D’accord, ce post est long. Mais comme il est découpé en chapitres, on peut le lire en pièces détachées dans la rubrique « À chaud » de ce blog. Du coup, j’y renvoie sans autre forme de transition. Sinon vous pouvez suivre aussi mes analyses sur ma chaîne YouTube ou ma page Facebook au fur et à mesure ! Vous pouvez m’aider en soutenant ma candidature sur jlm2017, sans oublier d’ouvrir votre porte-monnaie, des fois qu’il y reste quelque chose, pour financer la campagne… Et dans tous les cas : bonne lecture.
Dans les heures qui ont suivi l’annonce du résultat des élections aux USA, je me suis bien demandé comment l’affaire serait perçue dans le profond du profond, cette couche de la sensibilité publique où je passe mes sondes et cherche des ancrages. La réponse est simple : un haut le cœur hébété chez les uns, un secret sourire narquois chez les autres. Je dois écrire ici que je savais que Madame Clinton allait « prendre une taule ». Immodestie, prophétie après coup ? Non ! Deux journalistes au moins peuvent attester du fait que je le leur ai écrit noir sur blanc en SMS.
Pourtant je ne suis ni devin, ni super sondeur, ni présent sur place (encore que…). Juste ceci : je fais de la politique, comme on disait autrefois, non pour désigner une carrière mais une façon de regarder et de raisonner.
L’élection de Trump est un évènement qui concrétise cet autre aspect de la réalité, cet autre moment plus global et plus universel. Il faut le nommer. Chantal Mouffe le désignait à notre conférence commune : « le moment populiste ». J’appelle ce moment « l’ère du peuple ».
« L’ère du peuple » se présente comme une déferlante universelle aux aspects certes très divers mais aux formes souvent comparables et au contenu le plus souvent très profondément similaire. Cette vague mondiale est passée sur toute l’Amérique. Non seulement au sud du continent, vous le savez depuis le temps qu’il en est question ici. Mais aussi au nord.
Après l’ère Bush, l’élection d’un afro-américain du Parti Démocrate, Barack Obama, ne le perdons pas de vue est un évènement dont il ne faut pas après coup diminuer le sens. Ce qu’il révélait ne s’est pas éteint avec la déception que cette présidence a générée. Et il ne faudrait pas perdre de vue l’impact démoralisant de ses batailles abandonnées ou perdues et, à l’inverse, l’importance de ce qu’il mettait en scène à propos de la sécurité sociale. La suite de ce phénomène a été plus forte que les formes politiques qu’il avait d’abord prises. Le phénomène populaire n’est pas rentré dans son lit comme on le dirait d’un fleuve après la crue. Non. Il s’est étendu. D’abord exclusivement ancré dans la « gauche », il s’est propagé dans la droite. Les deux familles politiques aux USA ont été travaillées en profondeur. Le résultat de l’élection montre le chemin qu’a pris la vague pour passer.
D’un côté, la droite. Elle a été submergée par le candidat aux thèmes ancrés dans la question sociale : Trump. C’est le point non-dit, non vu, non analysé par les commentateurs en chambre qui se sont recopiés les uns les autres pendant des mois. (Attention : je n’écris pas que Trump est un candidat au service du social. Ni qu’il soit social, ni que je l’approuve d’aucune manière.) Je précise entre parenthèse car la meute est aux abois depuis cette nouvelle déroute de ses prédictions et injonctions. Sans oublier la petite gauche hargneuse qui s’en prenait à Ignacio Ramonet il y a tout juste trois jours avant le vote sous le titre racoleur infamant « Ramonet trumpisé ». Il s’agissait de montrer que l’analyse lucide d’Ignacio Ramonet sur les ancrages populaires du discours de Trump revenait à l’approuver.
Terrorisme intellectuel ordinaire des derniers psalmodiants d’extrême gauche. Les faits restant têtus, Trump a gagné pour les raisons que montrait Ramonet. Il a bien mobilisé l’électorat populaire de la droite. Les dégoûtés du peuple hier sont les dégoutants d’aujourd’hui. Une fois leurs diagnostics et pronostics mis en déroute, ils reviennent se prévaloir de leurs erreurs pour mieux continuer à réciter leurs couplets anti-populaires. Trump aurait été élu par un rassemblement de débiles mentaux selon eux. Une posture qui a déjà bien montré ses limites aux États-Unis eux-mêmes. Car en jouant l’indignation comme seul ressort de contre-attaque, la caste médiatico-démocrate a renforcé l’emprise de Trump.
En effet, les gens de droite en milieu populaire haïssent le clan Clinton, (exactement comme une bonne part des milieux populaires). Car ses méthodes politiques, ses pratiques personnelles, ses liens contre nature (n’oublions pas que les « Démocrates » font commerce de leur compassion pour les travailleurs) avec le big business et son arrogance leur semblent bien plus immorales que les cuistreries sexistes de Trump qui « au moins assume sa grossièreté et sa fortune ». (Attention, je ne dis pas que ce soit mon avis. Je décris ici ce que je sais être la pensée de ces gens-là, là-bas).
Un autre ressort essentiel de la campagne de Trump a été également soigneusement mis sous le tapis dans les analyses depuis sa victoire. C’est que sa campagne a incarné le dégoût et le rejet des médias dans les milieux populaires. Pourtant, chaque incident a été relayé et amplifié jusqu’à la nausée (attention je ne dis pas que c’est une erreur, je dis juste ce qu’ont ressenti les gens devant le corporatisme médiatique). On aurait pu penser que cela suffirait à montrer clairement où se trouvaient le bien et le mal. Il semblerait bien que cela produise l’effet contraire. Il faut bien dire que le style de la presse nord-américaine qui sert de modèle et de rêve à la nôtre c’est le style « presse frontale ». Je les taquinerais volontiers en faisant remarquer que ce n’est pas seulement Trump qui ne leur parlait plus et les faisait huer dans ses meetings. Madame Clinton aussi a refusé la plupart des invitations et des contacts de presse. Je pense pour ma part qu’en changeant le peuple et les politiques on doit pouvoir trouver une place raisonnable pour les médias.
Un autre aspect de la campagne de Trump a été de narguer le système de la caste oligarchique de l’intérieur. Cela parait incroyable mais il y est parvenu. Il faut donc se demander comment il s’y est pris. La méthode est renversante. Il a argué de sa propre fortune ! Il pouvait alors montrer du doigt ceux à qui il a prêté de l’argent ! Il a dit et répété que lui n’en avait pas besoin et que du coup il ne serait pas sous l’influence des lobbies qui arrosaient d’argent ses concurrents dans la primaire. Et comme ensuite les mêmes lobbies ont arrosé madame Clinton. On comprend mieux la gêne de bien des « analystes ». Comment peuvent-ils dire que la haine de leurs patrons et de leurs médias est un moyen de gagner une élection ? Bien sûr, les amis des importants, que Trump a montrés du doigt, se sont dépêchés de parler d’autres choses. Évidemment, on ne peut pas lire non plus dans la presse que Trump a trouvé un sacré propulseur dans le dégout que les médias inspirent aux gens ! Ses sorties (inadmissibles il est vrai !) lui ont gagné bien des sympathies (certes dans des milieux très grossiers). Mais il faut s’en souvenir pour comprendre, si bien sûr on cherche à comprendre. Dans cet esprit, je vais encore donner quelques repères dont vous aurez peu entendu parler. Car ce n’est pas tout.
Le signal du sens « populaire » de la candidature Trump a été très vite donné. Notamment quand Trump a gagné la primaire qu’il ne « pouvait pas gagner ». La caste médiatico-démocrate se frottait les mains ! Un bon gros droitier bien repoussant était en piste. Clinton n’en ferait qu’une bouchée. Il aurait fallu regarder de plus près. Qui Trump a-t-il battu ? Étaient-ils moins racistes que lui, moins sexistes, moins membre de la classe des fortunés ? Non bien sûr. Mais c’étaient tous des bigots ostentatoires. Des candidats obsédés de prêches et de sentences morales. Aucun ne parlait de traités de libre-échange parce que tous les approuvaient. Aucun ne parlait de salaires, aucun ne parlait du poids des guerres car tous les approuvaient toutes. Et le peuple de droite est comme celui de gauche dans ce domaine : le salaire, les guerres et les autres questions sociales sont le quotidien indépassable.
C’est donc à droite aussi que le social a vaincu le religieux. Et il aura suffi à Trump de quelques déclarations anti-avortement pour satisfaire cette masse confuse d’aigres misogynes. Cette mise a l’écart des religieux aurait dû être perçue par les « analystes ». Elle m’a été signalée dès son arrivée dans la campagne à la base par mon envoyée sur place, Sophia Chikirou, l’actuelle directrice de la communication de ma campagne. Ce fait confirmait ce qui s’observait de l’autre côté de l’échiquier, dans le camp démocrate. « L’ère du peuple », « le moment populiste » submergeait le pays. Comme une vague. Mais dans les sommets, personne n’en avait entendu parler, personne ne le voyait car tous vivaient entre eux. Où étaient les correspondants de presse ? Dans l’état-major de campagne des Clinton. Chez les parfumés, dans la noblesse d’ancien régime, courant d’un cocktail à l’autre et remâchant entre exquis les analyses des sondeurs qui donnaient « Clinton élue à 90% de chance ».
Pendant ce temps, je recevais mes rapports du terrain. Sophia Chikirou se trouvait, elle, dans la campagne de Sanders. Pas dans l’état-major ! Mais sur le terrain : au porte-à-porte et au téléphone, parmi les équipes de militants. Elle a recommencé dans l’État de New-York, puis dans celui de Pennsylvanie, dans les mêmes conditions. Je vous l’avais raconté. C’est un fait bien connu du petit monde médiatique parisien. Je vous garantis que leur cécité n’est pas prête de cesser. Car depuis cette date, nous n’avons pas reçu une seule invitation pour elle sur ces plateaux ou pullulent les experts verbeux qui ont en commun de s’être tous trompés et de ne pas avoir été une seule fois sur le terrain faire campagne mais qui dissertent pourtant avec autorité. Les plus comiques de ces experts étant ces nord-américains tellement caractéristiques avec leur accent à couper au couteau qui viennent pleurnicher en plateau la honte de la caste à laquelle ils appartiennent et le mépris du peuple qui a élu Trump.
Comment oublier comment a été traité ici le phénomène Bernie Sanders ! Comme s’il s’agissait de moi ! Et là-bas ? De même : triches, manipulation du corps électoral, invisibilisation et tout ce qu’on connaît dans de tels cas. La presse du bon goût, en France, a passé son temps à annoncer la victoire espérée de Clinton au lieu de se demander pourquoi Sanders gagnait dans tant d’États et pourquoi d’aussi grossiers abus étaient nécessaires pour l’empêcher de gagner. Le plus ignoble fut l’habituel procès en antisémitisme qui lui fut fait. Il fait partie du paquetage qu’il faut porter quand on milite de notre côté. Mais il est vrai que Sanders s’était prononcé pour la solution à deux États et contre la colonisation. Au fou ! Rien ne lui fut épargné quand bien même sa famille a été décimée par la déportation nazie, et que lui-même ait vécu en Israël un temps. Il parlait de socialisme aux États-Unis ! Au fou !
Pourtant, la masse faisait bloc avec lui avec ferveur dans des rassemblements monstres. Et quand Sophia Chikirou tweetait dans la foule de cinquante mille personnes, fouillées une par une avant de pouvoir entrer dans le parc où se tenait le meeting de Sanders à New York, une première depuis des décennies, je scrutais la presse française : rien ! Rien de chez rien.
La même vague populaire s’est donc manifestée clairement et ouvertement chez les Démocrates. Mais elle n’a pas vaincu le vieil appareil partidaire comme chez les Républicains. Avec Trump, la droite s’est ré-ancrée dans son peuple populaire. Avec Clinton, les démocrates s’en sont coupés. À la sortie, Trump gagne avec moins de voix que les deux précédents perdants républicains et il reste derrière Clinton pour le total des voix. Mais Clinton perd six millions de voix par rapport au score d’Obama. Des millions de gens ne se sont pas déplacés. C’était plus que prévisible puisque je l’ai prévu, alors que je suis ici dans mon bureau. Il suffisait de voir que madame Clinton gagnait aux primaires dans les États acquis aux démocrates. Mais que Sanders gagnait la primaire dans les États acquis plutôt aux républicains. Ce qui veut dire : dans la confrontation, pour représenter l’électorat populaire dans les États à gagner on a coupé les ailes de ceux qui en apportaient. La victoire par tricheries et mensonges de madame Clinton a fini d’y démobiliser ceux qui étaient sous la pression « populaire » des républicains.
Et ceux qui ne cherchaient pas à voir n’ont rien vu. Et cela va continuer, je vous l’annonce. Ce qu’ils ont sur les yeux, c’est la peau de saucisse de classe et de caste. Ils ne peuvent pas voir. C’est une impossibilité psychologique totale. Voir ce serait devoir comprendre. Et ce qu’il leur fait comprendre est insupportable pour eux. Il en est ainsi dans toutes les époques prérévolutionnaires. Les gens du beau monde des dominants ne peuvent voir la réalité qui veut la fin de leur domination. La fameuse phrase attribuée à Marie-Antoinette sonne tellement juste : « ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche ». Jean Patou et Marie Jacynthe trépignent : « ils n’ont pas de travail ? Qu’ils fassent du bénévolat ! ». Macron s’impatiente : « qu’ils s’ubérisent », et ainsi de suite. Mais la vie est matérialiste. « L’ère du peuple » est imparable.
Cette semaine, j’ai eu l’occasion d’un magnifique dialogue avec Noël Mamère, à l’invitation de la Revue Regards et de « France info » sur le net. On peut dire que ce fut un bon succès d’audience en ligne. On peut encore l’écouter si on le souhaite. Sur le plan du contenu du débat, je crois que cela a été apprécié. J’en suis resté frustré cependant car tant de sujets n’ont pu être abordés. Mais je reconnais que tout n’est pas possible dans ce format. J’aurais aimé un moment d’échange sur Ellul qui est une source d’inspiration très directe pour Noël Mamère.
Ce moment avec Mamère a été totalement impréparé entre nous sinon pour convenir du lieu et de l’heure. Je crois que ni lui ni moi ne se sentait en danger avec l’autre. Pour moi c’est très important, cette situation « en confiance ». Les épisodes des dépêches truquées de l’AFP sur la Syrie, de « l’Internationale » que je ne chanterai plus selon Le Point suivi du hoax sur « abrutis » dans le même hebdomadaire servilement recopié par ses collègues, tout cela a fini de me dissuader de toute insouciance. Je me sais guetté à chaque instant et sans cesse provoqué ou manipulé. Cela fait donc partie de mes critères de choix des endroits où je me rends et des personnes que je rencontre. Le système médiatique est pervers en plus d’être mensonger, bourreur de crane et immoral d’une façon générale !
Ici, nos hôtes, la revue Regards et la chaine « France info » avaient été d’accord dès le départ pour que ce soit un cadre du type « dialogue » plutôt même que « débat ». J’avais dit ici en annonçant la rencontre qu’elle était sans enjeu (de pouvoir ou d’égo). De plus, je n’attendais pas que Noël Mamère annonce son soutien à ma candidature. Je savais, pour l’avoir lu avec du soin, que telle n’était pas sa disposition d’esprit à ce moment. L’idée essentielle pour moi était qu’on puisse parler de ces fameux « sujets qui fâchent » sur la planification, la Russie ou que sais-je encore ? Et qu’une voix respectée commence à plaider pour ma dédiabolisation. Peu importe qu’il reste après toute discussion des désaccords ! Pourquoi faudrait-il être en accord sur tout ? L’essentiel est de pouvoir se parler quand on appartient à l’évidence à la même branche dans l’arbre généalogique des visions du monde.
Pour ma part, je crois que n’importe quel écologiste peut être d’accord avec ma proposition d’introduire « la règle verte » dans la Constitution, et avec la mise en place de la planification écologique. Et je ne dis rien de la sortie du nucléaire qui vient des combats de l’écologie politique, ou de la sortie des énergies carbonées ou des protéines animales qui vient de chez les environnementalistes et des défenseurs des animaux. Et le passage à l’agriculture paysanne ? Ces questions-là sont des questions concrètes qui peuvent changer non seulement notre vie quotidienne mais la place de notre pays dans le monde.
Du coup, il me semble après cela que certains dossiers peuvent être mis au congélateur. Ainsi à propos de l’indépendance du Tibet (à laquelle je ne suis pas favorable) ou le rattachement de la Crimée à la Russie (qui me conviendrait mieux, certes, s’il faisait partie d’un paquet où seraient examinées toutes les anciennes frontières de l’URSS et peut-être aussi de celles des pays de l’ancien camp socialiste). Oui, ce bloc de désaccords peut être acté et mis en réserve. C’est possible en attendant que ces sujets deviennent des domaines concrets pour la France. Et je ne souhaite vraiment pas qu’ils le deviennent ! J’accepte de même de laisser faire le marché carbone auquel je suis hostile tant qu’une alternative ne pourra pas être défendue en commun par un groupe d’États à même échelle. Et je trouve magnifique que nous puissions défendre ensemble le tribunal de justice climatique de notre ami commun, le président de la République de Bolivie, Evo Morales. Pour ne parler que de cela en ce qui concerne l’échelle internationale. Mais ce dialogue tranquille est-il possible au-delà de Noël Mamère et moi ? Je le voudrai bien. Ça n’en prend pas le chemin avec Yannick Jadot.
Comme on le sait, la désignation interne du parti EELV a préféré Yannick Jadot comme candidat. Je ne connais pas les usages en telle situation pour un concurrent. Et je ne sais pas si féliciter est la bonne idée. Surtout si cela semble indiquer une préférence. Car ce n’est vraiment pas mon cas. Si j’avais une préférence personnelle, et au cas où cela aurait de l’intérêt pour la machine à buzz, je regarderai plutôt du côté de Michèle Rivasi. Je lui dois ma prise de conscience sur le nucléaire. À l’époque, elle bataillait sur l’impact de Tchernobyl en France. J’étais sénateur. Je l’ai écoutée.
Du coup, j’ai commencé à écrire à EDF des lettres très polies et mesurées. Je questionnais sur les risques que nous faisaient courir nos centrales. Je connaissais l’adresse car cela faisait plusieurs années que j’écrivais déjà. Mais c’était en faveur des centrales à sel fondu dont m’avait convaincu un atomiste de mes amis : Alfred Lecoq. Donc on me répond que tout va bien et qu’il n’y a aucun risque. Je trouvais la réponse un peu mécanique et pas très respectueuse de mon intelligence. Et je trouvais très discutable le style « tiens, mon gros, le tract de la direction » que ce bureau des réponses automatiques m’avait envoyé. Et comme j’étais, comme je le suis toujours, très imbu de la nature sacrée du mandat populaire qu’incarne un élu du peuple, je me chiffonnais d’agacement ! Du coup, je demande à visiter la centrale nucléaire de Nogent. Histoire d’en avoir le cœur net.
À l’époque d’il y a longtemps, Patrice Finel (aujourd’hui mon monsieur Afrique) et Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice, hélas PS) avaient mené une grosse bataille contre cette centrale. Je les avais évidemment traités d’amis du retour à la caverne et ainsi de suite, avec les grosses pataugasses à clous qui me piétinent aujourd’hui à mon tour. Me voilà donc à Nogent. J’en suis ressorti convaincu : Rivasi, Finel et Lienemann avaient raison. Je ne vous dis pas comment je l’ai compris. Et bien compris. Parce que ce n’est pas le sujet que cette centrale à cet instant.
Le sujet, c’est pourquoi Rivasi peut se réjouir d’avoir convaincu au moins une personne qui pensait le contraire d’elle et qui a reconstruit une bonne part de son regard sur le monde à partir de là. Une chose que n’a pas fait Rivasi, c’est de tourner comme une girouette politicienne ni de m’insulter pour se définir. C’est mieux. Par exemple, Rivasi n’était pas assise aux premiers rangs des signataires de l’appel à une primaire de toute la gauche comme Emma Cosse huit jours avant d’entrer au gouvernement ! Elle n’était pas première derrière Cohn-Bendit pour signer l’appel à une primaire de toute la gauche avant de dire pis que pendre de cette idée avec des mots très justes pris dans nos argumentaires.
Tout ça, Jadot l’a fait. Mais je ne lui en veux pas. J’ai changé d’avis sur le nucléaire il y a trente ans, après un accident. Il peut bien avoir changé d’avis sur sa proposition de primaire. Surtout après qu’elle a échoué. Mais je lui en veux quand même. De ce ton qu’il prend à mon égard. Il reconnaît que je suis écologiste mais je dois « encore progresser », selon lui. Ben voyons ! Et qui va juger de mes « progrès » et me donner une image si je suis sage ? Pourquoi ce mépris, ces grands airs et cette prétention à juger l’authenticité des autres ? Pourquoi ne prend-il pas plutôt mes textes, mes livres pour me critiquer documents en main et avoir avec moi une confrontation rationnelle sur ce que doit être une pensée écologiste aboutie ? À supposer que cela puisse se penser de cette façon non évolutive et dogmatique !
Et surtout, voilà ce que je n’aime pas dans sa façon de s’adresser à moi. C’est cette façon de me jeter à la figure Poutine. Et de le faire en m’attribuant des raisonnements de débile : « moi, je ne trouve pas Poutine plus sympa que les Américains parce que je suis anti-américain ». C’est ce qu’il a déclaré à la presse quand on lui a demandé ce qu’il pensait de moi. Je n’ai pas l’intention de reprendre ici le fond de mon argumentation pour expliquer que je considère les Russes comme des partenaires quels que soient leurs dirigeants. Exactement. Comme le faisait la toute nouvelle et toute jeune troisième République avec la Russie de Nicolas II et De Gaulle avec l’URSS de Staline. Ce qui ne m’a pas empêché de préférer la révolution d’octobre au Tsar, et Trotsky à Staline.
Je ne demande pas à Jadot autant de nuances dans le goût politique. Je lui demande de respecter ce que je pense et dis vraiment et d’épargner aux débats publics les arguments de bas étage que le PS et ses bulletins paroissiaux distribuent sur le sujet à mon égard. De plus, il a tort de prendre les électeurs d’EELV auxquels il s’adresse pour des ignorants qui avalent tout rond une propagande aussi grossière. Donc oui, Yannick Jadot, je considère la Russie, Poutine ou pas, comme un partenaire et non comme un ennemi, au contraire des Américains et de leurs dévots français du style Hollande et les autres clients débiteurs des « Young leaders ». Je les plains : avec Trump ils vont devoir faire des efforts de goût, vous allez voir ! Mais mon point de vue sur la Russie m’a-t-il empêché de dire ce que j’avais à dire quand ma conviction l’exigeait ? Non. Pas du tout !
Dites, monsieur l’EELV en chef, vous avez la mémoire courte et drôlement sélective ! Vous avez été directeur des campagnes de Greenpeace, non ? Vous souvenez du jour où furent arrêtés et emprisonnés les militants de Greenpeace en Russie ? Vous vous en souvenez forcément, de l’arraisonnement de la plateforme de Gazprom dans l’Arctique, n’est-ce pas ? 30 militants ont tenté d’arraisonner la plateforme à bord d’un bateau brise-glace. Tous ont été arrêtés pour piraterie. Et c’était bien de la piraterie au sens légal. On fit une tribune au nom du fait que ce n’était pas de la piraterie, mais un acte destiné à protéger l’inviolabilité de l’Arctique. C’est Noël Mamère qui avait préparé cette tribune. Nous l’avons signée et publiée ensemble.
Comment l’ancien directeur des campagnes de Greenpeace fait-il pour oublier les gens qui ont défendu ses militants aux prises avec le gouvernement de Poutine ? Est-ce à cause de moi ou de Noël Mamère que Yannick Jadot efface ce souvenir. Ou bien parce que les trente en question ont été libérés ? Je décide une punition légère pour Yannick Jadot. L’obliger à devoir relire le texte d’une tribune signée par un ami de la Russie contre une décision du gouvernement de ce pays. Et bien sûr, je lirai comme punition le texte de Jadot contre le centre de torture de nord-américain de Guantanamo. Et quand quelqu’un viendra dire que Jadot est comme Trump, contre CETA et TAFTA, je m’engage à dire que cela n’a rien à voir puisque moi aussi je suis contre et que tout le monde sait que je suis insoupçonnable d’affection aveuglée pour le gouvernement des États-Unis ! Je le jure !
Et si la presse lui applique le même traitement qu’à moi ? Et si elle dit « Yannick Jadot félicite Xi Jinping et le parti communiste chinois pourtant hostile au Dalaï Lama », pour avoir déclaré que la Chine avait un meilleur programme écologique que les USA ? Je dirai avec lui que c’est vrai !
Emmanuel Macron a présenté ses « mesures chocs » dans une interview au Nouvel Observateur. On est aussitôt frappé par leur air de déjà-vu. Et même de déjà beaucoup-trop-vu. Elles sont pourtant censées préparer sa fringante candidature annoncée pour le 10 décembre. D’ici là, le monsieur va faire une tournée en Allemagne et aux USA, ce qui en dit long au passage sur ses priorités géopolitiques. Son bagage programmatique est aussi ringard et archaïque que sa candidature est « neuve ». Loin du camp « progressiste » dont il se revendique quand ça lui prend, Macron remonte le temps vers le catéchisme libéral pur jus des années 1980 et 1990. Dommage qu’un tel silence ait entouré cette sortie ! Car il sort enfin du bois sur ce qui compte : le programme. Le sien est gratiné. Un bon mix de vocabulaire mielleux et confit de déclarations compassionnelles pour enrober un déballage d’emprunts à la droite et parfois même à l’extrême droite. Pas moins. Voyez cela en détails.
Ses mesures prétendent se déduire d’une collection de pauvres refrains de la droite. L’économie serait malade des « insiders qui sont en CDI ». Tel quel. « Insiders » ! Avant lui la branchouille de la droite de la gôche parlait des « inclus ». Au moins c’était dit en français ! Le « droit du travail est trop rigide puisqu’il est essentiellement défini par la loi ». « Il faut un droit du travail qui repose beaucoup plus sur le dialogue social. » Le dialogue social le plus direct et le plus simple : le face à face avec votre patron. Le rêve d’un monde sans droits où tout est contrat, individualisé, bien sûr ! Et tout ça pourquoi ? Quelle surprise : « Il faut plus de souplesse, plus de flexibilité, plus d’agilité. » Comme c’est neuf ! Comme c’est inventif ! Sors de ce corps, Gattaz, on t’a reconnu. « Agilité » c’est en effet le gimmick inventé par le vautour du MEDEF !
Les propositions qui en découlent ne font qu’actualiser des mesures déjà usées jusqu’à la corde avant lui par la ribambelle des gouvernements libéraux « de droite comme de gôche ». Comme par exemple cette trouvaille barbare qui consiste à différencier le droit du travail en fonction de l’âge du travailleur. Évidemment, il s’agit d’imposer des durées de travail plus élevées pour les jeunes. Tout en continuant à moins les payer ! L’idée a plus de 20 ans : elle a d’abord été expérimentée par Balladur sous forme de Smic jeunes en 1993, puis par Villepin dans le CPE en 2004. Une machine à renforcer les inégalités sur le marché du travail, et à niveler vers la plus mauvaise condition constatée « sur le marché ».
Même logique avec sa proposition d’un droit du travail défini par branche et par entreprise. C’est déjà ce que fait la loi El Khomri ! Macron en veut donc plus dans la même direction. Y compris dans les pires aspects de cette contre-réforme avec notamment son idée de « poursuivre la réforme des prud’hommes ». Une réforme qui consiste à désarmer les salariés, en réduisant leurs délais de recours.
Autre idée ringarde, la remise en cause de la carte scolaire. C’était déjà une trouvaille de Ségolène Royal en 2007. Macron la combine pour 2017 d’une volonté projet d’autonomie des écoles primaires ! Il s’agit de créer un marché du scolaire avec la fin des règles d’affectation des élèves et l’autonomie des établissements pour recruter les enseignants. On connait depuis longtemps le résultat prévisible : les établissements choisissent leurs élèves en les triant. Et ils se disputeront financièrement les « meilleurs » enseignants. Car en plus, Macron défend aussi la différenciation de leur rémunération. Ce serait la fin de toute logique de service public d’éducation. Ce qui est spécialement écœurant dans ce chapitre c’est le prétexte mis en avant pour détruire la carte scolaire: que les parents des quartiers populaires puissent envoyer leurs enfants dans les écoles de centre-ville. À vomir ! Cette libéralisation très poussée de l’école fait cheminer Macron au-delà de la droite, vers le programme du FN. L’idée d’un marché scolaire avec des établissements en concurrence est en effet au cœur du projet lepéniste depuis 20 ans.
Un autre point commun de Macron avec le programme de Le Pen concerne les retraites. La convergence s’opère autour de la proposition hypocrite de « retraite à la carte », avec la possibilité de partir « à 60, 65 ou 67 ans ». Au choix, pas vrai ! Donc sans aucune garantie pour les droits à une pension complète à un âge donné comme le permet actuellement la notion en vigueur qui fixe un âge légal. Ici il n’y en a plus.
Le point commun de toutes ces mesures choc, c’est une furieuse appétence pour l’inégalité des droits dans tous les domaines comme moteur de la dynamique de la société. Vieux dogme absurde du marché partout et pour tous. C’est le dessein d’une France sans droits, alignée sur un monde sans droits, le tout au nom de « l’agilité ». Un projet ringard. Une queue de comète d’une politique rejetée partout dans le monde. Mais pas seulement. C’est un projet étranger à l’identité républicaine de la France et à l’aspiration égalitaire profonde de son peuple. Macron pense et rêve en anglais.
Dans cette collection de mesures réactionnaires, j’en signale une dernière qui montre son ignorance profonde de la réalité populaire, ouvrière et technique de notre pays. Et aussi son ignorance de classe sur ce qui concerne les enseignements professionnels. C’est son idée de faire rentrer l’entreprise et l’orientation professionnelle dès la classe de seconde car elles en seraient absentes « dans tout le lycée ». Macron se positionne là aussi avec le point de vue d’un technocrate des années 1970, celui d’avant la création du bac professionnel en 1984. Depuis lors, ce sont le tiers des lycéens qui dès la seconde se forment dans une orientation professionnelle et au contact régulier de la réalité productive, via les périodes de formation en entreprise, qui sont obligatoires dans ces cursus. Macron a l’air de l’ignorer. Tout comme les pouvoirs qu’il a servi ont méprisé et détruit une bonne part de l’enseignement professionnel depuis des années.
Nous tenions le 10 novembre une réunion de travail sur la sûreté / sécurité au siège de campagne. Une bonne couverture presse nous a été accordée. Sauf au Monde. Comme je croyais la guerre du bashing avec Le Monde terminée, j’en ai été bien ébahi. Et bien déçu. Donc le « bashing » reprend dans ces colonnes ? Certes, j’avais bien vu comment la rubricarde avait déjà battu en mousse « l’affaire » des travailleurs détachés qui m’incriminait dans le soupçon de xénophobie. Une invention de l’extrême gauche délicieusement reprise avec hâte et délectation. Je me suis interrogé sur les causes qui ont pu ramener madame Besse Desmoulières à la pratique du pourrissement des personnes. Sans méconnaître l’intention de nuire en général, j’en trouve plusieurs que je livre à votre réflexion. Car je juge la scénette instructive.
D’abord, notons le facteur personnel. On se plaint parfois de voir tout le temps les mêmes têtes en politique. Mais cette monotonie n’est-elle pas aussi le fait de ceux qui les observent et bégaient ce qu’ils décident de voir ? Je parle de ces journalistes qui officient à la même rubrique pendant des lustres. Inutile de dire que lorsqu’on se voit confier « Mélenchon, les verts, le PG et l’extrême gauche » ce n’est pas une faveur que vous fait la chefferie. Du coup, elle vous y oublie d’autant plus facilement qu’on ne se bouscule pas pour occuper la place.
Ainsi, les pauvres rubricards restent accrochés à leur sujet comme les moules à leur rocher, parfois de si longues années. On lit leur ennui. Leurs lignes sont souvent confites aux vieux pots des mêmes et invariables préjugés. Le manque d’intérêt (à la longue) pour le sujet s’ajoute à une paresse intellectuelle qui est au journalisme l’équivalent des libidos en berne. Les vieilles fiches mille fois resservies leur tombent des mains et les lignes qui s’en suivent nous tombent des yeux. En fait, le rubricard est souvent d’abord une victime de la relégation professionnelle. Ce sera donc la circonstance atténuante accordée à madame Besse-Desmoulières qui pourrit au même endroit depuis aussi longtemps que moi. Au cas présent, son compte rendu exprime le regard épuisé que l’intéressée porte sur le contenu de la réunion et sa lecture du livret programmatique est donc passée à côté de jolis morceaux. Oublions vite.
C’est la fin du papier qui gâte tout mais qui dit tout. « Comme le montrait la liste de ses invités, le candidat peine à s’entourer sur ces sujets-là. » déclare la journaliste sans qu’on sache pourquoi. Elle ne le dira pas. Je suis au contraire très entouré et à très haut niveau dans ce milieu depuis quelques temps. Suit une giclée que je trouve bien instructive. « Réunir ces personnalités n’a pas dû être facile et il aurait convenu de remettre à certains des étiquettes que l’équipe du candidat avait omis de préciser. Parmi les intervenants « extérieurs », Alexandre Langlois est bien « gardien de la paix au renseignement territorial », mais aussi secrétaire général du syndicat ultra-minoritaire de la CGT-Police. Il aurait sans doute été plus délicat de mentionner que Georges Knecht, secrétaire général du Syndicat national indépendant des personnels administratifs et techniques, est mis en examen pour subornation de témoin dans l’affaire des fuites d’informations et de corruption présumées qui a ébranlé la PJ parisienne en 2015. »
À ce flot, deux réponses. D’abord rappelons que les gens décident d’eux-mêmes comment ils entendent être présentés en public dans une réunion politique. Nous n’avons rien « omis ». Nous avons respecté leur volonté. D’ailleurs, ce n’est pas leur appartenance qui nous intéressait mais leur expertise. Ensuite, on apprend en lisant ce papier qu’une personne mise en examen est réputée infréquentable seulement quand elle vient à une de mes réunions. Sinon, quand la même personne est reçue par le président de la République à l’occasion des manifestations policières, Le Monde ne se sent pas obligé de la montrer du doigt. Mais le mot qui compte c’est à propos de la CGT « syndicat ultra-minoritaire ». Cela dit quelle est la main qui tenait la main qui courait sur le clavier. Une source interne, qui préfère rester anonyme, me l’a confirmé. Sûrement pour complaire à des informateurs du Monde émargeant à la rubrique « police » ou « affaires » par lesquels arrivent les « fuites » que déplore Le Monde, qui en vit pourtant.
Pour être plus clair : le décryptage de cette matinée vue du point de vue policier n’a pas été fait par l’auteur de l’article qui ne connait rien aux réseaux de la police et à ses luttes d’influence interne. Il a été fait par quelqu’un d’autre qui a ses propres engagements. La méthode policière du passage en revue de la biographie des gens présentée comme un casier judiciaire est tellement révélatrice ! Et cela se lit quelques lignes plus bas quand est cité l’un de mes plus proches amis. « Quant à l’“analyste géopolitique” Djordje Kuzmanovic, à aucun moment il n’a été fait mention de ses fonctions au Parti de gauche comme secrétaire national à l’international et à la défense.
“Un oubli”, explique celui qui a notamment été mis en cause en début d’année par le journaliste Nicolas Hénin dans son livre La France russe (éd. Fayard, 19 euros). Présenté comme la “muse de Mélenchon sur la question russe, ce dernier était situé sur ‘un axe rouge-brun’. Des “allégations complètement fausses” que l’intéressé dément formellement .» Il dément mais Besse Desmoulières répète quand même. Il s’agit pourtant de la reprise d’un ragot d’extrême droite sur fond de délit de sale nom. Monsieur Kuzmanovic est français, et l’origine serbe de ses parents ne donne pas le droit de le stigmatiser. Il n’est en rien ma « muse russe », expression dont les sous-entendus sont assez clairs pour me révulser de dégoût pour son auteure. Ce que les pécores qui pérorent ne peuvent savoir en lisant les vieilles fiches des collègues, c’est que Djordje a servi dans l’armée française sous drapeau ONU en Afghanistan. Suggérer qu’il soit un « rouge brun » est une infamie gratuitement énoncée sans le début d’un argument.
Mais puisque Besse Desmoulières a le nez si fin, ne trouverait-elle pas « plus délicat », comme elle le suggère, que sa rédaction nous dise qui sont les signataires des papiers quand la biographie du « journaliste » pose question ? Pourquoi cacher le lendemain dans le même journal qui est ce monsieur Paolo Paranagua qui signe son retour en bonne place sur une demi-page du journal. Pourquoi lui accorder l’habit neutre de « l’analyste » de la rubrique internationale du journal, sans un mot de précision sur son identité politique ? Je ne lui reproche pas d’officier aux basses besognes du dénigrement de l’Amérique latine progressiste. Il est payé pour ça au nom d’une ligne éditoriale amie des néo-conservateurs étatsuniens. Ce qui est choquant, c’est qu’il s’agit en réalité du fameux « commandant Saul » qui me poursuit en justice pour l’avoir traité « d’assassin repenti » il y a cinq ans de cela.
Dans les années 70/80 il était en effet chef de la « fraction rouge » de la prétendue « armée révolutionnaire du peuple » en Argentine. Il s’agit d’un groupe de provocateurs qui se targuait d’avoir mené plus de trente actions d’exécution dans la rue et divers enlèvements et séquestrations. Tout cela devrait sans doute rester sous le manteau de l’oubli. Mais comme l’intéressé a une activité publique intense dans les réseaux des putschistes et réactionnaires latinos et de leurs amis nord-américains, je m’y suis intéressé de près. D’assez près pour mieux comprendre les causes de la mort de toutes les personnes qui l’ont approché sur place et les raisons de son incroyable survie dans de tels évènements. Cette « muse de la CIA » influence-t-elle Besse Desmoulières ? Certes, Paolo Paranagua n’exerce pas ses fonctions dans cette rubrique. Mais il y serait à sa place dans ce rôle de petit copiste qui dénonce sans peine et n’aime pas la CGT. Sauf que là on tire seulement avec des stylos.
196 commentaires
brosse henri
Je conseille modestement aux lecteurs de ce blog d’écouter l’intervention remarquable de Poutine au club Valdaï à Sotchi quelques jours avant l’élection de Trump (malgré une traduction laborieuse). Il faut écouter attentivement ce que dit Poutine. Sans effet de manche, Poutine énonce quelques évidences simplement humaines sur la nécessité de rechercher le bien-être de tous, mais qui tombent à pic sur la question des relations internationales dans le respect mutuel de la souveraineté des Etats. Poutine redit avec force et humour que la Russie ne menace personne. L’hystérie anti-poutine est vraiment une lamentable intoxication occidentale en train de s’écrouler. Que le peuple américain ait élu un président qui a annoncé clairement qu’il voulait un partenariat sans animosité avec la Russie, devrait faire réfléchir les leaders d’EELV à la Yannick Jadot et tous ceux qui résonnent comme des caisses de propagande des élites occidentales.
Bravo à Jean Luc Mélenchon pour son billet sur « Trump comme symptôme de la cécité de la caste ». Cela dit l’autonomie présidentielle aux USA me paraît fort limitée. Trump tiendra le crachoir opportuniste pour illusionner le populo et le pouvoir reste à l’oligarchie du complexe militaro-industriel, des grandes banques et des grandes sociétés transnationales.
morvan
L’autonomie [de l’action ] présidentielle aux USA est fort limitée, certes, lorsque la majorité au Congrès n’est pas de son bord – aujourd’hui pour Trump ce n’est pas le cas.
Jacques A.
Je lisais un billet sur un blog qui parle de l’influence de George Soros sur les manifestations anti-Trump. Ils appellent ça la « révolution pourpre » et bizarrement le couple Clinton le lendemain de la défaite d’ Hillary serait apparu vêtu en violet (je n’ai pas vu l’image) en soutien au forcing financier de Soros pour déstabiliser la légitimité de l’élection de Trump. Avec son pognon, serait-il capable de faire capoter l’accession de Trump en retournant le camp républicain ?
gvdm
«Poutine énonce quelques évidences simplement humaines sur la nécessité de rechercher le bien-être de tous […] redit avec force et humour que la Russie ne menace personne»
Non, c’est vrai, vous y croyez ? Vous continueriez d’y croire si vous étiez ukrainien et que sa soldatesque vous avait fait déguerpir à coup de crosse ?
LEON
« Une chose que n’a pas fait Rivasi, c’est de tourner comme une girouette politicienne ni de m’insulter pour se définir ».
Peut-être… Mais alors elle a changé. Le 27 octobre sur BFM, interrogée sur la position de Jean-Luc Mélenchon, elle a dit qu’elle était contre la « planification écologique », en insistant lourdement sur le mot « planification », avec les sous entendus qu’on devine. Puis, pour conclure, elle a ajouté que Mélenchon a « une vision « poutinienne de l’écologie » ! Y. Jadot, présent lui aussi sur le plateau, a pour sa part expliqué qu’il ne peut suivre Mélenchon dans son « national étatisme », les deux mots ainsi rapprochés sonnaient de façon subliminale pour rappeler bien autre chose. Tout se passe comme si la cohérence vraiment politique du programme « l’avenir en commun » en matière d’écologie agaçait ceux qui font depuis longtemps de l’écologie leur alibi électoraliste.
Francis
Croyez-vous qu’étant concurrents pour la même élection ils allaient encenser JL Mélenchon ? Je vous rappelle que N. Mamère disait en gros la même chose, à la nuance près qu’il n’est pas candidat et qu’il s’est montré ouvert au dialogue. Dans un sens c’est assez rassurant que JL Mélenchon soit dans le viseur. S’il ne représentait pas une force, il, serait simplement ignoré. Je pense qu’il y a quelque chose qui se passe dans la mouvance écologiste comme ailleurs à gauche. Soyons patients et ouverts, continuons à faire connaître notre programme, les choses vont se mettre en place tranquillement. Pour l’instant tout va bien.
Pierre Pifpoche
Merci beaucoup pour le décryptage du Monde et du militaire assassin des démocrates d’Amérique latine qui y sevit apparemment. Cette analyse de certaines méthodes journalistiques puantes à l’égard de syndicalistes et de responsables politiques estimables, experts ou non, me ravit… Surtout quand elle se termine par un inattendu et désopilant retour légitime à l’envoyeur.
Je trouve le décodage de ces méthodes de manipulation faussement journalistique et mentale toujours aussi merveilleusement formateur. Même si le correcteur orthographique et grammatical automatique me semble toujours bêtement sous-utilisé, quand le logiciel du petit Robert automatique, certes, demande un investissement d’une centaine d’euros, mais parfaitement justifié et cent fois amorti pour un député européen candidat à la présidencede la république qui chérit tant, comme moi, la langue de Molière et Voltaire. Encore merci. Fraternellement et amicalement.
HYBRIS
« C’est donc à droite aussi que le social a vaincu le religieux ».
La schéma d’interprétation des présidentielles américaines posé par Jean-Luc Mélenchon est le bon. (Voir aussi la vidéo). Il est parfaitement transposable chez nous. Trump n’a pas simplement gagné l’élection en agitant quelques injures racistes et sexistes sur le thème opposons-nous les uns les autres sur tout sauf l’essentiel. Il a saisi que pour le camp réactionnaire, les hochets idéologiques et religieux traditionnels, pour nécessaires qu’ils soient, ne seraient plus suffisants pour mobiliser son électorat populaire, lui aussi en grande souffrance sociale. Pour le convaincre de se déplacer en sa faveur, Trump lui a adressé un clin d’œil social. Il a notamment été amené à violer un grand tabou néolibéral. Il a fustigé le libre échange. On peut douter d’un passage à l’acte significatif ? Oui mais ses déclarations portent en elles-mêmes un effet performatif qui pourrait fissurer le système. D’ailleurs Hillary Clinton s’est bien gardée de lui emboîter le pas. La camarilla qui conduit le Parti Démocrate au service de l’oligarchie financière, s’est arrangée pour effacer Bernie Sanders du jeu. Des millions d’électeurs du camp progressiste sont ainsi restés chez eux le 8 novembre. Avis au amateurs de la « gôche ».
ray
Bonjour, c’est un point de détail mais attention, Barack Obama n’est pas à exactement « afro-américain », c’est-à-dire qu’il n’est pas toujours reconnu comme tel par la communauté qui se réclame de ce nom. Il est certes noir de peau, mais son père est africain (Kenyan), et sa mère américaine (et blanche), et en cela certaines personnes de la « communauté noire américaine » ne le rattachent pas à l’identité afro-américaine classiquement définie, c’est-à-dire des descendants d’esclaves arrivés aux États-Unis lors de la traite. C’est un point de détail, mais qui n’est pas dénué d’importance.
adinaclo
Bien qu’entièrement d’accord avec toi sur le Melenchon bashing du Monde, il me semble qu’il vaudrait mieux traiter tout ça par le mépris et garder le règlement de compte pour plus tard (c’est à dire quand tu seras élu) car il n’apporte rien au combat politique formidable que tu mènes et fait trop de pub à ceux qui n’en valent pas la peine. Ceci étant dit, bravo pour tout le reste et tes excellentes analyses dans le billet de la semaine qui m’ont bien aidé à rallier des gens qui ne s’y retrouvaient plus.
JLB
Merci Jean-Luc pour cet éclairage toujours riche et instructif.
Dans la prolongation de la stratégie électorale désastreuse du partie démocrate américain, qui fait tant d’écho à la situation française, il se trouve que grâce à Julien Assange et WikiLeaks, nous avons maintenant la preuve écrite, à supposer que les WikiLeaks soient véridiques et exhaustifs, de cette stratégie électorale du parti démocrate américain, qui apparemment s’appelait (en anglais), la « Pied Piper Strategy » (le joueur de flûte). L’exact parallèle du vote utile à la française.
Le document l’écrit noir sur blanc. « We need to be elevating the Pied Piper candidates so that they are leaders of the pack. » Pour le parti démocrate US, il s’agit d’ « élever » le plus possible le concurrent le plus extrême possible, pour faire repoussoir et ramener les électeurs apeurés au parti démocrate. Trump est même nommé. C’est exactement la stratégie du « vote utile » du PS vis-à-vis du FN, qui promeut le diable FN pour ramener les électeurs apeurés au vote PS. Et bien ça ne marche apparemment plus. Ou plutôt si : ça a amené au pouvoir le candidat en effet le plus extrême possible. Car les électeurs n’ont plus rien à perdre.
Voilà comment, dans l’ère du peuple dans laquelle nous sommes, « les Clintons créent les Trump ».
Nicolas Venault
Une militante EELV sur Facebook me suggère, pour rattraper les attaques reçues de la part de Mr Jadot, de vous proposer de le rencontrer, sur le même mode que la rencontre avec Noël Mamère. Qu’en pensez-vous?
André
Noel Mamère et Mélenchon ont fait la démonstration qu’ils sont des citoyens capables de faire de la politique digne de ce nom dans un un dialogue clair et exclusif d’invectives même s’il était préalablement établi qu’ils n’étaient pas d’accord sur tout. Jusqu’à plus ample informé, rien n’indique que Mr. Jadot en serait à ce stade, et on voit donc mal la faisabilité de la suggestion avancée.
Berthias
Vous avez omis de remarquer (pour les français) que « le Congress » a été pour beaucoup dans l’immobilisme d’Obama. J’ai vécu longtemps aux USA et votre analyse ne tient pas compte de toute la réalité, même si elle est beaucoup plus pertinente que tout ce que j’ai entendu jusqu’ici.
Le problème majeur est que nous nous laissons vendre de la démocratie qui n’a de démocrate que le nom et que nous laissons notre avenir dans les mains de personnes qui n’en ont que faire. Il faut redonner au peuple la dignité qu’il mérite et lui demander ce qu’il veut, ou allez-vous faire comme les autres lui asséner que nous devons voter pour vous parce que vos idées sont les meilleures sans l’avoir consulté. C’est ce vieux mode de fonctionnement qui est rejeté par les peuples. Nous devons avancer et faire de nos différences une richesse. C’est le seul avenir qui vaille la peine d’être défendu. Je suis à votre disposition si ces idées vous intéressent. J’aimerais faire quelque chose pour mon pays. Et pour moi cela doit impérativement passer par une nouvelle Constitution.
JeanLouis
Il me semble que la façon dont a été construite la première mouture du programme de la France Insoumise, l’avenir en commun, ainsi que la convention de Lille sont déjà un pas significatif dans ce que vous souhaitez comme implication du peuple non ?
semons la concorde
Je suis entièrement d’accord. Et je crains que nous ne loupions le coche pour ne pas l’avoir vu que c’était le moment de passer de la démocratie uniquement représentative à la démocratie participative (sans pour autant supprimer le système électif). La conjonction est bonne, les outils sont là, pourquoi risquer de tout gâcher ? Si les citoyens ne s’approprient pas le débat démocratique – et cette aspiration est profonde – nous ne pourrons pas nous arracher de l’ornière où nous sommes embourbés. Le barrage médiatique est tel que la reprise en main de la politique doit se faire par la base.
Claustaire
Merci pour ces témoignages, analyses et réflexions. Mais avec la dynamique dans laquelle s’inscrit Jean Luc, je ne comprends pas que vu l’actuelle fragilisation du PS, il ne saisisse pas l’occasion sinon l’aubaine de se présenter aux « primaires de la gauche PS » et d’y finir premier. Afin de pouvoir se présenter ensuite comme le champion d’une gauche unie face à une droite dure ou extrême, l’une et l’autre peu populaires.
JP77
On ne peut se présenter à une élection si on en n’accepte pas le résultat. Jean-Luc Mélenchon a l’honnêteté de le dire. Et de le faire.
André
Et compte tenu du fonctionnement de l’appareil mainteneur à tous prix du système en cours rien ne dit qu’il n’arriverait pas à faire battre le préféré des électeurs à toutes les primaires.
Degorde
Quel dommage que vous n’ayez pas fait profiter vos lecteurs de votre pressentiment que Trump allait l’emporter. Mais ces SMS à des journalistes sont un progrès par rapport à votre abstention totale sur le Brexit en juin dernier où chez Bourdin, le 6 juin, vous avez refusé de prendre parti. Ce qu’on ne peut que regretter car nous en sommes d’accord l’Union Européenne est illégitime en France. Elle l’était autant en Grande Bretagne. On aurait aimé que vous en tiriez les conséquences politiques qui s’imposaient. C’est-à-dire, prendre position en faveur du Brexit. Ne l’ayant pas fait vous ouvrez un boulevard aux démagogues sur cette affaire.
Un dernier mot sur Bernie Sanders. Vous avez raison. Mais on est forcés de constater que Sanders a fait campagne jusqu’à la dernière minute en faveur de Clinton tout en sachant que les primaires ont été truquées en sa défaveur. Par conséquent Sanders a lui aussi bel et bien été battu par Trump.
Thoreau
Les classes modestes américaines ont voté pour un milliardaire ! C’est lumineux ! Trump est peut-être le candidat anti-système, mais c’est un ultra riche, qui n’a aucun intérêt à aider les pauvres. Qui osera dire ici la bêtise sans fond de ces pauvres électeurs ? Il ne s’agit pas seulement de vouloir rassembler tous ces citoyens paumés qui ne votent plus, il faut oser se moquer d’eux quand leur lecture politique est si pitoyable et erronée. Il est vrai que les médias dominants, aux USA comme en France, ne laissent aucun espace aux véritables candidats anti-système, formatant et manipulant les esprits et l’opinion à tel point que cela en devient un scandale permanent.
Laurent
Si ces mises au point talentueusement corrosives sont défoulatoires, elles font reculer les chances d’union de la « gauche écologiste » : fragmentée en d’innombrables morceaux cette gauche sera probablement absente du 2nd tour. La qualité de la rencontre Mélenchon-Mamère fait rêver d’un pays où on s’écoute, où on construit ensemble sur une pensée adulte et instruite dans l’absence de posture. Un moment d’exception.
Mais la sagesse du temps long ne peut oublier que l’élection approche. Jadot, Mélenchon, parlez-vous vite et faites le savoir. Vous devez unir vos candidatures ! Ou quelque chose dans le genre… Sinon ça laisse penser que vous ne croyez pas vraiment à l’urgence que vous dites. Nos chamailleries picrocholines ne pèsent rien devant l’urgence des enjeux. « Pour gagner, il faut d’abord réunir son camp » (Mitterrand ?) Bon, ok, là, je vais prendre une balle mais j’aurais essayé.
Maxemilien
Bravo pour cette réplique. Chose époustouflante, Le Monde juge intolérable et inacceptable la très juste mise au point de Jean-Luc Mélenchon. Ce journal est écœurant, certains de ses journalistes se croient tout permis en insultant effectivement les gens, en utilisant des informations en fonction de la personne à salir (ici Jean-Luc Mélenchon) et pas dans d’autres réunions. A vomir !
Volodia
Macron semble sur le point d’annoncer sa candidature, sans passer bien entendu par aucune case « primaire ».
Excellente nouvelle, car Hollande et/ou Valls feront sans doute de même; les probabilités augmentent donc de jour en jour que notre candidat Jean-Luc Mélenchon soit au second tour en avril prochain.
STEMMELEN
Dans le projet de Marine Le Pen, « Pour la France et les Français », chacun peut lire, page 4 : « La retraite pleine à 40 annuités sera restaurée et l’âge légal de départ en retraite sera ramené à 60 ans. »
Non seulement elle conserve la notion d’âge légal, mais de plus elle le ramène à 60 ans, comme au bon vieux temps de l’union de la gauche. Et qui plus est, à taux plein avec seulement 40 annuités, contre 43 aujourd’hui.
Si l’on prétend, à juste raison, combattre Le Pen, il vaudrait mieux ne pas raconter n’importe quoi.
invisible
La retraite à 60 ans ? Marine Le Pen a eu cette idée géniale un matin en se levant. Je m’en souviens avec une grande précision. C’était en 2012, le lendemain d’un meeting de Jean-Luc à Besançon, où il avait souligné que ce qui nous différenciait du FN, à l’époque, était la retraite à 60 ans. Qu’à cela ne tienne ! En bonne commerçante, Marine Le Pen a aussitôt achalandé sa vitrine du même produit que la concurrence. Invitée par France Inter le lendemain matin, c’est là qu’elle en profité pour lancer sa contrefaçon. Toute façon, cela ne lui coûte rien et n’engage que ceux qui veulent bien la croire.
ambulant
Je trouve quand même que vous résumez le vote Trump comme un vote « contre les élites ». Il y a certes de cela, mais il y a beaucoup un vote « petit blanc raciste », difficilement récupérable pour toute gauche. Les USA, d’histoire récente, sont encore marqués des conditions de création de leur pays : blancs contre natives, qu’il a fallu mater, blancs contre noirs, libérés (jusqu’à quel point ?) de leur esclavage, blancs contre latinos, dont les pays d’origine faisaient (et font encore souvent) partie de l’arrière-cour des USA. Et voilà que tous ces métèques envahissent « leur » pays de blancs !
Ce qu’il faut surtout souligner (et vous l’avez fait, mais presque en explication résiduelle, alors qu’elle est à mes yeux essentielle), c’est la désaffection des électeurs normalement acquis aux démocrates. Car si Trump a commis l’exploit de maintenir le vote républicain presque à son niveau (il n’a perdu qu’un million de voix par rapport à Romney en 2012), Clinton en a perdu 6 millions ! Ce qui fait beaucoup penser aux déçus de Hollande en France. Et c’est là qu’il faut chercher les voix pour 2017, et certainement pas dans l’électorat populaire du FN. La partie de celui-ci n’est pas près de revenir à gauche, car les explications du FN sont tellement pratiques, ne nécessitent pas d’entorse du cerveau (je précise que j’ai longtemps vécu en cité HLM, et que j’y retourne avec plaisir, ce n’est donc pas du mépris du prolétariat de ma part).
hagel olivier
L’analyse du programme de Macron, que je trouve juste, fait l’impasse malheureuse sur une mesure liée aux chômeurs, et qui aurait dû depuis longtemps avoir été présentée par le PG. Elle me semble vraiment radicale de gauche : les chômeurs démissionnaires de leur emploi toucheront des allocations chômage. Le système actuel, créé en Angleterre en 1910, opère une distinction fondamentale entre le chômeur « involontaire » que l’on doit aider par l’allocation, et le chômeur « volontaire », donc responsable de sa situation quelles que soient les raisons (sauf quelques exceptions). Donc sans allocation. Même si la démission fait suite à 20 ans de travail. Même s’il s’agit d’une rupture de période d’essai, au-delà de 7 jours de travail. Cette distinction, inscrite dans le code du travail, est un des fondements de la soumission des salariés/chômeurs au système. Elle a permis de faire baisser les salaires réels grâce à l’augmentation du chômage. Annuler cette caractéristique volontaire/involontaire permettrait de bousculer le rapport de force actuel. Je suis très déçu de voir que le PG parle d’économie, en parlant du chômage, mais jamais de la vie des chômeurs. C’est Macron qui le fait. Le monde à l’envers. Animateur d’une permanence CGT « chômeurs », je vois impuissant que de nombreux chômeurs votent FN, car c’est le seul parti qui s’adresse à eux. Comme Trump. Qu’attend-on pour s’y mettre ?
Gracchus
Bonsoir à tous, et surtout à Jean-Luc !
Ca faisait bien 45 ans que je n’avais pas assisté à une réunion politique. Chambéry, chou blanc ! 150 Kms pour rien (j’ai pris deux autocollants pour prouver à mon épouse que j’y étais…) Plus de place. Des tas de gens de la queue qui s’en vont, d’autres qui s’entassent dans le hall, sono presque inaudible. Et le direct dit que « l’extérieur a été sonorisé » (moi je suis reparti vers 19h50). Il doit faire 5° dehors et la liberté de se réunir s’arrête peut-être au tapage nocturne ? Bref, en roulant, je me suis dit qu’il faudrait peut-être louer des salles plus grandes.
J’ai vu un véhicule de covoiturage depuis Bourg en Bresse. J’espère qu’ils ont eu de la place.
Pauvre2
Je comprends votre grande déception. J’espère que vous n’en voulez pas trop directement aux organisateurs ou à Jean-Luc. Une salle plus grande, sans doute. Jean-Luc a parlé des sommes considérables nécessaires à l’organisation de ses réunions publiques. Ce n’est pas une consolation, mais vous pouvez retrouver la vidéo ici ou sur le site jlm2017.fr.
Toussaint Yannick
Le dialogue avec une personnalité comme Noël Mamère a deux effets très enthousiasmants. Il permet de dissiper bon nombre de malentendus et de s’apercevoir que les points de vue ne sont pas si éloignés, d’autre part il prouve que Jean-Luc n’est pas quelqu’un avec lequel on ne peut discuter. Il me semble qu’il serait très intéressant d’avoir un dialogue de ce type avec Thomas Piketty, car les réserves qu’il émettait sur nos positions quant à la question européenne pourraient donner lieux à un échange très instructif.