Ce post arrive avec trois jours d’avance car je serai hors d’état d’écrire cette semaine compte tenu de mon emploi du temps. Une vraie semaine très chaude, faite d’allées et venues, de prises de paroles et de réunions d’organisation. Tout est à suivre sur mes médias : la page Facebook qui vient de franchir la barre du demi-million de suiveurs, ma chaîne Youtube qui vient de dépasser la barre des 45 000 abonnés et bien sûr dans la rubrique « à chaud » de ce blog. Bref une semaine d’action dans une campagne qui globalement marche plutôt bien.
Le nombre des parrainages monte à bon rythme puisque nous avons fait dorénavant plus des trois cinquièmes du chemin, les dons et les engagements financiers mensuels augmentent et ils sont vitaux pour nous. Les signatures d’appuis enregistrées sur le site JLM2017 depuis le pique-nique vont aussi à bon rythme. Nous étions 122 000 le 20 août et nous sommes aujourd’hui 146 000, soit une augmentation de plus de 10 000 arrivants par mois. Plus de 300 par jour. 13 par heure. En moyenne, depuis deux mois, un(e) insoumis(e) nous rejoint toutes les 4 minutes, 24 heures sur 24. Ce processus n’est pas linéaire. Il est en accélération. Ce sont ainsi 9000 personnes qui ont rejoint le mouvement « La France Insoumise » entre le samedi matin, début de la Convention à Lille, et aujourd’hui. Nous avons dépassé le nombre symbolique des 140 000 insoumis et nous marchons vers les 150 000. Je donnerai régulièrement quelques données de cette sorte pour ceux qui partagent avec moi le goût des indicateurs chiffrés.
Bref, les clignotants sont au vert. Sans se griser ou s’illusionner, il faut aussi savoir apprécier les situations quand elles valident des méthodes de travail. Novembre et décembre s’annoncent denses dans un plan de marche préparé de longue main et bien rempli. J’en parlerai la prochaine fois. Évidemment, je dis un mot à propos de la conférence nationale du PCF qui vient de nous claquer la porte au nez. Comme elle a choisi de présenter un candidat communiste, je m’attends à ce que le niveau des critiques à mon endroit s’élève encore par rapport à ce qu’il est depuis sept mois déjà. J’en dis peu car tout ce que je dis est immédiatement mis à charge contre moi par ceux qui ont intérêt à tout envenimer. Les militants communistes vont voter. On verra bien. Si nous recevons du renfort on sera contents et chacun prendra son poste de combat. S’il faut recevoir encore des pierres dans le dos on fera la tortue comme d’habitude. Aucune difficulté n’est insurmontable. Et rien ni personne ne nous fera céder. Je crois que cette attitude est comprise et appréciée du grand nombre qui est exaspéré par les palinodies de la politique à l’ancienne.
J’ai passé cette soirée-là devant l’écran de télé. La primaire de la droite ne m’a pas parue très excitante du point de vue des idées confrontées. Sans doute parce qu’ils disent tous pareil et qu’ils sont de pire en pire. Je suis tout aussi consterné que la première fois par cette surenchère de mesures libérales annoncées comme réponse à tous les problèmes. Alors même que cette politique est si datée et contestée jusque par nombre d’équipes de droite dans de nombreux pays. Ainsi quand est venu le moment de parler de l’éducation par exemple, puisque ce fut le seul sujet de fond abordé. Et je suis d’autant plus perplexe que tous ces gens semblent éprouver une véritable jubilation à décrire notre pays comme une grosse ruine dans tous les domaines. Du coup le public se lasse et il y a eu moitié moins de monde devant la télé cette fois-ci que la précédente.
J’admets que, n’étant pas connaisseur des sensibilités de droite je ne suis pas capable d’apprécier comme un membre de cette famille l’intérêt de bien des échanges. Ils m’ont paru ou bien codés ou bien étranges. Ainsi de cette discussion sur le « cas Bayrou », absent et donc muet, ou celui de monsieur Poisson, présent sur le plateau. J’ai lu que monsieur Sarkozy avait repris la main dans l’électorat de son camp. Je n’en suis pas étonné tant Juppé avait l’air absent de la scène avec son sourire coincé en permanence. Mais j’ai lu aussi que monsieur Juppé gardait toutes ses chances grâce aux électeurs de gauche.
Ces électeurs restent un mystère pour moi. Comment peuvent-ils dire que Juppé est moins un fauteur de guerre sociale que Sarkozy ? Et comment puis-je comprendre que l’adversaire numéro un de 1995 du droit à la retraite soit devenu l’ange protecteur de cette gauche-là ? C’est comme cette histoire d’après laquelle il aurait « payé pour d’autres » dans le jugement qui l’a condamné ! Mais c’est faux ! Il a payé pour ses actes personnellement commis. La justice ne condamne pas par procuration. D’ailleurs Jacques Chirac aussi a été condamné pour ses propres actes ! Peu importe peut-être. Mais quel genre d’estime d’eux-mêmes peuvent avoir ceux qui se disent de gauche dans le secret du confessionnal des instituts de sondage avant d’aller signer un papier où ils se reconnaîtront frauduleusement dans les valeurs de la droite et du centre ? On dénonce le cynisme des dirigeants du PS, il va falloir en faire aussi autant de ses électeurs, bientôt ! Du coup, Sarkozy a eu la part belle de demander ce que vaudrait un candidat dont les électeurs ne s’engagent pas à respecter le résultat du vote s’il leur est défavorable.
J’ai déploré ces sept mois de paroles très dures à mon égard dans un registre très personnel qui était devenu le ton ordinaire de la direction du PCF. Et je me réjouissais donc d’apprendre dans la presse que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, proposait désormais de soutenir ma candidature. C’était une bonne nouvelle. De plus, cette prise de position après tant de critiques, était considérée par les commentateurs comme un atout pour notre campagne. Mais j’ai bien fait de refuser de la commenter aussitôt comme on me le demandait avec insistance. Car quelques heures plus tard, le tableau changeait totalement. La Convention du PCF, désavouant le secrétaire national du parti, se prononçait en faveur de la présentation d’un candidat communiste.
Le pilonnage dans un registre purement personnel a aussitôt recommencé. Je refuse pourtant encore de commenter. Car dans trois semaines, les adhérents communistes vont eux-mêmes trancher entre les deux options mises en débat : soit le soutien à ma candidature soit la présentation d’un candidat communiste. J’aurais aimé être invité à m’exprimer devant les communistes et à répondre aux questions qu’ils se posent à mon sujet. Cela n’a jamais été envisagé. Tout est passé par des répliques et des commentaires de commentaires, transitant par une presse souvent prompte à inventer pour envenimer. Dès lors, je n’ai pas l’intention de m’ingérer dans la discussion en cours dans les sections communistes. J’attendrai donc de savoir quelle est la décision définitive pour la commenter, si besoin est.
Je m’en tiens à démentir deux inventions. « La France insoumise » n’a demandé à aucun parti de se dissoudre en son sein. La preuve : ceux qui participent à « l’espace politique » n’ont renoncé ni à leur existence ni à leur action spécifique. La France insoumise investira des candidatures dans les 577 circonscriptions et la discussion pour savoir lesquelles reste ouverte avec tous ceux qui veulent participer à ce processus et demander cette investiture. Mais ces discussions un peu boutiquières ne doivent pas absorber notre temps. Car nous sommes en campagne. Il ne faudrait pas l’oublier. Notre vocation est de ramener au vote ceux qui s’en sont écartés. Et les tractations des États-majors de partis auraient plutôt tendance à les faire fuir davantage !
La « France Insoumise » est en campagne depuis tantôt sept mois sous le feu roulant de bien des critiques, venant de tous côtés. Rien n’a changé ce weekend pour nous. Dommage ! On attendait du renfort. Mais chacun voit mieux que nous avons bien fait de nous en tenir de longue date à notre propre calendrier public. Il nous a permis de franchir toutes les étapes nécessaires, tranquillement et sûrement. Sans dépendre de palabres dont on vérifie à présent combien elles auraient été vaines, nous avons pu avancer en puissance. Nos résultats semblent bons. Ce succès aigrit ici ou là dans le contexte d’affolement au PS. Je lis que « ma candidature occupe la place du vide »… Drôle de constat. Car le vide occupe la place de qui, s’il vous plaît ? Je crois que ma candidature a fait la preuve qu’elle est en elle-même un bon outil pour qui aspire à une vraie rupture avec les politiques mises en œuvre depuis les trois derniers présidents. On commence à voir dans quelles conditions elle peut atteindre le deuxième tour. Pourquoi devrais-je dissocier ce résultat de la méthode et du type d’action qui l’ont rendu possible ? Nous continuerons donc du même pas stable et sûr. Et bienvenue de grand cœur à tous ceux qui veulent rejoindre cette belle bataille et y prendre sa part d’efforts.
L’évènement pour moi, ce sera le dialogue croisé avec Noël Mamère pour la revue Regards et la chaîne « France Info ». Un dialogue. Ce n’est pas un match (il n’y a pas d’enjeu autre que de donner une bonne opinion de ce que nous disons l’un et l’autre). Ce n’est pas une compétition (nous ne sommes pas jaloux l’un de l’autre et nous ne sommes pas candidats à occuper la place que l’autre occupe). Mais l’exercice n’est pas neutre. Il prend place dans un souci commun : ouvrir un chemin à plusieurs voies. En effet Noël Mamère avait avant cela déclaré dans Les Inrocks que ma candidature était la mieux placée pour réorganiser la suite des événements après la présidentielle de 2017. Il le faisait tout en prenant date sur des divergences qu’il présentait comme très sérieuses.
Je me réjouis donc de pouvoir disperser les malentendus s’il y en a et de pouvoir délimiter sans procès d’intention et clairement les divergences quand il y en a. Cette méthode me paraît la bonne pour avancer. Je dois dire que je préfère le ton que prend Noël Mamère pour dire son accord et ses désaccords au style d’un Cormand, nouveau chef d’EELV, qui dit à mon sujet que je « vends les mêmes salades depuis cinq ans », ce qui n’est guère respectueux d’un corps d’idées et d’un programme qui méritent mieux, je crois, que ce dédain. Surtout venant d’un tel balcon ! Au fond, les chefferies d’appareil ont vite fait de voir les salades des autres sans se soucier des ratatouilles qu’ils produisent.
François Hollande sera aux Assises de l’économie de la mer, à La Rochelle. Moi aussi. Le même jour. Sans surprise, il fera de belles phrases sur la mer et son économie. Il vantera la « croissance bleue ». Il se croira original et bien inspiré. En fait, comme il n’y est jamais venu, il ne connaît pas les sujets du moment. Ce sera donc la première fois pour lui en cinq ans. Pour moi ce sera la troisième fois consécutive ! Il était temps qu’il passe car c’est la dernière fois qu’il peut y aller en tant de président. Oui mais Nicolas Sarkozy n’y est jamais venu pendant son mandat ! Cela ne fait pas de François Hollande un président conscient de l’enjeu maritime. Il suffit de regarder son « bilan mer » en général, comme je l’ai évoqué à mon retour de Boulogne-sur-Mer sur ce blog. C’est encore plus vrai en matière d’énergies marines renouvelables en particulier. Dans les faits, son quinquennat est un naufrage. Cinq ans de perdus et des dégâts qui seront durs à rattraper.
Pas besoin d’aller chercher loin. Le gouvernement vient de publier par décret un texte essentiel pour la politique énergétique du pays. Stupeur : les énergies marines sont les grandes oubliées. Ce texte s’appelle la « programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE). L’obligation de publier ce document gouvernemental a été créée par la loi de transition énergétique. Il définit les orientations et les actions prévues en matière d’énergie pour les années à venir. Cette première édition a déjà plusieurs mois de retard. Rendez-vous compte : la première échéance fixée par ce plan concerne l’année 2018. C’est l’année où l’édition suivante de ce document doit être mise au point. Il était donc temps de dire quelque chose ! Car nous sommes presque en 2017. C’est presque risible : une programmation pluriannuelle qui s’accomplit en un an ! Ça c’est du Hollande !
L’autre échéance est celle de 2023. Je souligne au passage l’existence d’un document de « programmation pluriannuelle » jusqu’en 2023. N’est-ce pas là une forme de « planification », mot que les candidats à la primaire EELV me reprochent tant ? En fait, la principale différence entre cette « programmation » à la sauce Hollande et la « planification écologique » que je propose, c’est l’ambition des objectifs et les moyens d’actions mobilisés pour les atteindre. La « programmation pluriannuelle » fixe des objectifs timides et flous. Nous fixons des objectifs ambitieux et précis : sortir des énergies carbonées et du nucléaire pour une France 100% renouvelable en 2050.
Cette programmation pluriannuelle énergétique de François Hollande concernant les énergies marines renouvelables est plus que désolante. C’est si pitoyable que pour finir c’est un pur scandale. Je résume à grands traits. Le gouvernement prévoit une capacité de production par l’éolien en mer en 2023 comprise entre … 500 et 6 000 mégawatts ! Ce n’est plus une fourchette, c’est un râteau. Et ensuite ? Quels moyens concrets ? Le gouvernement prévoit seulement le lancement d’un appel d’offre pour l’éolien off-shore d’ici 2019. Or, l’appel d’offre en question, on le connaît. C’est celui qui a enterré le projet de Boulogne-sur-Mer, qui était fin prêt, au profit de Dunkerque pourtant très nettement moins avancé. Donc : un seul projet. Les élus de Charente-Maritime espèrent que la venue de Hollande aux assises de La Rochelle sera l’occasion d’annoncer un deuxième projet, au large de l’île d’Oléron. Mais rien n’est sûr. Donc au maximum, il y aura deux projets.
Et plus rien ensuite jusqu’en 2019. Or, même en comptant ce deuxième projet encore virtuel, le total de la puissance installée ne dépassera pas 3 500 MW. La fourchette annoncée est donc seulement un affichage. Il fallait qu’on puisse lire le chiffre de 6000 MW d’éolien off-shore. Pourquoi ? Parce que c’était le chiffre fixé par le Grenelle de l’environnement en 2009. Le résultat réel est tout autre. Si tout va bien, après les mandats de Nicolas Sarkozy puis François Hollande, en 2017 nous n’atteindrons péniblement, et avec trois ans de retard, que la moitié de l’objectif fixé en 2009 !
Le journal Le Marin rapporte l’amertume des professionnels du secteur. Olivier Perrot, président de France énergie éolienne est très critique sur le volet énergies marines. Pour lui, la programmation pluriannuelle de l’énergie « n’apporte pas la visibilité suffisante à la filière pour permettre un développement satisfaisant des investissements et des emplois ». Vincent Balès, directeur de l’entreprise d’éolien en mer WPD offshore France dénonce aussi la maigreur des projets annoncés : « comment, dans ces conditions, diminuer les coûts de l’éolien offshore et baisser les tarifs ? ».
La cause de nos déboires est uniquement liée au manque de volonté politique ! Les techniques sont au point. Certains projets ont démontré combien il était possible d’associer les pêcheurs pour que chacun y trouve son compte. C’est ce même manque d’ambition, doublé d’une absence de conscience de l’intérêt national, qui a fait que François Hollande a tout bonnement sabordé la filière industrielle de l’éolien off-shore. En 2014, il a accepté la vente de la branche énergies marines d’Alstom à l’américain General Electric. Et ces dernières semaines, il a donné son feu vert à la vente d’Adwen, la filiale d’Areva dans l’éolien offshore, à l’allemand Siemens et l’espagnol Gamesa. Deux fleurons technologiques français dans une filière d’avenir ont donc été abandonnés. Voilà ce que valent les phrases de ce gouvernement sur la « croissance verte » ou « bleue ».
L’éolien n’est d’ailleurs pas la seule victime de l’incurie du gouvernement. L’hydrolien qui utilise les mouvements des courants de la mer, et l’éolien off-shore flottant sont aussi méprisés. La programmation pluriannuelle de l’énergie ne prévoit aucun appel d’offre pour ces deux énergies d’ici 2021. Or un projet était censé être lancé en 2020 pour l’éolien flottant. Qu’est-il devenu ? Coulé. Vivement que nous soyons le gouvernement !
Le gouvernement a saisi l’occasion d’une période de congé prolongé pour adopter en catimini un décret autorisant la création d’un monstrueux fichier global, incluant toutes les données personnelles de tous les Français. 60 millions de personnes vont être ainsi mises en fiche. Cette base de données, qui fusionne les informations des cartes d’identité et passeports, vise, officiellement, à lutter contre l’usurpation d’identité et la fraude. Elle est censée simplifier la procédure d’authentification.
Mais s’agit-il vraiment d’authentification ? N’est-ce pas plutôt une machine à faciliter l’identification ? Ce n’est pas du tout pareil ! La procédure d’authentification consiste à vérifier si une personne est bien la même que celle indiquée sur ses titres d’identité. Par exemple, à l’aéroport, l’agent vérifie que votre passeport est valide et que les données indiquées vous correspondent. Si ce n’est pas le cas, il sait juste que vous n’êtes pas celui que vous prétendez être, mais sans être plus avancé sur votre réelle identité.
Quelle importance ? Et bien précisément que cette procédure permet de savoir qui et où vous êtes et ce que vous faites. Pourtant, le projet prétend ne pas concerner la procédure d’identification qui consiste, à l’inverse à identifier une personne, à partir d’une donnée personnelle (image de vidéo surveillance, empreinte). Mais on voit bien que par sa nature même ce nouveau grand fichier le permettra.
Il faut dire qu’il va contenir des mines d’informations. En effet, la nouvelle base de données regroupe les fichiers des cartes d’identité et des passeports (15 millions de données actuellement). Les données recueillies concernent l’état civil (nom, filiation, adresse,…) mais aussi des informations biométriques. Ces données (caractéristiques du visage, empreintes digitales,…) sont immuables et renvoient à une réalité biologique qui est propre à chaque individu. Elles peuvent donc être rapprochées de traces physiques laissées involontairement par une personne (empreintes digitales) ou collectées à son insu (vidéo surveillance).
Ces données permettent donc bien l’identification, même si le projet s’en défend. D’ailleurs, dans le décret, il n’y a qu’une seule phrase qui évoque l’absence d’identification : « Le traitement ne comporte pas de dispositif de recherche permettant l’identification à partir de l’image numérisée du visage ou de l’image numérisée des empreintes digitales enregistrées dans ce traitement. » Ça n’a rien de rassurant car il suffira donc d’ajouter une fonction de recherche dans le logiciel de gestion du fichier pour pouvoir l’utiliser à des fins d’identification. Quelles sont les garanties qu’un tel ajout n’aura pas lieu ? Aucune.
Car cela s’est déjà déroulé il n’y a pas si longtemps et pas si loin de nous. Le fichier Eurodac créé en 2000 pour savoir dans quel pays de l’UE une personne a demandé l’asile (procédure d’authentification) a discrètement changé d’attribution en 2013. L’Europe autorise désormais les services de police de ses membres à y chercher des personnes pour enquêter ou prévenir des actes terroristes ou liés à « d’autres infractions pénales graves » (c’est à dire la procédure d’identification).
À mes yeux c’est un système inutile et inefficace. Tout d’abord, on peut s’interroger sur l’urgence d’une telle mesure pour lutter contre l’usurpation d’identité, qui reste un problème mineur. Ainsi, en 2010, seuls 269 fausses cartes d’identité et 166 faux passeports ont été interceptés. Et seulement 6 527 délits ont été liés à des phénomènes de fraude ou d’usurpation, en 2013. Ce n’est certes pas rien, mais reste bien faible, au regard des 1 161 595 infractions au droit du travail, par exemple, identifiées la même année.
On peut également s’interroger sur l’efficacité d’un tel système. Pour faire de l’authentification des titres d’identité, on aurait pu avoir recours à d’autres systèmes. Ainsi la CNIL en propose un depuis une vingtaine d’années : l’ajout d’une puce sécurisée dans chaque titre d’identité, comme c’est le cas pour les passeports biométriques. Dans ce cas, il suffit de vérifier que les informations contenues dans la puce infalsifiable correspondent au détenteur du titre d’identité. Sans avoir besoin de recourir à la constitution d’un gigantesque fichier centralisé.
Dans cette affaire, c’est aussi la méthode utilisée qui pose question. L’adoption de la mesure s’est faite par décret. Un débat au Parlement aurait pourtant été souhaitable sur une telle question. Comme ce n’est qu’un décret et non une loi, au gré des changements de gouvernement, le cadre d’utilisation de ce fichier pourra être modifié du jour au lendemain, sans débat, encore.
On comprend mieux le choix de ce procédé quand on connaît l’historique de ces fichiers. À la Libération, le fichier national, créé en octobre 1940 pour permettre à la police de l’État français de mieux contrôler les habitants, a été détruit, car jugé non-compatible avec l’idée de démocratie. Puis, en 1974, la droite a tenté de réintroduire un fichier de ce type. Il s’agissait du projet SAFARI (Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus) qui visait à interconnecter les fichiers nominatifs de l’administration par le biais du numéro Insee. Dénoncé par la presse, notamment Le Monde qui titrait « Safari ou la chasse aux Français » le projet fut abandonné. Il fit une tentative de retour en 2012, sous l’impulsion de Sarkozy qui proposait la création d’un « fichier des honnêtes gens » lui aussi abandonné du fait de la contestation populaire et de la censure du Conseil constitutionnel.
Ironie de l’histoire, les plus grands pourfendeurs du fichier d’alors sont ceux qui soutiennent le projet actuel. Ainsi Jean-Jacques Urvoas, l’actuel ministre de la Justice, dénonçait à l’époque : « Ce texte contient la création d’un fichier à la puissance jamais atteinte dans notre pays puisqu’il va concerner la totalité de la population ! Aucune autre démocratie n’a osé franchir ce pas. »
Reste la question de l’accès à ce fichier. Pour moi il s’agit d’un fichier ouvert à tous vents ! Bien du monde va pouvoir y accéder. Et c’est aussi autant de portes d’entrée pour des pirates qui pourraient transiter par un de ces utilisateurs pour entrer dans le grand méchant fichier. Les dispositions du décret prévoient que tous les fonctionnaires habilités à délivrer carte d’identité ou passeport, ou à surveiller leur délivrance, pourront accéder aux données de ce fichier. Cela va des ministères de l’Intérieur aux Affaires étrangères, aux préfectures et sous-préfectures, en passant par les agents des ambassades et consulats. Mais un juge d’instruction, un procureur ou un officier de police judiciaire peuvent également demander à y avoir accès dans le cadre d’une enquête. Il s’agit de la procédure de réquisition judiciaire. Enfin, des droits de consultations restreints (tout sauf les empreintes) sont accordés aux services de renseignement et aux officiers de police judiciaire qui travaillent dans le cadre d’Interpol. Ainsi, les données concernant des ressortissants français pourront également être utilisées par des services étrangers, avec toutes les dérives que cela suppose.
Enfin, au-delà des accès légaux et prévus par le dispositif, la question du piratage de ces données est aussi très prégnante. Comme le disait Urvoas en 2012 « Aucun système informatique n’est impénétrable. Toutes les bases de données peuvent être piratées. Ce n’est toujours qu’une question de temps. ». Et pourtant le décret ne prévoit rien sur le volet sécurité. Ce qui revient à accepter le risque de remettre les données personnelles de chacun aux mains de n’importe quel pirate ou terroriste agissant sur la toile. Et de même, aux services de renseignement étranger inclus ceux des États malveillants à l’égard de la France, notamment ceux qui sont déjà dotés de capacités d’espionnage généralisé. Un tel piratage s’est déjà produit dans l’histoire comme le rappelait Urvoas, encore, en 2012 « En novembre 2011, en Israël, fut volé le registre d’information de la population qui concernait des millions de citoyens de ce pays ». En bref ce fichier ne sert à rien et représente un danger à venir, la France insoumise le supprimera !
Finalement, après 2 semaines de négociations marathoniennes, l’accord Économique Global de Commerce (ou CETA) a été signé entre l’UE et le Canada.
L’accord va désormais pouvoir entrer en vigueur de manière provisoire pour plus de 90% de ses aspects. Et cela avant même que le Parlement européen ne donne son approbation. En effet, comme l’a indiqué la Commissaire au commerce, Cecilia Malmström, lors d’une conférence de presse le 18 octobre « le vote au Parlement européen aura lieu en même temps que la mise en œuvre ». Confirmant ainsi la procédure révélée sur le site de la Commission. Il indique que « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG à titre provisoire. Son entrée en vigueur pleine et entière sera subordonnée à sa conclusion par l’UE, qui prendra la forme d’une décision du Conseil, après approbation du Parlement européen ainsi que de tous les États membres, conformément à leurs procédures nationales de ratification ». Compris ? L’accord n’est pas valide tant que tout le monde ne l’a pas ratifié mais il s’applique quand même dès 30 jours après que le journal officiel de l’UE l’aura notifié !
Le vote, au final très symbolique, du Parlement européen, aura lieu en décembre ou janvier. Et comme les raisons de notre opposition sont toujours aussi présentes, je voterai contre. Comme je le fais depuis le début de ce dossier, contrairement à d’autres dont les votes varient au gré du vent des sondages.
Mais vous avez bien compris que pour être complète, la procédure de ratification doit avoir été obtenue dans chaque État de l’Union de manière individuelle et conformément à leur procédure nationale. Nous avons donc encore 28 occasions de faire échouer toute cette affaire si nuisible.
En France, nous allons avoir un beau terrain de combat. Le Conseil constitutionnel va tout d’abord être amené à se prononcer sur la conformité du CETA à la Constitution. De nombreux points indiquent qu’il ne le serait pas. Le professeur de droit constitutionnel Dominique Rousseau explique que le mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États pose problème. En effet, seuls les investisseurs étrangers, en l’occurrence canadiens, seront « recevables à exercer une action à l’encontre d’un État qui méconnaîtrait les stipulations de l’accord ». Cette situation créerait donc « une sorte de privilège offert aux investisseurs internationaux au détriment des investisseurs nationaux ».
Deuxièmement, le traité prévoit en effet la création d’un comité mixte « qui réunit des représentants du Canada et de l’Union européenne, mais pas des représentants des États membres, doté d’un pouvoir décisionnel important qui interfère directement dans l’exercice du pouvoir législatif et règlementaire des États membres et des instances de l’Union européenne ». Ce qui selon Dominique Rousseau « porte atteinte aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale ».
Enfin, le professeur de droit constitutionnel note que dans les 1 500 pages du traité, le mot « précaution » n’est pas écrit une seule fois ce qui serait en « totale contradiction avec l’article 5 de la charte de l’environnement qui impose aux autorités publiques d’aménager préventivement des mécanismes et des mesures de contrôle ».
Ainsi, la ratification du CETA nécessiterait une révision de la Constitution avec vote dans les mêmes termes par les deux assemblées puis vote du Congrès aux 3/5 ou par référendum, qui sont autant de chances de le mettre en échec.
Enfin, la ratification à proprement parler pourra être votée par le Parlement selon la procédure ordinaire ou bien si Hollande ose, une fois seulement, demander son avis au peuple français, par referendum. Naturellement, je n’ai aucune confiance dans la volonté du Président de laisser le peuple exprimer son désaccord avec ce traité. C’est pourquoi je demande dès maintenant la tenue d’un referendum sur ce sujet si jamais Hollande essayait de faire passer tout ça avant l’élection présidentielle. Et, pour ma part, je m’engage à refuser de signer le traité si je suis élu. Élection vaudra choix.
En toute hypothèse la procédure du référendum d’initiative partagée permet de porter la question devant le peuple en vertu de l’article 11, « Un référendum […] peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. ». À condition de réunir 185 parlementaires et 4,4 millions de citoyens. En bref : ne nous avouons pas vaincus. Le combat ne fait que commencer dans nos institutions.
192 commentaires
Berthier.gilbert
Il faut lire le projet de charte pour les législatives avec la France Insoumise. C’est de la soumission sans discussion. Que vont dire les partenaires de l’ex Front de gauche ?
inkey
Je l’ai lu et je n’ai pas trop compris le soucis. De ce que j’ai compris, la charte demande aux candidats d’être fidèle aux valeurs de la France Insoumise, dans les actes. En tant qu’ électeur, c’est la moindre des chose que j’attends d’un député que de soutenir le programme et les valeurs pour lesquels il à été élu. Par-contre, il y a effectivement une vrai discussion a avoir sur la méthode pour garantir la non-soumission à l’exécutif quand celui-ci fait n’importe quoi (genre loi travail et déchéance de nationalité), mais je ne vois pas très bien quels outils pourraient vraiment le permettre.
Francis
Je n’y ai vu aucune trace de soumission sans discussion. Simplement un engagement de ceux qui sollicitent l’investiture d’être fidèle au programme et au mouvement qui les a porté lors de l’élection et une exigence de probité par la signature de la charte Anticor et également l’engagement de ne pas cumuler les mandats C’est tout de même significatif que ces simples exigences d’honnêteté et de probité soit ressentis comme des carcans ou une perte de liberté. Personne n’oblige personne à demander l’investiture de FI.
bob.polet
« charte pour les législatives avec la France Insoumise. C’est de la soumission sans discussion. Que vont dire les partenaires de l’ex Front de gauche ? »
Soit je continue à vouloir négocier avec leur train déjà au loin, désespérant de ne pouvoir le rejoindre ou de le voir revenir me chercher.
Soit je ne roule que pour ma chapelle pour sauver les meubles.
Soit je ne me soumets pas et j’avance quand même avec les impliqués « insoumis » car ils portent (comme moi) une grande partie des propositions d’une gauche alternative à l’austérité sous tendues par l’humain d’abord.
AF30
@TEULIER A.M.
… commentaire de Charline sur France Inter, ce lundi matin « Mélenchon va terminer le travail commencé par son mentor Mitterrand »
Je n’écoute plus FI comme bien d’autres et la personne qui l’a dite et l’idée qui est énoncée me confirment dans mon choix. Ainsi sous couvert d’une blagounette, on se marre bien, on diffuse le poison des idées qui iront opposer ceux dont l’intérêt est d’être unis. Je suppose que toute la tablée du journal a dû bien rire. C’est une affirmation tirée de conversations de bistrot et qui par conséquent ne s’embarrasse pas de la réalité.
Jean-François91
« Mélenchon est-il parti tout seul… ? » Nous savons que c’est faux. Martine Billard rappelle utilement les faits et leur chronologie sur son blog. Dans cette période désespérante où l’on voit répétés les mêmes mensonges et contre-vérités, colportés complaisamment partout, il faut faire circuler le texte de Martine, qui remet utilement les pendules à l’heure. La vérité vaincra… mais seulement si nous la faisons circuler sans relâche. Sinon les mensonges répétés mille fois finissent par être de fausses évidences dans les têtes. Rappeler la vérité peut être plus utile que les supputations et les invectives.
David Noël
J’ai de l’admiration et du respect pour Jean-Luc Mélenchon. Au contraire des frondeurs socialistes, l’ancien sénateur socialiste de l’Essonne a quitté le PS avec les amis de sa tendance et créé le PG qui s’est inscrit dans le Front de Gauche, cette large alliance de la gauche antilibérale fondée par le PCF. Jean-Luc Mélenchon est un orateur brillant. Ensemble, nous avons mené de beaux combats. Je me suis enthousiasmé lors de la campagne présidentielle 2012. Je me souviens du meeting de Lille où il y avait un monde fou… Aux législatives, Jean-Luc Mélenchon s’est présenté dans la circonscription d’Hénin-Beaumont. J’ai fait partie de son équipe de campagne et y ai rencontré des gens admirables (je pense à Sophia Chikirou ou à Laurent Maffeis pour ne citer qu’eux). Nous avons cru à la victoire. Depuis, le Front de Gauche s’est délité, élection après élection. Je le regrette.
La question du rassemblement face à la droite et à l’extrême droite aux élections locales nous a divisés. Je suis convaincu que des rassemblements sont nécessaires avec d’autres forces de gauche, malgré nos divergences profondes, pour battre l’extrême droite nationaliste et xénophobe qui menace notre démocratie. Elu d’opposition à Hénin-Beaumont face au Front national, nous faisons vivre tous les jours une gauche plurielle, unie et rassemblée, sans jamais nous renier. Le Parti communiste a des choses à dire. Sa voix peut compter. La France insoumise est un cadre différent du Front de Gauche.
morfin
Le texte de Martine Billard est en effet très clair et nous voyons bien qu’il ne s’agit pas d’attendre un évènement magique qui changerait le choix du PCF. Sa rallier à un PS une nouvelle fois comme pour les municipales parisiennes, on se doute que ce sera son choix. Les collectifs antilibéraux en 2007 ont été laminés de la même façon. Quant aux choix de Juppé même Montebourg dit ce qu’il en est, du pareil au même qu’avec Sarkozy.
mcr69
Bonjour à tous, ce qui m’intéresse dans le nouveau post de Jean-Luc Mélenchon c’est ce dialogue avec Noël Mamère sur France Info mercredi, les Assises de la mer, la possibilité de se battre contre l’application du CETA. Combats positifs si je puis dire. Laissons les adhérents communistes voter et ne perdons pas de temps. Je vous laisse avec Raquel Guarrido. A méditer.
Redon
Lors des débats au PC, certains se sont présentés en donneurs de leçons comme quoi il fallait se plier sans conditions au programme de la FI et ainsi disparaitre. C’est une mauvaise interprétation pour des gens qui ont utilisé le sigle FdG sans demander aux autres leurs avis. La décision du bureau PC ressemble à du suicide ou à un ralliement au libéralisme comme en Italie. Choisir entre Montebourg ou Mélenchon, le choix ne devrait pas être compliqué pour un communiste.
Pierre
Bonjour,
je me permets une recommandation à Jean-Luc Mélenchon, suite au vote des responsables communistes de samedi. Vous pourriez faire une déclaration apaisante, leur demandant de rejoindre le combat des Insoumis (et pas nécessairement les Insoumis), que les Insoumis ont besoin d’eux, de leur expérience, de leur histoire, de leurs valeurs, de leur dévouement, etc. La question première n’est pas le score prévisible et dérisoire du PCF au 1er tour, c’est de créer une dynamique autour de Jean-Luc Mélenchon et du programme des Insoumis. Il faut éviter toute déclaration blessante à leur égard. Une partie d’entre eux-elles se sent diminuée et même humiliée par des déclarations de Jean-Luc Mélenchon. On peut toujours juger cela excessif ou ridicule, c’est comme ça. Dans le vote d’hier, il y a de ça aussi même si ce n’est pas l’essentiel. Le vote des adhérents, fin novembre, se jouera peut-être à quelques centaines de voix. Faisons en sorte que la majorité nous rejoigne. Le potentiel militant de ce parti est encore réel et ses adhérents sont, en général, prêts à beaucoup de dévouement quand ils s’engagent. On l’a vécu des derniers mois dans la lutte contre la loi El Khomri.
Bonne journée à tous.
HUMBERT
J’y souscris complètement. Dans la situation actuelle, personne ne négligera 1 voire 2 % en plus (ou en moins). Il faut créer les conditions d’un vote des militants communistes favorable à Jean-Luc Mélenchon. Et aujourd’hui, le mieux placé pour créer ces conditions, c’est Jean-Luc Mélenchon. Etre politique au PC comme à FI, c’est faire appel à l’intelligence. Il y a des invectives qui font mal : personne n’est aux ordres, chacun agit avec son affect, sa culture et son histoire politiques, sa rationalité. Communiste, écolo, très proche du PG, admiratif devant la stratégie de Jean-Luc Mélenchon et FI, je ne comprends pas les vagues d’invectives dévastatrices, quelle que soit leur origine. Le PC va se ridiculiser avec un candidat, très nombreux sont les militants cocos qui aimeraient avoir de bonnes raisons de rejoindre Jean-Luc Mélenchon sans devoir avaler des couleuvres (ou manger leur chapeau, si vous préférez).
L’Humain d’abord ! Chiche, même entre nous ?
Le Père Duchesne
Il s’agit surtout de ne répondre à rien et d’attendre uniquement la position des adhérents du PC. Le combat d’appareil est inutile et contre productif. La France Insoumise se doit de se comporter, non comme un parti, mais comme le Front du peuple. Je ne suis pour ma part aucunement représenté par l’ambassade qui a négocié, avec le succès que l’on voit, le ralliement du PC à Jean-Luc Mélenchon. Salut et Fraternité.
Goissédé
Jean Luc Mélenchon et ses soutiens ont suffisamment la tête froide pour mener à bien la continuité de notre mouvement. Les médias nous bassinent « le non, le non … » Mais qui a voté non ? Les pro-Montebourg allié aux pro-candidat PCF, ils sont ainsi majoritaires bien qu’aux antipodes les uns et autres, le oui est le mieux placé sur les trois tendances.
Les 50 000 adhérents vont voter ? Ou les cadres du PCF ne sont pas représentatif ou l’on met la charrue avant les boeufs.
semons la concorde
Et si la France insoumise exigeait qu’on laisse au vestiaire son étiquette politique si on en a une, comme on laisserait ses armes avant d’entrer dans une réunion de citoyens civilisés et éduqués ? Ces discussions sur les communistes sont fatigantes et vaines. Parlons d’avenir et de projets.
gregory
Je ne comprends pas la France insoumise avec le PC soumis au PS, bof. A quoi sert le PC ? A rien juste a perdre des voix. Je compte voter pour vous mais si vous faites revenir ce parti a vos côté, c’est l’abstention, je ne veux pas participer a quelques choses qui ne marchera jamais. Quid des élections prochaines ou le PC continuera avec le PS, tout en vous recevant dans des placards a balai de leurs choix ? Pendant 5 ans votre message politique était inaudible car le PC n’était pas clair avec le PS. Pire, ils vous ont descendu a chaque fois qu’ils en avaient l’occasion. De plus ils annoncent la couleur, il vont vous savonner la planche tout le long de la campagne. Une chose est sure, vos 15 % vont se réduire en peau de chagrin le jour ou vous allez les repêcher. Repêcher est le mot il coule, il se noie, laissez faire.
pascal
Votre argument n’est plus recevable depuis les regionales où en IDF le PC s’est aligné au deuxième tour sur la liste Bartolone, et ce malgré le vote inverse des militants du parti.
gregory
Jean-Luc, je suis complètement d’accord avec vous sur votre position concernant l’Europe et le fait qu’il faille quelqu’un de fort face à Merkel. Mais alors expliquez-moi pourquoi vous n’arrivez déjà pas à taper du poing avec Pierre Laurent ? Serez-vous capable de résister plus qu’Alexis Tsipras face à l’Allemagne (et c’est quand même autre chose que ce type qui vous trahit tout le temps !) alors même que vous vous laisser berner par le PCF.
mihou
Non le PC ne trahit ni ne berne personne. Il est déchiré, écartelé entre l’envie de se battre dans le courant des insoumis et celui de conserver à travers ses élus l’influence, le poids, sur le destin national. Leur peur est de disparaître dans la vague qui arrive. Leurs convictions les poussent à l’amplifier mais leur « condition » les retient. Les adhérents vont mettre leurs convictions en tête. Belle démonstration du peuple en marche, bien plus convaincante qu’un pugilat Mélenchon-Laurent !
Jacques Arsena
Et bien voilà, la réponse à ma question posée il y a quelques jours sur ce blog, est finalement tombée. Le bureau national du PCF ne donne pas suite au mouvement citoyen que nous proposons. Certes la majorité n’est pas écrasante, mais 53 % de rejet à la France insoumise est une majorité à ne pas dédaigner. Pierre Laurent nous explique ce matin, face à Jean-Jacques Bourdin, que le PCF a lui aussi une idée directrice, un plan A et un plan B.
Commençons par le plan A consistant à dire, ainsi que le souligne Jean-luc Mélenchon, que son choix de rallier notre révolution citoyenne pourrait se faire par le vote des militants, qui désavouerait ainsi la décision du bureau. Attendons donc.
Le plan B s’articule sur deux volets hautement contradictoires. Tenez-vous bien. Le premier, qui n’est pas une surprise, est de s’en remettre au choix déjà pris par le PCF (en janvier 2016 !) de se fourvoyer dans la primaire de gauche en s’associant aux idées d’un candidat à la gauche de PS (la tendance irait vers A. Montebourg). Le second sera de désigner très vite le candidat PCF pour la présidentielle. Va comprendre mon colonel !
Enfin l’idée directrice qui semble être la vraie raison des tensions entre Jean-Luc Mélenchon et le PCF est que ce dernier veut à tous prix assurer ses arrières en présentant des candidats aux législatives et préserver des fiefs en nom propre. Voilà la différence entre la France Insoumise qui se veut plurielle et citoyenne et le PCF agissant en appareil politique.
CORINNE
15% d’intentions de vote, 1er candidat de la gauche, une grosse dynamique et tout ça sans le PCF ! Vous ne viendrez pas vous plaindre de votre « naïveté » quand le PCF va brouiller les messages et qu’il se ralliera ensuite au PS pour des postes (peut-être est-ce déjà leur tactique ?) Ne refaites pas les mêmes erreurs s’il vous plait !
Robert ARNAUD
En attendant, diffusons, diffusons ! Quelques amis insoumis sont allés faire du tractage en porte à porte ce weekend à Crest dans la Drôme et se sont confrontés à la réalité de la vie démocratique de ce pays chez les « gens ordinaires ». Ils ont été bien accueillis presque partout, mais la plupart des visités ne savaient même pas qu’il y a une élection présidentielle en mai prochain et s’en foutaient un peu car la plupart, également, n’étaient pas inscrits sur les listes électorales. Il y a du boulot ! Rien n’est joué, ça va être passionnant !
Philippe 3150
[…]
Moi aussi, en 2012, j’ai voté Hollande pour ne pas avoir Sarko. C’était la dernière fois que je votais PS. Quand même, ce qu’à fait ce gouvernement ! La loi travail, la loi Macron… Et il peut y avoir risque de FN, rien à faire. Terminé pour moi.
Quant au PC, la différence avec nous, (je suis au PG), c’est qu’ils ont des élus. Pas nous ! On a rien à perdre. Donc, ils pensent alliance avec le PS, pour conserver des élus. C’est leur choix. Mais comment justifier quelque alliance que ce soit avec ces gens, fussent ils « Frondeurs ». Toujours le PS trahit à la fin. De plus, y a plein de communistes de la base qui ont rejoints la France insoumise. Et, c’est le plus important.
Enfin, malheureusement, des gens ne voteront pas Mélenchon, en cas de ralliement du PCF. Par simple anticommunisme primaire. Et, donc, quelque part, c’est tant mieux, si le PC ne se joint pas, il y a des gens qui ne s’effraieront pas. ça fait calcul politicien, mais je crois être dans le vrai. Ma femme est au PC, on arrête pas de s’engueuler. Mais, pour elle aussi, voter PS, c’est plus possible.
Fraternellement
Volodia
Il faut continuer comme ça. Tracer sa route et rester à l’écart des manoeuvres d’appareil. C’est le positionnement clair et le parler vrai de Jean-Luc qui ont permis l’adhésion d’une grande partie du peuple de gauche et au delà.
Le rassemblement se fera et il se fera sur la ligne politique de la France Insoumise, car les tentatives de sauver un PS en pleine perdition vont échouer les unes après les autres devant le rude rejet du peuple français. Ce que ne veulent pas reconnaître certains élus communistes, dans la tempête le pédalo et son « capitaine » ont depuis longtemps sombré et plus personne n’est intéressé à aller les repêcher.
Jean-Paul B.
Voyons la situation avec hauteur et calme. Sur les 500 « dirigeants » du PCF, environ 220 ont opté pour soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon, il n’en a manqué qu’une trentaine de voix pour que le résultat soit l’exact inverse ! Nous sommes donc loin d’un rejet massif comme le laissent entendre certains « commentateurs » intéressés. D’autre part les adhérents du PCF vont bientôt être consultés et je ne doute pas que nombreux seront ceux qui vont se demander pourquoi ne pas rallier tout de suite la candidature de Jean-Luc Mélenchon si, comme « on » le dit, « on » veut tout faire pour battre ceux qui appliquent (le PS et ses satellites) ou projettent d’appliquer en l’aggravant (la droite et le centre) la politique d’austérité, sans parler des imposteurs du FN. Conclusion, ayons confiance car l’écoute des propositions de la France Insoumise prend chaque jour de plus en plus d’ampleur et c’est cela qui va faire basculer les derniers réticents.
André
Pour avoir milité plusieurs fois avec des communistes pour des causes diverses, j’ai eu l’occasion de vérifier que la grande majorité d’entre eux l’étaient devenus au terme d’un souci humanitaire qui m’a souvent impressionné et interrogé. Parmi eux un nombre non négligeable ont la chance d’avoir une personnalité et ou de ne pas avoir été trop soumis aux directives des instances dirigeantes pour avoir gardé leur libre arbitre suffisamment indépendant et la fidélité à leur boussole de départ. Mais il en est aussi dont le souci d’appartenance au parti a fait d’eux des inconditionnels des consignes reçues. J’ai tendance à croire que les premiers sont majoritaire et que leur vote à venir apportera de l’eau au moulin du projet de l’humain d’abord. On verra bien !
En toute hypothèse je pense que le refus de Mélenchon de se laisser enfermer dans les intrigues en cours est la bonne position et je souhaite que tout le temps et l’énergie disponible de tous ceux qui l’accompagnent soient investis pour la sensibilisation de tous ceux qui en étaient arrivés à penser qu’il n’y avait que l’abstention ou le FN.
ROLLAND
Parler d’intrigues revient à rabaisser le désaccord au niveau des polémiques de la droite. Le désaccord porte sur la nécessité de passer à la forme de participation et de vie politiques que propose le mouvement, sans porter atteinte à l’existence et au rôle différent que jouent les partis politiques. Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils le proclament ou pas, les partis sont faits pour des partisans, c’est-à-dire pour des gens qui expriment et défendent des intérêts légitimes, particuliers, ce qui ne veut pas dire personnels et encore moins égoïstes. Le mouvement France insoumise n’a de sens qu’en fonction de l’expression et de la défense de l’intérêt général humain. C’est pourquoi il a, à la fois, une portée philosophique, stratégique, politique et sociale : ce qu’expose avec talent celui dont nous appuyons la candidature, et dont nous sommes convaincus qu’il est à ce jour le meilleur candidat pour 2017, et de loin !
Herve
Salut Jean-Luc
Tu as bien eu raison de ne pas commenter à chaud la décision de Laurent avant que les apparatchik ne donnent pas leurs accords il faut toujours se méfier des communistes sectaires. Tu l’as parfaitement compris en partant seul à cette élection. Pourquoi Podemos a perdu 1 million de voix lors de la dernière élection ? Parce qu’ils se sont mariés avec les communistes. Tu es un visionnaire garde ta ligne nous sommes à 150 signature du graal.
Philippe
Je suis communiste (plus encarté) je vais soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon, tu parles de ta méfiance des communistes sectaires suite à la conférence nationale du PCF. S’il te plaît relis tranquillement ta petite contribution, avec du recul tu verras que le sectaire c’est peut être toi. On sent toute ton intolérance à notre égard. Ce n’est pas comme cela que nous pourrons mettre en phase ce que nous pouvons avoir de commun pour demain.
Fraternellement