Cette semaine, pour la première fois dans la jeune histoire du mouvement « La France insoumise », a été composée une délégation des partis et organisations qui constituent « l’espace politique » du mouvement. Cet espace est composé de divers groupes communistes du PCF qui se sont nommés « Communistes insoumis », de « la nouvelle gauche socialiste », du Parti de gauche et des militants de « Ensemble insoumis ». Il s’agit de rencontrer la direction du PCF à sa demande. C’est la première rencontre. D’un commun accord à la « France insoumise » il a été convenu que je n’y participerai pas. Il faut éviter d’être entrainé dans je ne sais quelle improbable négociation de primaires ou je ne sais quoi, ou bien dans une récupération du même acabit.
Que le PCF veuille faire croire à la possibilité d’un tel arrangement, nous le regrettons mais nous l’admettons car c’est son affaire. Mais nous refusons d’être instrumentalisés si peu que ce soit pour concourir à cette illusion. De plus, après les flots de mise en cause personnelle dont j’ai fait l’objet de la part de la direction communiste, je crois qu’il faut établir une ambiance moins crispée : ma mise en retrait devrait faciliter une expression plus respectueuse de notre démarche de la part de ces interlocuteurs. Nous sommes tous friands de dialogues. Si donc notre fin de non-recevoir est sans appel à propos des primaires et de n’importe quel arrangement de cette sorte avec le PS, tout le monde parmi nous est d’accord pour dire qu’il faut mettre sur la table le projet de charte pour les législatives sur lequel nous travaillons. Il s’agit de disperser les craintes que notre choix de lier présidentielle et législatives avec un mécanisme de label commun et de répartition de financements publics peut susciter.
Les questions qui se rapportent à cette charte sont bien traitées dans le post de mon ami Eric Coquerel. Je veux pour ma part préciser dans ce post les questions théoriques qui vont avec l’idée de « Mouvement » et de peuple. Je me l’autorise en dépit de la lourdeur du sujet parce que je me dis que ces questions doivent être évoquées pour que mes lecteurs puissent savoir où j’en suis sur ces thèmes qui guident mon action.
Chantal Mouffe et moi tenions débat public à l’invitation de « Mémoire des luttes » à la maison de l’Amérique latine il y a une quinzaine. Le sujet, « l’heure du peuple », c’était le peuple et son intervention politique à l’époque que Chantal Mouffe nomme « le moment populiste ». Comme le thème du « populisme » à définir, à combattre ou à revendiquer était évidemment très présent dans les conclusions, je vous propose un article d’Éric Dupin qui me semble bien résumer le moment du « débat » public sur le sujet.
Mais, bien sûr, notre dialogue n’avait d’académique que l’immense savoir de Chantal Mouffe sur l’histoire des idées dont elle rend compte à l’occasion avec brio. Pour le reste Mouffe et moi, nous nous faisons producteurs d’une doctrine globale destinée à l’action davantage qu’à la spéculation pure. Je ne crois pas qu’un autre débat de ce type existe ailleurs que dans notre espace. J’ai rendu compte du moment auquel il a commencé, entre Chantal Mouffe et Roger Martelli à Toulouse, à l’université d’été du Parti de Gauche. Martelli a donné dans la revue « Regards » une approche marxiste que je juge traditionnelle mais qui est ouverte et dialoguante. Cette soirée à la Maison de l’Amérique latine en était le prolongement, d’une certaine façon, même si l’invitant était « Mémoire des luttes ». Il me paraît important, dans cette phase de l’élection présidentielle, de rappeler que c’est dans cet énoncé doctrinal que se trouvent formulées la méthode et la stratégie qui inspirent, expliquent et animent la création et le développement de la « France insoumise »
Le journal « l’Humanité » rend compte fort aimablement de cette soirée de dialogue. J’en tire prétexte pour revenir sur le fond du sujet en critiquant amicalement la lecture qui en a été faite par Sébastien Crépel pour le journal communiste. Je suis conscient qu’il n’est pas facile d’en rendre compte à partir de l’écoute d’une vidéo. De toute façon, cet entretien croisé nécessite une attention très soutenue et un peu de connaissance des points de vue de départ. Ce n’est donc pas du tout un exercice facile. Mes remerciements pour l’intérêt manifesté pour ce dialogue si singulier ne vont pas jusqu’à dire que ce compte rendu rend vraiment compte de l’enjeu de la discussion. L’auteur du papier commet quelques erreurs qui modifient parfois de fond en comble mon approche. Il transforme la conflictualité que décrit mon livre L’Ère du peuple en son contraire : la recherche d’un consensus de toutes les catégories sociales à partir de l’opposition au productivisme.
Je veux être clair : mon point de vue n’est pas celui d’un nouvel « interclassisme ». Le peuple n’est pas, dans ma définition, une appellation sociale molle permettant de ré-inclure exploiteurs et exploités dans la même catégorie au nom d’un intérêt supérieur commun. Ça, c’est la définition du peuple telle que l’a toujours assumé l’extrême droite au nom de l’ethnie, la culture ou la religion censés le constituer. C’est pourtant ce que me fait dire le résumé du compte rendu de Sébastien Crépel. Écrire que, selon moi, l’intérêt général humain résultant de la dévastation de l’écosystème par le capitalisme productiviste rend possible la plus grande « transversale » entre « eux et nous » est un résumé comme d’aucuns en rêvent pour instruire mon procès. Je déclare au contraire que la menace de ruine de l’écosystème définit un intérêt général humain qui délimite la frontière entre « eux » (l’oligarchie responsable du productivisme et de la politique de l’offre) et « nous » (le peuple en réseau, l’homo urbanus interdépendant dans les réseaux).
C’est-à-dire le contraire de ce qu’en dit le journaliste qui résume. Je crains que le tropisme « gauche plurielle » de l’auteur ne le subjugue. Pourquoi ? Parce que la vision « gauche plurielle » se figure que l’alliance populaire repose sur une conjugaison d’appétits auxquels on doit répondre en « rassemblant la gauche ». Le cartel de partis « gouvernementaux » garantit à chacun sa place institutionnelle en la lui assignant dans une répartition de rôles entre partis politiques : aux communistes le social, aux verts l’écologie, au PS la gestion.
L’erreur est d’autant plus dommageable que la bonne compréhension de ce qui fonde le « nous » qui s’oppose à « eux » est le point où s’articule la pensée de Chantal Mouffe et la mienne. Chantal Mouffe nous montre, à la suite d’Ernesto Laclau, que le « peuple » est une auto-construction qui se définit en traçant (découvrant/définissant/formulant) une frontière avec une force adverse, le « eux ». De mon côté, j’ancre cette auto-construction dans sa dynamique matérielle à partir des rapports sociaux de production et d’échange spécifiques à ce que j’ai nommé « l’ère du peuple ».
Deuxième contresens du compte rendu : la lutte de classe n’est pas dépassée dans mon raisonnement par je ne sais quelle lutte « contre la prédation de masse de l’humanité sur son écosystème dont l’existence est désormais menacée ». La lutte des classes est décrite comme une conséquence d’un autre phénomène plus ample à l’intérieur duquel elle s’inscrit et la rend possible : les fluctuations du nombre des êtres humains. C’est l’augmentation du nombre des humains qui explique le développement des forces productives de l’humanité, rend possible l’existence de l’accumulation et la formation des classes qui vont avec. Si ce phénomène est d’abord secondaire, il devient premier à l’époque de « l’anthropocène » lorsque le nombre des êtres humains est tel que le mode de production de l’époque entre en contradiction avec la survie de l’écosystème du fait du niveau de prédation qu’il implique. Ce mode production et les rapports sociaux qui le constituent l’empêchent de se reconstituer au fur et à mesure de la prédation. La lutte des classes n’est donc nullement abolie par cette situation. Elle est au contraire portée à un nouveau niveau dramatique puisque son enjeu est la possibilité ou non pour le grand nombre de substituer à l’exigence aveugle du profit immédiat, les exigences de l’intérêt général humain. Et ceux-ci s’inscrivent nécessairement dans les cycles longs de la nature auxquels répond la planification écologique de la production et des échanges.
Je montre ensuite que la construction du « nous » procède d’une dynamique spontanée (et invariante d’époque) de recherche d’auto-contrôle. Auto-contrôle de l’individu sur sa destinée, auto-contrôle du groupe sur ses membres et sur le territoire qu’ils occupent. Et de là, je déduis que le « nous » n’a pas de meilleur liant que l’égalité comme vecteur (ce que le compte rendu note et met en valeur). Pourquoi ? Parce qu’elle seule abolit vraiment la domination que « eux » veulent exercer contre ce que nous voulons et souhaitons pour nous même et la société.
La rigueur de la pensée sur la réalité est une exigence traditionnelle de notre filiation dans le matérialisme historique. Je ne dis pas que tout ce que décrit L’Ère du peuple soit suffisant, ni même parfois réellement assuré, ni autant argumenté et documenté qu’il le faudrait. Cependant il forme un tout, une cohérence dont je viens d’une certaine façon de résumer les fondamentaux. Je dis dans ce livre que c’est mon « programme ». D’autres diraient « mon projet ». Je compléterai en disant mon « mode d’emploi » pour ne pas laisser croire que j’agirai en fonction des exigences d’une utopie plutôt que des nécessités inscrites dans la réalité.
La description matérielle et « réaliste » du peuple que j’opère a une conséquence sur les autres compartiments de la doctrine d’émancipation qui doit à présent se déployer dans toutes ses applications. En particulier pour savoir quelle forme prend l’organisation politique correspondant à cette réalité sociologique nommée « peuple » après l’ère de « la classe » (et de son parti) comme accoucheur de l’Histoire. Il existe de nombreux textes établissant le diagnostic de la fin de la « forme parti ». Ils décrivent bien. Mais ils proposent peu sinon par des formules tellement générales qu’elles semblent sans réalité concrète. Du coup « le parti » apparait à chacun comme la forme la plus protectrice, même si c’est en se disant « faute de mieux ».
Et de fait c’est vrai. Seuls les partis ont été les acteurs de la permanence de l’action et de la conservation de la mémoire de l’expérience de notre combat. On connaît les conséquences tragiques de bien des auto-dissolutions. La dissolution du PCI (parti communiste italien) n’a donné aucune renaissance des idées et des pratiques progressistes en Italie. Au contraire. L’auto-dissolution du MIR chilien (mouvement de la gauche révolutionnaire) est un désastre de même ampleur si l’on voit ce qu’est devenue la gauche officielle dans ce pays. Mais à l’inverse, dans les faits, il y a longtemps que la permanence et la mémoire conservées sont visiblement conditionnés par les intérêts de ceux qui en sont dépositaires.
Je ne veux pas ici avancer davantage sur cet aspect. Le moment venu, il occupera bien assez nos conversations. Le moment venu ? Ce sera bien sûr celui de la recomposition générale qui va suivre le choc de la présidentielle de 2017, soit parce que nous aurons gagné soit parce que nous serons la première force face aux droites extrémisées. Ce n’est pas le plus décisif cependant à cette heure-ci. Ce qui compte, c’est ce que nous entreprenons avec « La France insoumise » pour traduire de façon concrète la conséquence de notre entrée dans l’âge de l’ère du peuple à l’époque de l’anthropocène.
Au siècle où les humains n’étaient « que » deux milliards, il y avait le « parti de classe ». Il était nécessairement aussi délimité que l’était « la classe » elle-même dans une société où elle n’était nullement hégémonique. En fait, les ouvriers constituaient une sorte d’archipel dans un océan de paysannerie et de travailleurs indépendants de la boutique et de l’artisanat. Sa verticalité correspondait à une organisation du travail lui-même. La centralisation découlait des moyens de transports et de communication autant que comme reflet de la centralisation de son adversaire. Bref, le « parti de classe » correspondait à une réalité sociale et matérielle qui s’est elle-même dépassée de toutes les façons possibles. L’émergence du « peuple » comme catégorie sociale protagoniste face à l’oligarchie de la période du capitalisme financiarisé dominant appelle sa forme spécifique d’organisation.
Cette forme, c’est le « mouvement ». Il peut disposer des moyens d’être représentatif de cet ensemble globalisant qu’est le peuple en réseau de notre époque. Et cela, sur le plan matériel et concret grâce aux moyens techniques des plateformes numérisées internet. Elles-mêmes étant une des applications de la généralisation du numérique, caractéristique de notre temps comme l’ont été l’automobile, la traction électrique et que sais-je encore dans l’épisode précédent. De la sorte, on trouve trois niveaux de définition du peuple. D’abord la multitude, homo urbanus, c’est-à-dire la population vaquant à ses mille et une occupations diverses et parfois opposées. Ensuite le peuple se mettant en mouvement sur ses revendications. Enfin le réseau qu’il constitue dans, par et pour l’action. Ces trois mots désignent trois états d’une même réalité. Ce n’est pas si rare. Le liquide, la glace et la vapeur sont trois états physiques d’un même corps, l’eau, en fonction de son degré de température. Et cette température, ce n’est jamais que la mesure de l’agitation des molécules qui la constituent.
La Convention à Lille, comme je l’ai déjà décrite était un lieu autant qu’un moment de cette réalité « sans bords » qui unit le mouvement et le peuple dont il est issu. Il l’exprime en le donnant à voir. Ce « donné à voir » des invisibles était le fil conducteur de cette assemblée. Et durant les onze heures de transmission en streaming, l’articulation entre cette salle, ses mises en vues et les participants qui regardaient et intervenaient par sms et tweets se mesurait dans le nombre des connexions fluctuant d’un instant à l’autre. Rien de tout cela n’est de la « com ». C’est de la pure politique.
C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre une bonne partie de ce qui nous oppose à d’autres composantes en ce moment. « La France insoumise » n’est pas un parti parmi les autres. C’est un label commun pour une action commune. Ce n’est là pas une idée si complexe. Par exemple certains font des « appels » (par exemple « l’appel des cents ») qui portent un nom de référence que chacun cite chaque fois quels que soient son origine politique ou ses raisons d’être là quand il veut se référer à l’action. Il en va de même avec « La France insoumise ».
Évidemment, ce label désigne l’action commune sur un objectif très ample : porter une candidature à l’élection présidentielle et avec elle un programme pour transformer le pays. À l’évidence, une telle action inclut des centaines d’activités très diverses et donne une complexité d’exécution qui demande des moyens d’organisation et des financements de grandes ampleurs. Compte tenu de l’enjeu, cette action a aussi un caractère très structurant bien au-delà des cercles qui l’animent. La mentalité, les engagements citoyens de type les plus divers s’y réfèrent de manière de plus en plus massive à mesure qu’on s’approche de l’élection et modifient tout leur environnement. Et compte tenu de la nature de l’élection, c’est toute la réalité politique qui est en état d’être transformée. C’est pourquoi le mouvement est une formule dont le contenu se précise à mesure que l’action avance. Il se précise d’après les nécessités de l’action. Cette démarche implique bien des conclusions concrètes. Je ne peux en faire le tour ici à présent.
Je veux mentionner seulement ceci : le strict respect de la nature du processus est la condition de son déploiement maximal. Et de cela je ne tire encore qu’une conclusion : rien des attributions d’un parti n’a de place dans un mouvement de cette sorte. Les volontaires y entrent et sortent librement. Chaque personne définit elle-même la forme et l’intensité de son engagement dans l’action et les modalités de celle-ci. Le mouvement n’a pas à être « démocratique » au sens basiste que souvent on donne à ce mot dans les organisations politiques où l’on doit alors affronter le climat de confrontation des courants et des textes qui les fondent avec les votes contradictoires, et pour finir des gagnants et des perdants. Le souci du mouvement c’est d’être aussi collectif que possible, aussi incluant que nécessaire, aussi poreux que possible. Il ne peut en être autrement.
D’ailleurs le mouvement inclut non seulement des individus mais aussi des groupes et même des partis dans ce que nous avons appelé faute de mieux « l’espace politique » où se retrouvent les représentants des partis politiques qui participent ou soutiennent l’action. « La France insoumise » est donc un label et, de fait, une organisation en vue d’une action et « seulement » cela. Elle n’annule aucun engagement pris par ailleurs par qui la rejoint. Il n’y a pas de carte. Il ne peut y avoir des cotisations mais seulement des participations financières à l’action c’est-à-dire des dons ou des versements réguliers pendant la durée de celle-ci. Il n’y a pas d’autre discipline que celle de l’action, c’est-à-dire celle que chacun s’impose dans l’action individuelle ou collective.
Ce titre m’enchante. Je le fais sur le mode « Le Lab d’Europe1 ». Il ne veut rien dire, c’est une pure invention. Mais il pique l’œil. C’est la mode. Bien de l’agitation sur les réseaux sociaux découlent souvent d’une origine aussi peu fondée que cet assemblage de mots. En effet, des médias officiels y ont ouvert des succursales dont l’unique activité consiste à provoquer des batailles de chiens pour alimenter la machine à buzz et fournir, partant de là, la matière première pour la vitrine officielle. Ainsi « Le Lab d’Europe 1 », cette semaine, a inventé une « réunion secrète » de la direction communiste avec des députés PS en vue d’un accord. J’ai vu passer un démenti du PCF. Et la meute de murmurer « il n’y a pas de fumée sans feu ». On en prend deux : une au buzz, l’autre au démenti. Chacun son tour !
J’ai eu droit de la part des mêmes à une invention aussi plaisante : Le Lab annonçait que j’allais tirer au sort les candidatures aux législatives ! Puis que je ne chanterai plus « l’Internationale ». Et ainsi de suite. Je ne fais pas la liste, ça me donne des aigreurs ou des éclats de rire déplacés. Inconvénient : le temps perdu à démentir. Avantage : il est super facile de les discréditer tellement ils sont caricaturaux. Leur discrédit rejaillit sur toute la profession et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai. Car la divine corporation assume et défend tout et n’importe quoi sans aucune autorégulation. Vérités, mensonges, trucages, pas de problème ! Au mieux « c’est pas moi, c’est le titreur, c’est le photographe, l’info vient du confrère et vous n’avez rien dit et gnagnagna ». Au pire : « la liberté de la presse et le devoir d’informer au risque de l’erreur ». Du coup, n’importe qui peut aussi les manipuler car ils ne vérifient rien. Raison de plus pour s’adapter et en rester à ce que l’on voit ou lit soi-même.
Cette semaine, j’ai été attiré par l’interview d’Arnaud Montebourg dans le JDD. D’une façon générale, le personnage est intéressant et talentueux. Il va sans doute gagner contre Hollande. Je m’en réjouis d’avance car ce travail-là sera fait et il en résultera une belle implosion de ce qu’il reste de ce parti. Il est franc : il dit clairement qu’il ne peut s’entendre avec moi en raison de ma « radicalité » et de mon « isolement ». J’admets parfaitement que me jeter des pierres soit une façon de cotiser au club des importants et je ne peux lui en vouloir de le faire pour évacuer les ambiguïtés que le système pourrait lui reprocher. D’autant que je me sens élégamment réhabilité quand l’intéressé ne manque pas de dire plus loin que « la radicalité est parfois nécessaire », certes à son sujet. Peu m’importe qu’en matière d’isolement, ma situation me paraisse plus favorable que la sienne. Je n’entre pas dans les arguments que cela me suggère car je dois faire court sur le sujet. Mais je l’ai lu avec soin.
Tout de même ! N’est-il pas le candidat soutenu par le porte-parole du PCF, numéro deux du parti et la direction de ce parti (sauf Chassaigne qui préférait Taubira) ? J’en déduis qu’il va sans doute bénéficier de l’aide d’ardents révolutionnaires qui vont donner des sous au PS et signer des allégeances pour pouvoir voter pour lui. Je ne lui reproche pas : c’est humain et de tels soutiens ne méritent pas que je les regrette. Mais j’ai pensé que mon devoir était d’étudier les propositions qu’il affiche pour comprendre ce qui capte les faveurs de la direction révolutionnaire. J’avais gardé pour moi ce que j’avais pensé de ses précédentes expressions programmatiques. Je sais trop combien l’appareil de la « gôche » rêve d’une bataille de chiens entre gens « pourtant si proches ». Mais là je ne peux m’empêcher de dire « merci ». Arnaud Montebourg a procédé à une franche clarification. Je m’en tiens aux marqueurs de nos combats.
Quand Montebourg dit « je propose un code du travail différent pour les PME négocié branche par branche ». Il me semble que c’est pire que la loi El Khomri. En tous cas, c’est la fin du code du travail et de l’ordre public social républicain. Des naïfs diront qu’une PME, ce n’est pas une multinationale. Ils enfonceront une porte ouverte car le code différencie déjà l’application de la loi avec des seuils. Cette complexité est, entre autres, à l’origine de la taille (justifiée) du code du travail. Après quoi, il propose d’augmenter le pouvoir d’achat en abaissant la CSG. Sans dire que ce qui ne sera plus payé de cette façon aux organismes sociaux devra l’être d’une autre. C’est-à-dire par les impôts de tous. Le final est beau : pas d’augmentation de salaires sauf si c’est dans toute l’Europe.
Je ne commente pas davantage qu’en m’interrogeant : avec un tel programme, qu’est-ce que les communistes peuvent bien lui trouver ? Surtout quand il dit que si les communistes le veulent, ils sont les bienvenus pour faire cette politique. Humour quand, s’adressant à eux, il se réclame de François Mitterrand. Montebourg est un homme qui connaît son histoire. Il sait tendre la main sans le bras. Quand c’est moi qui parle de mon attachement à la mémoire de François Mitterrand, ce n’est pas nouveau et j’ai expliqué en cinquante pages du livre « Le Choix de l’insoumission » l’ampleur et les limites de ma réflexion sur le sujet. Bon, bref, il arrive aussi à leur faire admettre ce qu’ils n’ont jamais admis de moi à son propos ! Trop fort Arnaud !
Mais c’est trop. Je finis par soupçonner que son principal talent à leurs yeux me concerne : lui ce n’est pas moi. Et quand « n’importe qui sauf Mélenchon » est la ligne officielle, on se retrouve vite à manger des pierres faute de bon pain. On va voir bientôt que cette ligne va être un très grand succès. J’ai quand même de la peine pour mes copains communistes de la base qui doivent supporter toutes ces palinodies. Ils sont nombreux à « La France insoumise » et ils le seront très bientôt davantage encore. Ils y défendront sans complexe les augmentations de salaires, l’abrogation de la loi El Khomri, la retraite à 60 ans, la planification écologique, la Constituante et tout le reste de nos idées claires et nettes. Ensemble, on s’en tiendra au programme « L’Avenir en commun ». Fabriqué à partir de « l’humain d’abord » rectifié pendant sept mois de travail collectif, je crois qu’il peut faire la différence. Je sais que ça va le faire en tous cas auprès des gens du commun pour qui les mots ont un sens.
Benoît Hamon doit avoir sa part ici de peur qu’on croie à des tendresses ou des dédains qui ne sont pas. D’autant que ce weekend sur BFM, en manque d’arguments face à mon camarade Alexis Corbière, il a trouvé malin de m’attaquer sur mes votes au Parlement européen. Comment peut-il ignorer que mieux vaut ne pas s’en prendre à moi avec des mensonges sur des sujets sensibles pour lesquels j’engage mon vote public et fournis des explications écrites que chacun peut retrouver sur mon blog Europe. On chercherait en vain les siennes pour les années où il fut député européen et vota, par exemple, le rapport favorable à TAFTA. Tsss ! Plaisantin!
Cette fois-ci, il s’agissait du rapport de ma camarade Marie-Christine Vergiat qui a été voté mardi dernier à Strasbourg. Benoît Hamon l’évoque pour insinuer sournoisement que je serais « contre le regroupement familial », puisque le texte l’évoque et que je « n’ai pas voulu voter » ce document. Une façon de laisser entendre que j’aurais voté contre. Évidemment « contre le regroupement familial ». Malin, non ? Non. Je me suis abstenu sur le vote final. Bien sûr, je n’ai nullement mis en cause le regroupement familial. Hamon sait comme moi qu’il s’agit d’un droit garanti par les Conventions internationales que la France a signées. J’invite Benoît Hamon à lire les points de mon programme sur ces aspects pour plus de détails. Le livret « immigration » étant en cours de rédaction, le moment venu, nous le lui transmettrons aussi. Sans doute nous fera-t-il connaître lui aussi son programme en la matière car celui du PS en général et celui du gouvernement auquel il a participé en particulier c’est la « méthode Léonarda ». Il l’a approuvé avec enthousiasme à l’époque car il était ministre. Expulsion inhumaine, blabla, répression aveugle et re-blabla.
Je sais très bien que l’intention de nuire et de suivre la feuille d’éléments de langage du PS contre moi était le principal souci de Benoît Hamon. Mais mon devoir est de lui répondre point par point. Car mon but est aussi de vous montrer quels genres de personnages sont ces gens. Ils mentent sciemment pour salir les autres et envenimer tous les débats. Puis ils reviennent vous voir la mine enfarinée sur le thème de « l’unitééééééé » beuglée à pleins poumons pour éteindre toute discussion sur leurs bilans collectif et personnel. Suprême élégance : le rapport dont il est question a été voté le jeudi précédant l’émission et, bien sûr, Alexis Corbière ne pouvait en avoir aucune connaissance. Hamon non plus d’ailleurs. C’était donc juste une de ces bonnes vieilles ruses des assemblées générales de la MNEF où le jeune Hamon a fait merveille dans sa jeunesse.
J’en viens donc au fond du rapport puisque c’est à son sujet que Benoît Hamon me prend à partie. Ce rapport s’intitule « Droits de l’homme et migrations dans les pays tiers ». Sa rapporteure est Marie Christine Vergiat, membre de mon groupe, la GUE. Il contient de très bons éléments ! Il rappelle la nécessité pour les État membres de l’Union d’assurer un accueil digne et humain, loin des conditions de « parcage » de Calais et ailleurs dont s’est accommodé des mois durant le gouvernement français actuel avec le soutien de Benoît Hamon. Le rapport souligne l’importance des politiques d’inclusion et d’intégration, par l’apprentissage de la langue du pays d’accueil ou encore le respect du droit du travail. Il demande la mise en place de voies d’accès sûres et légales pour les migrants… Et bien d’autres éléments que je soutiens.
Mais lors de son examen en Commission, la droite a réussi à déformer le texte. Ainsi, le rapport se félicite également du travail de l’EUNAVFOR MED qui mène la chasse aux réfugiés dans les eaux méditerranéennes en affirmant qu’elle « est un moyen de lutter concrètement contre le trafic des migrants; invite l’Union à poursuivre et à intensifier ce type d’opérations ». Le rapport valide également le principe du fichage généralisé des migrants afin « d’améliorer les flux d’information, la collecte, le croisement et l’analyse des données personnelles », en soutenant les fameux « hotspots », ces centres de tri indignes et inhumains. Pour ma part, je me refuse à valider cela. Tout comme je m’oppose à l’article 90 de ce rapport qui demande le renforcement de l’agence Frontex. Il s’agit de la Police des frontières qui remplace l’ancienne opération « Mare nostrum » dont le but était de sauver les gens. Je note d’ailleurs au passage que ce paragraphe a été voté de manière séparée à la demande de mon groupe. Mais il n’a pas dû se trouver beaucoup de sociaux-démocrates pour s’y opposer car il resté tel quel dans le texte ! Le PS et Benoît Hamon ont le droit d’aimer Frontex et la police des noyades, mais cela ne leur donne pas le droit de donner des leçons à propos des regroupements familiaux que la mort rend impossibles.
D’ailleurs, lors du passage en plénière le texte a encore été déformé et affaibli. Les votes de droite et du PS ont supprimé les passages jugés encore trop progressistes. Ainsi le paragraphe 55, « demande que les migrants et réfugiés qui fuient la faim bénéficient d’une attention particulière de la part de la communauté occidentale, notamment européenne », a semblé trop « généreux » pour cet hémicycle : il a été rejeté avec l’aide des amis de Benoît Hamon. De la même manière, le paragraphe 81 a été amputé d’un passage pourtant bien intéressant. Il faisait le lien entre les accords économiques passés entre l’UE et des pays tiers provoquant les mouvements migratoires ! C’est donc refuser de dénoncer la politique commerciale destructrice de l’Union européenne. Ainsi, les amis de Benoît Hamon, et lui-même aussi sans doute, refusent-ils de dire que c’est bien la politique économique de l’UE qui déstabilise des régions entières.
Au final, je me suis donc abstenu sur ce rapport. Je ne pouvais voter contre compte tenu de la personnalité de la rapporteure, des bonnes intentions qui l’animaient et de son engagement constant pour les droits de l’homme. Mais je ne pouvais voter pour non plus ! Pas question pour moi de cautionner les ajouts de la droite que Benoît Hamon supporte sans mal. D’autant qu’en toute hypothèse, tout cela n’a aucune conséquence pratique. En effet il s’agit d’un « rapport d’initiative parlementaire ». Il n’a, rappelons-le, aucune conséquence sur quelque réglementation que ce soit.
Dès lors, quand il s’agit de voter des textes de déclarations sans conséquences, je préfère qu’elles reflètent pleinement mes convictions, sans devoir me trahir par des concessions aux réactionnaires et à leurs amis du PS, dont Benoît Hamon. Tout le monde n’est pas de cet avis, et certains préfèrent ménager et la chèvre et le chou pour se conformer à des rites de bons usages et belles manières entre « collègues » du Parlement. Le résultat ? Après avoir fait voter leurs amendements, les députés de droite ont voté contre le texte. Il a l’air malin, Benoît Hamon !
149 commentaires
Noëlle MOLINELLI
Quelques éclaircissements s’imposaient. Désormais, tout est limpide ! Espérons que le journaliste de l’Humanité et Benoît Hamon prendront le temps de lire ces clarifications.
max
J’en doute, ces mecs la n’ont aucune fierté personnelle et ne reconnaissent jamais leur faute ou leur incompétence. Juste des petits « toutous » du système !
Maryse Smith
Bonjour Jean-Luc, je souhaite savoir pourquoi certains Insoumis ont ressenti le besoin de se réunir en délégation ou en groupe à l’intérieur des Insoumis. N’y a-t’il pas un risque que chacun prêche encore pour sa chapelle et que çà parte encore en vrille comme au FdG ? Quel est l’intérêt pour les Insoumis d’accepter que des Insoumis se disent communistes, ou PS ou autres à l’intérieur du mouvement ? Quel sera l’impact de leurs « délégations » à l’intérieur du mouvement ? Merci par avance de ta réponse.
Claire Pinçon
Bonjour , je dois dire que je me pose la même question. Pourquoi atomiser un mouvement dont la force principale est le rassemblement ?
Francis
La réponse n’est-elle pas dans le texte de JL Mélenchon ?
« l’espace politique » du mouvement. Cet espace est composé de divers groupes communistes du PCF qui se sont nommés « Communistes insoumis », de « la nouvelle gauche socialiste », du Parti de gauche et des militants de « Ensemble insoumis ».
C’est précisément pour ne pas nier le rôle des partis que cet espace dédié existe au côté de l’espace citoyen. Me semble t’il.
J.Bayle
Je vois ce que vous voulez dire mais la France Insoumise est un mouvement citoyen, et le FdG était une alliance de partis politiques. Le prisme est donc plus important et la contribution de partis politiques, syndicats ou encore associations citoyennes sont une force au lieu d’être un frein à la venue des citoyennes et citoyens, et ainsi à un travail vraiment constructif !
Claire Pinçon
Vous devez avoir raison. J’espère juste que tous sauront être insoumis avant d’être socialistes, communistes, et autres. Ce serait une catastrophe que toute cette belle énergie se dilapide en querelles intestines.
Sylvain COSTET
Pour moi aussi le coup de la délégation composée uniquement de membres de partis pour représenter un mouvement dont la majorité des membres ne l’est pas pose problème. Cette rencontre avec le PCF engageant tout le mouvement il aurait été normal, en bonne démocratie, que soit constituée une délégation représentative de la composition de la France Insoumise. Cette histoire d’«espace politique» constitué de la sorte ressemble trop à une tentative d’instaurer une direction des partis sur le mouvement et donne malheureusement l’impression que les leçons de l’échec du FdG n’ont pas été tirées contrairement aux apparences de ces derniers mois. À éclaircir d’ urgence.
Le Père Duchesne
Je dirais même plus. Pourquoi reconstituer un cartel de politiques, dont certains ont quand même collaboré durant des années avec l’actuelle droite de gouvernement, pour discuter avec un parti dont les dirigeants nous sont clairement hostiles ? Rassembler, oui, mais sous le contrôle des citoyens uniquement. Quel est exactement le mandat de l' »espace politique » de la France Insoumise pour cette rencontre ? Un compte rendu de l’entrevue est-il prévu ? Les décisions prises à l’issue de celle-ci seront-elles soumises à l’approbation de l’ensemble du Mouvement ? Je réprouve, pour ma part, la coexistence d’un « espace politique » et d’un « espace citoyen », sauf si ce dernier est majoritaire, contrôle le premier et mandate celui-ci, par principe démocratique.
MP Langeais 37
Idem, c’est pour moi aussi assez insupportable ce travail « souterrain » d’appareils qui semble exclure les insoumis non encartés pour aller palabrer avec le (seul) PCF. Certes il y a la charte (sorte de mandat) à laquelle vous faites référence. Mais c’est accorder bien de l’importance à une organisation qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et qui, si j’en crois les échos de la fédé locale, à déjà tranché. Mais peut-être n’est-ce que tactique, pour ne pas être accusé de sectarisme, prêter le flan aux coups bas et ne pas tirer sur l’ambulance ?
Pour le reste de l’analyse, je partage.
« La France insoumise… n’est pas un parti parmi les autres. C’est un label commun pour une action commune (…) ce label désigne l’action commune sur un objectif très ample : porter une candidature à l’élection présidentielle et avec elle un programme pour transformer le pays »
C’est effectivement aujourd’hui la priorité.
Pascal Jean-Michel
« l’espace politique » du mouvement. Cet espace est composé de divers groupes communistes du PCF qui se sont nommés « Communistes insoumis », de « la nouvelle gauche socialiste », du Parti de gauche et des militants de « Ensemble insoumis».
Cela veut dire qu’à l’intérieur du mouvement il y a la composante partidaire dans sa diversité et les Insoumis qui encartés ou non sont la masse des bénévoles. Vous remarquerez que cet espace politique regroupe des militants qui se battent pour rallier leurs camardes de parti à FI. C’est pourquoi on lit : « communistes insoumis », « Ensemble insoumis », « nouvelle gauche socialiste » (ce la désigne les vrais frondeurs qui ont quitté le PS). Quant au PG, lui, dans sa totalité soutient FI et c’est le seul agissant ainsi pour le moment. C’est important pour la représentativité de FI, mais en aucun cas ça ne peut prendre le pas sur la masse des bénévoles qui constitue FI pour l’essentiel. Ces militants ne sont pas parcourus par des courants de pensée et il ne faut pas ! Alors, sans doute faut-il veiller à ces délégations qui en rencontrent d’autres et ne jamais oublier que nous avons la grande chance d’avoir de très nombreux militants non encartés qui doivent se retrouver dans les représentations diverses du Mouvement. Je ne doute pas que cette volonté existe. Il reste à la faire vivre pleinement.
J.Bayle
Oui vos commentaires sont en même temps très judicieux, ne (re)partons pas dans de mauvaises et vieilles tambouilles politiciennes. Mais je me dis tout de même que cette délégation d’Insoumis est allée à la rencontre des dirigeants du PCF de manière diplomate et non pas opaque pour convaincre du mouvement la France Insoumise. Je ne pense pas à un quelconque marchandage qui ferait fuir les citoyens.
Continuons toutes et tous de construire, d’avancer tous ensemble et que chaque citoyenne et citoyen amène sa pierre à l’édifice et se retrouve dans la France Insoumise. Évitons les divisions et querelles qui ne feraient que nous pénaliser.
Vassivière
Je partage les mêmes interrogations concernant cette délégation composée uniquement de membres de partis. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de représentants citoyens du mouvement ?
morvan
Bon, j’admets que dans un 1er temps mon versant ado de presque septuagénaire m’a fait sursauter, comme apparemment une cohorte d’autres insoumis. Toutefois, et après réfléchissement documenté, j’ai conclu que mon début d’ire n’était justifié que quant à la forme, de l’annonce « fait accompli » de cette rencontre, et du label « espace politique » donné à cette délégation, laquelle eût pu rester délégation tout court sans encombre, évitant ainsi aux inquiétudes de se réveiller. Je me permets donc de décerner un zéro assez pointé quant à cette forme, et à l’impression d’exclusion qu’elle peut donner aux autres insoumis, lesquels sont convaincus à juste titre d’être engagés politiquement dans FI. Maintenant le fond, en le mettant sous le sceau de l’urgence « excusant » l’annonce tardive : personne ne niera qu’il fallait une rencontre, et qu’il valait mieux que ni Jean-Luc Mélenchon ni P.Laurent y soient présents. Personne ne peut nier non plus que pour cette rencontre « de l’appareil » du PCF sur des sujets cruciaux la délégation FI devait être constituée de politiques un peu ou beaucoup rompus à la dite politique. Jean-Luc Mélenchon, lors de son appel à soutien, à tous les individuels d’abord, y invitait aussi tout groupe dont partis « s’ils sont prêts à respecter le pluralisme et la priorité donnée à l’action citoyenne« , laquelle est définie ailleurs comme, notamment, chacun selon ses compétences. Les délégataires d’hier, dont on eût aimé avoir le nom, ont ces compétences. Pas moi…
[Edit webmestre : Si vous aviez suivi le lien que donne Jean-Luc Mélenchon vers le blog d’Eric Coquerel, vous eûtes connu ces noms… Il n’est pas trop tard pour le faire.]
Valiente Michel
Depuis longtemps déjà, 10 ans, 15 ans, 20ans, je pense que « nous changeons de civilisation » comme l’expriment des intellectuels de ce monde.
Il y eu dans notre Histoire récente « Les Révolutionnaires de 1789 », « Les Misérables de 1848 » de V.Hugo, « Les Communistes de 1945 » de L.Aragon. Il va y avoir « Les Insoumis de 2020 » (l’écrivain n’est pas connu à ce jour).
Mon grand père et mon arrière grand-père (mineurs à Aubin – 12) étaient misérables. Mon père (mineur à Aubin – 12) était communiste. Moi-même instituteur depuis 1969, d’abord communiste, suis insoumis depuis un certain temps.
Bon courage à tous !
Nicolas.B
Je me doutais bien que dans ce texte, comme d’habitude il y a de bonnes intentions qui en cachent d’autres moins digestes. C’est une coutume européenne courante et vos compte rendus de vote en attestent régulièrement. La mauvaise foi de Hamon est flagrante, avec Filoche ils sont là pour repeindre en rose la façade décrépie du PS pour lui refaire une virginité électorale. Mais c’est trop tard il faut raser l’édifice, ça couterait trop cher au peuple de le rénover.
Jlb
Aïe aïe aïe. Nos amis communistes (et les autres), « invités » par leurs cadres dirigeants, vont-ils vraiment devoir encoreE se rallier à ces variétés de sociaux libéraux ? Mais quand cela va-t-il donc cesser ? Quand va-t-on enfin respecter une véritable projet progressiste ? Hors des tristes arrangements de nos partis auto-vérouillés ?
Merci Mr Mélenchon pour l’explication conceptuelle et pratique de ce qu’est ce « mouvement » (La France Insoumise), outils de construction d’un « peuple » fédéré (selon une dynamique collective, symbolique, et performative) et régénéré à sa racine, qui aspire à faire y compris avec les partis qui le souhaiteraient exactement le contraire de ce que sont nos partis aujourd’hui. Une régénération profonde de notre identité progressiste est engagée, pour une véritable construction culturelle (« hégémonique »), levier central d’un progressisme collectif de moyen et long terme. Merci de nous faire réfléchir.
Jacques Arsena
Qu’en est-il réellement de la position du PCF à l’approche des élections ? Est-il en phase de réflexion ? Est-il en préparation programmatique pour une candidature soliste ? Est-il en route pour reconstituer le feu « front de gauche » ? Est-il en alliance avec le PS et, dans l’hypothèse, sera t-il un des participants à la primaire de gauche ? Est-il attentiste de l’après primaire de gauche, en espérant que le candidat de son choix (pas encore dévoilé) en sorte vainqueur ? Il y a t-il un vrai débat en interne pour s’orienter (ou pas) vers la France Insoumise ?
Cette série de question n’est en rien ironique ou provocatrice, mais je m’étonne de ne pas entendre de prise de parole par les cadres du PCF à quelques mois simplement des présidentielles.
J.Bayle
Ce week-end ils sont en congrès national et cela devrait (normalement) clarifier leur ligne.
Vassivière
La ligne « tout sauf Mélenchon » prévaut chez Laurent et son porte-parole Dartigolles et guide toutes les déclarations et séries de manœuvres assez embarassées. Les pressions sont fortes en interne pour dissuader les militants de soutenir les Insoumis. Il y a fort à parier, vue la culture du PC, que le résultat du congrès du 5 soit sans surprise. Et après tout ce serait une excellente nouvelle pour l’autonomie du mouvement.
Ricardo Villanova
Les primaires du PS sont une mascarade, les candidats dit de la gauche du PS sont 4 (Filoche, Lienmann, Hamon, Montebourg) et ils n’ont même pas tentés de s’unir pour avoir une chance de l’emporter au lieu de partir chacun de leur côté face à la droite du PS qui elle ne présentera qu’un candidat Hollande ou Valls. Mais c’est peut être volontaire pour laisser regagner Hollande ou son représentant puisque ils se sont engagés pour la plupart à soutenir le gagnant de l’élection , au fait est ce que Filoche et Lienmann soutiendront le gagnant de la primaire ou soutiendront ils Jean Luc ? Cette primaire ressemble plus à un congrès du PS ou chacun évalue le poids de son courant qu’à un choix honnête et où les dés ne sont pas pipés d’avance.
STEPHANE VAN SON
Pour tenter d’exister mais aussi pour tenter de nuire, Arnaud, Bernard et les autres vont multiplier les gesticulations, les coups bas, mais aussi les tirs dans le dos. Démonter leurs arguments, est-ce encore nécessaire ? Nous savons bien que quoi qu’ils disent, ils ne sont pas crédibles ! Ces querelles de cour de récré stériles faites pour détourner l’attention polluent le programme de Jean-Luc Mélenchon. Il faut s’adresser et convaincre les jeunes (beaucoup ne veulent pas aller voter car « les dés sont pipés »). Oui ! la 6ème République, le changement des institutions, c’est possible, mais pas sans eux.
Francis
J’ai suivi le dialogue entre C. Mouffe et JL Mélenchon qui fut d’une très haute tenue théorique. Le compte rendu de l’Humanité n’est pas fait pour m’étonner tant il est difficile de comprendre le monde tel qu’il est en restant englué dans ses certitudes d’hier. On peut très bien écrire un livre intitulé 99% et ne pas comprendre ce que recoupe cette réalité.
Finalement tout est à l’avenant pour qui ne dépasse pas les apparences et pour qui ne cherche pas à analyser les mouvements profonds de l’humanité. On reste dans le général, on commente un débat philosophique et sociologique comme s’il s’agissait d’un match de football.
Antoine Berrit
M. Mélenchon,
Rejoindre les insoumis, rejoindre son programme, vous rejoindre, c’est pour ceux qui font de la politique à plein temps et sont, à juste titre comme vous, rémunérés pour cela, tout abandonner et repartir de zéro à l’aventure. Rien donc à attendre du moindre bénéficiaire des prébendes de la République. Qui peut se rallier sinon ceux qui n’ont rien à perdre. Mais ceux-là, comment pourraient-ils consacrer leur temps au mouvement s’ils n’ont aucun moyens. D’ailleurs comment faites vous pour que les « cadres, techniciens etc. » puissent vivre tout en travaillant à la cause. S’ils sont bénévoles c’est qu’ils sont suffisamment riches pour n’avoir pas à travailler. Comment les cadres du mouvement et les 577 insoumis qui seront désignés ne pourraient-ils pas être issus de la classe favorisée, matériellement et intellectuellement. Ceux qui feront réussir le mouvement par leur nombre sont ceux qui n’ont qu’un moyen d’action gratuit, leur bulletin de vote, déléguant aux « autres » le soin de la mise en oeuvre. Soit !
bruno
Il existe également des mots tels que engagement, bénévolat. Les bénévoles du resto du cœur, du secours populaire par exemple ne sont pas riches. Par contre ils souhaitent défendre une cause et aider les autres. Vous avez le choix de rester sur votre canapé et de regarder les infos ou des séries. Perso bien qu’ayant une activité professionnelle, j’ai pu faire 2 heures de tractage sur le marché ce matin jlm2017. Allez cordialités insoumises.
Pauvre2
Beaucoup des gens dont vous parlez sont effectivement des bénévoles le plus souvent. Quelques-uns ont pris un congé sans solde pour aider. D’autres, beaucoup plus nombreux tractent, collent, militent à tous les niveaux sur leur temps de repos. Ils ne sont pas nécessairement des nantis. Mon père était ouvrier, je suis sorti de l’école à 16 ans et demi et je suis allé travailler dans différentes usines pendant 10 ans puis petit à petit, j’ai gravi des échelons sociaux. Je n’ai jamais oublié ni méprisé ce milieu. Diriez-vous que je suis issu de la classe favorisée ?
Antoine Berrit
Morale de dames patronnesses sur la paresse des pauvres et le travail comme recette pour sortir de sa condition, la bienpensance bourgeoise trouve toujours une cause à qui donner un sou pour soigner sa fausse mauvaise conscience d’avoir la chance de dormir au chaud. Rien de nouveau sous le soleil !
max
Jean-Luc
Pourrais tu dans tes longues et intéressantes explications être un peu moins « intello » et utiliser un phrasé un peu plus accessible a des gens comme moi. Effectivement j’ai parfois un peu de mal a juste comprendre ce que tu veux dire ou exprimer par la manière que tu emploies, a savoir un vocabulaire assez sophistique qui doit, je pense, en rebuter quelques uns ! Merci de comprendre que tout le monde n’a pas ton niveau intellectuel (et ce n’est pas un défaut) et que tu devrais parfois te forcer a être plus simple dans tes explications afin que tout le monde te comprenne bien. Mais surtout continue de nous faire ces excellentes « explications de texte » qui nous permettent de connaitre souvent les dessous des choses et de nous forger un meilleur esprit critique !
Pauvre2
En lisant ce texte j’ai pensé un peu comme vous et me suis souvenu de Vygotsky, psychologue Russe dont les travaux portaient sur l’apprentissage. Comme il était de l’autre côté du rideau de fer, naturellement presque personne n’en a parlé. Il a travaillé sur un concept appelé « zone proximale de développement » (ZPD) où il explique que lorsque un personne est face à un texte « hermétique » parce qu’elle n’a pas tous les outils méthodologiques de base, elle risque d’être sidérée et décrocher. Bien sûr qu’un nouvel apprentissage nécessite une déconstruction des anciennes connaissances, mais les nouveaux apprentissages doivent être juste au niveau supérieur pour « l’apprenti » mais pas trop au dessus. Il faut aussi que « l’apprenti » fasse des efforts.
bruno
Citation d’André Gide : « Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. »
Claude31
J’ai trouvé très intéressant le débat avec Chantal Moufle ainsi que les précisions apportées dans ce post sur ce sujet. Toutefois je m’interroge sur la place qu’occupe la lutte des classes. Si j’ai bien compris, cette dernière aurait pour finalité de faire triompher l’intérêt général humain alors qu’avant, elle avait pour objet de faire triompher les intérêts de la classe ouvrière. Cette dernière éprouvait un sentiment d’appartenance de classe que l’on nommait la conscience de classe. Que devient ce concept qui me paraît toujours d’une grande actualité ? Quelle est sa place dans le concept de peuple ? Peut on avoir une conscience de peuple aussi vivace ? Dans la vision marxiste, la lutte des classes est le moteur de l’histoire. Quel est le moteur de l’histoire dans notre conception de la révolution citoyenne ?
Merci pour votre éclairage.
Jérôme-91
La « conscience de classe », si j’ai bien compris, reposait sur la conscience de l’opposition entre détenteurs du capital exploiteurs et travailleurs salariés exploités. C’était le « eux » et le « nous » de cette époque, qui excluait la grande masse des paysans pauvres, mais propriétaires de leur terre, les paysans non propriétaires, et les indépendants, trois catégories proportionnellement beaucoup plus nombreuses alors qu’aujourdhui.
Notre situation actuelle est grandement bouleversée. La proportion des paysans et des indépendants a diminué jusqu’à compter moins de 10% de la population active, l’écrasante majorité de la population est salariée, retraitée d’un travail salarié, ou exhortée à chercher un travail salarié. Il y a donc un « eux » et un « nous » encore plus clair (et qui n’a pas échappé aux classes oligarchiques, comme le montrent les travaux des époux Pinçon-Charlot). Ma compréhension de la pensée de Jean-Luc Mélenchon et Mme Mouffe, est que le moteur de l’histoire devient donc la lutte entre la classe oligarchique et ses serviteurs d’un côté, et tout le reste de la population de l’autre. Le mouvement des insoumis prend acte que le camp des « nous » est profondément fragmenté, voire divisé, mais qu’il est possible de l’unir dans cette opposition. J’ajouterai que, pour moi, vu comment le capitalisme traite le sureffectif, c’est une question de vie ou de port.
tidi
La lutte des classes ne disparaît pas. Elle est replacée dans une perspective historique plus large, dont l’horizon demeure le matérialisme historique. Mais son apparition est mis en corrélation avec le nombre des êtres humains. C’est parce que le nombre d’êtres humains a augmenté que les villes apparaissent et avec elles les ouvriers et leur conscience, la classe ouvrière, dont le marxisme constitue une expression.
Toutefois, aujourd’hui, l’augmentation de ce nombre est tel qu’il n’est plus possible de ne pas prendre en compte les dangers de destruction que celui-ci fait courir à l’écosystème humain. Cette augmentation a aussi des implications qualitatives : quasi disparition de la paysannerie, du commerce indépendant, hégémonie du salariat urbain. La lumière de cette dimension nouvelle ré-institue la classe ouvrière elle-même en « peuple », entendu ici comme conscience politique de l’intérêt général humain, le « nous » face au « eux », à ceux qui ne sont pas, qui ne peuvent être le peuple du fait de leurs intérêts antagonistes, non seulement de la survie de l’écosystème humain, mais de la majorité du salariat et donc la possibilité de citoyenneté responsable.
Les termes changent et approfondissent la conscience qu’a la révolution citoyenne d’elle-même mais l’engagement n’en est pas pour autant moins intense ni moins messianique. Peut-être un peu moins dictatoriale. Est-ce un mal?
OUZILOU
Oui je partage ces interrogations. Se situer théoriquement est essentiel car c’est un guide pour l’action. Qu’on le veuille ou non dans cette conception du « eux » et du « nous », l’idée que la société est structurée autour de conflits et de contradictions qui s’expriment dans la lutte de classe, cette idée disparait. Au profit d’une autre où se serait le nombre qui deviendrait le support des contradictions. On est pas obligé d’être marxiste pou agir. Mais comme le souligne le texte de Jean-Luc Mélenchon cela a des conséquence sur les formes de l’organisation politique. Une des conséquences immédiates est de dire aujourd’hui qu’il ne s’agit plus de construire des partis de « classe » mais des mouvements de… (peuple ?). Considérer que les notions de lutte de classe et de conscience de classe ne sont plus des moteurs de l’histoire et cela au nom d’une idée de « peuple » très flou, me semble un tournant théorique car cette vision de l’histoire est un des fondements du matérialisme historique. N’oublions pas que ce sont ces idées qui fondaient la nécessité d’un dépassement de nos sociétés pour aller vers le socialisme. Tout cela est-il toujours à l’ordre du jour dans cette « nouvelle » pensée du « eux » et « nous » ?
Pierre Pifpoche
@Claude31
Il y a une erreur profonde, selon moi, dans votre question, s’agissant de votre interprétation de ce qu’était la lutte de classe et le rôle de la classe ouvrière. Vous dites en effet de la lutte des classes « …Si j’ai bien compris, cette dernière aurait pour finalité de faire triompher l’intérêt général humain alors qu’avant, elle avait pour objet de faire triompher les intérêts de la classe ouvrière. »
La différenciation que vous faites ne me semble pas du tout légitime, en ce sens que pour nous les révolutionnaires d’alors et communistes (dont j’ai été longtemps militant), l’intérêt de la classe ouvrière contre les possédant rejoignait totalement l’intérêt général humain, y compris celui de la paysannerie et de l’artisanat. Et c’était d’ailleurs la raison d’une excellente implantation communiste dans la petite paysannerie, ainsi que d’une bonne alliance entre les intellectuels et la classe ouvrière, à l’époque. Il n’y avait donc pas de distinction à faire entre intérêt profond de la classe ouvrière (contre l’oligarchie) et l’intérêt général du peuple dans sa grande masse. Aujourd’hui, la démographie, le salariat et l’urbanisation ont changé, mais les réalités dominantes de la lutte des classes n’ont fait que se renforcer et s’homogénéiser dans un surcroit d’uniformisation. Fraternellement.
Thoreau
Je me demande si Jean-Luc Mélenchon ne devrait pas aller à la primaire du PS, et le candidat écologiste aussi. Celle-ci deviendrait alors une primaire de toute la Gauche. D’une part cela n’obligerait pas Jean-Luc Mélenchon à suivre, le cas échéant, un vainqueur qui serait de la ligne Hollande / Valls (Il pourrait par exemple appeler à voter pour le candidat du NPA) ; d’autre part cela lui permettrait d’avoir ce débat si nécessaire avec la droite du PS sur ce qu’est un programme de gauche, social et écologiste. Cette clarification serait très bénéfique pour les électeurs. De plus Jean-Luc Mélenchon aurait ainsi la parole à des heures de grande écoute dans ces débats de primaires que les grands médias aiment tant.
Car réfléchissons bien : Jean-Luc Mélenchon peut faire seul un bon score ; entre 12 et 15 % au premier tour, voire même 17! Mais cela ne suffira pas! Pour aller au second tour il lui manquerait encore 10 points!
Pour que la Gauche ait une petite chance d’aller au second tour et de nous éviter 5 années avec la Droite très dure, il faut peut-être prendre le risque de rassembler la Gauche.
JeanLouis
Rassemblez la gauche dites vous, oui mais laquelle ? Perversion du vocabulaire, que voulez vous rassembler avec Hollande et Valls. Comment imaginer que si JL Mélenchon arrive en tête d’une telle primaire, l’appareil du PS le soutiendra ? D’ailleurs Valls exclus JL Mélenchon et nous avec de ce qu’il appelle la gauche qu’il veut rassembler. Et vous, vous soutiendrez Hollande s’il gagnait une primaire dont on ne sait pas bien qui serait l’électorat ? Moi pas ! La règle, l’éthique, d’une primaire est de soutenir le vainqueur. Donc il ne peut y avoir de primaire dans laquelle ceux de la France Insoumise seraient intégrés. Primaires piège à c..s. Ensuite ou on arrive à convaincre les Français, à cristalliser un peuple autour de nos thèmes et de nos objectifs ou pas. Si nous n’y arrivons pas et bien les Français auront choisi « 5 années de droite très dure », ce sera leur choix.
MOREAU Patrice
Je voudrai vous rappeler, et si vous ne vous en êtes pas rendu compte, que la France Insoumise est une force réelle et non de circonstance, avec son programme, son mouvement. La convention de Lille est un moment qui fera dans notre histoire. Il est loin maintenant le temps des discussions interminables pour convaincre sur ce qui est ou qui représente le mieux la gôche. Il me semble que la période 2012/2016 devrait nous suffire à se faire un jugement sur la gôche au pouvoir avec tous les sbires de circonstance. Faut-il à chaque fois faire un rappel de tous les reculs sociaux ou les cadeaux au Medef. Cela devient fastidieux à la longue. Je vous prie de vous reportez sur ce site à chaque fois que vous avez la nostalgie des promesses de la campagne présidentielle de 2012 de Hollande et du PS.
Pour ce qui est des primaires, je ne vois pas La France Insoumise participer à des débats télévisuels après avoir dénoncé pendant 4 ans leurs mensonges et leurs duplicités, leur bilan désastreux, leurs complaisances avec l’oligarchie et leurs contributions à des campagnes outrancières contre et envers notre représentant Jean-Luc Mélenchon ou des représentants syndicaux. Et de là « cela n’obligerai pas à suivre ensuite le vainqueur » à se fourvoyer dans des combines malhonnêtes et machiavéliques digne du plus fourbe politicard. Aucun intérêt.
Ne nous leurrons pas aussi pour ces débats« Cette clarification serait très bénéfique » pour personne à part des petites phrases ou des invectives pour faire le buzz. La politique spectacle ne mène à rien sinon à entretenir la caste des bien- pensants. Pour ce qui est du second tour, donne nous les moyens humains, matériels, financiers de réussir. Cela dépend de nous. Entièrement de nous. Et de notre volonté de s’en sortir.
robby
Hors de question de participer a la primaire, laissons seul le PS qui est entrain d’agoniser. La politique de Hollande n’a rien a voir avec la gauche alors pourquoi participer a la primaire ?
patrice 30
Je rejoins@ Thoreau sur les 5 années avec la droite très dure à partir de 2017. Juppé a mis la France dans la rue en 1995. J’en ai encore le souvenir et il sera vite dépassé par la situation d’autant plus que Sarkozy ne lui sera d’aucun secours.
Le vent souffle très fort dans le sens de la droite style FN. Ne fermons pas les yeux et continuons de lutter. Notre candidat est vraiment très bon de plus en plus percutant, et il passe bien mieux auprès des gens car il apparaît plus calme qu’avant. Nous pouvons plus facilement faire passer nos idées. Espérons pour la suite car la droite va vraiment se déchirer et la réaction n’amène rien pour les classes populaires à part s’en prendre plein la gueule.
Foucaud Jean-Marc
Pour ma part je pense que ce mouvement « les insoumis » est tout d’abord une formidable chance de redonner la parole à ceux qui comme nous ne l’ont plus depuis bien longtemps, si ce n’est, comme nous l’avons faits jusqu’alors, pour aller voter pour des gens représentant des partis politiques et non plus ceux qui ont votés pour eux, c’est à dire nous. Ensuite l’avènement d’une 6ème République à travers une constituante, nous redonnera la parole de manière justement proportionnelle et réelle de nos exacts courants de pensées et çà c’est quand même une chance formidable de pouvoir s’exprimer républiquement parlant que nous n’avons pas eus jusque la.
Jlb
J’ai pour ma part beaucoup apprécié le débat Jean-Luc Mélenchon / Chantal Mouffe.
Mais reconnaissons qu’avoir lu Marx, Gramsci et surtout, dans ce cas, Ernesto Laclau, reste bienvenu pour prendre la mesure de la portée des échanges.
Deux remarques :
La « méthode » employée pour la France Insoumise est désormais remarquablement outillée intellectuellement (merci Laclau).
Aussi : médiatiquement « Jean-Luc Mélenchon l’intellectuel », contrepoint du bruit et de la fureur qu’il restera, est à mon avis une posture qui sera très fructueuse (médiatiquement).
marcel
Militant ouvrier à la retraite, syndicaliste, communiste ,ancien Maire de Roussillon, je tiens à remercier JL Mélenchon et l’ensemble des amis et camarades insoumis qui agissent avec un tel niveau de réflexion qu’il soit ouvrier ou intellectuel. Je revis, oui je revis. On va y arriver, quand je ne sais pas, mais on va y arriver. Poursuivons.
malinvoy
J’ai eu l’occasion de suivre une vidéo complète et très didactique sur le site ou blog d’Alexis Corbière sur la Révolution française qui s’apparentait à une séance d’université populaire.
Je pense qu’il serait bien utile pour tous et pas seulement pour les néophytes qu’il y ait quelque chose de similaire sur les concepts utilisés et notamment le lien entre les concepts marxistes de classes, lutte de classe, conscience, et la réflexion des insoumis sur le mouvement politique, le populisme de gauche, la fédération du peuple, les nouveaux moteurs des transformation. Faute de quoi on risque de générer incompréhension ou confusion voire découragement.
André
Je ne doute pas de l’opportunité des réponses qui sont apportées aux prétendus arguments des détracteurs systématiques et pour ma gouverne personnelle j’ai beaucoup apprécié la lecture que je viens d’en faire. Ceci étant il est bien clair qu’à partir du moment où se profile une perspective enfin crédible de sortir du fiasco dans lequel nous enfonce le fonctionnement de la 5ème république tous les appareils qui ont inventé cultivé et ou développé ce fonctionnement délétère basé sur tout sauf le souci de notre vivre ensemble feront bloc pour le « tout sauf Mélenchon » et que nous aurons droit périodiquement à la prestation de chacun des acteurs publics praticiens et profiteurs de cette politicaillerie nauséabonde. L’essentiel reste que soit scrupuleusement et clairement maintenue l’exclusion du fonctionnement sanctionné par cette dérive qui finit par tellement apparaître pour ce qu’elle est qu’elle devient un moyen efficace de motiver nombre de citoyens de sortir de leur réserve. De ce constat découle l’importance pour les acteurs du mouvement (auprès desquels je m’excuse d’avoir l’air de donner des conseils cependant que je ne suis pas en mesure de partager efficacement leur démarche) de trouver la pédagogie susceptible de faire apparaître le fossé entre le cinéma dont les médias nous abreuvent et le mouvement de « la France Insoumise » auprès de citoyens de plus en plus nombreux qui relèvent et dénoncent la déliquescence du contexte ambiant
turmel jm
J’ai tant de chose à dire en réponse de ce billet que je ne dirai que ceci concernant mon parti. La situation n’a jamais était aussi explosive. Nous n’avons jamais été aussi près de l’implosion en multitudes de façon de penser jusqu’à celles et ceux qui ne comprennent plus rien ou qui sont complètement désorientés. Bien camarades Dartigolles, Laurent et les autres, qu’allez vous impulser le 05 novembre ? C’est le « Bob » (dixit R Hue) qui doit regretter, il s’est précipité, ce n’était qu’une question de sémantique, après 2012 tout est revenu comme avant. Il avait donc toute sa place.
Un communiste insoumis.
Pierre Pifpoche
Vos propos me semblent pleinement pertinents lorsque vous évoquez une sorte de « Robert Hue-isation » actuelle du PCF de ces derniers mois. A tel point que Marie-Georges Buffet s’est sentie obligée de démissionner, a-t-il semblé, de son Conseil National. Oui, Robert Hue semble avoir provisoirement gagné la direction du PCF. Mais l’on peut espérer que la masse des militants communistes qui restent ne permettra pas que ce soit cette ligne là qui l’emporte et triomphe, car sinon, beaucoup se retourneraient dans leur tombe et le parti communiste continuerait de se tirer une balle dans le pied, quand nous aurions besoin plutôt d’un bon et solide partenaire en lui qui trouverait toute sa place, comme par le passé.
René-Michel
@Pierre Pifpoche
« toute sa place comme par le passé »
Le passé, c’est parce que les dirigeants successifs du PCF ont toujours refusé d’analyser courageusement, en marxistes, son histoire qu’il en est là. Dieu sait que les questions sont nombreuses concernant un siècle d’existence troublé et souvent trouble. On ne peut vivre et prospérer sur des non-dits que ne gomment pas, loin s’en faut, les faits de bravoure incontestables de générations militants admirables.
robby
Il est grand temps que le PCF lache le PS, mais les communistes veulent sauver leurs sieges a l’assemblee donc ils continuent a jouer la roue de secours du PS. Il est grand temps qu’une nouvelle voix s’eleve, que le peuple se prenne en main et que nous balayons tous ceux qui nous mentent, nous saignent !
JESTIN Yves
C’est d’autant plus idiot d’être la roue de secours du PS que celui-ci ne rate aucune occasion d’évincer ses partenaires en général et les communistes en particulier tout en exigeant d’eux une loyauté irréprochable à son égard.
morvan
@JESTIN Yves
« C’est d’autant plus idiot d’être la roue de secours du PS »
…Lorsque le chemin choisi par celui-ci a déjà engendré une telle multitude de crevaisons.