Cette semaine, pour la première fois dans la jeune histoire du mouvement « La France insoumise », a été composée une délégation des partis et organisations qui constituent « l’espace politique » du mouvement. Cet espace est composé de divers groupes communistes du PCF qui se sont nommés « Communistes insoumis », de « la nouvelle gauche socialiste », du Parti de gauche et des militants de « Ensemble insoumis ». Il s’agit de rencontrer la direction du PCF à sa demande. C’est la première rencontre. D’un commun accord à la « France insoumise » il a été convenu que je n’y participerai pas. Il faut éviter d’être entrainé dans je ne sais quelle improbable négociation de primaires ou je ne sais quoi, ou bien dans une récupération du même acabit.
Que le PCF veuille faire croire à la possibilité d’un tel arrangement, nous le regrettons mais nous l’admettons car c’est son affaire. Mais nous refusons d’être instrumentalisés si peu que ce soit pour concourir à cette illusion. De plus, après les flots de mise en cause personnelle dont j’ai fait l’objet de la part de la direction communiste, je crois qu’il faut établir une ambiance moins crispée : ma mise en retrait devrait faciliter une expression plus respectueuse de notre démarche de la part de ces interlocuteurs. Nous sommes tous friands de dialogues. Si donc notre fin de non-recevoir est sans appel à propos des primaires et de n’importe quel arrangement de cette sorte avec le PS, tout le monde parmi nous est d’accord pour dire qu’il faut mettre sur la table le projet de charte pour les législatives sur lequel nous travaillons. Il s’agit de disperser les craintes que notre choix de lier présidentielle et législatives avec un mécanisme de label commun et de répartition de financements publics peut susciter.
Les questions qui se rapportent à cette charte sont bien traitées dans le post de mon ami Eric Coquerel. Je veux pour ma part préciser dans ce post les questions théoriques qui vont avec l’idée de « Mouvement » et de peuple. Je me l’autorise en dépit de la lourdeur du sujet parce que je me dis que ces questions doivent être évoquées pour que mes lecteurs puissent savoir où j’en suis sur ces thèmes qui guident mon action.
Chantal Mouffe et moi tenions débat public à l’invitation de « Mémoire des luttes » à la maison de l’Amérique latine il y a une quinzaine. Le sujet, « l’heure du peuple », c’était le peuple et son intervention politique à l’époque que Chantal Mouffe nomme « le moment populiste ». Comme le thème du « populisme » à définir, à combattre ou à revendiquer était évidemment très présent dans les conclusions, je vous propose un article d’Éric Dupin qui me semble bien résumer le moment du « débat » public sur le sujet.
Mais, bien sûr, notre dialogue n’avait d’académique que l’immense savoir de Chantal Mouffe sur l’histoire des idées dont elle rend compte à l’occasion avec brio. Pour le reste Mouffe et moi, nous nous faisons producteurs d’une doctrine globale destinée à l’action davantage qu’à la spéculation pure. Je ne crois pas qu’un autre débat de ce type existe ailleurs que dans notre espace. J’ai rendu compte du moment auquel il a commencé, entre Chantal Mouffe et Roger Martelli à Toulouse, à l’université d’été du Parti de Gauche. Martelli a donné dans la revue « Regards » une approche marxiste que je juge traditionnelle mais qui est ouverte et dialoguante. Cette soirée à la Maison de l’Amérique latine en était le prolongement, d’une certaine façon, même si l’invitant était « Mémoire des luttes ». Il me paraît important, dans cette phase de l’élection présidentielle, de rappeler que c’est dans cet énoncé doctrinal que se trouvent formulées la méthode et la stratégie qui inspirent, expliquent et animent la création et le développement de la « France insoumise »
Le journal « l’Humanité » rend compte fort aimablement de cette soirée de dialogue. J’en tire prétexte pour revenir sur le fond du sujet en critiquant amicalement la lecture qui en a été faite par Sébastien Crépel pour le journal communiste. Je suis conscient qu’il n’est pas facile d’en rendre compte à partir de l’écoute d’une vidéo. De toute façon, cet entretien croisé nécessite une attention très soutenue et un peu de connaissance des points de vue de départ. Ce n’est donc pas du tout un exercice facile. Mes remerciements pour l’intérêt manifesté pour ce dialogue si singulier ne vont pas jusqu’à dire que ce compte rendu rend vraiment compte de l’enjeu de la discussion. L’auteur du papier commet quelques erreurs qui modifient parfois de fond en comble mon approche. Il transforme la conflictualité que décrit mon livre L’Ère du peuple en son contraire : la recherche d’un consensus de toutes les catégories sociales à partir de l’opposition au productivisme.
Je veux être clair : mon point de vue n’est pas celui d’un nouvel « interclassisme ». Le peuple n’est pas, dans ma définition, une appellation sociale molle permettant de ré-inclure exploiteurs et exploités dans la même catégorie au nom d’un intérêt supérieur commun. Ça, c’est la définition du peuple telle que l’a toujours assumé l’extrême droite au nom de l’ethnie, la culture ou la religion censés le constituer. C’est pourtant ce que me fait dire le résumé du compte rendu de Sébastien Crépel. Écrire que, selon moi, l’intérêt général humain résultant de la dévastation de l’écosystème par le capitalisme productiviste rend possible la plus grande « transversale » entre « eux et nous » est un résumé comme d’aucuns en rêvent pour instruire mon procès. Je déclare au contraire que la menace de ruine de l’écosystème définit un intérêt général humain qui délimite la frontière entre « eux » (l’oligarchie responsable du productivisme et de la politique de l’offre) et « nous » (le peuple en réseau, l’homo urbanus interdépendant dans les réseaux).
C’est-à-dire le contraire de ce qu’en dit le journaliste qui résume. Je crains que le tropisme « gauche plurielle » de l’auteur ne le subjugue. Pourquoi ? Parce que la vision « gauche plurielle » se figure que l’alliance populaire repose sur une conjugaison d’appétits auxquels on doit répondre en « rassemblant la gauche ». Le cartel de partis « gouvernementaux » garantit à chacun sa place institutionnelle en la lui assignant dans une répartition de rôles entre partis politiques : aux communistes le social, aux verts l’écologie, au PS la gestion.
L’erreur est d’autant plus dommageable que la bonne compréhension de ce qui fonde le « nous » qui s’oppose à « eux » est le point où s’articule la pensée de Chantal Mouffe et la mienne. Chantal Mouffe nous montre, à la suite d’Ernesto Laclau, que le « peuple » est une auto-construction qui se définit en traçant (découvrant/définissant/formulant) une frontière avec une force adverse, le « eux ». De mon côté, j’ancre cette auto-construction dans sa dynamique matérielle à partir des rapports sociaux de production et d’échange spécifiques à ce que j’ai nommé « l’ère du peuple ».
Deuxième contresens du compte rendu : la lutte de classe n’est pas dépassée dans mon raisonnement par je ne sais quelle lutte « contre la prédation de masse de l’humanité sur son écosystème dont l’existence est désormais menacée ». La lutte des classes est décrite comme une conséquence d’un autre phénomène plus ample à l’intérieur duquel elle s’inscrit et la rend possible : les fluctuations du nombre des êtres humains. C’est l’augmentation du nombre des humains qui explique le développement des forces productives de l’humanité, rend possible l’existence de l’accumulation et la formation des classes qui vont avec. Si ce phénomène est d’abord secondaire, il devient premier à l’époque de « l’anthropocène » lorsque le nombre des êtres humains est tel que le mode de production de l’époque entre en contradiction avec la survie de l’écosystème du fait du niveau de prédation qu’il implique. Ce mode production et les rapports sociaux qui le constituent l’empêchent de se reconstituer au fur et à mesure de la prédation. La lutte des classes n’est donc nullement abolie par cette situation. Elle est au contraire portée à un nouveau niveau dramatique puisque son enjeu est la possibilité ou non pour le grand nombre de substituer à l’exigence aveugle du profit immédiat, les exigences de l’intérêt général humain. Et ceux-ci s’inscrivent nécessairement dans les cycles longs de la nature auxquels répond la planification écologique de la production et des échanges.
Je montre ensuite que la construction du « nous » procède d’une dynamique spontanée (et invariante d’époque) de recherche d’auto-contrôle. Auto-contrôle de l’individu sur sa destinée, auto-contrôle du groupe sur ses membres et sur le territoire qu’ils occupent. Et de là, je déduis que le « nous » n’a pas de meilleur liant que l’égalité comme vecteur (ce que le compte rendu note et met en valeur). Pourquoi ? Parce qu’elle seule abolit vraiment la domination que « eux » veulent exercer contre ce que nous voulons et souhaitons pour nous même et la société.
La rigueur de la pensée sur la réalité est une exigence traditionnelle de notre filiation dans le matérialisme historique. Je ne dis pas que tout ce que décrit L’Ère du peuple soit suffisant, ni même parfois réellement assuré, ni autant argumenté et documenté qu’il le faudrait. Cependant il forme un tout, une cohérence dont je viens d’une certaine façon de résumer les fondamentaux. Je dis dans ce livre que c’est mon « programme ». D’autres diraient « mon projet ». Je compléterai en disant mon « mode d’emploi » pour ne pas laisser croire que j’agirai en fonction des exigences d’une utopie plutôt que des nécessités inscrites dans la réalité.
La description matérielle et « réaliste » du peuple que j’opère a une conséquence sur les autres compartiments de la doctrine d’émancipation qui doit à présent se déployer dans toutes ses applications. En particulier pour savoir quelle forme prend l’organisation politique correspondant à cette réalité sociologique nommée « peuple » après l’ère de « la classe » (et de son parti) comme accoucheur de l’Histoire. Il existe de nombreux textes établissant le diagnostic de la fin de la « forme parti ». Ils décrivent bien. Mais ils proposent peu sinon par des formules tellement générales qu’elles semblent sans réalité concrète. Du coup « le parti » apparait à chacun comme la forme la plus protectrice, même si c’est en se disant « faute de mieux ».
Et de fait c’est vrai. Seuls les partis ont été les acteurs de la permanence de l’action et de la conservation de la mémoire de l’expérience de notre combat. On connaît les conséquences tragiques de bien des auto-dissolutions. La dissolution du PCI (parti communiste italien) n’a donné aucune renaissance des idées et des pratiques progressistes en Italie. Au contraire. L’auto-dissolution du MIR chilien (mouvement de la gauche révolutionnaire) est un désastre de même ampleur si l’on voit ce qu’est devenue la gauche officielle dans ce pays. Mais à l’inverse, dans les faits, il y a longtemps que la permanence et la mémoire conservées sont visiblement conditionnés par les intérêts de ceux qui en sont dépositaires.
Je ne veux pas ici avancer davantage sur cet aspect. Le moment venu, il occupera bien assez nos conversations. Le moment venu ? Ce sera bien sûr celui de la recomposition générale qui va suivre le choc de la présidentielle de 2017, soit parce que nous aurons gagné soit parce que nous serons la première force face aux droites extrémisées. Ce n’est pas le plus décisif cependant à cette heure-ci. Ce qui compte, c’est ce que nous entreprenons avec « La France insoumise » pour traduire de façon concrète la conséquence de notre entrée dans l’âge de l’ère du peuple à l’époque de l’anthropocène.
Au siècle où les humains n’étaient « que » deux milliards, il y avait le « parti de classe ». Il était nécessairement aussi délimité que l’était « la classe » elle-même dans une société où elle n’était nullement hégémonique. En fait, les ouvriers constituaient une sorte d’archipel dans un océan de paysannerie et de travailleurs indépendants de la boutique et de l’artisanat. Sa verticalité correspondait à une organisation du travail lui-même. La centralisation découlait des moyens de transports et de communication autant que comme reflet de la centralisation de son adversaire. Bref, le « parti de classe » correspondait à une réalité sociale et matérielle qui s’est elle-même dépassée de toutes les façons possibles. L’émergence du « peuple » comme catégorie sociale protagoniste face à l’oligarchie de la période du capitalisme financiarisé dominant appelle sa forme spécifique d’organisation.
Cette forme, c’est le « mouvement ». Il peut disposer des moyens d’être représentatif de cet ensemble globalisant qu’est le peuple en réseau de notre époque. Et cela, sur le plan matériel et concret grâce aux moyens techniques des plateformes numérisées internet. Elles-mêmes étant une des applications de la généralisation du numérique, caractéristique de notre temps comme l’ont été l’automobile, la traction électrique et que sais-je encore dans l’épisode précédent. De la sorte, on trouve trois niveaux de définition du peuple. D’abord la multitude, homo urbanus, c’est-à-dire la population vaquant à ses mille et une occupations diverses et parfois opposées. Ensuite le peuple se mettant en mouvement sur ses revendications. Enfin le réseau qu’il constitue dans, par et pour l’action. Ces trois mots désignent trois états d’une même réalité. Ce n’est pas si rare. Le liquide, la glace et la vapeur sont trois états physiques d’un même corps, l’eau, en fonction de son degré de température. Et cette température, ce n’est jamais que la mesure de l’agitation des molécules qui la constituent.
La Convention à Lille, comme je l’ai déjà décrite était un lieu autant qu’un moment de cette réalité « sans bords » qui unit le mouvement et le peuple dont il est issu. Il l’exprime en le donnant à voir. Ce « donné à voir » des invisibles était le fil conducteur de cette assemblée. Et durant les onze heures de transmission en streaming, l’articulation entre cette salle, ses mises en vues et les participants qui regardaient et intervenaient par sms et tweets se mesurait dans le nombre des connexions fluctuant d’un instant à l’autre. Rien de tout cela n’est de la « com ». C’est de la pure politique.
C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre une bonne partie de ce qui nous oppose à d’autres composantes en ce moment. « La France insoumise » n’est pas un parti parmi les autres. C’est un label commun pour une action commune. Ce n’est là pas une idée si complexe. Par exemple certains font des « appels » (par exemple « l’appel des cents ») qui portent un nom de référence que chacun cite chaque fois quels que soient son origine politique ou ses raisons d’être là quand il veut se référer à l’action. Il en va de même avec « La France insoumise ».
Évidemment, ce label désigne l’action commune sur un objectif très ample : porter une candidature à l’élection présidentielle et avec elle un programme pour transformer le pays. À l’évidence, une telle action inclut des centaines d’activités très diverses et donne une complexité d’exécution qui demande des moyens d’organisation et des financements de grandes ampleurs. Compte tenu de l’enjeu, cette action a aussi un caractère très structurant bien au-delà des cercles qui l’animent. La mentalité, les engagements citoyens de type les plus divers s’y réfèrent de manière de plus en plus massive à mesure qu’on s’approche de l’élection et modifient tout leur environnement. Et compte tenu de la nature de l’élection, c’est toute la réalité politique qui est en état d’être transformée. C’est pourquoi le mouvement est une formule dont le contenu se précise à mesure que l’action avance. Il se précise d’après les nécessités de l’action. Cette démarche implique bien des conclusions concrètes. Je ne peux en faire le tour ici à présent.
Je veux mentionner seulement ceci : le strict respect de la nature du processus est la condition de son déploiement maximal. Et de cela je ne tire encore qu’une conclusion : rien des attributions d’un parti n’a de place dans un mouvement de cette sorte. Les volontaires y entrent et sortent librement. Chaque personne définit elle-même la forme et l’intensité de son engagement dans l’action et les modalités de celle-ci. Le mouvement n’a pas à être « démocratique » au sens basiste que souvent on donne à ce mot dans les organisations politiques où l’on doit alors affronter le climat de confrontation des courants et des textes qui les fondent avec les votes contradictoires, et pour finir des gagnants et des perdants. Le souci du mouvement c’est d’être aussi collectif que possible, aussi incluant que nécessaire, aussi poreux que possible. Il ne peut en être autrement.
D’ailleurs le mouvement inclut non seulement des individus mais aussi des groupes et même des partis dans ce que nous avons appelé faute de mieux « l’espace politique » où se retrouvent les représentants des partis politiques qui participent ou soutiennent l’action. « La France insoumise » est donc un label et, de fait, une organisation en vue d’une action et « seulement » cela. Elle n’annule aucun engagement pris par ailleurs par qui la rejoint. Il n’y a pas de carte. Il ne peut y avoir des cotisations mais seulement des participations financières à l’action c’est-à-dire des dons ou des versements réguliers pendant la durée de celle-ci. Il n’y a pas d’autre discipline que celle de l’action, c’est-à-dire celle que chacun s’impose dans l’action individuelle ou collective.
Ce titre m’enchante. Je le fais sur le mode « Le Lab d’Europe1 ». Il ne veut rien dire, c’est une pure invention. Mais il pique l’œil. C’est la mode. Bien de l’agitation sur les réseaux sociaux découlent souvent d’une origine aussi peu fondée que cet assemblage de mots. En effet, des médias officiels y ont ouvert des succursales dont l’unique activité consiste à provoquer des batailles de chiens pour alimenter la machine à buzz et fournir, partant de là, la matière première pour la vitrine officielle. Ainsi « Le Lab d’Europe 1 », cette semaine, a inventé une « réunion secrète » de la direction communiste avec des députés PS en vue d’un accord. J’ai vu passer un démenti du PCF. Et la meute de murmurer « il n’y a pas de fumée sans feu ». On en prend deux : une au buzz, l’autre au démenti. Chacun son tour !
J’ai eu droit de la part des mêmes à une invention aussi plaisante : Le Lab annonçait que j’allais tirer au sort les candidatures aux législatives ! Puis que je ne chanterai plus « l’Internationale ». Et ainsi de suite. Je ne fais pas la liste, ça me donne des aigreurs ou des éclats de rire déplacés. Inconvénient : le temps perdu à démentir. Avantage : il est super facile de les discréditer tellement ils sont caricaturaux. Leur discrédit rejaillit sur toute la profession et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai. Car la divine corporation assume et défend tout et n’importe quoi sans aucune autorégulation. Vérités, mensonges, trucages, pas de problème ! Au mieux « c’est pas moi, c’est le titreur, c’est le photographe, l’info vient du confrère et vous n’avez rien dit et gnagnagna ». Au pire : « la liberté de la presse et le devoir d’informer au risque de l’erreur ». Du coup, n’importe qui peut aussi les manipuler car ils ne vérifient rien. Raison de plus pour s’adapter et en rester à ce que l’on voit ou lit soi-même.
Cette semaine, j’ai été attiré par l’interview d’Arnaud Montebourg dans le JDD. D’une façon générale, le personnage est intéressant et talentueux. Il va sans doute gagner contre Hollande. Je m’en réjouis d’avance car ce travail-là sera fait et il en résultera une belle implosion de ce qu’il reste de ce parti. Il est franc : il dit clairement qu’il ne peut s’entendre avec moi en raison de ma « radicalité » et de mon « isolement ». J’admets parfaitement que me jeter des pierres soit une façon de cotiser au club des importants et je ne peux lui en vouloir de le faire pour évacuer les ambiguïtés que le système pourrait lui reprocher. D’autant que je me sens élégamment réhabilité quand l’intéressé ne manque pas de dire plus loin que « la radicalité est parfois nécessaire », certes à son sujet. Peu m’importe qu’en matière d’isolement, ma situation me paraisse plus favorable que la sienne. Je n’entre pas dans les arguments que cela me suggère car je dois faire court sur le sujet. Mais je l’ai lu avec soin.
Tout de même ! N’est-il pas le candidat soutenu par le porte-parole du PCF, numéro deux du parti et la direction de ce parti (sauf Chassaigne qui préférait Taubira) ? J’en déduis qu’il va sans doute bénéficier de l’aide d’ardents révolutionnaires qui vont donner des sous au PS et signer des allégeances pour pouvoir voter pour lui. Je ne lui reproche pas : c’est humain et de tels soutiens ne méritent pas que je les regrette. Mais j’ai pensé que mon devoir était d’étudier les propositions qu’il affiche pour comprendre ce qui capte les faveurs de la direction révolutionnaire. J’avais gardé pour moi ce que j’avais pensé de ses précédentes expressions programmatiques. Je sais trop combien l’appareil de la « gôche » rêve d’une bataille de chiens entre gens « pourtant si proches ». Mais là je ne peux m’empêcher de dire « merci ». Arnaud Montebourg a procédé à une franche clarification. Je m’en tiens aux marqueurs de nos combats.
Quand Montebourg dit « je propose un code du travail différent pour les PME négocié branche par branche ». Il me semble que c’est pire que la loi El Khomri. En tous cas, c’est la fin du code du travail et de l’ordre public social républicain. Des naïfs diront qu’une PME, ce n’est pas une multinationale. Ils enfonceront une porte ouverte car le code différencie déjà l’application de la loi avec des seuils. Cette complexité est, entre autres, à l’origine de la taille (justifiée) du code du travail. Après quoi, il propose d’augmenter le pouvoir d’achat en abaissant la CSG. Sans dire que ce qui ne sera plus payé de cette façon aux organismes sociaux devra l’être d’une autre. C’est-à-dire par les impôts de tous. Le final est beau : pas d’augmentation de salaires sauf si c’est dans toute l’Europe.
Je ne commente pas davantage qu’en m’interrogeant : avec un tel programme, qu’est-ce que les communistes peuvent bien lui trouver ? Surtout quand il dit que si les communistes le veulent, ils sont les bienvenus pour faire cette politique. Humour quand, s’adressant à eux, il se réclame de François Mitterrand. Montebourg est un homme qui connaît son histoire. Il sait tendre la main sans le bras. Quand c’est moi qui parle de mon attachement à la mémoire de François Mitterrand, ce n’est pas nouveau et j’ai expliqué en cinquante pages du livre « Le Choix de l’insoumission » l’ampleur et les limites de ma réflexion sur le sujet. Bon, bref, il arrive aussi à leur faire admettre ce qu’ils n’ont jamais admis de moi à son propos ! Trop fort Arnaud !
Mais c’est trop. Je finis par soupçonner que son principal talent à leurs yeux me concerne : lui ce n’est pas moi. Et quand « n’importe qui sauf Mélenchon » est la ligne officielle, on se retrouve vite à manger des pierres faute de bon pain. On va voir bientôt que cette ligne va être un très grand succès. J’ai quand même de la peine pour mes copains communistes de la base qui doivent supporter toutes ces palinodies. Ils sont nombreux à « La France insoumise » et ils le seront très bientôt davantage encore. Ils y défendront sans complexe les augmentations de salaires, l’abrogation de la loi El Khomri, la retraite à 60 ans, la planification écologique, la Constituante et tout le reste de nos idées claires et nettes. Ensemble, on s’en tiendra au programme « L’Avenir en commun ». Fabriqué à partir de « l’humain d’abord » rectifié pendant sept mois de travail collectif, je crois qu’il peut faire la différence. Je sais que ça va le faire en tous cas auprès des gens du commun pour qui les mots ont un sens.
Benoît Hamon doit avoir sa part ici de peur qu’on croie à des tendresses ou des dédains qui ne sont pas. D’autant que ce weekend sur BFM, en manque d’arguments face à mon camarade Alexis Corbière, il a trouvé malin de m’attaquer sur mes votes au Parlement européen. Comment peut-il ignorer que mieux vaut ne pas s’en prendre à moi avec des mensonges sur des sujets sensibles pour lesquels j’engage mon vote public et fournis des explications écrites que chacun peut retrouver sur mon blog Europe. On chercherait en vain les siennes pour les années où il fut député européen et vota, par exemple, le rapport favorable à TAFTA. Tsss ! Plaisantin!
Cette fois-ci, il s’agissait du rapport de ma camarade Marie-Christine Vergiat qui a été voté mardi dernier à Strasbourg. Benoît Hamon l’évoque pour insinuer sournoisement que je serais « contre le regroupement familial », puisque le texte l’évoque et que je « n’ai pas voulu voter » ce document. Une façon de laisser entendre que j’aurais voté contre. Évidemment « contre le regroupement familial ». Malin, non ? Non. Je me suis abstenu sur le vote final. Bien sûr, je n’ai nullement mis en cause le regroupement familial. Hamon sait comme moi qu’il s’agit d’un droit garanti par les Conventions internationales que la France a signées. J’invite Benoît Hamon à lire les points de mon programme sur ces aspects pour plus de détails. Le livret « immigration » étant en cours de rédaction, le moment venu, nous le lui transmettrons aussi. Sans doute nous fera-t-il connaître lui aussi son programme en la matière car celui du PS en général et celui du gouvernement auquel il a participé en particulier c’est la « méthode Léonarda ». Il l’a approuvé avec enthousiasme à l’époque car il était ministre. Expulsion inhumaine, blabla, répression aveugle et re-blabla.
Je sais très bien que l’intention de nuire et de suivre la feuille d’éléments de langage du PS contre moi était le principal souci de Benoît Hamon. Mais mon devoir est de lui répondre point par point. Car mon but est aussi de vous montrer quels genres de personnages sont ces gens. Ils mentent sciemment pour salir les autres et envenimer tous les débats. Puis ils reviennent vous voir la mine enfarinée sur le thème de « l’unitééééééé » beuglée à pleins poumons pour éteindre toute discussion sur leurs bilans collectif et personnel. Suprême élégance : le rapport dont il est question a été voté le jeudi précédant l’émission et, bien sûr, Alexis Corbière ne pouvait en avoir aucune connaissance. Hamon non plus d’ailleurs. C’était donc juste une de ces bonnes vieilles ruses des assemblées générales de la MNEF où le jeune Hamon a fait merveille dans sa jeunesse.
J’en viens donc au fond du rapport puisque c’est à son sujet que Benoît Hamon me prend à partie. Ce rapport s’intitule « Droits de l’homme et migrations dans les pays tiers ». Sa rapporteure est Marie Christine Vergiat, membre de mon groupe, la GUE. Il contient de très bons éléments ! Il rappelle la nécessité pour les État membres de l’Union d’assurer un accueil digne et humain, loin des conditions de « parcage » de Calais et ailleurs dont s’est accommodé des mois durant le gouvernement français actuel avec le soutien de Benoît Hamon. Le rapport souligne l’importance des politiques d’inclusion et d’intégration, par l’apprentissage de la langue du pays d’accueil ou encore le respect du droit du travail. Il demande la mise en place de voies d’accès sûres et légales pour les migrants… Et bien d’autres éléments que je soutiens.
Mais lors de son examen en Commission, la droite a réussi à déformer le texte. Ainsi, le rapport se félicite également du travail de l’EUNAVFOR MED qui mène la chasse aux réfugiés dans les eaux méditerranéennes en affirmant qu’elle « est un moyen de lutter concrètement contre le trafic des migrants; invite l’Union à poursuivre et à intensifier ce type d’opérations ». Le rapport valide également le principe du fichage généralisé des migrants afin « d’améliorer les flux d’information, la collecte, le croisement et l’analyse des données personnelles », en soutenant les fameux « hotspots », ces centres de tri indignes et inhumains. Pour ma part, je me refuse à valider cela. Tout comme je m’oppose à l’article 90 de ce rapport qui demande le renforcement de l’agence Frontex. Il s’agit de la Police des frontières qui remplace l’ancienne opération « Mare nostrum » dont le but était de sauver les gens. Je note d’ailleurs au passage que ce paragraphe a été voté de manière séparée à la demande de mon groupe. Mais il n’a pas dû se trouver beaucoup de sociaux-démocrates pour s’y opposer car il resté tel quel dans le texte ! Le PS et Benoît Hamon ont le droit d’aimer Frontex et la police des noyades, mais cela ne leur donne pas le droit de donner des leçons à propos des regroupements familiaux que la mort rend impossibles.
D’ailleurs, lors du passage en plénière le texte a encore été déformé et affaibli. Les votes de droite et du PS ont supprimé les passages jugés encore trop progressistes. Ainsi le paragraphe 55, « demande que les migrants et réfugiés qui fuient la faim bénéficient d’une attention particulière de la part de la communauté occidentale, notamment européenne », a semblé trop « généreux » pour cet hémicycle : il a été rejeté avec l’aide des amis de Benoît Hamon. De la même manière, le paragraphe 81 a été amputé d’un passage pourtant bien intéressant. Il faisait le lien entre les accords économiques passés entre l’UE et des pays tiers provoquant les mouvements migratoires ! C’est donc refuser de dénoncer la politique commerciale destructrice de l’Union européenne. Ainsi, les amis de Benoît Hamon, et lui-même aussi sans doute, refusent-ils de dire que c’est bien la politique économique de l’UE qui déstabilise des régions entières.
Au final, je me suis donc abstenu sur ce rapport. Je ne pouvais voter contre compte tenu de la personnalité de la rapporteure, des bonnes intentions qui l’animaient et de son engagement constant pour les droits de l’homme. Mais je ne pouvais voter pour non plus ! Pas question pour moi de cautionner les ajouts de la droite que Benoît Hamon supporte sans mal. D’autant qu’en toute hypothèse, tout cela n’a aucune conséquence pratique. En effet il s’agit d’un « rapport d’initiative parlementaire ». Il n’a, rappelons-le, aucune conséquence sur quelque réglementation que ce soit.
Dès lors, quand il s’agit de voter des textes de déclarations sans conséquences, je préfère qu’elles reflètent pleinement mes convictions, sans devoir me trahir par des concessions aux réactionnaires et à leurs amis du PS, dont Benoît Hamon. Tout le monde n’est pas de cet avis, et certains préfèrent ménager et la chèvre et le chou pour se conformer à des rites de bons usages et belles manières entre « collègues » du Parlement. Le résultat ? Après avoir fait voter leurs amendements, les députés de droite ont voté contre le texte. Il a l’air malin, Benoît Hamon !
149 commentaires
Frédéric
« rien des attributions d’un parti n’a de place dans un mouvement de cette sorte. […] Le souci du mouvement c’est d’être aussi collectif que possible, aussi incluant que nécessaire, aussi poreux que possible. Il ne peut en être autrement. »
Dois-je bien comprendre que les places dans les partis ne garantissent en rien les positions sur les listes qui seront déterminées pour les législatives, et que dans le souci d’être aussi incluant que possible (afin de vous donner la majorité dont vous aurez besoin pour mettre en oeuvre le programme) les candidats devront être issus, c’est à dire y résider, des territoires dont ils briguent la députation ? Le mode de désignation des candidats doit être l’exemple de la réappropriation de la politique par le peuple, pour le peuple, et constitue à mon avis le moyen essentiel de mobiliser les abstentionnistes pour parvenir à la victoire.
Nicolas Venault
La France Insoumise, à sa création, était un mouvement citoyen, composé uniquement de citoyens encartés ou non, laissant leur étiquette chez eux le temps de la campagne. Je voterai contre cette charte si elle nous est proposée. J’avais d’ailleurs compris qu’aucune négociation d’appareil n’était prévue avec qui que ce soit, et que la popularisation du programme était la seule urgence. J’apprends aujourd’hui, par FB, et non par un mail de La France Insoumise, que la répartition des postes aux législatives est déjà à l’oeuvre avec 2 partis qui ne soutiennent ni le candidat, ni le programme, et, pire, cherchent à lui faire la peau en négociant en parallèle avec les candidats de la primaire PS ? Et tout cela sur le blog d’un membre de « l’espace politique » (j’ai bien regardé la convention de Lille en continu, je ne me rappelle pas que cette expression ait été utilisée pendant 2 jours), qui a fait l’objet d’une lettre publique de contestation adressée à Jean-Luc Mélenchon ? Comme dit Anne Roumanoff, « On ne nous dit pas tout ! »
Rien dans cette charte sur le respect des mandats actuels, sur le non-cumul des mandats simultanés et dans le temps. Un militant qui a fait toute la campagne, et qui a été désigné démocratiquement par le comité d’appui local n’a pas besoin de signer un engagement de « coopération politique » avec FI, sauf s’il n’a pas fait la campagne, ou est parachuté. Et surtout s’il peut être démis par référendum révocatoire. A quoi servent toutes ces discussions ?
Guy-Yves Ganier d'Émilion
Un fac-similé de la charte, apparemment en version 0, a fuité par l’intermédiaire du site de LCP. On peut la retrouver à cette adresse.
JESTIN Yves
Le vote doit-il être obligatoire ? On pense à l’abstention qui prend des proportions astronomiques. Ce qui la provoque c’est le battage médiatique à base de diversions et de sondages, l’absence d’alternatives, l’absence d’enjeux ou plus exactement leur dissimulation, le mode de scrutin qui élimine les « petits » partis, la violation par les élites de la volonté démocratiquement exprimée quand elle ne leur convient pas. Enfin je crois que ces mêmes élites préfèrent que ceux qui votent « mal » s’abstiennent. Conséquence de tout ceci, l’espoir est aux abonnés absents. D’autant que depuis trente ans sans discontinuer les conditions de vie du plus grand nombre se dégradent. Parallèlement le chacun pour soi, la peur et la haine de l’autre se développent sous l’effet de la propagande réactionnaire. Mais que l’espoir d’une vie meilleure renaisse dans le peuple et l’abstention fondra sans qu’il soit besoin de contrainte.
Mick42
J’ai un peu de mal à comprendre l’intérêt de la délégation qui va rencontrer le PCF. Il me semble que ce qui fait la force de la France Insoumise c’est justement que ce sont des militants lambda qui discutent et pas à partir d’une « étiquette ». J’ai longtemps été militante au PCF et je pensais vraiment que là, on était sorti des questions partisanes. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ?
D’autre part on a créé un groupe d’appui dans ma ville mais il est très difficile d’aller sur jlm2017, j’ai sans arrêt une déconnexion. Y-a-t-il d’autres internautes qui ont des problèmes de ce genre ? Merci de l’aide.
Yves Mzd
Montebourg et Hamon ont besoin de voix, et pour cela veulent freiner les départs du PS et jouer les « responsables » en repoussant la violence de la radicalité. En critiquant Jean-Luc Mélenchon, ils jouent la carte de leur parti et critiquent donc ceux qui l’ont quitté. Le boulot de Jean-Luc Mélenchon est alors de répondre aux critiques point par point par l’argumentation, mais pas en contre-attaquant en utilisant la même méthode qu’eux. Il devrait plutôt prendre de la hauteur et dénoncer l’effet de division que procurent leurs propos au sein de la gauche non libérale. Le rôle de Jean-Luc Mélenchon est de jouer les rassembleurs, car les insoumis ne gagneront pas tout seuls. Alors il doit tendre la main à tous ceux qui se tournent vers le peuple, et préserver ainsi un potentiel électoral élargi.
Jacquesdu87
@ Yves Mzd
Vous me semblez raisonner encore à l’ancienne. Offrir un strapontin à untel, ménager Madame Lechou ou Monsieur Lachèvre pour récupérer quelques unes de leurs voix, vous dites que les insoumis ne gagneront pas tout seuls, et préserver un potentiel électoral élargi.
Le potentiel électoral dont disposent les insoumis (y compris leur candidat, qui est d’abord un insoumis lui-même) est très large, il est composé de tous ceux qui, depuis des décennies pour certains, n’allaient plus voter parce qu’ils n’y voyaient aucun espoir de vrai changement. Ils peuvent revenir aux urnes à tout moment, comme à Grenoble lors des municipales, s’ils sentent qu’il y a une vrai chance de l’emporter. Beaucoup ne votent plus pour ne pas se soumettre à ce qu’ils considèrent comme un simulacre de démocratie, ceux-là reviendront voter si ce vote concrétise efficacement leur insoumission.
Jean-Paul B.
J’ai beaucoup de peine pour les militants de base du PCF quand je vois l’état dans lequel se trouve aujourd’hui ce parti.
J’espère pour eux qu’ils vont rapidement reprendre le contrôle et élire des directions locale et nationale dignes de son glorieux passé, car celles-ci semblent n’avoir plus que pour seul objectif de défendre leurs places au lieu de défendre leur classe .
Gaspard45
Cette délégation des partis et organisations qui constituent « l’espace politique » du mouvement représente à mes yeux un reniement de ce qui fait l’essence même du mouvement des Insoumis. Comme si les non encartés comme moi n’étions pas partie intégrante de « l’espace politique ». Pourquoi vouloir reconstruire un FdG remanié ? Pour paraître plus crédible aux yeux du PCF ? Qui prend ce genre de décision et comment ? Je n’ai en tout cas pas été appelée à voter sur ce sujet sur la plate-forme des Insoumis !
JeanLouis
Dites il faut bien quand même des intermédiaires pour discuter, non ? Attention à ne pas tomber dans l’idéologie pure. On ne peut pas passer notre temps à se consulter sur tout à tout bout de champ, ce serait la paralysie rapidement. Restons réaliste pour être efficace.
Raphaël
Les partis et organisations qui ont rejoint la « France Insoumise » sont venus soutenir le mouvement, y apporter leurs capacités organisationnelles et logistiques, leurs réseaux. Sans vouloir mener la barque, mais sans non plus se dissoudre ou se renier, comme chacun d’entre nous.
Ils ont constitué une délégation pour discuter avec un parti qui ne sait plus vraiment quoi faire en cette fin d’année, qui voudrait peut-être bien suivre bon nombre de ses militants déjà « insoumis », mais qui a peur ainsi de se dissoudre ou de se renier. Qui de mieux qualifiés que ceux qui ont déjà franchi le gué, qui ont intégré pleinement cette nouvelle forme politique que Jean-Luc Mélenchon analyse si bien dans ce billet, pour rassurer nos camarades et les inviter à eux aussi participer au mouvement et à l’action.
René-Michel
@ Raphaël
« Les partis et organisations qui ont rejoint la « France Insoumise » sont venus soutenir le mouvement, y apporter leurs capacités organisationnelles… »
A ma connaissance le mouvement France Insoumise a ceci de radicalement nouveau, à cette échelle, qu’il n’est pas un parti, que ses membres le rejoignent individuellement pour constituer une force sur un programme concocté et validé par tous, en interne, hors du marigot partidaire opportuniste sans foi ni loi qui l’environne de tous bords et fait feu de tous bois pour l’étouffer. Aussi j’espère que cet « espace politique » qu’évoque Jean-Luc Mélenchon au début de ce blog et qui est contradictoire avec les fondements même du mouvement FI n’aura aucun pouvoir et surtout pas celui de nuire comme au temps de feu le FdG. Nos anciens « amis » disent pour certains vouloir soutenir Jean-Luc Mélenchon mais surtout pas se fondre dans la France Insoumise. Cet « espace politique » pourrait vite devenir leur cheval de Troie si nous n’y prenions garde.
AF30
Concernant les manifestations de policiers, il m’est difficile d’adhérer aux commentaires de Jean-Luc Mélenchon. En premier lieu parce que la justification de ces manifestations non légales d’un corps de fonctionnaires disposant d’un pouvoir implicite supérieur à tout autre valide à priori celles qui pourraient avoir lieu sous un gouvernement de gauche. Secondement parce que les revendications concernent des demandes aussi extravagantes que l’utilisation moins encadrée des armes à feu ou de décisions de justice qui seraient conformes à leurs souhaits. On peut trés bien comprendre qu’il soit difficile de rester silencieux devant un tel phénomène mais ne pouvait-on se contenter de rappeler la misère des moyens de la police car, quand même, l’accoutrement des manifestants et leurs propos sont inquiétants ?
bouchet
Je partage le point de vue de @Max « écrire d’une façon compréhensible de toutes et tous » et y ajoute quelques faits réels. Chômeur en FdD, j’ai eu droit à des ateliers « SAD » (service à domicile, recevoir offres emplois sur ordi). Hors, j’étais le seul à disposer d’un ordi et d’une connexion. Les autres RSA, et beaucoup d’anciens n’ont pas accès à ces technologies.
Mr Jean-Luc Mélenchon s’était engagé, il y a peu, à ne plus dépenser son énergie à répondre aux attaques mensongères. Plus les sondages vont grimper, plus elles vont croitre. Rappelez vous Mr G.Marchais seul face au « couple » Duhamel Elkabache. Politique ou syndical, les réactionnaires ne savent faire que viser la tête (ex DSC métallurgie, je connais).
Je nourris l’exquis projet (ça y est, je m’y mets) que le PCF conscient des neuf millions de pauvres de ce pays en ruines va prendre une décision de bon sens. Enfin, il ne faudra pas reproduire l’erreur des législatives 2012 (taux d’abstention) et sur ce point un gros travail d’éducation civique est à refaire tous âges et milieux sociaux par des mots simples. Un président sans majorité au parlement est une voiture sans moteur.
Salut et Fraternité
Barbarin B.
Qu’est ce ces socialistes, communistes insoumis ? Il me semblait que FI concernait des citoyens avant tout ! Je suis entièrement d’accord avec @Père Duschene, les citoyens de FI doivent contrôler et mandater les politiques. Sinon ils vont encore repartir dans leurs querelles intellectuelles de petits bourgeois et pendant ce temps le vrai peuple attendra et subira comme toujours. Que le citoyen soit dans l’action dès maintenant !
morvan
Sur la forme de la démarche, j’ai déjà donné mon point de vue hier, rayer du vocabulaire FI « espace politique » serait pour moi bienvenu.
Mais enfin, sur le fond, cette cellule privilégiée de débat stratégique de Jean-Luc Mélenchon quant au PCF (ou autre parti) n’existe-t-elle pas de toujours, selon le motto « à chacun sa contribution selon ses moyens« , les adhérents à FI de ces partis ex-FdG n’ont-ils pas la meilleure expertise ? Voyons la délégation. PG, NGS, entièrement ralliés à FI. Ensemble et Insoumis ont commencé à plaider à Ensemble pour le soutien à Jean-Luc Mélenchon en avril 2016 (C. Autain 14/09/2016), le parti lui-même n’a pas encore décidé me semble. Communistes Insoumis, ont publié au printemps 2016 l’appel de 1 600 communistes à soutenir Jean-Luc Mélenchon, et on se souvient à cette période du discours officiel de l’appareil PCF. Autrement dit dans cette délégation nous avons des « partisans » dont le parti soutient Jean-Luc Mélenchon aux conditions FI, et d’autres qui sont en quasi opposition à l’interne de leur parti, notamment les communistes. Il y a danger plus prégnant de reconstitution d’un cartel de partis, non ?
J’observe aussi que la rencontre se faisait à la demande du PCF, et que le parallélisme des formes devait être respecté, nos camarades n’étaient pas reçus par des militants de base. Vous ne semblez pas réaliser les uns et les autres que le temps est compté (critères législatifs), ce dont jouent très bien selon moi (leurs interventions hier) P. Laurent et O…
Pablo
Il est effectivement nécessaire d’éclaircir ce coup monté par Hamon. C’était important de démonter les ressort pour les informés et les militants. Mais serait il possible de formuler quelque chose de plus simple et accessible ? Hamon tente d’amplifier la musique d’une supposée transformation de Mélenchon. Il aurait changé de position pour séduire plus de monde. Bref un Melenchon soi-disant lepenisé. Comment faire face, comment dévoiler ces attaques quand y répondre nous pousse un peu dans le piège ?
Guy-Yves Ganier d'Émilion
Ces attaques venant de la gauche sont toujours insidieuses, et insinuent les choses sans les dire vraiment. En exigeant fermement de celui qui les mène qu’il porte clairement ses accusations, on « donne à voir » le piège, et le piégeur lui-même.
Nicks
C’est simple. Jean-Luc Mélenchon ne change pas, il est libre désormais de sa parole car il n’est redevable que du mouvement de la France insoumise et pas des appareils vermoulus et compromis. C’est un jacobin et il porte donc un projet de rénovation républicaine qui est le seul à même de rassembler une majorité de citoyens quelque soit leur tendance politique de départ. Ce n’est pas se lepeniser, c’est retrouver des fondamentaux de la gauche républicaine, en même temps que répondre au désir de démocratie et de développement économique durable de nombre de citoyen. C’est un projet à la fois novateur et traditionnel, qui regarde vers l’avenir sans pour autant rejeter l’histoire politique de notre pays. La voie vers la victoire est difficile et étroite, mais elle emprunte le chemin d’un projet républicain, social, souverain, écologique et laïque, avec humanisme mais sans naïveté. Cela défrisera peut-être quelques libertaires et hypocrites, mais c’est la condition d’un succès dont tout le monde bénéficiera.
Nicks
Venant d’apprendre que Pierre Laurent se ralliait à une candidature de Jean-Luc Mélenchon, j’espère en croisant les doigts que cela ne nuira pas à la liberté de positionnement de la France insoumise et que cela n’entrainera pas de confusions à même de freiner la dynamique du mouvement. Cela-a t’il à voir avec la récente délégation envoyée au PCF ? Y aura t’il des contreparties ou s’agit-il d’un ralliement de raison, ce dont je doute quand il s’agit de survie d’appareils. Il y a de quoi être échaudé et pour le moins méfiant…
André
Si l’évolution du processus en cours faisait apparaître quelque part qu’on finit par revenir aux intrigues du Front de gauche il y a tout à parier que tous les citoyens qui étaient partis dans l’abstention à cause de ce fonctionnement et dont un nombre de plus en plus grand s’interroge sur les chances de pouvoir revenir à la politique feront une croix définitive sur une adhésion au mouvement.
Francis
Je souhaite donner mon sentiment sur un passage du billet de Jean-Luc qui traite du mouvement.
Jean-Luc note que « le mouvement n’a pas à être « démocratique » au sens basiste que souvent on donne à ce mot dans les organisations politiques où l’on doit alors affronter le climat de confrontation des courants et des textes qui les fondent avec les votes contradictoires, et pour finir des gagnants et des perdants. Le souci du mouvement c’est d’être aussi collectif que possible, aussi incluant que nécessaire, aussi poreux que possible. Il ne peut en être autrement »
Si l’on peut concevoir que le mouvement n’a pas à être démocratique au sens basiste, il ne doit pas non plus ne pas l’être au sens essentiel, à savoir que chacun compte pour un et qu’il ne peut en être autrement sous peine de perdre son attrait et son efficacité. Il convient de ne pas perdre de vue l’objectif supérieur du mouvement qui est de rendre la souveraineté au peuple. Pourrait-il s’agir d’autre chose concernant le fonctionnement du mouvement lui-même et comment parvenir à articuler cette demande de souveraineté d’une grande masse de signataires « isolés » et d’un pôle politique structuré ? Sans qu’il y ai mécaniquement d’antinomie entre les deux, il y a forcément un déséquilibre provenant d’une atomisation d’une des composantes du mouvement. Je n’ai pas de réponse à cette question mais très certainement faudra t’il trouver les formes qui donneront à chacun la certitude qu’il compte pour…
PIETRON
Il était nécessaire en effet d’affirmer que la notion de « peuple » ne recouvre pas « l’interclassisme » où exploiteurs et exploités sont mis dans le même sac, et d’avancer que « la lutte de classe » n’est pas dépassée. En effet, le capitalisme financiarisé n’a pas évacué (mais accentué) les antagonismes sur ce sujet. Ouvriers et employés constituent 50% de la population salariée (et retraités). L’exploitation exponentielle qu’ils subissent via des formes de management hyper aliénants et hyper productivistes conduit à ce que la com moderne qualifie de souffrance au travail. En réalité, une souffrance qui a toujours existé car l’exploitation des femmes et des hommes est une constante du capitalisme. Présentement, elle s’est aggravé pour le moins très fortement. Pour les autres composantes du travail, un grand nombre subit cette déferlante. La crainte du déclassement vient atrophier les velléités de mouvements émancipateurs. Un système qui a sorti l’arme de la peur pour faire passer son message de modernité.
Bonne initiative de mettre les choses au point car ce n’était pas clair dans toutes les tètes, surtout pour celles qui sont confrontés chaque jour aux rapports de production ou celles qui font acte d’engagement syndical ou/et politique de classe, indépassable nécessité pour avancer et rompre avec ce système obsolète.
rage au coeur
A propos du ralliement de Pierre Laurent et du « cheval de Troie » possible, bien sûr chat échaudé craint l’eau froide, mais on est un peu vacciné non ? C’est plutôt une bonne nouvelle non ? Ne boudons pas le plaisir !
françois 70
André Chassaigne n’est pas dans son assiette, le Chef Pierre Laurent a subitement mis du quinoa au menu du Conseil National. Il risque d’y avoir des restes…
CLAUDEJ
J’ai beaucoup apprécié le dialogue entre Mme Mouffe et Mr Mélenchon. Bien sûr, il demandait un gros effort pour le suivre, effort normal à ce niveau théorique, mais j’ai trouvé que les deux intervenants faisaient de leur coté de gros efforts pour être compris. S’agissant de la notion de « post démocratie » mise en place par les puissants (« eux ») pour décider sans (ou même contre) le peuple (« nous »), nous en avons des exemples concrets en permanence. Hier le refus de la décision du peuple français en 2005, de celle du peuple grec en 2015, etc. Aujourd’hui, de plus en plus de voix à Londres et à Bruxelles contestent le Brexit. En France, le grand fichier, refusé par le parlement, est décidé par décret en catimini. Dans ce domaine, l’UE est très « post démocratique » depuis déjà longtemps déjà. Pour moi, c’est sa principale caractéristique aujourd’hui, sa signature.
Invisible
Je vais dire une évidence peut-être. Le plus grand danger de ce fichier central c’est qu’il tombe aux mains d’un gouvernement totalitaire. Hors, personne ne peut garantir que la France soit à jamais équilibrée à cet égard. On voit, chez le voisin turc par exemple, que ça peut toujours arriver. Ce fichier ne permettrait-il pas, avec l’aide de ce « génial » Facebook, et de toutes les pétitions électroniques dont je ne suis toujours pas friande, de classer les gens selon leurs opinions ? D’autre part, avec cette poussée affichée des sociétés privées de sécurité que l’on voudrait faire prospérer à l’heure actuelle, des dérogations pourraient leur être accordées. Ou même, certains employés naviguent dans leur carrière, et peuvent passer de fonctionnaire à employé de sécurité privé. Le danger est donc très grand que les codes et moyens d’accès soient faciles à craquer. Je trouve qu’on est arrivé au stade des romans de science fiction des années 70-80. La technologie le permet. Seule la volonté farouche d’un peuple pourrait le stopper. Mais elle est où la volonté farouche lorsque tout le monde est bien terrorisé par la peur des attentats, très cultivée médiatiquement ?
Glières
Être insoumis, c’est aussi pour moi un état d’esprit, rester en éveil, si besoin critiquer, et agir à son gré, plus ou moins, en fonction de ses capacités et de ses moyens, en accord avec celles et ceux qui partagent plus ou moins les mêmes convictions et les mêmes aspirations. En revanche, être labellisé, c’est bénéficier de la marque déposée d’un syndicat professionnel garantissant l’origine, la qualité et la conformité d’un produit à condition de respecter rigoureusement les normes édictées par ce syndicat. Ce qui est en totale contradiction avec l’insoumission et le fait que tout un chacun puisse s’affubler d’un label librement. Les mots ont un sens et dans ce cas précis je trouve cet emploi maladroit, porteur de confusion et de dissension.
S’il me paraît légitime que chaque citoyen(ne) puisse se réclamer de la France insoumise, il me paraît tout autant indispensable qu’aucun parti politique ne puisse s’en prévaloir et agisse comme bon lui semble sous couvert de ce « label ». Ce qui devrait éviter, si le nom a été déposé bien entendu, de voir se reproduire les mésaventures du Front de gauche avec des documents du parti communiste labellisés cette fois-ci « La France insoumise ». Pour n’être qu’un mouvement, La France insoumise n’en est pas moins une réalité politique qui justifie que chaque candidat investi par elle aux législatives se mette préalablement en congé de son parti, le cas échéant, et n’utilise que la signalétique du mouvement à l’exclusion de toute autre.
Barbarin B.
Pourquoi Pierre Laurant veut « bouger le cadre de la France Insoumise ». Il me semblait que ceux qui voulait rentrer dans la France Insoumise, de fait, devait pleinement pleinement accepter ce que les citoyens ont décidé pour la France Insoumise. Gardons notre éthique, c’est notre force ! Je me pose des questions et je crains beaucoup pour l’avenir de notre France Insoumise.
Régine
Pourquoi cette inquiétude ? Personne n’a dit qu’il y aurait une modification de la FI pour permettre aux communistes de soutenir le mouvement, d’autant qu’ils peuvent continuer leur vie de parti, tout comme le PG ou Ensemble, en soutenant la démarche. Le travail a été commencé, la convention a eu lieu, ils n’ont pas voulu y participer, s’ils prennent le train en marche, et ils le prennent là où c’est rendu. Et je dis bien si, car pour l’instant, au PC la partie ne semble pas terminée. Les journalistes interprètent les propos de Pierre Laurent qui a seulement dit qu’il n’était pas favorable à une candidature du PC, tout étant lié aux primaires du parti au gouvernement.
morvan
@Barbarin B
Oui, enfin, P. Laurent hier n’a pas été seul à s’exprimer, voir aussi les propos plus détaillés d’O. Dartignolles, matin sur LCP, soir à la radio (France Culture me semble).
Chrémès
@Barbarin B
Contrairement à @Régine, je comprends votre crainte. Ce matin, au journal de 8 heures de France Inter, il a été rendu compte que le PC, après consultation de ses militants, pourrait, à la demande de P Laurent, soutenir la candidature de JL Mélenchon. Même chose hier soir, au 20 heures de France2. Un journaliste (?) a présenté JL Mélenchon comme un assassin, au sens figuré bien sûr « (…) après le coup de poignard dans le dos (…) ». Mais jugez de l’élégance de la métaphore. Et surtout ce matin, j’ai entendu Dartigolles, porte-parole du PCF, dire grosso modo ce qu’a écrit @Régine. Le parti peut soutenir Mélenchon mais, indépendamment, il continuera sa vie de parti. Ce n’est pas cela qui m’inquiète le plus, mais comme je n’ai aucune confiance dans le PCF, depuis très longtemps, même si j’avais revu ce jugement il y a cinq ans, je me dis que s’il soutient JL Mélenchon, c’est pour en tirer quelque bénéfice. Le plus probable étant, comme avec le FdG, de pouvoir se réclamer du label France insoumise aux législatives qui suivront la présidentielle. Toutefois, ma crainte est allégée car je sais que JL Mélenchon n’est pas né de la dernière pluie et mesure, je pense, ce risque et qu’il est donc sur ses gardes.
Cordialement.
Ricardo Villanova
Je suis absolument hostile au soutien des dirigeants du PCF pour les raisons suivantes.
Les insoumis-es communistes sincères nous ont déjà rejoint. Les dirigeants du PCF nous soutiendrons « du bout des lèvres » comme ils disent et n’auront de cesse de nous mettre des bâtons dans les roues pendant la campagne pour mieux la saborder de l’intérieur et créer la discorde entre nous pour faire fuir les électeurs et faire gagner le PS , comme ils ont fait avec le FDG afin de diminuer le score de notre candidat probablement en accord avec le PS. A la première occasion c’est à dire aux législatives de juin ils retourneront s’allier avec le PS. L’hostilité des électeurs à l’égard du PCF, je peux en témoigner, lors des campagnes précédentes, alors qu’aujourd’hui nous recevons un bon accueil sur les marchés.
Les communistes sont consulté-es pour savoir s’is nous soutiennent alors que la France insoumise ne l’est pas pour savoir si nous acceptons ce soutien ou celui d’autres formations politique. Ce ralliement tardif est suspect, les dirigeants du PCF réalisent ils qu’ils avaient pariés sur le mauvais cheval et tournent casaque à la dernière minute ? Je ne comprends pas la naïveté de Jean-Luc et j’aimerais avoir une explication rationnelle, sinon j’abandonne la campagne et avec moi de nombreux insoumis-es. […]
Un insoumis en colère.
max
C’est vrai que ce ralliement ne serait-il pas contraint et forcé ? La direction du PC voit bien qu’elle va sombrer corps et ame avec le PS dans ces élections et essaie de se raccrocher a quelques branches pour sauver ses quelques députés. On est pas la pour leur servir la soupe ! Si ils croient a notre mouvement des insoumis, qu’ils y participent activement mais qu’ils laissent leur sigle au placard. On peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, voir même la fermière. J’espère que tous les communistes nous rejoindront et militeront avec nous, mais sans leur drapeaux. Si leur drapeau est plus important que le mouvement citoyen que nous souhaitons, qu’ils le défendent seuls !
Barbarin B.
Je suis entièrement d’accord avec vous, moi aussi j’aimerai avoir une explication rationnelle. Ce qui fait la force de FI c’est notre capacité à rester dans notre éthique de départ. Je crains des manœuvres pernicieuses de la part de la direction du PC. Beaucoup de gens autour de se posent des questions quant à ce ralliement tardif. Jean-Luc, il nous faut des explications !
Fraternellement!
gilbert
Politique politicienne, quand tu nous tient. Les relations avec les autres partis, ou les coups de gueules ne devrait faire que quelques lignes chaque semaines. Il y a tant à dire, aux retraités, aux chômeurs, aux ouvriers, aux cadres, et libéraux de tous métiers, pour leur faire comprendre qu’ils sont tous des nôtres s’ils veulent. Que le bon sens est pour la majorité la vérité de tous les jours, et ce qui leur fera gagner leur vie demain en respect avec le monde et les autres humains. Que gagner en politique n’est pas de s’allier avec n’importe qui, mais bien de convaincre sur son propos, inoxydable, incorruptible, et fascinant. Jean Luc sait très bien le faire, depuis des mois. Les propos de cette semaine sont décalés et ne nous ferons rien gagner. Dans ses rangs, le groupe des insoumis doit déjà trouver des figures emblématiques (au moins une dizaine de personnalités fortes), faisant penser à une équipe soudée, qui porte un message. L’on doit sentir déjà quels seront les leaders du gouvernement de demain. Le soutien sera alors total, pour peu que l’origine des leaders soit diverse. Et ceci, sans les apports des partis qui ne vivent que par une image du passé, véhiculée par les médias, vide et dépassée. Jean-Luc doit s’attacher, à chaque meeting, à faire passer une de ces figures en « prime », son discours étant ensuite le clou du spectacle, et la victoire sera là, à portée de main.
Guy-Yves Ganier d'Émilion
On peut aussi voir les choses autrement. Pour être investi par le mouvement « France insoumise », un candidat, qu’il appartienne à une organisation ou non, devra signer la charte politique élaborée par les délégués lors de la Convention de Lille. Un candidat qui refuse de signer cette charte au prétexte de son appartenance à une organisation qui prône le « soutien critique » et la « liberté de parole » ne pourra pas se prévaloir du label, et trouvera face à lui un candidat de la France Insoumise. A lui de voir à qui d’autre il souhaitera s’allier, et quelle sera alors la portée de cette parole.
Jlb
Sur le sujet de l’annonce de Pierre Laurent et du PCF, c’est autant une guerre de mouvement que de position. Le plus vite nous gagnerons nous-mêmes des parrainages, un par un, et le plus vite nous maillerons le territoire, le plus nous résisterons à ces demandes de « changer le cadre ». Nous le savons tous, ce « cadre » c’est notre assurance-vie contre les dérives du monde d’hier, et le passeport vers les lumières de demain.
Claude
Avons nous besoin du PC pour 500 parrainages ? Logiquement, j’en doute ! So, we’re free !