Ce post arrive avec trois jours d’avance car je serai hors d’état d’écrire cette semaine compte tenu de mon emploi du temps. Une vraie semaine très chaude, faite d’allées et venues, de prises de paroles et de réunions d’organisation. Tout est à suivre sur mes médias : la page Facebook qui vient de franchir la barre du demi-million de suiveurs, ma chaîne Youtube qui vient de dépasser la barre des 45 000 abonnés et bien sûr dans la rubrique « à chaud » de ce blog. Bref une semaine d’action dans une campagne qui globalement marche plutôt bien.
Le nombre des parrainages monte à bon rythme puisque nous avons fait dorénavant plus des trois cinquièmes du chemin, les dons et les engagements financiers mensuels augmentent et ils sont vitaux pour nous. Les signatures d’appuis enregistrées sur le site JLM2017 depuis le pique-nique vont aussi à bon rythme. Nous étions 122 000 le 20 août et nous sommes aujourd’hui 146 000, soit une augmentation de plus de 10 000 arrivants par mois. Plus de 300 par jour. 13 par heure. En moyenne, depuis deux mois, un(e) insoumis(e) nous rejoint toutes les 4 minutes, 24 heures sur 24. Ce processus n’est pas linéaire. Il est en accélération. Ce sont ainsi 9000 personnes qui ont rejoint le mouvement « La France Insoumise » entre le samedi matin, début de la Convention à Lille, et aujourd’hui. Nous avons dépassé le nombre symbolique des 140 000 insoumis et nous marchons vers les 150 000. Je donnerai régulièrement quelques données de cette sorte pour ceux qui partagent avec moi le goût des indicateurs chiffrés.
Bref, les clignotants sont au vert. Sans se griser ou s’illusionner, il faut aussi savoir apprécier les situations quand elles valident des méthodes de travail. Novembre et décembre s’annoncent denses dans un plan de marche préparé de longue main et bien rempli. J’en parlerai la prochaine fois. Évidemment, je dis un mot à propos de la conférence nationale du PCF qui vient de nous claquer la porte au nez. Comme elle a choisi de présenter un candidat communiste, je m’attends à ce que le niveau des critiques à mon endroit s’élève encore par rapport à ce qu’il est depuis sept mois déjà. J’en dis peu car tout ce que je dis est immédiatement mis à charge contre moi par ceux qui ont intérêt à tout envenimer. Les militants communistes vont voter. On verra bien. Si nous recevons du renfort on sera contents et chacun prendra son poste de combat. S’il faut recevoir encore des pierres dans le dos on fera la tortue comme d’habitude. Aucune difficulté n’est insurmontable. Et rien ni personne ne nous fera céder. Je crois que cette attitude est comprise et appréciée du grand nombre qui est exaspéré par les palinodies de la politique à l’ancienne.
J’ai passé cette soirée-là devant l’écran de télé. La primaire de la droite ne m’a pas parue très excitante du point de vue des idées confrontées. Sans doute parce qu’ils disent tous pareil et qu’ils sont de pire en pire. Je suis tout aussi consterné que la première fois par cette surenchère de mesures libérales annoncées comme réponse à tous les problèmes. Alors même que cette politique est si datée et contestée jusque par nombre d’équipes de droite dans de nombreux pays. Ainsi quand est venu le moment de parler de l’éducation par exemple, puisque ce fut le seul sujet de fond abordé. Et je suis d’autant plus perplexe que tous ces gens semblent éprouver une véritable jubilation à décrire notre pays comme une grosse ruine dans tous les domaines. Du coup le public se lasse et il y a eu moitié moins de monde devant la télé cette fois-ci que la précédente.
J’admets que, n’étant pas connaisseur des sensibilités de droite je ne suis pas capable d’apprécier comme un membre de cette famille l’intérêt de bien des échanges. Ils m’ont paru ou bien codés ou bien étranges. Ainsi de cette discussion sur le « cas Bayrou », absent et donc muet, ou celui de monsieur Poisson, présent sur le plateau. J’ai lu que monsieur Sarkozy avait repris la main dans l’électorat de son camp. Je n’en suis pas étonné tant Juppé avait l’air absent de la scène avec son sourire coincé en permanence. Mais j’ai lu aussi que monsieur Juppé gardait toutes ses chances grâce aux électeurs de gauche.
Ces électeurs restent un mystère pour moi. Comment peuvent-ils dire que Juppé est moins un fauteur de guerre sociale que Sarkozy ? Et comment puis-je comprendre que l’adversaire numéro un de 1995 du droit à la retraite soit devenu l’ange protecteur de cette gauche-là ? C’est comme cette histoire d’après laquelle il aurait « payé pour d’autres » dans le jugement qui l’a condamné ! Mais c’est faux ! Il a payé pour ses actes personnellement commis. La justice ne condamne pas par procuration. D’ailleurs Jacques Chirac aussi a été condamné pour ses propres actes ! Peu importe peut-être. Mais quel genre d’estime d’eux-mêmes peuvent avoir ceux qui se disent de gauche dans le secret du confessionnal des instituts de sondage avant d’aller signer un papier où ils se reconnaîtront frauduleusement dans les valeurs de la droite et du centre ? On dénonce le cynisme des dirigeants du PS, il va falloir en faire aussi autant de ses électeurs, bientôt ! Du coup, Sarkozy a eu la part belle de demander ce que vaudrait un candidat dont les électeurs ne s’engagent pas à respecter le résultat du vote s’il leur est défavorable.
J’ai déploré ces sept mois de paroles très dures à mon égard dans un registre très personnel qui était devenu le ton ordinaire de la direction du PCF. Et je me réjouissais donc d’apprendre dans la presse que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, proposait désormais de soutenir ma candidature. C’était une bonne nouvelle. De plus, cette prise de position après tant de critiques, était considérée par les commentateurs comme un atout pour notre campagne. Mais j’ai bien fait de refuser de la commenter aussitôt comme on me le demandait avec insistance. Car quelques heures plus tard, le tableau changeait totalement. La Convention du PCF, désavouant le secrétaire national du parti, se prononçait en faveur de la présentation d’un candidat communiste.
Le pilonnage dans un registre purement personnel a aussitôt recommencé. Je refuse pourtant encore de commenter. Car dans trois semaines, les adhérents communistes vont eux-mêmes trancher entre les deux options mises en débat : soit le soutien à ma candidature soit la présentation d’un candidat communiste. J’aurais aimé être invité à m’exprimer devant les communistes et à répondre aux questions qu’ils se posent à mon sujet. Cela n’a jamais été envisagé. Tout est passé par des répliques et des commentaires de commentaires, transitant par une presse souvent prompte à inventer pour envenimer. Dès lors, je n’ai pas l’intention de m’ingérer dans la discussion en cours dans les sections communistes. J’attendrai donc de savoir quelle est la décision définitive pour la commenter, si besoin est.
Je m’en tiens à démentir deux inventions. « La France insoumise » n’a demandé à aucun parti de se dissoudre en son sein. La preuve : ceux qui participent à « l’espace politique » n’ont renoncé ni à leur existence ni à leur action spécifique. La France insoumise investira des candidatures dans les 577 circonscriptions et la discussion pour savoir lesquelles reste ouverte avec tous ceux qui veulent participer à ce processus et demander cette investiture. Mais ces discussions un peu boutiquières ne doivent pas absorber notre temps. Car nous sommes en campagne. Il ne faudrait pas l’oublier. Notre vocation est de ramener au vote ceux qui s’en sont écartés. Et les tractations des États-majors de partis auraient plutôt tendance à les faire fuir davantage !
La « France Insoumise » est en campagne depuis tantôt sept mois sous le feu roulant de bien des critiques, venant de tous côtés. Rien n’a changé ce weekend pour nous. Dommage ! On attendait du renfort. Mais chacun voit mieux que nous avons bien fait de nous en tenir de longue date à notre propre calendrier public. Il nous a permis de franchir toutes les étapes nécessaires, tranquillement et sûrement. Sans dépendre de palabres dont on vérifie à présent combien elles auraient été vaines, nous avons pu avancer en puissance. Nos résultats semblent bons. Ce succès aigrit ici ou là dans le contexte d’affolement au PS. Je lis que « ma candidature occupe la place du vide »… Drôle de constat. Car le vide occupe la place de qui, s’il vous plaît ? Je crois que ma candidature a fait la preuve qu’elle est en elle-même un bon outil pour qui aspire à une vraie rupture avec les politiques mises en œuvre depuis les trois derniers présidents. On commence à voir dans quelles conditions elle peut atteindre le deuxième tour. Pourquoi devrais-je dissocier ce résultat de la méthode et du type d’action qui l’ont rendu possible ? Nous continuerons donc du même pas stable et sûr. Et bienvenue de grand cœur à tous ceux qui veulent rejoindre cette belle bataille et y prendre sa part d’efforts.
L’évènement pour moi, ce sera le dialogue croisé avec Noël Mamère pour la revue Regards et la chaîne « France Info ». Un dialogue. Ce n’est pas un match (il n’y a pas d’enjeu autre que de donner une bonne opinion de ce que nous disons l’un et l’autre). Ce n’est pas une compétition (nous ne sommes pas jaloux l’un de l’autre et nous ne sommes pas candidats à occuper la place que l’autre occupe). Mais l’exercice n’est pas neutre. Il prend place dans un souci commun : ouvrir un chemin à plusieurs voies. En effet Noël Mamère avait avant cela déclaré dans Les Inrocks que ma candidature était la mieux placée pour réorganiser la suite des événements après la présidentielle de 2017. Il le faisait tout en prenant date sur des divergences qu’il présentait comme très sérieuses.
Je me réjouis donc de pouvoir disperser les malentendus s’il y en a et de pouvoir délimiter sans procès d’intention et clairement les divergences quand il y en a. Cette méthode me paraît la bonne pour avancer. Je dois dire que je préfère le ton que prend Noël Mamère pour dire son accord et ses désaccords au style d’un Cormand, nouveau chef d’EELV, qui dit à mon sujet que je « vends les mêmes salades depuis cinq ans », ce qui n’est guère respectueux d’un corps d’idées et d’un programme qui méritent mieux, je crois, que ce dédain. Surtout venant d’un tel balcon ! Au fond, les chefferies d’appareil ont vite fait de voir les salades des autres sans se soucier des ratatouilles qu’ils produisent.
François Hollande sera aux Assises de l’économie de la mer, à La Rochelle. Moi aussi. Le même jour. Sans surprise, il fera de belles phrases sur la mer et son économie. Il vantera la « croissance bleue ». Il se croira original et bien inspiré. En fait, comme il n’y est jamais venu, il ne connaît pas les sujets du moment. Ce sera donc la première fois pour lui en cinq ans. Pour moi ce sera la troisième fois consécutive ! Il était temps qu’il passe car c’est la dernière fois qu’il peut y aller en tant de président. Oui mais Nicolas Sarkozy n’y est jamais venu pendant son mandat ! Cela ne fait pas de François Hollande un président conscient de l’enjeu maritime. Il suffit de regarder son « bilan mer » en général, comme je l’ai évoqué à mon retour de Boulogne-sur-Mer sur ce blog. C’est encore plus vrai en matière d’énergies marines renouvelables en particulier. Dans les faits, son quinquennat est un naufrage. Cinq ans de perdus et des dégâts qui seront durs à rattraper.
Pas besoin d’aller chercher loin. Le gouvernement vient de publier par décret un texte essentiel pour la politique énergétique du pays. Stupeur : les énergies marines sont les grandes oubliées. Ce texte s’appelle la « programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE). L’obligation de publier ce document gouvernemental a été créée par la loi de transition énergétique. Il définit les orientations et les actions prévues en matière d’énergie pour les années à venir. Cette première édition a déjà plusieurs mois de retard. Rendez-vous compte : la première échéance fixée par ce plan concerne l’année 2018. C’est l’année où l’édition suivante de ce document doit être mise au point. Il était donc temps de dire quelque chose ! Car nous sommes presque en 2017. C’est presque risible : une programmation pluriannuelle qui s’accomplit en un an ! Ça c’est du Hollande !
L’autre échéance est celle de 2023. Je souligne au passage l’existence d’un document de « programmation pluriannuelle » jusqu’en 2023. N’est-ce pas là une forme de « planification », mot que les candidats à la primaire EELV me reprochent tant ? En fait, la principale différence entre cette « programmation » à la sauce Hollande et la « planification écologique » que je propose, c’est l’ambition des objectifs et les moyens d’actions mobilisés pour les atteindre. La « programmation pluriannuelle » fixe des objectifs timides et flous. Nous fixons des objectifs ambitieux et précis : sortir des énergies carbonées et du nucléaire pour une France 100% renouvelable en 2050.
Cette programmation pluriannuelle énergétique de François Hollande concernant les énergies marines renouvelables est plus que désolante. C’est si pitoyable que pour finir c’est un pur scandale. Je résume à grands traits. Le gouvernement prévoit une capacité de production par l’éolien en mer en 2023 comprise entre … 500 et 6 000 mégawatts ! Ce n’est plus une fourchette, c’est un râteau. Et ensuite ? Quels moyens concrets ? Le gouvernement prévoit seulement le lancement d’un appel d’offre pour l’éolien off-shore d’ici 2019. Or, l’appel d’offre en question, on le connaît. C’est celui qui a enterré le projet de Boulogne-sur-Mer, qui était fin prêt, au profit de Dunkerque pourtant très nettement moins avancé. Donc : un seul projet. Les élus de Charente-Maritime espèrent que la venue de Hollande aux assises de La Rochelle sera l’occasion d’annoncer un deuxième projet, au large de l’île d’Oléron. Mais rien n’est sûr. Donc au maximum, il y aura deux projets.
Et plus rien ensuite jusqu’en 2019. Or, même en comptant ce deuxième projet encore virtuel, le total de la puissance installée ne dépassera pas 3 500 MW. La fourchette annoncée est donc seulement un affichage. Il fallait qu’on puisse lire le chiffre de 6000 MW d’éolien off-shore. Pourquoi ? Parce que c’était le chiffre fixé par le Grenelle de l’environnement en 2009. Le résultat réel est tout autre. Si tout va bien, après les mandats de Nicolas Sarkozy puis François Hollande, en 2017 nous n’atteindrons péniblement, et avec trois ans de retard, que la moitié de l’objectif fixé en 2009 !
Le journal Le Marin rapporte l’amertume des professionnels du secteur. Olivier Perrot, président de France énergie éolienne est très critique sur le volet énergies marines. Pour lui, la programmation pluriannuelle de l’énergie « n’apporte pas la visibilité suffisante à la filière pour permettre un développement satisfaisant des investissements et des emplois ». Vincent Balès, directeur de l’entreprise d’éolien en mer WPD offshore France dénonce aussi la maigreur des projets annoncés : « comment, dans ces conditions, diminuer les coûts de l’éolien offshore et baisser les tarifs ? ».
La cause de nos déboires est uniquement liée au manque de volonté politique ! Les techniques sont au point. Certains projets ont démontré combien il était possible d’associer les pêcheurs pour que chacun y trouve son compte. C’est ce même manque d’ambition, doublé d’une absence de conscience de l’intérêt national, qui a fait que François Hollande a tout bonnement sabordé la filière industrielle de l’éolien off-shore. En 2014, il a accepté la vente de la branche énergies marines d’Alstom à l’américain General Electric. Et ces dernières semaines, il a donné son feu vert à la vente d’Adwen, la filiale d’Areva dans l’éolien offshore, à l’allemand Siemens et l’espagnol Gamesa. Deux fleurons technologiques français dans une filière d’avenir ont donc été abandonnés. Voilà ce que valent les phrases de ce gouvernement sur la « croissance verte » ou « bleue ».
L’éolien n’est d’ailleurs pas la seule victime de l’incurie du gouvernement. L’hydrolien qui utilise les mouvements des courants de la mer, et l’éolien off-shore flottant sont aussi méprisés. La programmation pluriannuelle de l’énergie ne prévoit aucun appel d’offre pour ces deux énergies d’ici 2021. Or un projet était censé être lancé en 2020 pour l’éolien flottant. Qu’est-il devenu ? Coulé. Vivement que nous soyons le gouvernement !
Le gouvernement a saisi l’occasion d’une période de congé prolongé pour adopter en catimini un décret autorisant la création d’un monstrueux fichier global, incluant toutes les données personnelles de tous les Français. 60 millions de personnes vont être ainsi mises en fiche. Cette base de données, qui fusionne les informations des cartes d’identité et passeports, vise, officiellement, à lutter contre l’usurpation d’identité et la fraude. Elle est censée simplifier la procédure d’authentification.
Mais s’agit-il vraiment d’authentification ? N’est-ce pas plutôt une machine à faciliter l’identification ? Ce n’est pas du tout pareil ! La procédure d’authentification consiste à vérifier si une personne est bien la même que celle indiquée sur ses titres d’identité. Par exemple, à l’aéroport, l’agent vérifie que votre passeport est valide et que les données indiquées vous correspondent. Si ce n’est pas le cas, il sait juste que vous n’êtes pas celui que vous prétendez être, mais sans être plus avancé sur votre réelle identité.
Quelle importance ? Et bien précisément que cette procédure permet de savoir qui et où vous êtes et ce que vous faites. Pourtant, le projet prétend ne pas concerner la procédure d’identification qui consiste, à l’inverse à identifier une personne, à partir d’une donnée personnelle (image de vidéo surveillance, empreinte). Mais on voit bien que par sa nature même ce nouveau grand fichier le permettra.
Il faut dire qu’il va contenir des mines d’informations. En effet, la nouvelle base de données regroupe les fichiers des cartes d’identité et des passeports (15 millions de données actuellement). Les données recueillies concernent l’état civil (nom, filiation, adresse,…) mais aussi des informations biométriques. Ces données (caractéristiques du visage, empreintes digitales,…) sont immuables et renvoient à une réalité biologique qui est propre à chaque individu. Elles peuvent donc être rapprochées de traces physiques laissées involontairement par une personne (empreintes digitales) ou collectées à son insu (vidéo surveillance).
Ces données permettent donc bien l’identification, même si le projet s’en défend. D’ailleurs, dans le décret, il n’y a qu’une seule phrase qui évoque l’absence d’identification : « Le traitement ne comporte pas de dispositif de recherche permettant l’identification à partir de l’image numérisée du visage ou de l’image numérisée des empreintes digitales enregistrées dans ce traitement. » Ça n’a rien de rassurant car il suffira donc d’ajouter une fonction de recherche dans le logiciel de gestion du fichier pour pouvoir l’utiliser à des fins d’identification. Quelles sont les garanties qu’un tel ajout n’aura pas lieu ? Aucune.
Car cela s’est déjà déroulé il n’y a pas si longtemps et pas si loin de nous. Le fichier Eurodac créé en 2000 pour savoir dans quel pays de l’UE une personne a demandé l’asile (procédure d’authentification) a discrètement changé d’attribution en 2013. L’Europe autorise désormais les services de police de ses membres à y chercher des personnes pour enquêter ou prévenir des actes terroristes ou liés à « d’autres infractions pénales graves » (c’est à dire la procédure d’identification).
À mes yeux c’est un système inutile et inefficace. Tout d’abord, on peut s’interroger sur l’urgence d’une telle mesure pour lutter contre l’usurpation d’identité, qui reste un problème mineur. Ainsi, en 2010, seuls 269 fausses cartes d’identité et 166 faux passeports ont été interceptés. Et seulement 6 527 délits ont été liés à des phénomènes de fraude ou d’usurpation, en 2013. Ce n’est certes pas rien, mais reste bien faible, au regard des 1 161 595 infractions au droit du travail, par exemple, identifiées la même année.
On peut également s’interroger sur l’efficacité d’un tel système. Pour faire de l’authentification des titres d’identité, on aurait pu avoir recours à d’autres systèmes. Ainsi la CNIL en propose un depuis une vingtaine d’années : l’ajout d’une puce sécurisée dans chaque titre d’identité, comme c’est le cas pour les passeports biométriques. Dans ce cas, il suffit de vérifier que les informations contenues dans la puce infalsifiable correspondent au détenteur du titre d’identité. Sans avoir besoin de recourir à la constitution d’un gigantesque fichier centralisé.
Dans cette affaire, c’est aussi la méthode utilisée qui pose question. L’adoption de la mesure s’est faite par décret. Un débat au Parlement aurait pourtant été souhaitable sur une telle question. Comme ce n’est qu’un décret et non une loi, au gré des changements de gouvernement, le cadre d’utilisation de ce fichier pourra être modifié du jour au lendemain, sans débat, encore.
On comprend mieux le choix de ce procédé quand on connaît l’historique de ces fichiers. À la Libération, le fichier national, créé en octobre 1940 pour permettre à la police de l’État français de mieux contrôler les habitants, a été détruit, car jugé non-compatible avec l’idée de démocratie. Puis, en 1974, la droite a tenté de réintroduire un fichier de ce type. Il s’agissait du projet SAFARI (Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus) qui visait à interconnecter les fichiers nominatifs de l’administration par le biais du numéro Insee. Dénoncé par la presse, notamment Le Monde qui titrait « Safari ou la chasse aux Français » le projet fut abandonné. Il fit une tentative de retour en 2012, sous l’impulsion de Sarkozy qui proposait la création d’un « fichier des honnêtes gens » lui aussi abandonné du fait de la contestation populaire et de la censure du Conseil constitutionnel.
Ironie de l’histoire, les plus grands pourfendeurs du fichier d’alors sont ceux qui soutiennent le projet actuel. Ainsi Jean-Jacques Urvoas, l’actuel ministre de la Justice, dénonçait à l’époque : « Ce texte contient la création d’un fichier à la puissance jamais atteinte dans notre pays puisqu’il va concerner la totalité de la population ! Aucune autre démocratie n’a osé franchir ce pas. »
Reste la question de l’accès à ce fichier. Pour moi il s’agit d’un fichier ouvert à tous vents ! Bien du monde va pouvoir y accéder. Et c’est aussi autant de portes d’entrée pour des pirates qui pourraient transiter par un de ces utilisateurs pour entrer dans le grand méchant fichier. Les dispositions du décret prévoient que tous les fonctionnaires habilités à délivrer carte d’identité ou passeport, ou à surveiller leur délivrance, pourront accéder aux données de ce fichier. Cela va des ministères de l’Intérieur aux Affaires étrangères, aux préfectures et sous-préfectures, en passant par les agents des ambassades et consulats. Mais un juge d’instruction, un procureur ou un officier de police judiciaire peuvent également demander à y avoir accès dans le cadre d’une enquête. Il s’agit de la procédure de réquisition judiciaire. Enfin, des droits de consultations restreints (tout sauf les empreintes) sont accordés aux services de renseignement et aux officiers de police judiciaire qui travaillent dans le cadre d’Interpol. Ainsi, les données concernant des ressortissants français pourront également être utilisées par des services étrangers, avec toutes les dérives que cela suppose.
Enfin, au-delà des accès légaux et prévus par le dispositif, la question du piratage de ces données est aussi très prégnante. Comme le disait Urvoas en 2012 « Aucun système informatique n’est impénétrable. Toutes les bases de données peuvent être piratées. Ce n’est toujours qu’une question de temps. ». Et pourtant le décret ne prévoit rien sur le volet sécurité. Ce qui revient à accepter le risque de remettre les données personnelles de chacun aux mains de n’importe quel pirate ou terroriste agissant sur la toile. Et de même, aux services de renseignement étranger inclus ceux des États malveillants à l’égard de la France, notamment ceux qui sont déjà dotés de capacités d’espionnage généralisé. Un tel piratage s’est déjà produit dans l’histoire comme le rappelait Urvoas, encore, en 2012 « En novembre 2011, en Israël, fut volé le registre d’information de la population qui concernait des millions de citoyens de ce pays ». En bref ce fichier ne sert à rien et représente un danger à venir, la France insoumise le supprimera !
Finalement, après 2 semaines de négociations marathoniennes, l’accord Économique Global de Commerce (ou CETA) a été signé entre l’UE et le Canada.
L’accord va désormais pouvoir entrer en vigueur de manière provisoire pour plus de 90% de ses aspects. Et cela avant même que le Parlement européen ne donne son approbation. En effet, comme l’a indiqué la Commissaire au commerce, Cecilia Malmström, lors d’une conférence de presse le 18 octobre « le vote au Parlement européen aura lieu en même temps que la mise en œuvre ». Confirmant ainsi la procédure révélée sur le site de la Commission. Il indique que « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG à titre provisoire. Son entrée en vigueur pleine et entière sera subordonnée à sa conclusion par l’UE, qui prendra la forme d’une décision du Conseil, après approbation du Parlement européen ainsi que de tous les États membres, conformément à leurs procédures nationales de ratification ». Compris ? L’accord n’est pas valide tant que tout le monde ne l’a pas ratifié mais il s’applique quand même dès 30 jours après que le journal officiel de l’UE l’aura notifié !
Le vote, au final très symbolique, du Parlement européen, aura lieu en décembre ou janvier. Et comme les raisons de notre opposition sont toujours aussi présentes, je voterai contre. Comme je le fais depuis le début de ce dossier, contrairement à d’autres dont les votes varient au gré du vent des sondages.
Mais vous avez bien compris que pour être complète, la procédure de ratification doit avoir été obtenue dans chaque État de l’Union de manière individuelle et conformément à leur procédure nationale. Nous avons donc encore 28 occasions de faire échouer toute cette affaire si nuisible.
En France, nous allons avoir un beau terrain de combat. Le Conseil constitutionnel va tout d’abord être amené à se prononcer sur la conformité du CETA à la Constitution. De nombreux points indiquent qu’il ne le serait pas. Le professeur de droit constitutionnel Dominique Rousseau explique que le mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États pose problème. En effet, seuls les investisseurs étrangers, en l’occurrence canadiens, seront « recevables à exercer une action à l’encontre d’un État qui méconnaîtrait les stipulations de l’accord ». Cette situation créerait donc « une sorte de privilège offert aux investisseurs internationaux au détriment des investisseurs nationaux ».
Deuxièmement, le traité prévoit en effet la création d’un comité mixte « qui réunit des représentants du Canada et de l’Union européenne, mais pas des représentants des États membres, doté d’un pouvoir décisionnel important qui interfère directement dans l’exercice du pouvoir législatif et règlementaire des États membres et des instances de l’Union européenne ». Ce qui selon Dominique Rousseau « porte atteinte aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale ».
Enfin, le professeur de droit constitutionnel note que dans les 1 500 pages du traité, le mot « précaution » n’est pas écrit une seule fois ce qui serait en « totale contradiction avec l’article 5 de la charte de l’environnement qui impose aux autorités publiques d’aménager préventivement des mécanismes et des mesures de contrôle ».
Ainsi, la ratification du CETA nécessiterait une révision de la Constitution avec vote dans les mêmes termes par les deux assemblées puis vote du Congrès aux 3/5 ou par référendum, qui sont autant de chances de le mettre en échec.
Enfin, la ratification à proprement parler pourra être votée par le Parlement selon la procédure ordinaire ou bien si Hollande ose, une fois seulement, demander son avis au peuple français, par referendum. Naturellement, je n’ai aucune confiance dans la volonté du Président de laisser le peuple exprimer son désaccord avec ce traité. C’est pourquoi je demande dès maintenant la tenue d’un referendum sur ce sujet si jamais Hollande essayait de faire passer tout ça avant l’élection présidentielle. Et, pour ma part, je m’engage à refuser de signer le traité si je suis élu. Élection vaudra choix.
En toute hypothèse la procédure du référendum d’initiative partagée permet de porter la question devant le peuple en vertu de l’article 11, « Un référendum […] peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. ». À condition de réunir 185 parlementaires et 4,4 millions de citoyens. En bref : ne nous avouons pas vaincus. Le combat ne fait que commencer dans nos institutions.
192 commentaires
florent76
Bonjour Jean-Luc Mélenchon,
L’élection de Donald Trump démontre encore une fois si il en était besoin qu’avec l’élection et l’oligarchie, seuls les pires gouverneront. Marine le Pen a la tête de la France en 2017 est un risque très sérieux contrairement à tous ce que la classe politique irresponsable pense en lui déroulant le tapis rouge en espérant la défaire aussi bien que son père face à Chirac en 2002. Parce que la France vaut mieux que ça, parce que vous êtes détenteur du programme qui permet d’éradiquer définitivement le mal en donnant le pouvoir au peuple, il faut absolument que votre message soit entendu. Je ne trouve pas 10% des gens qui sont informés autour de moi de ce que vous proposez de faire pour la France et c’est très inquiétant. Car Marine le Pen gagnera ou tout autre candidat à votre place sur le terreau de l’ignorance. L’enjeu est immense et devant la montée des populismes en occident, vous ne pouvez pas perdre car nous savons vous et moi à quoi sera alors livrée la France. Votre mission est d’intérêt général si je puis m’exprimer ainsi dans la mesure où pas un autre candidat n’offre au peuple l’aide que vous comptez apporter. Je vous le dis en tant que citoyen ayant bien compris ce que vous désirez apporter à notre pays et qui sont les bien le plus précieux : la vraie démocratie et la liberté.
Optimist
Si vous avez autant de mal informés autour de vous, faites-vous le défi d’en convaincre 10 et l’on gagne les élections. Salutations
semons la concorde
Oui, les Clinton mènent toujours aux Trump. Mais l’aventure avec Donald Trump sera peut-être moins pire qu’elle ne l’aurait été avec Hillary Clinton. Au moins, il annonce vouloir sortir de l’OTAN et des traités commerciaux. C’est déjà ça.
max
Ce ne sont pas les traités commerciaux entre états qui sont dangereux mais leurs contenus. On peut très bien s’accorder entre états sur les modalités du commerce si tout le monde y trouve son compte et en respectant les valeurs de chacun. Et c’est cela qui n’était pas respecté dans les différents accords que certains voulaient nous faire avaler.
Humain
Oui, mais nous refusons la soumission de marchander avec les Etats-Unis d’Amérique. Maintenant que Trump est au pouvoir, et que c’est quelqu’un d’extrême droite. L’intérêt de la France et des insoumis serait de bannir les USA et de se concentrer uniquement sur des partenaires fiables, comme par exemple, la Russie et la Chine, qui sont des pays bien plus démocratiques et humanistes.
JeanLouis
Soutenant avec enthousiasme JL Mélenchon et le France Insoumise, je me permets de dire à @Humain que point trop n’en faut, dire que la Russie et la Chine sont « des pays bien plus démocratiques et humanistes » que les USA faut pas exagérer ou alors nous resterons entre nous un petit clan, car ce n’est en rien crédible.
Jean-Paul B.
Attention de ne pas se précipiter pour dire que l’élection de Trump est une mauvaise chose en matière de relations internationales, car la manière dont il va engager les relations avec la Russie, en particulier au Moyen-Orient, en Ukraine et dans les Pays Baltes, pourrait être moins dangereuse que si Clinton avait été élue. Il suffit d’écouter les réactions de nos va-t-en guerre (BHL, Ayrault, Hollande, les « grands » médias, tous les anti-russes, etc.) pour se dire qu’après tout, si leur dépit est si grand, c’est que Trump pourrait ne pas répondre à leurs aspirations en matière militaire et géopolitique.
Pour le moment il est plus raisonnable d’attendre et voir (Wait and see in english !).
le révolté
Clinton est une « va t’en guerre » avec elle on allait droit au conflit avec la Russie, l’élection de Trump de ce coté là à l’air d’être positif, il veut discuter avec Poutine.
Henri Fiori
Comment peut on croire un seul instant au « pacifisme » de Trump et dire que sa victoire est préférable à celle de Clinton ? La puissance étatsunienne et l’impérialisme qui l’accompagne déterminent la politique de ce pays beaucoup plus que la personnalité du locataire de la maison blanche et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un personnage falot et abruti comme celui là. Ne vous faites aucune illusion donc. Les bellicistes sont toujours là et Trump ne mettra pas beaucoup de temps à reprendre leur étendard à Cuba ou ailleurs.
Siamy
Clinton est une personne corrompue comme en attestent les origines des financements de la fondation Clinton, de plus son influence néfaste concernant les interventions en Irak, en Lybie et en Syrie n’est plus à prouver. Cette élection est révélatrice du rôle joué par les médias de masse, les prétendus sondages, et du mépris dans lequel nous tient l’oligarchie qui prétend faire l’opinion et par la-même, faire élire le candidat qui convient à leurs intérêts. Seulement là, ils se sont bien plantés ! Les Américains ont fait tomber les écailles de leurs yeux. Les électeurs Français seront-ils capables d’en faire autant ?
julie
A propos débat sur Regards ce jour : merci à Noël Mamère d’avoir contribué à faire tomber le mur entre nos territoires politiques pourtant si proches. Pour mémoire, c’était aussi un 9 novembre que le mur de Berlin est tombé avec les conséquences que nous savons aujourd’hui. Et tout ça ce jour de bouleversement profond également de l’autre côté de l’océan atlantique. Tous nos espoirs seraient-ils permis enfin ?
Pauvre2
On a connu Jacques Sapir plus en retrait par rapport à JL Mélenchon. Il écrit sur son blog :
« Cette vague, elle aurait pu prendre aussi une autre direction. Bernie Senders, le candidat malheureux de la primaire démocrate, l’incarnait aussi, à sa manière, et certainement de façon plus politique que Donald Trump. C’est la responsabilité historique de « l’establishment » démocrate, des caciques du parti qui n’ont pas hésité à manipuler cette primaire, qui ont outrancièrement avantagé Hillary Clinton, que d’avoir permis la victoire de Donald Trump. Retenons ici la leçon. La gauche peut vaincre quand elle renoue avec le peuple, jamais quand elle se fourvoie avec les financiers et les grands patrons, la caste journalistique et des artistes aussi changeants qu’inconstants. C’est l’un des enseignements de cette campagne et de cette élection, et il valide en partie la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. »
AF30
Il y a quelque chose d’insupportable et particulièrement sur ce blog c’est cette association qui est naturellement faite par plusieurs commentaires entre la victoire de Trump et celle potentielle de MLP. Pour plusieurs raisons. La première étant la référence permanente à cette personne qui la remet continuellement au centre du débat politique et qui donne par conséquent un peu plus corps son projet néfaste. Ensuite parce que cela sous entend que le programme de Trump (qui est sur de nombreux points indéfendable) serait identique au FN donc compatible avec les aspirations des Français puisque les USA restent le modèle pour beaucoup. Il est certain d’ailleurs qu’elle va récupérer cette victoire si ce n’est déjà fait alors que si on constate un mouvement international contre le libéralisme chaque peuple réagit selon des modalités différentes avec des résultats qui le sont tout autant. Ce parallélisme entre Trump et MLP est d’ailleurs entretenu par les médias pour les raisons que chacun comprend : canaliser les colères vers le FN. Ainsi à tous les coups le système sort gagnant soit le PS soit les LR sont victorieux grâce à la peur du FN, soit c’est le FN qui aura siphonné les potentiels électeurs de la véritable alternative politique. Nos grands journaleux ne viendront jamais suggérer que ce rejet peut tout aussi bien trouver des réponses dans le programme de Jean-Luc Mélenchon.
marcel
Regards croisés de Noël Mamère et JL Mélenchon très intéressant. Après la victoire de Trump, le débat politique s’accélère, s’amplifie. Mon souhait c’est que d’autres rencontres de ce genre s’organisent sur le blog. Est-ce possible ?
Dominique
Ce n’est pas la soutenir ou l’encourager que d’envisager la politique du pire (l’élection de MLP) c’est être lucide pour l’éviter. En se rassemblant autour de la France insoumise.
Alain
Je vais faire court dans mon commentaire car les élections des Etats-Unis c’est fait et ce sont les citoyens Américains qui ont fais leur choix. A nous de faire ce qu’il faut pour éviter cela chez nous. Facile à dire, difficile à convaincre face à ces médias corrompus qui font un lavage de cerveaux permanent. Je suis très déçu, bien qu’étant communiste depuis toujours, que le parti ait refusé le soutien à JL Mélenchon. Pour ma part il aura ma voix.
Jean-Paul B.
Deux sorties possibles en 2017: par la porte de droite avec M. Le Pen, par le bon côté avec Jean-Luc Mélenchon. Toutes les autres sont des voies sans issue. C’est l’électeur qui tient le volant à nous le rôle de GPS !
j.lou
Que cette trempe nous serve de leçon. Il fut un temps où pour gagner, un certain Mitterrand avait compris qu’il fallait s’unir à gauche. Aujourd’hui je constate que la gauche et la gôche, faute de s’entendre, multiplient les candidatures. Mélenchon, Montebourg, Macron, anciens du PS et Jadot pour les écolos, voilà la meilleure des stratégies pour faire gagner la droite voire l’extrême droite. Une autre trempe en perspective à coup sûr.
ramon82
Et alors expliquez nous comment vous allez procéder pour faire en sorte que tout ceci débouche sur un programme plébiscité par le plus grand nombre ? En organisant une primaire peut-être entre carpes, lapins, carottes et navets ? Nous avons un seul candidat reconnu par le plus grand nombre, alors, assez de jérémiades, soutenons-le et basta !
59jeannot
Macron ne piquera que les voix de « gauchistes de droite » voire empiéter sur l’électorat centriste. Il n’est qu’un nouveau pion installé par l’oligarchie en remplacement du capitaine de pédalo en train de couler
ESTEVIO
Ras le bol des Hillary et des Trump. Ras le bol de UMP et des états d’âme des socilaos et des Montebourg et autres. Ras le bol de Le Pen et des médiats qui les veulent succésseurs mais politiquement corrects. Tous les médias, tous les bobos, tous les partis y compris le PCF, ont les yeux tournés sur les conséquences de Trump.
Le début de la solution c’est la FI à condition que nous donnions la parole au peuple, non seulement en intention, mais en réel. Comment faire ? Il va falloir mouiller la chemise et cesser de raisonner seulement intellectuellement. Faut se coltiner le citoyen au porte à porte. Les médias nous excluent car pour eux, et ils ne se trompent pas, les indésirables c’est le FI. En France comme en 1939, pour les intérêts du capital américain et autres, il vaut mieux Petain-Le Pen que le peulpe-social. L’UMP ne sont que les subsidiaires et les socialos, la non intervention.
Un fils d’Espagne qui n’oublie pas d’où il vient.
Franck
« Comment faire ? »
Par exemple en continuant les caravanes des droits près de chez soi, comme en Avignon où nous avons fait de bien belles rencontres dans un quartier qui avait été salement caricaturé par la presse (Paris Match, etc.) Les habitants nous ont réservé un bel accueil, beaucoup de chaleur humaine malgré un mistral glacial !
MP Langeais 37
Une rencontre pour le moins opportune, en ce jour de résultat des élections américaines, entre Noël Mamère et vous même. Qui témoigne d’une volonté de dialogue et de faire. Réjouissant et enrichissant que cette confrontation amicale. Espérons qu’elle suscite d’autres rencontres et regards croisés. C’est aussi comme cela que se construit le rassemblement et que se consolide le programme « l’Avenir en commun ». Merci encore à tous les deux et aux équipes qui en ont fait la réalisation.
Invisible
Le vote Trump indique qu’il ne faut pas seulement s’appuyer sur la population urbaine à 80%. Il semblerait que la réaction rurale soit capable de se mobiliser. La peur les meut. Ils s’auto persuadent qu’ils sont des victimes et des persécutés. Ils s’arc-boutent. Ils sont capables de l’énergie ultime. Agriculteurs (majoritairement de droite et extrême-droite) , petits patrons, petits commerçants, sont dotés d’une énergie communicative. Attention.
Nicks
J’ai déjà souligné que nous ne gagnerions pas sans les populations des espaces ruraux et j’en suis toujours aussi convaincu. Mais le programme l’Avenir en commun apporte des réponses. Il faut simplement que Jean-Luc Mélenchon n’oublie pas de les rappeler dans les futurs réunions publiques.
Charlie 47
@Invisible devrait lire les ouvrages de Christophe Guilluy, « la France Périphérique » et « Fractures Françaises ». Cette France là représente les 2/3 du territoire et 45 millions de Français. Il faut être plus nuancé et ne pas voir des extrémistes partout. Les agriculteurs, commerçants, artisans, comme les classes moyennes en voie de déclassement (fonctionnaires, cadres moyens, employés et ouvriers du privé) sont dans le vote populaire et souffrent tout autant des méfaits de la mondialisation.
Thierry
Je m’engage aujourd’hui, lendemain de l’élection de Trump, auprès des insoumis et derrière Monsieur Mélenchon, car il est clair pour moi qu’une fraction de la population a besoin d’exprimer son mal être face aux injustices et que cette parole doit être portée par la gauche et surtout pas par l’extrême droite !
oberon
Cher Jean Luc, oui, monsieur Juppé garde toutes ses chances grâce aux électeurs de gauche. Ces électeurs ne sont pas un mystère. C’est la société de l’image et du paraître. Beaucoup d’électeurs ne s’intéressent pas aux programmes, ils votent pour la personne « sympa », « gentille », « aimable ». Les français sont des veaux aimait à dire De Gaulle ou mieux « les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent » St Just.
Le dialogue avec N. Mamère était top. Bravo ! Que les Verts rejoignent l’insoumission. Que Pierre Rabhi et Nicolas Hulot soutiennent la France Insoumise.
Happifiou
Vous commencez à être soûlants avec votre Rabhi ! Il a été prouvé à maintes reprises, et notamment à la lecture de ses propres écrits, que ce type avait une démarche sectaire, due à sa proximité assumée avec l’Antroposophie, les écoles Steiner-Waldorf ou la NEF. Tout cela découle d’une démarche charlatanesque, de théories délirantes qu’un simple examen un peu attentif démonte sans ambiguïté. Mais l’examen attentif, chez les illuminés d’une certaine gauche radicale, c’est pas la méthode. On préfère suivre aveuglément un gourou sans se poser de questions sur ses motivations.
C’est simple, si Rabhi rejoint, ou même cautionne de près ou de loin la candidature de Jean-Luc Mélenchon, je vote pour quelqu’un d’autre, ou je m’abstiens.
Régine
@ Hapifou
Mais que vous a fait Pierre Rabhi ? C’est sa phiIsophie prônant la sobriété heureuse qui vous rend aussi violent ou ses travaux sur l’agro-écologie ? Je n’adhère pas à tout chez Pierre Rabhi mais je reconnais en lui un humain, qui a lui aussi le droit de se tromper sur certains sujets, mais s’il venait à soutenir la France Insoumise je pense que là il ne se tromperait pas. Vous accusez Pierre Rabhi de sectarisme ? Mais relisez-vous !
Franck
@Happifiou
On se fait suffisamment traiter de suiveurs de gourou sur les forum où ça bataille sec face à des abrutis qui ne cherchent même pas à comprendre la démarche de la France Insoumise, ce n’est pas pour retrouver ici les mêmes invectives creuses sous prétexte que Rabbi a parfois des approches différente (je pense en effet aux écoles Steiner, etc.). S’il soutient jlm2017, tant mieux, cela ne nous obligera à suivre sa démarche. Vous voulez faire le tri à ce niveau ? Quel luxe ! Et pour finir avec une menace de désertion ! Si vos convictions et votre engagement ne tiennent qu’à ça…
Happifiou
@Frank
Evidemment que je fais le tri a ce niveau, comme vos copains l’ont fait sur ce fil de commentaires en expliquant qu’il fallait refuser le soutien des communistes parce qu’il plombait l’image du FI, avant des les incendier parce qu’ils ne l’accordaient justement pas. Sauf que mon tri consiste à se méfier d’un huluberlu qui insinue imperceptiblement des théories fumeuses et sectaires, comme l’antroposophie, preuves à l’appui.
Quant à mes « convictions » et mon « engagement », je ne comprends pas de quoi vous parlez. Je n’appartiens pas a votre église. Je ne me suis pas allongé a plat ventre les bras en croix pour jurer allégence a Jean-Luc Mélenchon. Je le juge à ses actes, à ses déclarations et à ses soutiens. Et je vote en être pensant, doué de raison. Pas comme un petit soldat. Alors oui, cela ne tient qu’à ça !
Régine
Personne dans la France Insoumise n’a juré les bras en croix allégeance à Jean-Luc Mélenchon. Mais il me semble que nous partageons tous en commun des idées que nous voulons voir se concrétiser. Et pour cela il ne s’agit pas de suivre ou de voter pour un individu, il s’agit de chacun à son niveau, d’agir et de participer à l’élaboration du programme. Vous n’appartenez pas à notre église dites-vous, mais il ne s’agit pas d’une église, il s’agit du peuple dans sa grande diversité, avec son génie et ses tares. Le monde n’est pas binaire : les gens intelligents et « libres » comme vous d’un côté et tous les autres, que des imbéciles et des gens dont il faut se méfier. Encore une fois, le sectaire n’est pas celui qu’on croit. Et si vous jugez Jean-Luc à ses soutiens ou à ceux qu’on lui attribue là encore vous vous trompez, ce n’est pas du soutien à une personnalité que nous avons besoin mais à des idées.
richunter
@happifiou
Si vous pensez que nous sommes dans l’idolâtrie vis à vis de Jean-Luc Mélenchon, c’est que vous n’avez rien compris à notre démarche. Relisez bien le projet. De toute manière, quoique vous en pensiez, la 5ème République et le pouvoir médiatique actuel nous oblige à jouer avec leurs règles, c’est à dire en mettant en avant une personnalité. A la différence des autres, nous considérons Jean-Luc Mélenchon comme notre porte-parole et dans ce combat il a les qualités intrinsèques pour nous faire gagner. En voyez vous un autre ?
j.lou
@Ramon 82
J’ai compris depuis longtemps qu’il n’y avait plus rien à espérer quant à retisser des liens entre la gauche et la gôche. Simplement la maison brûle et on en est à discuter de la couleur du papier peint qu’on mettra dans les cuisines de gauche ou de gôche. En tant que citoyen salarié, comme tous mes concitoyens de la classe d’en bas, tous les jours, je dois faire des compromis au boulot. Ras le bol de vous voir rester dans vos écuries cloisonnées. Vous donnez l’impression que vos ambitions sont plus fortes que vos convictions. Je ne vous demande pas de vous entendre au niveau de vos idéologies respectives, c’est impossible. Je vous demande de faire des compromis pour élaborer, ensemble, une plate forme commune. Car à la fin, en vous divisant, vous faites le jeu de la droite. Et ceux qui vont trinquer, en bas, c’est nous.
Nicolas.B
Les leçons des élections après la présidentielle de 2012 ne vous ont elles pas suffit ? C’est justement les compromissions avec cette gôche qui écœurent ceux dans bas, les grands écarts pour sauver des sièges pour soi disant influer entre les lignes. La France Insoumise propose de rassembler sans l’obligation d’être dans un parti, pour un programme participatif et surtout une constituante faite pas le peuple pour le peuple. On ne pourra pas s’entendre avec ceux qui ont sali la gauche pendant cinq ans, soyez en sûr, et ce sera salutaire. Vive la VIe et FI.
Jacquesdu87
Je suis d’accord avec la réponse que vous a fait Nicolas B. Lors des municipales, une candidature ferme sur ses principes a décidé des gens qui ne votaient plus à revenir aux urnes parce qu’il y avait une vraie chance que les choses changent, alors qu’à Limoges il y avait une vraie chance qui a été gâchée parce que, après une campagne contre le cumul des mandats, la liste « terre de gauche » a annoncé qu’elle fusionnerait avec la liste Rodet (PS, champion du cumul des mandats), résultat : effondrement des votes par rapport au score de JL Mélenchon aux présidentielles et victoire de la droite, sans qu’il y ait eut réellement de progression (attention, il faut regarder le nombre de voix, pas les pourcentages) et d’ailleurs, depuis, dans la région, le « cumul » se porte plutôt bien, hélas, et ça risque encore de nous coûter cher.
step
Félicitations pour la réaction devant Marc-O F sur la victoire de Trump. Quand on voit nos dirigeants « mondialisation heureuse » (Hollande, Juppé…) commettre des fautes graves de politique internationale en attaquant ad hominem un futur dirigeant qu’ils seront obligés de côtoyer dans l’avenir, on se demande quelle est la limite de leur stupidité. Que l’on soit d’accord ou pas avec Trump n’est pas notre problème, mais celui des Américains. Notre rôle est d’avoir des relations respectueuses avec nos voisins. Et commencer par insulter un dirigeant nouvellement élu mériterait qu’on les vire tous (ref trumpesque si il en est).
florent76
Je comprends un peu la déception de beaucoup ici, y compris sans doute de Jean-Luc Mélenchon lui même. On ne voit que trop de gros titres sur le Pen, Hollande, Juppé, Sarkozy et tous les autres et on ne peut qu’avoir les plus grandes réserves quand à la liberté de la presse en France en 2016 et depuis longtemps déjà. On ne voit pas les Nuit Debout, et maintenant le mouvement Les Insoumis exister à leur mesure dans cette presse et la télévision qui font et défont pourtant (des études l’on malheureusement prouvé), les élections dans une grande mesure.
C’est bien leur stratégie de ne faire exister médiatiquement que ceux qu’ils veulent voir passer aux second tour des élections présidentielles de 2017. C’est évidemment inacceptable. Il faut occuper le terrain au maximum, et dans toutes les émissions bien rappeler ces choses pour que le message s’ancre dans les esprits. Ce message d’une portée politique immense, Jean-Luc Mélenchon doit le dire partout.
Les Insoumis sont un mouvement et ne dépends d’aucun parti politique même si tous sont les bienvenus. Vous êtes déçu des élus et de toutes les politiques faites depuis des décennies : rejoignez nous. Pourquoi ? Vous allez pouvoir écrire, voter et contrôler les lois et leur application vous même. Comment ? Je serai le dernier président de la République. Une constituante sera lancée dès le lendemain de mon élection pour écrire tous ensemble une nouvelle constitution qui aura pour finalité de donner le pouvoir au peuple.
Morfin
Mes amis californiens qui avaient voté Bernie et disaient avoir mal au coeur d’écouter Hillary et vomir d’entendre Trump vont quitter les US pour le Mexique. Parait qu’il va y avoir un mur entre les deux pays, çà rappelle une autre histoire. D’ici notre élection à nous il y aura le temps de voir que le Trump est un bon capitaliste comme les autres, d’ailleurs les bourses ne se sont pas affolées, CQFD.
GANIER Charles
Cher Jean-Luc, j’ai écouté l’interview, sur RTL, avec M. Fogiel. Très très bien, à mon sens. Nous continuons. Nous résistons. Nous proposons des pistes, voire des solutions. Nous sommes sur la bonne voie. J’espère de tout coeur que les parrainages vont affluer, pour aller jusqu’aux 500. Cordialement.
MD 29
Merci J-L Mélenchon pour toutes les infos et arguments que vous mettez à notre disposition pour sortir de ce vieux monde tout pourri. Je viens de visionner (hier, c’était Mélenchon/Mamère, vraiment passionnant) la rencontre autour du thème « le terrorisme », et je dis encore bravo. C’est un vrai travail de construction, merci à tous. Mon souci est juste pratique. Je voudrais entrer en contact avec les personnes qui « construisent » le projet « santé » et ne sais comment faire. Quelqu’un peut-il m’aider ? Merci d’avance. Courage à tous, nous ne sommes pas le clone des USA, nous n’élirons pas un autre Trump. « Il est grand temps de rallumer les étoiles » !