Je pensais que l’aventure spatiale de Thomas Pesquet aurait davantage d’attention. Mais Fillon a tout pris. Curieusement, ce serait, paraît-il, une surprise que les beaux quartiers votent pour la droite de droite traditionnelle. Pourtant, dans une primaire, c’est le socle qui vote. Tout le monde devrait le savoir. Croire que la droite en France ce sont des yuppies camés à la finance mondiale, c’est mal connaître son pays. Et mal comprendre ce que c’est que d’être de droite dans la France des bons quartiers où la rente et la paroisse sont les deux horizons de référence en blaser à boutons d’argent et mocassins à glands, en serre tête et jupe soleil.
La manif pour tous est à Fillon ce que la grève contre Juppé en 1995 a été pour Jospin en 1997. Un propulseur. De plus, une primaire, c’est surtout et avant tout un tamis social. Corbière l’a montré dans son livre. Fillon a gagné. Sacrés naïfs ! L’amusant est de voir la droite française passer sous domination des réseaux religieux alors que ce cycle vient de se clore au États Unis. Car la victoire de Trump dans les primaires des républicains est obtenue en écrasant tous les bigots qui faisaient la loi jusque-là ! Je ne dis pas ici ce que j’en pense. À quoi bon. Je ne suis pas un commentateur mais un protagoniste. Je crois savoir ce que produit une explosion : de la fragmentation tous azimuts. C’est bien parti ! Ici la destruction programmée de Sarkozy s’est doublée de celle de Juppé ! Bonne pioche. En harcelant depuis plus d’un an sur tous les tons en faveur de Juppé, le système médiatique nous a rendu un fabuleux service. Toutes les vertus dont il a orné le vainqueur annoncé n’ont pas réussi à en faire mieux que le second qui élimine Sarkozy.
Et ce résultat est laborieusement acquis avec les voix de cette « gôche » honteuse qui signe en cachette, vote en cachette et cotise à la droite en cachette ! Le même système médiatique appelle encore en gros sabots ces improbables supplétifs de toutes les causes perdues honteuses, à venir de nouveau à la rescousse de Juppé contre Fillon. Génial ! Le plus drôle serait qu’ils y parviennent ! En attendant, Fillon étant gagnant, le domaine de Juppé va revenir sur le marché électoral en pièces détachées. Propagation de la fragmentation dans tout l’environnement de l’astre explosé en vol. Un bout de la vraie croix chez Macron, un autre chez Bayrou, un autre chez Valls. Bayrou ? Évidemment ! Valls ? Pas Hollande ? Cet épisode est pour la semaine qui commence au lendemain de la formalité Fillon. Celui qui tire le premier s’imposera à l’autre ! Bon, disons que même sans cela la semaine aura été bien comique avec ces pauvres commentateurs dissertant sur les « surprises », les « coups de tonnerre » démentant leurs doctes sapiences et pronostics erronés mille fois rabâchés. C’est à se demander s’ils ne se trompent pas volontairement pour mieux s’étonner ensuite et faire vivre le spectacle plus que jamais sans pause ni trêve !
Pour moi, la semaine était rude. À peine rentré de Copenhague et son sommet du Plan B, tout au plaisir du succès, j’ai dû participer à une session navrante du Parlement européen. La majorité Droite/PS a voté pour refuser de soumettre le CETA aux juges européens qui auraient pu dire le mot de la fin sur la compatibilité de ce texte avec les traités. En plus de ce passage en force, nous avons dû subir des flots de paroles et de votes en faveur de « l’Europe de la Défense » qui tient lieu désormais de nouveau « rêve européen » ! Quand j’avais une petite pause, j’ai lu tout ce que je pouvais sur les premiers pas de Trump. Étrange sentiment de fin d’un monde.
D’accord, c’était il y a une semaine, c’est-à-dire il y a un siècle en temps médiatique réel. Mais quand même ! Emmanuel Macron est donc candidat à l’élection présidentielle. Quelle surprise ! C’est une bonne nouvelle. Un clou de plus dans le cercueil politique du PS et de Hollande. Surtout de Hollande. Avec Arnaud Montebourg, ses deux anciens ministres de l’Économie sont candidats contre lui. Moscovici s’est enfui à Bruxelles. Reste Sapin. Hum. Beau bilan ! En fait personne n’assume ce bilan, c’est ça le problème. Car quand Macron et Montebourg sont candidats, leurs premiers mots communs sont : ce n’est pas moi le responsable du bilan économique désastreux de François Hollande ! Pourtant, ce sont bien eux qui ont inventé et mis en place le crédit d’impôt compétitivité et le pacte de responsabilité, cœur de la politique économique « de l’offre » depuis 2012, non ? Montebourg était ministre et Macron secrétaire-général adjoint de Hollande à l’Elysée chargé de l’économie ! L’échec de Hollande, c’est évidemment aussi le leur ! Bon. Donc, Macron est candidat.
Savourons. Et d’abord quand il promet une « révolution démocratique profonde ». Il dénonce un « système politique bloqué » ! Il évoque même la Révolution française. Il en appelle au « peuple ». Quelle validation de nos mots et de notre diagnostic ! Peut-être pourra-t-on débattre des solutions bientôt. Car que propose Emmanuel Macron pour changer ? Rien ! Absolument rien. Veut-il supprimer l’article 49-3 de la Constitution qui lui a permis d’imposer sa propre loi sans vote du Parlement ? Propose-t-il un référendum sur le traité de libre-échange CETA dont il a publiquement dénoncé la nécessaire ratification par chaque État alors qu’une ratification européenne lui aurait suffi ? Comment compte-t-il faire la « révolution démocratique » sans 6e République ? Comment le « peuple » peut-il mener la « révolution démocratique » sans une Assemblée constituante qui lui donne le pouvoir de changer les règles du jeu politique ? Je note d’ailleurs que dans sa déclaration, Emmanuel Macron a essentiellement vanté le rôle du président de la République et sa « responsabilité immense » dans la conduite du pays. Faut-il comprendre qu’il propose seulement de changer de monarque en guise de révolution ?
C’est la même question sur l’idée de « progrès ». Macron répète le mot sans cesse. Mais il est incapable de proposer quelque chose qui soit un progrès. En quoi l’extension du travail du dimanche qu’il a imposé a-t-elle été un progrès ? En quoi la loi El Khomri qu’il trouve trop timide a-t-elle été un progrès dans la protection des salariés ? La doctrine qui l’anime semble toujours se dérober au regard. Macron veut « réconcilier la liberté et le progrès ». Pour l’instant, on ne voit que le libéralisme et pas la liberté ni le progrès ! Quels sont la liberté et le progrès d’être un auto-entrepreneur auto-exploité librement par « Uber » au nom de la lutte contre le chômage et les discriminations ? Où sont la liberté et le progrès dans le fait d’être auto-empêché de prendre sa retraite à 60 ans au nom de la liberté de choisir de partir à 67 ans grâce à une « retraite à la carte » et à l’allongement de la durée de cotisation imposé par François Hollande et Emmanuel Macron ?
J’ai déjà dit que Macron puise aussi à l’extrême-droite et pas seulement chez les libéraux de droite. Je l’ai dit et illustré dans ma note précédente. Le Huffington post a repris mes propos. Je suis heureux qu’on ait compris qu’il n’y a pas dans cette analyse autre chose qu’une stricte observation des programmes. D’ailleurs, Emmanuel Macron n’est pas le seul à faire ce type d’emprunt. Evidemment, la primaire des « Républicains » en a donné des exemples quasi-quotidiens en matière de surenchère identitaire. Et on se souvient de « l’emprunt » idéologique de François Hollande au FN en matière de déchéance de nationalité. Mais Macron aussi ! Je confirme et complète.
Le premier sujet que j’évoquais était l’éducation. Emmanuel Macron propose en quelque sorte de créer un grand marché de l’éducation en supprimant tout zonage d’affectation des élèves. Cela s’appelle renforcer « l’autonomie » des établissements. Cela implique sans que cela soit dit qu’ils seront donc en concurrence entre eux. C’est un projet porté par tous les candidats à la primaire LR. C’est aussi une idée du Collectif Racine de Marine Le Pen. Dans ces 100 propositions pour l’école publiées en septembre dernier, les lepénistes proposent ainsi d’« accorder aux écoles primaires atteignant le seuil de 10 classes la personnalité morale et l’autonomie administrative et financière » (proposition 81), de « donner au directeur d’école la pleine responsabilité de conduire la politique pédagogique et éducative de l’établissement » (proposition 83) ou encore de « donner au directeur d’école la responsabilité de piloter le projet d’établissement. Dans chaque établissement, ce projet définit sous forme d’objectifs et de programmes d’actions, les modalités particulières de mise en œuvre des programmes nationaux, des orientations nationales et académiques, et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent » (proposition 85).
Le but est clair. La méthode est la même que celle appliquée à l’université ou à l’hôpital : des établissements autonomes, en concurrence entre eux pour les financements et les « meilleurs » agents enseignants ou soignants, le tout sous la férule d’un « chef » d’établissement vu comme un « manager » dans ce cadre concurrentiel. C’est une vieille idée de l’extrême-droite dans ce qu’elle a de plus hostile à l’école républicaine. Elle était évidemment déjà défendue en 2007 par Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers. Pour la mettre en place, ils proposaient même tous les deux de verser un « chèque éducation » aux parents qui pourraient l’utiliser pour payer l’inscription de leur enfant dans l’école, publique ou privée, de leur choix. Une prochaine idée pour Emmanuel Macron ?
« Un autre point commun de Macron avec le programme de Le Pen concerne les retraites » ai-je écrit. Et le Huffington post me donne raison, citant Marine Le Pen en 2012 : « la meilleure option est la retraite à la carte, avec une retraite pleine à 40 annuités de cotisation ». Cela revient à effacer toute notion d’âge légal donnant droit au départ avant d’avoir atteint cette durée de cotisation. Que cette idée ait été reprise par François Bayrou ou Manuel Valls comme le mentionne le Huffington post ne change rien à l’affaire
Ce n’est pas la première fois que les libéraux qui entourent Hollande empruntent au Front National. La fois précédente, c’était un emprunt collectif. Ainsi quand Hollande, Valls et Macron étaient tous d’accord pour proposer d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés en supprimant des cotisations sociales salariées pour faire augmenter le salaire « net » sans augmenter le salaire « brut ». C’était dans le pacte de responsabilité. Le conseil constitutionnel a censuré cette mesure. En effet elle créait une inégalité entre salariés selon leur niveau de salaire puisque la mesure ne concernerait que les salariés au SMIC. N’empêche : c’était une idée directement tirée du programme économique de Marine Le Pen en 2012. J’ai déjà dit plusieurs fois que cela revenait à offrir aux salariés de l’argent qui est déjà le sien selon la logique « donne moi ta montre et je te dirai l’heure ». En effet, les cotisations sociales appartiennent aux salariés et servent à financer son indemnité chômage éventuelle, ses remboursements de soins, sa future retraite. Ajoutons que la loi fait obligation à l’État de rembourser à la Sécurité sociale chaque euro dont elle dispense l’entreprise. Ce qui revient à dire que les contribuables se paieraient avec de nouveaux impôts leur nouvelle augmentation de salaire. Ces deux derniers exemples montrent comment la logique libérale contre l’État social finit toujours par rejoindre la pensée d’extrême-droite quand il s’agit de s’en prendre aux acquis des travailleurs.
« La France insoumise » s’apprête à franchir un nouveau cap. Mercredi 1er décembre sera publié le programme L’Avenir en commun sous la forme d’un petit livre de poche au prix de 3 euros. Notez la date et préparez les paquets pour les fêtes de fin d’année ! Après tout c’est un cadeau clin d’œil pour le sapin de Noël. Papier cadeau bleu ou rouge évidemment ! Discussions garanties sur le sens du symbole FI (abréviation de France Insoumise) en lettre grecque !
Le weekend des 11 et 12 décembre donnera lieu à une première opération de diffusion publique du programme. Répétition générale pour une nouvelle opération du même type en janvier. Tous les groupes d’appuis sont appelés à organiser des points de vente un peu partout : sur les marchés, aux pieds des immeubles ou à proximité des rues commerçantes. Qu’ils soient aussi beaux, dynamiques et originaux que possible ! L’effet de masse par la présence de tous sur deux jours partout en France est un bon moyen de se rendre visibles. Pensez à votre presse locale bien sûr. On peut penser à des tables « vin chaud », thé ou autre (s’il fait froid surtout), instruments de musique bienvenus, bref tout ce que l’on veut pourvu que cela ne soit pas trop figé. Je pense que c’est une bonne façon de finir les neuf mois de campagne que nous venons de mener.
A la même époque, les caravanes d’insoumis feront leurs dernières tournées de 2016. Tenez compte du fait que le 31 décembre est la date limite pour s’inscrire ou se réinscrire correctement. Ce n’est pas une petite affaire. J’ai lu dans le journal « DNA » qu’en Alsace une opération a été organisée pour vérifier où en sont les gens sur ce point. Félicitations ! 17 000 personnes avaient été radiées pour l’élection précédente faute d’être correctement inscrites ! Pour cent soixante-seize mille électeurs ça fait beaucoup. Non ? Sur place, ils ont donc pris le taureau par les cornes. Ils sont sérieux. Ils reprennent un par un le cas de chaque mal inscrit ! Mais partout ailleurs dans le pays ? C’est donc à vous de bien vous assurer autour de vous que nos électeurs sont bien inscrits. Le moment venu ce sera décisif.
Les insoumis auront l’occasion de préparer ces actions lors de leur réunion de circonscription du 30 novembre prochain. La diffusion du programme est le premier point à l’ordre du jour de ses réunions. Le deuxième concerne la préparation des élections législatives. Nous sommes en retard sur ce plan. Le PCF, par exemple a déjà investi la totalité de ses candidats pour la totalité des circonscriptions législatives de France. Par exemple, le jour où j’étais à la Rochelle, les candidats communistes pour les quatre circonscriptions du département étaient présentés dans la presse. Même configuration au PS. Je crois que c’est la même chose à droite et chez les Verts. Mais on peut rattraper le retard. Il faut le faire sans bousculade. Et sans brutaliser nos cadres de travail si nouveaux et fragiles
Ces assemblées de circonscription sont les premières du genre pour le mouvement « La France insoumise ». Jusqu’ici, les insoumis se sont réunis seulement par « groupe d’appuis » à une échelle plus petite d’un village ou d’un quartier, d’une rue ou d’un groupe de copains. Ce cadre des groupes d’appuis reste le cadre de base de la campagne. C’est la condition pour pouvoir accueillir chacun dans un cadre souple et bienveillant. Chacun peut rejoindre un groupe d’appui ou en créer un autre. Donc, les réunions de circonscription visent uniquement à permettre la rencontre et la discussion sur la préparation des élections législatives. C’est la première étape avec une réunion par circonscription prévu le même jour, le 30 novembre, à la même heure, dans toute la France. Déjà plus de 200 circonscriptions ont complété le formulaire pour indiquer le lieu de leur réunion. Les autres doivent le faire au plus vite. Un mail et une carte nationale permettent ensuite à tous les insoumis, membres ou non d’un groupe d’appui, d’être informés de la tenue de la réunion dans leur circonscription. Rien que la préparation de tout cela a demandé beaucoup d’énergie et de temps de travail, je vous le garantis.
Ces réunions discuteront du profil des candidats les plus appropriés pour notre campagne locale. Elles proposeront, si elles le souhaitent, des volontaires pour se présenter en notre nom. Avec cette méthode, les réunions identifieront donc ce que l’on appelle un « vivier de candidatures », à parité homme/femme. Les réunions peuvent aussi alerter le dispositif national si on n’a pas de candidature localement ou s’il est estimé que la circonscription mérite une candidature identifiée par une lutte en particulier ou une cause nationale. Et cela soit pour tenir compte d’enjeux locaux soit pour aider à former l’équipe nationale des élus. En parallèle, chaque insoumise et insoumis peut proposer sa candidature par un formulaire en ligne. À ce jour, plus de 860 candidatures sont enregistrées.
Point positif : il y a déjà le double de candidatures masculines dont nous en avons besoin pour présenter un homme dans la moitié des circonscriptions. Je le mentionne pour ceux qui prétendaient que « Mélenchon ne trouvera jamais assez de candidats ». Point négatif : nous avons besoin de beaucoup plus de candidates. Il n’y en a que 160 actuellement. Mais la France insoumise appliquera strictement la parité dans les candidats titulaires avec autant de femmes que d’hommes. C’est une exigence politique politique, humaine et juridique. Sans compter l’absurdité qu’il y a subir des sanctions financières, comme le prévoit la loi, si on ne présente pas un ensemble paritaire au niveau national. Les candidatures seront closes le 9 décembre. Donc chacun et surtout chacune a encore le temps de se manifester. Quoi qu’il en soit, le nombre d’hommes candidats montre déjà que tous les postulants ne pourront être candidats titulaires. Mais entre les suppléants, les directeurs de campagne, les mandataires financiers et les militants de la campagne, toute l’énergie mise à disposition par ces candidatures trouvera à bien s’employer, j’en suis certain !
Après la tenue des assemblées de circonscription, un comité électoral national établira une proposition nationale de répartition des candidatures à partir des propositions locales. Son but est simple, même si son travail ne le sera pas : assurer notre présence partout, veiller à la parité constatée au plan national, donner à voir les insoumissions et luttes sociales, écologiques et démocratiques. Ce comité électoral national sera composé de membres de l’équipe de campagne nationale, de représentants des espaces associés à la campagne (espace politique, espace des luttes…) et de représentants tirés au sort parmi les initiateurs de groupes d’appui. En fin de processus, les insoumis valideront par un vote la proposition qui leur aura été faite. Puis nous mettrons en place toute sorte d’outils pour aider les candidats et leurs équipes à mener campagne.
Pour la « France Insoumise » l’élection présidentielle et les élections législatives forment une seule et même séquence politique nationale. À peine cinq semaines sépareront le deuxième tour de la présidentielle du premier tour des législatives. La démonstration a été faite en 2012 de l’échec auquel conduit la séparation des deux élections. Un bon score aux législatives repose quasi exclusivement sur la bonne mobilisation des électeurs de la présidentielle. Cela aboutit à une technique de campagne très claire : même programme, même identification visuelle, même cadre politique entre les deux élections et dans les 577 circonscriptions. Il n’est pas question de recommencer 577 campagnes locales sans ligne nationale, abandonnées aux notables locaux ou aux arrangements à géométrie variable avec le PS. S’y ajoutent donc deux points essentiels. Tout d’abord, les candidats devront se déclarer en préfecture sous la même étiquette politique « France Insoumise ». C’est la condition pour que nos résultats soient comptabilisés et totalisés comme tels au niveau national. Il est vital pour la suite d’éviter le spectacle lamentable donné aux élections locales de scores éclatés entre je ne sais combien d’étiquettes et de collections de sigles !
Les candidats devront aussi se rattacher financièrement à la même association de financement « France Insoumise ». Car le financement public des partis et groupes politiques dépend du nombre de voix obtenues aux élections législatives et du nombre de députés. Bien sûr, des accords de répartition financière avec les partis et groupements politiques alliés sont prévus par la charte. Car il n’est pas question de léser quiconque. Voilà qui est loin des caricatures affolantes qui ont circulé sur ce sujet qui ont déjà une forte odeur de cuisine interne ! Ce qui a été dit pour rendre ce point inacceptable sur le terrain, c’est autant de mensonges. Des accords auront lieu avec des partis car souvent ils proposent des candidats de qualité, bien représentatifs de ce que nous voulons représenter : militants de terrain, syndicalistes, porte-paroles, lanceurs d’alertes, femmes et hommes engagés de toutes les façons possibles. Sachez que la présidentielle n’ouvre aucun droit a financement régulier à la suite de l’élection. Cette fois ci il a donc été convenu que le reversement à chaque groupe dans la circonscription inclurait une péréquation nationale permettant à chacun de s’y retrouver ensuite et notamment de payer ses remboursements. C’est une affaire de solidarité nationale pour permettre à tout le monde de pouvoir être candidat et pas seulement ceux qui sont adossés sur une fortune ou un parti qui le prend en charge.
Une charte a donc été établie pour les candidats aux élections législatives pour mettre noir sur blanc ces points et quelques autres. Elle a été construite à partir des échanges de la Convention des insoumis.e.s à Lille au mois d’octobre. Une « cogitation insoumise » y était consacrée aux législatives. Dans l’esprit de la 6e République que nous défendons, les insoumis ont insisté pour que les candidats s’appliquent le non cumul des mandats et respectent la charte de l’association Anticor contre la corruption et les conflits d’intérêts. Ces deux points figurent donc en bonne place dans la charte. Puis la charte a été discutée avec « l’espace politique de la France Insoumise » où sont représentés les groupes politiques qui participent à la campagne présidentielle. Tout cela montre que loin de sortir du chapeau, cette charte est mise en discussion depuis un bon moment et qu’elle a été bien réfléchie par tous ceux qui ont voulus prendre parti à ce débat.
J’évoque un dernier point. Il s’agit de la « liberté de vote » des députés. J’invite ceux que cela inquiète légitimement à relire attentivement la charte. Que dit-elle ? Que les futurs députés s’engagent à « siéger au sein du groupe qui sera constitué pour construire une coopération politique entre les députés de France Insoumise ou le mouvement auquel elle aura contribué à donner naissance si telle est la décision que nous prenons collectivement à l’issue des élections » et à « respecter la discipline de vote du groupe lorsqu’une décision collective a été prise conformément au programme l’Avenir en commun ». On voit bien ici qu’il n’est pas question qu’un « chef autoproclamé » décide pour tous les autres comme cela a été grossièrement affirmé. Mais à l’inverse, en effet, il n’est plus question que le groupe de députés décide sans consulter personne, sans rendre compte à personne ni à aucune organisation qui a contribué à les faire élire.
Je sais que c’est la règle au PCF. Mais elle ne s’applique qu’à ce parti qui est bien libre d’agir comme il l’entend. Mais nous ne sommes pas obligés d’en faire autant. Pour ma part, je crois que les élus doivent s’inscrire dans une démarche collective, respectueuse des citoyens et des militants qui les ont fait élire! Il s’agit donc de prendre des « décisions collectives » et de faire vivre à la tribune, les textes de propositions de loi et par les amendements le programme partagé lors de l’élection. Pour les auteurs de la charte, les députés sont l’expression politique du mouvement et de ses électeurs. Mais, à la fin, il ne peut s’agir que d’un engagement moral et politique. Car le ou la député sait que sa stricte liberté de vote est garantie par la Constitution qui ne reconnaît pas de « mandat impératif » pour les députés. Elle l’est aussi par la loi qui punit sévèrement quiconque veut obliger un député à voter comme il ne le souhaiterait pas. C’est donc un total faux procès que d’invoquer je ne sais quelle contrainte dictatoriale qui s’imposerait aux élus.
Mais franchement, qu’y a-t-il alors de choquant dans cette charte ? Que refusent ceux qui n’en veulent pas ? Pourquoi refuser que les décisions de votes de nos députés soient prises en concertation avec le mouvement qui les a investis et en conformité avec le programme de leur élection ? Que demandent-ils ? De pouvoir voter comme bon leur semble, sans lien avec leurs électeurs et leurs camarades de campagne ? De pouvoir voter contre le programme qu’ils ont porté à l’élection ? Il n’est pas question de tergiverser sur ce point. Je ne vous propose pas de revivre la gêne de voir un député élu sous notre étiquette voter contre l’égalité des droits devant le mariage qui figurait pourtant dans notre programme partagé L’Humain d’abord. Et combien d’autres choses ! Lorsqu’on dit « nous » plutôt que « je », alors chacun doit de la mettre en œuvre et faire vivre les textes décidés en commun. C’est le début du renouveau politique que nous voulons. C’est ce que s’engagent à faire les futurs candidats France Insoumise dans toutes les circonscriptions ! C’est pourquoi on ne peut être candidat.e sans signer d’abord cette charte qui est un message de solidarité avec les insoumis et de respect pour les électeurs.
Je reviens sur cette soirée de discussion. Tâchez de ne pas ressembler aux partis traditionnels où ce genre d’exercice est bien rarement détendu ! Le mieux est de prévoir une soirée aimable et conviviale et de s’en donner les moyens. Je crois qu’une bonne campagne commence dès les préparatifs de celles-ci. Je crois que le critère de la bonne volonté et de la bienveillance doit compter dans les recommandations de choix des réunions de circonscription. Notre mouvement est tout neuf. Soyons précautionneux avec ses premiers pas.
Depuis le Brexit, le poste de commandement de l’Union européenne est une salle de bal vide et froide. Les lampions sont éteints et ça sent le tabac froid. Les guirlandes sont par terre et les nappes froissées. C’est clair : on ne dansera plus. Que faire d’autre ? Que proposer comme nouvel arguent de promotion puisqu’on ne peut plus dire à personne « venez chez nous, c’est une maison sympathique ! On est tous des gentils qui s’entraident et font des projets magnifiques pour un futur bienveillant »? La preuve du pudding c’est qu’on le mange. À Londres, personne n’a eu à manger le gâteau européen pendant la campagne du Brexit. Il n’y aura jamais eu un mot de positif pour appeler les Anglais à rester dans l’Union européenne. Juste des menaces et des grimaces : la peur de l’hiver nucléaire et celle des catastrophes immobilières, financières, économique que sais-je, le fer rouge de la xénophobie, la marque noire du racisme, si le pays votait mal ! En vain ! Et désastre supplémentaire : l’immobilier est resté stable, la bourse est repartie, la croissance se maintient. Pffff, les eurocrates ne savent que faire.
Le sommet de l’Union à Bratislava a eu pour grand dessein de ne pas sanctionner l’Espagne et le Portugal ! Depuis, ça se traine. On voit bien qu’il y a une activité pour essayer de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. On a donc sur le tapis Madame Merkel en leader d’un improbable « monde libre ». Le rêve européen : la maman méritante pour tous. Plat de résistance : l’Europe de la Défense. Une foutaise en barre. Se défendre ? Contre qui ? Déjà qu’il n’y a pas de politique étrangère commune de l’Union ! Évident : elle est impossible à bâtir. Les va-t-en guerre contre la Russie de l’Europe de l’est et les paisibles méditerranéens qui ont d’autres soucis avec leur voisins n’ont pas du tout les mêmes priorités. Et celles-ci ne peuvent non plus s’additionner. Sans parler des permanences de l’histoire. Les Russes sont des partenaires naturels des Français. Et quand les Français l’oublient, la catastrophe n’est jamais loin.
Quoiqu’il en soit, voyez l’incroyable évolution : on faisait l’Europe pour la paix, on nous propose de la faire pour se préparer à la guerre. Car nul n’a jamais vu qu’on s’arme et s’intègre militairement autrement que pour faire usage des moyens que l’on rassemble. La peur de l’autre et la guerre comme liant du projet européen ! Un minable retour aux sources. Car la première Europe politique proposée sur le vieux continent après la deuxième guerre mondiale, ce fut la communauté européenne de Défense (CED) en 1954. Il s’agissait alors de s’armer et de coopérer contre… les Russes ! Déjà ! Ceux-là se présentaient à l’époque sous la forme de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Le Parlement français vota non. Il est vrai qu’il était étrange de décider de s’allier avec l’envahisseur de la veille contre l’allié qui nous en avait libérés. Les « pères fondateurs », un quarteron de bigots à la retraite après une guerre où ils furent très moyens, remirent l’ouvrage sur le métier. Le traité de Rome arriva donc trois ans après cet échec. Toute la gauche française vota contre, de Mendès France aux communistes. On veut l’oublier aujourd’hui. On gagnerait à relire le discours de Mendès France à l’époque…
On votait donc cette semaine au Parlement européen plusieurs rapports sur le sujet. Un plan d’organisation d’une défense commune. Chacun s’est donc positionné. Le PS et la droite ont évidemment voté pour ; les Verts et nous contre. Bien sûr, nos motivations ne sont pas les mêmes. Dans ma façon de voir les choses, le système militaire de la France a une cohérence qui est et doit rester strictement défensive. Si chacun agit de même, nul ne sera tenté de sortir de ce rôle, du fait du manque des moyens et de la culture agressive qui va avec la constitution d’une puissance du type de celle que voudrait construire les eurolâtres. En toute hypothèse il n’existe aucune menace militaire contre l’Europe. Il est stupide de faire croire que la Russie serait en position belliqueuse vis-à-vis de la Pologne ou des petits pays baltes. Personne ne saurait dire quel intérêt il y aurait pour la Russie à agresser qui que ce soit de ce côté-là.
Par contre il est tout à fait évident que l’Union européenne menace la Russie. Elle le fait en tant que poste avancé de l’OTAN, avec ses batteries de missiles en Pologne et ses troupes américaines positionnées sur le territoire européen. Et elle le fait notamment en Ukraine où son soutien au gouvernement d’extrême droite est extrêmement dangereux. Sans oublier la Géorgie, la Biélorussie et combien d’autres zones. Dans chacune d’elle l’Union a lancé le processus d’annexion traditionnel : discussion d’alliance militaire, inclusion dans la zone économique européenne, organisation du renversement des circuits financiers et marchands vers l’Union en général et vers l’Allemagne en particulier. Sur toutes les frontières de l’est, nous sommes à la merci d’une provocation des bellicistes. Car l’article 5 de l’OTAN et l’article 49 du traité de Lisbonne nous obligent à une solidarité militaire avec les gouvernements grossièrement anti-russes de la région. C’est évidemment un contexte favorable pour la répartition des rôles à laquelle s’emploient les stratèges nord-américains : ils veulent voir l’Europe s’occuper des Russes pendant qu’eux s’occupent de l’Asie.
Au Parlement européen règne donc une ambiance très chaude de guerre… froide. On a même voté un rapport pour demander l’organisation d’une contre propagande face aux Russes… Et comme si cela ne suffisait pas, après avoir estimé le coût de « l’inexistence d’une Union européenne de la défense » à 26 milliards d’euros du fait des doublons d’emploi et des sous-investissements, la chère « Europe qui nous protège » envisage des sanctions financières contre les récalcitrants à l’intégration militaire. Je me demande ce que vont me reprocher maintenant ceux qui se donnaient des airs indignés quand je parlais de construire un « nouvel indépendantisme ». Le choix se resserre : soit ce que je propose, soit l’Europe militaire intégrée sous commandement du leader du monde libre. Puisque c’est le nouveau surnom de madame Merkel dans la presse anglo-saxonne.
Et à part préparer la guerre, que veut l’Union européenne ? « Mutti ! Mutti über alles ! » La Merkelmania est de retour ! La cause de ce retour du disque rayé ? La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle états-unienne. Les belles personnes qui croient à leur propagande gesticulent d’émotion. Trump ce serait trop pour elles. Merkel est donc la bouée à laquelle les libéraux de tous bords se raccrochent après la déroute de leur championne Hillary Clinton. C’est dans ce contexte porteur qu’Angela Merkel annonce sa candidature à un quatrième mandat de chancelière pour les élections de septembre 2017 en Allemagne.
Je m’en amuse. Voyez comme les médiacrâtes qui aboient en exigeant « des nouvelles têtes » s’apprêtent à s’enthousiasmer pour que Merkel reste chancelière pendant 16 ans ! Que n’ont-ils pas dit sur la « présidence à vie » de Chavez quand il postulait pour la troisième fois après six ans de mandat ! Je m’en amuse d’autant plus que ce contexte est une aubaine pour moi. L’édition de poche de mon livre Le Hareng de Bismarck est sortie ce jeudi en librairie ! L’antidote ressort au moment du retour en grâce du poison Merkel. Il s’est vendu 41 000 exemplaires de l’édition initiale de mon livre. L’édition de poche comporte une préface inédite. J’y présente comment les faits ont validé toute la thèse de mon livre depuis sa sortie au printemps 2015. Et comment nous abordons l’année 2017 sur la question européenne. Et comme le calendrier a été bien préparé, ce weekend a eu lieu le troisième sommet du Plan B à Copenhague. Face à Trump et Merkel, le rempart, c’est nous ! Cependant, il est intéressant d’analyser les mots et les arguments mis en avant pour faire la nouvelle apologie du « modèle allemand »
Voilà donc Angela Merkel propulsée « dernier défenseur des valeurs humanistes de l’Occident » face à Trump par le New York Times. Elle serait désormais « le dernier rempart devant Trump » selon les Échos. Rempart face à quoi ? À quel genre de danger ? Sûrement pas le sexisme ni même le racisme ! Juste le danger du protectionnisme et de la fin du libre échangisme. Mutti Merkel sait que son pays dépend pour 19% de son économie de l’industrie des automobiles à exporter ! Sans compter le reste d’un modèle bâti sur le « tout export » ! Mutti Merkel est donc devenue la « leader du monde libre » par un historien britannique repris par l’Agence France Presse et Le Parisien ! Rien de moins ! Mais « le monde libre » vraiment ? Lisez plutôt, c’est ce que dit l’historien britannique Timothy Garton Ash, professeur à Oxford, dans The Guardian : « L’expression ‘‘leader du monde libre’’ est habituellement appliquée au président des États-Unis, rarement du reste sans ironie. Je suis tenté de dire que le leader du monde libre est désormais Angela Merkel ».
Barack Obama lui-même a intronisé Angela Merkel pour lui succéder sur le trône papal de « l’occident » ! Il a achevé sa dernière tournée européenne par deux jours à Berlin. Il a vanté Angela Merkel comme la « partenaire internationale probablement la plus proche de ces huit dernières années ». Il s’est même immiscé dans la politique intérieure allemande d’une manière tout à fait stupéfiante. Barack Obama, président des États-Unis encore en exercice a ainsi déclaré « si j’étais Allemand et si elle était candidate, je voterais pour elle » rapporte Direct matin. Le PS allemand a dû être content ! C’était bien la peine pour lui de faire du zèle obamanomaniaque pendant toutes ces années ! À la place d’Angela Merkel je me méfierai de ce cadeau empoisonné de la part de quelqu’un pour qui l’avant-dernier « rempart face à Trump » était Hillary Clinton ! Avec le succès que l’on sait !
L’aveuglement des atlantistes, eurocrates et libéraux est sans limite. On se demande bien quel « monde libre » défend Merkel à part les traités européens et l’ordolibéralisme allemand qui ont écrasé la Grèce et sa démocratie en juillet 2015. Obama et tous ces éditorialistes qui dénoncent le « populisme-du-Brexit-et-de-Trump » n’ont-ils rien vu ? L’histoire retiendra que c’est sous le directoire d’Angela Merkel en Europe que les Grecs ont voté contre le mémorandum, les Hollandais contre l’alliance avec l’Ukraine, les Français contre les traités et les Britanniques pour le Brexit ? Beau bilan non ? C’est sans doute ce qu’ils appellent une victoire du « rempart » contre ce qu’ils nomment le « populisme » !
Mme Merkel est tout sauf un rempart contre Trump et ses disciples européens. Au contraire, elle est leur meilleur argument de campagne. La caste sait-elle que l’extrême-droite nationaliste progresse fortement outre-Rhin grâce à la politique de Mme Merkel ? L’extrême-droite court encore plus vite en Allemagne qu’en France. Le parti « Alternativ für Deutschland » (AFD) est donné à plus de 10% aux élections fédérales de l’an prochain en Allemagne, alors qu’il n’existait même pas lors du précédent scrutin il y a quatre ans seulement ! Et le « rempart » Merkel a déjà prouvé sa totale inefficacité. Lors des élections régionales de septembre, l’AFD (l’extrême droite) a obtenu 21% dans le land d’élection de sa majesté Merkel, le Mecklembourg-Poméranie. L’extrême-droite est même arrivée devant son parti, la CDU ! Face à l’extrême-droite, Merkel est un rempart aussi inefficace que François Hollande ou Manuel Valls face à Mme Le Pen : c’est une passoire ! Ou plutôt un carburant !
Mais c’est que la vérité est ailleurs. Le quotidien allemand Die Tageszeit a vendu la mèche. Il écrit « l’importance de la chancelière va croître, elle doit maintenir la cohésion de l’UE, faire face à Poutine et Erdogan et contrôler Donald Trump ». On a vu ce qu’il en est de la cohésion de l’UE sous Merkel avec la Grèce et le Brexit notamment. Quant à Erdogan, Angela Merkel l’a cajolé tous ces derniers mois tordant le bras de ses « partenaires européens » pour imposer un accord inique sur les migrants. Reste donc Poutine et la Russie. C’est le seul souci des atlantistes. D’ailleurs, de ce point de vue, l’ancien roi du monde Obama et sa successeuse Merkel ont déjà rassuré tout le monde. Réunis à Berlin ce vendredi, ils ont confirmé la poursuite des sanctions économiques européennes contre la Russie avec l’accord de gré ou de force de François Hollande, et des Premiers ministres italien Matteo Renzi, espagnol Mariano Rajoy et britannique Theresa May.
Et Angela Merkel a aussi cotisé lourdement pour rassurer l’oligarchie euro-atlantiste. Elle a promis de continuer à défendre le projet de traité TAFTA de libre-échange entre l’UE et les États-Unis quoi qu’en pensent les Français, les Européens, et même le futur président états-unien ! Bien sûr, Angela Merkel a dû reconnaître que « les négociations ne peuvent être conclues maintenant », avant la fin du mandat de Barack Obama comme elle l’espérait. Mais elle n’a renoncé à rien. Elle a ainsi déclaré « Je me suis toujours beaucoup investie pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, nous avons bien avancé dans les négociations ». Elle s’est même dite « sûre qu’un jour on pourra y revenir ». Nous voilà tous prévenus ! Si Merkel gouverne encore l’Allemagne après 2017, le TAFTA sera toujours sur la table. Mais si je suis élu, le traité servira à caler les meubles bancals du gouvernement allemand et pas davantage !
Le choix des Français en 2017 sera donc décisif. Pour l’avenir de l’Europe, pour l’indépendance française avec une diplomatie débarrassée des obéissances aux États-Unis et des provocations contre la Russie, et donc aussi pour les traités de libre-échange. D’ailleurs le traité CETA de libre-échange avec le Canada devrait être soumis à ratification en France après la présidentielle si les eurolâtres continuent à gouverner. Sans oublier qu’un projet de nouveau traité budgétaire sera sur la table avec un « livre blanc » de propositions de la Commission européenne promis pour le printemps 2017. L’année 2017 est donc une année charnière en Europe.
C’est ce que j’explique dans la préface de l’édition de poche du Hareng de Bismarck. Je rappelle aussi notre stratégie d’un Plan B pour rester libres de nos décisions en toute hypothèse face à l’Union européenne et à la droite allemande. Ce Plan B, nous le travaillons avec le troisième sommet en moins d’un an, ces 19-20 novembre à Copenhague au Danemark. Pour revenir au Hareng, quand la première édition a été publiée, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble déclarait tout juste qu’il fallait « forcer le parlement » français. C’était avant l’usage du 49-3 pour imposer la loi Macron puis la loi El Khomri sans vote. C’était aussi quelques semaines avant le coup d’État financier contre la Grèce. Cet événement a montré combien Le Hareng de Bismarck avait raison de dénoncer « l’annexion » et la « méthode du choc » du capital allemand en Europe. La nouvelle édition n’en retire pas une ligne. Nous sommes prêts pour la grande explication démocratique et diplomatique en Europe en 2017. La France insoumise ou la Merkelmania, chacun choisira !
206 commentaires
pascalou
Sagesse et clairevoyance, voici le message des militants communistes, des progressistes, il était temps ! Les vieux cocos staliniens apprécieront. jlm2017 sera la seule alternative, Montebourg devra se rallier lui aussi.
Jacques A.
Après qu’Ensemble! ait annoncé d’unir ses forces à FI, c’est au tour des militants communistes d’en faire autant. Il s’agit d’œuvrer pour une vision globale et planifiée de la politique qui régira nos vies. Certes, il sera difficile pour chacun d’oublier ses batailles sous telle ou telle étiquette (bien que très proches en réalité), parce que ça a été formateur, mais il est nécessaire de s’en détacher parce que dans « formateur » il y a la richesse de la formation mais aussi le carcan du formatage. Nous construisons un programme inédit, feuille blanche et sans retenue. FI ne cesse de le répéter. En France nous avons le savoir faire, les structures, la volonté. Aucun frein pas même l’argent nécessaire aux lancements des chantiers.
C’est en ça que nous devons remercier la bande à Jean-Luc Mélenchon d’avoir lancé la France insoumise dans les temps. Tout le reste est déjà dans le pot commun et chacun individuellement ou dans son groupe de soutien apportera sa pierre. Il fallait commencer tôt parce qu’il y a encore tant à faire. Nous sommes une force en mouvement. Aujourd’hui de nouveaux camarades sont là pour construire FI. […]
gilles vieillard
Je suis PCF et j’ai voté l’option « Melenchon » certainement pas par acception du nouveau cadre de le FI qui est vraiment à l’opposé de la conception du rassemblement populaire respectueux de la diversité de chacun, mais par souci en cette fin novembre de pas rajouter à la division et ne pas décevoir les personnes que je côtoie quotidiennement et qui misent toujours sur l’espoir qu’a fait naitre la campagne 2012.
Alors oui, cette charte des législatives est surréaliste et complémentent déconnectée de la réalité de terrain, au moins dans ma circonscription (et certainement dans beaucoup d’autres, quand on voit le peu d’assemblées FI prévues pour fin novembre et le nombre d’inscrits là où elles se tiendront). Sur notre circonscription, contrairement à ce qui est écrit ci-dessus, le PCF n’a pas désigné de candidat et bien au contraire, nous venons de lancer une invitation à un large rassemblement citoyen pour faire émerger une candidature en phase avec le local. Actuellement au moins une centaine de personnes y prend part dont un représentant de la FI très sympathique et très proche de notre démarche. Alors cette charte avec obligation de pointer FI partout (finance, comptage) elle ne nous concerne pas, on voit plus loin et plus large. On est tout a fait disposé pour oeuvrer ensemble… mais pas derrière et soumis.
Amicalement, en espérant que la tolérance et l’ouverture permette les rapprochements indispensables face aux graves périls qui nous menacent tous.
Jean-Pierre Boudine
Tu verras à l’usage que le cadre de la FI est très bien. Il y a une dynamique. Elle va énormément s’accroître. As-tu lu la déclaration de la « Gauche Citoyenne » de Nature-Suresnes ? Belle parce que enthousiaste. Il s’agit de gagner. De votre côté, n’hésitez pas à faire un peu de ménage. Pour que notre combat commun se développe dans une atmosphère de respect et de loyauté, il faudrait que ceux qui nous ont couvert de crachats ces huit derniers mois (je pense à Dartigoles et à Chassaigne) prennent des vacances, jusqu’après les élections. Ce serait le minimum, non ? On est sur le taf depuis huit mois, nous !
oberon
Ton choix a été le plus juste. Difficile j’imagine mais juste. Le PCF était soumis à la cuisine interne avec le PS. Cuisine interne, propre aux partis politiques qui sont des carcans. FI n’est pas un parti. Cette charte est pour mettre fin à la cacophonie lamentable des stratégies à géométrie variable avec le PS. Le PCF doit faire un choix : se soumettre et se dissoudre à la social-démocratie (peu importe son degré de résistance au libéralisme), soit construire une gauche hors social-démocratie. Cette charte permet de trancher. Une visibilité de nos combats est indispensable. Le sigle FdG a été dévoyé à toutes les élections intermédiaires depuis 2012. Les confusions, c’est terminé. Le PCF doit faire le deuil d’alliance et peu importe son degré avec son grand frère historique. Le PS vous a humilié. Le nombre d’élus communistes a fondu comme neige au soleil depuis le programme commun. Ensemble, avec nos différences, mais dans la clarté, reprenons espoir. Le vote des militants vont dans ce sens.
thersite69
Qu’est-ce qui a poussé à cette idiotie consistant à vouloir présenter un candidat sorti d’un chapeau dans chaque circonscription, dans le but de tirer dans les pattes des partis implantés qui soutiennent Mélenchon ! J’espère que ça va tomber à l’eau très vite, c’est complètement contreproductif !
Christian Hoerner
Après la décision du PCF de soutenir Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, ne faut-il pas de toute urgence engager des discussions afin d’éviter des candidatures concurrentes PCF / FI ?
Le Père Duchesne
@Francis.
C’est bien noté. Après lecture du compte rendu, Je maintiens que le contrôle de « l’espace politique » doit être assuré par les non encartés de la France Insoumise, d’autant plus que les militants communistes ont choisi de nous rejoindre. Pas question de ne pas appliquer la Charte au PC ou aux autres. Si des négociations doivent avoir lieu, il ne saurait être question que celle-ci soient menées dans les mêmes conditions. La représentation des non encartés dans « l’espace politique » doit être assurée. Parler de démocratie et de 6ème République est une chose, faire vivre cette aspiration en dehors de partis composés de politiciens professionnels en est une autre. Dans tous les cas, il n’est pas question pour moi de revivre la pantalonnade du Front de gauche lors des élections intermédiaires 2012-2017. Pas d’alliance, pas de soutien au PS (pseudo « frondeurs » inclus), EELV et autres traîtres. Pour le PC, discussion au cas par cas. Pas question de soutenir les « cadres » désavoués par leurs militants.
gilles vieillard
« Pas d’alliance, pas de soutien au PS (pseudo « frondeurs » inclus), EELV et autres traîtres. Pour le PC, discussion au cas par cas. Pas question de soutenir les « cadres » désavoués par leurs militants. »
Et avec ça tu espères faire plus de 50% au second tour ? ce n’est pas avec les 150000 clics de soutien jlm2017 qu’on y arrivera (peut-être 200000 bientôt?). Stop à l’exclusion, l’intransigeance et la rancœur !
Fais attention à un truc tout bête, ca va faire baisser les clics si tu exclus de FI les récents déçus du PS et qui ont soutenu le PS encore dernièrement. Ce sont les seuls FI que je connais autour de moi, les rares ex PG de 2012 sont partis écœurés du mode de fonctionnement de ce parti, nous voulaient pas voter FdG aux régionales, non pas a cause de la présence des traitres que tu dénonces, mais de celle d’une responsable PG du département. Faudrait pas recommencer en pire avec FI. Pour info dans mon département, il y a plus de 1000 adhérents PCF et comme professionnel, une administrative et 0 « cadres ».
Guy-Yves Ganier d'Émilion
@ Gilles Viellard
Il serait préférable de cesser de minimiser les adhésions à FI en les traitant de « clics de soutien », alors qu’il s’agit de s’inscrire avec ses coordonnées personnelles sur une plate-forme qui permet de participer au mouvement (votes, élaboration du programme, groupes d’appui, tirage au sort de délégués, contacts, matériel militant, informations locales…).
gilles vieillard
@guy
Je ne minimise rien. Les 160 000 soutiens annoncés sur le site en première page, c’est bien simplement en renseignant son mail et son code postal, puis en cliquant sur « j’appuie » ?
Pour le reste, je respecte le travail militant de chacun, engagé dans un juste combat, quelle que soit la forme et la manière, tant que ca reste dans le respect du choix des autres.
magda corelli
Quel bel hommage lyrique vous avez rendu à Fidel Castro ! Comme les opinions divergent sur cet homme, j’ai lu tout le week-end (Batista, la Révolution etc.) et les seules images de la liesse de la jet-set cubaine de Miami m’a fait comprendre pour qui cette révolution avait été faite. Quant à la radio publique… Ce matin encore un personnage se lamentait car deux journalistes sont encore en prison à Cuba et en liberté conditionnelle. Il y en a combien dans vos rédactions messieurs-dames ?
christian xerri
Ne soyons pas sectaires ! Que nous ayons nos valeurs, notre démocratie, ce qui fait notre FI ne doit pas être minimisé. Mais si nous arrivons au second tour des présidentielles, il nous en faudra des personnes convaincues que nous sommes leur défenseur, leur représentant, même si elles n’ont rien à foutre de l’appellation, du passé du FdG. Rassemblons, rassemblons sans sectarisme ni langue de bois car beaucoup de concitoyens en ont assez de souffrir mais ne savent pas comment faire pour s’en sortir. La preuve en est le FN. Son score nous interroge bien plus que nous ne l’acceptons ! En avons-nous fait une analyse suffisante, qui nous soit bénéfique ne serait-ce que pour convaincre de ne pas voter à droite, à l’extrême de cette droite ! Henin-Beaumont mérite une analyse et une critique constructives.
Alain verce
Pourquoi n’exigeons nous pas d’avoir le même temps d’antenne que ce qui a été accordé à la droite pour ses élections internes ? C’est insupportable, cette publicité outrancière (et qui va redémarrer avec les primaires PS) alors de plus que certains candidats ne représentaient quasiment qu’eux-mêmes ! Je trouve qu’on manque de punch sur ce simple droit à l’égalité de traitement.
Principiano Jean François
J’approuve pleinement le choix de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Je n’ai pas apprécié le ton caricatural et condescendant à son égard en lisant certains mails varois dont la sollicitude à défendre l’intégrité du PCF est cependant louable.
Mélenchon n’est pas parfait, mais je l’ai vu à l’œuvre lors de meetings océaniques, je l’ai entendu défendre des propositions très proches du marxisme réclamant l’égalité sociale. Et j’ai vu des foules acclamer ces idées. En tout cas son ton et la qualité de son expression servent mieux l’idéal communiste que certains dans la pénombre des courants et tergiversations stériles.
Bien sûr il faut se méfier de la dérive d’incarnation, mais quand l’ignorance, la platitude des propos au sein même de certains militants ont produit ce glissement vers le FN qu’ont analysé les sociologues, en particulier dans le Var, une personnalité écoutée vaut mieux qu’un sympathique parlementaire sans charisme. Hélas, les meilleures idées du monde comme les pires se jouent « aussi » en démocratie sur le charisme.
Chers Camarades vous avez choisis les bonnes idées, soutenez celui qui a quelques chances supplémentaires de les faire entendre. Ne me dites pas que les Robespierre, Marx, Engels, Rosa Luxembourg, Karl Liebknecht, Louise Michel, Jean Jaurès, Georges Marchais, Fidel Castro, Lénine, Mao et même Staline (que les historiens revisitent avec un autre regard actuellement) n’avaient pas de charisme. Et qu’ils n’incarnaient pas certains espoirs.
ROLLAND
[…] Ce qui fonde la soumission, c’est la défiance. Le sentiment qu’il n’y a pas d’autre monde possible, que l’on n’est pas capable d’en construire un autre ou que les autres n’en sont pas capables. La défiance, la méfiance aussi, dans le genre « je n’y crois pas » à cet homme, à ce programme, à cette stratégie, la défiance à l’égard d’autrui est d’abord une défiance à l’égard de soi-même. On se juge inférieur à l’autre, auquel on en veut parce qu’on le croit supérieur. L’inverse est aussi vrai. On se croit supérieur parce que l’on juge l’autre inférieur. Avant-garde, quand tu nous tiens.
Militer en tant que communiste, syndicaliste, sans appartenance autre que le souci de l’intérêt général humain, c’est affirmer une capacité que chacun a, qu’il ne possède justement que comme capacité de n’importe qui, capacité qu’il faut présupposer chez les autres pour pouvoir l’exercer soi-même. La France insoumise, c’est de nouvelles possibilités de penser et de faire, de nouvelles manières d’être ensemble. Qui, raisonnablement, peut en avoir peur ?
semons la concorde
Qui peut en avoir peur ? Mais tous ceux qui n’ont que la télé comme source d’information. Et ils sont nombreux. Mes 10 frères et soeurs et mes 5 enfants par exemple. Pour eux, Mr Mélenchon ne pourra rien faire, même s’il est élu, car il aura tout le monde contre lui. Pire, il se transformera en dictateur, le Pol Pot d’Attali, car il ne supporte pas la contradiction face aux journalistes. J’étais sidérée d’entendre ça ce week-end, de la bouche même de mes proches. Tant que le peuple ne s’appropriera pas la réflexion politique sur un site dédié aux débats et aux choix, on ne pourra pas sortir du bourbier actuel. Je lis toujours le blog de notre candidat, qui est le seul a vouloir créer des emplois quand les autres les détruisent sans sourciller, mais je dois reconnaître que ceux qui sont dans la vie active ont besoin de formats plus courts. En outre la volonté de contrer toutes les attaques sature le message. L’horizon après l’élection présidentielle devrait être notre principale préoccupation.
marcel lopez 09
Pour dire vite. Communiste, signataire de FFC, je me réjouis du vote des militants. Il nous appartient maintenant, à l’intérieur du parti, de poursuivre le travail de rassemblement de tous les adhérents et de rencontrer très rapidement toutes les personnes qui ont déserté le champ politique. Femmes et hommes totalement désabusés par la politique politicienne, le cumul des mandats, le carriérisme, l’omnipotence et l’omniprésence des élus imbus de pouvoir.
D’une manière générale, je partage le point de vue de Jean-Luc Mélenchon sur la nécessité du cadre commun pour mener les batailles électorales qui nous attendent et la discipline de vote des candidats élus sur un même projet et une même démarche. Ce qui est dit là n’a rien avoir avec « la séparation du parti et de l’État », mais relève justement du respect du mandat que le peuple à donné (ne pas oublier l’idée de révocabilité) .
A propos du choix démocratique et paritaire des candidats dans chaque département, je pense que c’est la bonne démarche, mais attention à ne pas précipiter les étapes nécessaires à la concertation, au concours d’autres forces militantes. Dans mon département c’est que nous allons proposer à FI.
Enfin, nous avons un débat très intéressant avec les militants pour la mise en place d’une constituante avec le peuple et par le peuple. Question à Jean-Luc Mélenchon : Une fois au pouvoir, comment faire pour modifier notre constitution si le Sénat reste à droite ? Est ce qu’un référendum peut répondre à la question ?
oberon
La question est plus que pertinente. Ancien étudiant en droit constitutionnel, il me semble qu’un référendum suffit pour modifier la Constitution. C’est ce que De Gaulle a fait en 58, je crois. De la IVème, on est passé à la Vème. […]
Gorfou Breizhou
Oh pinaise je viens seulement de comprendre le phi grec ! Jusqu’ ici je pensais à chaque fois à France Inter et je trouvais ça curieux. Avec un phi tout est drôlement plus joli.
thersite69
« Soutenir la candidature de JL Mélenchon sans adhérer à la France insoumise vide « l’avenir en commun » de sa colonne vertébrale, c’est à dire de la planification écologique ».
Cette remarque est très judicieuse. Toutefois c’est un point où un président en tant que tel pourrait avoir une influence décisive ? Dès maintenant il faut débattre en profondeur avec les communistes sur l’urgence de disposer d’un plan global en faveur des énergies renouvelables, ce qui engage la France entière dans son avenir.
André
Le fossé croissant entre la détresse d’un nombre de plus en plus grand de personnes et le caractère politicien de la gouvernance ambiante devient assez préoccupant pour sensibiliser un nombre de plus en plus grand de citoyens. Dans ce contexte l’évocation de Mélenchon devient monnaie courante et le mouvement de la France insoumise dont il est le premier acteur reconnu apparaît à la fois comme garant de la survivance de la gauche et porteur de la perspective d’une alternance autrement plus rassurante que les changements observés de ci de là face à un ras le bol généralisé auquel la France n’échappe pas. Et les primaires successives ordonnées exclusivement à la désignation des stars du système confirment s’il en était besoin l’urgence d’en finir avec ces dérives criantes de la 5ème République. Quelles que soient les interrogations bien compréhensibles de toutes celles et tous ceux qui s’investissent dans le mouvement il n’y a aucun risque de se tromper en affirmant que quoi qu’il arrive l’Histoire les rangera du coté des bienfaiteurs du pays.
gilbert raynaud
Les choses sont claires : en face de la droite la plus « rance », la gôche soumise ultra-divisée, une fenêtre pour les insoumis d’accéder au 2° tour, surtout avec le contexte économique de plus en plus sombre (cf. évolution inquiétante de la Deutsche bank, du système bancaire italien, les bulles financières et immobilières de nouveau sur le point d’éclater…)
Invisible
Pour certains, l’avènement de Mélenchon n’est pas exclus. (Mélenchon, Cohn-Bendit, Macron : une scène aux règles inconnues). On progresse.
guitou 33
Merci M. Mélenchon d’avoir salué la mémoire de Fidel Castro. La révolution cubaine a libéré le peuple d’un tyran soutenu et adulé par les faucons américains. Un pays de 12 millions d’habitants a su résister à toutes les attaques et pressions de leur voisin l’Amérique. Un blocus terrifiant, le monde appelé « libre » auquel nous appartenons ne s’est pas honoré en suivant cet embargo. Les cireurs de pompes ne s’honorent pas en ayant toujours des propos acerbes à l’encontre du porteur de drapeau de la France Insoumise. Madame Elkrief respectez la France Insoumise ! Nous ne payons pas la redevance pour se faire insulter. Quant à M. Onfray, il a su se tourner du bon côté pour avoir l’audience médiatique. Méconnaître à ce point l’histoire de la révolution cubaine est vraiment pitoyable. Par pitié M. Onfray vos propos personnels donnent la nausée. Vous êtes nullement représentatif du citoyen qui souhaite vivre libre.
LEON
Onfray m’était estimable par le toilettage philosophique qu’il proposait, et ce en dépit de son goût quelque peu agaçant pour une auto-médiatisation systématique. Jusqu’au jour où je l’ai entendu parler de Robespierre sans la moindre réflexion, répétant les exagérations schématiques pourtant démasquées depuis longtemps par les historiens honnêtes, prenant pour argent comptant les calomnies qui, depuis Barrère, font de Robespierre le bouc émissaire des excès tragiques de la Révolution. Depuis ce jour-là, le débit fascinant qu’il donne à ses propos philosophiques a cessé de me sembler à coup sûr convaincant, et ses poses de penseur « politique » au-dessus de la mêlée faisant feu de tout bois pour jouer le rôle du sage conseilleur me rendent insupportables ses interventions logorrhéiques. Quant aux médias…
Clotilde Barbier
Totalement d’accord avec vous. Entendre parler de Cuba comme un pays soumis á une « dictature » quand le financement á l’éducation pour tous, á la santé pour tous, est plus que démontré partout, est insupportable, horripilant, pire encore quand on voit les desastres provoqués par la dictature de l’argent dans tous les pays du monde. Danser sur la mort de Fidel quand on vient d’élire un monstre de haine á la tete de son pays montre bien les dérives dangereuses de ce capitalisme dictatorial, amoral, immoral, possesseur de la nouvelle pensée unique du « marché » de l’économie avant l’homme. Des nouvelles « valeurs » que sont l’exclusion, la haine, le mépris, l’injustice et la-dessus, chez nous en France, Fillon, sbire opaque, sourd et muet de Sarko dans les heures les plus difficiles de l’immonde sarkozie, en bon catho hypocrite qui rajoute ses louches de racisme, d’injustice envers les petits et les humbles.
danielle m .
Super passage sur France 2. Calme et clair. Ne rien lâcher de ses convictions contre vents et marées. Cohn-Bendit et tous ses copains ne savent plus par quel moyen vous neutraliser. Ils ne sont pas au bout de leur peines. Et suggérer à Delahousse de faire son métier,c’est gonflé ! Merci mille fois Jean-Luc, la force tranquille fait mouche.
Philippe123
Je ne voudrais pas être pessimiste mais ils vont nous refaire le coup du candidat de droite classique / FN.
Pour moi Fillon c’est la France de l’UDF, du RPR, de l’URC et des Républicains, c’est à dire la France d’après la guerre. Ils vivent depuis 1970 dans le mythe de l’essor économique providentiel retrouvé. Or le monde a changé, pas eux. Tout leur programme repose sur l’espoir d’un retour de la croissance in fine. Il est bien là le problème de fond, on le voit bien aux Etats-Unis. Trump s’est fait élire car il fait rêver avec ses millions d’emplois, les courbes de la bourse sont reparties à la hausse car le profit à court terme eux cela leurs va. La plus part des pays européens basculent à droite on suit la caravane.
Que pourra faire Fillon à part gérer le passif ? Il va faire des économies d’un côté pour les redistribuer ailleurs, à savoir économies dans le secteur public et redistribution dans le secteur privé. Donc comme il y aura croissance alors le secteur privé va embaucher. Si j’étais patron d’une entreprise je ferais tout ce qui est possible pour embaucher le moins possible et si j’étais employé je serais tenté de « travailler plus pour gagner plus » car c’est la course. Mais alors et les accidents de parcours ? Quand la Chine tousse c’est un tremblement de terre chez nous, le pétrole peut augmenter à fond, quand il y a un scandale financier type 2008 aux USA on en a pour 5 ans de marasme. Pas de plan B. 1929.
Jacques A.
Les journalistes sont bien préparés aux échanges avec Jean-Luc Mélenchon. Ils ne font rien pour éviter ça d’ailleurs. A croire que tout le monde s’y retrouve dans ce jeu là. C’est ainsi, notre candidat impose sa manière de communiquer n’en déplaise aux culs pincés ou aux faux outrés. Mais alors quand l’interlocuteur ne s’y attend pas, on est dans le merveilleux.
Cohn Bendit, l’habitué des joutes oratoires, qui est giflé en direct par notre candidat : un régal. Il doit y avoir une bonne poignée de raisons à l’origine de l’uppercut instantané administré par Jean-Luc Mélenchon à celui qui, d’un tutoiement, allait le prier de (re)gagner la primaire de gauche. Boum ! Cette fin de non-recevoir (ni de leçon ni de conseil) a été si immédiate qu’elle en fut sublime. C’est ainsi que Daniel, blessé, lança un cri de douleur « Va te faire voir. Va tutoyer Castro ». La foudre l’avait totalement paralysée.
jnsp
Je pense, malheureusement, que votre analyse est complètement fausse pour ce qui concerne DCB. Dans sa manière de répondre Jean-Luc a eu l’air arrogant et méprisant. C’est une erreur grave. Il aurait pu signifier la même chose d’une autre façon. D’autant plus que j’ai le souvenir de Jean-Luc souhaitant une alliance avec le même DCB. Comment expliquer que Jean-Luc tombe toujours dans le même piège ?
Happifiou
@jnsp
Je n’ai pas le même souvenir que vous ! Cela fait bien longtemps que Cohn-Bendit allume Jean-Luc Mélenchon à chaque occasion, avec la mauvaise foi qui le caractérise, notamment sur son activité au Parlement européen. Il n’a jamais été question d’alliance avec ce pitre qui n’a jamais représenté autre chose que lui-même.
Par ailleurs, qui est Cohn-Bendit aujourd’hui ? Un journaliste, et rien d’autre. Il a renoncé depuis 2014 à tout mandat électif, et à toute activité au sein d’un parti. Et c’est bien à ce titre qu’il était invité l’autre soir : les journaliste sur les canapés, les politiques à la table d’interview. Il aurait donc du mettre dans ses propos la distance qui s’impose aux journalistes lorsqu’ils s’adressent à un candidat à l’élection présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon a eu tout à fait raison de le remettre à sa place, son tutoiement étant, en l’espèce, une supercherie destinée à établir un parallèle entre eux deux. Et le fait qu’ils se soient tutoyés par le passé ne change rien à l’affaire : les faits parlent d’eux même, Jean-Luc Mélenchon est candidat à l’élection présidentielle, Cohn-Bendit est un journaliste, et un guignol. Il lui reste à apprendre la politesse.
jnsp
@Happifiou
Je me souviens par exemple d’une proposition d’alliance pour les régionales en 2009.
Mais ce n’est pas le problème essentiel. Evidemment le tutoiement est une stratégie employée par DCB dans le but de simuler une proximité et une connivence. Evidemment il faut les rejeter mais pas de cette façon là.
Je me souviens de Fabius essayant d’en imposer à Chirac (après avoir été traité de roquet) par un « Vous parlez au premier ministre de la France« . Ça a été un échec et cette condescendance affichée lui a collé à la peau pendant longtemps. Les gens sont allergiques à ces figures imposées du respect, à mon avis. Vous trouvez donc cette réplique sublime sans vous rendre compte que Jean-Luc est tombé dans le piège qui va permettre encore une fois de le caricaturer. Malheureusement.
JP77
Jean-Luc Mélenchon a bien fait. Selon moi. En tous cas, cela m’a fait plaisir de voir DCB en rage. Ce possible allié d’hier est devenu un adversaire sans aucune retenu sur les radios où il se vautre. Le tutoiement va de soi entre ami, camarade. Ce n’est pas le cas avec… Évitons les adjectifs. De plus pour poser une question, faire une suggestion à laquelle Jean-Luc Mélenchon a déjà répondu, réponse qui mériterait des compliments pour son honnêteté, c’est encore une perte de temps. Le « journaliste » aurait pu le faire remarquer à son « collègue ».
naif
J’ai beau re-écouter et re-écouter le passage avec Cohn Bendit je n’entend pas JL Mélenchon lui demander de le vouvoyer. Il a demandé à être appelé par son nom, c’est une grosse nuance, non ? Ce lundi matin, 5 décembre, le pitre de service dans tous les médias, après avoir enlevé son rond de serviette de son bavoir a remis le couvert avec la complicité de Cohen sur France inter. Puis il a copieusement fustigé S. Royale sur sa déclaration au sujet de Cuba et bien entendu il a presque fait passé pour une folie hors norme l’hommage rendu par JL Mélenchon à F.Castro au pied de la statue de Bolivar, il a traité ce moment de « castritude incroyable » et à fait de la pub pour que les auditeurs aillent consulter la vidéo sur YouTube. Et pendant ce temps Hollande est en Arabie Saoudite !