré de toutes les façons et dans tous les cas possibles depuis des mois quel usage en solo il fait de ce qui était sigle commun. Comme il est impossible d’obtenir du PCF qu’il assume sous son propre sigle ses propres positions et candidatures, quiconque refuse d’être annexé de cette façon grossière et brutale, pour un usage contraire à ses convictions, doit se tenir à distance.
Pour moi, la page est donc tournée. Je ne veux rien avoir à faire avec un habit aussi usurpé que celui-là. C’est clair : « La France insoumise » est le cadre et le sigle dans lequel se situe la campagne que j’anime pour les élections présidentielles et législatives. Cela n’enlève rien aux questions qui se posent à propos de la façon de vouloir rassembler une nouvelle majorité populaire en France et sur la meilleure méthode pour fédérer le peuple.
Les élections législatives en Espagne ont donné tort aux instituts de sondage. Le parti de la droite traditionnelle en sort vainqueur. Ce n’est pas un bon signe sur la santé de la société espagnole, travaillée en profondeur par un conservatisme tel qu’elle préfère reconduire une équipe empêtrée dans près de deux cents causes de corruption devant les tribunaux. Mais la peur, celle des rouges, celle des référendums, a été, semble-t-il, la plus forte auprès de l’Espagne réactionnaire. Je dis « semble » car le niveau de vilenie auquel le PP est capable de s’abaisser pour réussir est sans bornes. Une sordide affaire récente d’intervention du ministre de l’Intérieur auprès de procureur pour se procurer des arguments d’incrimination contre les dirigeants indépendantistes en atteste.
Depuis, le résultat si étonnant par rapport aux enquêtes sorties des urnes soulève déjà des interrogations. Une pétition très virale circule, montrant que la transmission des résultats se fait dans des conditions étonnantes. Il faut dire que j’en ai appris de belles qui ne choquent personne en Espagne. Par exemple, sachez que là-bas on n’est pas obligé de passer dans l’isoloir pour voter. Il faut le vouloir. Ceux qui le font, dans les villages, sont évidemment aussitôt considérés comme ayant quelque chose à cacher. À qui ? Au maire évidemment et à son parti. Quelle importance ? La voici. C’est la mairie qui donne les « peonadas », journées de travail permettant une fois atteint un certain volume de bénéficier de la sécurité sociale. Un peu comme le régime des intermittents. Le vote local est donc souvent bien verrouillé et contrôle de visu par les notables locaux et leurs agents électoraux….
Le choc de la peur a été administré comme d’habitude par le système médiatique. Car, à proprement parler, le PP n’est pas un parti capable, en 48 heures à partir du Brexit, de répandre un argumentaire assimilant Podemos à des organisateurs de référendum irresponsables. C’est la presse écrite et télévisuelle qui s’y est attelée en martelant pendant deux jours les mêmes éléments de langage répétés en boucle. Preuve qu’une fois de plus, le vrai parti politique des conservateurs de l’ordre établi, c’est bien le système médiatique. Avant cela, il avait déjà fait fureur dans le dénigrement. Face à Pablo Iglesias, la machine a donné à fond dans le registre habituel : son physique, son agressivité, son « amour » pour Cuba et le Venezuela et ainsi de suite dans le registre que l’on connaît aussi en France et partout où l’un des nôtres fait campagne. Après cela, le résultat du PP montre qu’il aurait manifestement récupéré un grand nombre de ses électeurs partis en décembre derniers vers Ciudadanos, la formation qui se proposait de nettoyer les écuries d’Augias de la droite traditionnelle.
À gauche, la nouveauté était évidemment que Podemos avait décidé de revenir dans le champ traditionnel en se positionnant aux côtés « d’Izquierda Unida », le Front de gauche historique espagnol. Mais celui-ci, totalement récupéré par le PC espagnol, n’avait fait que 3,87 % aux élections de décembre dernier. Son nouveau jeune dirigeant avait obtenu l’accord, dans une perspective de rénovation, qui l’a conduit à faire le ménage en profondeur là où, comme à Madrid, les dirigeants locaux avaient été impliqués dans des affaires de corruption très disqualifiantes.
À chaud, une partie des analystes a voulu voir dans cette alliance entre Podemos et IU la cause de la reculade de plus d’un million de voix de la coalition par rapport aux résultats de décembre dernier. Cette thèse s’appuie sur le fait qu’une partie de la direction de Podemos, autour d’Íñigo Errejón, fait sienne cette analyse et mettait en garde avant que l’accord soit conclu. Bien sûr, je résume ici assez sommairement les points de vue. Il est clair que le retour à une latéralisation très traditionnelle a eu lieu en même temps qu’un recul assez spectaculaire. Mais les deux phénomènes sont-ils aussi liés que l’affirment ceux qui en font l’explication de la situation ? Je ne le sais pas. Je veux dire que j’attends d’en entendre et d’en lire davantage sur le sujet avant de conclure.
D’autres imputent la difficulté au fait que l’on votait, pour la deuxième fois, avec les mêmes en six mois. Et que les interminables tractations entre le PS et Podemos auraient jeté une ombre malfaisante sur la jeune formation de nos amis. Je ne sais. Mais il faut entendre aussi ce message. Je crois qu’une piste très sérieuse d’analyse doit tout de même partir de l’analyse de la campagne de nos adversaires. Une vieille manie de l’autoflagellation jointe à l’ancien avant-gardisme selon lequel il existerait une juste ligne qui garantirait la victoire fait souvent oublier ce minimum de bon sens qui consiste à se rappeler que personne n’est seul au monde et qu’une polémique électorale, une campagne, cela produit un effet dans la réflexion et le vote des citoyens… La droite et les médias ont joué la peur des référendums sur l’indépendance des autonomies régionales juste après le Brexit. Ils ont joué les divisions internes de Podemos comme une preuve de son immaturité à gouverner. Ils ont joué sur la distance qui se maintenait dans l’attelage quand IU et Podemos menaient chacun de leur côté une campagne dont j’ai pu voir un moment avec ce spectacle étonnant de deux soirées électorales dans un même lieu dimanche soir. Ils ont joué sur la peur du retour du parti communiste.
Et aussi sur la polyphonie de la campagne parfois poussée jusqu’au ridicule : quinze ou vingt orateurs et oratrices présentant une ligne différente chacun et parfois contradictoire. Et la coalition a joué sur un registre « détendu » pour répliquer a l’accusation d’agressivité. Le mot d’ordre central était « le sourire d’un pays » et le programme présenté sur une mise en page pastichant le catalogue IKEA. Cela n’a pas relâché la pression sur eux pour autant. Les enquêtes les donnant en deuxième position des votes et aux portes du pouvoir, se voient reprocher à présent leur effet émollient. Elles aboutissent à présent à présenter comme une défaite un score de 20% dans un contexte de recul de la participation. On a connu nous aussi cela quand on m’annonçait à 18% en 2012 et que l’on présenta nos quatre millions de voix comme un échec… J’énonce tous ces arguments parce que je les ai entendus à peine arrivé sur place à Madrid et davantage encore dès les résultats connus dans les messages publiés sur les réseaux sociaux. Cela ne veut pas dire que je les partage.
Un mot à présent sur le PS espagnol. Il est parvenu à sauver sa 2ème place. Du coup, il pavoise après avoir eu si peur ! Il s’agit pourtant de son plus mauvais résultat depuis la fin du franquisme ! En Andalousie même, il est dépassé par la droite, évènement sans précédent ! Son agressivité contre Podemos est au diapason de tous les PS d’Europe qui ont préféré s’allier avec la droite dans des gouvernements de grande coalition plutôt que de s’allier avec les forces alternatives comme les nôtres quand il s’agit de les voir gouverner. Ce qui en dit long sur la sincérité réelle de leur chantage à propos de la menace de la droite et de l’extrême droite.
D’ailleurs, si le PP reste le premier parti en pourcentage et en voix, il n’a pas de majorité seul. Sur le papier, la gauche a gagné en décembre dernier et encore cette fois-ci en additionnant les voix des autonomistes et indépendantistes, une alliance PSOE/Unidos Podemos serait en capacité de gouverner. Mais les gardiens du libéralisme que sont devenus les socialistes n’acceptent aucun programme de rupture avec l’austérité et la politique de l’offre. Dès lors, en rester sur ce constat du nouveau sursis obtenu par le PS pourtant en plein déclin serait cependant se tromper de perspective historique. La dynamique dans la société est autre. En trois ans, le mouvement dirigé par Pablo Iglesias a changé la donne et cassé le bipartisme en Espagne. Pour la seconde fois, il dépasse les 20 % et talonne le PS en conservant le même nombre de députés. L’une des raisons principales de l’ascension de Unidos-Podemos est la création d’un nouveau mouvement.
Ce résultat rappelle donc la nécessité de recomposer en profondeur notre espace politique pour engager une dynamique populaire à vocation majoritaire dans la société. C’est justement ce que nous voulons impulser en France en articulant la campagne présidentielle avec l’émergence de « la France Insoumise » en tant que cadre commun d’action pour ceux qui s’engagent. Bien sûr que tout y est à inventer et à mettre en place avec les groupes d’appui qui se constituent par dizaines depuis la création du mouvement. Mais cet aspect est central dans la démarche engagée avec ma candidature. Elle vise 2017 mais aussi bien au-delà, en cas de victoire comme en cas d’échec. Une nouvelle pérennité, une nouvelle référence est à construire. J’en suis le vecteur intransigeant. Mais provisoire, par une salutaire force des choses.
C’était une grande et grosse affaire que le référendum en Angleterre pour ou contre l’appartenance à l’Union européenne. Je ne croyais pas aux chances du « oui ». Quelles raisons auraient un Anglais du commun de voter pour que continue ce qu’il ressent au mieux comme un poids mort sans saveur ni odeur, au pire comme une menace permanente ? Comme d’habitude, les argumentaires du « oui à l’Europe » tournaient en rond, prenant l’électeur pour un imbécile sans cervelle. À force de s’entendre annoncer tous les malheurs et même l’hiver atomique, ceux qui doutent s’offensent d’être traités de la sorte et la propagande du « oui à l’Europe » devient le premier véhicule du « non ».
Mais cela même devrait faire réfléchir les eurolâtres. Comment se fait-il que, pour défendre l’idée européenne, vous n’ayez rien d’autres que des menaces à mettre en scène ? Certes, vous pourriez parler du progrès social. Mais tout le monde sait qu’avec la directive service, l’interdiction de l’harmonisation sociale et fiscale, il ne saurait en être question. Cette arnaque a déjà trop servi ! Cette ruse ne fonctionnerait pas. De l’Union européenne ne viennent que chômage et misère, et tout le monde le sait surtout depuis la Grèce. Vous pourriez proposer le rêve spatial ou que sais-je encore qui soit juste un dépassement de l’esprit d’épicerie rance qu’est « le projet européen » ? Non, ce n’est plus possible pour cause de désengagement des États. Le programme Erasmus ? Ah ! Non plus car c’est devenu un fétide programme de crédit bancaire aux étudiants. La paix ? Hum, passons vite car il faudrait expliquer pourquoi nous avons repris la guerre froide et parfois chaude comme en Ukraine avec la Russie. Bref, je n’insiste pas.
L’Europe ne peut plus être un rêve pour personne. Elle est laide, injuste, sans ambition humaine. Donc le Royaume-Uni a voté non. Le gouvernement Cameron est tombé. Et c’est le début de la fin car le modèle sera contagieux. En effet, une fois passés les quelques jours de crise, tout le monde se rendra compte qu’il n’y a aucune conséquence à cette décision, en tous cas aucune des apocalypses annoncées n’aura eu lieu.
Avant d’en dire davantage, méditons sur la façon avec laquelle le monstre libéral s’est lui-même coupé la gorge à l’initiative d’un gouvernement libéral dans un pays dévoré par le libéralisme le plus grossier et le capitalisme financier le plus arrogant ! Le sordide égoïsme social que contient la logique des libéraux en Europe les aura à menés à détruire leur propre cadre d’action. Tant mieux pour nous ! Il faut bien voir que si l’échec de l’Union européenne telle que nous la connaissons est une vérification jubilatoire de nos analyses, pour autant nous ne saurions applaudir sans réfléchir, ni surtout aller à des surenchères qui pourraient toutes fort mal tourner. La France n’est pas une province à l’intérieur d’un Empire européen. C’est un des deux pivots de l’équilibre continental avec l’Allemagne, étant entendu qu’à mes yeux il n’y a pas de signe égal entre ces deux nations, la seconde ayant prolongé dans la paix les méthodes de violences et d’annexion économique qu’elle gérait autrefois par la guerre. Encore une fois : le dire, l’écrire et y réfléchir n’est pas faire preuve de germanophobie comme l’ont affirmé sans relâche maints roquets. C’est voir en face la réalité pour éviter qu’elle vous subjugue. Notre intérêt comme nation, autant que nos projets de paix perpétuelle en Europe, nécessitent que nous assumions nos responsabilités continentales.
Le Brexit lâche bien des bondes. On peut voir le Royaume-Uni se désunir sous nos yeux et donner des opportunités inouïes Outre-Manche aux indépendantistes de longue main comme les Écossais ou les Irlandais. Certes, la France ayant avec ceux-ci des accointances multiséculaires, on serait tenté de voir la chose avec le sourire. D’autant que les eurocrates souhaitent punir les coupables d’avoir mal voté. Tendance malsaine dont on n’a pas fini non plus d’éprouver la terrible logique. Car si les frontières doivent bouger à l’intérieur des nations, à cause et d’après l’Union européenne, c’est une terrible boîte de Pandore qui pourrait s’ouvrir. Vous vous étonnerez d’apprendre que la première chose que j’ai dite à l’Élysée, c’est qu’il fallait éviter la logique de représailles, quand bien même un nouvel équilibre plus favorable à la France pourrait suivre cette mise à l’écart du Royaume-Uni. Je ne suis pas certain que la tentation soit écartée.
Commençons par dire les choses simplement : il est normal de voter non à l’Union européenne actuelle. C’est d’ailleurs la cinquième fois qu’un peuple européen dit « non » à ce que propose l’UE après les référendums en France et aux Pays-Bas en 2005, en Irlande en 2008 et en Grèce l’an dernier. C’est que l’UE, ce ne sont pas seulement des belles paroles des perroquets eurobéats. Ce sont d’abord des réalités sociales lourdes et connues. L’UE, c’est la loi El Khomri née des recommandations de la Commission européenne au gouvernement français et du marchandage de François Hollande avec Angela Merkel en matière de déficit. L’UE, ce sont les services publics dévastés par la libéralisation du rail ou de l’énergie et par les politiques d’austérité. L’UE, c’est la délocalisation à domicile institutionnalisée avec le système de détachement de travailleurs qui permet de faire travailler en France un salarié d’un autre pays de l’UE en payant les cotisations sociales de son pays d’origine. L’UE, c’est évidemment le libre-échange absolu, par exemple en matière de sidérurgie : les multinationales ferment les usines en Europe mais peuvent importer librement de l’acier chinois. L’UE, c’est enfin la concurrence déloyale et le dumping social et fiscal comme seule méthode « d’harmonisation », c’est-à-dire l’harmonisation par le bas.
Il est donc de normal que les classes populaires refusent massivement l’Union européenne. Le vote britannique est clairement un vote anti-oligarchie. C’est un vote du « peuple », avec ses contradictions, ses difficultés, mais aussi ses aspirations profondes à être maître de sa vie, individuellement et collectivement, en tant qu’individu et en tant que Nation. Ceux qui ont voté pour quitter l’Union européenne sont d’abord des pauvres, des ouvriers et employés, des chômeurs, des personnes peu ou pas diplômées, des habitants de petites villes industrielles en souffrance ou de territoires ruraux abandonnés. C’est-à-dire ceux qui ont précisément besoin de l’État, de ses services publics et de son intervention sociale et économique pour pouvoir vivre dignement.
Il est frappant de voir comment les commentaires d’explication du vote triaient avec mépris les gens des territoires abandonnés en les opposant à la jeunesse branchée et supposée instruite des centres-villes. Le même mépris de classe qui avait accablé les vainqueurs de 2005 en France de la part des élites glapissantes du système politique et médiatique dominant. Que cet abandon social et l’absence de campagne progressiste contre l’UE ait ouvert un boulevard aux discours xénophobes est une réalité. Mais la cause profonde du « Brexit » n’est pas dans ce symptôme. Preuve en est, même les plus xénophobes comme Nigel Farage, chef du parti d’extrême-droite UKIP, ont été obligés de faire de la défense du service public de santé un des axes principaux de leur campagne. Est-ce à dire que défendre les services publics serait d’extrême-droite ? Bien sûr que non.
Ce non est d’abord l’échec de l’Europe allemande. Cette Union européenne de l’austérité, du dumping, du libre-échange. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant qu’il vienne du Royaume-Uni quand on sait que le Premier ministre britannique, David Cameron, a été l’un des principaux alliés de Mme Merkel en Europe ces dernières années. Dès lors, reprocher le « nationalisme » des votants pour justifier la poursuite de la même politique « d’intégration » européenne à marche forcée est une lourde faute. On n’éteindra pas l’incendie nationaliste avec les pyromanes qui l’alimentent chaque jour par leurs politiques anti-populaires.
Mardi, au Parlement européen, les députés devaient voter sur une appréciation de la situation après cet évènement terrible. Ce qui est consternant c’est le niveau des textes proposés. Déjà notons ce fait : la droite, le PS et les verts déposent le même texte… On pourrait s’en réjouir et signaler une conscience historique commune. Que nenni. C’est une plate compilation de syndic de faillite. Sans l’ombre d’une auto-critique sur ce qui a pu conduire le peuple anglais à rejeter l’Union européenne pourtant si délicieuse d’après ces braves gens, le texte compile en une phrase toutes les mantras libéraux de la maison. Mais sa conclusion est une fulgurance magistrale : l’Union européenne doit se reformer pour répondre aux exigences des peuples ! En l’apprenant, les peuples vont sans doute se rassembler pour sauter de joie sur les places publiques ! De quelles exigences s’agit-il ? On ne le dit pas. En tous cas, ce qui est dit en commun par ces partis du système c’est que les « opportunités du traité de Lisbonne doivent être mieux exploitées ». Charmant aveu ! C’est une déclaration d’adhésion à ce traité qui est d’habitude moins affichée en France où l’on se souvient que le traité de Lisbonne est celui que signa Sarkozy après le « Non » des Français en 2005. Le traité de Lisbonne foulait aux pieds le vote des Français en reprenant mot pour mot le texte qu’ils avaient refusé !
Le creux et venteux texte des trois partis eurolâtres ne doit pas faire manquer la lecture de la résolution de l’extrême droite sous la houlette de madame Le Pen. Un pauvre texticulet rappelant pédamment diverses platitudes réglementaires et se concluant par un pompeux item pour demander… la transmission de cette motion à divers organes de l’Union dans le style notarial qui sied si bien à ceux qui n’ont pas d’idées. Au milieu de cette pauvre prose, des félicitations pour la décision du peuple anglais. Point. Une vision de l’histoire et du moment politique où le FN très divisé n’a pas l’intention, lui non plus, de se poser des questions sur les causes du rejet anglais et de son contenu social autant que purement national.
Je ne dis pas que le texte de la GUE soit un monument de vision historique, cela va de soi parce que ce n’est pas le cas. La GUE aussi a ses eurolâtres aveuglés et ses « modérés » qui craignent l’opprobre que vaut à ses auteurs toute critique qui touche au fond de la nature actuelle de l’Europe. De toute façon, certaines pudeurs de gazelle sont désormais débordées par les audaces de quelques lucides dans le camp du système. En effet à présent, même Martin Schultz, le président social-démocrate allemand du Parlement européen veut « refonder l’Europe ». Ironie de l’affaire c’est là notre slogan pour la campagne européenne en France de 2014. Je m’amuse de penser que tant n’en voulaient pas et non des moindres jusque dans nos rangs d’alors ! Mais le texte de la GUE a le mérite de situer les responsabilités. Il met en cause les directives antisociales, notamment celle sur les travailleurs détachés qui jettent les salariés les uns contre les autres dans les divers pays ou cette « délocalisation à domicile » sur place s’opère. En cela, il nous permet de ne pas accepter les éléments de langage dominant depuis la décision anglaise. Il refuse d’attribuer aux nationalistes et aux xénophobes le vote du oui à la sortie de l’union. Il ramène la question posée dans son environnement social et dans son ancrage dans la vie réelle des gens plutôt que dans les limbes de la politique conventionnelle où les électeurs sont censés être les troupeaux dociles des cartels de partis.
Évidemment la tâche qui consiste à vouloir arracher le vote populaire anglais aux nationalistes est rendue très compliquée par le fait que la gauche anglaise est restée peureusement terrée dans ses arrangements et tractation d’appareil à l’intérieur du Labour. Un institut de sondage britannique affirme pourtant que 37% des électeurs du parti travailliste ont voté pour quitter l’Union européenne ! Et ce alors même qu’aucun des dirigeants nationaux de ce parti ne faisait campagne sur ce mot d’ordre, hormis une poignée de députés. Et ceux qui croyaient éviter par ce moyen les complications internes, comme l’a fait Corbyn, n’ont fait que désorganiser leurs bases. Et bien sûr, il leur faut quand même affronter un assaut du vieil appareil droitier du Labour qui tente de récupérer la direction du parti ! Une preuve de plus qu’on ne gagne rien à refuser les combats que la vie met à l’ordre du jour. Preuve encore qu’en privant de sa voix progressiste la colère populaire pour tâcher de l’enrégimenter une nouvelle fois sous le harnais de l’ordre établi on livre les cœurs et les esprits à l’extrême droite.
Dès lors, la réaction de François Hollande n’est pas au niveau de l’Histoire. Pas de nouveau traité ? Pas de référendum ? Juste des aménagements aux textes existants ? Et pour quoi faire ? Des règlements sur les investissements ! Et une nouvelle étape dans la liquidation de l’indépendance de notre pays : l’intégration de nos forces armées ! Bon appétit ! Et là-dessus, courir voir Mme Merkel à Berlin sur le mode « allo maman bobo » est la preuve d’une analyse faussée du résultat.
Puisque Mme Merkel est une bonne partie du problème, elle ne peut pas être le cœur de la solution. La grande explication sur l’Union européenne aura donc lieu en 2017 lors des élections présidentielles et législatives en France en avril et en Allemagne en septembre. Dans ce contexte, je me sens très à l’aise avec ma candidature de « sortie des traités européens ». L’impasse actuelle montre qu’il n’y a pas d’autre issue possible. J’ai résumé cet état d’esprit par une formule : « L’Union européenne, on la change ou on la quitte !» J’espère que chacun voit bien désormais que le rapport de force national et le recours au référendum sont des armes redoutables. Il n’est pas interdit de vouloir les utiliser dans d’autres buts que David Cameron ou l’extrême-droite anglaise.
Dans tous les cas, je pense que tous les candidats à l’élection présidentielle en France devraient s’engager à soumettre à référendum du peuple français le bilan des négociations qu’ils prétendent engager avec l’Union européenne et les 26 autres pays membres. Cela permettrait de débattre sereinement des solutions proposées par chacun. Et d’éviter les forfaitures de 2008 et 2012 où Nicolas Sarkozy puis François Hollande ont fait ratifier en catimini des traités que les Français avaient rejetés par leurs votes. Je note d’ailleurs que ce sont les deux seuls candidats putatifs à l’élection présidentielle qui ont clairement refusé de s’engager sur un nouveau référendum. Faut-il y voir le signe qu’ils préparent un nouveau mauvais coup pour l’après 2017 ?
Je demande donc que la préparation du nouveau traité budgétaire prévu pour 2017 soit menée au grand jour, et qu’on en connaisse les étapes et les contenus au fur et à mesure. Lors de notre entretien, François Hollande a indiqué qu’il n’y aurait pas de nouveau traité adopté avant l’élection. Mais peut-on lui faire confiance ? Déjà le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault et son homologue allemand proposent plusieurs modifications lourdes de la zone euro. Dans ces conditions, quoi qu’il arrive, l’élection présidentielle fonctionnera comme un vote pour ou contre le texte qui aura été préparé ces jours-ci.
Après la votation de voisinage sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, je sais ce que disent nos amis et notamment ceux de la ligne de front sur place, dans les comités locaux ou nationaux d’opposition à l’aéroport inutile. Je converge avec eux comme certains d’entre eux avec notre défilé des insoumis du 5 juin dernier. Si j’en reste à ce que j’ai déjà eu l’occasion d’écrire ici, le référendum local n’a guère de valeur à nos yeux. Certes, il s’agit de l’expression de l’opinion majoritaire des personnes qui sont allées voter dans une petite partie de la zone concernée par ce grand projet inutile.
Mais l’aéroport, décidé il y a quarante ans pour faire atterrir le Concorde arrivant des États-Unis, n’est pas un projet local. Il est argumenté comme projet d’intérêt national. Il implique d’ailleurs le maillage général du système des transports en France. Il n’existe que sous la prétention de l’intérêt général. Et celui-ci ne peut avoir d’autre source en république que le suffrage du souverain : le peuple tout entier.
Si cela vous parait trop abstrait, je vais vous présenter l’affaire sous un autre angle. J’habite non loin de la gare de l’Est. C’est une source de pollution atmosphérique non négligeable pour les riverains. Et une source de trafic automobile très substantielle. Sans oublier la présence des populations abandonnées qui dorment dans la rue ou mendient aux alentours dans l’indifférence générale des services publics. Et puis il y a la gare du Nord, deux cent mètres plus haut, dont les faisceaux ferroviaires sont certainement connectables. Pourquoi maintenir la gare de l’Est, qui nuit à la santé de tous les riverains du 10ème à Paris ? Un référendum dans l’arrondissement devrait permettre de savoir ce qui est bon pour tous, non ?
D’autres exemples peuvent encore illustrer la vanité du cas de la votation réservée à la seule Loire-Atlantique. Parlons des riverains du champ de Mars, à Paris encore. N’ont-ils pas à souffrir de l’ombre de la tour Eiffel ? Ne pâtissent-ils pas de la présence d’innombrables touristes et de leur agitation alors que la tour ne sert strictement à rien ? Un referendum dans l’arrondissement ne serait-il pas légitime pour savoir si la tour doit rester là où elle encombre alors qu’elle serait bienvenue dans un endroit où il n’y aurait personne ? Que l’absurdité de ces questions permette de comprendre la manipulation du référendum organisé par les élus amis de la concession aéroportuaire de Vinci à Nantes et dans le département.
Bien sûr, ceux qui ont demandé ce référendum doivent respecter sa conclusion. Ce n’est pas notre cas. Nous ne sommes donc nullement tenus. Mais au-delà de cela, voyons le fond. La démocratie et le vote sont un système de décision, pas un mode de conviction. On vote, une majorité est réunie, sa décision s’applique. Mais personne n’est obligé de changer d’avis. Ni de stopper son action d’opposition. C’est bien pourquoi les partis qui perdent les élections ne se dissolvent pas après leur défaite et continuent à défendre leur point de vue.
Ici, il en va de même. D’autant que les recours déposés par les opposants au projet ne relèvent pas de l’opinion mais invoquent le respect de la loi qui serait bafouée ici. Dans ces conditions, tant que les recours ne sont pas épuisés, l’action d’opposition reste totalement légitimiste en quelque sorte. Et si les recours venaient à être épuisés sans résultat favorables pour ceux qui les ont déposés, cela ne changerait rien au droit de ne pas être d’accord avec la réalisation du projet, compte tenu des arguments d’intérêt général que nous invoquons.
Au total, donc, le référendum ne change rien à notre opposition, ni aux méthodes d’action qui ont permis de tenir si longtemps contre une telle conjuration de forces de l’argent, du pouvoir et du pourrissement de la situation.
158 commentaires
sergio
Pascal Cherki, député parisien, sur LCP, avertit Valls et Hollande du risque qu’ils prendraient s’ils forcent le passage de la Loi El Khomri via le 49-3. La gauche alternative de Montebourg à M.-G. Buffet et de Chevènement aux écolos déçus par Emmanuelle Cosse, et tant de Français hors-parti ou peu politisés, rejoignent la France insoumise sur l’essentiel. Voilà ce qui importe pour 2017. Cessons donc nos gue-guerres.
le révolté
Je demande à voir tous ces soi-disants frondeurs et autres, aboient plus qu’ils n’agissent, ils sont juste là pour ramener tous les électeurs qui s’en vont du PS.
sergio
Rassurez-vous, @le révolté, je ne suis pas prêt de rejoindre le PS. Tant que des « frondeurs » diffusent le même discours que les syndicats et que la France insoumise, c’est toujours bon pour nous. Regardez, il y a même eu des syndiqués CFDT qui ont manifesté le 28 (voir la vidéo du blog) contre la Loi medefienne de Valls. Sûr qu’ils ne resteront plus longtemps dans ce syndicat mais ils nous rejoignent. Ce qui va compter c’est le bulletin Jean-Luc Mélenchon dès le 1er tour en 2017 et notre travail préalable pour amplifier la prise de conscience collective que la personne et le programme de Jean-Luc Mélenchon sont la seule alternative pour le pays et l’avenir.
Carzo
Je suis communiste et je soutien Jean-Luc Mélenchon. II faut s’unir, Front de gauche et tout les insoumis, mais aussi le PCF indispensable pour gagner.
Charitat 05
Je l’ai cru longtemps (plus de 30ans au PC) puis je doute de plus en plus de sa capacité à se réformer !
Je suis un insoumis parmi beaucoup d’autres et le suis convaincu (oh! pas d’avoir trouvé un « sauveur ») mais que les temps que nous vivons n’attendrons pas les alliances partidaires et que les éternelles pirouettes n’y suffisent plus. Je n’ai pas repris mon adhésion à Ensemble pour les mêmes motifs. On tergiverse alors que ça urge, le programme que j’ai porté il y a quatre ans et conforme à celui que mon candidat de l’époque me propose, les législatives (plus important encore) doivent se faire sur des bases identiques et nous devons avancer.
J’ai même émis l’idée que les députés qui ont voté la motion de censure de gauche soient considérés potentiels à leurs succession s’ils sont d’accord sur le principal (la 6eme et les réformes qui vont avec dont de nouvelles élections ensuite sur les bases nouvelles).
Elisa
Sortir des traités européens, cela me semble normal. Mais pour ne pas affoler les gens qui seraient d’accord, il faudrait expliquer qu’il s’agit de négocier un traité qui refuse le dumping social et oblige à l’harmonisation fiscale des différents pays : si certains ne sont pas d’accord, alors ils doivent la quitter (l’Europe). Est-ce utopique?
Ribeyrol Claude
Il est regrettable que la valeur de Jeremy Corbyn, un vrai homme de gauche, qui a toujours été un pacifiste exemplaire et un défenseur des droits des travailleurs anglais, ne soit pas ici analysée. Poignardé dans le dos par les partisans de Tony Blair, insulté quotidiennement dans les médias (y compris le Guardian), il aurait mérité notre soutien, ainsi que cette nouvelle gauche britannique qui l’a porté à la tête du parti travailliste contre les libéraux « blairites » style Valls ou Macron.
JP77
Moi j’ai compris que J. Corbyn était pour le « remain » dans l’UE tout simplement parce que le libéralisme au RU est pire que dans l’UE. L’UE serait protectrice, c’est dire où en sont les Anglais. Ces derniers n’ont jamais été tout à fait dans l’UE, et semblent ne pas vouloir tout à fait en sortir.
Goissédé
Après 4 lectures du passage concernant le PCF, je ne comprend toujours pas ce qu’il y a de choquant contre certains communistes. La véracité des faits n’est pas mis en cause mais la prose. Mettons nous à la place des insoumis-es, par exemple, qui se battent pour le NON à l’aéroport, ils ont matière à ne pas apprécier. De même l’ancien communiste de je suis n’apprécie pas de voir le PCF national soutenir une fédération PCF au détriment des fédérations voisines.
Martine Paume
Personnellement je n’ai pas lu de critiques contre le PCF, mais un fait, il nous relate ce qui se passe tout simplement, à vous d’en faire ce que vous voulez. Pour une fois, qu’il existe quelqu’un capable de nous éclairer, ne le critiquez pas trop, il y en a assez qui s’en charge et même des communistes. Je trouve que Jean-Luc Mélenchon a énormément de courage pour affronter tout ça,
BIBI
Tu as raison sur tout @Martine, analyser n’est pas critiquer mais éclairer par un avis. Ce que dit Jean-Luc Mélenchon me semble très factuel, et moi qui suis resté 23 ans au PCF je peux témoigner que beaucoup de communistes sont de vrais militants de gauche, mais malheureusement beaucoup fonctionnent encore comme il y a 40 ans. C’est à dire s’empêchent d’avoir un raisonnement personnel et attendent les analyses « d’en haut » avant de prendre position. Je ne suis pas à fond derrière Jean-Luc Mélenchon mais à fond derrière ce qu’il propose. Tout en ayant bien sûr beaucoup d’admiration pour l’homme et sa culture. Sans lui nous sommes démunis mais sans nous il ne peut rien. Nous sommes « condamnés » à faire ensemble ! (à gagner ensemble ?)
JCV
En référence aux Insoumis comme à Podemos, les communistes sont indispensables à la victoire. Mais, rappelons nous, que du moins depuis la seconde guerre mondiale, ils ne sont jamais aussi puissants que lorsqu’ils sont une force de l’ombre. C’est dit avec respect et sans aucune ironie.
Citoyen
Bonjour Jean Luc,
Tout d’abord bravo pour votre travail et votre implication vous avez tout mon soutien et pensez à vous reposer de temps en temps pour être au meilleur de vous même.
Comme beaucoup ici je pense qu’il ne faut pas tirer trop vite des conclusions sur ce qui s’est passé en Espagne. Peut-être une ou deux leçons à retenir. Effectivement je comprend votre mécontentement à l’égard du PCF ces derniers jours et les leçons de l’élection Espagnol. Je suis d’accord sur le fait que le PCF peut être un rebut pour pas mal de Français si l’on souhaite convaincre une plus grande masse de Français, notamment convaincre des sympathisants de droite s’étant car ceux de François Hollande ne suffiront pas.
C’est la première fois que j’écris sur votre blog car je tenais à exprimer ma situation. Effectivement j’ai des parents de droite et à chaque fois qu’ils vous voit à la télé ils crient au communiste ! « C’est l’horreur lui c’est un communiste ! Il ne devrait plus exister de parti comme sa après ce qu’il s’est passé dans le monde » Ce genre de phrase je les subis assez souvent, je ne sait pas si j’arriverai à les convaincre de votre candidature car la marche est haute mais j’essayerai de le faire avant 2017, ne perdons pas l’objectif 1 pour 1.
mcr69
Avançons. Avançons nos arguments, avançons avec le programme concret des Insoumis, et les citoyens seront conquis et nous rejoindrons qu’ils soient communistes ou pas. Un cas d’arguments concrets qui rendent l’économie compréhensible et dont on peut se servir, voir la vidéo de Frédéric Lordon.
Jean-Paul B.
Bonjour,
D’où je suis je vois les dirigeants du PCF, donc une majorité des adhérents qui les ont élus, avoir un discours et des actes qui sont totalement contradictoires. Contre la loi Travail, dite loi El Khomri, imposée (article 49-3) par le gouvernement « de gauche » Hollande-Valls à la demande de l’UE et du Medef, et listes communes (Paris) ou désistement automatique au second tour (presque partout) au profit des auteurs de ces méfaits (PS-PRG) contre les classes populaires. Contre les politiques d’austérité découlant des traités européens, mais frileux sur le rétablissement de la souveraineté nationale.
Ce grand écart désoriente de plus en plus d’électeurs populaires et les incline à penser que le PCF n’a pas de solutions, qu’il fait semblant de s’opposer pour exister mais qu’en réalité il n’a plus qu’un objectif, « sauver » ses élus avec l’aide condescendante du PS et de ses satellites qui ont besoin d’une caution ! C’est ce genre de point de vue qui revient souvent dans les discussions que j’ai avec de nombreux collègues, dont beaucoup ont été ou sont toujours, syndiqués à la CGT. Le découragement des plus engagés, voila où est le vrai danger pour notre patrie.
NICO 75
La France insoumise est un mouvement en construction hors parti. Pour les investitures aux législatives je souhaite un tirage au sort de candidats volontaires. Pas question que les partis nous imposent quoique ce soit. A nous de définir le cadre et le nom que l’on va donner a notre mouvement pour qu’il soit représentatif au niveau national.
Francis
Si on opte pour le tirage au sort ce qui est sans doute souhaitable, il faudra toutefois veiller à ce que les candidats tirés au sort soient en capacité de conduire une campagne et de défendre le programme. Cela suppose donc qu’un système de qualification des volontaires soit proposé, accepté et mis en œuvre.
Happifiou
Je ne peux m’abstenir de vous remercier pour ce genre de déclarations pusillanimes qui sont, excusez du peu, à hurler de rire… en particulier celle de @Francis.
« On », indéfini par essence, va donc opter. Mais « il faudra veiller », raison pour laquelle « un système… sera proposé, accepté et mis en oeuvre ». A aucun moment il n’est dit qui propose, qui accepte et qui met en oeuvre, sachant qu’un système parfaitement horizontal dont vous semblez vous délecter a les plus grandes peines du monde à « proposer », une réticence congénitale à « accepter » et une incapacité proverbiale à « mettre en oeuvre ».
Pour ne prendre qu’un exemple, ma circo. Aux dernières législatives, le FdG ne s’est trouvé en capacité de présenter aucun candidat, faute de troupes. Pourtant (et je n’en dirai pas plus pour ne pas briser l’anonymat auquel je tiens dans l’environnement intolérant et sectaire des habitués de ce blog), c’est une circo. d’importance, facilement gagnable, la concurrence PS, LR et FN n’y alignant que des chèvres.
Cette fois-ci encore, pas de groupe d’appui (j’ai bien pensé en créer un, mais les réunions tout seul, ça me parait pas très démocratique !). Je serais bien tenté également de présenter ma candidature pour les législatives 2017, mais à qui ? Bon, je me la présente tout seul, et je serai choisi, puisque j’effectuerai moi même le tirage au sort, avec 100% des chances de mon coté. Restera à financer la campagne, ce qui en l’absence d’«Insoumis» déclarés va pas être simple… Mieux vaut en rire.
D.B
Bonjour,
Happifiou est certainement un comique, bien qu’une part de vérité puisse exister dans ses dires, il est mieux d’en rire. Suis je un sectaire ?
Jean-François91
Critiquer de fond en comble les limites de la pseudo-démocratie est vital, mais pour ne pas gâcher des énergies souvent ponctuelles (« feux de paille »), il est sans doute préférable de ne pas vouloir réinventer la roue à chaque demi-génération. L’« horizontalité » reste un mot très tendance devant un concept souvent bien flou dont on découvre vite les limites (une AG permanente cesse bien vite de représenter, voire d’intéresser, qui que ce soit). Sur le rapport de la démocratie aux nécessaires institutions, Frédéric Lordon est souvent éclairant, à propos de Nuits Debout (son blog) sur le mouvement du Chiapas ou dans son dernier livre « Imperium, structures et affects des corps politiques » (2015).
Francis
@ Happifiou
Ne rabaissons pas le débat par des formules de meeting. Bien évidemment si dans votre circonscription qui serait prenable on ne trouve ni candidat ni citoyens désireux de s’engager dans un groupe d’appui, le tirage au sort ou la désignation d’un candidat va être un peu compliqué. Pour autant il y a fort à parier que le mouvement de la France Insoumise ne présentera pas une chèvre.
Vous aviez bien compris que ma proposition concerne les circonscription dans lesquelles il y auraient plusieurs candidats qui obligatoirement souscriront au même programme. Il faudra bien trouver un moyen de les départager équitablement. Le tirage au sort me parait mieux indiqué qu’une primaire dans laquelle les groupes partisans peuvent faire jouer leur poids numérique. Il appartiendra au mouvement de définir ses règles et nous pouvons très bien imaginer que celles-ci ne soient pas identiques pour chaque circonscription. En tout cas nous ne pouvons fermer la porte à cette idée.
59jeannot
Plutôt qu’un tirage au sort aléatoire, mieux vaudrait une primaire par circonscription, le web doit pouvoir permettre cela à moindre coût
Sylvain Costet
@ Happifiou
Une circo entière avec une seule et unique voix Mélenchon à la présidentielle il n’y en a pas eu. Que ces citoyens n’aient pas voulu se placer sous la bannière d’un FdG plus ou moins contrôlé par un parti, on le conçoit aisément. Le problème est ailleurs : peut-être leur a-t-il manqué une proposition d’organisation réellement démocratique et totalement indépendante leur permettant d’essayer de prendre eux-mêmes leur destin en main. Car de toute façon si les électeurs veulent vraiment se regrouper ils le peuvent toujours de proche en proche puisque chacun connaît forcément une ou deux personnes qui ont voté comme lui. Evidemment il aurait été bien mieux de commencer en 2012, une implantation locale demande du temps, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Pour la désignation des candidats aux législatives, si on est vraiment dans la philosophie politique affichée par La France Insoumise, ce ne sera pas ce mouvement qui désignera les candidats mais les citoyens organisés localement de façon démocratique et en dehors de toute tutelle de parti, La France Insoumise n’étant que la marque regroupant visiblement ces candidats comme tenants de la même philosophie politique. Les membres d’une telle organisation locale savent qui, parmi eux, a le profil du poste. Le reste n’est plus que motivation et disponibilité.
Happifiou
@Sylvain Costet
Je n’attendais pas de réponse, et certainement pas celle-ci. Je croyais que la conception de la gauche radicale qui s’exprime ici était simplement sectaire, je découvre qu’en plus elle est complètement déconnectée de la réalité. C’est probablement ce qui explique les résultats électoraux désastreux qui ont sanctionné toutes les élections depuis 2012.
Votre description de la situation idéale où, localement, les Insoumis se regrouperaient spontanément dans un collectif parfaitement démocratique pour présenter les meilleurs d’entre eux aux élections est une vision extrêmement roborative. Hèlas, c’est un conte de fées. Ou de l’amateurisme.
De plus, vous occultez complètement l’aspect financier d’une campagne électorale. La derniére fois que j’étais candidat à une élection législative, bien qu’appartenant à un grand parti national, j’ai dû souscrire un emprunt personnel de 105 000 francs. C’était en 1997. Et seul le candidat avait accès à ce type d’emprunt à taux 0 et à remboursement différé. Imaginez le pauvre mec tiré au sort à qui on va expliquer ça !
Et rassurez-vous pour mon implantation locale, elle ne date pas de 2012, mais de 1987. Seulement quand il n’y a pas de force militante localement, il n’y a aucun moyen de supporter une campagne si on n’a pas le soutien d’un collectif plus large, comme un parti politique.
Redescendez sur terre, à defaut de vous permettre de gagner, ça vous permettra au moins de comprendre vos échecs.
Sylvain Costet
@happifiou
Pour ce qui est de la réalité, c’est effectivement elle qui tranche. La vôtre donne une circo où vous vous retrouvez tout seul, la nôtre un secteur où les citoyens de gauche sont organisés et actifs et en capacité de présenter des candidatures crédibles. De quel côté est l’échec ?
Karl MORE
Le leader du PP « s’est délecté de l’échec de la tentative de Pedro Sanchez le 4 mars, en qualifiant de « vaudeville » les négociations menées par les socialistes avec les libéraux de Ciudadanos, d’un côté, et la gauche radicale de Podemos, de l’autre ». (« le Monde » du 4 mai).
Alors, socialiste radical, le PSOE ? Certainement pas ! Mais, à coup sûr, « radical-socialiste ».
Jacques Arsena
Il ne s’agit pas là de réunir des représentants de partis, de syndicats, d’associations ou d’individus au seul titre de faire valoir leurs courants ou leurs désirs. Le parti socialiste, pour ne prendre qu’un exemple, est plein de ces phénomènes et l’on voit bien la direction qu’il prend : le mur.
Je viens d’apporter mon soutien à La France Insoumise non pas pour revendiquer des discours de chapelles trop entendus et si destructeurs, mais pour participer à cette création d’une nouvelle vision de la société plus juste, moins corporatiste, solidaire, anti-capitaliste et dont la voix serait entendu par les instances Européennes qui nous imposent des décisions alors qu’elles devraient être à notre service. Je souhaite participer à l’élaboration d’un projet plus juste, plus clair et dont nous maîtriserions les mécanismes par une représentation saine de notre société. L’assemblée constituante sera certainement la solution à cet enjeu pour autant que l’on évite de prêcher qui pour sa paroisse, qui pour sa maison, qui pour son groupe.
Voyons la vie publique, cette politique si chère à nos pairs révolutionnaires, comme un creuset de créativité, d’innovation et de nouveauté. Finissons-en avec ces directives pour lesquelles à chaque poignées de mains de nos soit-disant représentants, nous ressentons une désagréable douleur entre les fesses.
Bouy
Avant le congrès du PCF, j’avais, en tant que communiste, informé mes camarades de Tremblay-en-France (93) de ma décision de m’inscrire dans la campagne jlm2017. Je n’ai reçu, en retour, que très peu de réactions critiques. Plusieurs camarades m’ont plutôt fait part de leur incompréhension face aux positions de la direction du PCF repoussant à une hypothétique « consultation citoyenne » la décision de l’engagement pour une candidature (celle de Jean-Luc Mélenchon paraissant, à leurs yeux, la plus évidente, avec « les réserves d’usage »).
Définir aujourd’hui la position d’un parti par les seules déclarations des directions nationales ne suffit plus, les débats internes étant plus riches et complexes que les textes de blog (ou même de congrès) et autres tweets. Je n’ai d’ailleurs pas lu de texte de rupture avec Jean-Luc Mélenchon émanant de la direction nationale du PCF (mais, en revanche, des déclarations positives de communistes comme M.G. Buffet).
Alors, lorsque je lis « Le PCF a choisi à une écrasante majorité de tourner le dos à ma candidature et de me combattre de pied ferme. Dont acte. », je me dis que Jean-Luc Mélenchon a une vision bien réductrice de ce qui se joue chez les communistes (où est « l’écrasante majorité » ?). Idem pour ce qui est des réalités diversement vécues du Front de gauche. Si un candidat de la gauche de transformation commence par exclure une composante de son succès passé et j’espère futur, confortant ainsi les méfiances de ses « partenaires », je n’aurais plus qu’à, moi…
Goissédé
Lisez les commentaires du blog et vous aurez en grande partie la réponse. La réponse est écrite aussi dans votre propre commentaire. Le choix de direction du PCF a été décidé par le vote de la grandes majorité des votants et l’orientation, que vous dénoncez, « hypothétique consultation citoyenne » n’est pas celle choisie par Jean Luc Mélenchon donc acte, en soutenant Jean-Luc Mélenchon les communistes comme tous les citoyens font une démarche personnelle (plus de 118 000 aujourd’hui).
Bouy
Avant le congrès du PCF, j’avais, en tant que communiste, informé mes camarades de ma ville de ma décision de m’inscrire dans la campagne JLM2017. Je n’ai reçu, en retour, que très peu de réactions critiques. Plusieurs camarades m’ont plutôt fait part de leur incompréhension face aux positions de la direction du PCF repoussant à une hypothétique « consultation citoyenne » la décision de l’engagement pour une candidature (celle de Jean-Luc Mélenchon paraissant, à leurs yeux, la plus évidente, avec « les réserves d’usage »). Définir aujourd’hui la position d’un parti par les seules déclarations des directions nationales ne suffit plus, les débats internes étant plus riches et complexes que les textes de blog (ou même de congrès) et autres tweets. Je n’ai d’ailleurs pas lu de texte de rupture avec Jean-Luc Mélenchon émanant de la direction nationale du PCF (mais, en revanche, des déclarations positives de communistes comme M.G. Buffet).
Alors, lorsque je lis « Le PCF a choisi à une écrasante majorité de tourner le dos à ma candidature et de me combattre de pied ferme. Dont acte. », je me dis que Jean-Luc Mélenchon a une vision bien réductrice de ce qui se joue chez les communistes (où est « l’écrasante majorité » ?). Idem pour ce qui est des réalités diversement vécues du Front de gauche. Si un candidat de la gauche de transformation commence par exclure une composante de son succès passé et j’espère futur, confortant ainsi les méfiances de ses « partenaires », je n’aurais plus qu’à, moi aussi, « me tenir à…
Vassivière
Je ne sais qui de J-L. Mélenchon ou de la direction actuelle du PC a la vision la plus réductrice de l’autre. Oui 51% c’est une majorité. Et tant pis pour les militants de base dont les positions pro-Melenchon sont accueillies avec courtoisie et n’entament en rien la détermination de la direction comme depuis trente ans. Et je vous renvoie à la campagne de Dartigolles et Portes sur tweeter qui continuent à taper dur contre jlm2017.
lilou45
@ Vassivière.
Laisse les taper tant qu’ils veulent. Des militants communistes de plus en plus nombreux rejoignent jlm2017, et pas des moindre, des vieux militants, qui ne comprennent pas les positions attentistes des dirigeants nationaux de leur parti. Ils ne reconnaissent plus l’esprit révolutionnaire de leur parti, et attendre début novembre pour prendre une décision pour mener la campagne leur semble une hérésie.
Bon courage à tous.
Renault
Oui ou non, veut-on que ça change ? Alors on sait que pour avoir un candidat progressiste au 2ème tour il faut que toutes les forces progressistes oublient leur étiquettes (PC, EELV, NPA, LO, PS de Gauche etc.) pour porter un seul candidat capable de réunir suffisamment de suffrages, puis envisager la victoire au second tour. Alors, je répète, que veut-on ? LR, PS, FN et l’esclavage promis, ou la liberté et la vie ? Nous n’en avons qu’une.
Roland011
Ben, que voila du court et précis, et 100% d’accord
PIETRON
Hélas c’est bien plus compliqué que cela.
D’autres diront que la liberté et la vie c’est la révolution socialiste au regard du fait qu’ils ne considèrent pas une « révolution citoyenne » comme étant véritablement ou pas du tout « socialiste » (socialiste dans un premier temps). C’est le cas du NPA et de LO (d’aucuns diront ironiquement les « purs et durs » mais c’est comme ça et ça se respecte, cela même si les contradictions du postulat dans les conditions actuelles sont importantes).
EELV, franchement est-il possible de leur accorder un quelconque crédit.
La direction du PCF est engoncée dans sa contradiction majeure, communisme et électoralisme. Je précise bien la direction du PCF, en effet ce n’est pas une écrasante majorité qui a rejeté l’alliance avec JL Mélenchon.
PS de gauche. Cela prêterait à sourire. Le PS et ses tendances jouent ce jeu là depuis des lustres. Rien à attendre de ce coté là (sauf s’ils sentent qu’ils peuvent accéder au pouvoir et obtenir des postes à titre individuel. Aussi simple que cela. Leur blabla a traversé les décennies et est toujours à géométrie variable.
C’est le mouvement social qu’il faut amener à soi par un programme terre à terre qui capte sa vie quotidienne d’exploité et lui donne les perspectives d’une autre vie que celle d’exploité à vie.
Colin
Les mots ont un sens. En opposant Europe/Nation on va droit au nationalisme. Je n’agite pas un vieux chiffon brun pour faire peur. Il ne me viendrait pas à l’idée de remettre en question la République sous prétexte que la 5ème est méprise le Parlement. De même la question n’est pas l’Europe mais l’idéologie monétariste qui a mis main basse sur cette construction.
Et quoi, nous manquons tant de force, de courage, d’imagination et d’optimisme pour reprendre ce qui nous appartient ? Sommes-nous obligé de tout balayer, nos meilleurs espoirs avec ?
L’idée d’une Europe solidaire a été massacrée, même si, ne soyons pas dupe, elle n’est pas née que sur de la philanthropie. Et qu’allons nous faire ? Nous accuser les uns les autres, qui les Allemands, qui les Français, qui les Anglais ? On me dira que c’est des dirigeants dont nous parlons, mais face à des démocraties on a vite fait de mépriser les peuples eux même.
La construction européenne appartient aux citoyens, ni aux dirigeants ni aux financiers. L’Europe peut me protéger des abus du marché comme des abus de l’Etat. L’Europe peut être celle des protections sociales. Je suis jeune et peut être trop naïf. Mais la réalité est qu’autour de moi ceux qui veulent la fin de l’Europe sont pour beaucoup dans un pessimisme violent qui fait peur et peut nous jeter dans les bras de n’importe quelle folie idéologique.
“L’histoire des peuples est l’histoire de la trahison de l’unité.”
Roland011
Ben, la, par contre, ce n’est plus du rêve mais de l’inconscience ! L’Europe peut me protéger des abus du marché, t’as raison. Elle est le marché « libre et non faussé », la violence par excellence.
Colin
@Roland011
Ce que tu dis est exactement le problème sémantique que je dénonce. « L’Europe est le marché libre et non faussé… » ? Ca ne veut rien dire. La France est le marché libre et non faussé, hop, la France poubelle. La République est le marché libre et non faussé, hop poubelle…
Un marché libre et non faussé est une des caractéristique du libéralisme, et il y a bien longtemps que l’on a dépassé le cap du libéralisme. Ce dernier, même s’il contient des injustices et privilégie les plus riches, défendait une régulation. Aujourd’hui c’est le monétarisme qui s’est imposé (école de Chicago) et c’est bien pire.
L’Europe est ce qu’on en fait, c’est une bêtise de dire que l’Europe est juste un marché violent. Dire « c’est la faute à l’Europe » est une bêtise, il y a des choix politiques. Ils pourraient être tout autres même s’il fallait se battre pour, même s’il fallait souffrir pour. Oui nous pourrions construire une Europe protectrice. L’Europe est un processus révolutionnaire, la suite logique de 1789, la fin des grandes familles royales, ces cousinades qu’on appelle nations. Ce processus a échoué au 19ème siècle et a conduit au deux guerres mondiales. Depuis nous sommes enfermés dans un tout Etat providentiel et bureaucrate ou un pas d’Etat sauf pour protéger les plus riches. Il y a autre chose à créer citoyen ! Et ça passera par une Europe sociale et unie.
AF30
À Colin, un peu d’histoire pour éclairer le présent et décider du futur.
Roland011
« Dire « c’est la faute à l’Europe » est une bêtise, il y a des choix politiques. »
Mais je n’ai pas dit « c’est la faute à l’Europe », mais la faute aux politiques menées par l’Europe « libérale, financière, avec l’approbation des gouvernements libéraux France comprise évidement (FN-UMP-PS-Ecolo). Il est donc indispensable de changer de politiques. Au niveau atteint par la chose et ses évangélistes, pour mon compte il n’y a pas d’autres solutions que de saborder cette Europe, quitte a reconstruire, plus tard après digestion, autre chose. C’est se faire illusion que de croire que cette Europe est réformable dans le sens humain.
Invisible
Les riches, eux, entre eux et pour leur plus grand profit, sont européens depuis longtemps. Ils se fréquentent dans leurs cercles, leurs palaces, leurs villégiatures et ils continueront à se rencontrer pour faire des affaire en économisant au mieux la main d’œuvre. Les rois se mariaient entre eux. Avant guerre, les nazis allemands sympathisaient avec la noblesse anglaise. etc ! Et Marine Le Pen danse au bal en Autriche. Et nous, nous tournerions le dos à ce qui rend le peuple libre de se côtoyer sans barrières ? Et la cour de justice européenne ? Et plein de trucs qu’il faudrait lister avant de jeter le bébé avec l’eau du bain. Ne faudrait-il pas plutôt avoir un président qui dise plus souvent « non » au lieu de signer tous les traités sans discuter ? Ne faudrait-il pas ressortir de l’OTAN ? N’y a-t-il pas plein d’autres luttes à mener ? D’ailleurs, on voit qu’en Angleterre, ceux qui ont bâti leur carrière sur la sortie de l’Europe se débinent lamentablement, révélant ce qu’ils sont : des incapables, des bonimenteurs.
turmel jm
Allez soyons précis. L’écrasante majorité du CN (organe de la direction nationale) du PCF a voté, c’est exact, à 85% un texte. Ensuite en congrès, 51% l’ont adopté. Là il s’agit d’une majorité (non écrasante). Et dans une trentaine de départements le texte de la direction se situe sous la barre des 50%.
MOREAU Patrice
Je ne peux oublier toutes ces questions depuis 2012. Où était la démarche unitaire d’un seul bloc du FdG contre la politique néfaste de ce gouvernement de gôche ? Où était la seule voix unitaire à entendre dans les médias que ce soit à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans les différentes composantes du FdG contre le politique libérale de ce gouvernement honni ? Où était la seule tête d’affiche avec le même sigle qu’il y aurait dû apparaître à toutes les élections depuis 2012 ? Pourquoi après les présidentielles cette force qui est apparue avec le programme «L’Humain d’abord» ne s’est pas plus imposée contre cette casse sociale de ce gouvernement vilipendé ? Pourquoi les débats, les questionnements dans les différents composantes du FdG se sont déballés parfois avec mauvaise foi ou pire avec atteinte caricaturale à la personne, dans les médias au lieu d’un cadre privé ? Pourquoi des invectives assassines d’une ou des composantes du FdG le lendemain d’une intervention de Jean-Luc Mélenchon dans les médias ? Qu’est ce qui est plus important à nos yeux défendre une réelle politique de l’intérêt général ou défendre son pré carré partisan, militant, élu, logistique ou simplement sa carrière ? C’est malheureux à dire nous avons aucune ou si peu de solidarité de classe, par contre le camp opposé parle d’une seule voix la défense de cette société néolibérale. Nous avons une chance historique avec la France Insoumise et comme porte parole Jean Luc Mélenchon d’inverser cet…
Desfond H
Monsieur Jean-Luc Mélenchon, pour ceux qui ont suivi le martyr de la Grèce, il apparaît qu’un élu peut être soutenu par ses électeurs, et pourtant être forcé de rentrer dans la soumission. Croyez vous que notre président, quel qu’il soit, s’il doit payer ses fonctionnaires, financer la sécu, etc. et que les caisses sont vides, pourrait éviter de se soumettre aux banques ? Est-il encore temps de revenir à l’indépendance des états ? Croyez vous qu’un état européen qui dénoncerait la dette (comme l’Argentine) y serait autorisé ? Ou que cet état serait exposé non seulement à des sanctions financières (comme sans doute bientôt le UK) ou risquerait qu’on fomente des troubles chez lui, et bientôt une occupation militaire (Ukraine). Ou croyez vous que le peuple de gauche puisse gérer ces menaces ? Croyez moi, je suis désespérée de me poser ces questions.