Voici quelques chapitres d’informations et de réactions que je livre en vrac. Achevées tandis que je bouclais ma valise pour Berlin, mes lignes se bousculaient sous le clavier. Comme je l’ai fait avec le post précédent, je compléterai celui-ci à mesure de mes allées et venues et de l’actualité. Chaque chapitre étant présent dans le tourniquet noté « À Chaud », chacun peut lire ce qui lui tire l’œil et laisser le reste. Ou bien tout lire à la file. Pour moi ce sera un égal plaisir de découvrir à mon tour les commentaires dans lesquels je pioche tant de perles au fil de l’année et dont je nourris mes discours comme le savent nombre d’entre vous.
Ici je donne en vrac des aperçus, depuis la coulisse, de ce que la scène à laquelle je participe montre.
Mon moment politique est caractérisé par la violence des contrastes au sujet de ma candidature. Je ne parle pas des sondages, plutôt bons, dont on connaît la valeur d’injonction même si on n’en reconnaît pas la capacité à connaître. J’évoque les prises de position exprimées. D’un côté de bons appels argumentés à soutenir ma candidature comme celui intitulé « faire front commun ». Ou bien des déclarations mobilisatrices comme celles de Clémentine Autain ou Marie-George Buffet. Dans ce même temps les listes des signataires de l’appel de Francis Parny et Franck Mouly au PCF et d’un autre côté au PS, celui de l’économiste Liêm Hoang-Ngoc ne cessent de progresser dans leurs milieux respectifs.
Il y a aussi les bons retours du travail patient que nous menons pour cette campagne présidentielle qui ne manquent pas non plus. Nous parvenons à 130 000 signatures d’appuis. Les parrainages avancent à un rythme quotidien, les dons sont là. La caravane des insoumis, d’abord pensée pour l’été, se réorganise dans de nombreux départements. Tout se fait en ordre, tranquillement, et nous affinons nos outils à mesure que le travail avance. L’équipe opérationnelle qui a en charge le quotidien de la campagne s’étoffe, quoi que que ce ne soit pas aussi vite qu’il le faudrait pour assurer une vraie bonne rotation sur les tâches et entre elles. Je redoute que la fatigue ne vienne trop tôt et trop vite, comme en 2012.
À côté de cela il y a bien sûr aussi le concert des aigreurs et des rancœurs. Ces coups arrivent exclusivement de la gauche. Mais aussi de « la gôche ». Sans originalité, ils ressassent tous les mêmes antiennes concentrées exclusivement sur des incriminations très personnalisées. Je n’en suis pas affecté outre mesure, mais je vois bien quel genre d’individus parfois violents cette méthode encourage. Même si ensuite d’aucuns ont beau jeu de déplorer des excès dont je veux bien croire qu’ils ne les avaient pas prévus, mais qui nous mettent quand même en danger. On l’a vu à la Fête de L’Humanité. Je l’observe parfois ailleurs de façon plus proche. Les « arguments » utilisés y poussent. On y trouve une grande palette de motifs d’opprobres concernant mon caractère et divers aspects de ma personnalité jusqu’aux plus étranges assertions politiques et même à une injure aussi lamentable que « national populiste » dans la bouche de l’ancien syndicaliste Didier Lereste, certes devenu depuis conseiller de Paris sur la liste PS.
Je ne m’y étends pas pour ne pas leur donner une publicité qui encouragerait de nouveaux énergumènes des deux genres à en rajouter. J’ai parfois voulu répondre surtout quand il s’agissait de dirigeants que je connais personnellement. Des fois il y avait de l’émotion pour moi, car comme vous le savez bien l’écran internet et les réseaux sociaux peuvent vous couper le souffle bien des fois. Cela n’a servi à rien, j’en conviens sinon à relancer les sectaires dans leurs délires et aigres ratiocinations. Le mieux serait que je m’abstienne d’intervenir et même de donner des entretiens de presse sur le sujet puisqu’ils sont systématiquement utilisés (parfois par ceux-là mêmes qui les ont sollicités) comme autant de moyens de relancer des affrontements. Et pour bien commencer à tenir cette résolution je n’en dirai pas davantage.
Un émetteur très puissant auprès des personnes de plus de soixante ans est le journal de « France 2 » suivi de son appendice mené dans un esprit qui tente d’emprunter à Yann Barthès sans atteindre jamais son talent. En trois jours, trois attaques sous la ceinture, pour ce qui me concerne. Tout ça parce que la voix de son maître s’était bien fait prendre la tête après mon passage réussi chez Ruquier. Du coup, le ventilateur à boue a été remis en service. Le tout est de savoir s’il atteint son objectif ou s’il n’asperge pas surtout ses auteurs.
Un peu comme la navrante émission « des paroles et des actes ». Elle a failli nous rendre sympathique Nicolas Sarkozy tant les questions étaient confuses et l’agressivité des journalistes insupportable. Sans oublier le numéro habituel des « Français ordinaires » dont on se souvient qu’ils avaient fait merveille quand je m’étais trouvé dans cette émission : tous étaient bidon de chez bidon. Là, c’était selon David Pujadas « monsieur Schmoll, un Français qui était attiré par votre discours sur la valeur travail en 2012, monsieur Sarkozy, et qui dorénavant vote Le Pen ».
Bon on se disait : encore un représentant du Front national sur le plateau ! On ne croyait pas si bien penser. C’est Nicolas Sarkozy qui a révélé la vérité et le mensonge du journaliste : « vous êtes le responsable du Front national dans l’Oise » dit-il à l’intéressé qui souriait de toutes ses dents. Il pouvait, le bougre ! C’était son heure de gloire et celle de sa candidature aux législatives de l’Oise. En effet il aura passé toute l’émission dans le champ de la caméra puisqu’il avait été opportunément placé juste derrière Nicolas Sarkozy. De toutes les façons possibles le service politique de France 2 s’est donc de nouveau jeté dans le mur de ses plus mauvaises habitudes.
« Ce ne sera pas une corrida » avait annoncé Pujadas reprenant une de mes accusations contre la précédente formule ! Mais toute l’émission n’en était qu’une caricature, non seulement par la méthode, mais aussi par les postures physiques, et les choix de cadrage de la réalisation.
Mais quand est venue l’émission de Montebourg on a senti qu’il y a dû y avoir une franche explication dans l’équipe de cette émission. Le ton était plus détendu, la parole de l’invité moins saccagée par les interruptions, même si le rythme restait celui d’une course de vitesse perpétuelle. Certes la présence du Front national a été garantie une fois de plus car les deux seules personnes donnant leur opinion affirmaient voter pour lui. Mais les autres « Français » étaient enfin à visage découvert, leur appartenance affichée et assumée. Est-ce que cela a diminué la force de leur présence et de leurs interpellations ? Non évidemment. On peut donc espérer une contribution réelle de cette émission à la vie politique. Mais la faiblesse de l’audience constatée pour regarder la prestation de Montebourg est-elle due à l’homme politique pourtant intéressant qu’il est qui aurait passé un soir de contreperformance ou bien est-elle due au scepticisme que l’émission elle-même a généré avant son passage ? En clair, comme disent les journalistes confus, la nouvelle formule a-t-elle été capable de relever la précédente totalement épuisée ? A suivre.
Le pillage et le gaspillage issus de la privatisation des autoroutes connaissent un nouvel épisode. Ainsi, les tarifs des péages vont augmenter pour financer des travaux. Pourtant, l’entretien du réseau est bien à la charge des sociétés privées à qui l’État a « concédé » les autoroutes. Pourquoi ne piochent-elles pas dans leurs bénéfices et les dividendes versés à leurs actionnaires ? Sans compter que cette hausse va s’ajouter au « rattrapage » obtenu par les sociétés d’autoroutes suite au « gel » des tarifs décidés par Mme Royal en 2015. C’est une « grande arnaque » qui se poursuit comme l’a dénoncé Laurent Maffeis dans l’édito de L’Heure du peuple. Du « foutage public de gueule » si vous préférez la version de Perico Légasse dans Marianne !
Ce sera une hausse de 0,4% chaque année entre 2018 et 2020. Total ? Un milliard d’euros prélevés pour subventionner Vinci ou Eiffage et payer à leur place les travaux. Pourquoi cette hausse ? Officiellement pour un « plan autoroutier ». Attention, il paraît que c’est un plan « écologique ». Comprenez, c’est pour faire des tunnels pour faire traverser les animaux sous les autoroutes, poser des murs anti-bruit et réaliser quelques aires de covoiturages. Mais aussi quelques échangeurs qui avaleront l’essentiel de la somme. Pourtant, au moment de la privatisation des autoroutes sous le gouvernement Villepin, il avait été clairement dit que l’entretien et le développement du réseau serait à la charge des entreprises privées, non ? C’est même comme cela qu’ont été justifiés les prix cassés auxquels les autoroutes ont été bradées !
En fait depuis 2006 nous pouvons parler d’une rente autoroutière servie sans contreparties ! Car depuis cette date, le chiffre d’affaire de ces sociétés a augmenté de 26% quand dans le même temps seulement l’augmentation du trafic n’était que de 4% ! La hausse des tarifs est en moyenne de 1,97% par an. Dès lors, la marge nette est de 20 à 24% et les dividendes distribués depuis 2006 sont de 14,6 milliards. Qui dit meilleur placement ? Plus sûr, moins cher, et qui rapporte autant comme une poule pondeuse ? L’autorité de la concurrence parle elle-même de « rente ». Elle note que les charges sont maîtrisées et ne justifient pas une telle marge. En effet, certains investissements sont compensés par l’État. La dette cumulée est de 24 milliards d’euros mais c’est une dette sans risque. De plus, scandale suprême, les intérêts de cette dette sont déductibles des impôts des sociétés qui grattent ainsi 3,4 milliards depuis 2006. L’autorité note aussi que l’activité des sociétés autoroutières n’est que peu sensible aux baisses de fréquentation. Les routes nationales sont peu substituables et les études montrent que l’évolution des prix n’affecte pas ou peu le trafic. La totale !
L’autorité de la concurrence note enfin que les attributions des marchés de travaux ne sont qu’en apparence conformes aux obligations de publicité et de mise en concurrence auxquelles les sociétés sont soumises. Car de 30 à 50% des marchés sont attribués à Vinci et Eiffage (et cela concerne, bien sûr, les contrats les plus gros). L’autorité note pudiquement que l’appartenance des sociétés aux groupes Vinci et Eiffage favorise les échanges d’informations et leur donne une position plus favorable. D’ailleurs les sociétés minorent le critère prix dans la procédure d’attribution des marchés, au profit de critères techniques que l’autorité juge subjectifs.
La conclusion que livre l’autorité est de mettre en place une vraie concurrence dans l’attribution des marchés et aussi que l’État renégocie à la faveur du plan autoroute une nouvelle formule d’indexation des prix, ainsi que des clauses de réinvestissement et de partage des bénéfices. On peut, bien entendu, en tirer une conclusion tout autre. Les nôtres qui seraient de renationaliser. Celle de Hollande qui consiste à fermer les yeux et prolonger sans frais la rente autoroutière !
En attendant, le scandale est total. Les Français ont payé par leurs impôts et par leurs péages le réseau autoroutier. Et depuis une dizaine d’années, tous les profits sont captés par des entreprises privées. En plus, celles-ci refusent d’assumer la charge d’entretien du réseau. Elles avaient déjà obtenu une prolongation de leur durée de concession en échange d’un précédent « plan d’investissement autoroutier ». Cette fois, le ministre explique qu’il n’a pas retenu l’idée d’une nouvelle prolongation des concessions car la procédure serait trop longue. Donc l’usager payera directement, au péage. Si c’était pour faire payer les Français, pourquoi ne pas avoir gardé les autoroutes publiques ? Au moins l’argent des péages irait-il dans les poches de l’État plutôt que dans celles d’actionnaires privés. Et les investissements annoncés ne seront contrôlés par personne. En effet, ils seront seulement soumis à un « avis consultatif » de l’autorité de régulation.
Ce pillage et cet abandon de la politique de transport sont écoeurants. En abandonnant les autoroutes et les ressources qui s’en dégagent au privé, les gouvernements successifs ont renoncé à toute politique de transition énergétique en matière de transports sur longue distance. Voyez le réseau ferré abandonné, sous-entretenu, ou rendu hors de prix que ce soit pour les voyageurs ou pour le fret. Voyez l’abandon d’une vingtaine de lignes de trains « Intercités » d’équilibre du territoire. Voyez la concurrence organisée entre les bus Macron et les trains, et demain entre différents opérateurs ferroviaires pour les trains régionaux comme l’a annoncé le même ministre Vidalies, anticipant sur le 4e paquet ferroviaire. Voyez l’abandon du projet d’autoroute ferroviaire entre Calais et le pays basque qui aurait réduit massivement le nombre de poids lourds sur les autoroutes. Voyez l’absence de politique publique pour développer les ports français et leur lien intermodal avec le pays par le fret ferroviaire ou le transport fluvial. Sans parler du cabotage entre ports français. Ni évidemment de l’abandon de toute taxe sur le transport poids lourds au prétexte que l’écotaxe était mal ficelée et alors que le gouvernement autorisait les poids lourds de 44 tonnes. Et réfléchissez aussi au lien entre l’organisation du territoire autour d’une petite poignée de métropoles et son impact sur l’explosion des transports au lieu d’œuvrer à rapprocher les zones d’emplois, d’habitation et de services publics à la population.
Évidemment, en matière d’autoroutes, tout est fait dans le secret. Savez-vous que le militant grenoblois Raymond Avriller se bat actuellement en justice contre le ministère des Finances pour obtenir les documents administratifs relatifs au précédent plan de relance autoroutier de 2015 ? Le tribunal administratif lui a donné raison. Mais le ministère a formulé un recours devant la Cour de cassation pour préserver la confidentialité de ces documents. Qu’a-t-il à cacher ? Que les Français sont les vaches à lait des majors du BTP ? Que la privatisation des autoroutes a été un vol légal ? C’est inutile, on l’a déjà compris. La reprise en mains publiques des autoroutes est une nécessité. La renationalisation doit être organisée. Mais je préfère prévenir : ceux qui ont profité de ces largesses pendant des années ne doivent pas s’attendre à être indemnisés sans que nous tenions compte de cette ponction indue.
La préparation du programme qui fera suite à « L’Humain d’abord » entre dans une phase aigüe. Après la première rédaction d’étape faite à la suite des 3000 contributions individuelles reçues, une série de seize auditions d’experts avaient conduit à un remaniement du document. Puis s’est engagée la série des auditions des personnalités, mouvements et partis qui se sont impliqués dans le mouvement des insoumis. Le document a donné lieu à un ultime échange de vue avant transmission aux 130 000 personnes ayant donné leur appui à ma candidature. Leurs retours vont permettre de constater si le résultat leur convient (en général) et quelles priorités ils sélectionnent comme programme d’urgence, en quelque sorte. La Convention sera alors habilitée à décider de « transmettre le texte au peuple français ».
Une nouvelle phase commencera alors qui verra le texte être décliné en 40 livrets en forme de programme sectoriel ou thématique. Lesquels seront présentés et travaillés en ateliers législatifs avec les personnes qui voudront s’y associer sur le terrain. Cette procédure est, au total, sans précédent dans cette forme. Le programme « L’Humain d’abord » avait été bouclé en un mois et demi, de fin juin à mi-août, par une équipe de négociateurs issus des partis membres du Front de gauche. Du coup le document avait pu être présenté à la Fête de L’Huma, tout frais sorti de l’imprimerie. Certes c’était très loin d’être aussi collectif que cette fois-ci. Mais nous n’avions pas été handicapés par cette façon de faire que personne n’avait critiquée.
On a vendu 500 000 exemplaires du programme au fil de la campagne. J’avais été déçu que le principe des ateliers législatifs, une proposition venue de l’ancienne équipe qui militait autour de François Delapierre et moi au Sénat, ait été abandonnée en route sans aucun résultat ni réelle activité. J’espère qu’on fasse mieux cette fois ci car il s’agit de la forme la plus aboutie d’implication populaire dans un processus électoral du type de celui que nous voulons amorcer.
Notre campagne, partie de loin, a pour objectif la construction au fil des jours d’une fédération de raisons de s’engager dans le vote et pour le programme que le bulletin de vote à mon nom représentera. Nous autres, dans la théorie de la révolution citoyenne, nous empruntons aux théoriciens Ernesto Laclau et Chantal Mouffe l’idée que le peuple se constitue comme acteur politique en construisant une représentation du monde où « nous » et « eux » se font face. Mais là où d’autres en Europe ne donnent pas de contenu précis à cette construction, nous, en France, nous avançons avec une méthode où le contenu de ce qui fédère le peuple est à la fois produit par lui et appliqué par lui-même. La préparation du programme est le moment initial de cette auto-construction politique. La Constituante est la suivante. C’est pourquoi le programme ne peut sortir d’un chapeau ou d’une équipe d’experts.
Je ne dis pas que nous soyons au mieux et pour le mieux en tout et pour tout. Mais le chemin tracé comporte son calendrier et ses modes opérationnels. C’est le plus dur à comprendre dans les cercles de l’ancienne pratique politique. Tout l’effort se concentre pour ne pas désorienter de trop cette partie des nôtres, appareils petits et grands, structures plus ou moins rigides, que toute cette démarche perturbe trop. Car, s’ils ne peuvent avoir la haute main, on ne peut non plus les laisser se marginaliser et manquer au combat. C’est toute la difficulté de notre période d’entre deux âges de la politique. Les difficultés de Syriza à se constituer, après celles de die Linke, celles de Podemos pour se pérenniser, les fluctuations du mouvement Cinq Étoiles en Italie après l’explosion en vol de toutes les tentatives pour reconstituer un mouvement progressiste à partir des vieux rameaux de la gauche, sont autant de jalons sur un même chemin dans lequel se joue l’existence même du courant progressiste dans les principales économies du vieux continent.
Je ne vous dis tout cela que pour vous faire sentir comme il y a loin des gesticulations communicationnelles des uns et des ratiocinations psalmodiantes des autres jusqu’à cette mise en œuvre d’une doctrine d’action méthodiquement mise en œuvre. C’est notre défi de savoir et de pouvoir parler à des millions de gens pour leur offrir une occasion d’agir plutôt qu’à des cercles étroits de récitants de mantras.
Entêtement dans le nucléaire et enterrement de l’éolien en mer. Au secours ! C’est la transition énergétique par les nuls ! La même semaine, on a ainsi appris deux terribles nouvelles pour l’écologie et l’industrie verte dans notre pays. D’abord, EDF sera bien engagée dans le projet absurde de construction de deux réacteurs nucléaires EPR au Royaume-Uni. Ensuite, Areva se débarrasse de sa filiale dans l’éolien en mer au profit de l’allemand Siemens. Après l’abandon à General Electric de la branche énergies marines d’Alstom en 2014, c’en est donc fini de l’espoir d’une filière industrielle française puissante dans l’éolien en mer si rien ne change en 2017. C’est tout l’inverse qu’il faudrait faire. C’est ce que diront les partisans de la sortie du nucléaire à Flamanville en Normandie lors du weekend d’action du 1er et 2 octobre prochain. Beaucoup de ceux avec qui je mène campagne y seront.
Hinkley point. Retenez ce nom. Ce sera peut-être le cercueil d’EDF. C’est le nom du projet de deux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni. La Première ministre britannique Theresa May a confirmé ce projet jeudi 15 septembre. EDF sera le principal maître d’œuvre du chantier. Plus de 21 milliards d’euros doivent être investis dans ce projet dont les deux-tiers entièrement à la charge d’EDF. C’est un montant vertigineux. Le journal Le Monde écrit que cela fera de ce complexe nucléaire « l’objet le plus cher de la planète » ! C’est un projet absurde : nous n’avons pas créé EDF pour construire des centrales nucléaires au Royaume-Uni mais pour produire de l’électricité en France.
C’est un projet suicidaire. Cet investissement est insupportable pour EDF compte tenu de sa situation financière actuelle et des besoins futurs. L’entreprise est endettée à hauteur de 38 milliards d’euros. C’est surtout absurde au regard des besoins en investissement en France dans les centrales nucléaires existantes, qui se chiffre à 100 milliards d’euros. Sans compter l’argent qu’il faudrait pour sortir du nucléaire et investir dans les énergies renouvelables. D’ailleurs, la totalité des syndicats d’EDF s’opposent à ce projet, même ceux qui défendent le recours à l’énergie nucléaire en France ! Même Laurence Parisot, ancienne présidente du MEDEF, s’est opposée à ce projet au sein du conseil d’administration d’EDF dont elle est membre. Imaginez la scène, Sud, CGT et l’ancienne présidente du MEDEF d’accord : c’est que l’affaire doit être grave, non ? Et le directeur financier d’EDF avait démissionné au printemps pour protester contre ce projet. Seuls la direction générale d’EDF et le gouvernement Hollande s’entêtent dans ce projet. Pourquoi ? Au profit de qui ?
C’est un projet irresponsable. Ces réacteurs doivent être de technologie « EPR ». À l’heure actuelle, aucun réacteur de ce type ne fonctionne. Et les deux chantiers d’EPR en cours en Europe sont des fiascos industriels et des gabegies financières sans nom. En Finlande, les coûts ont dérapé de 5 milliards d’euros et plombé Areva. En France, à Flamanville, en Normandie, le chantier de l’EPR est en retard de six ans : il devait ouvrir en 2012 et n’ouvrira pas avant 2018, dans le meilleur des cas ! Et le coût a été multiplié par trois, à plus de 10 milliards d’euros contre 3,4 milliards prévus au départ. Sans compter les multiples révélations de malfaçons, d’accidents du travail, de recours à des travailleurs détachés surexploités.
Il est plus que temps d’arrêter les dégâts. Un grand rassemblement est prévu les 1er et 2 octobre prochain à Flamanville justement pour dénoncer ce fiasco et exiger la sortie du nucléaire. Des partisans de la sortie du nucléaire de toute la France vont s’y donner rendez-vous. Une manifestation aura lieu le samedi 1er à 14 heures. C’est l’occasion de remettre la question écologique au cœur de la campagne présidentielle qui commence.
C’est vital pour l’avenir du pays du point de vue écologique évidemment. Mais aussi du point de vue industriel et social. Car le productivisme et le refus de la transition écologique coûtent de plus en plus cher en emplois détruits et en filières industrielles abandonnées. Alors que la sortie du nucléaire et des énergies carbonées pour passer à une France 100% renouvelable pourrait créer 900 000 emplois dans notre pays. Il y a évidemment aussi Alstom transport, spécialiste du ferroviaire, et en particulier la fermeture annoncée de l’usine de Belfort. Cette usine est pourtant spécialisée dans la construction de locomotives pour le fret ferroviaire dont nous aurions tant besoin pour réduire le nombre de camions sur les routes. Je renvoie ceux que ce pillage et ce dépeçage indignent à la tribune que j’ai publiée dans Le Monde à ce sujet et qui a été mise en ligne sur ce blog.
Mais il y a pire. Pendant qu’EDF s’entête dans le nucléaire, la filière des énergies renouvelables marines est démantelée dans notre pays. Areva, pilier de la filière nucléaire française a aussi une filiale dans l’éolien en mer. Mais cette entreprise publique doit faire face à de très lourdes difficultés financières causées par le nucléaire. Et pour y faire face, le gouvernement a, contre toute logique, décidé de sacrifier la branche d’éolien off-shore. Cette filiale sera donc vendue à une filiale de l’allemand Siemens. Ce sabordage intervient deux ans seulement après l’abandon de l’autre leader français des énergies marines, Alstom. La branche énergie d’Alstom a été bradée à General Electric au mépris de l’intérêt général.
L’absence de volonté et même d’intérêt politique pour la filière des énergies marines est total dans notre pays. Nos entreprises sont parmi les meilleures au monde. Elles pourraient assurer une part significative de l’énergie dont nous avons besoin à partir de sources renouvelables. Mais le laisser-faire gouvernemental a tout gâché. Alstom et Areva s’affrontent dans le secteur. Comme je l’écrivais dans mon article « la France puissance maritime qui s’ignore » paru en 2014 dans la Revue internationale et stratégique : « Quel spectacle lamentable de voir nos champions industriels s’affronter au lieu de coopérer : Alstom produit des éoliennes offshore avec EDF contre GDF (allié à Areva), mais des hydroliennes avec GDF contre EDF ! ». Et je demandais « à quand un pôle public de l’énergie permettant de faire travailler ensemble ces entreprises ? ».
Au lieu de cela, les deux piliers des énergies marines que sont la filiale d’Areva et Alstom Énergies Marines sont passées sous contrôle étranger. Quel désastre ! Quelle atteinte à l’intérêt général d’avoir laissé faire et même organisé ce pillage ! Et comment voir que tout cela n’annonce pas pour demain le même genre de dépeçage industriel que ceux qui ont martyrisé Alcatel par exemple ? Pourtant, si EDF trouve près de 20 milliards d’euros à injecter dans un projet nucléaire au Royaume-Uni, on peut penser qu’il aurait pu trouver quelques milliards d’euros pour investir dans l’éolien off-shore non ? Mais au fait, EDF n’est-il pas possédé à 85% par l’État ? N’est-ce pas le gouvernement qui nomme les administrateurs et définit donc la politique de l’entreprise ? C’est donc bien François Hollande le responsable de ce naufrage actuel et futur. Comme c’est beaucoup d’argent qui circule dans ces dossiers il faudra le moment venu s’assurer des circuits qui se sont activés et qui ont pris leur part à cette gabegie.
Je n’en parle que pour mieux souligner l’aberration du système de production et d’échange dans lequel nous vivons. Il repose sur le dumping écologique et social. Vend le moins cher celui qui a pu produire avec les salaires les plus bas et sans compenser les dégâts environnementaux qu’il occasionne. Mais une autre condition doit être réunie pour que cela soit profitable. Il faut que le coût de transport des marchandises depuis leur lieu de production jusqu’aux consommateurs soit aussi le plus bas possible.
Le transport maritime de conteneurs, c’est le cœur de la mondialisation et du libre-échange, puisque 90 % du commerce mondial se réalise par mer. C’est parce qu’il y a des dizaines de milliers de ces grandes boîtes empilées comme des briques à bord de gigantesques navires que les coûts de transport sont si bas qu’ils n’impactent plus le coût de la délocalisation d’une production. La maltraitance sociale des marins dans le monde y ajoute ce qu’il faut pour comprimer les coûts réels. Mais comme pour tout ce « qui marche », il n’y a dans ce domaine, comme dans les autres, aucun régulateur autre que le divin « marché ». Il en va de cette activité comme de celle du lait, des cochons ou ce que l’on voudra : rares sont les moments à l’équilibre entre l’offre et la demande. La règle c’est plutôt la crise cyclique. Tantôt il n’y a pas assez de capacité et les cours montent, provoquant une augmentation des moyens de productions, qui enclenche à son tour quasi aussitôt une surproduction.
La principale maladie du libre-échange c’est la concurrence libre et non faussée. Donc comme « ça marchait bien » pour le transport maritime, il s’est commandé et construit des milliers de navires. Beaucoup trop. Du coup les cours du transport maritime s’effondrent. Car chacun transporte moins. La baisse des taux de fret est donc structurelle. Dans cette activité on mesure en EVP. C’est à dire en « équivalent vingt pieds », unité de mesure des conteneurs. En 2015, les armateurs ont réceptionné un nombre record de livraisons de navires : 212 porte-conteneurs sont sortis des chantiers, soit une capacité en augmentation de 17 % de plus qu’en 2014. Dès lors on constate un niveau de surcapacité identique à 2010 avec l’équivalent de 1,3 million d’EVP en trop.
On peut anticiper les pertes pour les armateurs que cette surcapacité va engendrer. 5 milliards de dollars. Car l’activité recule sur toutes les destinations avec une violence particulière sur les lignes entre l’Asie et l’Europe, où la baisse de volumes est de 39 % dans le dernier trimestre. Du coup, si la croissance totale des volumes transportés sur les mers du globe est quand même de 3 %, chacun en transportant moins, le tarif par boîte standard de 40 pieds baisse de façon très violente. Le point d’équilibre est à 1.000 euros. Début septembre on demandait en moyenne 695 dollars sur les lignes entre l’Asie et les ports d’Europe du Nord. Et cela semble devoir s’aggraver avec en vue un tarif de 400 dollars…
Aucun armateur ne peut résister à une telle chute des cours, exactement comme nos pauvres producteurs de lait payés en dessous des prix de production. Les grands armateurs du secteur affichent donc d’ores et déjà des pertes très substantielles. Le français CMA CGM, numéro trois mondial, a, lui, annoncé vendredi 109 millions de pertes. Or ces entreprises paient leurs investissements à crédit, évidemment ! Elles ploient donc sous les dettes. Le crash vient vite. Ce genre de désastre jette de superbes cadavres en pâture. Avec un tiers de ses beaux bateaux tous neufs restant à quai et 4,9 milliards de dette, le numéro un sud-coréen est déjà tombé à genoux. D’aucuns se pourlèchent. Car en 1986 une crise de même nature a livré au dépeçage la flotte de US Lines, alors numéro deux mondial.
Il n’existe aucune échappatoire à la crise majeure qui s’annonce. Certes, les regroupements sont en cours et les gros peuvent avaler les plus petits, comme d’habitude, les bêtes en difficulté de toutes tailles sont des proies plus faciles. On constate donc de grosses bouchées avalées. Pour autant cela ne règle pas vraiment le problème. Car même si des compagnies font faillite, il n’y a pas d’acier retiré de l’eau : on retrouve leurs navires sur le marché. Dans la logique capitaliste, la purge doit intervenir. C’est-à-dire que des capacités doivent être détruites. Il est tout à fait impossible que se produise un retournement de la demande mondiale qui verrait à la fois le commerce réel faire un bond et le nombre des navires disponibles significativement diminuer d’un coup. Par conséquent les destructions de capacité et d’emplois ne vont pas tarder. Et ce sera du lourd. En mer, le libre échange est donc victime de la concurrence libre et non faussée.
Vendredi 23 septembre, je participerai à Berlin, en Allemagne, à un débat sur l’avenir de l’Union européenne à l’initiative de mon ami et camarade Oskar Lafontaine et de son parti die Linke. Oskar et moi, ainsi que d’autres intervenants, défendront dans ce débat la nécessité d’avoir un « plan B » dans notre stratégie européenne. Car le « plan B » continue son chemin.
Ce n’était pas seulement un slogan lancé en l’air il y a un an. Depuis, nous avons beaucoup travaillé. Deux sommets du plan B se sont tenus l’un à Paris l’autre à Madrid début 2016. Un troisième « sommet du plan B » est prévu les 19 et 20 novembre prochains à Copenhague au Danemark. J’y participerai évidemment. Nous sommes bien dans la feuille de route annoncée dans mon discours de Paris. Après Paros et Madrid, Berlin. Nos amis Danois sont arrivés à point nommé pour ouvrir une suite au processus. Je pense qu’ils vont donner une impulsion pour qu’un nouveau rendez-vous soit annoncé à leur suite. J’espère, une rencontre en Italie au début de 2017.
Il y a un an, à la Fête de L’Humanité, nous avons lancé l’idée d’un « plan B en Europe ». L’idée venait d’Éric Coquerel, le coordinateur du Parti de gauche. C’était juste après le mémorandum d’austérité imposé à la Grèce et accepté par le gouvernement d’Alexis Tsipras. Il nous fallait rebondir, dire que nous ne céderions jamais si nous devions nous retrouver dans pareille situation. C’était l’affirmation de notre insoumission irréductible à l’ordolibéralisme allemand et à l’autoritarisme des traités européens. Ce jalon posé, nos réunions sont des réunions de travail pour mettre au point la méthode du « plan B ».
J’ai déjà dit qu’il ne pouvait y avoir un seul « plan B » pour toute l’Europe. Le principe même du « Plan B » repose sur l’idée de ce que nous ferions, dans nos gouvernements nationaux, si nous devons affronter l’Union européenne. Le « plan B » dépend donc par définition du pays dans lequel il est mis en œuvre, de sa puissance, de sa capacité d’indépendance et d’entraînement des autres pays. J’ai dit clairement, pour ce qui concerne la France, que notre projet était la sortie des traités européens. Et que, pour cela, nous avions un plan A, une sortie collective, et que notre plan B était une sortie individuelle des traités européens. C’est cette stratégie que je porte dans la campagne présidentielle de 2017 et que j’ai résumé en un slogan « l’Union européenne, on la change ou on la quitte » après le vote du peuple britannique pour le Brexit.
Chacun réfléchit donc en fonction de son pays. Mais cela ne nous empêche pas de réfléchir ensemble, bien au contraire. Depuis, l’appel pour un « plan B », nous avons bien travaillé. Le premier « sommet du plan B » qui s’est tenu à Paris les 23 et 24 janvier 2016 a été d’un extraordinaire niveau technique et politique. Un rebond a eu lieu à Madrid dans les semaines qui ont suivi. La discussion et les discussions se sont poursuivies. La réunion de Berlin du 23 septembre prochain ne se résumera pas aux seuls partisans d’un « plan B ». Mais n’y voyez aucun recul sur l’idée de notre part. Ce sera une occasion de débattre avec d’autres forces politiques européennes qui critiquent l’Union européenne sans aller jusqu’à proposer une stratégie aussi cohérente et complète que nous pour l’affronter et sortir des traités européens. Ce sera l’occasion d’essayer de convaincre certains de nos camarades. J’y interviendrai en conclusion avec mon camarade Oskar Lafontaine et d’autres dirigeants européens de premier plan. Nous lancerons aussi à notre manière le compte-à-rebours de la dernière année du mandat de Mme Merkel avant les élections allemandes de septembre 2017.
Le sommet de Copenhague, en novembre, sera lui le troisième sommet du « plan B ». Les Danois s’y investissent depuis plusieurs semaines. Ce sommet est organisé par l’Alliance Rouge-Verte danoise et le Parti de Gauche Suédois. Nous serons accueillis par plusieurs députés danois et nous aurons donc l’honneur de tenir nos débats au parlement national danois. Le lieu sera un symbole puisque ni le Danemark ni la Suède n’ont l’euro comme monnaie. Preuve que le « plan B » intéresse très largement.
La liste des participants est déjà impressionnante. On y retrouve évidemment ceux de Paris comme les anciens ministres des Finances italien Stefano Fassina et allemand Oskar Lafontaine, les députés européens Miguel Urbano Crespo de Podemos (Espagne), Nikolaos Chountis d’Unité populaire (Grèce) et Fabio De Masi de die Linke (Allemagne), l’économiste grec Costas Lapavitsas et combien d’autres.
Mais ce sommet marque un élargissement de la démarche du « Plan B ». S’ajouteront aux participants des sommets de Paris et Madrid plusieurs personnalités de l’Europe du nord et de l’est. Seront ainsi présents plusieurs dirigeants de partis ou mouvements ou députés nationaux danois, suédois, norvégien, polonais et même islandais ! Mais aussi Luka Mesec, jeune député national slovène qui n’avait pu être là au sommet de Paris de janvier, alors qu’il avait prévu de participer à la session initiale de novembre, annulée à cause des attaques du 13 novembre à Paris.
Ce n’est pas tout ! Deux éminents représentants du Bloco de Esquerda du Portugal seront aussi présents. Il s’agit de Marisa Matias, députée européenne et candidate du parti à la dernière élection présidentielle où elle a fini troisième avec plus de 10% des voix et de Francisco Louçã, économiste et ancien coordinateur du parti. Ils n’avaient pas pu être présents à Paris au sommet de janvier puisque l’élection présidentielle portugaise tombait le jour même de notre « sommet du Plan B ». Ce pays étant dans la ligne de mire de la Commission européenne depuis plusieurs mois, leur présence sera un signe politique fort. Celui d’un internationalisme concret fondé sur la défense intransigeante de la souveraineté populaire face aux traités européens.
Je voudrais faire sentir aux personnes qui me lisent combien ces rendez-vous sont importants. Ils marquent une résistance collective. Sans ce travail, il n’y aurait tout simplement rien de collectif, d’ouvert, de constructeur. Les initiatives qui existent ici ou là dissiperaient leur énergie sans pôle d’accumulation des efforts, si je puis dire. Les sommets du « plan B », par leur méthode comme par leur contenu et leur orientation de fond écologiste et anticapitaliste, peuvent devenir le lieu de référence de la recomposition du courant progressiste en Europe à l’heure où nous sommes totalement enfoncés dans la plupart des pays et où aucune structure politique ne relève le défi d’un nouvel internationalisme actif.
103 commentaires
Renaud
Bonjour,
Comme nous allons dépasser largement les 5% les dépenses de campagnes vont êtres remboursées. Que va donc devenir l’argent des dons à jlm2017 ? Dans les caisses de quel mouvement, parti sera t’il reversé ?
59jeannot
Les législatives vont coûter un max. Il faudra aider les candidats qui livreront bataille.
Happifiou
La question de la dévolution des dons après remboursement des frais de campagne se pose assez rarement.
Je crois que vous n’avez pas une idée très exacte que ce que coûte une campagne présidentielle et de ce qu’il est possible de recueillir par des dons de personnes physiques. Quelle que soit la générosité des Insoumis, leur contribution ne sera jamais qu’une (grosse) goutte d’eau dans les comptes d’une campagne présidentielle. Ne vous laissez pas aveugler par vos propres slogans et regardez la réalité en face.
En 2012, Jean-Luc Mélenchon a déclaré des dépenses de campagne de 9,5 millions d’euros, dont 500 000 euros de dons. Ce qui signifie que l’apport personnel du candidat (incluant les prêts bancaires ou des partis) s’élevait a 9 millions d’euros. (Source Légifrance : JO du 31/7/2012). Le remboursement des frais de campagne est forfaitaire et ne s’élèvait en 2012 qu’a environ 8 millions d’euros. Quelqu’un en a donc été de sa poche d’un million d’euro, sauf si, comme il est d’usage, certains postes de dépenses non quantifiables ont été astucieusement majorés. Il ne reste en tous cas aucun don à redistribuer dans le cadre de la dévolution.
Happifiou
Par ailleurs, j’ai oublié de rappeler que les dons consentis par des personnes physiques ne sont pas pris en compte dans le remboursement des dépenses de campagne. En effet, outre le maximum de 47,5% du plafond des dépenses électorales (4,7% si on fait moins de 5%), le remboursement est limité aux fonds dont le candidat reste redevable, c’est à dire son apport personnel et l’apport personnel résultant d’emprunts bancaires ou aux partis. (Source Conseil constitutionnel).
On observera ainsi sur le document précédent qu’aucun candidat n’a un apport personnel inférieur à 800 000 euros (minimum remboursable). Il suffit de voir les comptes de Poutou ou Arthaud, où l’apport personnel est même « exactement » 800 000 euros pour comprendre le mécanisme. D’ailleurs, l’apport personnel du candidat se limite souvent aux 153 000 euros de l’avance forfaitaire qui est versée au candidat dès que sa candidature est officialisée et qui sera finalement déduite du remboursement.
Poutou, dont les frais de campagne prévisibles sont inférieurs à ce plafond ne fait même pas du tout appel à des dons ! Et c’est compréhensible. Pourquoi faire porter le prix d’une campagne aux militants si on est certain de ne pas dépasser le montant remboursable ?
Donc vos inquiétudes sont vaines : il n’y aura pas de remboursement des dons, et donc pas de souci à se faire sur leur redistribution.
Renaud
Je n’étais nullement inquiet et merci pour ces éléments de réponse.
CENTURION
Pour compléter les explications de @Happifiou , précisons que les dons pour la campagne de Jean-Luc Mélenchon 2017 sont déductibles des impôts. La dévolution de ces dons en cas de remboursement par la commission électorale serait un non sens et contraire a l’éthique. Plus on donne et plus on gagne de l’argent. Cherchez l’erreur ! Camarades insoumis, a vos bourses ! Chacun suivant ses moyens, la liberté est a ce prix !
Jean-Paul B.
Bonjour,
Bravo Jean-Luc Mélenchon pour la pédagogie dont vous faites preuve pour élever notre niveau de compréhension. Nous devons avoir conscience que le front principal c’est le front européen. Si nous arrivons à convaincre une majorité de citoyens que les traités européens sont une entrave dont il faut se défaire au plus vite afin de mener une politique progressiste pour le bien du plus grand nombre, alors tout devient possible. Par nos votes, faisons vite dégager la « gôche », la droite et même la gauche « une autre Europe est possible » pour reconquérir souveraineté nationale et populaire!
PG
Excellent billet comme à l’accoutumé ,qui hélas nous fait voir à quel point les politicards en poste sont néfaste à notre pays.
« Alstom produit des éoliennes offshore avec EDF contre GDF (allié à Areva), mais des hydroliennes avec GDF contre EDF ! »
Voilà qui me rappelle les élections de 2012 avec les dirigeants du Front de gauche qui ont organisés la défaite de ce groupe et de l’immense espoir qu’il avait donné d’une vie meilleure pour le peuple. Tout cela pour des acquis personnels des dirigeants. Je viens de regarder l’émission sur C8 et nous avons encore eu la publicité pour le FN faite à ce parti de la haine. Vous y étiez magnifique, dommage qu’il y ait eu autant de publicité qui ont bien réduit le temps de parole que vous nous adressiez. Ma confiance en vous ne faibli pas bien au contraire.
Berthier G
Pour info, voici l’extrait du relevé de décision du CN du PCF des 24 et 25 septembre. Le passage retenu concerne uniquement la présidentielle.
« Quel choix de candidature à l’élection présidentielle ?
Décidés à poursuivre les efforts de rassemblement jusqu’au bout, le Conseil national, comme les communistes, identifient dans le débat, à cette étape, 3 hypothèses.
La question qui nous est posée est la suivante : dans quelles conditions chacune des ces hypothèses permet-elle d’atteindre nos objectifs politiques ? Les différentes hypothèses doivent être examinées avec l’ensemble des éléments objectifs, les inconvénients et les avantages à court et à long terme.
• Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de candidat au 5 novembre.
• Un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, en affirmant l’autonomie du PCF, sa démarche de rassemblement.
• Engager une candidature issue du PCF, porteuse de ses idées et de sa démarche de rassemblement.
La Conférence nationale aura à formuler les options définitivement soumises aux communistes. Elle-même se prononcera puis soumettra des propositions aux communistes dans une consultation dont elle fixera la date. »
Francis
Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de candidat au 5 novembre. Qui peut l’imaginer ?
Un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, en affirmant l’autonomie du PCF, sa démarche de rassemblement. La même position que C. Autain. Il faut expliquer ce que cela recouvre.
Engager une candidature issue du PCF, porteuse de ses idées et de sa démarche de rassemblement. C’est une option qui aurait pour conséquence de participer à la division que P.Laurent semble redouter au-dessus de tout.
Constatons tout d’abord que cet ordre du jour prend acte de l’impossibilité de participer à une primaire car la seule qui est proposée est celle du PS. Les « frondeurs » se donc rangés aux désidératas de la direction du PS, donc de F.Hollande. Il convient de souligner qu’ils se sont engagés sans connaitre réellement la procédure qui sera appliquée pour cette primaire. Si on écoute bien Cambadélis, il y a de forte probabilités que celle-ci soit taillée aux mensurations de F.Hollande. Cambadélis n’a t’il pas déclaré qu’il fallait impérativement que « Hollande soit le candidat quoi qu’il nous en coûte » ?
bob.pollet
Merci @berthier de nous exposer les 3 hypotheses du PCF. Elles posent bien des problèmes !
« La question posée (au PCF) est la suivante : dans quelles conditions chacune de ces hypothèses permet-elle d’atteindre nos objectifs politiques ? »
« Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de… »
C’est poursuivre l’idée de rassemblement autour d’un ensemble de partis sans tenir compte des avancés des insoumis qui sont déjà en route depuis des mois. Le PCF voudrait il qu’ils quittent le train pour se joindre à des structures qui sont loin d’avoir élaboré leur propre programme ?
« Un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, en affirmant l’autonomie du PCF, sa… »
C’est voter pour un soutien à Jean-Luc sans s’engager avec lui. Et cette formulation laisse de coté les 150 000 insoumis. Réaffirmenter l’autonomie du parti c’est clairement laisser sous entendre que ce dernier fera comme bon lui semble pour les législatives. C’est son droit. On peut se demander si le soutien précité ne sera pas que de pure façade.
« Engager une candidature issue du PCF, porteuse… »
Démarche respectable envers les camarades qui veulent voir leurs idées défendues et promues. Mais ce serait quand même une candidature à gauche de plus. Il y en a déjà une et depuis des années, elle tient bien la route !
Ces hypothéses pour bases de choix paraissent biaisées et laissent à désirer.
PG
Bonjour et merci à @bob.pollet pour les détails cités ci-dessus à propos du PCF. Autrement dit ce dernier serait prêt à agir et se comporter comme en 2012 pour les législatives. C’est bien ce que je craignais. J’espère que les adhérents de ce parti ne marcherons pas dans cette affaire de nouvelle trahison. Nous avons besoin d’être fort mais de pouvoir faire confiance.
Renault
Pour les autoroutes, pas de soucis, elles reviendront à l’état quand elles seront bousillées, pour qu’il les remette en état, après quoi elles retourneront aux actionnaires pour les profits.
Autre scandale, les ventes d’armes dont personne semble se soucier. Présentées comme pourvoyeuses d’emplois, ce qui est « imparable », mais moralement, ce sont des emplois tâchés de sang, sans compter qu’un jour ces armes se retournerons contre nous même. Mais le pire, une entreprise Française, privée, vend des armes à l’Inde, donc le ministre Indien est là, c’est normal puisqu’il équipe son armée. Mais que fait là notre ministre de la défense français ? Ne serait-ce pas que la France subventionne ces ventes d’armes, donc fonctionnarise des emplois privés de ce cher Dassault ? Où sont les enquêtes journalistiques sur ce sujet ? Néant.
J. Grondin
Tu as raison Jean-Luc, les commentaires sont passionnants (par ex 24 de Nick, 6 et 6.x, 21.2 et 21.3…)
Je suis dégouté des hautes trahisons (au sens de l’article 68 de la Constitution) de MM. Sarkozy et Hollande concernant les grandes entreprises technologiques stratégiques. C’est un terrible gâchis. Mais je ne suis pas d’accord pour dire que cela « détruit les capacités des Français ». Certes, on perd le contrôle, surtout des brevets. Mais le savoir-faire des ouvriers spécialisés, la science des ingénieurs, restent principalement français. Et on pourra toujours faire autrement que ce qui a déjà été breveté ; on fera mieux.
On a aussi perdu en 2015 le contrôle d’Aldebaran, leader en robotique, racheté par le Japonais SoftBank. Mais on sait faire. Et tiens, dans les 10 points d’ONPC, je suis content que tu mentionnes de nouveau la géothermie. Je rêvasse un peu, je mélange… Et je me dis que le gros problème de corrosion/entartrage de la géothermie pourrait avoir une solution avec des robots spéciaux pour creuser un coude en bas du forage ; les robots enduiraient ensuite le tube, pour en faire un V étanche protégé du sous-sol corrosif, avec un enduit conducteur de chaleur en descendant, isolant thermique en remontant. Bon, de la science-fiction, certes… mais Jules Verne n’avait-il pas justement prévu les sous-marins nucléaires avec son Nautilus ? Tu le rappelles souvent : en France, on sait faire, on peut faire ; on a le peuple éduqué et imaginatif pour cela.
MP Langeais
Très très bien votre intervention sur l’UE en direct de la rencontre avec Die Linke à Berlin. Ce qui met ainsi « fin » à la polémique sur votre prétendue germanophobie. Très claire (à nouveau) l’articulation du plan A et du plan B. Par contre, la jolie dame brune en rouge aurait gagné à être présentée, par politesse et pour valoriser davantage le message. Sans doute s’agit-il d’une Allemande, une responsable ou militante de Die linke comprenant le Français et non une simple hôtesse d’accueil ? Un petit loupé me semble t-il.
[Edit webmestre : Votre ophtalmo vous confirmera que, ainsi que cela est écrit sous la vidéo, il s’agit de Sahra Wagenknecht, présidente du groupe Die Linke au Bundestag. Les lecteurs un peu sérieux de ce blog la connaissent bien puisque son fameux discours du 19 mars 2015 au Bundestag avait été publié sur ici. Votre remarque est en outre parfaitement sexiste, tant il vous semble exclus a priori qu’elle puisse être tout simplement une homologue de Jean-Luc Mélenchon, mais au mieux une porte-serviette et que vous évoquez avant tout son physique, chose que vous ne feriez jamais s’agissant d’un homme ! Un gros loupé me semble-t-il…]
korzec
Soyez tolérant Mr le webmestre : pour un RDV chez un ophtalmo, c’est 3 mois d’attente.
Bonne journée à vous et à tous les insoumis miros (dont je commence à faire partie !).
MP Langeais
Autant pour moi. Merci de votre réponse. Je n’avais pas lu in extenso la légende étant passé directement en mode plein écran. La question reste posée pour qui consultera cette vidéo hors du blog (Youtube par exemple). Elle a un côté « potiche » comme pourrait l’avoir un bellâtre encravaté, comme il est dit plus bas, que lui aurait enlevé Jean-Luc Mélenchon s’il avait précisé, d’un mot, au côté de qui il tenait son propos. C’est tout. Mais je veux bien avoir tout faux !
[Edit webmestre : Après l’avoir visionné une seconde fois, je dois reconnaitre que vous n’avez pas complètement tort sur l’impression que donne sa présence muette. Sur Youtube, la légende est la même, au même endroit, sous la vidéo.]
Jean-François91
La présence côte à côte de Jean-Luc et de Sahra est une très belle image et un symbole et je me suis empressé d’envoyer le lien de la vidéo à mes amis allemands. Sahra Wagenknecht est une grande militante de la gauche de Die Linke, et une oratrice brillante au Bundestage et ailleurs. Elle reste hélas quasi inconnue en France, malgré les liens du présent blog. Il ne faut pas compter sur les médias dominants pour nous faire connaître l’Allemagne (ou le reste du monde…) et Internet n’abolit pas toutes les frontières. Le sous-titrage reste un gros travail.
rage au coeur
@sdm94
Merci pour les liens de bilan. En effet, il est difficile de trouver une info dans ces labyrinthes du net. Inscrite à une groupe d’appui jlm2017 depuis le début, aucune réunion. Or, sans contact en chair et en os la motivation s’effiloche.
julie
@MPLangeais + webmestre
Je profite de cette intervention du webmestre pour faire part de ma réflexion sur le sujet. Tout en étant très heureuse d’apprendre par votre vidéo que J.L.Melenchon s’est rendu à ce RV à Berlin, mais il est vrai que j’ai été mal à l’aise en voyant Sahra Wagenknecht ( le « h » est au milieu) à donner l’impression de « faire plante verte ». Malheureusement, elle n’est pas assez connue en France pour pouvoir être sûr qu’il n’y ait pas de confusion possible entre cette très grande dame de la gauche politique allemande et une hôtesse de conférence comme suggéré par le contributeur. Bien sûr, j’avais lu et compris le texte explicatif, je comprends aussi qu’il faille le temps pour traduire et mettre le tout sur le site. D’où ma proposition. Ne peut-on pas attendre pour mettre la vidéo une fois le tout fini ? Le message de Jean-Luc Mélenchon n’est pas si nouveau pour nous et la vidéo de l’excellent Punchline en 1ère position nous fera attendre sans problème. Juste une suggestion…
Thierry_M
Cher Jean-Luc, ce post pour rendre compte de ce qui te tient à cœur, l’éducation populaire. Un dimanche soir je tombe par hasard, dans l’émission C politique, sur un type qui met des mots sur ce que je pense. Renseignement pris, il s’appelle Mélenchon et a quitté le PS. Puis j’apprends qu’il sera le candidat du FdG. Là, je me dis méfiance, l’ex PS va forcément la jouer en tireur dans le dos. Mais la suite a montré que j’avais tort.
Un jour j’ai ouvert ton blog et Internet a joué le rôle que l’on aime. Depuis, je peux dire que je n’ai pas peur de débattre avec qui que ce soit, car j’ai les idées claires. J’applique aussi ce que tu ne cesses de dire, la vérification des affirmations répétées à l’infini ou tombées du ciel. Ces deux choses mises ensemble me permettent de défendre dans des forums le combat qui est le notre.
Jusqu’à ce que la censure soit systématique, Libération a produit une belle quantité d’extraits de ce blog, du LGS, de la CGT etc. Ensuite, je suis passé à l’Obs (Thierry Martin) où je suis présent encore aujourd’hui. En plus du net, je suis parfois surpris comment je peux faire rentrer dans la vie courante les thèmes que nous portons sans que mes interlocuteurs aient l’impression qu’ils parlent de politique. Moi aussi, je participe à leur éducation, la boucle est bouclée. Tu peux être fier de cela.
Je ne me contente pas des consciences, j’ai donné pour la campagne jusqu’en juin. Merci Jean-Luc.
PIETRON
Qu’un type comme Didier Le Reste, ex délégué syndical CGT à la SNCF, puisse ainsi taxer de « national populiste » un mouvement tel que les insoumis via Jean-Luc Mélenchon, faut-il que l’époque engendre à ce point autant d’opportunisme bêta. Lui qui a vécu le « grand PCF » et s’entendait taxer lui et le PCF de « stalinien » à tour de bras et tour de vices, puisse se conduire comme la plus réactionnaire des bourgeoisies, en dit long sur le temps politique qui passe et atteint, y compris, des individus à prétention révolutionnaire initiale. Un crétin Le Reste. Son passage à la SNCF semble ne pas lui avoir fait découvrir la nécessité marxiste des conditions à réunir pour inverser le cours systémique. Ou alors, la chasse à un poste et ses fréquentations nouvelles au conseil de Paris, voire à la direction du PC, lui tournent la tête, le déconnectent, le pauvre. Mais bon la classe ouvrière au sens large attend bien plus que cela. C’est un programme social d’ampleur qui doit voir le jour. Un programme qui révolutionne la vie au travail. Pour cela conserver un cap politique « révolutionnaire », malgré les écueils injurieux, est une condition par étapes de l’inversion de la donne capitaliste actuelle. Le socialisme.
Thoreau
Monsieur Mélenchon,
Je pense que la nature et que les êtres humains sont au bout du rouleau. Trop de pression, trop de vitesse, trop de compétition, trop d’agressivité, trop de machines et de bruit, trop de flux. On n’arrive plus à suivre ce monde. Il n’y a plus de place pour les idées, les idéaux, la rêverie, l’intelligence, la lecture. La nature sauvage disparaît de nos environnements et de nos vies de plus en plus bétonnées et emmurées. Vous êtes la seule personnalité politique à comprendre cela, les autres ne sont rivés qu’à des indicateurs économiques. Un programme de gauche aujourd’hui doit selon moi mettre en oeuvre ces quelques idées simples : partager les ressources, partager le travail, faire la paix et respecter les plus faibles.
camille
Bonjour,
Je salue l’orientation vers les 2 points suivants :
Une démarche plus gaullienne qui parle d’insoumis et non de peuple de gauche, ce qui donne le ton pour une assise plus large, obligatoire pour résister aux violences inévitables (Etats et puissances non étatiques extérieures et valets intérieurs).
Cette combinaison que je souhaitais comme d’autres de double entrée A et B (sortie sèche).
Reste que je maintiens (sauf à trouver la précision) le manque de 2 éléments essentiels :
Préciser le mode sortie sinon c’est du vent. Les modalités successives suivant la situation doivent être claires. Sur ce point, les lignes ex M’PEP et UPR sont les plus claires et divergentes. Et je maintiens qu’on peut marier les deux dans la même logique que l’articulation plan A et B. Article 50 et Convention de Vienne sur le droit des traités (1969).
Faire des signes publiques (une simple évocation déjà) pour élargir l’assise vers les partis gaulliens hors FN, même petits (ce qui permet le transferts vers eux de gens qui ne viendront à toi). Ta logique de clarifier la ligne de partage droite gauche (après les embrouillages honteux des PS, LR et autres satellites) est rationnelle mais dire qu’une question est supérieure (indépendance) ce n’est pas nier le clivage, c’est analyser le pays comme occupé, coupé en droite gauche/valets , et en tirer les conséquences. Ce qui fut fait à une autre époque. Ceci reclasse PS, LR en variantes d’extrême droite ou, plus conforme sans doute, en traîtres (type Flandin, Darlan ou Laval).
Régine
Je ne comprends rien à toute cette stratégie qui me semble bien complexe pour les électeurs de base comme moi. D’autant que « faire des signes publiques, (une simple évocation) » à celui là ou à l’autre pour ratisser plus large, de là au malentendu et à la déception, il n’y a pas des kilomètres. C’est ainsi que font tous les autres. Dire les choses sans trop les dire, pour être séduisant. Mais sans doute, ne sommes-nous pas au même niveau de compréhension de ce que j’appelle la tambouille. Depuis quand d’ailleurs les insoumis se réclame d’une démarche gaullienne et qu’est-ce que cela peut vouloir dire ?
Nicks
@Régine
Ce que ça peut vouloir dire, c’est simplement la volonté de restaurer la puissance publique qui est l’émanation des citoyens, de remettre à flot la République, en la rénovant avec une nouvelle constitution, de ne pas brader notre patrimoine commun, ne pas délaisser l’aménagement du territoire et les perspectives collectives de la Nation, de ne pas dissoudre la France dans une Union construite désormais pour les intérêts de l’oligarchie, de ne pas saboter sous prétexte de modernisme (en fait d’hyper-individualisme qui s’ignore) un modèle social et d’intégration dont la laïcité est un pilier fondamental. C’est à mon sens reprendre à notre compte des valeurs qui ont toujours été progressistes, pourtant délaissées par la social-démocratie, mais aussi l’extrême-gauche, et nous permettre un véritable rassemblement victorieux, plutôt qu’une candidature de témoignage, cette fois-ci.
camille
@Regine
Ok je vois même si je ne suis pas d’accord. C’est l’inverse du ratisser large. Tu poses des bornes simples et une hiérarchie tranchante. Tu libères le pays avant de pouvoir faire une politique, pas le contraire. Tu le fais dans un cadre démocratique et l’action produit en même temps des changements individuels et collectifs. Donc tu construis une alliance, à l’évidence pas avec les appareils PS et LR ni FN, tous traitres et extrémistes (les votants c’est autre chose). Tu définis clairement avec qui tu peux bosser au delà de ton camp si tu ne veux pas être écrasé et même tué. L’histoire des Etats Unis montre qu’ils ne font pas de détails (Dulles, Kissinger) encore moins quand la bête est en danger, surtout lorsque nous sommes en situation de guerre quasi tiède (je ne parle évidemment pas des barbus qui servent de supplétifs depuis au moins 1978 et même bien avant). Or il n’y a pas que les Etats Unis, il faut compter l’Allemagne, la structure UE, les puissances économiques, tous les valets en France, sans compter que nous ne pourrons pas compter sur beaucoup de pays et probablement aucun de l’UE (je ne crois pas à la Vierge !).
Ca fait beaucoup hein ?! Mis à part sous De Gaulle, partiellement Mendès, (Mitterrand de 81/82 ?) la classe politique française a été servile et actrice de sa servitude depuis 1946/47. Alors si tu veux avoir une République sociale et écologique, il va falloir avoir une assise très, très large. Sinon le pays sera…
Pierre Pifpoche
Merci beaucoup, Jean–Luc Mélenchon, dans votre discussion avec Laurence Ferrari sur C8, d’avoir fait oeuvre, si patiemment, de pédagogie pour moi et tous les téléspectateurs, sur les différents procédés, objectifs ou non, voire parfois très manipulatoires, du journalisme. La pédagogie fait mouche. Car jusqu’à présent, vos réponses étaient si rapides que je n’avais pas toujours le temps de comprendre en face le procédé de manipulation dont il est parfois question. Là, cela devient beaucoup plus clair. Et l’exigence d’un bon travail de journalisme impartial, fondé et argumenté concrètement, devient plus clair aussi pour nous tous.
Amicalement et fraternellement.
LEON
Peut-être une petite ambiguïté dans le premier paragraphe de « Le programme « l’avenir en commun » avance ».
La phrase « Le document a donné lieu à un ultime échange de vue avant transmission aux 130 000 personnes ayant donné leur appui à ma candidature » laisse penser pour certains copains que le document a déjà été envoyé et ils le cherchent en vain. C’est « a donné lieu… avant d’être envoyé » qui peut faire problème. En fait, cela signifie qu’il sera envoyé dès que l’ultime échange de vue aura eu lieu.
Quand ce texte sera envoyé aux 130 000, il serait bien qu’il figure constamment à la Une du blog, pour que tous ceux qu’on oriente vers le Blog pour le lire puissent le trouver immédiatement. Muchas Gracias !
Krauzman
Je ne sais pas si c’est le lieu et le moment de poser mon problème. Je juge excellentes les prises de position de Jean-Luc Mélenchon et je ne voudrais pas casser le baraque. Sauf une.
Pour moi il y a un point à part dont je ne vois pas le lien avec le reste, c’est cette affaire de Constituante et de bouleversement vers une Sixième (une de plus) république. Peu importe la forme de l’État si on applique les autres points du plan B. Il n’existe pas de démocratie idéale. Et je préfèrerais concentrer les efforts plutôt vers le partage des richesses, le retour vers l’industrialisation, la création d’activités nouvelles, écologiques, la fin des spéculations, des privilèges du petit nombre etc. Je sais, je vois, je constate historiquement que la population ne fait pas des efforts pendant longtemps. Les assemblées même de gauche ont longtemps placé les représentants des privilégiés, « les honnêtes gens », à leur tête. Alors si on mettait la Constituante et la VIème République au second plan ?
Démoc
Juste une suggestion pour cibler les abstentionnistes. D’une manière générale ceux qui critiquent la politique et s’en éloignent, disent « ils ne tiennent jamais leurs promesses », a quoi bon voter. Cette idée est reprise par les média comme l’a fait L. Ferrari, « qu’est ce que vous promettez Jean-Luc Mélenchon ? » Il me semble important de marteler, comme tu l’as fait avec « hypocrites », que tu ne promets rien, mais que tu as, avec les insoumis, des objectifs, car promettre revient au mandat impératif, qui je crois est interdit, et signifie que ceux qui sont élus ne doivent pas tenir compte des parades des opposants pour avancer. Fraternellement.
Invisible
Le malheur, c’est que la politique doive passer par le filtre d’émissions de spectacle telles que Punchline. Émission que j’ai écoutée tout en faisant mon repassage parce que je n’avais pas envie d’y perdre du temps. Le rappeur revisité par le Figaro, l’interview à bord d’une berline pilotée par l’interviewer au détriment de toute règle de code de la route, la petite facho de service répétant des phrases toutes faites (par le FN), en somme, un manque absolu de savoir-vivre. Faire de la pub au FN le jour consacré à Mélenchon, faut pas être susceptible. Vous êtes bien patient Jean-Luc. La journaliste-speakerine se fichait pas mal de vos réponses et ne pensait qu’à sa question suivante, son objectif fatal, réduire votre pensée à une phrase titre, une punchline. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour accéder à la plus haute fonction de l’État ! Ce parcours obligé de candidat à la présidentielle fait qu’à la fin il doive devenir une sorte de pâte à modeler. Bon courage ! Il faudra de la conviction pour rester inaltérable après ces passages à l’essoreuse médiatique.
fred
« La journaliste-speakerine se fichait pas mal de vos réponses et ne pensait qu’à sa question suivante, son objectif fatal, réduire votre pensée à une phrase titre »
Et nous, invisibles, nous ne sommes pas sourds et nous ne nous fichons pas forcément des réponses de Jean-Luc Mélenchon, par contre je me fiche pas mal de l’objectif de la speakerine.
Michel
Bonjour,
Vous n’abordez presque jamais la politique étrangère de la France et de la géopolitique globale. Dommage, car comme disait Jaurés peu on s’éloigne beaucoup on s’approche de son pays. C’est-a-dire qu’on comprend mieux la politique de son pays.
Gérard
Cliquez sur Vidéos en haut du blog. Page10 : « Pour un nouvel indépendantisme. Débat sur la défense nationale ». Sur le site du Parti de Gauche, cliquez Télé de Gauche, vous trouverez la Journée Défense du PG.
Pour Jean-Luc Mélenchon la géopolitique commande la politique, c’est dire l’importance accordée à celle-ci dans sa réflexion. Je n’ai pas le temps, mais vous avez son discours tout a fait remarquable au Cercle Républicain en 2012, etc.