Voici un post rapide. Je reprends l’écriture en petite foulée. Cette semaine on pourra lire également mon interview au journal « Le Monde » et au journal « Sud-Ouest ». Une fois publiés ces deux documents seront ajoutés à ce post en respectant le délai respectif de vente de ces quotidiens. Et on pourra aussi suivre ici même mon discours au pique-nique de Toulouse le dimanche 28 août. Dans quelques jours paraît au Seuil l’entretien biographique réalisé par le journaliste Marc Endeweld que nous avons intitulé « Le Choix de l’insoumission ». Je ne suis donc pas en panne d’expression écrite ces temps-ci, non ?
Écœurant ! L’argent coule à flots du côté de ceux qui en ont déjà tant ! On apprend que la France est championne d’Europe du versement de dividendes ! 35 milliards d’euros de dividendes ont été versés dans notre pays aux actionnaires au seul deuxième trimestre 2016 ! Personne ne fait une plus grosse ponction en Europe ! C’est même 11% de plus que sur la même période l’an dernier ! Et ce n’est pas tout ! On n’a encore rien vu. Car entre janvier et juillet 2016, les seules entreprises du CAC40 ont accumulé 40 milliards d’euros de profits. En hausse de 4% par rapport à 2015 ! Comme l’écrit le journal L’Humanité à l’adresse de François Hollande, il n’y a pas de doute : « pour le CAC40, ça va mieux monsieur le président ! ».
Pour moi, les privilèges de l’argent-roi sont la cause de tous nos maux. Car s’il y en a toujours davantage pour les dividendes, les actionnaires et leurs amis politiques de l’oligarchie c’est qu’il y en a toujours moins pour le bien public et la solidarité. Et combien de fois, faute de cet argent dont les uns sont gavés, c’est la mort pour les autres ? En juillet, 55% des personnes sans-abri qui composaient le numéro d’appel d’urgence 115 n’ont reçu aucune réponse d’hébergement. Combien sont morts dans la rue dans l’indifférence générale ?
L’argent-roi mène le bal partout ! Cet été, l’opérateur de téléphonie SFR a annoncé 5 000 suppressions d’emplois ! C’est le tiers de ses effectifs ! Pourtant l’entreprise a réalisé des bénéfices de 700 millions d’euros en 2015. Et surtout, elle appartient au groupe de l’oligarque milliardaire Patrick Drahi, aussi propriétaire de l’Express et de Libération. C’est donc le grand retour des licenciements boursiers !
Cet été, le jour du dépassement des ressources renouvelables de la terre en une année a encore avancé. C’est désormais le 8 août. La dette écologique s’aggrave donc encore davantage. L’argent veille à garder ses droits même s’ils sont anti-écologiques. Que fait son gouvernement docile ? Il supprime cet été des transports collectifs en abandonnant une vingtaine de lignes de trains interrégionaux et une dizaine de lignes de trains de nuit. Vous prendrez le bus Macron et ses émissions de CO²… Mais attention, l’argent-roi veille : on nous annonce que les tarifs des bus vont bientôt augmenter ! Pourquoi ? Parce que la guerre des prix entre les entreprises concernées donne ses résultats habituels : des faillites en vue des plus faibles face aux plus gros.
Et le pillage du bien public par l’argent-roi continue. Ainsi, le gouvernement a privatisé cet été les aéroports de Lyon et Nice, après Toulouse l’an dernier. Sans compter qu’Emmanuel Macron préparerait une nouvelle prolongation des concessions d’autoroutes au privé. Jackpot pour les uns, péage pour les autres !
L’oligarchie s’en donne à cœur joie. Il faut dire que l’été a commencé en fanfare par l’embauche par la banque d’affaires Goldman Sachs de l’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Il s’est poursuivi sur le même tempo. Point d’orgue en France ? Le recrutement par le ministre des Finances Michel Sapin d’un ancien dirigeant de la Société générale, Thierry Aulagnon, au poste de directeur de cabinet du ministre ! N’allez pas chercher plus loin quand vous vous demanderez pourquoi la banque et ses dirigeants bénéficient d’une impunité totale malgré leur implication dans le scandale d’évasion fiscale des Panama papers. Ni pourquoi personne ne lui réclame les 2,2 milliards d’euros d’argent public qui lui ont été offerts sans preuves et sans raison dans l’affaire Kerviel ! Comme le chantait Brel, « chez ces gens-là on ne vit pas Monsieur, on triche. On ne cause pas, on compte ».
Alors ? La bourse ou la vie ?
Nicolas Sarkozy est candidat à la primaire de la droite. Le chef de guerre est de retour. Il n’est jamais parti bien loin. Mais il revient plus féroce qu’avant. Son programme annonce une guerre sociale. Il faut dire que sur chaque sujet, Hollande s’est chargé lui-même de faire sauter la digue et de lui ouvrir la voie. On ne pourra donc compter que sur notre propre résistance.
Officiellement, Sarkozy veut faire campagne sur « l’identité » et « l’autorité ». Il a déjà repris la course-poursuite avec le FN dans une interview à Valeurs Actuelles. Il propose ainsi de remettre en cause l’un des piliers du code de la nationalité, à savoir le droit du sol. Évidemment, son but est de radicaliser le débat en ciblant les musulmans. Il promet ainsi « d’interdire les expressions communautaires dans les entreprises, le voile à l’université comme dans l’entreprise et les menus de substitution dans les cantines scolaires ». Mais ce n’est là qu’un amuse-gueule pour réactionnaire.
Car le programme de Sarkozy, c’est surtout un plan de reculs sociaux très brutal et cruel. Il prévoit ainsi un nouveau report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans ! Il propose aussi la suppression des 35 heures et même de toute durée légale du travail : la durée du travail serait fixée entreprise par entreprise sans aucune protection nationale par la loi. Les salariés se feraient voler une partie de leur salaire puisque les heures de travail au delà de la 35e heure de la semaine ne seraient plus payées comme des heures supplémentaires mais comme des heures normales, sans majoration ni repos compensateur ! Nicolas Sarkozy s’en prend aussi aux chômeurs. Il veut réduire leurs allocations au fur et à mesure des mois d’inactivité.
Autre poncif libéral : le démantèlement final de l’État et des services publics. Rendez-vous compte : il veut couper encore 100 milliards d’euros dans les budgets publics. Il prétend supprimer 300 000 postes de fonctionnaires, soit plus que le nombre total de policiers et gendarmes dans le pays ! Au printemps, il est même allé jusqu’à évoquer la privatisation d’EDF. Et comme d’habitude : continuer à servir de grosses louches d’argent public aux oligarques et grands patrons. Nicolas Sarkozy propose ainsi la poursuite de la ruineuse et inefficace politique de cadeaux fiscaux au MEDEF : il ajoute 14 milliards d’euros de dons suplémentaires. Sans oublier la reprise des cajoleries à l’oligarchie avec la promesse de supprimer rien de moins que l’impôt sur la fortune ! Le tout solidement ancré dans un productivisme aveugle fait de défense du nucléaire et des gaz de schiste !
Si Sarkozy peut revenir aussi combatif, c’est parce que François Hollande a totalement gâché et même volé la victoire de 2012. Ce qui aurait dû être une victoire idéologique contre l’ultra-libéralisme s’est transformé en l’exact contraire. François Hollande a validé a posteriori l’essentiel du discours de Sarkozy notamment contre le « coût » du travail ou les droits des salariés. Il a même totalement endossé et amplifié son bilan comme le durcissement des conditions d’accès à la retraite ou l’acceptation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel. J’ai déjà dénoncé sur ce blog comment les programmes de « Les Républicains » et du PS se rejoignaient contre les 35 heures lors de l’examen de la loi El Khomri. La continuité est telle qu’elle choque même les anciens ministres de François Hollande : Benoît Hamon l’accuse d’avoir « mis ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy » et Arnaud Montebourg parle même de « sarkhollandisme » comme objet politique unifié.
C’est que leur bilan commun est éloquent par le désastre social, démocratique et écologique qu’il montre. C’est le thème de notre campagne « Je vote, ils dégagent » d’inscription sur les listes électorales. Sarkozy et Hollande cumulés, c’est un chômeur de plus toutes les 2 minutes. Sarkozy et Hollande, c’est une école fermée par jour. Sarkozy et Hollande c’est 10 tonnes de pesticides par heure. Sarkozy et Hollande, c’est zéro centrale nucléaire fermée en 10 ans. Sarkozy et Hollande, c’est deux traités européens imposés au peuple français contre sa volonté et sans référendum… Il est temps de changer !
Le PS entre dans une crise politique du fait de ses primaires. Deux anciens ministres et des dizaines de parlementaires s’organisent autour de diverses candidatures pour empêcher celle du président sortant, dont ils font tous publiquement un bilan de mandat désastreux. Nous qui avons maintenu allumée la flamme tant de temps sans faiblir en dépit de toutes les pressions et les désertions devons savoir tirer profit de cette situation qui nous donne raison et soulage les efforts qu’il nous reste à faire pour l’emporter.
J’ai écrit sur Facebook : « l’annonce de la candidature de Montebourg et le contenu qu’il y met sont de bonnes nouvelles ». Je le répète ici : mes amis, tenez-vous à distance du sectarisme politique et du meurtre rituel des voisins de palier politique. Montebourg nous sert. Les mots qu’il emploie aident à la propagation de certaines de nos idées. Au bout du compte, les gens qui auront été convaincus par lui pourront quand même voter pour ces idées là en utilisant le bulletin de vote à mon nom. Il faut donc plutôt le pousser à persévérer puisqu’il travaille à démolir le langage officiel et les certitudes aveuglées qui continuent à dominer le PS. Il faut faciliter la désorganisation du PS qu’il propage. En effet, en laissant planer le doute sur sa candidature à la primaire ou en solo hors parti, il délégitime la primaire (et donc son résultat) avant même qu’elle ait lieu. Tirez donc plutôt argument du fait que nos diagnostics sont confirmés par ceux-là même que nous avons combattus. Non pour flétrir et peindre le tableau noir en encore plus noir. Mais parce que cela permet de conclure : « à présent essayons autre chose, essayons le programme de la France insoumise et le mouvement politique ouvert qu’elle impulse ».
Montebourg comme Hamon et Duflot sont trois anciens ministres essentiels de la coalition de 2012. Leur condamnation de Hollande est donc d’autant plus efficace qu’ils ont tous les trois défendu dans le passé le contraire contre moi. Montebourg fut, de plus, l’un de ses soutiens essentiels au deuxième tour de la précédente primaire des socialistes et il assura sa victoire contre Martine Aubry. Elle confirme ainsi la critique que nous en avons fait inlassablement pendant cinq ans : « Le bilan du quinquennat n’est pas défendable » a asséné le nouveau candidat d’entrée de jeu. Ces candidatures fonctionneront donc avant tout comme un affichage permanent de l’échec de François Hollande. Ce n’est pas un point négligeable. Nos chances de succès demandent à la fois que nous progressions mais aussi que conjointement Hollande finisse de s’effondrer.
Pour ce qui est de travailler à progresser nous y sommes attelés et la caravane des insoumis cet été a montré que c’était sans relâche. Pendant ce temps, le PS s’est déchiré et il s’est donc bien disqualifié tout seul. Dorénavant, les candidats de la primaire du PS et ceux des Verts vont devoir justifier leur présence en faisant le procès permanent de la faillite de Hollande. Nous n’avons plus à assumer cette tâche. Ensuite les thèmes choisis élargissent l’audience de notre discours : sixième république, relocalisation industrielle, et surtout dénonciation des traités européens. Avec la candidature Montebourg, après celle de Benoît Hamon et Marie-Noëlle Liennemann, la scène n’est plus uniquement occupée par des libéraux qui se concurrencent dans les surenchères droitières et ethnicistes. Cela vient en renfort de notre travail, cela nourrit notre champ, cela prend à revers la muraille du dénigrement et de l’isolement que le PS avait construit contre nous.
Je sais parfaitement bien les limites de tout cela. Je connais l’ambiguïté des personnages et la limite de la méthode qu’ils déploient. Je vois bien aussi les limites du contenu des propositions comme celles que fait Montebourg.
C’est le moment de dire donc ceci : se tenir à distance du sectarisme ne signifie pas pour autant avoir des œillères. Déjà, on sait qu’Arnaud Montebourg participera malgré tout à la primaire du PS et qu’il soutiendrait François Hollande si celui-ci gagne cette primaire. « Je respecterai toutes les règles de la primaire » a-t-il répondu à Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait s’il respecterait le résultat dans le cas où Hollande l’emporterait. C’est précisément parce que je ne veux le faire en aucun cas que je refuse cette primaire. On connait ce sujet. Le livre que publie Alexis Corbière sur le décryptage du fonctionnement des « primaires » confirme mes analyses les plus sévères sur cet exercice totalement tronqué. Mais au-delà du cadre d’action qu’il a choisi, je vois aussi le fond des propositions. Montebourg ne dit pas la même chose que nous. Souvent loin de là.
Je crois honnête d’assortir mes commentaires amicaux d’observations qui pointent quelques désaccords sérieux. Le premier concerne évidemment la question écologique. Arnaud Montebourg n’a pas intégré la bifurcation climatique et ses conséquences profondes. Dans son discours de Frangy, l’écologie se limite à relocaliser les productions et rénover les bâtiments. C’est un bon début. Mais c’est loin du compte. Le paradigme de l’écologie politique reformate totalement le champ intellectuel de la vieille gauche. Il affirme une pensée et une méthode économique globales. Pourtant, Arnaud Montebourg ne dit rien sur la bifurcation de l’appareil de production industriel ou agricole. Rien sur les mutations à engager de nos modes de consommation. Pas un mot sur la politique de transport. Et silence total sur la transition énergétique. Il en reste donc à son soutien au nucléaire et aux gaz de schiste ?
J’ai aussi été assez sidéré d’apprendre qu’il prévoyait de privatiser les logements HLM en les vendant à leurs occupants. C’est peut-être alléchant vu de loin pour quelques-unes des personnes concernées. Mais c’est la voie la plus directe à la disparition du logement social dans notre pays. À chaque fois qu’un bailleur veut vendre ses logements, les élus locaux progressistes et les associations de locataires s’y opposent. Où Montebourg a-t-il pu trouver pareille idée ?
De même, comment comprendre qu’il ait pu dire que l’URSAFF, l’organisme qui collecte les cotisations sociales des salariés et des employeurs, est un « tueur d’entreprises ». Ni qu’il doit être un créancier « comme les autres », sans priorité par rapport au fournisseur de papier ou de photocopieur. C’est de l’argent des salariés et de la Sécurité sociale dont il est question !
Plus structurellement, je veux pointer deux désaccords de stratégie gouvernementale. En matière européenne, Arnaud Montebourg annonce qu’il veut « dépasser les traités ». Mais dans le même temps, il dit qu’il « payera les amendes » que la Commission européenne infligerait à la France si elle ne respecte pas les règles européennes. Drôle de façon d’engager le bras de fer promis, non ? Je crois au contraire que la ligne de la désobéissance au traités doit s’assumer jusqu’au bout, jusqu’au plan B dont il ne dit hélas pas un mot.
Quant à la réforme des institutions, je regrette que Montebourg ne s’attaque pas à la racine des problèmes de la monarchie présidentielle et de la démocratie représentative. Pour lui, la révision de la Constitution sera en quelque sorte « octroyée » par le futur monarque. Montebourg élu proposerait son projet constitutionnel et le soumettrai à référendum « dès juillet 2017 ». À prendre ou à laisser en vrac. Je crois au contraire que le peuple doit faire le travail lui-même, à la base, par une Assemblée constituante, et ne pas se contenter de dire « oui » ou « non ».
De même, il promet un droit pour les parlementaires de révoquer les ministres. Mais pourquoi ne pas créer aussi un droit pour les citoyens de révoquer les parlementaires ? Enfin, sa réforme du Sénat parait très étrange. Pour le rendre « plus représentatif », il veut faire tirer au sort 100 sénateurs. Pourquoi pas ? Nous avons-nous même expérimenté le tirage au sort pour désigner l’Assemblée représentative du Mouvement pour la 6e République et j’ai bien l’intention de recommencer pour désigner la Convention du mouvement La France insoumise. Mais s’il y a un problème de représentation, pourquoi alors désigner l’autre moitié des sénateurs parmi les membres du Conseil économique, social et environnemental, c’est-à-dire par des gens nommés qui s’éliraient entre eux ! C’est absurde. Mais surtout, cela laisse de côté une question pourtant importante : à quoi bon un Sénat ? La question ne doit pas être éludée quelle que soit la réponse que l’on y apporte.
Mais rien de tout cela ne doit nous empêcher de saluer sa démarche, son audace et son allant qui nous servent si bien en définitive. De même qu’il est intéressant de suivre les propositions programmatiques de Marie-Noëlle Liennemann. Et ainsi de suite pour les autres, notamment Gérard Filoche. Le moment venu, nous en ferons notre miel.
Refusez absolument la polémique dans laquelle d’aucuns seraient si heureux de nous voir sombrer pendant que le monarque et le PS nous regarderaient de haut. Prenez le bon et voyons venir la suite. Car au bout du compte les électeurs des battus de la primaire du PS pourront continuer à défendre leurs idées en agissant et en votant avec nous.
Petite anecdote de l’été. Des dizaines de gens ont découvert l’existence d’un groupuscule nazillon en partageant leurs propos haineux à propos de l’état de santé supposé de Simone Veil pour s’en indigner. Ces situations se multiplient. Involontairement, ils ont contribué à propager eux-mêmes ce qu’ils croyaient combattre. Je connais. Combien d’autres propagent des rumeurs, des calomnies sur mon patrimoine, ma prétendue montre Rolex etc. C’est à chaque fois un piège. Que faire : dénoncer le procédé lui fait de la publicité, ne pas répondre lui laisse le champ libre. Je crois que la meilleure stratégie est celle du coupe-feu. Que chacun de mes amis ne répercute pas ces messages frauduleux et mensongers.
D’autres fois, c’est la confiance sans précaution qui perd les naïfs de bonne volonté. Sur la toile, « Méfiez-vous des contrefaçons » ! Le slogan des « Guignols de l’info » s’applique parfaitement au décor de la campagne électorale sur les réseaux sociaux. Cet été, nous avons débusqué plusieurs « faux compte » Mélenchon sur Facebook. Le principe ? Se faire passer pour moi pour tromper mes amis et mes soutiens. Mais les faux comptes sur Facebook se multiplient. Un escroc (homme ou femme) a poussé la manipulation très loin contre moi. Ce compte a imité toute la présentation de mon compte personnel : la photo de profil, la photo de couverture, le nom du compte et le « surnom » pour avoir une imitation quasi parfaite. Seule différence notable : il y avait un accent sur le « e » de mon nom sur le faux compte tandis qu’il n’y en a pas sur le vrai. L’usurpation était totale. Mes textes étaient reproduits, signés du « JLM » qui les caractérise sur ma page Facebook officielle. Le faux-compte a antidaté un certain nombre de publications afin de faire un « historique » qui puisse sembler similaire à celui de mon compte réel. Plusieurs amis ont été trompés ou ont failli l’être. J’ai reçu plusieurs messages affolés cherchant à savoir le vrai ou à m’alerter. Autant de temps passé à répondre, expliquer, et ainsi de suite. Falsification à un bout, envahissement à l’autre.
Ces méthodes sont celles de l’extrême droite dans l’histoire. Hier contre Jean Jaurès, Roger Salengro, Léon Blum et combien d’autres. Aujourd’hui contre moi et nombre d’autres. La plus persistante rumeur propagée de cette façon serait que je cumulerai les fonctions de député européen et sénateur, ce qui est absolument impossible légalement et techniquement mais permet de jeter le venin de la suspicion alors que je ne cumule aucun mandat, contrairement à Mme Le Pen par exemple. D’autres répandent ainsi la rumeur selon laquelle je possèderai une montre Rolex dont le prix est précisé : 18 000 euros. C’est faux (pouvez-vous le répéter sans me demander confirmation s’il vous plaît ?) Je n’ai pas de Rolex et je n’en désire pas. Avant cela, toute sorte de calomnies ont circulé mon patrimoine. Je possèderai plusieurs maisons, appartements et voitures. Bien sûr tout est pure invention : mon patrimoine est déclarée chaque année aux autorités compétentes puisque je suis parlementaire européen, il est présenté sur ce blog. Quant aux voitures… je ne conduis pas et je n’ai pas de chauffeur !
Les manipulateurs qui se livrent à ce genre d’exercice ne reculent devant rien. Pour faire croire à l’histoire de la Rolex, le message prétendait que c’était une information tirée de la radio « France Info ». Au point que la radio a dû démentir sur son antenne ! Quant à mon prétendu patrimoine, c’est le Canard enchaîné dont le nom et la réputation ont été usurpées pour me salir. Mais le plus blessant est pire encore. C’est de voir par exemple la calomnie sur la montre relayée par un militant d’EELV et celle sur mon patrimoine rediffusée par une responsable PS des Yvelines… L’extrême-droite et ses méthodes ont parfois des relais inattendus. Relayer la calomnie, s’amuser à propager des rumeurs, c’est permettre un harcèlement dont les plaisantins n’ont peut-être pas idée. Car il faut alors répondre des dizaines de fois aux amis stupéfaits, expliquer à la famille et aux proches et ainsi de suite. Ceux qui utilisent ces méthodes savent parfaitement bien quel venin ils jettent dans toute la vie des autres d’une façon obscène.
Ces harcèlements peuvent parfois très mal tourner. C’est ainsi qu’un jour le ministre allemand Schäuble vit s’avancer vers lui une femme avec un bouquet de fleurs. Le service d’ordre laissa s’approcher. Elle lui a tiré une balle à bout portant qui la laissé comme on le voit aujourd’hui dans sa chaise roulante. Car les harceleurs créent « une ambiance » et tissent toutes sortes de réseaux sur la base de leurs délires. Cet été, le plus stupéfiant a été de découvrir que l’auteur du faux compte Facebook à mon nom répondait aux messages privés en donnant aussi une adresse email à mon nom ! Et qu’il a engagé une correspondance avec plusieurs amis qu’il a dupés un temps. Ses courriers ne manquaient pas de sel. Au bout d’un moment, en effet, il proposait des places dans un futur gouvernement ! Incroyable !
Le but de la manœuvre est évidemment de me décrédibiliser. Une présentation bâclée des textes, des promesses de postes ministériels farfelus, etc. Rien de tel pour nuire et décrédibiliser ce que nous faisons. Et au passage, pour se confectionner petit à petit un carnet d’adresse de certains de mes soutiens pour mieux me salir demain ? Ce n’est pas la première fois malheureusement. De telles usurpations sont arrivées à d’autres responsables politiques. Dans un cas au moins l’usurpateur allait jusqu’à afficher sa fausse identité sur son répondeur téléphonique. Dans deux autres cas, l’affaire s’est terminée à l’internement d’office pour ceux qui s’étaient livré à ces semaines de harcèlements. On verra dans le cas qui m’a occupé. Car bien sur, mon équipe, mon avocate Raquel Garrido, veillent et organisent les répliques que la loi permet. Mais soyez bien certains que nous ne nous laisserons pas faire. De votre côté, vous qui me lisez, qu’il s’agisse de moi ou de qui que ce soit d’autre, vous avez aussi le moyen de bloquer les rumeurs et les infamies : refusez de les propager.
Jean-Luc Mélenchon fait sa rentrée à Toulouse, dimanche 28 août. Le candidat à la présidentielle de « La France insoumise » a prévu de prendre la parole à l’occasion d’un pique-nique, avant de revenir sur son parcours politique dans un livre intitulé Le Choix de l’insoumission (éditions du Seuil, 384 p., 18 euros) à paraître le 8 septembre, à la veille de la Fête de l’Humanité.
Comment voyez-vous la prochaine campagne présidentielle ?
Ce sera une élection sans précédent, car la société s’est profondément décomposée au cours des derniers quinquennats. Ses principaux repères politiques se sont dissous. Le peuple peut aussi bien choisir une abstention de masse qu’une participation punitive sévère pour en faire le moment d’un grand coup de balai. Il s’agit moins de séduire des électorats traditionnels que de fédérer notre peuple autour d’objectifs communs. Avant l’été, avec la bataille contre la loi El Khomri, un espace politique se reconstruisait autour des questions sociales. Les attentats de l’été et les délires sécuritaires auxquels ils ont donné lieu ont à nouveau déplacé le centre de gravité vers des thèmes morbides desquels rien de positif ne peut venir. Or pour moi, les privilèges de l’argent sont la cause de tous nos maux. De l’écosystème à la démocratie, l’argent détruit tout ! Voilà ce qu’il faut régler.
Nicolas Sarkozy vient d’annoncer sa candidature à la primaire de la droite en l’axant sur l’identité et l’autorité. Craignez-vous que 2017 soit monopolisée par ces thèmes ?
Oui. On connaît la recette : la peur et les surenchères sécuritaires. Pour le menu peuple, le potage quotidien de la haine des musulmans est servi ! Pour le reste, Sarkozy, c’est la retraite à 64 ans et la suppression de la durée hebdomadaire du travail, c’est-à-dire une barbarie sociale effrayante. La droite va vouloir charger le bulletin de vote de communautarisme, d’ethnicisme, de questions religieuses… Moi, je veux le charger en positif d’objectifs sociaux, écologiques et démocratiques.
Arnaud Montebourg a annoncé sa volonté de se présenter à la présidentielle, avec des propositions proches des vôtres. Cette concurrence vous contrarie ?
Non. Elle me réjouit plutôt. Aujourd’hui, la peur est le seul lien proposé aux Français. Quand surgissent les candidatures d’Hamon, Montebourg, Duflot, Lienemann et Filoche, cela élargit l’espace pour d’autres thèmes. La première chose que ces candidatures disent, c’est que Hollande a échoué. Elles prononcent des condamnations très sévères. Les mots de Montebourg ont été très durs. Quand vous en avez trois sur quatre qui parlent, comme moi, de VIe République, de sortir des traités européens, de transition écologique, ça améliore la crédibilité et l’écoute de mon programme. Ils travaillent pour moi.
Comment allez-vous parvenir à exister dans la période à venir, qui va être monopolisée par les primaires à droite et à gauche ?
L’aspect positif, c’est que je ne suis pas dans leurs magouilles. Mais, en effet, je pourrais me retrouver en apesanteur. Il faut avoir des nerfs et de la patience. Il faut tenir bon la ligne. Certes pour l’instant, ça papillonne. Mais la scène va bientôt se fixer. Qui sera vraiment candidat ? Si Montebourg s’inscrit dans la primaire socialiste, il retourne sur le papier tue-mouches. En dehors, il explose le PS, affaiblit Hollande et le centre droit. J’y gagne dans tous les cas. Je suis le bulletin de vote stable et sûr.
Souhaitez-vous toujours une alliance avec le PCF ?
Je n’ai pas l’intention de me priver de la participation des communistes. Beaucoup sont déjà là. Ils sont tous les bienvenus. Sous quelle forme ? La porte est ouverte. Mais je préviens : la présidentielle et les législatives, pour moi, c’est la même campagne. Or Pierre Laurent qualifie de « tripatouillage » l’idée d’un accord national. Il veut des alliances « au cas par cas ». 577 stratégies ? Absurde ! Mais je refuse de polémiquer avec la direction communiste.
Certains maires ont décidé d’interdire le « burkini ». Les soutenez-vous, comme Manuel Valls, dans ce choix ?
C’est clairement une provocation politique. Le burkini n’est pas une tenue religieuse et je doute que le prophète ait jamais donné la moindre consigne concernant les bains de mer. L’instrumentalisation communautariste du corps des femmes est odieuse. C’est un affichage militant. Mais quand on est l’objet d’une provocation, mieux vaut ne pas se précipiter dedans. Pourquoi faciliter le travail de ceux qui voudraient capter la représentation de l’islam ? La masse des musulmans est excédée par une histoire qui les ridiculise. Valls a eu tort d’en rajouter. Mais qui est dupe de ses indignations à géométrie variable ?
Au lendemain du Brexit, vous avez déclaré : « L’Europe, on la change ou on la quitte. » Une sortie de l’UE est-elle une solution à vos yeux ?
La solution, c’est de la changer pour répondre à nos besoins : plan A. Mais il faut être capable de la quitter pour pouvoir la changer : plan B. S’il n’y a pas de plan B, le plan A ne fonctionne jamais. Ce qui me distingue de beaucoup d’autres courants de gauche, c’est que dans mon esprit, la nation est un levier de la bataille européenne. La France est forte. Et la situation, absurde : les dogmes économiques et politiques de l’Europe à l’allemande ont tout bloqué. Et on nous propose de continuer ! Tout le monde sait qu’un nouveau traité est prévu pour 2017. Donc le choix du prochain président est un choix sur l’Europe. Je veux faire de la présidentielle un référendum sur les traités européens. La bonne attitude consiste-t-elle à s’entêter dans la nullité actuelle ou à essayer de changer à fond le cours des événements ?
Vous avez critiqué la gestion du dossier des réfugiés par Mme Merkel. L’immigration peut-elle être une chance pour la France ?
La question est piégée. A des moments oui et à d’autres non. Je n’ai jamais été pour la liberté d’installation, je ne vais pas commencer aujourd’hui. Est-ce que, s’il venait dix mille médecins s’installer en France, ce serait une chance ? Oui.
En somme, vous êtes favorable à une politique des quotas, en fonction des besoins ?
Parfois. Mais je le répète : quand les gens arrivent, il faut une politique humaine et les traiter dignement. C’est-à-dire les accueillir autrement que dans les conditions de la « jungle » de Calais. L’urgent est qu’ils n’aient plus besoin de partir de chez eux. Je suis pour la régularisation des travailleurs sans papiers mais pas pour le déménagement permanent du monde, ni pour les marchandises ni pour les êtres humains. Emigrer est une souffrance.
En juillet, vous avez été critiqué pour avoir parlé du « travailleur détaché, qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place ». Regrettez-vous cette formule ?
C’est une mauvaise querelle qui m’a été faite en tronquant mon propos ! Quelle hypocrisie ! Du PS au FN, tous ont voté le nouveau statut de travailleur détaché. C’est inacceptable. Cela doit être abrogé. Tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, y prêtent la main ne peuvent aboutir qu’à semer la haine et la xénophobie. Cette mise en compétition de chacun contre tous détruit tous les liens sociaux et répand une souffrance croissante dans notre pays à tous les étages de la société. Murés dans la peur du lendemain, les cœurs se ferment. Si je devais résumer ma priorité, il s’agit de rendre plus humaine une société qui l’est toujours moins. Voilà le vrai enjeu de l’élection de 2017.
125 commentaires
julie
Le chapitre sur les manipulations d’identité sur internet, les fausses rumeurs voire diffamations etc. est à prendre très au sérieux ! C’est tellement facile aujourd’hui, je suis persuadée que notre candidat aura encore fort à faire. Qu’il n’hésite pas à faire appel à des spécialistes au top, ça vaudra à mon avis, pour une fois, son argent !
Bernard DOIDY
La France insoumise, c’est la proportion de citoyens français qui ont vu la dérive ultra libérale entraîner la société dans une chute mortelle. Mais cette proportion reste faible par rapport à ceux qui ne voient pas le piège se refermer, et qui vont aller jusqu’au bout par ignorance, par provocation ou par bêtise, dans une démarche même si elle est condamnée. La condamnation à une lourde peine concernant la qualité de la vie n’est pas envisageable pour ceux qui estiment n’avoir pas commis de faute, et essayer de leur faire peur avec ça est perçu comme un manque de respect. Il ne s’agit pas de convaincre des gens à propos de ce qu’ils n’auraient pas encore compris, il s’agit de les convaincre qu’on ne se moque pas d’eux. La démagogie de la droite la plus dure est possible parce-que une grande part de la population est animée par une pulsion de refus du raisonnement personnel, du fait que celui-ci oblige à se remettre personnellement en question. Or le changement de paradigme s’appuie principalement sur cette faculté potentielle, il y a encore loin de la coupe tendue par la France insoumise aux lèvres du peuple. La démarche qui consiste à essayer est fascinante, l’espoir qu’une porte peut s’ouvrir dans cette muraille d’indifférence est magnifique, respect aux porteurs de ce projet.
Renault
Bravo et chapeau. Ils sont rares les commentaires de ce niveau et aussi clairs.
Donato DI CESARE
@Bernard Doidy
« la proportion de citoyens français qui ont vu la dérive ultra libérale entraîner la société dans une chute mortelle… reste faible par rapport à ceux qui ne voient pas le piège se refermer »
Je constate justement, que cette proportion ne reste pas faible et qu’au contraire, le nombre d’internaute qui lisent les billets de notre hôte est toujours croissant. Depuis le début d’année et la déclaration de Jean-Luc pour sa candidature, à certains moments, on a frisé les 200000 lecteurs, du jamais vu depuis que je suis ce blog.
[Edit webmestre : Ce sont des « vues » comme il est indiqué, par des « lecteurs ». Ne tirez pas de conclusions hâtives à partir de chiffres dont vous ne savez pas comment ils sont calculés ! Même sans forcément tricher, on peut donner des indications trompeuses.]
thersite69
@Bernard Doidy
Je partage, mais pas tout à fait, ton analyse, car pour l’insoumis aussi s’impose un effort personnel pour préciser (et corriger ?) nos finalités, dans le sens des analyses que met en place le mouvement jlm2017. J’emploierais le mot « finalité » ou « but final » plutôt que le flou du mot « paradigme ». Par delà l’insoumission au principe d’une inégale et injuste répartition des richesses produites par le développement humain, l’insoumis actuel découvre la nécessité de connaître au mieux les conditions de ce développement. L’activité humaine s’inscrit dans un « système Terre », qui conditionne les modalités d’un maintien de ce développement. Nous devons montrer en quoi l’écologie n’est pas seulement le chapitre d’un programme soucieux de justice sociale, et de respect de l’environnement. J’ai apprécié d’entendre J.L. Mélenchon préciser la formule « éco-socialisme » par celle d’un «éco-humanisme ». Le capitalisme et le néo-libéralisme conduisent à l’opposé de la prise de conscience nécessaire des risques d’une croissance non planifiée, en proposant de réduire le développement général humain avec la seule croissance économique. Ce que les gens ressentent, mais encore confusément, c’est qu’ils sont piégés, et c’est bel et bien la classe dominante qui fait tout pour ça. Pour entretenir la réflexion au seul niveau des « pulsions de refus de raisonnement personnel » et des « fascinations » ?
le révolté
Encore une fois, les médias auront réussi à imposer un débat qui ne concerne en rien notre qualité de vie et occulté des débats sur les choses primordiales, travail, santé, éducation, écologie. Tant que ces médias seront la 2eme peau du système, nous aurons un mal fou à faire prendre conscience au gens que ces débats nécessaires mais futiles ne sont pas ce qui conditionnera leurs existences.
[Edit webmestre : Il semblerait que les commentateurs de ce blog aient réussi exactement la même chose ! Pourtant, le billet aborde justement les choses primordiales que vous évoquez. Les « nous » qui se passionnent à ce point pour les « futilités » auront bien du mal à convaincre les « gens ». Tout comme vous aurez bien du mal à me convaincre qu’il n’y a que les médias qui se passionnent pour ces conneries…]
Goissédé
Bien dit webmestre.
Louis31
Vive le capitalisme, Il n’y a pas qu’en France où l’oligarchie se paie de notre sueur, on voit que dans le monde, il y a eu 372 milliards d’euros de dividendes au 2ème trimestre 2016 de distribués. Ce qui fait pratiquement plus que les PIB des pays du monde en 2015 (excepté les 10 premiers). Sans compter les fraudes au impôts, aux cotisations et caché (c’est à dire volé) dans les paradis fiscaux. Cet argent gagné l’est naturellement au détriment des plus pauvres. Le capitalisme tue les plus pauvres d’entrent eux, le partage des richesses est plus que nécessaire, il est vital. Pour plus de détail.
Jean-Paul B.
Bonjour,
Bien sûr il faudra tout faire pour que Jean-Luc Mélenchon soit présent au deuxième tour de l’élection présidentielle, mais au cas où les électeurs en décidaient autrement et que le candidat soutenu par l’attelage PS-PRG-EELV voire PCF arriverait lui au second tour, il vaut mieux se le dire clairement dès aujourd’hui, hors de question de voter pour celui-ci même en cas de Le Pen au 2ème tour, « faire barrage » comme ils disent, ne constitue pas un programme.
Au cas où nous aurions des doutes, il faudra se souvenir du traitement réservé aux syndicalistes d’Air France, de la loi travail (dite loi El Khomeri), de la réforme du collège, du statut des travailleurs détachés de l’UE (la délocalisation à domicile), de l’abandon de notre souveraineté, du « suivisme » des USA en matière de politique étrangère, etc. Cela devrait nous aider à ne plus nous faire berner par ces partis qui parlent à gauche dans l’opposition et gouvernent à droite une fois élus !
Happifiou
Puisque vous posez la question dans ces termes, et que je sais que vous n’êtes que le premier d’une longue série (sans compter ceux qui annonceront crânement préférer voter MLP que PS), je préfère le dire clairement dès aujourd’hui qu’en cas de présence de Marine Le Pen au second tour, je voterai pour l’autre candidat, quel qu’il soit. Non pas parce que faire barrage au Front National constitue un « programme », mais parce qu’à mon sens, cela constitue un devoir républicain ! Postuler le contraire comme vous le faîtes est simplement ridicule. Par ailleurs, personne, pas même vous, ne me dit pour qui je dois voter ou pas.
catherine dumas
Bravo, vous avez raison cela suffit avec ces discriminations vestimentaires, marre ! Quant nous naissons tous nus et égaux pourquoi faire tout un « tralala » sur des morceaux de tissus. Alors pourquoi ne pas interdire en plus des tatouages, plus que violents incitant à la haine, sur la peau, provocateurs. Marre parlons de choses plus sérieuses quant à l’avenir de nous tous.
thersite69
@Happifiou
Hélas vous n’êtes que le premier d’une longue série certes distincte de ceux qui proposent aujourd’hui l’union avec les libéraux les moins virulents, mais qui nous engagera après la défaite à choisir le moins pire, le bourreau le plus favorable à l’état de grâce ?
Jean-Charles
@Webmestre
Conneries, dites-vous ? Un vent fétide souffle sur le pays. Mais il ne prélude pas à une nouvelle guerre de religion, à une nouvelle Saint Barthélémy. Car la France s’est massivement déchristianisée et la crispation identitaire actuelle, à l’oeuvre sur le dos des musulmans, fait une jonction entre les anti-cléricaux d’autrefois et les catholiques « zombies », et dessine un arc républicain transversal. C’est cela le plus inquiétant. Ce néo-pétainisme ambiant. Il faut donc aller chercher les parallèles historiques ailleurs et s’interroger pourquoi nous avons été les champions de l’antisémitisme à la fin du 19 ème siècle et pourquoi nous sommes en passe de devenir ceux de l’islamophobie aujourd’hui. Article récent de Shlomo Sand sur la question.
Invisible
« Pour des raisons évidentes de sécurité », il est déconseillé de venir au pique-nique de Toulouse avec des bouteilles de verre et des couteaux pointus… Pauvre France ! Alors comme ça, c’est mieux de tout mettre sous plastique, adieu la bouteille de limonade et son caoutchouc hermétique, adieu l’Opinel ! Quelle insoumission ! Et maintenant, si on n’est pas inscrit sur Facebook, on rate la moitié des informations. Quelle insoumission !
Sinon, à part ça, tout l’été il s’est passé des trucs à Bure, à NDDL, dans des campings, dans des festivals de gauche où il n’y avait pas de société de vigiles pour zyeuter dans les sacs à main, mais c’est les Sarko et compagnie qui impriment leur ligne éditoriale aux médias, France Inter compris. Pauvre France ! Ces primaires de droite sont une nouvelle avanie de notre société dite démocratique : des politiciens qui tournent en boucle sur eux-mêmes et leur concurrence interne sans offrir la moindre alternative et qui utilisent les fonds pour fabriquer leur « image ». On est en plein délire. Heureusement que sur la planète, on peut espérer sur un autre monde possible, aussi ténu soit-il, comme au Chiapas où les peuples en lutte ont décidé de ne plus participer aux élections. Aïe, ça donne à réfléchir.
Francis
Quelle insoumission ! Avez-vous une solution pour empêcher qu’un cinglé ne fasse un carnage avec son O….. ? Hélas nous ne vivons pas dans un monde de bisounours et un minimum de sécurité est indispensable s’agissant d’un évènement qui réunira des familles accompagnées d’enfants. L’insoumission n’a rien à voir avec cette précaution, ne prenez pas de raccourcis sophistes. Pour une fois remisez au coffre votre précieux objet.
julie
D’accord avec @Francis, malheureusement les cinglés et aussi les cinglés « sur commande » existent bel et bien et tous les hommes et femmes publiques sont une belle cible pour eux, dont Jean-Luc Mélenchon. Rappelons-nous l’attaque sur Chirac, Delanoe. En Allemagne, hors Schaüble dont ce post parle, il y a avait également une attaque au couteau d’une cinglée contre Oskar Lafontaine pendant une campagne électorale qui a failli lui coûter la vie. Alors mesurons nos colères.
Invisible
Je souris. Croyez-vous qu’en mangeant le pique-nique avec un couteau en plastique cela va empêcher un cinglé qui aurait prémédité son coup ? Bon enfin, l’essentiel n’est pas là. Bure, NDDL, le rapprochement avec les peuples en lutte du Chiapas et d’Amérique latine, la distanciation avec l’agro-industrie et la FNSEA, voilà des sujets. Bravo à Jean-Luc de déclarer ne pas vouloir cautionner la FNSEA s’il était élu. Pour moi, c’est capital comme prise de position. En revanche, cela va nous attirer de vrais ennemis, plutôt dangereux, mais faut savoir ce qu’on veut.
pichenette
Superbe discours lors du pique nique, y a plus qu’à en faire un DVD à vendre. La voie est ouverte !
Merci d’élever les yeux et les coeurs.
Invisible
Merci ! La vidéo est déjà en page d’accueil de ce blog. On peut dire que c’est du beau travail. Merci à tous ceux qui se sont mis en quatre pour y parvenir.
Carole G
Merci pour nous.
Pour avoir tenu la buvette avec d’autres, je peux dire que les insoumis furent parfaits. Personne n’a râlé alors que la machine à café était en panne et que nous étions tous en manque de caféine.
Imagine
Nous serons sans doute nombreux à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Mais s’il est élu et si le parlement lui est favorable, serons-nous aussi nombreux à lutter en masse contre « le mur de l’argent » ? A en accepter les sacrifices, les douleurs, les doutes ? Que feront Jean-Luc Mélenchon et sa majorité élus sans l’action effective de tous ceux qui les soutiennent ? Il faudra bien passer de l’insoumission à autre chose.
Ardéchoise
Vous posez là une question que je trouve essentielle. Il faut prendre conscience que voter pour Jean-Luc Mélenchon est un engagement citoyen à long terme aux niveaux politique, social, culturel, économique, écologique. Et je pense que cette idée doit freiner certaines personnes à voter pour Jean-Luc Mélenchon, ceux pour qui l’argent est un marqueur de réussite et qui souhaitent rester dans un système consumériste.
Pierre
Bonjour Jean-Luc!
Ca fait toujours du bien de te lire, de t’écouter. J’espère que cette fois-ci c’est la bonne ! On va tout faire pour convaincre autour de nous.
Un petit détail, ça fait 2 ou 3 fois que je t’entends parler de la sonde Rosetta, et que tu commets la même erreur. Ce ne sont pas 600 000 km (pas tout à fait 2 fois la distance terre-lune) mais bien 600 millions de km (4 fois la distance terre-soleil) qu’elle à du parcourir pour arriver jusque sur la comète Tchouri. Autant que tu corriges avant que le « vrai du faux » s’amuse à relever ton erreur.
Bon courage pour cette belle mais fatigante campagne qui vient !
Adrien
Superbe que cette journée du dimanche 28 août 2016. Le pique-nique précédent le discours de rentrée politique de JL Mélenchon était organisé dans un superbe cadre ombragé de l’Observatoire de Toulouse et l’attente fût très agréable.
Le discours était comme d’habitude tellement riche d’espoir où l’éventail de notre « tribun » était à la hauteur de l’évènement ne laissant pas grand chose de côté. JL Mélenchon égal à lui même, occupant l’estrade de façon magistral, ne délaissant aucun côté des sympathisants afin que tout le monde puisse profiter pleinement de son discours. Mêlant le tragique, à la dérision de certains sujets d’actualité, au passé si riche pour mieux comprendre le présent et le futur, aussi ses moments brefs à l’humour si fin, et surtout l’espoir d’un avenir meilleur. Que du bonheur, non pas que l’entendre, mais surtout l’écouter.
Merci cher JL Mélenchon, et surtout ne lâchons rien, car les insoumis montreront aux résignés, qu' »apprendre à vouloir et à faire » est possible.
olivier
bonsoir
J’étais a Toulouse pour le discours de rentrée de Jean-Luc Mélenchon. A la fin j’ai un peu insisté pour faire une photo avec Jean-Luc Mélenchon. La particularité de cette photo est de poser au coté du drapeau des républicains espagnols. Jean-Luc Mélenchon a accepté et a même demandé a une de ses assistante de nous prendre en photo, dans un espagnol inpécable. Cette photo a un sens très important car elle signifie que nous sommes le seul rempart politique contre cette xénophobie, de ce faschisme sous-jacent que nous retrouvons même dans la bouche de Valls a propos du burkini.
Merci encore pour ce bel après midi, vive le peuple insoumis.
HLB
Médiapart, par 2 fois déjà, avec des papiers de Michelle Guerci, puis Philippe Marlière, règle ses comptes avec Jean-Luc Mélenchon. Utilisant le prétexte du sempiternel burkini, il clouent au pilori Jean-Luc Mélenchon, qui aurait rejoint le camp de Sarkozy/Valls. C’est assez savoureux, venant de gens qui, soyons en certains, lors des 2e tours de 2017, nous supplieront de voter PS ou UMP, tout en affirmant aujourd’hui les combattre.
Pour faire bonne mesure, Chevènement a droit, lui aussi, au banc d’infamie. Des gens « douteux » seraient issus de sa mouvance souverainiste. Ce mot étant censé être une tare disqualifiant, de fait, toute personne qui en serait « atteinte ». A propos de Chevènement, il n’est jamais fait mention de son courage d’avoir démissionné de son poste de ministre des armées, quand Bush déclenchait sa sale guerre en Irak. Grâce à lui, puis à Sarkozy et BHL, en Libye en 2011, l’Europe paie maintenant le prix fort de ces « erreurs », par la vague d attentats perpétrés par Daesh, gavé de fric et d’armes par les pays du Golfe et la Turquie. Mais pour les artificiers de Médiapart, cette réalité a peu d’importance, pourvu qu’on casse du Mélenchon et du Chevènement ! Tant pis pour les vrais problèmes, urgence d’unir les antilibéraux, anti UE (présents aussi chez les souverainistes), luttes contre les lois et décisions antisociales, loi travail, répression anti syndicale, austérité accrue côtoyant des profits démesurés, et j’en passe. Question, quel est le vrai but de ces attaques contre Jean-Luc Mélenchon et Che, dont le courage n’est plus…
[Edit webmestre : Médiapart ne régle rien du tout et n’a commis aucun « papier ». Marlière et Guerci ne sont pas journalistes de Médiapart mais écrivent dans leurs blogs respectifs. Leurs délires n’engagent qu’eux et n’ont aucun poids d’aucune sorte. Mais votre hors-sujet vous aura au moins permis d’infliger aux lecteurs de ce fil l’apologie du maitre-nageur qui semble être votre idole…]
Adrien
Pour moi ça été plus simple,
Quand un journal qui se dit neutre et indépendant, autorise sur son site des blogs de soi-disant « journalistes » plutôt « perroquets » qui n’ont pas la neutralité journalistique, je le considère comme complice. J’ai donc depuis longtemps résilié mon abonnement, et repris celui que je n’aurais jamais dû quitter « Le Monde Diplomatique ». Pour le reste, le site de JL Mélenchon est tellement complet, qu’il suffit à nous tenir au courant de toutes les infos.
alceste rigod
Autant j’ai trouvé le discours toulousain de J-L Mélenchon pertinent sur le volet social et politique, autant son couplet sur le « burkini » m’est resté au travers du gosier. En effet, notre éminent camarade se trompe de tartuffes ! Ces derniers ne sont pas les magistrats des communes ayant pris un arrêté le proscrivant, ni même Valls (avec lequel je n’ai guère d’accointance particulière), mais bien les membres du « Collectif Contre l’Islamophobie en France » et tous leurs inattendus supplétifs, ramassis de conservateurs à la sauce sunnite, lesquels passent le plus clair de leur temps à enfoncer des coins dans le ventre mou de notre république. La fissure se mue en brèche ouverte, mais, au lieu de la colmater avec une fermeté toute républicaine, on s’ingénie dans une bonne partie de la gauche auto-proclamée « humaniste » à la laisser s’accroître, reculade après reculade, pensant lovée dans la candeur que ce rempart en ruine programmée était somme toute bien inutile. C’est rendre un bien mauvais service aux musulmanes voulant s’affranchir de cette tradition archaïque que de tolérer avec indifférence cette immonde housse sectaire supposée de vertu, à l’heure où sur les plages publiques du Maroc ou de l’Algérie, comme par hasard, on la voit proliférer telle une floraison de champignons après l’ondée, quand, nous rapporte sur Géopolis-francetvinfo du 28 août, une jeune Algérienne aimant se baigner en maillot: « on la regarde de plus en plus comme une…
JP77
N’y a-t-il pas une loi condamnant quiconque (hors l’état) impose quoi que ce soit à qui que ce soit ? Si oui, l’appliquer devrait suffire à écarter les extrémistes et rassurer les moutons de Panurge. Si cette loi n’existe pas, en faire une et basta. Et ainsi on arrêtera de dire c’est sous l’influence de quelqu’un que tel ou tel comportement est adopté. Soutien total à Jean-Luc. D’autant plus que ce sera dur. Ai tout apprécié du discourt, entre autre ce qui est dit à propos de la FNSEA.[…] Bon courage à tous.
marj
Jean Luc Mélenchon a bien développé la tartuferie, que visiblement, vous ne décelez pas. La montée du religieux sous toutes ses formes, ici ou ailleurs, est bien réelle et ne concerne pas que les musulmans. Elle est alimentée par l’état calamiteux du monde et le manque de perspectives données aux gens.
En France, il y a des lois qui, si elles sont appliquées, laissent le religieux du côté du privé (sauf dans les cas cités par Jean-Luc, le concordat par exemple, et qui concernent la religion catholique d’ailleurs).
Ensuite, la médiatisation à outrance du burkini (ou autres) sert à instrumentaliser, de part et d’autre, la droite et l’extrême droite qui n’a rien d’autre à discuter, et les fondamentalistes musulmans qui ont tout le loisir de se victimiser. D’autre part, Jean-Luc Mélenchon a bien montré comment ceux (politiques) qui critiquent ici le burkini, le voile ou autre, n’hésitent à collaborer avec des pays (Arabie saoudite par ex.) qui financent l’intégrisme dans nos banlieues et mais aussi dans bons nombres de pays musulmans comme le Maroc ou l’Algérie. Là est la tartufferie et pousser des cris médiatiques contre le burkini relève juste de la manipulation et ne règle nullement les problèmes de fond mais les alimentent.
Jean-Paul B.
Bonjour,
Excellente prestation de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse, cela nous aide à voir plus loin que l’affaire du burkini montée en épingle par certains responsables politiques et la majorité des médias complices, pour détourner l’attention de leur bilan (PS-PRG-écolos de gouvernement) ou de leurs programmes (les mêmes+LR+UDI+FN).
Une phrase de Jean-Luc Mélenchon a particulièrement retenu mon attention, celle ou il exclut tout vote en faveur des représentants du pouvoir actuel, qualifié justement par lui de droite. J’espère que cet engagement sera tenu, si par malheur, nous n’étions pas présents au second tour en mai 2017.
ganier
Cher Jean Luc, j’ai apprécié votre discours, en direct sur la télé de gauche, sur le net, hier après midi ! Je suis à fond pour vos idées. Sur la forme, une petite critique : vous avez failli nous donner le tournis ! Heureusement, de multiples caméras vous prenant sous tous les angles, essayaient de suivre. Quand à l’appel aux dons, pour soutenir votre campagne, je ai envoyé, hier, une modeste somme, mais j’espère que les petits ruisseaux. Bien à vous.
Guy-Yves Ganier d'Émilion
Juste un minuscule commentaire pour signaler que « Méfiez-vous des contrefaçons ! » n’était pas le slogan des Guignols de l’info, mais la phrase de clôture du « Vrai journal », de Karl Zéro, qui mêlait parodies et enquêtes.
lilou45
Jean-Luc nous dit qu’il y a 14 millionnaires au gouvernement, comment voulez vous que ces salopards soient du côté des pauvres et des travailleurs. La sixième république doit changer tout ça. Notre vie sera meillieure quand le peuple dirigera le pays pour le bien commun et l’intérêt général. L’écosystème qui nous permet de vivre est mal en point, ces millionnaires sont au service des lobbys dont la FNSEA est un des plus emblématique, Jean-Luc a bien fait de le dénoncer et de nous parler du sort qu’il lui réserve.
Lors de mon prochain passage dans ma bonne vieille ville de Marseille, j’irai me baigner avec un passe montagne et des chaussures de ski, pour voir la réaction des gabelous et du Premier ministre.
On ne lâche rien et vive la sixième. RDV à la Bastille.