Je publie ce post que je complèterai avec de nouveaux chapitres à mesure des circonstances. L’exercice d’écriture d’un ensemble de textes à publier ensemble devient rude en effet pour moi au milieu de tant d’activités. Comme vous le savez la rubrique « à chaud » qui tourne au centre de l’écran reprend à mesure de leur production non seulement tout ce que j’ajoute sur ce blog mais aussi ce que je publie sur Facebook. On trouve aussi dans l’espace interview ce que je dis dans la presse. Il n’y a donc aucun risque de perdre quelque chose de ce qui aura été écrit, dit ou filmé.
D’une façon générale ce blog reste l’Agora centrale de tout mon système de communication, à l’intersection entre les 450 000 abonnés de ma page Facebook, les 20 000 abonnés de ma chaîne Youtube et les cent vingt mille destinataires du bulletin de liaison de « la France insoumise » sans oublier les cent trente mille destinataires du courrier « L’Ère du peuple ». Cette diversité d’entrées rencontre des publics différents entrés en connexion dans des circonstances et des contextes eux-mêmes différents. Au total, elle m’a donné la force de contourner le système médiatique officiel pour construire dans la durée un courant d’intérêt qui peut aussi devenir une adhésion à telle ou telle des analyses que je formule ici à ma façon. La construction de cet espace intellectuel est depuis l’origine mon objectif. Je le vis comme une contribution à l’espace beaucoup plus large que forment nombre de sites thématiques (si on peut dire) comme Acrimed, Mémoire des luttes, ou des médias comme « Reporterre », l’Humanité, Politis, Le Monde diplomatique, le Grand Soir, et quelques autres encore. Si mes lecteurs veulent contribuer à la vie de cet ensemble sans bord ni appartenance figée, qu’ils pensent à s’y abonner, c’est le mieux qu’ils puissent faire.
Il y a deux ans, j’ai fait une interview dans Closer. Nous étions convenus avec la rédaction que non seulement on y parlerait de politique mais que je pourrais même me moquer du journal qui m’accueillait. Closer tint parole. Je pus critiquer, et le journal titra même sur le fond politique à propos du travail des femmes le dimanche que je dénonçais. Dans l’interview, je me moquais d’avance du « qu’en dira-t-on » de la presse « sérieuse », celle des grands pontifes éthiques et indépendants bien connus. J’avais même dit dans Closer : « ils dénonceront d’où je parle plutôt que de s’intéresser à ce que je dis ». Ce fut le cas à 1000 %. Aucun ne souffla mot de ce que je disais sur le travail des femmes, tous se livrèrent à une grotesque danse autour du totem de la respectabilité qu’ils pensent incarner.
Une interview au journal Gala (photo magnifique et respect scrupuleux du texte de mes déclarations, ambiance d’interview sans chichi ni arrogance) provoque une nouvelle excitation narquoise de ces messieurs dames les importants « journalistes-politiques » (photos pourries, propos tronqués, questions mortellement répétitives, commentaires rendant tout confus). Quelle jubilation tout de même de les voir courir en rangs serrés du côté prévu. Car nous étions très déçus qu’il ne soit rien retenu médiatiquement du contenu de mon discours au pique-nique de Toulouse alors même qu’i>Télé en avait diffusé une heure. Le passage sur la nécessité de réduire la consommation de protéines carnées et de soulager la souffrance animale, la dénonciation des fermes des 1 000 vaches qui vont devenir les fermes des 10 000 vaches, rien n’intéresse ces gens qui se contentent d’attendre de quoi nourrir la rubrique « ça saigne ».
Dans ce domaine, le « service public » bat des records, on le sait. En tête dans la série « les mouches vont avec joie sur le papier collant », une nouvelle fois la matinale de France inter (séquence oui-oui-oui à la mondialisation heureuse et au PS), jusqu’au journal du soir de France 2 (séquence imitation du « petit journal »). Ce fut un triomphe : tout le monde a eu écho de Gala et de mon taboulé au quinoa. Et donc de ce que j’ai dit sur la nécessité de réduire la consommation de protéines carnées. Certes, dans sa malveillance de principe, la matinale de France Inter a limité le propos au seul aspect anecdotique. Mais beaucoup d’autres médias ont essayé de rendre compte de l’intention politique du propos. Reconnaissons que le ton léger et narquois aide à la diffusion de l’idée prônée.
Il me reste donc à compléter ici la leçon. Pas celle de communication (c’est un coup au but parfait et j’en remercie « Médiascope », mon conseil). Mais la leçon politique. Ce n’est pas le quinoa le sujet. Il vaudrait mieux d’ailleurs que le quinoa ne soit pas trop vite ni trop fort demandé par les consommateurs des pays riches. Car sinon, l’envolée du prix de ce végétal, s’il profiterait aux paysans qui le cultivent, mettrait le quinoa hors de portée des paysans qui le mangent sur place. Et dans certains secteurs ils ne mangent que cela et rien d’autre. En amérique latine, le quinoa est une nourriture pour les pauvres. Mais le quinoa dans ce cas illustre ce fait qu’il existe de nombreux végétaux très riches en protéines et vitamines fondamentales. Il existe une production française de quinoa. Celle que je consomme, soit dit par parenthèse. Mais rappelons que les algues contiennent autant de protéines que nous en avons besoin.
Dans ces conditions, la consommation de viande n’est pas une nécessité vitale dans l’alimentation humaine. En quoi est-ce là de la politique ? Il s’agit de notre modèle d’agriculture. En raison de la provenance majoritaire de la viande proposée sur le marché. Il ne s’agit pas de viande de l’élevage destiné à cet effet. Il s’agit de la viande des bêtes des élevages laitiers. Un sous-produit du lait en quelque sorte. En fait, la progression très forte de la consommation de viande dans nos pays accompagne celle de l’extension des troupeaux de vaches laitières. Cette augmentation est directement lié à un modèle agricole productiviste aveuglé. On voit en ce moment où conduit la folie du lait produit sans limite : les cours s’effondrent, les exploitations sont détruites de plus en plus vite, la concentration productive s’accélère au profit de mode d’exploitation encore plus intense. Il culmine avec le système des « fermes » des mille vaches qui seront demain celle des dix-mille vaches, comme les fermes des cinq-cent truies sont devenues celles des mille, sans oublier les poulets « élevés » en batterie, les clapiers des mille lapins et ainsi de suite.
Ce modèle agricole, radicalement nocif et destructeur pour la santé humaine comme pour l’état de l’environnement, se paie aussi d’une souffrance animale ignoble, aussi inutile que contaminante dans la société humaine. Dans le contexte de la crise climatique, le modèle agricole dominant ne peut continuer sur sa pente actuelle. Il doit impérativement changer. Nous le ferons si nous gagnons l’élection présidentielle prochaine. Mais pour changer l’agriculture le moment venu, nous avons besoin de l’adhésion de la population à ce changement.
Ce n’est pas un vain mot, car ce sera aussi un changement de ses consommations alimentaires habituelles. La transition écologique de la production agricole a besoin à la fois de plusieurs changements en même temps. Bien sûr celui des structures de production. Mais aussi celles de l’échange avec une politique généralisée de circuits courts. Et enfin de la consommation. Ici, cela concerne à la fois la nature de ce qui est consommé mais aussi le prix qu’il faudra payer aux paysans pour leurs productions. Ici, la lutte écologique rejoint la lutte de classes en quelque sorte, car la meilleure rémunération du travail des paysans dépend de celle du travail des salariés qui sont les consommateurs de produits agricoles. Le partage de la valeur ajoutée en entreprise impacte l’état de l’environnement agricole.
Notre campagne électorale doit donc être l’occasion de faire prendre conscience et de préparer la mobilisation citoyenne qui devra accompagner le moment venu la mise en œuvre de ce programme. Il faut donc parvenir à installer ces questions dans le paysage en forçant la paresse intellectuelle et les mécanismes auto-bloquants de la sphère médiatique profondément enfermée dans les préjugés productivistes. C’est ce que j’appelle faire une campagne instructive. Avec ses deux millions de lecteurs et ses reprises dans toute la presse audiovisuelle, cette interview atteint son objectif pédagogique. Dans cette perspective, les indignations surjouées de mes détracteurs, la dispute des commentaires sur les réseaux sociaux sont autant de bonnes nouvelles. Une campagne réussie est une campagne où l’on débat de sujets sérieux. Sortir de la domination des protéines carnées dans la consommation est aussi nécessaire que sortir des énergies carbonées. À maints égards c’en est un aspect lié. Et la révolution citoyenne, acte de reprise du contrôle des conditions de la vie quotidienne par ceux qui la font, passe aussi par le contenu de nos assiettes et de nos manières de vivre.
Cette publication a été effectuée sur ma page Facebook:
La scène internationale redouble de violences. Le nouvel ordre mondial annoncé par Bush au lendemain de la chute de l’URSS est un grand désordre d’autant plus criminel qu’il sature les préoccupations des puissances, alors qu’elles devraient se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire la menace de mort que fait peser sur la civilisation humaine le dérèglement climatique. Il est frappant de voir combien cette période ressemble à celle qui a précédé la première guerre mondiale. La compétition pour les marchés et l’accès aux matières premières domine la scène. La volonté de puissance des États-Unis et la compétition des puissances régionales génèrent d’inépuisables conflits dans lesquels la règle reste qu’il n’y a en a pas et qu’une après l’autre, les conventions du passé s’effondrent.
Le pire est cette ambiance d’irresponsabilité et de mensonges généralisés, ce recours massif aux moyens de manipulation de masse que constitue le système médiatique mondial, cette peinture systématique de la réalité en noir et blanc sous la baguette des agences « d’information » sous influence nord-américaine. De l’entrée intolérable de l’armée turque en Syrie pour y massacrer les Kurdes à l’infâme coup d’État au Brésil, chaque situation s’intègre dans le tableau général où se combinent la lutte des influences régionales et le plan général des USA pour maintenir leur suprématie sur un monde qui leur glisse entre les doigts. Dilma Roussef est abattue par des corrompus parce que les USA ont besoin de reprendre le contrôle de l’Amérique latine et davantage encore de mettre fin à l’alliance des BRICS dont le Brésil est une cheville ouvrière essentielle. Les Kurdes sont abandonnés parce que le partage des influences utiles aux USA dans la région ne prévoit pas qu’ils puissent constituer un État sur la base de la partition des quatre pays qui les contiennent actuellement. Et ainsi de suite. Arrive dans ce contexte le malheur du Gabon, condamné semble-t-il à la famille Bongo à perpétuité. De la sauvagerie du clan au pouvoir peuvent naître des monstres plus terribles encore.
J’écris tandis que les bombes et les fusillades déchirent le Gabon. De tous côtés m’arrivent des messages d’information et d’appel à l’aide. Le Gabon mérite mieux que la comédie électorale et les meurtres qui viennent de conclure la nouvelle « victoire » d’Ali Bongo. À propos, qui était son agence de communication dans cette « campagne électorale » ? En toute hypothèse, la France ne peut accepter d’être associée de quelque façon que ce soit à ce qui se passe à présent. Elle ne doit pas s’ingérer non plus de quelque façon que ce soit qui laisserait à penser qu’elle peut décider d’un résultat électoral en Afrique. Le respect du peuple gabonais doit à présent être prouvé par une impeccable attitude de fraternité désintéressée. Cela signifie clairement que nous devons exprimer notre complète opposition à ce qui vient de se passer et davantage encore aux violences en cours du fait du gouvernement de Ali Bongo.
Comment concilier refus d’ingérence et solidarité ? La France doit demander en urgence à L’ONU de donner un mandat d’intervention pour rétablir la situation et protéger le peuple contre le gouvernement qui lui tire dessus et le bombarde. Les soldats français présents sur place se mettraient alors en mouvement aux côtés d’autres troupes africaines et sous commandement onusien, de préférence africain. En toute hypothèse la concorde ne peut revenir que si l’honnêteté du résultat électoral est garantie. Ce résultat s’atteint soit par un recomptage des bulletins sous surveillance de l’ONU soit en reprenant à son point de départ l’élection elle-même sous le même contrôle. Car d’un côté le Gabon mérite la démocratie mais toute la région mérite que son peuple reste en paix. Une déstabilisation dictatoriale de plus servirait trop les loups qui rôdent autour des puits de pétrole. Et par-dessus tout, aucun gabonais de plus ne doit mourir pour avoir exprimé son opinion ni être contraint à l’exil pour ne pas être assassiné.
L’épisode Macron n’a pas fini de propager son onde de choc. Certes, l’impact est d’ores et déjà considérable puisqu’il provoque un affaiblissement important du gouvernement et davantage encore celui du président de la République. À présent, le quinquennat est fini. Il ne reste ni énergie, ni projet, ni moyen, ni envie d’agir. La tournée d’adieu a commencé à Colomiers dans l’ambiance d’état de siège habituelle. Bref : une agonie chaotique tiendra lieu de dernière année.
Au demeurant, il n’est même pas sûr que Macron souffre de l’image d’infâme félon qui lui revient pourtant de droit compte tenu de la bassesse du procédé de cet homme à l’égard du président qui l’a inventé. En effet toute la bouffonnerie que cette situation contient est attribuée spontanément à François Hollande, illustre capitaine de pédalo dorénavant tout à fait égaré dans les coursives d’un navire bien trop grand pour lui. Il ne tient rien, décidément, même pas ses marionnettes. Une autre chose risible est ce que Macron va découvrir dorénavant et à quoi il ne s’attend pas. Les unes de presse, les images glamour et le reste ne font pas un mouvement populaire. Et ceux qui avaient tellement appétit de lui dans le rôle du bellâtre « moderne » en ont déjà moins besoin.
En effet qu’est-ce que Macron démissionnaire ? Je veux dire qu’incarne-t-il qui ne soit déjà représenté ? Macron n’était et ne reste qu’une chose avec un seul usage. Il occupe la case tenue successivement par Cahuzac, Valls et ainsi de suite : « le moderne » qui transgresse la gauche en affichant des idées de droite. Dès lors qu’il sort du gouvernement qui était sa seule légitimité, que transgresse-t-il ? Rien. C’est un homme de droite parmi d’autres quoique très radicalement libéral. Mais avant que cette pauvre réalité impose sa cruelle vérité, un maximum de dégâts pour le PS auront été commis. Des barons locaux du PS et quelques caciques vont se faire un devoir d’accourir pour prendre place sur la photo, croyant monter sur un hors-bord pour leur sauvetage en mer. Les plus cyniques se moquent de tout résultat mais pensent déjà au prochain épisode « d’ouverture ministérielle » que pourrait proposer le vainqueur de droite sous couleur d’union nationale ou je ne sais quel emballage. Peu importe. En attendant, la mort du parti est déjà proclamée par le porte-parole du gouvernement lui-même.
Avant cela, on se souvient que Valls en avait fait de même, prônant une refondation générale. Tel est le bilan de la ligne que Cambadélis avait ouvertement annoncée au lendemain de la défaite de 2002 au Congrès du PS qui avait suivi, à Dijon. « C’est la rupture avec la rupture » avait-il proclamé. Et il avait théorisé la fin du cycle mitterrandiste du congrès fondateur du nouveau PS d’Épinay en 1972. Mais quand le mouvement socialiste renonce à la rupture, que reste-t-il de lui ? On le voit aujourd’hui. Dans cette ambiance émergent des Hollande, sorte de point mort de tous les embrayages d’antan. Puis viennent des Valls et enfin des Macron. Après Macron quoi ? Dans ce processus, le parti s’auto-dissout dans les institutions monarchiques de la cinquième République, dans la « démocratie sondagière », dans la course des présidentiables, les micro-partis pour le financement. Mais si ce processus a sa propre dynamique, ses propres composants, on ne doit pas perdre de vue les liens qui le rattachent à l’état de la société. Le PS était selon le vocabulaire de l’époque un parti de « front de classe » comme le disait sa brochure de formation des militants. Il a incarné la communauté de sort et d’ambition des milieux ouvriers passant sous la direction politique de la « classe moyenne urbaine » émergente et si épanouie des années 60 et 70.
Si le PS se résume dorénavant à son appareil et à un vague liant technocratique pour toute doctrine, c’est aussi en phase avec l’asphyxie de la dynamique de la classe moyenne. Celle-ci est désormais incapable de formuler une perspective, tant le management par la peur la cisaille et l’empêche de se penser quelque avenir commun avec les autres catégories populaires. Je ne m’étends pas ici. La peur du déclassement et le déclassement réel des « moyens » et de leurs enfants est un fait avéré et il s’exprime politiquement. Le programme qui veut « fédérer le peuple » comme je le propose plutôt que « rassembler la gauche » trouve dans cette circonstance une illustration claire. Ceux qui voulaient une « gauche de Macron à Mélenchon » proposaient bien une chimère non viable. Et le point d’union le plus large capable de fédérer le plus amplement les catégories populaires est celui où une nouvelle rupture est proposée comme le nouvel intérêt commun des milieux populaires et des « moyens ».
La perspective politique que nous offrons, les moyens dont nous nous dotons avec ma candidature, notre programme et notre mouvement « la France insoumise », se présentent comme un acte de construction politique du peuple lui-même, la formation d’un nouveau « nous » contre le nouveau « eux » de l’oligarchie médiatico politique. Cette « nouvelle rupture » touche les institutions, le cadre international actuel et la politique écologique et sociale qui va avec. Dans la construction de ce nouveau « nous », de masse et de classe, la fin des structures politiques de l’ancien monde est un tout. Les exécuteurs de l’ancien monde viennent de tous côtés comme autant d’expression de la nécessité qui travaille l’histoire de notre temps. Macron en est.
L’effet Macron aura lieu. Sa candidature va surtout disloquer l’ancien PS. Pour le reste, dans les faits, Macron candidat, c’est la scission de droite du PS. Nous avions fait la scission de gauche en 2008. Mais il y avait une gauche « socialiste » au sens large hors les murs et elle n’avait pas de représentation politique. Par contre il n’y a pas de « droite socialiste » hors les murs. Il y a juste la droite. Et elle a déjà sa représentation politique. Laquelle ne va pas mieux l’accueillir que les autres le voient partir… Au fond, à part nous, qui a le sourire dans cette affaire ?
Matthias Fekl, secrétaire d’État au Commerce extérieur, annonce que le gouvernement français demande « l’arrêt définitif des négociations » sur le TAFTA (grand marché transatlantique). Wooo ! C’était deux jours après la déclaration dans le même sens du ministre de l’Économie allemande Sigmar Gabriel, le social-démocrate de poche de madame Merkel. « Si c’est vrai, c’est une grande victoire » ai-je dit quand Jean-Jacques Bourdin m’a interrogé sur le sujet à BFM. De cette façon je ne faisais pas la grise mine des coupeurs de cheveux en quatre qui ne sont jamais contents de rien et surtout pas de bonnes nouvelles. J’en ai tellement connu en politique ! Mais aussi dans la vie.
Je me souviens d’une voisine de ce type dans le Jura ; quand il faisait grand beau temps elle gémissait « on va le payer ! ». Et quand il pleuvait : « c’est tout le temps pareil, faut qu’on misère ! ». Et c’est comme ça que de l’ère Mitterrand ne serait venu rien de bon, ni de celle de Jospin, et que je suis juste un traître en puissance pour cette gauche aigrie qui m’accable de ses commentaires démoralisant et de ses imprécations fielleuses. D’après moi la fin officielle du TAFTA doit être célébrée avec d’autant plus de bruit qu’elle n’est pas sûre du tout. Je vais dire pourquoi. Mais si les importants changent d’avis, il leur en cuira d’autant plus que les gens chercheront à savoir et à comprendre pourquoi on leur a d’abord dit le contraire de ce qui se passera alors.
Autant commencer tout de suite à éclairer ceux qui veulent déjà savoir. Je mène ce travail d’information depuis le début de l’affaire en 1996, quand tout le monde m’accusait d’anti-américanisme primaire et que votaient pour cet accord, jusqu’à Cohn-Bendit et Benoit Hamon. J’ai persisté en 2009 étant le seul à introduire dans ma profession de foi pour les élections européennes. Et ainsi de suite. Je ne le dis pas pour me rengorger (être satisfait de son travail est très mal vu) mais pour signaler qu’on ne me dupera pas facilement sur le sujet. Mais j’ai bel et bien modéré mes cris de victoire d’un « si c’est vrai » chez Bourdin. En effet je préparais le moment où, revenu à mon clavier, je pourrai informer correctement et aussi complètement que possible mes lecteurs ce qui n’est pas possible dans un format court de télévision.
Voyons où nous en sommes d’abord. Cet été se tenait à Bruxelles la quatorzième session de négociations du TAFTA, tout aussi secrète que les 13 précédentes. L’enlisement était évident. Aucun des 27 chapitres prévus n’a été finalisé. Et les points de blocage se multiplient plutôt : sur les tribunaux d’arbitrage, sur la reconnaissance et la protection des produits dont l’origine géographique doit être affichée et protégée (IGP), sur normes environnementales, ou encore les ouvertures des marchés publics… Ce dernier point ne doit pas être interprété comme un souci de protection de ces derniers par l’Europe. C’est le contraire. Les Européens sont prêts à ouvrir si les USA en font autant. Mais précisément ceux-ci ne peuvent ni ne veulent s’engager pour leurs États fédérés.
Ce point m’a été spécialement pointé par mes interlocuteurs du Parti Québécois quand je suis allé à Montréal pour faire un tour d’information. Ils me disaient : « jamais les USA ne signeront de garanties avec vous sur ce sujet car ils nous les ont déjà refusées à nous ». À noter au passage et pour s’en souvenir : il existe un lien étroit entre le TAFTA et le traité de libre-échange prêt à être signé avec le Canada. Car si nous signons avec le Canada, ce pays deviendra le point de passage des sociétés nord-américaines pour peu qu’elles aient une boîte aux lettres chez les Canadiens. C’est d’ailleurs bien ce sur quoi m’ont dit compter les indépendantistes de droite au Québec pour désenclaver l’économie québécoise de l’ensemble canadien. J’ajoute, bien sûr, que les indépendantistes de gauche pensent le contraire disant qu’il ne s’agirait pas de passer de la domination anglo-saxonne canadienne à celle du capital nord-américain ou mondialisé réduisant à néant la souveraineté populaire québécoise par le truchement des fameux tribunaux d’arbitrage qui contournent les législations d’origine parlementaire.
Je reviens au point de situation de la négociation. Quel que soit l’enlisement des discussions secrètes, et alors même qu’un certain nombre de gouvernements plus ou moins francs du collier prenaient leur distance, la Commission européenne a voulu prendre chacun à son piège. Elle a demandé solennellement, en juin dernier, un renouvellement du mandat de négociation qui lui avait été confié en 2013. Ce qu’elle a obtenu de tous les gouvernements, inclus le gouvernement français où l’on n’en est plus à une hypocrisie près. Total : ce mandat a été renouvelé à l’unanimité il y a donc à peine trois mois ! Juncker paradait aussitôt dans le style « pied dans le plat » qu’il affectionne : « À propos du TAFTA, j’ai demandé à tous les chefs de gouvernement si, oui ou non, la Commission devait poursuivre les négociations avec les États-Unis. Personne n’a dit que la Commission devait arrêter. Donc nous continuons les négociations ». Inutile de dire qu’il n’est pas prêt à lâcher le morceau. D’ailleurs, après les déclarations françaises et allemandes, chacun a été rappelé au bon souvenir de ses propres votes. C’est ainsi que le porte-parole de la Commission européenne, Margarita Schinas n’a pas mâché ses mots : « Nous avons un mandat de négociation qui a été accepté unanimement » lors du dernier sommet européen cet été.
Et maintenant la suite. Elle gagne à être connue par tous ceux qui font du bruit avec leur bouche, soit qu’ils veuillent embrouiller tout le monde, soit qu’ils n’y connaissent rien et ne se renseignent pas avant de parler (devinez qui). Il faut commencer par savoir le minimum. Qui négocie et qui décide à la fin dans les merveilleux traités européens ? Le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne précise très clairement la procédure de négociation des traités commerciaux. Cela se passe à l’article 207 : « La Commission présente des recommandations au Conseil, qui l’autorise à ouvrir les négociations nécessaires. Il appartient au Conseil et à la Commission de veiller à ce que les accords négociés soient compatibles avec les politiques et règles internes de l’Union. Ces négociations sont conduites par la Commission en consultation avec un comité spécial désigné par le Conseil pour l’assister dans cette tâche et dans le cadre des directives que le Conseil peut lui adresser. La Commission fait régulièrement rapport au comité spécial, ainsi qu’au Parlement européen, sur l’état d’avancement des négociations. Pour la négociation et la conclusion des accords le Conseil statue à la majorité qualifiée. »
Pour ce qui nous concerne à cet instant, ce jargon signifie que la Commission est en charge de la négociation et elle seule. La procédure est la suivante : le Conseil des gouvernements donne mandat à la Commission, celle-ci négocie. Puis le Parlement européen se prononce. Enfin, le Conseil des gouvernements ratifie à la majorité qualifiée (et non à l’unanimité) selon l’article 207 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne. Ce dernier point reste en débat car les services juridiques divergent et on comprend que ce n’est pas une mince question que d’imposer à un pays qui n’en voudrait pas un accord de cette nature. De tout cela il résulte sans l’ombre d’un doute qu’aucun État seul ne peut plus s’opposer à la poursuite des négociations ni même à leur conclusion. Le ministre français et le ministre allemand parlent pour ne rien dire. Ou sinon pour enfumer tout le monde selon la bonne tradition des PS européens.
Or, Fekl et le gouvernement français prétendent demander l’arrêt des négociations lors de la réunion informelle des 27 ministres des affaires étrangères prévue à Bratislava ce 23 septembre. On va voir s’il y est majoritaire, ce qui n’est pas acquis. Mais le même gros malin a lu l’article 207 que je viens de vous redonner à lire. Il sait ce qui s’y trouve. C’est pourquoi, comme moi, il introduit une nuance à demi voix. Mes lecteurs désormais avertis ne s’y laisseront pas prendre. Évidemment, personne ne relève puisque le buzz c’est « le TAFTA est fini » et peu importe la vérité pourvu que le spectacle soit animé. Alors donc le ministre français prétend « arrêter » la négociation ! Rien de moins ! Il surligne même : « arrêter veut dire que c’est fini ». Quel matamore. Tape à l’œil pur et simple. Une phrase plus loin, il revient au réel et précise : « la Commission européenne a toujours la possibilité de négocier ce traité et personne ne peut juridiquement s’y opposer ». C’est strictement vrai. Mais c’est évidemment le contraire de ce qu’il a proclamé un instant plus tôt. Pas vu pas pris, personne ne relève. Notez : la négociation sur TAFTA n’est pas interrompue et elle ne le sera pas avant que la Commission européenne l’ait décidé.
Il ne manque plus qu’une précision à connaître : qui décidera à la fin des négociations si le traité est signé ou pas ? On peut déjà répondre qui ne le fera pas : le peuple. Et même pas ses assemblées parlementaires nationales. Pour que les parlements votent il faudrait que soit déclaré « mixte » le contenu du traité, c’est-à-dire de compétence nationale autant que « communautaire ». C’est la Commission qui décide si c’est mixte ou non. Si ça l’est, le traité doit être validé indépendamment par chacun des 28 États membres de l’UE sous la forme d’un vote au Parlement ou par referendum. Et il faut que tous les États sans exception l’adoptent. Bref : dans ce cas, l’unanimité est requise. C’est trop beau pour être vrai ! Il vous reste à savoir le plus saugrenu et intolérable : l’accord peut rentrer en vigueur avant que les parlements se soient prononcés ! Mais oui. Et c’est exactement ce qui va se faire pour le traité avec le Canada. Vous avez bien lu : le CETA, il sera soumis aux parlements nationaux après l’entrée en vigueur.
Alors mixte ou pas ? Inutile de dire que c’est un sujet âpre. Je l’ai dit : il y a un précédent. Le traité avec le Canada a été déclaré mixte. Ce dernier viendra donc nécessairement en débat et vote à l’Assemblée et au Sénat français. Pas avant la présidentielle. Donc forcément sous l’autorité de la nouvelle majorité qui aura été constituée lors des élections présidentielle et législatives. C’est pourquoi cette question des traités est un enjeu de ces élections. Elles devraient donner un mandat aux candidats élus. Mais encore faut-il qu’ils acceptent d’en parler ! Car tous vivent cette affaire comme un poids mort. Non seulement en France mais aussi aux États-Unis. Là-bas, le traité est considéré comme un argument en faveur de Trump ! Et nul doute que nos oiseaux locaux, Hollande et Sarkozy, n’ont aucune envie de donner « aux extrêmes », comme ils disent, l’argument contre eux d’un tel traité.
C’est d’ailleurs cette ambiance électorale qui a conduit les équipes de Bernie Sanders à crier alerte quand la nouvelle s’est répandue aux États-Unis que le gouvernement nord-américain voulait interrompre la négociation. Car c’est des États-Unis qu’est partie la manœuvre. Cela arrange d’abord les négociateurs démocrates de l’équipe Obama qui se donnent un moyen de pression en faisant mine de se retirer. Et ensuite cela comble Hillary Clinton qui a besoin de mettre à distance une question ou Trump était spécialement en pointe puisqu’il s’était bien tôt déclaré hostile au traité. Dans ce contexte, on voit que sur le versant européen ce sont les sociaux-démocrates qui ont immédiatement embrayé pour eux aussi exiger l’arrêt de la négociation avec le feu vert de leurs amis démocrates nord-américains. Au final tout le monde reprendrait ses billes et la négociation une fois débarrassé des élections et de la vigilance populaire. Mais bien sûr, tout le monde sait qu’une telle duperie n’est pas possible, ni de la part des démocrates nord-américains ni des PS européens. Mais mieux vaut y penser avant, quand même.
D’autant que j’avais à peine fini d’écrire ces lignes que deux informations leur ont donné une confirmation brutale. D’abord la déclaration de Pierre Moscovici, Commissaire européen nommé par Hollande, regrettant les demandes française et allemande d’interruption des négociations. Puis le coup de grâce donné par ce pauvre Jean-Marc Ayrault, démentant le ministre Felk et avouant sans faux-semblant la tactique du cheval de Troie qu’est l’accord CETA avec le Canada. : « La négociation va se poursuivre, a rectifié Ayrault ! La France n’est pas contre les accords de libre-échange. Prenons exemple sur l’accord avec le Canada qui est un bon accord ». Fin de la séquence gesticulation, début de la séquence couac sur couac. Car bien sûr, ce n’est pas la ligne des USA. Et la ligne des USA, c’est celle de Hollande, quelle qu’elle soit.
L’été des assassins et celui des hypocrites a connu quelques entractes plus souriants. Comme j’ai regretté qu’ils soient passés sous les radars médiatiques. D’aucuns qui craignent l’effet d’entraînement ont dû se frotter les mains. Donc j’en parle pour donner du courage à tous ceux qui luttent. Oui, la lutte paye ! Raison de plus pour ne rien lâcher en cette rentrée. Notez déjà que le 15 septembre, nous sommes appelés à l’action dans la rue pour l’abrogation de la loi El Khomri.
Parfois la lutte paie très rapidement. Comme à Tourcoing. Stéphanie, la caissière d’Auchan a gagné. En juillet, elle a été licenciée pour une prétendue « fraude » de 85 centimes d’euros. Mais quelques jours plus tard, elle a obtenu sa réintégration dans le groupe Auchan. Grâce à la mobilisation de la CGT du groupe dont elle est membre. Et grâce à la pression médiatique avec notamment une pétition de soutien. D’autres victoires ont été plus longues à se dessiner. Mais qu’elles sont belles !
Je veux parler ici de deux luttes emblématiques des 2009-2010. Les Molex d’abord ! Que n’a-t-on entendu contre ces salariés en lutte en 2009 contre la fermeture de leur entreprise par un patron voyou américain, pilleur de brevets. J’avais à l’époque proposé la réquisition de l’entreprise. Rien n’y a fait. Mais le 9 août, la Cour d’Appel de Toulouse a jugé « sans cause réelle et sérieuse » le licenciement de 191 salariés de Molex. Ils ont obtenu 7 millions d’euros d’indemnités. De même pour les Licencielles du groupe 3 Suisses, 67 salariée licenciées en 2010. Le 6 juillet dernier, la Cour de Cassation a confirmé la condamnation du groupe 3 Suisses pour insuffisance du plan de reclassement. Elle a tenu le groupe « 3 Suisses international » « co-employeur » et donc responsable des agissements de sa filiale « 3 Suisses France ». Un principe que la Loi El Khomri a essayé de remettre en cause mais sur lequel le gouvernement a dû reculer.
Bien sûr, ces deux victoires arrivent très tard. Elles ne rendront pas aux salariés leurs emplois. Elles n’effaceront pas 6 et 7 ans de galère et de souffrance pour les salariés concernés. L’usine Molex ne rouvrira pas. On a déjà vu la même chose avec la victoire des Conti. C’est d’ailleurs une grande leçon pour notre programme de 2017. La loi doit pouvoir véritablement empêcher les licenciements illégaux par un droit de veto suspensif des comités d’entreprises et pas seulement permettre aux salariés virés d’être indemnisés des années après. Mais tout de même, quelles belles victoires ! Quelle leçon pour tous ceux qui se battent et ne lâchent rien. Quelle dignité pour les salariés victorieux qui ont continué le combat. Et quel encouragement à poursuivre la lutte partout où elle se présente.
Car la bataille ne s’arrête jamais. En cette rentrée, de nouveaux défis sont devant nous. Déjà à SFR. 5 000 suppressions d’emplois ont été annoncées au cœur de l’été avec l’aval du gouvernement. C’est un tiers des effectifs de l’entreprise en France ! Pourtant SFR a fait des bénéfices l’an dernier, à hauteur de 700 millions d’euros ! C’est le grand retour des licenciements boursiers. Et à qui appartient SFR s’il vous plait ? À monsieur Patrick Drahi, oligarque milliardaire, propriétaire notamment de l’Express, Libération et BFM-TV ! Les salariés de SFR sont appelés à la grève le 6 septembre. Ils ont été abandonnés par le gouvernement comme tant d’autres avant eux. Mais ils vont se battre.
Comme les salariés d’Air France. L’affaire de la « chemise » n’est pas finie. La ministre El Khomri a osé valider cet été le licenciement d’un des syndicalistes CGT d’Air France, Vincent Martinez. Quelle bassesse ! Le nom d’El Khomri restera attaché au pire de la politique de ce ministère. Pourtant, l’inspection du travail avait refusé le licenciement. Et la justice ne s’est pas encore prononcée sur les responsabilités exactes des uns et des autres. La ministre a donc pris une décision purement politique pour complaire à la direction d’Air France et au MEDEF en général. Comme Valls traitant les salariés de « voyous » sans savoir, Myriam El Khomri condamne le salarié sans preuve et sans procès ! Mais la lutte continue. Pour la réintégration du salarié licencié. Et pour tous les salariés poursuivis. Leur procès aura lieu le 27 septembre à Bobigny. Notez la date, un rassemblement de soutien est prévu devant le tribunal. L’automne sera de nouveau un front de lutte contre la criminalisation de l’action syndicale : quelques semaines plus tard, le 19 octobre, c’est le procès en appel des huit salariés de Goodyear, condamnés à de la prison ferme. La lutte continue.
Comme nous continuons le combat contre la loi El Khomri. La France combative du printemps ne s’est pas dissoute dans l’été. Elle existe toujours. Les syndicats demandent l’abrogation de cette loi. Elle a été promulguée en catimini le 8 août, après avoir été adoptée en force, sans aucun vote de l’Assemblée nationale. Le mouvement du printemps a fait considérablement reculer le gouvernement sur son projet initial. Et la loi n’entrera pas en vigueur avant le 1er janvier au plus tôt. Il est donc toujours légitime de la combattre. Je rappelle que le Contrat Première Embauche (CPE) a été abrogé après avoir été adopté au Parlement ! Les dirigeants syndicaux tiendront un meeting commun le mercredi 7 septembre à Nantes. Et nous sommes tous appelés à l’action dans la rue le jeudi 15 septembre. Quoi qu’il en soit, j’ai pris l’engagement suivant : si je suis élu président de la République, j’abrogerai la loi El Khomri.
J’achève ce tour d’horizon. Cet été, les opposants au projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure ont obtenu de la justice la suspension des travaux engagés et la remise en état du site. En matière écologique aussi la lutte paye. L’insoumission est une vertu largement répandue dans le pays. Sur le front des luttes écologiques nous avons aussi des rendez-vous d’importance. D’abord le weekend des 1er et 2 octobre à Flamanville, en Normandie, contre le projet de réacteur nucléaire EPR et pour la sortie du nucléaire en général. Le weekend suivant, un rassemblement est aussi convoqué à Notre-Dame des Landes contre le projet d’aéroport. Que chacun fasse pour le mieux à donner de l’aide ici là où il pourra. C’est de cette façon patiente et méthodique que partout nous pouvons finir par avoir le dernier mot. Cela vaut dans la lutte comme dans les élections.
121 commentaires
MP Langeais
Ouahhh, quel feu d’artifice ! Entre ONPC (de très bons moments dont les 6 mesures concrètes, le présentation du « staff » de campagne), l’intervention sur le produire en France devant des entrepreneurs (magistrale pour sa concision, son déroulé et le ton), le « meeting » de la fête de l’Humanité (vivant et chaleureux), autant d’interventions en accord, très raccord et pertinentes. Merci encore de contribuer à nous armer et d’être notre porte parole.
roux dominique
Pour ma part, il est légitime de mettre en application les règles qui seront définies dans cette nouvelle république dés sa promulgation, donc d’élire le premier président de la sixième république, ce qui n’empêche pas que ce soit Mr Mélenchon si il s’y présente et c’est peut-être là que les choses peuvent « s’embrouiller » pour certains et effectivement le message devra être sans doute clarifié. A mon sens il aura certainement à cœur de s’y présenter avec la lourde charge de mettre en place cette nouvelle république. Mais les choses dites sont toujours mieux comprises.
bob.pollet
Il y a ceux qui avancent avec la France insoumise et ceux qui tournent en rond à la recherche d’un front commun, d’une primaire à gauche, enfin d’un truc commun, comme si l’humain d’abord n’était plus fédérateur. Ils me font penser à des « arrivant en retard » au restaurant invitant les « déjà en route » à laisser tomber leur menu pour gouter le leur.
Marianne
Désolée, je commente l’intervention à l’agora de l’Huma, plutôt que le discours qui suivait. Intervention nickel. Motivante, clairvoyante, lumineuse. Right man in the right place. Evidemment, ce n’est pas donné à tout le monde. Sauf que dans notre petit milieu, un peu rabougri, ou un peu moins rabougri, nous sommes tous « right man in the right place ». Profitons-en. De la souffrance animale à la remise en cause du poids des multinationales pharmaceutiques, de la remise en cause de la pensée dominante dans toutes les sciences à celle du management par la souffrance et la peur, nous sommes tous « right man in the right place ». A nous de l’ouvrir. A nous de réclamer et de voter pour la constituante, deux ans de débats, deux ans de discussion sur le fond. Deux ans de passion et de bonheur. Au boulot !
D.B
« Right man in the right place », etc. (j’en passe des meilleures).
Que de prétention, de prétentieux dans ce petit monde mondain et bourgeois. Comme il semble difficile d’être simple. Va-t on faire la révolution ou simplement la rêver avec tout ces illuminés de quatre sous qui étalent en permanence leur savoir.
je ne peux m’empêcher d’apporter une appréciation, moi le petit paysan retraité, effaré de tant de prétention, de dandysme, de redondance. Je m’emmerderai à côtoyer des gens comme ceux-là dans ma vie de tous les jours. Heureusement qu’il y a Mélenchon, que je soutiens ardemment, sinon je m’écarterais définitivement de ce blog. Ce commentaire pour que vous sachiez ce que la France d’en bas peut ressentir à la lecture de certaines interventions : sourire et distance. Si vous m’avez lu merci, poubelle en suivant, je le sais et l’accepte.
Invisible
@Dominique Roux
En fait, je ne participe pas au site de la VIè république si bien que je suis comme un témoin lambda, non initiée. Il faut se représenter que pour les électeurs, la masse des électeurs, cette constituante, cette VIè république, c’est totalement inimaginable, abstrait, virtuel. Et donc, il y a un sacré boulot : se décentrer, se mettre à la place de l’électeur lambda, et faire le boulot d’information. Il ne reste déjà plus beaucoup de temps. Si nous sommes 11%, faut bien se représenter qu’il reste 89% à « éduquer » ! Donc quand on entend Jean-Luc, sur un ton désinvolte, dire qu’il restera quelques temps et hop ! il s’en ira, ça fait vraiment bizarre à entendre. Cela mérite un peu plus de gravité et d’explications.
René-Michel
Confondre passion, intégrité, engagement total et sincère, révolte face à l’intolérable avec « agressivité » (sans parler des provocations permanentes des « journalistes » !!) c’est la logique du système médiatique d’abrutissement des foules régi dans son immense majorité par l’argent roi. De même que c’est mépriser le publique, « les auditeurs », en les faisant passer pour des « benêts » incapables de comprendre un argumentaire au prétexte qu’il est exposé avec conviction et combativité. Dieu merci, les sondages montrent le contraire !
pichenette
ONPC, on est debout, plus de deux heures suivies par étapes grâce à Youtube, merci la technique. Séquences de rires, de sourires, de tension, d’émotion, d’intelligence, d’agacement lorsque le naturel est revenu au galop pour réclamer illico presto à JL Mélenchon de sortir de son chapeau haut de forme de régler la dette cumulée par ces Messieurs les glorieux libéraux déjantés sûrs d’eux… et de le taxer d’agressivité (il fallait absolument démontrer que le candidat qui par ailleurs refuser d’entrer à la primaire, faisait montre et pas Rolex, d’a-grés-si-vi-té!). Dommage cette séquence peu à l’avantage de la dame qui par ailleurs est capable d’animer des débats, mais qui, sans parti pris, s’est disqualifiée en coupant la parole étant trop sûre d’elle. Magistrale intervention de J. Weber, beaucoup d’émotion dans la transmission du texte de Victor Hugo, résonance dans l’actualité. Séquences à revoir, à partager, diversité, la vraie vie ! Merci.
Regine
Très bonne prestation à ONPC. Vous avez été bien face à Mme Burggraf qui pendant toute l’émission savourait à l’avance son petit coup. Elle a voulu également vous faire une leçon sur le respect du aux journalistes qui dit-elle sont des contre-pouvoirs. Quel pouvoir voulait-elle donc contrer sur le plateau de ONPC ? Sa question était d’ailleurs plus une affirmation qu’une question : « …mais Mr Mélenchon la dette, l’énorme dette doit-on la laisser filer ? » Elle était incapable d’appréhender une autre façon de voir les choses. Inclus dans la question : Mr Mélenchon quand on brigue la place au sommet de l’état on doit connaître des chiffres. Vous n’en donnez pas donc vous n’êtes pas à la hauteur. Comme les ficelles sont grosses !
JCV
Vos interviews récentes comparées aux discours de 2012 sur le métissage qui ont été rediffusés dans ONPC, par exemple, donne le sentiment que vous avez infléchi votre position sur ce qu’on appelle généralement « La » question de l’immigration. C’est d’ailleurs la thèse rabâchée par beaucoup de médias ou concurrents. Avez-vous prévu de faire une mise au point sur le sujet ?
Pierre
Concernant le fameux « 4eme pouvoir » qui mérite le respect et le méchant Melenchon qui lui porte atteinte, il n’a pas l’air de se porte si bien que cela en France si j’en crois « Reporter sans Frontière ».
En 2015, la France était 45eme dans le classement mondial de RSF avec une appréciation assez sévère. « Si la presse est globalement libre et plutôt protégée par la loi, le paysage médiatique français est largement constitué de groupes dont les propriétaires ont d’autres intérêts, qui souvent pèsent beaucoup plus que leur attachement au journalisme. Cette situation entraîne des conflits qui font peser une menace sur l’indépendance éditoriale, et même sur la situation économique des médias. » M Mélenchon serait plutôt moins sévère que les journalistes (!) qui sont à RSF. Mais je ne m’en réjouis pas car, en un an, la France a perdu 7 places et se situe maintenant loin derrière des pays comme la Namibie ou le Ghana dont l’expérience démocratique est assez récente. Qu’en dit Mme Buggraf ?
Bon courage à M Melenchon. Il ne fait pas tout parfaitement et je ne suis pas d’accord avec tout, mais si j’étais capable de faire bien aussi bien le dixième de ce qu’il fait, je serai très content de moi. L’action politique, c’est aune épreuve de modestie, il me semble, pour le candidat et les non-candidats !
Regine
Pour continuer la réflexion au sujet du contre-pouvoir que serait le métier de journaliste… Dans le journal Libération du 1er mars 1942, qui se voulait en ce temps là organe des Forces de Résistance Française, on pouvait lire « La presse de la zone libre est aussi sévèrement domestiquée par les nazis que la presse de la zone occupée… » Suivaient 7 titres de la presse du moment et l’auteur concluait « ne les achetez pas ils sont déjà vendus ». Libération en ce temps là, par la plume de ses journalistes, remplissait sa mission de contre-pouvoir (expression de Mme Burggraf dans ONPC) et les autres journalistes dits vendus aux nazis avaient-ils aussi le sentiment de remplir cette mission. L’ennemi a changé, mais le problème demeure.
oberon
Il en faut du courage pour M. Mélenchon. Les médias l’ignorent sauf pour l’inviter à des talkshow, la direction du PCF assène critiques sur critiques, coups bas sur coups bas. Les petits entre-soi médiatiques, journaux TV, radios, presses écrites, les arrangements et combines entre partis politiques ne dupent personne. Les citoyens ne sont pas des moutons de Panurge. M. Eldin vous étiez drôle, vous ne l’êtes plus. On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.
Champa10
Jean-Luc le minimum veillesse est de 800 euros et non 400 euros et en plus il faut avoir 65 ans sauf exception.
Marie
Entre pesticides, jambon au nitrite qui provoque des cancers, je ne savais pas que le jambon n’était pas rose, déodorants contenant de l’aluminium qui provoque également des cancers. Je suis choquée de voir à quel point le capitalisme actuel nous détruit. Le logo d’étiquetage alimentaire A B C D E à du mal à être mis en place à cause des gros industriels, il pourrait pourtant mieux nous guider dans notre alimentation et ainsi préserver notre santé. Je ne peux qu’imaginer la grande liste de produits et aliments vendus qui sont nocifs à notre santé, dont on est pas au courant et qui continuent d’être vendu.