Je publie ce post que je complèterai avec de nouveaux chapitres à mesure des circonstances. L’exercice d’écriture d’un ensemble de textes à publier ensemble devient rude en effet pour moi au milieu de tant d’activités. Comme vous le savez la rubrique « à chaud » qui tourne au centre de l’écran reprend à mesure de leur production non seulement tout ce que j’ajoute sur ce blog mais aussi ce que je publie sur Facebook. On trouve aussi dans l’espace interview ce que je dis dans la presse. Il n’y a donc aucun risque de perdre quelque chose de ce qui aura été écrit, dit ou filmé.
D’une façon générale ce blog reste l’Agora centrale de tout mon système de communication, à l’intersection entre les 450 000 abonnés de ma page Facebook, les 20 000 abonnés de ma chaîne Youtube et les cent vingt mille destinataires du bulletin de liaison de « la France insoumise » sans oublier les cent trente mille destinataires du courrier « L’Ère du peuple ». Cette diversité d’entrées rencontre des publics différents entrés en connexion dans des circonstances et des contextes eux-mêmes différents. Au total, elle m’a donné la force de contourner le système médiatique officiel pour construire dans la durée un courant d’intérêt qui peut aussi devenir une adhésion à telle ou telle des analyses que je formule ici à ma façon. La construction de cet espace intellectuel est depuis l’origine mon objectif. Je le vis comme une contribution à l’espace beaucoup plus large que forment nombre de sites thématiques (si on peut dire) comme Acrimed, Mémoire des luttes, ou des médias comme « Reporterre », l’Humanité, Politis, Le Monde diplomatique, le Grand Soir, et quelques autres encore. Si mes lecteurs veulent contribuer à la vie de cet ensemble sans bord ni appartenance figée, qu’ils pensent à s’y abonner, c’est le mieux qu’ils puissent faire.
Il y a deux ans, j’ai fait une interview dans Closer. Nous étions convenus avec la rédaction que non seulement on y parlerait de politique mais que je pourrais même me moquer du journal qui m’accueillait. Closer tint parole. Je pus critiquer, et le journal titra même sur le fond politique à propos du travail des femmes le dimanche que je dénonçais. Dans l’interview, je me moquais d’avance du « qu’en dira-t-on » de la presse « sérieuse », celle des grands pontifes éthiques et indépendants bien connus. J’avais même dit dans Closer : « ils dénonceront d’où je parle plutôt que de s’intéresser à ce que je dis ». Ce fut le cas à 1000 %. Aucun ne souffla mot de ce que je disais sur le travail des femmes, tous se livrèrent à une grotesque danse autour du totem de la respectabilité qu’ils pensent incarner.
Une interview au journal Gala (photo magnifique et respect scrupuleux du texte de mes déclarations, ambiance d’interview sans chichi ni arrogance) provoque une nouvelle excitation narquoise de ces messieurs dames les importants « journalistes-politiques » (photos pourries, propos tronqués, questions mortellement répétitives, commentaires rendant tout confus). Quelle jubilation tout de même de les voir courir en rangs serrés du côté prévu. Car nous étions très déçus qu’il ne soit rien retenu médiatiquement du contenu de mon discours au pique-nique de Toulouse alors même qu’i>Télé en avait diffusé une heure. Le passage sur la nécessité de réduire la consommation de protéines carnées et de soulager la souffrance animale, la dénonciation des fermes des 1 000 vaches qui vont devenir les fermes des 10 000 vaches, rien n’intéresse ces gens qui se contentent d’attendre de quoi nourrir la rubrique « ça saigne ».
Dans ce domaine, le « service public » bat des records, on le sait. En tête dans la série « les mouches vont avec joie sur le papier collant », une nouvelle fois la matinale de France inter (séquence oui-oui-oui à la mondialisation heureuse et au PS), jusqu’au journal du soir de France 2 (séquence imitation du « petit journal »). Ce fut un triomphe : tout le monde a eu écho de Gala et de mon taboulé au quinoa. Et donc de ce que j’ai dit sur la nécessité de réduire la consommation de protéines carnées. Certes, dans sa malveillance de principe, la matinale de France Inter a limité le propos au seul aspect anecdotique. Mais beaucoup d’autres médias ont essayé de rendre compte de l’intention politique du propos. Reconnaissons que le ton léger et narquois aide à la diffusion de l’idée prônée.
Il me reste donc à compléter ici la leçon. Pas celle de communication (c’est un coup au but parfait et j’en remercie « Médiascope », mon conseil). Mais la leçon politique. Ce n’est pas le quinoa le sujet. Il vaudrait mieux d’ailleurs que le quinoa ne soit pas trop vite ni trop fort demandé par les consommateurs des pays riches. Car sinon, l’envolée du prix de ce végétal, s’il profiterait aux paysans qui le cultivent, mettrait le quinoa hors de portée des paysans qui le mangent sur place. Et dans certains secteurs ils ne mangent que cela et rien d’autre. En amérique latine, le quinoa est une nourriture pour les pauvres. Mais le quinoa dans ce cas illustre ce fait qu’il existe de nombreux végétaux très riches en protéines et vitamines fondamentales. Il existe une production française de quinoa. Celle que je consomme, soit dit par parenthèse. Mais rappelons que les algues contiennent autant de protéines que nous en avons besoin.
Dans ces conditions, la consommation de viande n’est pas une nécessité vitale dans l’alimentation humaine. En quoi est-ce là de la politique ? Il s’agit de notre modèle d’agriculture. En raison de la provenance majoritaire de la viande proposée sur le marché. Il ne s’agit pas de viande de l’élevage destiné à cet effet. Il s’agit de la viande des bêtes des élevages laitiers. Un sous-produit du lait en quelque sorte. En fait, la progression très forte de la consommation de viande dans nos pays accompagne celle de l’extension des troupeaux de vaches laitières. Cette augmentation est directement lié à un modèle agricole productiviste aveuglé. On voit en ce moment où conduit la folie du lait produit sans limite : les cours s’effondrent, les exploitations sont détruites de plus en plus vite, la concentration productive s’accélère au profit de mode d’exploitation encore plus intense. Il culmine avec le système des « fermes » des mille vaches qui seront demain celle des dix-mille vaches, comme les fermes des cinq-cent truies sont devenues celles des mille, sans oublier les poulets « élevés » en batterie, les clapiers des mille lapins et ainsi de suite.
Ce modèle agricole, radicalement nocif et destructeur pour la santé humaine comme pour l’état de l’environnement, se paie aussi d’une souffrance animale ignoble, aussi inutile que contaminante dans la société humaine. Dans le contexte de la crise climatique, le modèle agricole dominant ne peut continuer sur sa pente actuelle. Il doit impérativement changer. Nous le ferons si nous gagnons l’élection présidentielle prochaine. Mais pour changer l’agriculture le moment venu, nous avons besoin de l’adhésion de la population à ce changement.
Ce n’est pas un vain mot, car ce sera aussi un changement de ses consommations alimentaires habituelles. La transition écologique de la production agricole a besoin à la fois de plusieurs changements en même temps. Bien sûr celui des structures de production. Mais aussi celles de l’échange avec une politique généralisée de circuits courts. Et enfin de la consommation. Ici, cela concerne à la fois la nature de ce qui est consommé mais aussi le prix qu’il faudra payer aux paysans pour leurs productions. Ici, la lutte écologique rejoint la lutte de classes en quelque sorte, car la meilleure rémunération du travail des paysans dépend de celle du travail des salariés qui sont les consommateurs de produits agricoles. Le partage de la valeur ajoutée en entreprise impacte l’état de l’environnement agricole.
Notre campagne électorale doit donc être l’occasion de faire prendre conscience et de préparer la mobilisation citoyenne qui devra accompagner le moment venu la mise en œuvre de ce programme. Il faut donc parvenir à installer ces questions dans le paysage en forçant la paresse intellectuelle et les mécanismes auto-bloquants de la sphère médiatique profondément enfermée dans les préjugés productivistes. C’est ce que j’appelle faire une campagne instructive. Avec ses deux millions de lecteurs et ses reprises dans toute la presse audiovisuelle, cette interview atteint son objectif pédagogique. Dans cette perspective, les indignations surjouées de mes détracteurs, la dispute des commentaires sur les réseaux sociaux sont autant de bonnes nouvelles. Une campagne réussie est une campagne où l’on débat de sujets sérieux. Sortir de la domination des protéines carnées dans la consommation est aussi nécessaire que sortir des énergies carbonées. À maints égards c’en est un aspect lié. Et la révolution citoyenne, acte de reprise du contrôle des conditions de la vie quotidienne par ceux qui la font, passe aussi par le contenu de nos assiettes et de nos manières de vivre.
Cette publication a été effectuée sur ma page Facebook:
La scène internationale redouble de violences. Le nouvel ordre mondial annoncé par Bush au lendemain de la chute de l’URSS est un grand désordre d’autant plus criminel qu’il sature les préoccupations des puissances, alors qu’elles devraient se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire la menace de mort que fait peser sur la civilisation humaine le dérèglement climatique. Il est frappant de voir combien cette période ressemble à celle qui a précédé la première guerre mondiale. La compétition pour les marchés et l’accès aux matières premières domine la scène. La volonté de puissance des États-Unis et la compétition des puissances régionales génèrent d’inépuisables conflits dans lesquels la règle reste qu’il n’y a en a pas et qu’une après l’autre, les conventions du passé s’effondrent.
Le pire est cette ambiance d’irresponsabilité et de mensonges généralisés, ce recours massif aux moyens de manipulation de masse que constitue le système médiatique mondial, cette peinture systématique de la réalité en noir et blanc sous la baguette des agences « d’information » sous influence nord-américaine. De l’entrée intolérable de l’armée turque en Syrie pour y massacrer les Kurdes à l’infâme coup d’État au Brésil, chaque situation s’intègre dans le tableau général où se combinent la lutte des influences régionales et le plan général des USA pour maintenir leur suprématie sur un monde qui leur glisse entre les doigts. Dilma Roussef est abattue par des corrompus parce que les USA ont besoin de reprendre le contrôle de l’Amérique latine et davantage encore de mettre fin à l’alliance des BRICS dont le Brésil est une cheville ouvrière essentielle. Les Kurdes sont abandonnés parce que le partage des influences utiles aux USA dans la région ne prévoit pas qu’ils puissent constituer un État sur la base de la partition des quatre pays qui les contiennent actuellement. Et ainsi de suite. Arrive dans ce contexte le malheur du Gabon, condamné semble-t-il à la famille Bongo à perpétuité. De la sauvagerie du clan au pouvoir peuvent naître des monstres plus terribles encore.
J’écris tandis que les bombes et les fusillades déchirent le Gabon. De tous côtés m’arrivent des messages d’information et d’appel à l’aide. Le Gabon mérite mieux que la comédie électorale et les meurtres qui viennent de conclure la nouvelle « victoire » d’Ali Bongo. À propos, qui était son agence de communication dans cette « campagne électorale » ? En toute hypothèse, la France ne peut accepter d’être associée de quelque façon que ce soit à ce qui se passe à présent. Elle ne doit pas s’ingérer non plus de quelque façon que ce soit qui laisserait à penser qu’elle peut décider d’un résultat électoral en Afrique. Le respect du peuple gabonais doit à présent être prouvé par une impeccable attitude de fraternité désintéressée. Cela signifie clairement que nous devons exprimer notre complète opposition à ce qui vient de se passer et davantage encore aux violences en cours du fait du gouvernement de Ali Bongo.
Comment concilier refus d’ingérence et solidarité ? La France doit demander en urgence à L’ONU de donner un mandat d’intervention pour rétablir la situation et protéger le peuple contre le gouvernement qui lui tire dessus et le bombarde. Les soldats français présents sur place se mettraient alors en mouvement aux côtés d’autres troupes africaines et sous commandement onusien, de préférence africain. En toute hypothèse la concorde ne peut revenir que si l’honnêteté du résultat électoral est garantie. Ce résultat s’atteint soit par un recomptage des bulletins sous surveillance de l’ONU soit en reprenant à son point de départ l’élection elle-même sous le même contrôle. Car d’un côté le Gabon mérite la démocratie mais toute la région mérite que son peuple reste en paix. Une déstabilisation dictatoriale de plus servirait trop les loups qui rôdent autour des puits de pétrole. Et par-dessus tout, aucun gabonais de plus ne doit mourir pour avoir exprimé son opinion ni être contraint à l’exil pour ne pas être assassiné.
L’épisode Macron n’a pas fini de propager son onde de choc. Certes, l’impact est d’ores et déjà considérable puisqu’il provoque un affaiblissement important du gouvernement et davantage encore celui du président de la République. À présent, le quinquennat est fini. Il ne reste ni énergie, ni projet, ni moyen, ni envie d’agir. La tournée d’adieu a commencé à Colomiers dans l’ambiance d’état de siège habituelle. Bref : une agonie chaotique tiendra lieu de dernière année.
Au demeurant, il n’est même pas sûr que Macron souffre de l’image d’infâme félon qui lui revient pourtant de droit compte tenu de la bassesse du procédé de cet homme à l’égard du président qui l’a inventé. En effet toute la bouffonnerie que cette situation contient est attribuée spontanément à François Hollande, illustre capitaine de pédalo dorénavant tout à fait égaré dans les coursives d’un navire bien trop grand pour lui. Il ne tient rien, décidément, même pas ses marionnettes. Une autre chose risible est ce que Macron va découvrir dorénavant et à quoi il ne s’attend pas. Les unes de presse, les images glamour et le reste ne font pas un mouvement populaire. Et ceux qui avaient tellement appétit de lui dans le rôle du bellâtre « moderne » en ont déjà moins besoin.
En effet qu’est-ce que Macron démissionnaire ? Je veux dire qu’incarne-t-il qui ne soit déjà représenté ? Macron n’était et ne reste qu’une chose avec un seul usage. Il occupe la case tenue successivement par Cahuzac, Valls et ainsi de suite : « le moderne » qui transgresse la gauche en affichant des idées de droite. Dès lors qu’il sort du gouvernement qui était sa seule légitimité, que transgresse-t-il ? Rien. C’est un homme de droite parmi d’autres quoique très radicalement libéral. Mais avant que cette pauvre réalité impose sa cruelle vérité, un maximum de dégâts pour le PS auront été commis. Des barons locaux du PS et quelques caciques vont se faire un devoir d’accourir pour prendre place sur la photo, croyant monter sur un hors-bord pour leur sauvetage en mer. Les plus cyniques se moquent de tout résultat mais pensent déjà au prochain épisode « d’ouverture ministérielle » que pourrait proposer le vainqueur de droite sous couleur d’union nationale ou je ne sais quel emballage. Peu importe. En attendant, la mort du parti est déjà proclamée par le porte-parole du gouvernement lui-même.
Avant cela, on se souvient que Valls en avait fait de même, prônant une refondation générale. Tel est le bilan de la ligne que Cambadélis avait ouvertement annoncée au lendemain de la défaite de 2002 au Congrès du PS qui avait suivi, à Dijon. « C’est la rupture avec la rupture » avait-il proclamé. Et il avait théorisé la fin du cycle mitterrandiste du congrès fondateur du nouveau PS d’Épinay en 1972. Mais quand le mouvement socialiste renonce à la rupture, que reste-t-il de lui ? On le voit aujourd’hui. Dans cette ambiance émergent des Hollande, sorte de point mort de tous les embrayages d’antan. Puis viennent des Valls et enfin des Macron. Après Macron quoi ? Dans ce processus, le parti s’auto-dissout dans les institutions monarchiques de la cinquième République, dans la « démocratie sondagière », dans la course des présidentiables, les micro-partis pour le financement. Mais si ce processus a sa propre dynamique, ses propres composants, on ne doit pas perdre de vue les liens qui le rattachent à l’état de la société. Le PS était selon le vocabulaire de l’époque un parti de « front de classe » comme le disait sa brochure de formation des militants. Il a incarné la communauté de sort et d’ambition des milieux ouvriers passant sous la direction politique de la « classe moyenne urbaine » émergente et si épanouie des années 60 et 70.
Si le PS se résume dorénavant à son appareil et à un vague liant technocratique pour toute doctrine, c’est aussi en phase avec l’asphyxie de la dynamique de la classe moyenne. Celle-ci est désormais incapable de formuler une perspective, tant le management par la peur la cisaille et l’empêche de se penser quelque avenir commun avec les autres catégories populaires. Je ne m’étends pas ici. La peur du déclassement et le déclassement réel des « moyens » et de leurs enfants est un fait avéré et il s’exprime politiquement. Le programme qui veut « fédérer le peuple » comme je le propose plutôt que « rassembler la gauche » trouve dans cette circonstance une illustration claire. Ceux qui voulaient une « gauche de Macron à Mélenchon » proposaient bien une chimère non viable. Et le point d’union le plus large capable de fédérer le plus amplement les catégories populaires est celui où une nouvelle rupture est proposée comme le nouvel intérêt commun des milieux populaires et des « moyens ».
La perspective politique que nous offrons, les moyens dont nous nous dotons avec ma candidature, notre programme et notre mouvement « la France insoumise », se présentent comme un acte de construction politique du peuple lui-même, la formation d’un nouveau « nous » contre le nouveau « eux » de l’oligarchie médiatico politique. Cette « nouvelle rupture » touche les institutions, le cadre international actuel et la politique écologique et sociale qui va avec. Dans la construction de ce nouveau « nous », de masse et de classe, la fin des structures politiques de l’ancien monde est un tout. Les exécuteurs de l’ancien monde viennent de tous côtés comme autant d’expression de la nécessité qui travaille l’histoire de notre temps. Macron en est.
L’effet Macron aura lieu. Sa candidature va surtout disloquer l’ancien PS. Pour le reste, dans les faits, Macron candidat, c’est la scission de droite du PS. Nous avions fait la scission de gauche en 2008. Mais il y avait une gauche « socialiste » au sens large hors les murs et elle n’avait pas de représentation politique. Par contre il n’y a pas de « droite socialiste » hors les murs. Il y a juste la droite. Et elle a déjà sa représentation politique. Laquelle ne va pas mieux l’accueillir que les autres le voient partir… Au fond, à part nous, qui a le sourire dans cette affaire ?
Matthias Fekl, secrétaire d’État au Commerce extérieur, annonce que le gouvernement français demande « l’arrêt définitif des négociations » sur le TAFTA (grand marché transatlantique). Wooo ! C’était deux jours après la déclaration dans le même sens du ministre de l’Économie allemande Sigmar Gabriel, le social-démocrate de poche de madame Merkel. « Si c’est vrai, c’est une grande victoire » ai-je dit quand Jean-Jacques Bourdin m’a interrogé sur le sujet à BFM. De cette façon je ne faisais pas la grise mine des coupeurs de cheveux en quatre qui ne sont jamais contents de rien et surtout pas de bonnes nouvelles. J’en ai tellement connu en politique ! Mais aussi dans la vie.
Je me souviens d’une voisine de ce type dans le Jura ; quand il faisait grand beau temps elle gémissait « on va le payer ! ». Et quand il pleuvait : « c’est tout le temps pareil, faut qu’on misère ! ». Et c’est comme ça que de l’ère Mitterrand ne serait venu rien de bon, ni de celle de Jospin, et que je suis juste un traître en puissance pour cette gauche aigrie qui m’accable de ses commentaires démoralisant et de ses imprécations fielleuses. D’après moi la fin officielle du TAFTA doit être célébrée avec d’autant plus de bruit qu’elle n’est pas sûre du tout. Je vais dire pourquoi. Mais si les importants changent d’avis, il leur en cuira d’autant plus que les gens chercheront à savoir et à comprendre pourquoi on leur a d’abord dit le contraire de ce qui se passera alors.
Autant commencer tout de suite à éclairer ceux qui veulent déjà savoir. Je mène ce travail d’information depuis le début de l’affaire en 1996, quand tout le monde m’accusait d’anti-américanisme primaire et que votaient pour cet accord, jusqu’à Cohn-Bendit et Benoit Hamon. J’ai persisté en 2009 étant le seul à introduire dans ma profession de foi pour les élections européennes. Et ainsi de suite. Je ne le dis pas pour me rengorger (être satisfait de son travail est très mal vu) mais pour signaler qu’on ne me dupera pas facilement sur le sujet. Mais j’ai bel et bien modéré mes cris de victoire d’un « si c’est vrai » chez Bourdin. En effet je préparais le moment où, revenu à mon clavier, je pourrai informer correctement et aussi complètement que possible mes lecteurs ce qui n’est pas possible dans un format court de télévision.
Voyons où nous en sommes d’abord. Cet été se tenait à Bruxelles la quatorzième session de négociations du TAFTA, tout aussi secrète que les 13 précédentes. L’enlisement était évident. Aucun des 27 chapitres prévus n’a été finalisé. Et les points de blocage se multiplient plutôt : sur les tribunaux d’arbitrage, sur la reconnaissance et la protection des produits dont l’origine géographique doit être affichée et protégée (IGP), sur normes environnementales, ou encore les ouvertures des marchés publics… Ce dernier point ne doit pas être interprété comme un souci de protection de ces derniers par l’Europe. C’est le contraire. Les Européens sont prêts à ouvrir si les USA en font autant. Mais précisément ceux-ci ne peuvent ni ne veulent s’engager pour leurs États fédérés.
Ce point m’a été spécialement pointé par mes interlocuteurs du Parti Québécois quand je suis allé à Montréal pour faire un tour d’information. Ils me disaient : « jamais les USA ne signeront de garanties avec vous sur ce sujet car ils nous les ont déjà refusées à nous ». À noter au passage et pour s’en souvenir : il existe un lien étroit entre le TAFTA et le traité de libre-échange prêt à être signé avec le Canada. Car si nous signons avec le Canada, ce pays deviendra le point de passage des sociétés nord-américaines pour peu qu’elles aient une boîte aux lettres chez les Canadiens. C’est d’ailleurs bien ce sur quoi m’ont dit compter les indépendantistes de droite au Québec pour désenclaver l’économie québécoise de l’ensemble canadien. J’ajoute, bien sûr, que les indépendantistes de gauche pensent le contraire disant qu’il ne s’agirait pas de passer de la domination anglo-saxonne canadienne à celle du capital nord-américain ou mondialisé réduisant à néant la souveraineté populaire québécoise par le truchement des fameux tribunaux d’arbitrage qui contournent les législations d’origine parlementaire.
Je reviens au point de situation de la négociation. Quel que soit l’enlisement des discussions secrètes, et alors même qu’un certain nombre de gouvernements plus ou moins francs du collier prenaient leur distance, la Commission européenne a voulu prendre chacun à son piège. Elle a demandé solennellement, en juin dernier, un renouvellement du mandat de négociation qui lui avait été confié en 2013. Ce qu’elle a obtenu de tous les gouvernements, inclus le gouvernement français où l’on n’en est plus à une hypocrisie près. Total : ce mandat a été renouvelé à l’unanimité il y a donc à peine trois mois ! Juncker paradait aussitôt dans le style « pied dans le plat » qu’il affectionne : « À propos du TAFTA, j’ai demandé à tous les chefs de gouvernement si, oui ou non, la Commission devait poursuivre les négociations avec les États-Unis. Personne n’a dit que la Commission devait arrêter. Donc nous continuons les négociations ». Inutile de dire qu’il n’est pas prêt à lâcher le morceau. D’ailleurs, après les déclarations françaises et allemandes, chacun a été rappelé au bon souvenir de ses propres votes. C’est ainsi que le porte-parole de la Commission européenne, Margarita Schinas n’a pas mâché ses mots : « Nous avons un mandat de négociation qui a été accepté unanimement » lors du dernier sommet européen cet été.
Et maintenant la suite. Elle gagne à être connue par tous ceux qui font du bruit avec leur bouche, soit qu’ils veuillent embrouiller tout le monde, soit qu’ils n’y connaissent rien et ne se renseignent pas avant de parler (devinez qui). Il faut commencer par savoir le minimum. Qui négocie et qui décide à la fin dans les merveilleux traités européens ? Le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne précise très clairement la procédure de négociation des traités commerciaux. Cela se passe à l’article 207 : « La Commission présente des recommandations au Conseil, qui l’autorise à ouvrir les négociations nécessaires. Il appartient au Conseil et à la Commission de veiller à ce que les accords négociés soient compatibles avec les politiques et règles internes de l’Union. Ces négociations sont conduites par la Commission en consultation avec un comité spécial désigné par le Conseil pour l’assister dans cette tâche et dans le cadre des directives que le Conseil peut lui adresser. La Commission fait régulièrement rapport au comité spécial, ainsi qu’au Parlement européen, sur l’état d’avancement des négociations. Pour la négociation et la conclusion des accords le Conseil statue à la majorité qualifiée. »
Pour ce qui nous concerne à cet instant, ce jargon signifie que la Commission est en charge de la négociation et elle seule. La procédure est la suivante : le Conseil des gouvernements donne mandat à la Commission, celle-ci négocie. Puis le Parlement européen se prononce. Enfin, le Conseil des gouvernements ratifie à la majorité qualifiée (et non à l’unanimité) selon l’article 207 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne. Ce dernier point reste en débat car les services juridiques divergent et on comprend que ce n’est pas une mince question que d’imposer à un pays qui n’en voudrait pas un accord de cette nature. De tout cela il résulte sans l’ombre d’un doute qu’aucun État seul ne peut plus s’opposer à la poursuite des négociations ni même à leur conclusion. Le ministre français et le ministre allemand parlent pour ne rien dire. Ou sinon pour enfumer tout le monde selon la bonne tradition des PS européens.
Or, Fekl et le gouvernement français prétendent demander l’arrêt des négociations lors de la réunion informelle des 27 ministres des affaires étrangères prévue à Bratislava ce 23 septembre. On va voir s’il y est majoritaire, ce qui n’est pas acquis. Mais le même gros malin a lu l’article 207 que je viens de vous redonner à lire. Il sait ce qui s’y trouve. C’est pourquoi, comme moi, il introduit une nuance à demi voix. Mes lecteurs désormais avertis ne s’y laisseront pas prendre. Évidemment, personne ne relève puisque le buzz c’est « le TAFTA est fini » et peu importe la vérité pourvu que le spectacle soit animé. Alors donc le ministre français prétend « arrêter » la négociation ! Rien de moins ! Il surligne même : « arrêter veut dire que c’est fini ». Quel matamore. Tape à l’œil pur et simple. Une phrase plus loin, il revient au réel et précise : « la Commission européenne a toujours la possibilité de négocier ce traité et personne ne peut juridiquement s’y opposer ». C’est strictement vrai. Mais c’est évidemment le contraire de ce qu’il a proclamé un instant plus tôt. Pas vu pas pris, personne ne relève. Notez : la négociation sur TAFTA n’est pas interrompue et elle ne le sera pas avant que la Commission européenne l’ait décidé.
Il ne manque plus qu’une précision à connaître : qui décidera à la fin des négociations si le traité est signé ou pas ? On peut déjà répondre qui ne le fera pas : le peuple. Et même pas ses assemblées parlementaires nationales. Pour que les parlements votent il faudrait que soit déclaré « mixte » le contenu du traité, c’est-à-dire de compétence nationale autant que « communautaire ». C’est la Commission qui décide si c’est mixte ou non. Si ça l’est, le traité doit être validé indépendamment par chacun des 28 États membres de l’UE sous la forme d’un vote au Parlement ou par referendum. Et il faut que tous les États sans exception l’adoptent. Bref : dans ce cas, l’unanimité est requise. C’est trop beau pour être vrai ! Il vous reste à savoir le plus saugrenu et intolérable : l’accord peut rentrer en vigueur avant que les parlements se soient prononcés ! Mais oui. Et c’est exactement ce qui va se faire pour le traité avec le Canada. Vous avez bien lu : le CETA, il sera soumis aux parlements nationaux après l’entrée en vigueur.
Alors mixte ou pas ? Inutile de dire que c’est un sujet âpre. Je l’ai dit : il y a un précédent. Le traité avec le Canada a été déclaré mixte. Ce dernier viendra donc nécessairement en débat et vote à l’Assemblée et au Sénat français. Pas avant la présidentielle. Donc forcément sous l’autorité de la nouvelle majorité qui aura été constituée lors des élections présidentielle et législatives. C’est pourquoi cette question des traités est un enjeu de ces élections. Elles devraient donner un mandat aux candidats élus. Mais encore faut-il qu’ils acceptent d’en parler ! Car tous vivent cette affaire comme un poids mort. Non seulement en France mais aussi aux États-Unis. Là-bas, le traité est considéré comme un argument en faveur de Trump ! Et nul doute que nos oiseaux locaux, Hollande et Sarkozy, n’ont aucune envie de donner « aux extrêmes », comme ils disent, l’argument contre eux d’un tel traité.
C’est d’ailleurs cette ambiance électorale qui a conduit les équipes de Bernie Sanders à crier alerte quand la nouvelle s’est répandue aux États-Unis que le gouvernement nord-américain voulait interrompre la négociation. Car c’est des États-Unis qu’est partie la manœuvre. Cela arrange d’abord les négociateurs démocrates de l’équipe Obama qui se donnent un moyen de pression en faisant mine de se retirer. Et ensuite cela comble Hillary Clinton qui a besoin de mettre à distance une question ou Trump était spécialement en pointe puisqu’il s’était bien tôt déclaré hostile au traité. Dans ce contexte, on voit que sur le versant européen ce sont les sociaux-démocrates qui ont immédiatement embrayé pour eux aussi exiger l’arrêt de la négociation avec le feu vert de leurs amis démocrates nord-américains. Au final tout le monde reprendrait ses billes et la négociation une fois débarrassé des élections et de la vigilance populaire. Mais bien sûr, tout le monde sait qu’une telle duperie n’est pas possible, ni de la part des démocrates nord-américains ni des PS européens. Mais mieux vaut y penser avant, quand même.
D’autant que j’avais à peine fini d’écrire ces lignes que deux informations leur ont donné une confirmation brutale. D’abord la déclaration de Pierre Moscovici, Commissaire européen nommé par Hollande, regrettant les demandes française et allemande d’interruption des négociations. Puis le coup de grâce donné par ce pauvre Jean-Marc Ayrault, démentant le ministre Felk et avouant sans faux-semblant la tactique du cheval de Troie qu’est l’accord CETA avec le Canada. : « La négociation va se poursuivre, a rectifié Ayrault ! La France n’est pas contre les accords de libre-échange. Prenons exemple sur l’accord avec le Canada qui est un bon accord ». Fin de la séquence gesticulation, début de la séquence couac sur couac. Car bien sûr, ce n’est pas la ligne des USA. Et la ligne des USA, c’est celle de Hollande, quelle qu’elle soit.
L’été des assassins et celui des hypocrites a connu quelques entractes plus souriants. Comme j’ai regretté qu’ils soient passés sous les radars médiatiques. D’aucuns qui craignent l’effet d’entraînement ont dû se frotter les mains. Donc j’en parle pour donner du courage à tous ceux qui luttent. Oui, la lutte paye ! Raison de plus pour ne rien lâcher en cette rentrée. Notez déjà que le 15 septembre, nous sommes appelés à l’action dans la rue pour l’abrogation de la loi El Khomri.
Parfois la lutte paie très rapidement. Comme à Tourcoing. Stéphanie, la caissière d’Auchan a gagné. En juillet, elle a été licenciée pour une prétendue « fraude » de 85 centimes d’euros. Mais quelques jours plus tard, elle a obtenu sa réintégration dans le groupe Auchan. Grâce à la mobilisation de la CGT du groupe dont elle est membre. Et grâce à la pression médiatique avec notamment une pétition de soutien. D’autres victoires ont été plus longues à se dessiner. Mais qu’elles sont belles !
Je veux parler ici de deux luttes emblématiques des 2009-2010. Les Molex d’abord ! Que n’a-t-on entendu contre ces salariés en lutte en 2009 contre la fermeture de leur entreprise par un patron voyou américain, pilleur de brevets. J’avais à l’époque proposé la réquisition de l’entreprise. Rien n’y a fait. Mais le 9 août, la Cour d’Appel de Toulouse a jugé « sans cause réelle et sérieuse » le licenciement de 191 salariés de Molex. Ils ont obtenu 7 millions d’euros d’indemnités. De même pour les Licencielles du groupe 3 Suisses, 67 salariée licenciées en 2010. Le 6 juillet dernier, la Cour de Cassation a confirmé la condamnation du groupe 3 Suisses pour insuffisance du plan de reclassement. Elle a tenu le groupe « 3 Suisses international » « co-employeur » et donc responsable des agissements de sa filiale « 3 Suisses France ». Un principe que la Loi El Khomri a essayé de remettre en cause mais sur lequel le gouvernement a dû reculer.
Bien sûr, ces deux victoires arrivent très tard. Elles ne rendront pas aux salariés leurs emplois. Elles n’effaceront pas 6 et 7 ans de galère et de souffrance pour les salariés concernés. L’usine Molex ne rouvrira pas. On a déjà vu la même chose avec la victoire des Conti. C’est d’ailleurs une grande leçon pour notre programme de 2017. La loi doit pouvoir véritablement empêcher les licenciements illégaux par un droit de veto suspensif des comités d’entreprises et pas seulement permettre aux salariés virés d’être indemnisés des années après. Mais tout de même, quelles belles victoires ! Quelle leçon pour tous ceux qui se battent et ne lâchent rien. Quelle dignité pour les salariés victorieux qui ont continué le combat. Et quel encouragement à poursuivre la lutte partout où elle se présente.
Car la bataille ne s’arrête jamais. En cette rentrée, de nouveaux défis sont devant nous. Déjà à SFR. 5 000 suppressions d’emplois ont été annoncées au cœur de l’été avec l’aval du gouvernement. C’est un tiers des effectifs de l’entreprise en France ! Pourtant SFR a fait des bénéfices l’an dernier, à hauteur de 700 millions d’euros ! C’est le grand retour des licenciements boursiers. Et à qui appartient SFR s’il vous plait ? À monsieur Patrick Drahi, oligarque milliardaire, propriétaire notamment de l’Express, Libération et BFM-TV ! Les salariés de SFR sont appelés à la grève le 6 septembre. Ils ont été abandonnés par le gouvernement comme tant d’autres avant eux. Mais ils vont se battre.
Comme les salariés d’Air France. L’affaire de la « chemise » n’est pas finie. La ministre El Khomri a osé valider cet été le licenciement d’un des syndicalistes CGT d’Air France, Vincent Martinez. Quelle bassesse ! Le nom d’El Khomri restera attaché au pire de la politique de ce ministère. Pourtant, l’inspection du travail avait refusé le licenciement. Et la justice ne s’est pas encore prononcée sur les responsabilités exactes des uns et des autres. La ministre a donc pris une décision purement politique pour complaire à la direction d’Air France et au MEDEF en général. Comme Valls traitant les salariés de « voyous » sans savoir, Myriam El Khomri condamne le salarié sans preuve et sans procès ! Mais la lutte continue. Pour la réintégration du salarié licencié. Et pour tous les salariés poursuivis. Leur procès aura lieu le 27 septembre à Bobigny. Notez la date, un rassemblement de soutien est prévu devant le tribunal. L’automne sera de nouveau un front de lutte contre la criminalisation de l’action syndicale : quelques semaines plus tard, le 19 octobre, c’est le procès en appel des huit salariés de Goodyear, condamnés à de la prison ferme. La lutte continue.
Comme nous continuons le combat contre la loi El Khomri. La France combative du printemps ne s’est pas dissoute dans l’été. Elle existe toujours. Les syndicats demandent l’abrogation de cette loi. Elle a été promulguée en catimini le 8 août, après avoir été adoptée en force, sans aucun vote de l’Assemblée nationale. Le mouvement du printemps a fait considérablement reculer le gouvernement sur son projet initial. Et la loi n’entrera pas en vigueur avant le 1er janvier au plus tôt. Il est donc toujours légitime de la combattre. Je rappelle que le Contrat Première Embauche (CPE) a été abrogé après avoir été adopté au Parlement ! Les dirigeants syndicaux tiendront un meeting commun le mercredi 7 septembre à Nantes. Et nous sommes tous appelés à l’action dans la rue le jeudi 15 septembre. Quoi qu’il en soit, j’ai pris l’engagement suivant : si je suis élu président de la République, j’abrogerai la loi El Khomri.
J’achève ce tour d’horizon. Cet été, les opposants au projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure ont obtenu de la justice la suspension des travaux engagés et la remise en état du site. En matière écologique aussi la lutte paye. L’insoumission est une vertu largement répandue dans le pays. Sur le front des luttes écologiques nous avons aussi des rendez-vous d’importance. D’abord le weekend des 1er et 2 octobre à Flamanville, en Normandie, contre le projet de réacteur nucléaire EPR et pour la sortie du nucléaire en général. Le weekend suivant, un rassemblement est aussi convoqué à Notre-Dame des Landes contre le projet d’aéroport. Que chacun fasse pour le mieux à donner de l’aide ici là où il pourra. C’est de cette façon patiente et méthodique que partout nous pouvons finir par avoir le dernier mot. Cela vaut dans la lutte comme dans les élections.
121 commentaires
Caprin Jean-Claude
L’appareil du PS au pouvoir n’a pas simplement organisé la régression généralisée d’un certain ordre social issu du CNR avec la promotion de la déchéance de la nationalité française, la loi sur le travail, les interventions militaires sous l’égide de l’OTAN, l’hostilité belliciste à l’égard de la Russie et la corruption de nombre de ses apparatchicks mais il a, plus grave, commis une faute politique d’ampleur et toute crédibilité en mettant en oeuvre un projet néo-libéral contre lequel sa base électorale avait voté. La déception est grande. Je me sens floué comme bien d’autres de ce Président normal vantant une République irréprochable alors que son ministre en charge du combat contre la fraude fiscale dissimulait ses richesses dans des paradis fiscaux et que lui-même donnait dans le vaudeville avec ses compagnes successives. La France ne méritait pas cela.
Helson
Je vous admire de toujours garder les idées aussi claires ! La manipulation vous ne connaissez pas. Le mensonge vous ne connaissez pas. Vous avez un charisme certain. Vous ne ménagez pas votre peine. Vous me donnez confiance en demain, surtout pour nos enfants. Oui, insoumis, oh oui ! L’Ere du Peuple oh oui ! Vous visez loin, vous brassez large, bref, je me répète je le sais mais m’en moque, je voterai pour vous et quoiqu’il arrive, je vous remercie pour tout ce que vous faites pour le peuple.
M.B39
Encore merci, Monsieur Mélenchon, pour ce texte qui doit informer le plus grand nombre de personnes.
Je veux juste rajouter mon dégout devant les moyens employés par ces chaines dites d’infos, BFM, ITélé. Une semaine de Macronnade, sans oublier Fillon, Juppé, Sarkozy et Hamon qui ont effacé votre passage chez Bourdin ou vous n’avez eu droit à aucun commentaires de toute la semaine, écoeurée je suis, mais jusqu’ou vont ils aller ? Jamais nous n’avons connu une pré campagne pareille et ce n’est que le début.
Oui, votre plate forme est un outil formidable ! Mais votre ténacité, votre loyauté, votre détermination, votre courage sont les points forts qui font de vous un candidat unique, le seul qui doit gagner. Merci, du fond du coeur pour tout cela, Monsieur.
Carmine
Encore un bel état de la situation sociale et politique de notre pays et de la sournoiserie des « puissants ». Bien évidemment que les négociations sur le TAFTA ne s’arrêteront pas. Les partis dominants n’ont pas intérêt à ce que ce sujet vienne sur la table lors des prochaines élections. Ils préfèrent que l’on discute de la sécurité et de la jungle de Calais. Nous ne sommes pas dupe, leurs ficelles sont trop grosses.
On ne lâche rien et je gage qu’un élan de luttes va s’amplifier dans les semaines et les mois à venir. Soyons le nombre pour qu’ils dégagent toutes et tous !
oberon
Bonne rentrée à vous M. Mélenchon. Une question. Le PS est en perdition, EELV et le PCF cherchent une boussole. Pourquoi les grands électeurs défendant la démocratie ne vous parrainent-ils pas ?
Je n’ai aucune confiance en des candidats de gauche ayant soutenus le pacte de responsabilité et étant restés silencieux lorsque Hollande a décidé de ne pas renégocier le traité budgétaire Merkozy. Les communistes oseront-ils soutenir ce type de candidat ? Les démissions tardives ne valent rien. Elus communistes, soyez cohérents et apportez votre soutien à M. Mélenchon. Il est grand temps de dépasser les vexations et de discuter programme, de l’amender, de l’améliorer, mais avançons ! M. Mélenchon est le meilleur pour porter un tel programme. Soyez pragmatiques !
PIETRON
Septembre est souvent un mois difficile pour les travailleurs. Reprendre le taf dans les conditions managériales imposées par le capital est devenu pour beaucoup une épreuve. Pour les citoyens travailleurs ou ex travailleurs, c’est la redécouverte du pillage que l’état oppresseur leur impose en fin de congés au travers de l’impôt confiscatoire organisé contre le monde du travail, au travers des augmentations de tarifs généralisées par des services publics devenus privés dans leur mode de gestion, au travers des sempiternels appels à travailler plus par ceux-là même qui vivent grassement de leurs rentes de situation, etc.
Aborder le changement et surtout l’indispensable nécessité de la lutte sociale (qui est consciemment ou inconsciemment une lutte politique) dovent passer par des propos simples, claires, et compréhensibles par tous les travailleurs, réduire le temps de travail, augmenter les salaires, réintégrer les services publics dans le giron public, revivifier la protection sociale, casser l’hégémonie des banques, etc. Bref faire de la France, non pas un pays de « bosseurs productivistes », comme on l’entend souvent par ailleurs, mais un pays qui retrouve ses lettres de noblesse au travers de sa passion de la libération et de l’émancipation des classes laborieuses d’où qu’elles soient.
Sergio
Effectivement les exactions politiques, économiques et écologiques des gouvernements LR ex-UMP et PS depuis des années et énumérées en partie par @Jean-Claude Caprin, leurs conséquences sociales désastreuses, ne peuvent que nous amener à constater que « le monstre contre lequel il faudra faire barrage » et dès le 1er tour, c’est bien eux, ces partis de la mort, tout autant que le FN.
Francis
C’est très important d’avoir réaffirmé que « le blog reste l’Agora centrale de tout votre système de communication » car le besoin de parole est grand dans ces périodes chaotiques. Certainement parfois le sujet des commentaires est un peu hors sujet par rapport au contenu de la publication mais quand le commentaire apporte une idée, rapporte un succès, il enrichi le combat que nous menons. Je souhaite vous faire part de mon enthousiasme après le discours de Toulouse car il apporte une vision globale de notre proposition pour un autre monde. Eco-humaniste, ce concept correspond exactement à ce que nous proposons de construire par la démocratie et la révolution citoyenne. J’avais quelques prévention avec l’éco-socialisme car cela ne correspondait pas totalement à la nécessité de mettre l’humain au centre de notre démarche. Mais que peut être l’humain isolé de son écosystème qui comporte le monde végétal et animal ? Notre humanisme nous guide dans nos choix politiques et c’est pourquoi j’applaudi le passage sur le combat contre la pauvreté de votre discours de Toulouse. Rien ne changera si nous ne mettons pas fin durablement à la pauvreté.
kevina scooter
Malheureusement je n’ai pu venir à Toulouse pour cause de santé un peu défaillante. Alors quel bonheur de pouvoir y assister en redif. sur le blog de Jean-Luc. Merci à tous ceux qui se chargent de ce boulot technique indispensable. Tant de domaines dans lesquels il ne faut rien lâcher et continuer la lutte. Car c’est une lutte pour gagner le peuple à sortir de la sidération dans laquelle le système l’a enfermé avec tout ces faux semblants gonflés à vomir comme si c’était la préoccupation fondamentale et essentielle des Français, le burkini, Macron démissionne, Mme Le Pen prépare sa campagne, la primaire de la droite…
Qui sera le meilleur « chef du personnel des Français » en 2017 (voilà ce que l’on serine partout sur les ondes). Qui sera le plus courageux ? Qui osera faire le plus de cadeaux au Medef ? Qui va brader l’école publique, la santé, la protection sociale avec le plus de talent ? Qui va être le mieux capable de nous pourrir l’existence sans que personne ne proteste ? Voilà le message qui importe le plus pour tous ces importants médiatiques. Ils appellent déjà cela la bataille des « valeurs » et des idées. Voilà pourquoi je pense que Jean-Luc Mélenchon est le meilleur porte-parole de nos idées.
M.B39
[…] Allons nous réussir à nous faire entendre ? Que pourrions nous mettre en place, nous les citoyens qui défendont les valeurs que porte Monsieur Mélenchon? On ne lâche rien certes, individuellement nous sommes fidèles, mais comment faire bouger tous les autres qui restent, comme moi, isolés et impuissants sur un sujet aussi important ?
Mon père était résistant sous une forme bien diffèrente en 1940, mais sur le fond, reconnaissons le, la résistance aujourd’hui reste timide sans vraiment d’engagements alors que les dangers sont tellements plus graves pour l’humanité, donc nos enfants. Je cherche comment réagir collectivement pour que le nombre soit une réalité flagrante, pour tous, médias pourris surtout.
Aider Monsieur Mélenchon maintenant, c’est faire la réussite de son élection demain. Après, il sera trop tard.
Lilly54
Bonne rentrée Jean-Luc ! Nous sommes là et tu peux compter sur notre engagement pour le peuple. Prends soin de toi.
Laurent S
Dans l’entretien sur BFM-TV, à propos de la désignation des représentants de l’assemblée constituante, vous citez votre entourage « le tirage au sort est absurde car il ne permet pas de représenter la contradiction des idées. Or l’assemblée ne vise pas abolir la contradiction des idées mais à la gérer ».
On peut imaginer un scrutin en 2 phases pour contredire cette affirmation. On vote en un tour à la proportionnelle pour répartir le nombre de députés par parti. Ces députés sont désignés par tirage au sort parmi les militants des partis. Par exemple si le vote donne 10% des sièges, soit 57 députés pour le PG, alors on tire au sort 57 personnes parmi les militants du PG qui siègeront à l’Assemblée Nationale. Ainsi on a à la fois tous les avantages du tirage au sort et de l’élection.
J’ai rédigé une première version de cette idée complétée d’autres règles pour avoir à la fois une majorité stable et une large représentation du peuple et de ses courants qui a été publiée sur le site internet du Grand Soir sous le titre « Comment constituer un parlement par le vote et le tirage au sort. »
Dommage que vous n’avez pas développé le protectionnisme solidaire à la question de l’enseignant catholique sur l’impossibilité d’une relance keynésienne dans un monde libre-échangisme. Mais je comprends votre impatience de pouvoir parler de l’économie de la mer, de l’espace et de la transition écologique.
Denis F
Vous pouvez me dire où se retrouve le peuple dans votre système de désignation ? Où se trouve les gens non encartés ? Où se retrouve les ruraux ou les provinciaux ? Nulle part ! Car la majorité des militants politiques sont citadins et plus particulièrement des grandes métropoles. D’autre part vous n’incitez nullement les citoyens français à se ré-intéresser à la vie publique si vous ne leur donnez pas là l’occasion de participer en s’inscrivant sur des listes communales pour être candidats eux même à une assemblée constituante.
Et une fois encore se sont les politiques qui gardent le pouvoir décisionnel et non le peuple. Ceux qui donnent pour absurde le tirage au sort ne sont certainement pas des gens d’en bas, du peuple. La représentativité du peuple dans son intégralité ne peut se faire que par le truchement du tirage au sort, vous en avez la démonstration dans ce lien. Relisez « le discours de la servitude volontaire » de la Boétie, cela vous éclairera certainement.
raymond ROUDIL
Quand on dit « J.L. Mélenchon est seul », ils parlent comme vous @oberon. Sauf que vous en tirez une analyse constructive. Regardons le passé, faisons cette analyse et tirons les conclusions. Personnellement j’aime la politique quand elle sert et la déteste quand on s’en sert. Pour moi la politique doit-être un sacrifice de soi pour le bien commun. Jean-Luc Mélenchon m’en redonne goût ! Je ne colle aucune étiquette, seules les idées comptent à travers femmes et hommes. J’aime la distance et la réflexion pour analyser ce qui nous entoure.
morvan
Bonjour et merci pour ce post. Je commente ici seulement, quoique me « préparant » pour le 15 septembre, les traités commerciaux prétendument, à l’origine, bénéfiques à tous. J’observe en effet qu’Obama présentant le futur TAFTA à son bon peuple conférait à ce traité les mêmes « vertus » (croissance, emploi, pouvoir d’achat, etc.) que l’UE en prêtait, à ce même accord, au bénéfice de ses propres ouailles, ce qui entraîne quelque perplexité pour un accord bilatéral, doesn’t it ? A propos accords bilatéraux, le CETA, qui donc s’appliquerait avant même conclusions de l’accord, amène évidemment au questionnement sur la hiérarchisation entre eux des traités commerciaux, et donc sur les obligatoires sub négociations incluant les dispositions du traité ALENA (Canada-Etats Unis-Mexique) de 1992, et l’étude de leur compatibilité avec le TAFTA. Nul doute également que notre sage UE se soit interrogée sur les leviers de politique monétaire respectifs des « partenaires » directs ou sous-jacents. Nul doute également quant aux interrogations que la même UE a dû s’imposer, sur le pourquoi de la transformation ultra rapide du traité bilatéral Canada-Etats-Unis ALE (1987) en ALENA. Dormons donc tranquilles, non ?
Donato DI CESARE
[…] Je sentais bien que cette histoire d’abandon du TAFTA cachait quelques supercheries, merci de nous avoir informé mais il faudra le proclamer lors de vos prochains interview.
André
Vu le degré de déliquescence du débat dont on nous abreuve ne serait-il pas opportun d’établir et de populariser un tableau comparatif clair de ce que devrait être une politique digne de ce nom et de ce qu’en font les politicards de tous genres et leurs sbires médiatiques aux ordres ? Dans la mesure où la démarche de l’Humain d’abord est systématiquement boycottée tout laisse à penser qu’il n’y a pas d’autre fonctionnement possible que celui en cours obtenu au terme des dérives de la cinquième République et savamment entretenu par le système qui aboutit à placer aux commandes des pions du culte de l’argent et de les y maintenir.
catherine dumas
Pauvres Gabonais, pauvres peuples depuis tant d’années sous la domination d’autres peuples. J’ai pu il y a quelques temps et pour mon grand bonheur échanger quelques mots avec un des leurs vivant en France, j’ai ressentit toute sa souffrance et mes quelques mots d’encouragement à son égard étaient si infimes que j’en avais honte. Ils sont dans nos coeur au même titre que tous ces gens déplacés fuyant la guerre et la misère. Vite il faut que l’ONU agisse !
Autrement
Merci à JL Mélenchon d’avoir mis Le Grand Soir parmi les sites d’info fiables, insoumis et instructifs. C’est une source précieuse de résistance, arguments à l’appui, aux mensonges éhontés que propagent d’une seule voix les grands médias sur tous les sujets, afin de mieux enfumer l’opinion publique et de maintenir au pouvoir les fidèles du Medef.
Didfly
Merci Monsieur Mélenchon pour vos explications et éclaircissements. En vous lisant, nous sommes loin du burkini et cela fait du bien. Merci encore et encouragements.
obermeyer
« Si je suis élu président, j’abrogerai la loi El Khomri ».
Quand on sait qu’une grande majorité de Français sont absolument contre cette loi néfaste, cette petite phrase de notre porte parole doit absolument atteindre tous les électeurs. Certains, qui ne sont pas encore de notre bord, pourraient en tenir compte lors du scrutin présidentiel. Ne comptons pas sur les grands médias pour la diffuser, faisons le nous même !
Antoine Berrit
Monsieur Mélenchon,
Vous intervenez sur l’Afrique. Prenez garde s’il vous plait et entourez vous, Bastien à lui seul ne peut tout prévoir, sans parano et en tout réalisme. Peut-être interviendrez vous bientôt pour le Congo Brazza et j’en aurai à raconter sur le pays de mon enfance.
Bonne campagne !