Je pensais que l’aventure spatiale de Thomas Pesquet aurait davantage d’attention. Mais Fillon a tout pris. Curieusement, ce serait, paraît-il, une surprise que les beaux quartiers votent pour la droite de droite traditionnelle. Pourtant, dans une primaire, c’est le socle qui vote. Tout le monde devrait le savoir. Croire que la droite en France ce sont des yuppies camés à la finance mondiale, c’est mal connaître son pays. Et mal comprendre ce que c’est que d’être de droite dans la France des bons quartiers où la rente et la paroisse sont les deux horizons de référence en blaser à boutons d’argent et mocassins à glands, en serre tête et jupe soleil.
La manif pour tous est à Fillon ce que la grève contre Juppé en 1995 a été pour Jospin en 1997. Un propulseur. De plus, une primaire, c’est surtout et avant tout un tamis social. Corbière l’a montré dans son livre. Fillon a gagné. Sacrés naïfs ! L’amusant est de voir la droite française passer sous domination des réseaux religieux alors que ce cycle vient de se clore au États Unis. Car la victoire de Trump dans les primaires des républicains est obtenue en écrasant tous les bigots qui faisaient la loi jusque-là ! Je ne dis pas ici ce que j’en pense. À quoi bon. Je ne suis pas un commentateur mais un protagoniste. Je crois savoir ce que produit une explosion : de la fragmentation tous azimuts. C’est bien parti ! Ici la destruction programmée de Sarkozy s’est doublée de celle de Juppé ! Bonne pioche. En harcelant depuis plus d’un an sur tous les tons en faveur de Juppé, le système médiatique nous a rendu un fabuleux service. Toutes les vertus dont il a orné le vainqueur annoncé n’ont pas réussi à en faire mieux que le second qui élimine Sarkozy.
Et ce résultat est laborieusement acquis avec les voix de cette « gôche » honteuse qui signe en cachette, vote en cachette et cotise à la droite en cachette ! Le même système médiatique appelle encore en gros sabots ces improbables supplétifs de toutes les causes perdues honteuses, à venir de nouveau à la rescousse de Juppé contre Fillon. Génial ! Le plus drôle serait qu’ils y parviennent ! En attendant, Fillon étant gagnant, le domaine de Juppé va revenir sur le marché électoral en pièces détachées. Propagation de la fragmentation dans tout l’environnement de l’astre explosé en vol. Un bout de la vraie croix chez Macron, un autre chez Bayrou, un autre chez Valls. Bayrou ? Évidemment ! Valls ? Pas Hollande ? Cet épisode est pour la semaine qui commence au lendemain de la formalité Fillon. Celui qui tire le premier s’imposera à l’autre ! Bon, disons que même sans cela la semaine aura été bien comique avec ces pauvres commentateurs dissertant sur les « surprises », les « coups de tonnerre » démentant leurs doctes sapiences et pronostics erronés mille fois rabâchés. C’est à se demander s’ils ne se trompent pas volontairement pour mieux s’étonner ensuite et faire vivre le spectacle plus que jamais sans pause ni trêve !
Pour moi, la semaine était rude. À peine rentré de Copenhague et son sommet du Plan B, tout au plaisir du succès, j’ai dû participer à une session navrante du Parlement européen. La majorité Droite/PS a voté pour refuser de soumettre le CETA aux juges européens qui auraient pu dire le mot de la fin sur la compatibilité de ce texte avec les traités. En plus de ce passage en force, nous avons dû subir des flots de paroles et de votes en faveur de « l’Europe de la Défense » qui tient lieu désormais de nouveau « rêve européen » ! Quand j’avais une petite pause, j’ai lu tout ce que je pouvais sur les premiers pas de Trump. Étrange sentiment de fin d’un monde.
D’accord, c’était il y a une semaine, c’est-à-dire il y a un siècle en temps médiatique réel. Mais quand même ! Emmanuel Macron est donc candidat à l’élection présidentielle. Quelle surprise ! C’est une bonne nouvelle. Un clou de plus dans le cercueil politique du PS et de Hollande. Surtout de Hollande. Avec Arnaud Montebourg, ses deux anciens ministres de l’Économie sont candidats contre lui. Moscovici s’est enfui à Bruxelles. Reste Sapin. Hum. Beau bilan ! En fait personne n’assume ce bilan, c’est ça le problème. Car quand Macron et Montebourg sont candidats, leurs premiers mots communs sont : ce n’est pas moi le responsable du bilan économique désastreux de François Hollande ! Pourtant, ce sont bien eux qui ont inventé et mis en place le crédit d’impôt compétitivité et le pacte de responsabilité, cœur de la politique économique « de l’offre » depuis 2012, non ? Montebourg était ministre et Macron secrétaire-général adjoint de Hollande à l’Elysée chargé de l’économie ! L’échec de Hollande, c’est évidemment aussi le leur ! Bon. Donc, Macron est candidat.
Savourons. Et d’abord quand il promet une « révolution démocratique profonde ». Il dénonce un « système politique bloqué » ! Il évoque même la Révolution française. Il en appelle au « peuple ». Quelle validation de nos mots et de notre diagnostic ! Peut-être pourra-t-on débattre des solutions bientôt. Car que propose Emmanuel Macron pour changer ? Rien ! Absolument rien. Veut-il supprimer l’article 49-3 de la Constitution qui lui a permis d’imposer sa propre loi sans vote du Parlement ? Propose-t-il un référendum sur le traité de libre-échange CETA dont il a publiquement dénoncé la nécessaire ratification par chaque État alors qu’une ratification européenne lui aurait suffi ? Comment compte-t-il faire la « révolution démocratique » sans 6e République ? Comment le « peuple » peut-il mener la « révolution démocratique » sans une Assemblée constituante qui lui donne le pouvoir de changer les règles du jeu politique ? Je note d’ailleurs que dans sa déclaration, Emmanuel Macron a essentiellement vanté le rôle du président de la République et sa « responsabilité immense » dans la conduite du pays. Faut-il comprendre qu’il propose seulement de changer de monarque en guise de révolution ?
C’est la même question sur l’idée de « progrès ». Macron répète le mot sans cesse. Mais il est incapable de proposer quelque chose qui soit un progrès. En quoi l’extension du travail du dimanche qu’il a imposé a-t-elle été un progrès ? En quoi la loi El Khomri qu’il trouve trop timide a-t-elle été un progrès dans la protection des salariés ? La doctrine qui l’anime semble toujours se dérober au regard. Macron veut « réconcilier la liberté et le progrès ». Pour l’instant, on ne voit que le libéralisme et pas la liberté ni le progrès ! Quels sont la liberté et le progrès d’être un auto-entrepreneur auto-exploité librement par « Uber » au nom de la lutte contre le chômage et les discriminations ? Où sont la liberté et le progrès dans le fait d’être auto-empêché de prendre sa retraite à 60 ans au nom de la liberté de choisir de partir à 67 ans grâce à une « retraite à la carte » et à l’allongement de la durée de cotisation imposé par François Hollande et Emmanuel Macron ?
J’ai déjà dit que Macron puise aussi à l’extrême-droite et pas seulement chez les libéraux de droite. Je l’ai dit et illustré dans ma note précédente. Le Huffington post a repris mes propos. Je suis heureux qu’on ait compris qu’il n’y a pas dans cette analyse autre chose qu’une stricte observation des programmes. D’ailleurs, Emmanuel Macron n’est pas le seul à faire ce type d’emprunt. Evidemment, la primaire des « Républicains » en a donné des exemples quasi-quotidiens en matière de surenchère identitaire. Et on se souvient de « l’emprunt » idéologique de François Hollande au FN en matière de déchéance de nationalité. Mais Macron aussi ! Je confirme et complète.
Le premier sujet que j’évoquais était l’éducation. Emmanuel Macron propose en quelque sorte de créer un grand marché de l’éducation en supprimant tout zonage d’affectation des élèves. Cela s’appelle renforcer « l’autonomie » des établissements. Cela implique sans que cela soit dit qu’ils seront donc en concurrence entre eux. C’est un projet porté par tous les candidats à la primaire LR. C’est aussi une idée du Collectif Racine de Marine Le Pen. Dans ces 100 propositions pour l’école publiées en septembre dernier, les lepénistes proposent ainsi d’« accorder aux écoles primaires atteignant le seuil de 10 classes la personnalité morale et l’autonomie administrative et financière » (proposition 81), de « donner au directeur d’école la pleine responsabilité de conduire la politique pédagogique et éducative de l’établissement » (proposition 83) ou encore de « donner au directeur d’école la responsabilité de piloter le projet d’établissement. Dans chaque établissement, ce projet définit sous forme d’objectifs et de programmes d’actions, les modalités particulières de mise en œuvre des programmes nationaux, des orientations nationales et académiques, et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent » (proposition 85).
Le but est clair. La méthode est la même que celle appliquée à l’université ou à l’hôpital : des établissements autonomes, en concurrence entre eux pour les financements et les « meilleurs » agents enseignants ou soignants, le tout sous la férule d’un « chef » d’établissement vu comme un « manager » dans ce cadre concurrentiel. C’est une vieille idée de l’extrême-droite dans ce qu’elle a de plus hostile à l’école républicaine. Elle était évidemment déjà défendue en 2007 par Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers. Pour la mettre en place, ils proposaient même tous les deux de verser un « chèque éducation » aux parents qui pourraient l’utiliser pour payer l’inscription de leur enfant dans l’école, publique ou privée, de leur choix. Une prochaine idée pour Emmanuel Macron ?
« Un autre point commun de Macron avec le programme de Le Pen concerne les retraites » ai-je écrit. Et le Huffington post me donne raison, citant Marine Le Pen en 2012 : « la meilleure option est la retraite à la carte, avec une retraite pleine à 40 annuités de cotisation ». Cela revient à effacer toute notion d’âge légal donnant droit au départ avant d’avoir atteint cette durée de cotisation. Que cette idée ait été reprise par François Bayrou ou Manuel Valls comme le mentionne le Huffington post ne change rien à l’affaire
Ce n’est pas la première fois que les libéraux qui entourent Hollande empruntent au Front National. La fois précédente, c’était un emprunt collectif. Ainsi quand Hollande, Valls et Macron étaient tous d’accord pour proposer d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés en supprimant des cotisations sociales salariées pour faire augmenter le salaire « net » sans augmenter le salaire « brut ». C’était dans le pacte de responsabilité. Le conseil constitutionnel a censuré cette mesure. En effet elle créait une inégalité entre salariés selon leur niveau de salaire puisque la mesure ne concernerait que les salariés au SMIC. N’empêche : c’était une idée directement tirée du programme économique de Marine Le Pen en 2012. J’ai déjà dit plusieurs fois que cela revenait à offrir aux salariés de l’argent qui est déjà le sien selon la logique « donne moi ta montre et je te dirai l’heure ». En effet, les cotisations sociales appartiennent aux salariés et servent à financer son indemnité chômage éventuelle, ses remboursements de soins, sa future retraite. Ajoutons que la loi fait obligation à l’État de rembourser à la Sécurité sociale chaque euro dont elle dispense l’entreprise. Ce qui revient à dire que les contribuables se paieraient avec de nouveaux impôts leur nouvelle augmentation de salaire. Ces deux derniers exemples montrent comment la logique libérale contre l’État social finit toujours par rejoindre la pensée d’extrême-droite quand il s’agit de s’en prendre aux acquis des travailleurs.
« La France insoumise » s’apprête à franchir un nouveau cap. Mercredi 1er décembre sera publié le programme L’Avenir en commun sous la forme d’un petit livre de poche au prix de 3 euros. Notez la date et préparez les paquets pour les fêtes de fin d’année ! Après tout c’est un cadeau clin d’œil pour le sapin de Noël. Papier cadeau bleu ou rouge évidemment ! Discussions garanties sur le sens du symbole FI (abréviation de France Insoumise) en lettre grecque !
Le weekend des 11 et 12 décembre donnera lieu à une première opération de diffusion publique du programme. Répétition générale pour une nouvelle opération du même type en janvier. Tous les groupes d’appuis sont appelés à organiser des points de vente un peu partout : sur les marchés, aux pieds des immeubles ou à proximité des rues commerçantes. Qu’ils soient aussi beaux, dynamiques et originaux que possible ! L’effet de masse par la présence de tous sur deux jours partout en France est un bon moyen de se rendre visibles. Pensez à votre presse locale bien sûr. On peut penser à des tables « vin chaud », thé ou autre (s’il fait froid surtout), instruments de musique bienvenus, bref tout ce que l’on veut pourvu que cela ne soit pas trop figé. Je pense que c’est une bonne façon de finir les neuf mois de campagne que nous venons de mener.
A la même époque, les caravanes d’insoumis feront leurs dernières tournées de 2016. Tenez compte du fait que le 31 décembre est la date limite pour s’inscrire ou se réinscrire correctement. Ce n’est pas une petite affaire. J’ai lu dans le journal « DNA » qu’en Alsace une opération a été organisée pour vérifier où en sont les gens sur ce point. Félicitations ! 17 000 personnes avaient été radiées pour l’élection précédente faute d’être correctement inscrites ! Pour cent soixante-seize mille électeurs ça fait beaucoup. Non ? Sur place, ils ont donc pris le taureau par les cornes. Ils sont sérieux. Ils reprennent un par un le cas de chaque mal inscrit ! Mais partout ailleurs dans le pays ? C’est donc à vous de bien vous assurer autour de vous que nos électeurs sont bien inscrits. Le moment venu ce sera décisif.
Les insoumis auront l’occasion de préparer ces actions lors de leur réunion de circonscription du 30 novembre prochain. La diffusion du programme est le premier point à l’ordre du jour de ses réunions. Le deuxième concerne la préparation des élections législatives. Nous sommes en retard sur ce plan. Le PCF, par exemple a déjà investi la totalité de ses candidats pour la totalité des circonscriptions législatives de France. Par exemple, le jour où j’étais à la Rochelle, les candidats communistes pour les quatre circonscriptions du département étaient présentés dans la presse. Même configuration au PS. Je crois que c’est la même chose à droite et chez les Verts. Mais on peut rattraper le retard. Il faut le faire sans bousculade. Et sans brutaliser nos cadres de travail si nouveaux et fragiles
Ces assemblées de circonscription sont les premières du genre pour le mouvement « La France insoumise ». Jusqu’ici, les insoumis se sont réunis seulement par « groupe d’appuis » à une échelle plus petite d’un village ou d’un quartier, d’une rue ou d’un groupe de copains. Ce cadre des groupes d’appuis reste le cadre de base de la campagne. C’est la condition pour pouvoir accueillir chacun dans un cadre souple et bienveillant. Chacun peut rejoindre un groupe d’appui ou en créer un autre. Donc, les réunions de circonscription visent uniquement à permettre la rencontre et la discussion sur la préparation des élections législatives. C’est la première étape avec une réunion par circonscription prévu le même jour, le 30 novembre, à la même heure, dans toute la France. Déjà plus de 200 circonscriptions ont complété le formulaire pour indiquer le lieu de leur réunion. Les autres doivent le faire au plus vite. Un mail et une carte nationale permettent ensuite à tous les insoumis, membres ou non d’un groupe d’appui, d’être informés de la tenue de la réunion dans leur circonscription. Rien que la préparation de tout cela a demandé beaucoup d’énergie et de temps de travail, je vous le garantis.
Ces réunions discuteront du profil des candidats les plus appropriés pour notre campagne locale. Elles proposeront, si elles le souhaitent, des volontaires pour se présenter en notre nom. Avec cette méthode, les réunions identifieront donc ce que l’on appelle un « vivier de candidatures », à parité homme/femme. Les réunions peuvent aussi alerter le dispositif national si on n’a pas de candidature localement ou s’il est estimé que la circonscription mérite une candidature identifiée par une lutte en particulier ou une cause nationale. Et cela soit pour tenir compte d’enjeux locaux soit pour aider à former l’équipe nationale des élus. En parallèle, chaque insoumise et insoumis peut proposer sa candidature par un formulaire en ligne. À ce jour, plus de 860 candidatures sont enregistrées.
Point positif : il y a déjà le double de candidatures masculines dont nous en avons besoin pour présenter un homme dans la moitié des circonscriptions. Je le mentionne pour ceux qui prétendaient que « Mélenchon ne trouvera jamais assez de candidats ». Point négatif : nous avons besoin de beaucoup plus de candidates. Il n’y en a que 160 actuellement. Mais la France insoumise appliquera strictement la parité dans les candidats titulaires avec autant de femmes que d’hommes. C’est une exigence politique politique, humaine et juridique. Sans compter l’absurdité qu’il y a subir des sanctions financières, comme le prévoit la loi, si on ne présente pas un ensemble paritaire au niveau national. Les candidatures seront closes le 9 décembre. Donc chacun et surtout chacune a encore le temps de se manifester. Quoi qu’il en soit, le nombre d’hommes candidats montre déjà que tous les postulants ne pourront être candidats titulaires. Mais entre les suppléants, les directeurs de campagne, les mandataires financiers et les militants de la campagne, toute l’énergie mise à disposition par ces candidatures trouvera à bien s’employer, j’en suis certain !
Après la tenue des assemblées de circonscription, un comité électoral national établira une proposition nationale de répartition des candidatures à partir des propositions locales. Son but est simple, même si son travail ne le sera pas : assurer notre présence partout, veiller à la parité constatée au plan national, donner à voir les insoumissions et luttes sociales, écologiques et démocratiques. Ce comité électoral national sera composé de membres de l’équipe de campagne nationale, de représentants des espaces associés à la campagne (espace politique, espace des luttes…) et de représentants tirés au sort parmi les initiateurs de groupes d’appui. En fin de processus, les insoumis valideront par un vote la proposition qui leur aura été faite. Puis nous mettrons en place toute sorte d’outils pour aider les candidats et leurs équipes à mener campagne.
Pour la « France Insoumise » l’élection présidentielle et les élections législatives forment une seule et même séquence politique nationale. À peine cinq semaines sépareront le deuxième tour de la présidentielle du premier tour des législatives. La démonstration a été faite en 2012 de l’échec auquel conduit la séparation des deux élections. Un bon score aux législatives repose quasi exclusivement sur la bonne mobilisation des électeurs de la présidentielle. Cela aboutit à une technique de campagne très claire : même programme, même identification visuelle, même cadre politique entre les deux élections et dans les 577 circonscriptions. Il n’est pas question de recommencer 577 campagnes locales sans ligne nationale, abandonnées aux notables locaux ou aux arrangements à géométrie variable avec le PS. S’y ajoutent donc deux points essentiels. Tout d’abord, les candidats devront se déclarer en préfecture sous la même étiquette politique « France Insoumise ». C’est la condition pour que nos résultats soient comptabilisés et totalisés comme tels au niveau national. Il est vital pour la suite d’éviter le spectacle lamentable donné aux élections locales de scores éclatés entre je ne sais combien d’étiquettes et de collections de sigles !
Les candidats devront aussi se rattacher financièrement à la même association de financement « France Insoumise ». Car le financement public des partis et groupes politiques dépend du nombre de voix obtenues aux élections législatives et du nombre de députés. Bien sûr, des accords de répartition financière avec les partis et groupements politiques alliés sont prévus par la charte. Car il n’est pas question de léser quiconque. Voilà qui est loin des caricatures affolantes qui ont circulé sur ce sujet qui ont déjà une forte odeur de cuisine interne ! Ce qui a été dit pour rendre ce point inacceptable sur le terrain, c’est autant de mensonges. Des accords auront lieu avec des partis car souvent ils proposent des candidats de qualité, bien représentatifs de ce que nous voulons représenter : militants de terrain, syndicalistes, porte-paroles, lanceurs d’alertes, femmes et hommes engagés de toutes les façons possibles. Sachez que la présidentielle n’ouvre aucun droit a financement régulier à la suite de l’élection. Cette fois ci il a donc été convenu que le reversement à chaque groupe dans la circonscription inclurait une péréquation nationale permettant à chacun de s’y retrouver ensuite et notamment de payer ses remboursements. C’est une affaire de solidarité nationale pour permettre à tout le monde de pouvoir être candidat et pas seulement ceux qui sont adossés sur une fortune ou un parti qui le prend en charge.
Une charte a donc été établie pour les candidats aux élections législatives pour mettre noir sur blanc ces points et quelques autres. Elle a été construite à partir des échanges de la Convention des insoumis.e.s à Lille au mois d’octobre. Une « cogitation insoumise » y était consacrée aux législatives. Dans l’esprit de la 6e République que nous défendons, les insoumis ont insisté pour que les candidats s’appliquent le non cumul des mandats et respectent la charte de l’association Anticor contre la corruption et les conflits d’intérêts. Ces deux points figurent donc en bonne place dans la charte. Puis la charte a été discutée avec « l’espace politique de la France Insoumise » où sont représentés les groupes politiques qui participent à la campagne présidentielle. Tout cela montre que loin de sortir du chapeau, cette charte est mise en discussion depuis un bon moment et qu’elle a été bien réfléchie par tous ceux qui ont voulus prendre parti à ce débat.
J’évoque un dernier point. Il s’agit de la « liberté de vote » des députés. J’invite ceux que cela inquiète légitimement à relire attentivement la charte. Que dit-elle ? Que les futurs députés s’engagent à « siéger au sein du groupe qui sera constitué pour construire une coopération politique entre les députés de France Insoumise ou le mouvement auquel elle aura contribué à donner naissance si telle est la décision que nous prenons collectivement à l’issue des élections » et à « respecter la discipline de vote du groupe lorsqu’une décision collective a été prise conformément au programme l’Avenir en commun ». On voit bien ici qu’il n’est pas question qu’un « chef autoproclamé » décide pour tous les autres comme cela a été grossièrement affirmé. Mais à l’inverse, en effet, il n’est plus question que le groupe de députés décide sans consulter personne, sans rendre compte à personne ni à aucune organisation qui a contribué à les faire élire.
Je sais que c’est la règle au PCF. Mais elle ne s’applique qu’à ce parti qui est bien libre d’agir comme il l’entend. Mais nous ne sommes pas obligés d’en faire autant. Pour ma part, je crois que les élus doivent s’inscrire dans une démarche collective, respectueuse des citoyens et des militants qui les ont fait élire! Il s’agit donc de prendre des « décisions collectives » et de faire vivre à la tribune, les textes de propositions de loi et par les amendements le programme partagé lors de l’élection. Pour les auteurs de la charte, les députés sont l’expression politique du mouvement et de ses électeurs. Mais, à la fin, il ne peut s’agir que d’un engagement moral et politique. Car le ou la député sait que sa stricte liberté de vote est garantie par la Constitution qui ne reconnaît pas de « mandat impératif » pour les députés. Elle l’est aussi par la loi qui punit sévèrement quiconque veut obliger un député à voter comme il ne le souhaiterait pas. C’est donc un total faux procès que d’invoquer je ne sais quelle contrainte dictatoriale qui s’imposerait aux élus.
Mais franchement, qu’y a-t-il alors de choquant dans cette charte ? Que refusent ceux qui n’en veulent pas ? Pourquoi refuser que les décisions de votes de nos députés soient prises en concertation avec le mouvement qui les a investis et en conformité avec le programme de leur élection ? Que demandent-ils ? De pouvoir voter comme bon leur semble, sans lien avec leurs électeurs et leurs camarades de campagne ? De pouvoir voter contre le programme qu’ils ont porté à l’élection ? Il n’est pas question de tergiverser sur ce point. Je ne vous propose pas de revivre la gêne de voir un député élu sous notre étiquette voter contre l’égalité des droits devant le mariage qui figurait pourtant dans notre programme partagé L’Humain d’abord. Et combien d’autres choses ! Lorsqu’on dit « nous » plutôt que « je », alors chacun doit de la mettre en œuvre et faire vivre les textes décidés en commun. C’est le début du renouveau politique que nous voulons. C’est ce que s’engagent à faire les futurs candidats France Insoumise dans toutes les circonscriptions ! C’est pourquoi on ne peut être candidat.e sans signer d’abord cette charte qui est un message de solidarité avec les insoumis et de respect pour les électeurs.
Je reviens sur cette soirée de discussion. Tâchez de ne pas ressembler aux partis traditionnels où ce genre d’exercice est bien rarement détendu ! Le mieux est de prévoir une soirée aimable et conviviale et de s’en donner les moyens. Je crois qu’une bonne campagne commence dès les préparatifs de celles-ci. Je crois que le critère de la bonne volonté et de la bienveillance doit compter dans les recommandations de choix des réunions de circonscription. Notre mouvement est tout neuf. Soyons précautionneux avec ses premiers pas.
Depuis le Brexit, le poste de commandement de l’Union européenne est une salle de bal vide et froide. Les lampions sont éteints et ça sent le tabac froid. Les guirlandes sont par terre et les nappes froissées. C’est clair : on ne dansera plus. Que faire d’autre ? Que proposer comme nouvel arguent de promotion puisqu’on ne peut plus dire à personne « venez chez nous, c’est une maison sympathique ! On est tous des gentils qui s’entraident et font des projets magnifiques pour un futur bienveillant »? La preuve du pudding c’est qu’on le mange. À Londres, personne n’a eu à manger le gâteau européen pendant la campagne du Brexit. Il n’y aura jamais eu un mot de positif pour appeler les Anglais à rester dans l’Union européenne. Juste des menaces et des grimaces : la peur de l’hiver nucléaire et celle des catastrophes immobilières, financières, économique que sais-je, le fer rouge de la xénophobie, la marque noire du racisme, si le pays votait mal ! En vain ! Et désastre supplémentaire : l’immobilier est resté stable, la bourse est repartie, la croissance se maintient. Pffff, les eurocrates ne savent que faire.
Le sommet de l’Union à Bratislava a eu pour grand dessein de ne pas sanctionner l’Espagne et le Portugal ! Depuis, ça se traine. On voit bien qu’il y a une activité pour essayer de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. On a donc sur le tapis Madame Merkel en leader d’un improbable « monde libre ». Le rêve européen : la maman méritante pour tous. Plat de résistance : l’Europe de la Défense. Une foutaise en barre. Se défendre ? Contre qui ? Déjà qu’il n’y a pas de politique étrangère commune de l’Union ! Évident : elle est impossible à bâtir. Les va-t-en guerre contre la Russie de l’Europe de l’est et les paisibles méditerranéens qui ont d’autres soucis avec leur voisins n’ont pas du tout les mêmes priorités. Et celles-ci ne peuvent non plus s’additionner. Sans parler des permanences de l’histoire. Les Russes sont des partenaires naturels des Français. Et quand les Français l’oublient, la catastrophe n’est jamais loin.
Quoiqu’il en soit, voyez l’incroyable évolution : on faisait l’Europe pour la paix, on nous propose de la faire pour se préparer à la guerre. Car nul n’a jamais vu qu’on s’arme et s’intègre militairement autrement que pour faire usage des moyens que l’on rassemble. La peur de l’autre et la guerre comme liant du projet européen ! Un minable retour aux sources. Car la première Europe politique proposée sur le vieux continent après la deuxième guerre mondiale, ce fut la communauté européenne de Défense (CED) en 1954. Il s’agissait alors de s’armer et de coopérer contre… les Russes ! Déjà ! Ceux-là se présentaient à l’époque sous la forme de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Le Parlement français vota non. Il est vrai qu’il était étrange de décider de s’allier avec l’envahisseur de la veille contre l’allié qui nous en avait libérés. Les « pères fondateurs », un quarteron de bigots à la retraite après une guerre où ils furent très moyens, remirent l’ouvrage sur le métier. Le traité de Rome arriva donc trois ans après cet échec. Toute la gauche française vota contre, de Mendès France aux communistes. On veut l’oublier aujourd’hui. On gagnerait à relire le discours de Mendès France à l’époque…
On votait donc cette semaine au Parlement européen plusieurs rapports sur le sujet. Un plan d’organisation d’une défense commune. Chacun s’est donc positionné. Le PS et la droite ont évidemment voté pour ; les Verts et nous contre. Bien sûr, nos motivations ne sont pas les mêmes. Dans ma façon de voir les choses, le système militaire de la France a une cohérence qui est et doit rester strictement défensive. Si chacun agit de même, nul ne sera tenté de sortir de ce rôle, du fait du manque des moyens et de la culture agressive qui va avec la constitution d’une puissance du type de celle que voudrait construire les eurolâtres. En toute hypothèse il n’existe aucune menace militaire contre l’Europe. Il est stupide de faire croire que la Russie serait en position belliqueuse vis-à-vis de la Pologne ou des petits pays baltes. Personne ne saurait dire quel intérêt il y aurait pour la Russie à agresser qui que ce soit de ce côté-là.
Par contre il est tout à fait évident que l’Union européenne menace la Russie. Elle le fait en tant que poste avancé de l’OTAN, avec ses batteries de missiles en Pologne et ses troupes américaines positionnées sur le territoire européen. Et elle le fait notamment en Ukraine où son soutien au gouvernement d’extrême droite est extrêmement dangereux. Sans oublier la Géorgie, la Biélorussie et combien d’autres zones. Dans chacune d’elle l’Union a lancé le processus d’annexion traditionnel : discussion d’alliance militaire, inclusion dans la zone économique européenne, organisation du renversement des circuits financiers et marchands vers l’Union en général et vers l’Allemagne en particulier. Sur toutes les frontières de l’est, nous sommes à la merci d’une provocation des bellicistes. Car l’article 5 de l’OTAN et l’article 49 du traité de Lisbonne nous obligent à une solidarité militaire avec les gouvernements grossièrement anti-russes de la région. C’est évidemment un contexte favorable pour la répartition des rôles à laquelle s’emploient les stratèges nord-américains : ils veulent voir l’Europe s’occuper des Russes pendant qu’eux s’occupent de l’Asie.
Au Parlement européen règne donc une ambiance très chaude de guerre… froide. On a même voté un rapport pour demander l’organisation d’une contre propagande face aux Russes… Et comme si cela ne suffisait pas, après avoir estimé le coût de « l’inexistence d’une Union européenne de la défense » à 26 milliards d’euros du fait des doublons d’emploi et des sous-investissements, la chère « Europe qui nous protège » envisage des sanctions financières contre les récalcitrants à l’intégration militaire. Je me demande ce que vont me reprocher maintenant ceux qui se donnaient des airs indignés quand je parlais de construire un « nouvel indépendantisme ». Le choix se resserre : soit ce que je propose, soit l’Europe militaire intégrée sous commandement du leader du monde libre. Puisque c’est le nouveau surnom de madame Merkel dans la presse anglo-saxonne.
Et à part préparer la guerre, que veut l’Union européenne ? « Mutti ! Mutti über alles ! » La Merkelmania est de retour ! La cause de ce retour du disque rayé ? La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle états-unienne. Les belles personnes qui croient à leur propagande gesticulent d’émotion. Trump ce serait trop pour elles. Merkel est donc la bouée à laquelle les libéraux de tous bords se raccrochent après la déroute de leur championne Hillary Clinton. C’est dans ce contexte porteur qu’Angela Merkel annonce sa candidature à un quatrième mandat de chancelière pour les élections de septembre 2017 en Allemagne.
Je m’en amuse. Voyez comme les médiacrâtes qui aboient en exigeant « des nouvelles têtes » s’apprêtent à s’enthousiasmer pour que Merkel reste chancelière pendant 16 ans ! Que n’ont-ils pas dit sur la « présidence à vie » de Chavez quand il postulait pour la troisième fois après six ans de mandat ! Je m’en amuse d’autant plus que ce contexte est une aubaine pour moi. L’édition de poche de mon livre Le Hareng de Bismarck est sortie ce jeudi en librairie ! L’antidote ressort au moment du retour en grâce du poison Merkel. Il s’est vendu 41 000 exemplaires de l’édition initiale de mon livre. L’édition de poche comporte une préface inédite. J’y présente comment les faits ont validé toute la thèse de mon livre depuis sa sortie au printemps 2015. Et comment nous abordons l’année 2017 sur la question européenne. Et comme le calendrier a été bien préparé, ce weekend a eu lieu le troisième sommet du Plan B à Copenhague. Face à Trump et Merkel, le rempart, c’est nous ! Cependant, il est intéressant d’analyser les mots et les arguments mis en avant pour faire la nouvelle apologie du « modèle allemand »
Voilà donc Angela Merkel propulsée « dernier défenseur des valeurs humanistes de l’Occident » face à Trump par le New York Times. Elle serait désormais « le dernier rempart devant Trump » selon les Échos. Rempart face à quoi ? À quel genre de danger ? Sûrement pas le sexisme ni même le racisme ! Juste le danger du protectionnisme et de la fin du libre échangisme. Mutti Merkel sait que son pays dépend pour 19% de son économie de l’industrie des automobiles à exporter ! Sans compter le reste d’un modèle bâti sur le « tout export » ! Mutti Merkel est donc devenue la « leader du monde libre » par un historien britannique repris par l’Agence France Presse et Le Parisien ! Rien de moins ! Mais « le monde libre » vraiment ? Lisez plutôt, c’est ce que dit l’historien britannique Timothy Garton Ash, professeur à Oxford, dans The Guardian : « L’expression ‘‘leader du monde libre’’ est habituellement appliquée au président des États-Unis, rarement du reste sans ironie. Je suis tenté de dire que le leader du monde libre est désormais Angela Merkel ».
Barack Obama lui-même a intronisé Angela Merkel pour lui succéder sur le trône papal de « l’occident » ! Il a achevé sa dernière tournée européenne par deux jours à Berlin. Il a vanté Angela Merkel comme la « partenaire internationale probablement la plus proche de ces huit dernières années ». Il s’est même immiscé dans la politique intérieure allemande d’une manière tout à fait stupéfiante. Barack Obama, président des États-Unis encore en exercice a ainsi déclaré « si j’étais Allemand et si elle était candidate, je voterais pour elle » rapporte Direct matin. Le PS allemand a dû être content ! C’était bien la peine pour lui de faire du zèle obamanomaniaque pendant toutes ces années ! À la place d’Angela Merkel je me méfierai de ce cadeau empoisonné de la part de quelqu’un pour qui l’avant-dernier « rempart face à Trump » était Hillary Clinton ! Avec le succès que l’on sait !
L’aveuglement des atlantistes, eurocrates et libéraux est sans limite. On se demande bien quel « monde libre » défend Merkel à part les traités européens et l’ordolibéralisme allemand qui ont écrasé la Grèce et sa démocratie en juillet 2015. Obama et tous ces éditorialistes qui dénoncent le « populisme-du-Brexit-et-de-Trump » n’ont-ils rien vu ? L’histoire retiendra que c’est sous le directoire d’Angela Merkel en Europe que les Grecs ont voté contre le mémorandum, les Hollandais contre l’alliance avec l’Ukraine, les Français contre les traités et les Britanniques pour le Brexit ? Beau bilan non ? C’est sans doute ce qu’ils appellent une victoire du « rempart » contre ce qu’ils nomment le « populisme » !
Mme Merkel est tout sauf un rempart contre Trump et ses disciples européens. Au contraire, elle est leur meilleur argument de campagne. La caste sait-elle que l’extrême-droite nationaliste progresse fortement outre-Rhin grâce à la politique de Mme Merkel ? L’extrême-droite court encore plus vite en Allemagne qu’en France. Le parti « Alternativ für Deutschland » (AFD) est donné à plus de 10% aux élections fédérales de l’an prochain en Allemagne, alors qu’il n’existait même pas lors du précédent scrutin il y a quatre ans seulement ! Et le « rempart » Merkel a déjà prouvé sa totale inefficacité. Lors des élections régionales de septembre, l’AFD (l’extrême droite) a obtenu 21% dans le land d’élection de sa majesté Merkel, le Mecklembourg-Poméranie. L’extrême-droite est même arrivée devant son parti, la CDU ! Face à l’extrême-droite, Merkel est un rempart aussi inefficace que François Hollande ou Manuel Valls face à Mme Le Pen : c’est une passoire ! Ou plutôt un carburant !
Mais c’est que la vérité est ailleurs. Le quotidien allemand Die Tageszeit a vendu la mèche. Il écrit « l’importance de la chancelière va croître, elle doit maintenir la cohésion de l’UE, faire face à Poutine et Erdogan et contrôler Donald Trump ». On a vu ce qu’il en est de la cohésion de l’UE sous Merkel avec la Grèce et le Brexit notamment. Quant à Erdogan, Angela Merkel l’a cajolé tous ces derniers mois tordant le bras de ses « partenaires européens » pour imposer un accord inique sur les migrants. Reste donc Poutine et la Russie. C’est le seul souci des atlantistes. D’ailleurs, de ce point de vue, l’ancien roi du monde Obama et sa successeuse Merkel ont déjà rassuré tout le monde. Réunis à Berlin ce vendredi, ils ont confirmé la poursuite des sanctions économiques européennes contre la Russie avec l’accord de gré ou de force de François Hollande, et des Premiers ministres italien Matteo Renzi, espagnol Mariano Rajoy et britannique Theresa May.
Et Angela Merkel a aussi cotisé lourdement pour rassurer l’oligarchie euro-atlantiste. Elle a promis de continuer à défendre le projet de traité TAFTA de libre-échange entre l’UE et les États-Unis quoi qu’en pensent les Français, les Européens, et même le futur président états-unien ! Bien sûr, Angela Merkel a dû reconnaître que « les négociations ne peuvent être conclues maintenant », avant la fin du mandat de Barack Obama comme elle l’espérait. Mais elle n’a renoncé à rien. Elle a ainsi déclaré « Je me suis toujours beaucoup investie pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, nous avons bien avancé dans les négociations ». Elle s’est même dite « sûre qu’un jour on pourra y revenir ». Nous voilà tous prévenus ! Si Merkel gouverne encore l’Allemagne après 2017, le TAFTA sera toujours sur la table. Mais si je suis élu, le traité servira à caler les meubles bancals du gouvernement allemand et pas davantage !
Le choix des Français en 2017 sera donc décisif. Pour l’avenir de l’Europe, pour l’indépendance française avec une diplomatie débarrassée des obéissances aux États-Unis et des provocations contre la Russie, et donc aussi pour les traités de libre-échange. D’ailleurs le traité CETA de libre-échange avec le Canada devrait être soumis à ratification en France après la présidentielle si les eurolâtres continuent à gouverner. Sans oublier qu’un projet de nouveau traité budgétaire sera sur la table avec un « livre blanc » de propositions de la Commission européenne promis pour le printemps 2017. L’année 2017 est donc une année charnière en Europe.
C’est ce que j’explique dans la préface de l’édition de poche du Hareng de Bismarck. Je rappelle aussi notre stratégie d’un Plan B pour rester libres de nos décisions en toute hypothèse face à l’Union européenne et à la droite allemande. Ce Plan B, nous le travaillons avec le troisième sommet en moins d’un an, ces 19-20 novembre à Copenhague au Danemark. Pour revenir au Hareng, quand la première édition a été publiée, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble déclarait tout juste qu’il fallait « forcer le parlement » français. C’était avant l’usage du 49-3 pour imposer la loi Macron puis la loi El Khomri sans vote. C’était aussi quelques semaines avant le coup d’État financier contre la Grèce. Cet événement a montré combien Le Hareng de Bismarck avait raison de dénoncer « l’annexion » et la « méthode du choc » du capital allemand en Europe. La nouvelle édition n’en retire pas une ligne. Nous sommes prêts pour la grande explication démocratique et diplomatique en Europe en 2017. La France insoumise ou la Merkelmania, chacun choisira !
206 commentaires
Hélène Lacheret
Jean-Luc, vraiment, merci ! Quel boulot ! On va y arriver car, franchement, ce qu’ils nous proposent, en face, ce n’est pas acceptable. De plus en plus de gens parlent, questionnent, se mobilisent tant l’enjeu est essentiel pour nous tous. « L’avenir en commun », un avenir qui nous correspond et pas cette bouillie libérale, irrespectueuse et destructrice que nous combattons depuis les années 80… Un signe ? Dans notre petite boutique de pains bio et fromages, nous avons vendu 90 exemplaires de l’Ere du peuple car les gens veulent savoir. Ils ne veulent plus s’en laisser conter car ils savent que 2017 est une année vitale.
Lilly54
Bonjour Jean-Luc,
Merci pour ton engagement et le respect que tu nous portes. Concernant le rôle actuel des médias, j’ai plutôt l’impression qu’ils nous vendent du Fillon car ils pensent que son libéralisme et sa radicalité (proche du FN) favoriseront Hollande. Leur courte vue sera à nouveau ridiculisée bientôt. Nous allons commander un bon paquet de l’Avenir en Commun. Courage à tous ! Bonne et belle campagne !
Emmanuelle Araujo
Mr Mélenchon, je vous soutiens de longue date et j’ai rempli le formulaire pour les législatives. Je sais que vous avez l’esprit ouvert et que vous aimez apprendre. Il y a un domaine qui mériterait de se pencher dessus en profondeur, c’est l’éducation. Je comprends l’attachement de la gauche à l’école républicaine. Le principe est beau. La réalité nécessite de prendre le temps de l’analyse. Les méthodes d’enseignements utilisées sont en cruel décalage avec l’évolution des connaissances sur l’apprentissage (via les neurosciences par ex). Vouloir que tous les enfants apprennent de la même manière est absurde. Chaque individu est unique. L’égalité des droits ne veut pas dire que nous soyons des clones. La gratuité pour tous oui. L’éducation pour tous oui. La même éducation pour tous, non. Les taux d’échec, de souffrances, de harcèlement à l’école sont catastrophiques. Dans ce sens, il y a des idées intéressantes dans les programmes de droite. Ce n’est pas parce qu’elles sont présentées sous cette étiquette qu’il faut les rejeter sans les étudier. Après le « protectionnisme solidaire », je vous propose « la diversité éducative solidaire » ou quelque chose dans ce goût là. N’obligez pas tout le monde à manger la même soupe. Permettez que l’émancipation de tou-te-s se fasse dans le respect de chacun-e. Nous avons clairement besoin de nous emparer de cette problématique. Je suis disponible pour y contribuer, dans la volonté claire d’aller vers le progrès humain et un monde meilleur.
Nicks
On peut intégrer différentes formes de pédagogie au sein d’une même école sans en faire des entités libres qui seront aspirées par des logiques de marché. Il faut faire en sorte que la concurrence, forcément créatrice d’inégalités, ne puisse gangréner l’éducation de la République. Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose à mon sens.
François Guillemette
Tout à fait d’accord avec @Emmanuelle. Merci de soulever cette question complexe en ce sens. Je serais très heureux de suivre l’avancement de vos travaux à ce sujet.
Claire Pinçon
Excusez moi @Emmanuelle, mais que proposez vous exactement ? Une école républicaine pour le plus grand nombre et des pédagogies alternatives pour quelques chanceux qui pourront payer des écoles à petits effectifs, à moyens pédagogiques renforcés et j’en passe. Pour ma part, je pense que l’école publique a été copieusement massacrée depuis longtemps. On nous rabâche que son niveau est minable, ses enseignants nuls, et j’en passe. Les futurs petits insoumis doivent pouvoir tous apprendre au sein d’une école laïque et républicaine, qui les respecte et fasse d’eux des citoyens réfléchis et éclairés. Pour cela il faut cesser de réformer l’école pour emmerder le plus possible les enseignants. L’école républicaine doit être un modèle, pas un repoussoir.
Goulven Mazery
Je suis d’accord la nécessité de questionner les fondamentaux de l’Education Nationale. Si le primaire a beaucoup évolué ces dernières décennies, le secondaire, et le collège surtout, institution qui « accueille » en son sein tous nos enfants est une immense machine à broyer humainement les élèves et les adultes. Des générations entières de Français en sortent avec un « bagage » tronqué, fragmenté, inappropriable, après avoir passé quatre ans condamnés la plupart du temps au silence, à l’immobilité, voire à la soumission manifeste, et rongés par l’ennui. Imaginez, en plus, 900 gamins, obéissant à l’injonction stridente d’une sonnerie, se précipiter, toutes les heures, vers un autre référent d’autorité, aux méthodes d’évaluation et au comportement relationnel complètement différent du précédent, dans un système ou règne la loi du « peut mieux faire ».
30 à 35 heures semaine. Sans compter 2 à 4 heures par semaine de devoirs à la maison. Ils bossent plus que nous, sans y voir aucun sens. C’est pire que le monde du travail ! Et ils sont noyés dans une masse anonyme et mimétique, à l’heure où l’on voudrait trouver sa place dans un groupe et construire son identité d’individu. Chapeau les ados, merci à la résilience humaine, mais ils arrivent à l’âge adulte avec un estime de soi largement dégradée, peu propice à l’élan citoyen, ou au partage. Et pourtant ils le font, à leur façon, pour beaucoup.
Changeons l’éducation, ou nous ne changerons rien.
Sergio
Emmanuelle, je vous rejoins quand vous déplorez un enseignement à contenu unique ou uniforme pour tous les élèves du Collège par exemple. Même si ceux qui ont des parents avertis sauront jouer avec les options ou EPI ( Langue ancienne ou ce qu’il en reste ou Classe bilangue dans certaines villes ou encore choix d’un secteur coté), la plupart subissent un régime absurde où à trente par classe ils doivent viser les mêmes objectifs (« socle de compétences » avec Belkacem ou « Programme » avec les ministères précédents).
Diversifier l’enseignement en collège, donc sans doute restaurer des filières à vitesses et objectifs différents) s’impose pour tous les enfants et stopperait l’hémorragie vers le privé. « Le Bac pour tous » repose sur une méconnaissance de la diversité des formes d’intelligence et le mépris de certaines d’entre elles.
Là où je ne vous rejoins pas c’est que la Droite ne parle pas d’améliorer les conditions de travail des élèves ( pas de sureffectif et des dédoublements) ni des profs (salaire bien évidemment et retraite). Elle veut même supprimer le rôle de l’Etat comme responsable de l’école et laisser les élus des régions et les entrepreneurs organiser les écoles. Quant aux neurosciences, soyons prudents. A-t-on déjà des résultats encourageants quelque part ? Ne nient-elles pas ces différences entre les intelligences que vous déplorez avec le collège actuel ? Laissent-elles encore un peu de place aux savoirs ?
PG
@Goulven Mazery
Je partage totalement votre remarque sur le fait que les collégiens ont des journées beaucoup plus harassantes que les travailleurs. Non pas que ceux ci ne travaillent pas trop ou suffisamment, mais les enfants ont des journées beaucoup plus longues. Un grand nombre sont obligés de se lever dès six heures du matin selon ce qu’ils sont éloignés du collège et que les moyens de transports par ramassage débute de très bonne heure. Ils passent pour certain plus de deux heures dans les bus et idem au retour. Plus les devoirs à faire en rentrant. Pendant la journée courir d’une salle à l’autre, monter des escaliers d’heure en heure en courant pour ne pas rater le début du cours suivant ou se retrouver puni par rapport à ce retard. Des cartables à porter des sacs bien trop lourds pour leurs jeune ossature.
oberon
Cher Jean-Luc, mes collègues de travail et amis vous apprécient et hésitent à voter pour vous. Là ils doutent, ils sont paumés. Fillon avec son programme ultralibéral et conservateur, Macron, Montebourg, Valls ou Hollande pour la social-démocratie, Le Pen programme national-socialiste. Voter utile au premier tour… pour Jean-Luc Mélenchon! « il n’y arrivera pas, il fera 15, allez 18% » disent-ils. Convaincre contre le fatalisme est dur. D’autres ne veulent même plus voter, certains voteraient Le Pen au second tour « regarde son programme sur les retraites, la fonction publique… » Pragmatiques pour le quotidien, les potentiels électeurs par défaut hésitant à voter FN retiennent plus l’aspect socialiste que national. Convaincre malgré tous les obstacles, médiatique en premier lieu !
laurent p.
18% pour la France Insoumise ? En avril cela peut suffire pour être au 2ème tour. Ca démange Bayrou de partir à la bataille. S’il le fait, tout est possible avec l’émiettement qui en résulterait à droite…
Nicks
Il faut rappeler que, même en les prenant avec le recul nécessaire, surtout en ce moment, les sondages ont crédité Jean-Luc Mélenchon de 17% en 2012 à un moment, avant que le vote utile, dont l’absurdité a été démontrée de façon cuisante, ne vienne pondérer ce score. Sans prendre ses rêves pour la réalité, il convient néanmoins de croire qu’une dynamique suffisante peut s’enclencher qui pourrait nous conduire au deuxième tour. Car en effet, le seuil pourrait se situer entre 18 et 25%. Et on peut y arriver.
Michel G.
« Voter utile au premier tour… pour Jean-Luc Mélenchon! « Il n’y arrivera pas, il fera 15, allez 18% » disent-ils. »
Je pense qu’il faut leur dire de ne pas prêter trop d’attention aux sondages (qui ne sont pas tous impartiaux et influencent sur un vote « dit » utile), mais de voter au premier tour pour un candidat qui porte un programme correspondant à leurs convictions. C’est l’unique façon de pouvoir voir un jour ses idées triompher sans compromission.
Rouletabille
18% pour l’instant et nous sommes loin des élections, le temps médiatique va très vite. N’oublions pas et ne sous estimons pas tous ces gens non inscrits auparavant ou qui ne votaient pas qui seront loin d’être négligeables dans la participation électorale.
Korczowski Louis
Impressionnant billet très détaillé et instructif. Je remarque cependant que le titre n’est pas forcément représentatif et cela ne facilite pas la diffusion (notamment sur le sujet des législatives qui a le mérite de proposer un bon argumentaire).
Pendant du Sorcier
Concernant l’augmentation de l’âge de départ à la retraite et l’augmentation du nombre de trimestres pour la percevoir à taux plein, il faut savoir que le but caché ne se limite pas à privilégier la capitalisation c’est à dire la bourse ou les assurances privées. Il s’agit de faire baisser le montant des retraites afin que les ménages soient obligés de céder leurs biens c’est à dire leur bien immobilier. Et Le prêt viager hypothécaire contracté auprès d’une institution financière pourrait devenir mode comme au Royaume Uni. Voir le colloque qui avait été organisé par le COR conseil d’orientation des retraites sur le thème « les retraités et leur logement » en 2013. Exemple : « le système des retraites par répartition en France est très généreux » « Les ménages ont une suffisamment bonne retraite pour garder leur logement » (Anne Laferrère chercheur associé au CREST centre de recherche économique et statistique lors de ce colloque). La théorie du cycle de vie de l’épargne de Modigliani ne se vérifie pas en matière de logement en France aussi certains apportent leurs conseils à certains candidats ou à certains politiques en poste. Je pense qu’il faut avertir les citoyens.
Francis
En lisant le chapitre de ce post consacré à la charte législative je retrouve exactement les interrogations que j’avais à propos de ceux qui s’offusquent de celle-ci. Sommes-nous tombés tellement bas dans notre mouvance progressiste pour trouver inadmissible que les élus soient tenus de s’engager à voter les lois qui ne seraient que la mise en œuvre du programme sur lequel ils ont été élus ? Ou alors est-ce le cumul des mandats que tout le monde appelait de ses vœux, car je ne veux croire que c’est l’engagement de probité sous-tendu par la signature de la charte ACRIMED qui leur pose un problème insurmontable.
Toujours est-il qu’il fallait redire que la signature de la charte de la France Insoumise est la condition sine qua none pour obtenir l’investiture de FI. C’est une garantie pour tous ceux qui ont rejoint le mouvement car désespérés des pratiques claniques, qu’ils n’auront pas été trompés par des manœuvres d’appareils destinées à se partager des places. Au final je suis heureux d’avoir rapidement rejoint FI à ses débuts. je suis satisfait de contribuer à ma manière et dans la mesure de mes moyens à son développement et aux succès qui ne manqueront pas de se produire.
JCV
Je me suis également inscrit pour la campagne des législatives. Il va de soi que j’accepterai toute fonction qui me sera accordée, y compris celle de militant de terrain. Il y a une vraie dynamique et une claire volonté de renouveau qui s’affirme en ce moment. Des personnes de tout milieu (je ne fréquente certes pas l’élite financière) me disent spontanément vouloir voter Jean-Luc Mélenchon. Je dirais que par rapport à 2012 c’est du simple au double. J’ai même discuté ce week-end avec un philosophe assez important qui ne se place pas du tout à l’extrême gauche et qui jusque là n’avait jamais voté. Eh bien, sans que j’évoque le sujet il m’a comme confessé au cours de notre conversation qu’il pensait rejoindre la France Insoumise et s’engager pour la première fois en politique. Pour ce qui concerne le manque de candidature féminine je vais en parler autour de moi. J’ai des profils très intéressants en vu.
Lathuraz
Cher Jean-Luc,
J’ai lu attentivement votre nouveau message, c’est toujours aussi limpide, et ça apporte des réponses à celles et ceux, inquiets, qui font courir des bruits affolants sur le caractère « anti-démocratique » de notre démarche et de la stratégie pour les prochaines élections. Merci encore pour ce tour d’horizon de cette actualité pourrie.
Merci pour votre stimulante combativité !
Daniel Mino
Je ne partage pas votre position intransigeante sur les législatives
Il est faux de dire que le PCF a déjà désigné ses candidats dans toutes les circonscriptions. En tous cas, elles n’ont pas été débattues dans les sections, nous avons quand même quelques contacts.
Imposer l’étiquette FI sans laisser porte ouverte à ceux qui souhaitent soutenir la candidature et le programme sans pour autant s’inscrire dans la FI, ce que demande l’appel Front Commun (FC), c’est prendre et assumer le risque que dans de nombreuses circonscriptions, des candidat-es FI soient opposés à des candidats PCF étiquetés FdG. Bonjour la confusion dans les têtes des citoyen-nes sincèrement partisans d’une gauche d’alternative. Il faut se rappeler les régionales ! Je pense qu’une campagne législative commune de celles et ceux qui partagent le programme et les principes proposés par la Charte de FI, sous une étiquette commune (par exemple « l’avenir en commun ») soutenue par FI et FC, dynamiserait la situation politique et que son succès profiterait à tous. Si le PCF ne veut pas s’inscrire dans ce cadre, il en portera la responsabilité, mais s’il n’y a pas un signe d’ouverture, c’est nous qui seront responsables de fermeture. Dans ce cas, notamment avec des candidatures concurrentes. c’est l’échec assuré. Mais après tout, peut-être que ce n’est pas la volonté d’unir les forces antilibérales qui vous anime, et que l’objectif est autre. Pas sûr que c’est pour cela que j’ai…
bob.polet
« des candidat-es FI soient opposés à des candidats PCF étiquetés FdG »
C’est quand même curieux que l’étiquette FdG resurgisse maintenant alors qu’elle a été bien enterrée ces mois passés. Facile à vérifier. Allez voir de quand date la derniere action commune sur le site du FdG.
thersite69
J’approuve les remarques de @Daniel Mino. Après m’être senti mal à l’aise depuis 2012 dans une structure locale du FdG, conçu comme cartel de partis, où seul était présent en fait le PCF en tant que parti organisé, je suis reconnaissant à J.L. Mélenchon de s’être risqué seul et très tôt sur la base de son score antérieur. Cela a permis dans la circonscription la création d’un groupe d’appui des non-encartés et autres déçus de gauche, dans ce mouvement FI. C’était le passage obligé pour ouvrir effectivement le Front de gauche, ici ! Il s’agit maintenant ne pas reproduire par symétrie le même défaut de rigidité doctrinale. La fermeté nécessaire sur les principes (ce terme de charte ?) doit constamment découler du dialogue, dans l’intérêt de toutes les composantes du mouvement, donc du PCF composante essentielle d’une France des insoumis, ceux qui en ont assez de subir, pour moi ça ne signifie rien de plus.
morvan
Mais enfin, n’est-ce pas la « labellisation » fluctuante du Front de gauche, lors d’alliances non moins fluctuantes, diverses et variées, à cette époque où M. Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait mis en place une comptabilisation très habilement pernicieuse des « étiquettes », qui a permis qu’une impressionnante quantité des votes « Front de gauche/L’Humain d’Abord » passent totalement hors radars, et quasi à la trappe ? Chat échaudé craignant l’eau, froide ou chaude.
Scheidecker Dominique
Je partage le commentaire de @Daniel. Moi-même communiste en Savoie, mais libre penseur, je pense qu’effectivement le soutien à Jean-Luc Mélenchon est la seule stratégie possible. Mais pourquoi parle-t’il du PCF et des ses militants comme d’un quasi-adversaire. Le PCF est composé de gens (insoumis aussi) et c’est une organisation qui débat, travaille et mène le même combat que Jean-Luc Mélenchon qui a été le candidat du FDG en 2012. Votre stratégie n’est-elle pas contre productive ?
Ce serait intéressant d’avoir quelques réponses quant aux candidats communistes déja désignés, en Rhône-Alpes ce n’est pas le cas, donc s’il vous plait pas d’intox. Par contre ceux de la FI avancent. Vous voulez bien des communistes dans la FI, mais pas du PCF, semble-t’il. C’est contre-productif pour espérer le 2ème tour, et c’est pourtant sans ambiguité, notre but !
DMc
@dominique Sheidecker
Ce n’est pas Fi qui ne veut pas du PC, mais le PC qui ne veut pas de FI (ni l’option 2, bien sur, ni même l’option 1, gagnante ce soir). Si plus de militants communistes viennent en renfort, ça fera du bien à la campagne. Il s’agit d’essayer de gagner l’élection présidentielle, donc d’être au deuxième tour, ce qui ne me parait pas impossible avec une campagne enthousiasmante comme en 2012. Le nombre de députés dépendra de cette dynamique de la présidentielle.
Nicolas.B
On a bien vu que la dynamique de la campagne présidentielle 2012 n’a pas profité aux législatives, elle s’est brisée au mur de la fragmentation du programme passé à la moulinette locale et à la valse des étiquettes, slogans, et autres arrangements. On ne refera pas la même erreur, présidentielle et législatives sont intimement liées, si on veut parler de victoire de la France Insoumise. Savoir s’effacer pour l’intérêt général est une preuve de sincérité.
gilles vieillard
Je crois surtout que cette charte est complétement déconnectée de la réalité de terrain.
Dans mon département, le 78, 100% à droite depuis les départementales, sur 12 circonscriptions, il y a 2 réunions législatives FI prévues avec au total 5 inscrits (je ne sais pas si les 2 organisateurs sont comptés, si non effectivement ca fait 40% de plus).
Sur ma circonscription, la 11e, j’ai vu sur votre site 2 groupes FI avec 4 participants chacun. Le PCF y est présent avec au moins 150 adhérents (je connais surtout les 40 sur la petite partie la moins PCF de la 11e). Depuis septembre un travail commun avec toutes les forces progressistes locales qui le souhaitent est engagé pour construire un mode de démocratie active et faire émerger une candidature qui a une légitimité locale. Pour info, un des 2 contacts des groupes FI locaux y participe et est en phase avec cette démarche. Certains ont déclaré mort le Front de gauche, en tout cas c’est encore grâce à ce que nous avons construit ensemble ces dernière années et ce qu’il représente pour chacun encore aujourd’hui que nous avons le contact avec plus de 400 personnes. Et vous croyez que les 2 candidats qui seront issu de ce processus vont forcément signer une charte avec toutes les obligations exigées envers FI (financement, étique unique…) ? Bienvenus aux soutiens FI à participer à égalité à ce large rassemblement.
Noëlle MOLINELLI
Quel travail de synthèse et de mise à la portée de tous ! Quel merveilleux pédagogue nous avons en la personne de notre irremplaçable porte-parole ! Que je plains tous ceux qui passent à côté de ces pages, ces rassemblements, ces outils numériques dont Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis ont de plus en plus la maîtrise.
Pagliarini
Il va falloir bien le préparer ce Plan B, aux petits oignons. C’est clairement le point faible de la campagne jusqu’à présent, et c’est là-dessus que les « journalistes » ne manqueront pas de vous questionner. J’ose même dire qu’il faudrait faire en sorte que ce Plan B ressemble à un A, tant personne, plus personne, ne croit à la possibilité de changer cette UE.
JCV
Je pense effectivement qu’il faut (peut-être existe-t-elle déjà?) des modélisations économétriques pour le Plan B. Mais elles doivent restées secrètes. Un plan B se prévoit mais il ne se dévoile pas ou du moins que dans ses principes. L’effet de surprise est inhérent à ce genre de négociations.
Robert Gleize
C’est très réconfortant de te lire Jean-Luc, ça montre que tout n’est pas bloqué entre les mains des démolisseurs de la démocratie, de ces beaux représentants de l’oligarchie et de la finance, dans un large éventail de personnages, de Macron à Le Pen en passant par Hollande et Fillon. Courage à toi et à tou-te-s les insoumi-e-s. Encore 5 mois pour convaincre.
MP Langeais 37
Bon ben moi j’ai un doute et des interrogations ! Je suis sceptique sur la « précipitation » à désigner (sélectionner), élire (?) des candidats aux législatives pour le 30 novembre. Que représenteront des assemblées (de circonscription) de quelques personnes, certes insoumises mais ne se connaissant pas pour la plupart. Je prends exemple sur mon département où seulement 1 seule assemblée est fixée pour le 30 sur les 5 circonscriptions. Nous n’avons pas encore toute la visibilité nécessaire. Et n’avons tenu que quelques réunions. J’aurais souhaité que nous disposions de quelques semaines supplémentaires pour regrouper les insoumis (déclarés ou non), mieux se connaitre. D’autant qu’ici localement ni le PC ni le PS et autres n’ont encore déclaré leurs candidats, officiellement. Sans doute un scénario idéal même si j’en comprends les limites. Pour le reste, (charte, financement, complémentarité des deux scrutins), je partage vos explications et les raisons.
max
Mêmes interrogations que vous quand a la désignation des futures candidats ! Nous sommes 2 a s’être inscrit pour cette fameuse réunion et si personne n’est candidat, que faisons nous ?
Je trouve que les groupes d’appui ont beaucoup de difficulté à se rencontrer et à se faire connaitre et qu’il manque vraiment une synergie entre eux !
Jacquesdu87
Moi aussi je partage vos doutes et ceux de @max. J’ai suivi la convention de Lille sur mon ordinateur, mais pas d’accès aux mesures à choisir, pas de possibilité de voter, pas de carte des groupes d’appui, la seule façon de chercher un groupe près de chez soi, c’est d’éplucher toute la listes, classées par ordre alphabétique des noms choisis, autant dire inextricable, il faut tous les faire, et ceux que j’ai contacté ne m’ont pas encore répondu.
DENIS ARCAS
@jacques du 87,
Pour trouver le ou les groupes près de chez vous, il suffit de cliquer sur la carte des groupes et en l’agrandissant progressivement vous déterminerez, s’il en existe, celui où vous adressez. Pas besoin de les passer tous en revue un par un.
Gigi
Bravo pour cette brillante analyse. Votre sagacité m’étonnera toujours.
Stoned
Mr Mélenchon bonjour,
Je soutiens de nouveau votre candidature car dans les lignes fondamentales de sujets qui m’importent vous êtes le seul à proposer des solutions et/ou des idées qui me semblent justes et aller dans le bon sens. Je fais partie de cette pauvre « gôche » qui s’est déplacée 2€ en poche pour contribuer modestement à l’éviction du gnome. Ça c’est fait. Que Fillon l’emporte (je n’irai pas une 2e fois) ou Juppé c’est à peu près « kifkifpalpal » à la # près que Fillon offre par nature un meilleur rempart contre une grande blonde dangereuse. Mais non seulement ! Car si Hollande se présentait finalement avec cette raison de plus comme pauvre alibi inconscient de tout qu’il est devenu, alors là c’est du pain béni et je pense la voie royale pour vous. Avec toute mon admiration pour ce que vous accomplissez sans relâche et une force de travail qui laisse coi avec le courage que cela nous donne pour y participer en nous retroussant les manches. Je rencontre néanmoins moi aussi énormément de réticences à rallier à votre personne et au mouvement de la FI et j’espère que cette tendance n’aura de cesse de s’inverser dans les mois qui viennent. Continuez de nous inspirer et de nous rassembler autour des piliers de vos propositions. Je constate que le système est bien ancré et que la grande majorité des français ne veulent que croire le jour venu un tel ou un tel et sans plus car c’est plus facile et plus simple tout simplement. Avec un immense respect.
PS : j’ajoute que Mme Merkel est malgré toutes les failles et mesures prises dans le passé d’une grande carrure politique et son engagement dans l’accueil des migrants force mon admiration. Qu’elle se représente sans faire de compromis sur cette position est tout à son honneur et je souhaite qu’elle l’emporte contre les partis populistes et d’extrême droite en Allemagne.
Manu
Quand on dit que les sondages, les médias se sont trompés, je ne suis pas du tout d’accord avec cette analyse (que ce soit avec Trump ou avec Fillon, ou même avec le Brexit). Les médias et les sondages ne se trompent pas, ils participent et prennent de plus en plus clairement et ouvertement parti pour tel ou tel candidat (Clinton et Juppé en l’occurrence) et font absolument tout ce qu’ils peuvent pour influencer les citoyens et faire gagner « leur » candidat. En gros, ils deviennent au fil des ans de plus en plus acteurs, de moins en moins observateurs.
Donato DI CESARE
« …les médias et les sondeurs deviennent au fil des ans de plus en plus acteurs, de moins en moins observateurs. »
Acteurs de rien puisque les votes sont contraire à leur propagande.
Manu
Ce n’est pas parce qu’il perdent qu’ils ne sont pas acteurs. Quand on voit les efforts déployés…
adirolland
Les organismes de sondage vive en proximité avec l’oligarchie médiatique détenue par la finance qui favorise le bipartisme, les primaires françaises, l’Américaine, excluant de facto les autres forces politiques. Les sondagiers ne se trompent pas, ils orientent la propagande et influent sur les options publiques. Les organismes de sondages peuvent se tromper et se sont trompés pour le Brexit et la présidentielle américaine. Ils se trompent ou minorent les campagnes dynamiques des autres forces politiques de progrès pour favoriser le vote utile en faveur du bipartisme institutionnel de la gouvernance capitaliste. Faut plus compter sur une dynamique de campagne que sur les sondages qui n’est pas une science exacte mais qu’un outil pour mesurer l’opinion publique. Donc l’objectif politique principal est de convaincre l’opinion publique, pas les sondages. Comme la politique ne se fait pas à la corbeille de la Bourse mais avec le peuple, il faudra à l’avenir plus encadrer les organismes de sondage en France et leurs publications intempestives à la veille d’échéances électorales majeures dans notre pays, sans pour autant les interdire car ils peuvent être un des outils nécessaires pour évaluer les politiques publiques et en aucun ne peut se substituer à la consultation permanente des citoyens, à la consultation référendaire du peuple qui sont les seuls sondages utiles et efficaces pour le pays.
DD
Je pense également et depuis très longtemps (depuis au moins 47 ans) que les sondages ne se trompent pas, mais sont là pour orienter les votes dans le sens de la pensée dominante, en l’occurrence celle du système de l’oligarchie capitaliste. L’utilité des sondages est une légende. C’est avant tout une arme profondément antidémocratique.
Autre sujet d’interrogation, la médiatisation à outrance des primaires. Car là aussi, outre cette finalité qui serait de préserver le système en écartant le droit démocratique de chacun à se présenter, on constate une débauche médiatique extrême, à la télévision notamment, avec un droit de parole sur les grands médias y compris et surtout de l’État, que les candidats « libres » comme JL Mélenchon ne pourront jamais rattraper.
Thoreau
Il est scandaleux que les médias relatent à ce point les primaires. La primaire de droite ne regarde pas l’ensemble des Français, mais une petite partie seulement, les partisans d’un courant politique et idéologique qui ne s’intéresse pas à l’intérêt général mais aux intérêts des plus riches et qui ne représente que 4 millions d’électeurs sur 44,5 millions, soit 9 % seulement de l’électorat ! Des médias impartiaux devraient juste informer de manière « classique » ces opérations internes à un parti. Les débats contradictoires de la future présidentielle ne devraient être réservés, de manière pluraliste, qu’aux candidats définitifs et de tout le spectre politique. Cela veut-il dire que TF1, France 2, BFM, RTL appartiennent à la droite et à ceux qui la représentent ? Que fait le CSA pour les règles d’équité du temps de parole ? Où est la police ? Pour une fois elle serait utile ! Il n’y a pas de démocratie avec une telle tricherie, c’est une mascarade.
Lacroix Ghyslaine
Le titre est suffisamment accrocheur pour susciter la curiosité. Comme d’habitude, très intéressant, pertinent. Je vais le poster sur Facebook et une question m’est alors venue à l’esprit : les « facebookers » ont intérêt à lire ce long message en plusieurs parties, en plusieurs fois car la communication Facebook est très rapide, elle nous rend donc ainsi et presque impatient de trouver une autre info qui va nous plaire. Facebbok, c’est la course à l’info.
Pour notre pré-réunion de ce soir, c’est du pain béni car ce texte clarifie tout et les initiateurs n’ont donc pas à faire un travail de recherche pour rassembler les infos, d’une part, du programme, d’autre part de la poursuite de la campagne.
Volodia
La dynamique à gauche est du côté de Jean-Luc Mélenchon. Nous vivons des temps durs mais des temps de vérité, où les peuples qui souffrent exigent des diagnostiques clairs, des réponses claires et des leaders ayant la force de tenir leurs engagements. Avec Macron, Bayrou et Hollande (ou Valls) pour se partager l’espace austéritaro-centriste-eurobéat et face à Fillon-Morticia, un cauchemar ultra-libéral tout droit sorti de la Famille Addams, notre candidat est le seul capable de livrer bataille au nom du peuple contre l’oligarchie et contre l’extrème droite. Jean-Luc Mélenchon peut être au deuxième tour en avril prochain et devenir notre prochain président.
DMc
Je suis candidat à rien, mais je me suis quand même inscrit pour participer à la réunion de ma circonscription, probablement ingagnable (mais nationalement chaque voix comptera).
Je comprends bien les arguments développés, cependant je ne suis que partiellement convaincu du devoir d’un élu de s’aligner sur la décision majoritaire de son groupe, car alors comment reprocher aux « frondeurs » socialistes de n’avoir pas voté une motion de censure contre la loi El Khomri ?
Pour ce qui est du programme, je l’ai globalement approuvé, bien que quelques chapitres comportent des propositions discutables. Mais je ne me verrais jamais voter pour le rétablissement d’un service militaire, qui ne serait jamais qu’une période de servage, pour ne citer qu’un exemple. Aussi je ne pourrais pas demander à un député de ne pas demeurer un insoumis.
A part ça, FI est un très bon label commun pour une dynamique bien engagée, et il n’y a plus de raisons de le changer pour complaire à ceux qui ont voulu sa perte. Chacun peut s’insérer dans ce mouvement, dire le contraire relève surtout de la mauvaise foi.
Francis
On parle ici de la mise en œuvre du programme sur lequel les députés ont été élus. La comparaison avec les frondeurs n’est à mon sens pas judicieuse car ceux-ci se sont opposés à des lois qui sont tout l’inverse de ce pourquoi ils ont été élus.
DMc
Heu… j’ai surtout vu qu’ils ne s’y sont pas opposés. Quant au programme sur lequel il ont été élus, bien malin qui pourrait dire ce qu’il était. Pour l’avenir, surtout si nous gagnons, il y aura certainement des votes sur des points non prévus, dans des situations non prévues, et moi je ne veux pas d’une armée de godillots ou d’avaleurs de couleuvres.