Je pensais que l’aventure spatiale de Thomas Pesquet aurait davantage d’attention. Mais Fillon a tout pris. Curieusement, ce serait, paraît-il, une surprise que les beaux quartiers votent pour la droite de droite traditionnelle. Pourtant, dans une primaire, c’est le socle qui vote. Tout le monde devrait le savoir. Croire que la droite en France ce sont des yuppies camés à la finance mondiale, c’est mal connaître son pays. Et mal comprendre ce que c’est que d’être de droite dans la France des bons quartiers où la rente et la paroisse sont les deux horizons de référence en blaser à boutons d’argent et mocassins à glands, en serre tête et jupe soleil.
La manif pour tous est à Fillon ce que la grève contre Juppé en 1995 a été pour Jospin en 1997. Un propulseur. De plus, une primaire, c’est surtout et avant tout un tamis social. Corbière l’a montré dans son livre. Fillon a gagné. Sacrés naïfs ! L’amusant est de voir la droite française passer sous domination des réseaux religieux alors que ce cycle vient de se clore au États Unis. Car la victoire de Trump dans les primaires des républicains est obtenue en écrasant tous les bigots qui faisaient la loi jusque-là ! Je ne dis pas ici ce que j’en pense. À quoi bon. Je ne suis pas un commentateur mais un protagoniste. Je crois savoir ce que produit une explosion : de la fragmentation tous azimuts. C’est bien parti ! Ici la destruction programmée de Sarkozy s’est doublée de celle de Juppé ! Bonne pioche. En harcelant depuis plus d’un an sur tous les tons en faveur de Juppé, le système médiatique nous a rendu un fabuleux service. Toutes les vertus dont il a orné le vainqueur annoncé n’ont pas réussi à en faire mieux que le second qui élimine Sarkozy.
Et ce résultat est laborieusement acquis avec les voix de cette « gôche » honteuse qui signe en cachette, vote en cachette et cotise à la droite en cachette ! Le même système médiatique appelle encore en gros sabots ces improbables supplétifs de toutes les causes perdues honteuses, à venir de nouveau à la rescousse de Juppé contre Fillon. Génial ! Le plus drôle serait qu’ils y parviennent ! En attendant, Fillon étant gagnant, le domaine de Juppé va revenir sur le marché électoral en pièces détachées. Propagation de la fragmentation dans tout l’environnement de l’astre explosé en vol. Un bout de la vraie croix chez Macron, un autre chez Bayrou, un autre chez Valls. Bayrou ? Évidemment ! Valls ? Pas Hollande ? Cet épisode est pour la semaine qui commence au lendemain de la formalité Fillon. Celui qui tire le premier s’imposera à l’autre ! Bon, disons que même sans cela la semaine aura été bien comique avec ces pauvres commentateurs dissertant sur les « surprises », les « coups de tonnerre » démentant leurs doctes sapiences et pronostics erronés mille fois rabâchés. C’est à se demander s’ils ne se trompent pas volontairement pour mieux s’étonner ensuite et faire vivre le spectacle plus que jamais sans pause ni trêve !
Pour moi, la semaine était rude. À peine rentré de Copenhague et son sommet du Plan B, tout au plaisir du succès, j’ai dû participer à une session navrante du Parlement européen. La majorité Droite/PS a voté pour refuser de soumettre le CETA aux juges européens qui auraient pu dire le mot de la fin sur la compatibilité de ce texte avec les traités. En plus de ce passage en force, nous avons dû subir des flots de paroles et de votes en faveur de « l’Europe de la Défense » qui tient lieu désormais de nouveau « rêve européen » ! Quand j’avais une petite pause, j’ai lu tout ce que je pouvais sur les premiers pas de Trump. Étrange sentiment de fin d’un monde.
D’accord, c’était il y a une semaine, c’est-à-dire il y a un siècle en temps médiatique réel. Mais quand même ! Emmanuel Macron est donc candidat à l’élection présidentielle. Quelle surprise ! C’est une bonne nouvelle. Un clou de plus dans le cercueil politique du PS et de Hollande. Surtout de Hollande. Avec Arnaud Montebourg, ses deux anciens ministres de l’Économie sont candidats contre lui. Moscovici s’est enfui à Bruxelles. Reste Sapin. Hum. Beau bilan ! En fait personne n’assume ce bilan, c’est ça le problème. Car quand Macron et Montebourg sont candidats, leurs premiers mots communs sont : ce n’est pas moi le responsable du bilan économique désastreux de François Hollande ! Pourtant, ce sont bien eux qui ont inventé et mis en place le crédit d’impôt compétitivité et le pacte de responsabilité, cœur de la politique économique « de l’offre » depuis 2012, non ? Montebourg était ministre et Macron secrétaire-général adjoint de Hollande à l’Elysée chargé de l’économie ! L’échec de Hollande, c’est évidemment aussi le leur ! Bon. Donc, Macron est candidat.
Savourons. Et d’abord quand il promet une « révolution démocratique profonde ». Il dénonce un « système politique bloqué » ! Il évoque même la Révolution française. Il en appelle au « peuple ». Quelle validation de nos mots et de notre diagnostic ! Peut-être pourra-t-on débattre des solutions bientôt. Car que propose Emmanuel Macron pour changer ? Rien ! Absolument rien. Veut-il supprimer l’article 49-3 de la Constitution qui lui a permis d’imposer sa propre loi sans vote du Parlement ? Propose-t-il un référendum sur le traité de libre-échange CETA dont il a publiquement dénoncé la nécessaire ratification par chaque État alors qu’une ratification européenne lui aurait suffi ? Comment compte-t-il faire la « révolution démocratique » sans 6e République ? Comment le « peuple » peut-il mener la « révolution démocratique » sans une Assemblée constituante qui lui donne le pouvoir de changer les règles du jeu politique ? Je note d’ailleurs que dans sa déclaration, Emmanuel Macron a essentiellement vanté le rôle du président de la République et sa « responsabilité immense » dans la conduite du pays. Faut-il comprendre qu’il propose seulement de changer de monarque en guise de révolution ?
C’est la même question sur l’idée de « progrès ». Macron répète le mot sans cesse. Mais il est incapable de proposer quelque chose qui soit un progrès. En quoi l’extension du travail du dimanche qu’il a imposé a-t-elle été un progrès ? En quoi la loi El Khomri qu’il trouve trop timide a-t-elle été un progrès dans la protection des salariés ? La doctrine qui l’anime semble toujours se dérober au regard. Macron veut « réconcilier la liberté et le progrès ». Pour l’instant, on ne voit que le libéralisme et pas la liberté ni le progrès ! Quels sont la liberté et le progrès d’être un auto-entrepreneur auto-exploité librement par « Uber » au nom de la lutte contre le chômage et les discriminations ? Où sont la liberté et le progrès dans le fait d’être auto-empêché de prendre sa retraite à 60 ans au nom de la liberté de choisir de partir à 67 ans grâce à une « retraite à la carte » et à l’allongement de la durée de cotisation imposé par François Hollande et Emmanuel Macron ?
J’ai déjà dit que Macron puise aussi à l’extrême-droite et pas seulement chez les libéraux de droite. Je l’ai dit et illustré dans ma note précédente. Le Huffington post a repris mes propos. Je suis heureux qu’on ait compris qu’il n’y a pas dans cette analyse autre chose qu’une stricte observation des programmes. D’ailleurs, Emmanuel Macron n’est pas le seul à faire ce type d’emprunt. Evidemment, la primaire des « Républicains » en a donné des exemples quasi-quotidiens en matière de surenchère identitaire. Et on se souvient de « l’emprunt » idéologique de François Hollande au FN en matière de déchéance de nationalité. Mais Macron aussi ! Je confirme et complète.
Le premier sujet que j’évoquais était l’éducation. Emmanuel Macron propose en quelque sorte de créer un grand marché de l’éducation en supprimant tout zonage d’affectation des élèves. Cela s’appelle renforcer « l’autonomie » des établissements. Cela implique sans que cela soit dit qu’ils seront donc en concurrence entre eux. C’est un projet porté par tous les candidats à la primaire LR. C’est aussi une idée du Collectif Racine de Marine Le Pen. Dans ces 100 propositions pour l’école publiées en septembre dernier, les lepénistes proposent ainsi d’« accorder aux écoles primaires atteignant le seuil de 10 classes la personnalité morale et l’autonomie administrative et financière » (proposition 81), de « donner au directeur d’école la pleine responsabilité de conduire la politique pédagogique et éducative de l’établissement » (proposition 83) ou encore de « donner au directeur d’école la responsabilité de piloter le projet d’établissement. Dans chaque établissement, ce projet définit sous forme d’objectifs et de programmes d’actions, les modalités particulières de mise en œuvre des programmes nationaux, des orientations nationales et académiques, et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent » (proposition 85).
Le but est clair. La méthode est la même que celle appliquée à l’université ou à l’hôpital : des établissements autonomes, en concurrence entre eux pour les financements et les « meilleurs » agents enseignants ou soignants, le tout sous la férule d’un « chef » d’établissement vu comme un « manager » dans ce cadre concurrentiel. C’est une vieille idée de l’extrême-droite dans ce qu’elle a de plus hostile à l’école républicaine. Elle était évidemment déjà défendue en 2007 par Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers. Pour la mettre en place, ils proposaient même tous les deux de verser un « chèque éducation » aux parents qui pourraient l’utiliser pour payer l’inscription de leur enfant dans l’école, publique ou privée, de leur choix. Une prochaine idée pour Emmanuel Macron ?
« Un autre point commun de Macron avec le programme de Le Pen concerne les retraites » ai-je écrit. Et le Huffington post me donne raison, citant Marine Le Pen en 2012 : « la meilleure option est la retraite à la carte, avec une retraite pleine à 40 annuités de cotisation ». Cela revient à effacer toute notion d’âge légal donnant droit au départ avant d’avoir atteint cette durée de cotisation. Que cette idée ait été reprise par François Bayrou ou Manuel Valls comme le mentionne le Huffington post ne change rien à l’affaire
Ce n’est pas la première fois que les libéraux qui entourent Hollande empruntent au Front National. La fois précédente, c’était un emprunt collectif. Ainsi quand Hollande, Valls et Macron étaient tous d’accord pour proposer d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés en supprimant des cotisations sociales salariées pour faire augmenter le salaire « net » sans augmenter le salaire « brut ». C’était dans le pacte de responsabilité. Le conseil constitutionnel a censuré cette mesure. En effet elle créait une inégalité entre salariés selon leur niveau de salaire puisque la mesure ne concernerait que les salariés au SMIC. N’empêche : c’était une idée directement tirée du programme économique de Marine Le Pen en 2012. J’ai déjà dit plusieurs fois que cela revenait à offrir aux salariés de l’argent qui est déjà le sien selon la logique « donne moi ta montre et je te dirai l’heure ». En effet, les cotisations sociales appartiennent aux salariés et servent à financer son indemnité chômage éventuelle, ses remboursements de soins, sa future retraite. Ajoutons que la loi fait obligation à l’État de rembourser à la Sécurité sociale chaque euro dont elle dispense l’entreprise. Ce qui revient à dire que les contribuables se paieraient avec de nouveaux impôts leur nouvelle augmentation de salaire. Ces deux derniers exemples montrent comment la logique libérale contre l’État social finit toujours par rejoindre la pensée d’extrême-droite quand il s’agit de s’en prendre aux acquis des travailleurs.
« La France insoumise » s’apprête à franchir un nouveau cap. Mercredi 1er décembre sera publié le programme L’Avenir en commun sous la forme d’un petit livre de poche au prix de 3 euros. Notez la date et préparez les paquets pour les fêtes de fin d’année ! Après tout c’est un cadeau clin d’œil pour le sapin de Noël. Papier cadeau bleu ou rouge évidemment ! Discussions garanties sur le sens du symbole FI (abréviation de France Insoumise) en lettre grecque !
Le weekend des 11 et 12 décembre donnera lieu à une première opération de diffusion publique du programme. Répétition générale pour une nouvelle opération du même type en janvier. Tous les groupes d’appuis sont appelés à organiser des points de vente un peu partout : sur les marchés, aux pieds des immeubles ou à proximité des rues commerçantes. Qu’ils soient aussi beaux, dynamiques et originaux que possible ! L’effet de masse par la présence de tous sur deux jours partout en France est un bon moyen de se rendre visibles. Pensez à votre presse locale bien sûr. On peut penser à des tables « vin chaud », thé ou autre (s’il fait froid surtout), instruments de musique bienvenus, bref tout ce que l’on veut pourvu que cela ne soit pas trop figé. Je pense que c’est une bonne façon de finir les neuf mois de campagne que nous venons de mener.
A la même époque, les caravanes d’insoumis feront leurs dernières tournées de 2016. Tenez compte du fait que le 31 décembre est la date limite pour s’inscrire ou se réinscrire correctement. Ce n’est pas une petite affaire. J’ai lu dans le journal « DNA » qu’en Alsace une opération a été organisée pour vérifier où en sont les gens sur ce point. Félicitations ! 17 000 personnes avaient été radiées pour l’élection précédente faute d’être correctement inscrites ! Pour cent soixante-seize mille électeurs ça fait beaucoup. Non ? Sur place, ils ont donc pris le taureau par les cornes. Ils sont sérieux. Ils reprennent un par un le cas de chaque mal inscrit ! Mais partout ailleurs dans le pays ? C’est donc à vous de bien vous assurer autour de vous que nos électeurs sont bien inscrits. Le moment venu ce sera décisif.
Les insoumis auront l’occasion de préparer ces actions lors de leur réunion de circonscription du 30 novembre prochain. La diffusion du programme est le premier point à l’ordre du jour de ses réunions. Le deuxième concerne la préparation des élections législatives. Nous sommes en retard sur ce plan. Le PCF, par exemple a déjà investi la totalité de ses candidats pour la totalité des circonscriptions législatives de France. Par exemple, le jour où j’étais à la Rochelle, les candidats communistes pour les quatre circonscriptions du département étaient présentés dans la presse. Même configuration au PS. Je crois que c’est la même chose à droite et chez les Verts. Mais on peut rattraper le retard. Il faut le faire sans bousculade. Et sans brutaliser nos cadres de travail si nouveaux et fragiles
Ces assemblées de circonscription sont les premières du genre pour le mouvement « La France insoumise ». Jusqu’ici, les insoumis se sont réunis seulement par « groupe d’appuis » à une échelle plus petite d’un village ou d’un quartier, d’une rue ou d’un groupe de copains. Ce cadre des groupes d’appuis reste le cadre de base de la campagne. C’est la condition pour pouvoir accueillir chacun dans un cadre souple et bienveillant. Chacun peut rejoindre un groupe d’appui ou en créer un autre. Donc, les réunions de circonscription visent uniquement à permettre la rencontre et la discussion sur la préparation des élections législatives. C’est la première étape avec une réunion par circonscription prévu le même jour, le 30 novembre, à la même heure, dans toute la France. Déjà plus de 200 circonscriptions ont complété le formulaire pour indiquer le lieu de leur réunion. Les autres doivent le faire au plus vite. Un mail et une carte nationale permettent ensuite à tous les insoumis, membres ou non d’un groupe d’appui, d’être informés de la tenue de la réunion dans leur circonscription. Rien que la préparation de tout cela a demandé beaucoup d’énergie et de temps de travail, je vous le garantis.
Ces réunions discuteront du profil des candidats les plus appropriés pour notre campagne locale. Elles proposeront, si elles le souhaitent, des volontaires pour se présenter en notre nom. Avec cette méthode, les réunions identifieront donc ce que l’on appelle un « vivier de candidatures », à parité homme/femme. Les réunions peuvent aussi alerter le dispositif national si on n’a pas de candidature localement ou s’il est estimé que la circonscription mérite une candidature identifiée par une lutte en particulier ou une cause nationale. Et cela soit pour tenir compte d’enjeux locaux soit pour aider à former l’équipe nationale des élus. En parallèle, chaque insoumise et insoumis peut proposer sa candidature par un formulaire en ligne. À ce jour, plus de 860 candidatures sont enregistrées.
Point positif : il y a déjà le double de candidatures masculines dont nous en avons besoin pour présenter un homme dans la moitié des circonscriptions. Je le mentionne pour ceux qui prétendaient que « Mélenchon ne trouvera jamais assez de candidats ». Point négatif : nous avons besoin de beaucoup plus de candidates. Il n’y en a que 160 actuellement. Mais la France insoumise appliquera strictement la parité dans les candidats titulaires avec autant de femmes que d’hommes. C’est une exigence politique politique, humaine et juridique. Sans compter l’absurdité qu’il y a subir des sanctions financières, comme le prévoit la loi, si on ne présente pas un ensemble paritaire au niveau national. Les candidatures seront closes le 9 décembre. Donc chacun et surtout chacune a encore le temps de se manifester. Quoi qu’il en soit, le nombre d’hommes candidats montre déjà que tous les postulants ne pourront être candidats titulaires. Mais entre les suppléants, les directeurs de campagne, les mandataires financiers et les militants de la campagne, toute l’énergie mise à disposition par ces candidatures trouvera à bien s’employer, j’en suis certain !
Après la tenue des assemblées de circonscription, un comité électoral national établira une proposition nationale de répartition des candidatures à partir des propositions locales. Son but est simple, même si son travail ne le sera pas : assurer notre présence partout, veiller à la parité constatée au plan national, donner à voir les insoumissions et luttes sociales, écologiques et démocratiques. Ce comité électoral national sera composé de membres de l’équipe de campagne nationale, de représentants des espaces associés à la campagne (espace politique, espace des luttes…) et de représentants tirés au sort parmi les initiateurs de groupes d’appui. En fin de processus, les insoumis valideront par un vote la proposition qui leur aura été faite. Puis nous mettrons en place toute sorte d’outils pour aider les candidats et leurs équipes à mener campagne.
Pour la « France Insoumise » l’élection présidentielle et les élections législatives forment une seule et même séquence politique nationale. À peine cinq semaines sépareront le deuxième tour de la présidentielle du premier tour des législatives. La démonstration a été faite en 2012 de l’échec auquel conduit la séparation des deux élections. Un bon score aux législatives repose quasi exclusivement sur la bonne mobilisation des électeurs de la présidentielle. Cela aboutit à une technique de campagne très claire : même programme, même identification visuelle, même cadre politique entre les deux élections et dans les 577 circonscriptions. Il n’est pas question de recommencer 577 campagnes locales sans ligne nationale, abandonnées aux notables locaux ou aux arrangements à géométrie variable avec le PS. S’y ajoutent donc deux points essentiels. Tout d’abord, les candidats devront se déclarer en préfecture sous la même étiquette politique « France Insoumise ». C’est la condition pour que nos résultats soient comptabilisés et totalisés comme tels au niveau national. Il est vital pour la suite d’éviter le spectacle lamentable donné aux élections locales de scores éclatés entre je ne sais combien d’étiquettes et de collections de sigles !
Les candidats devront aussi se rattacher financièrement à la même association de financement « France Insoumise ». Car le financement public des partis et groupes politiques dépend du nombre de voix obtenues aux élections législatives et du nombre de députés. Bien sûr, des accords de répartition financière avec les partis et groupements politiques alliés sont prévus par la charte. Car il n’est pas question de léser quiconque. Voilà qui est loin des caricatures affolantes qui ont circulé sur ce sujet qui ont déjà une forte odeur de cuisine interne ! Ce qui a été dit pour rendre ce point inacceptable sur le terrain, c’est autant de mensonges. Des accords auront lieu avec des partis car souvent ils proposent des candidats de qualité, bien représentatifs de ce que nous voulons représenter : militants de terrain, syndicalistes, porte-paroles, lanceurs d’alertes, femmes et hommes engagés de toutes les façons possibles. Sachez que la présidentielle n’ouvre aucun droit a financement régulier à la suite de l’élection. Cette fois ci il a donc été convenu que le reversement à chaque groupe dans la circonscription inclurait une péréquation nationale permettant à chacun de s’y retrouver ensuite et notamment de payer ses remboursements. C’est une affaire de solidarité nationale pour permettre à tout le monde de pouvoir être candidat et pas seulement ceux qui sont adossés sur une fortune ou un parti qui le prend en charge.
Une charte a donc été établie pour les candidats aux élections législatives pour mettre noir sur blanc ces points et quelques autres. Elle a été construite à partir des échanges de la Convention des insoumis.e.s à Lille au mois d’octobre. Une « cogitation insoumise » y était consacrée aux législatives. Dans l’esprit de la 6e République que nous défendons, les insoumis ont insisté pour que les candidats s’appliquent le non cumul des mandats et respectent la charte de l’association Anticor contre la corruption et les conflits d’intérêts. Ces deux points figurent donc en bonne place dans la charte. Puis la charte a été discutée avec « l’espace politique de la France Insoumise » où sont représentés les groupes politiques qui participent à la campagne présidentielle. Tout cela montre que loin de sortir du chapeau, cette charte est mise en discussion depuis un bon moment et qu’elle a été bien réfléchie par tous ceux qui ont voulus prendre parti à ce débat.
J’évoque un dernier point. Il s’agit de la « liberté de vote » des députés. J’invite ceux que cela inquiète légitimement à relire attentivement la charte. Que dit-elle ? Que les futurs députés s’engagent à « siéger au sein du groupe qui sera constitué pour construire une coopération politique entre les députés de France Insoumise ou le mouvement auquel elle aura contribué à donner naissance si telle est la décision que nous prenons collectivement à l’issue des élections » et à « respecter la discipline de vote du groupe lorsqu’une décision collective a été prise conformément au programme l’Avenir en commun ». On voit bien ici qu’il n’est pas question qu’un « chef autoproclamé » décide pour tous les autres comme cela a été grossièrement affirmé. Mais à l’inverse, en effet, il n’est plus question que le groupe de députés décide sans consulter personne, sans rendre compte à personne ni à aucune organisation qui a contribué à les faire élire.
Je sais que c’est la règle au PCF. Mais elle ne s’applique qu’à ce parti qui est bien libre d’agir comme il l’entend. Mais nous ne sommes pas obligés d’en faire autant. Pour ma part, je crois que les élus doivent s’inscrire dans une démarche collective, respectueuse des citoyens et des militants qui les ont fait élire! Il s’agit donc de prendre des « décisions collectives » et de faire vivre à la tribune, les textes de propositions de loi et par les amendements le programme partagé lors de l’élection. Pour les auteurs de la charte, les députés sont l’expression politique du mouvement et de ses électeurs. Mais, à la fin, il ne peut s’agir que d’un engagement moral et politique. Car le ou la député sait que sa stricte liberté de vote est garantie par la Constitution qui ne reconnaît pas de « mandat impératif » pour les députés. Elle l’est aussi par la loi qui punit sévèrement quiconque veut obliger un député à voter comme il ne le souhaiterait pas. C’est donc un total faux procès que d’invoquer je ne sais quelle contrainte dictatoriale qui s’imposerait aux élus.
Mais franchement, qu’y a-t-il alors de choquant dans cette charte ? Que refusent ceux qui n’en veulent pas ? Pourquoi refuser que les décisions de votes de nos députés soient prises en concertation avec le mouvement qui les a investis et en conformité avec le programme de leur élection ? Que demandent-ils ? De pouvoir voter comme bon leur semble, sans lien avec leurs électeurs et leurs camarades de campagne ? De pouvoir voter contre le programme qu’ils ont porté à l’élection ? Il n’est pas question de tergiverser sur ce point. Je ne vous propose pas de revivre la gêne de voir un député élu sous notre étiquette voter contre l’égalité des droits devant le mariage qui figurait pourtant dans notre programme partagé L’Humain d’abord. Et combien d’autres choses ! Lorsqu’on dit « nous » plutôt que « je », alors chacun doit de la mettre en œuvre et faire vivre les textes décidés en commun. C’est le début du renouveau politique que nous voulons. C’est ce que s’engagent à faire les futurs candidats France Insoumise dans toutes les circonscriptions ! C’est pourquoi on ne peut être candidat.e sans signer d’abord cette charte qui est un message de solidarité avec les insoumis et de respect pour les électeurs.
Je reviens sur cette soirée de discussion. Tâchez de ne pas ressembler aux partis traditionnels où ce genre d’exercice est bien rarement détendu ! Le mieux est de prévoir une soirée aimable et conviviale et de s’en donner les moyens. Je crois qu’une bonne campagne commence dès les préparatifs de celles-ci. Je crois que le critère de la bonne volonté et de la bienveillance doit compter dans les recommandations de choix des réunions de circonscription. Notre mouvement est tout neuf. Soyons précautionneux avec ses premiers pas.
Depuis le Brexit, le poste de commandement de l’Union européenne est une salle de bal vide et froide. Les lampions sont éteints et ça sent le tabac froid. Les guirlandes sont par terre et les nappes froissées. C’est clair : on ne dansera plus. Que faire d’autre ? Que proposer comme nouvel arguent de promotion puisqu’on ne peut plus dire à personne « venez chez nous, c’est une maison sympathique ! On est tous des gentils qui s’entraident et font des projets magnifiques pour un futur bienveillant »? La preuve du pudding c’est qu’on le mange. À Londres, personne n’a eu à manger le gâteau européen pendant la campagne du Brexit. Il n’y aura jamais eu un mot de positif pour appeler les Anglais à rester dans l’Union européenne. Juste des menaces et des grimaces : la peur de l’hiver nucléaire et celle des catastrophes immobilières, financières, économique que sais-je, le fer rouge de la xénophobie, la marque noire du racisme, si le pays votait mal ! En vain ! Et désastre supplémentaire : l’immobilier est resté stable, la bourse est repartie, la croissance se maintient. Pffff, les eurocrates ne savent que faire.
Le sommet de l’Union à Bratislava a eu pour grand dessein de ne pas sanctionner l’Espagne et le Portugal ! Depuis, ça se traine. On voit bien qu’il y a une activité pour essayer de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. On a donc sur le tapis Madame Merkel en leader d’un improbable « monde libre ». Le rêve européen : la maman méritante pour tous. Plat de résistance : l’Europe de la Défense. Une foutaise en barre. Se défendre ? Contre qui ? Déjà qu’il n’y a pas de politique étrangère commune de l’Union ! Évident : elle est impossible à bâtir. Les va-t-en guerre contre la Russie de l’Europe de l’est et les paisibles méditerranéens qui ont d’autres soucis avec leur voisins n’ont pas du tout les mêmes priorités. Et celles-ci ne peuvent non plus s’additionner. Sans parler des permanences de l’histoire. Les Russes sont des partenaires naturels des Français. Et quand les Français l’oublient, la catastrophe n’est jamais loin.
Quoiqu’il en soit, voyez l’incroyable évolution : on faisait l’Europe pour la paix, on nous propose de la faire pour se préparer à la guerre. Car nul n’a jamais vu qu’on s’arme et s’intègre militairement autrement que pour faire usage des moyens que l’on rassemble. La peur de l’autre et la guerre comme liant du projet européen ! Un minable retour aux sources. Car la première Europe politique proposée sur le vieux continent après la deuxième guerre mondiale, ce fut la communauté européenne de Défense (CED) en 1954. Il s’agissait alors de s’armer et de coopérer contre… les Russes ! Déjà ! Ceux-là se présentaient à l’époque sous la forme de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Le Parlement français vota non. Il est vrai qu’il était étrange de décider de s’allier avec l’envahisseur de la veille contre l’allié qui nous en avait libérés. Les « pères fondateurs », un quarteron de bigots à la retraite après une guerre où ils furent très moyens, remirent l’ouvrage sur le métier. Le traité de Rome arriva donc trois ans après cet échec. Toute la gauche française vota contre, de Mendès France aux communistes. On veut l’oublier aujourd’hui. On gagnerait à relire le discours de Mendès France à l’époque…
On votait donc cette semaine au Parlement européen plusieurs rapports sur le sujet. Un plan d’organisation d’une défense commune. Chacun s’est donc positionné. Le PS et la droite ont évidemment voté pour ; les Verts et nous contre. Bien sûr, nos motivations ne sont pas les mêmes. Dans ma façon de voir les choses, le système militaire de la France a une cohérence qui est et doit rester strictement défensive. Si chacun agit de même, nul ne sera tenté de sortir de ce rôle, du fait du manque des moyens et de la culture agressive qui va avec la constitution d’une puissance du type de celle que voudrait construire les eurolâtres. En toute hypothèse il n’existe aucune menace militaire contre l’Europe. Il est stupide de faire croire que la Russie serait en position belliqueuse vis-à-vis de la Pologne ou des petits pays baltes. Personne ne saurait dire quel intérêt il y aurait pour la Russie à agresser qui que ce soit de ce côté-là.
Par contre il est tout à fait évident que l’Union européenne menace la Russie. Elle le fait en tant que poste avancé de l’OTAN, avec ses batteries de missiles en Pologne et ses troupes américaines positionnées sur le territoire européen. Et elle le fait notamment en Ukraine où son soutien au gouvernement d’extrême droite est extrêmement dangereux. Sans oublier la Géorgie, la Biélorussie et combien d’autres zones. Dans chacune d’elle l’Union a lancé le processus d’annexion traditionnel : discussion d’alliance militaire, inclusion dans la zone économique européenne, organisation du renversement des circuits financiers et marchands vers l’Union en général et vers l’Allemagne en particulier. Sur toutes les frontières de l’est, nous sommes à la merci d’une provocation des bellicistes. Car l’article 5 de l’OTAN et l’article 49 du traité de Lisbonne nous obligent à une solidarité militaire avec les gouvernements grossièrement anti-russes de la région. C’est évidemment un contexte favorable pour la répartition des rôles à laquelle s’emploient les stratèges nord-américains : ils veulent voir l’Europe s’occuper des Russes pendant qu’eux s’occupent de l’Asie.
Au Parlement européen règne donc une ambiance très chaude de guerre… froide. On a même voté un rapport pour demander l’organisation d’une contre propagande face aux Russes… Et comme si cela ne suffisait pas, après avoir estimé le coût de « l’inexistence d’une Union européenne de la défense » à 26 milliards d’euros du fait des doublons d’emploi et des sous-investissements, la chère « Europe qui nous protège » envisage des sanctions financières contre les récalcitrants à l’intégration militaire. Je me demande ce que vont me reprocher maintenant ceux qui se donnaient des airs indignés quand je parlais de construire un « nouvel indépendantisme ». Le choix se resserre : soit ce que je propose, soit l’Europe militaire intégrée sous commandement du leader du monde libre. Puisque c’est le nouveau surnom de madame Merkel dans la presse anglo-saxonne.
Et à part préparer la guerre, que veut l’Union européenne ? « Mutti ! Mutti über alles ! » La Merkelmania est de retour ! La cause de ce retour du disque rayé ? La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle états-unienne. Les belles personnes qui croient à leur propagande gesticulent d’émotion. Trump ce serait trop pour elles. Merkel est donc la bouée à laquelle les libéraux de tous bords se raccrochent après la déroute de leur championne Hillary Clinton. C’est dans ce contexte porteur qu’Angela Merkel annonce sa candidature à un quatrième mandat de chancelière pour les élections de septembre 2017 en Allemagne.
Je m’en amuse. Voyez comme les médiacrâtes qui aboient en exigeant « des nouvelles têtes » s’apprêtent à s’enthousiasmer pour que Merkel reste chancelière pendant 16 ans ! Que n’ont-ils pas dit sur la « présidence à vie » de Chavez quand il postulait pour la troisième fois après six ans de mandat ! Je m’en amuse d’autant plus que ce contexte est une aubaine pour moi. L’édition de poche de mon livre Le Hareng de Bismarck est sortie ce jeudi en librairie ! L’antidote ressort au moment du retour en grâce du poison Merkel. Il s’est vendu 41 000 exemplaires de l’édition initiale de mon livre. L’édition de poche comporte une préface inédite. J’y présente comment les faits ont validé toute la thèse de mon livre depuis sa sortie au printemps 2015. Et comment nous abordons l’année 2017 sur la question européenne. Et comme le calendrier a été bien préparé, ce weekend a eu lieu le troisième sommet du Plan B à Copenhague. Face à Trump et Merkel, le rempart, c’est nous ! Cependant, il est intéressant d’analyser les mots et les arguments mis en avant pour faire la nouvelle apologie du « modèle allemand »
Voilà donc Angela Merkel propulsée « dernier défenseur des valeurs humanistes de l’Occident » face à Trump par le New York Times. Elle serait désormais « le dernier rempart devant Trump » selon les Échos. Rempart face à quoi ? À quel genre de danger ? Sûrement pas le sexisme ni même le racisme ! Juste le danger du protectionnisme et de la fin du libre échangisme. Mutti Merkel sait que son pays dépend pour 19% de son économie de l’industrie des automobiles à exporter ! Sans compter le reste d’un modèle bâti sur le « tout export » ! Mutti Merkel est donc devenue la « leader du monde libre » par un historien britannique repris par l’Agence France Presse et Le Parisien ! Rien de moins ! Mais « le monde libre » vraiment ? Lisez plutôt, c’est ce que dit l’historien britannique Timothy Garton Ash, professeur à Oxford, dans The Guardian : « L’expression ‘‘leader du monde libre’’ est habituellement appliquée au président des États-Unis, rarement du reste sans ironie. Je suis tenté de dire que le leader du monde libre est désormais Angela Merkel ».
Barack Obama lui-même a intronisé Angela Merkel pour lui succéder sur le trône papal de « l’occident » ! Il a achevé sa dernière tournée européenne par deux jours à Berlin. Il a vanté Angela Merkel comme la « partenaire internationale probablement la plus proche de ces huit dernières années ». Il s’est même immiscé dans la politique intérieure allemande d’une manière tout à fait stupéfiante. Barack Obama, président des États-Unis encore en exercice a ainsi déclaré « si j’étais Allemand et si elle était candidate, je voterais pour elle » rapporte Direct matin. Le PS allemand a dû être content ! C’était bien la peine pour lui de faire du zèle obamanomaniaque pendant toutes ces années ! À la place d’Angela Merkel je me méfierai de ce cadeau empoisonné de la part de quelqu’un pour qui l’avant-dernier « rempart face à Trump » était Hillary Clinton ! Avec le succès que l’on sait !
L’aveuglement des atlantistes, eurocrates et libéraux est sans limite. On se demande bien quel « monde libre » défend Merkel à part les traités européens et l’ordolibéralisme allemand qui ont écrasé la Grèce et sa démocratie en juillet 2015. Obama et tous ces éditorialistes qui dénoncent le « populisme-du-Brexit-et-de-Trump » n’ont-ils rien vu ? L’histoire retiendra que c’est sous le directoire d’Angela Merkel en Europe que les Grecs ont voté contre le mémorandum, les Hollandais contre l’alliance avec l’Ukraine, les Français contre les traités et les Britanniques pour le Brexit ? Beau bilan non ? C’est sans doute ce qu’ils appellent une victoire du « rempart » contre ce qu’ils nomment le « populisme » !
Mme Merkel est tout sauf un rempart contre Trump et ses disciples européens. Au contraire, elle est leur meilleur argument de campagne. La caste sait-elle que l’extrême-droite nationaliste progresse fortement outre-Rhin grâce à la politique de Mme Merkel ? L’extrême-droite court encore plus vite en Allemagne qu’en France. Le parti « Alternativ für Deutschland » (AFD) est donné à plus de 10% aux élections fédérales de l’an prochain en Allemagne, alors qu’il n’existait même pas lors du précédent scrutin il y a quatre ans seulement ! Et le « rempart » Merkel a déjà prouvé sa totale inefficacité. Lors des élections régionales de septembre, l’AFD (l’extrême droite) a obtenu 21% dans le land d’élection de sa majesté Merkel, le Mecklembourg-Poméranie. L’extrême-droite est même arrivée devant son parti, la CDU ! Face à l’extrême-droite, Merkel est un rempart aussi inefficace que François Hollande ou Manuel Valls face à Mme Le Pen : c’est une passoire ! Ou plutôt un carburant !
Mais c’est que la vérité est ailleurs. Le quotidien allemand Die Tageszeit a vendu la mèche. Il écrit « l’importance de la chancelière va croître, elle doit maintenir la cohésion de l’UE, faire face à Poutine et Erdogan et contrôler Donald Trump ». On a vu ce qu’il en est de la cohésion de l’UE sous Merkel avec la Grèce et le Brexit notamment. Quant à Erdogan, Angela Merkel l’a cajolé tous ces derniers mois tordant le bras de ses « partenaires européens » pour imposer un accord inique sur les migrants. Reste donc Poutine et la Russie. C’est le seul souci des atlantistes. D’ailleurs, de ce point de vue, l’ancien roi du monde Obama et sa successeuse Merkel ont déjà rassuré tout le monde. Réunis à Berlin ce vendredi, ils ont confirmé la poursuite des sanctions économiques européennes contre la Russie avec l’accord de gré ou de force de François Hollande, et des Premiers ministres italien Matteo Renzi, espagnol Mariano Rajoy et britannique Theresa May.
Et Angela Merkel a aussi cotisé lourdement pour rassurer l’oligarchie euro-atlantiste. Elle a promis de continuer à défendre le projet de traité TAFTA de libre-échange entre l’UE et les États-Unis quoi qu’en pensent les Français, les Européens, et même le futur président états-unien ! Bien sûr, Angela Merkel a dû reconnaître que « les négociations ne peuvent être conclues maintenant », avant la fin du mandat de Barack Obama comme elle l’espérait. Mais elle n’a renoncé à rien. Elle a ainsi déclaré « Je me suis toujours beaucoup investie pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, nous avons bien avancé dans les négociations ». Elle s’est même dite « sûre qu’un jour on pourra y revenir ». Nous voilà tous prévenus ! Si Merkel gouverne encore l’Allemagne après 2017, le TAFTA sera toujours sur la table. Mais si je suis élu, le traité servira à caler les meubles bancals du gouvernement allemand et pas davantage !
Le choix des Français en 2017 sera donc décisif. Pour l’avenir de l’Europe, pour l’indépendance française avec une diplomatie débarrassée des obéissances aux États-Unis et des provocations contre la Russie, et donc aussi pour les traités de libre-échange. D’ailleurs le traité CETA de libre-échange avec le Canada devrait être soumis à ratification en France après la présidentielle si les eurolâtres continuent à gouverner. Sans oublier qu’un projet de nouveau traité budgétaire sera sur la table avec un « livre blanc » de propositions de la Commission européenne promis pour le printemps 2017. L’année 2017 est donc une année charnière en Europe.
C’est ce que j’explique dans la préface de l’édition de poche du Hareng de Bismarck. Je rappelle aussi notre stratégie d’un Plan B pour rester libres de nos décisions en toute hypothèse face à l’Union européenne et à la droite allemande. Ce Plan B, nous le travaillons avec le troisième sommet en moins d’un an, ces 19-20 novembre à Copenhague au Danemark. Pour revenir au Hareng, quand la première édition a été publiée, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble déclarait tout juste qu’il fallait « forcer le parlement » français. C’était avant l’usage du 49-3 pour imposer la loi Macron puis la loi El Khomri sans vote. C’était aussi quelques semaines avant le coup d’État financier contre la Grèce. Cet événement a montré combien Le Hareng de Bismarck avait raison de dénoncer « l’annexion » et la « méthode du choc » du capital allemand en Europe. La nouvelle édition n’en retire pas une ligne. Nous sommes prêts pour la grande explication démocratique et diplomatique en Europe en 2017. La France insoumise ou la Merkelmania, chacun choisira !
206 commentaires
ai
Je viens de suivre l’intervention de Jean-Luc Melenchon dans l’émission de dimanche intitulée « François Fillon veut détruire l’État» ». Je l’ai trouvé très bien, clair et ferme avec les journalistes, ça fait plaisir. Malheureusement sur la fin il a parlé des 750 milliards à récupérer sur l’assurance vie vers l’étranger. Et là, il a encore fait comme si l’argent était une matière première dont il fallait trouver le gisement. Pourtant il le sait, l’argent est créé à partir de rien, d’ailleurs, à partir de quoi d’autre pourrait-il être créé ?
Donc évacuer le droit à la création monétaire par l’état est une grosse erreur. Pourquoi la fait-il ? Pense-t-il que les Français sont incapables de le comprendre. Si c’était le cas, ça serait à lui de l’expliquer. Les exemples historiques sont nombreux qui montrent que c’est avec de l’argent créé de toutes pièces que l’état peut développer l’économie et le bien-être d’un pays et de ses habitants. S’il ne le fait pas, quelqu’un d’autre, d’un autre bord lui piquera l’argument, à mon avis.
arthur 2
Les images aussi ça peut payer. J’ai bien aimé « je suis le premier de cordée ». Tellement vrai et symbolique à la fois. Il va falloir serrer fort la corde et garder suffisamment de forces et courage pour affronter la tourmente à l’approche du sommet.
Williams MALARET
Bonjour Jean-Luc,
Un espoir se lève avec ta candidature. La situation est tellement peu ordinaire que je commence à croire que tu peux être au 2° tour face à Fillon ! Ce qui me fait dire ça, au-delà de ton programme et de ta belle combativité, c’est que dans ma famille et mes amis proches, je compte déjà un frère, deux amis, qui ne votaient plus depuis 1981 et qui se disent prêts à aller voter pour toi et la France insoumise au 1er tour. Cela paraît peu, mais en fait je crois que c’est énorme si ce que je vois a lieu dans toutes les familles historiquement de gauche, voire dans d’autres moins ancrées de ce côté là.
Ta responsabilité est grande envers l’espoir que tu fais naître. Je forme le vœux que tu parviennes à avoir le même ton dans les médias que celui que j’ai vu dans la réunion publique de Bordeaux. A la fois pugnace, exigeant, précis, pédagogue, capable de compréhension avec les faibles et les « petits » et ferme, avec des preuves, sans violence outrancière avec les forts, les riches, l’oligarchie. Si je peux me permettre, évite les accrochages inutiles voire contre-productifs avec des Cohn-Bendit ou autre. Autre chose, Alexis Corbières est pas mal, il fait le Job, mais où sont les femmes bien affûtées politiquement dans ton staff ? La route va être longue, fais gaffe à ta peau, certains vont la vouloir !
Bien fraternellement à toi,
André
Tout à fait d’accord, le mouvement est résolument en route et de plus en plus de personnes s’y intéressent ce qui n’est pas sans rappeler la façon dont les choses s’étaient passées pour la campagne contre le TCE. La différence entre les deux situations tient au fait qu’en 2005 tout reposait sur le militantisme qui avait engendré et étoffé les « collectifs » cependant qu’aujourd’hui l’aboutissement de ce qui se passe à la base (comme en 2005) dépend aussi de Mélenchon dont le leadership fait de plus en plus autorité et est plutôt efficace, mais qui devra tenir contre toute la hargne du système dont les tenants n’en finissent pas d’étonner par les moyens qu’il inventent pour au mieux l’ignorer et au pire le démolir.
Daper Philippe
Cher Jean-Luc,
Je n’ai pas encore lu l’article, je le lirai demain mais j’ai vu la vidéo de ton passage sur TF1, et constaté l’agressivité du journaleux de service. Depuis le vote Brexit et la déconfiture des politiques, journalistes et sondagistes, j’ai une impression vague. Les nouveaux chiens de garde se sont mutés en hyènes. De sales bêtes. Ils y vont encore plus dans l’ignominie et dans les dénis. Peut-être devrais-tu leur dire « Mais enfin, pour qui roulez-vous ? » Bouygues ? Bolloré ? Lagardère ? Dassault ? Niel ? Drahi ? Leur réponse serait éclairante, si du moins ils osaient. Je te fais confiance. […]
bob.polet
« Mais enfin, pour qui roulez-vous ? » Bouygues ? Bolloré ? Lagardère ? Dassault ? Niel ? Drahi ?
Et pourquoi cette question ne devrait elle posée que par Jean-Luc Mélenchon ? Quelle protestation ou remontée de bretelles adressons nous directement nominativement aux « chiens de garde » ?
Alain Colbert
On attend de Plantu qu’il fasse une caricature représentant Marine Le Pen et Macron, ce dernier lisant le programme (méconnu) de la première !
Jean Sur
Alors que M. Fillon clame urbi et orbi sa volonté de combattre la dette à tout prix, fût ce au prix de la démolition de droits sociaux séculaires, n’oublions pas que le tandem Sarkozy-Fillon, bien qu’étant « à la tête d’un Etat en faillite », n’a pas hésité en 2011/2012 à se précipiter au secours de la BNP, de la Société Générale, du Crédit agricole et de la Bundesbank, créditeurs « plantés » de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal. Ils ont offert de donner les finances de l’Etat en gage* à hauteur de 159 milliards (FESF), dont 50 milliards auront été effectivement engagés. De même, ils n’ont pas hésité un instant à endetter* l’Etat de 11,40 milliards pour la Grèce et de 16,40 milliards pour la constitution du MES. En résumé, 50 + 11,40 + 16,40 = 77,80 milliards de dette supplémentaire dont on sait aujourd’hui qu’ils ne sont pas allés aux peuples grec, portugais, irlandais. Ont également profité de l’intense générosité de Sarkozy-Fillon*: la banque DEXIA (38,75 milliards de garanties), PSA Finance (7 milliards de garanties) et le Crédit Immobilier de France (28 milliards de garanties). Aujourd’hui on met des centaines de milliers de citoyens sur la paille, on ferme des écoles, des hôpitaux, on ponctionne les collectivités locales pour rembourser cette dette injustifiée.
*textes votés avec le concours du PS, toutes ailes confondues.
morfin
Macron ne va pas à la primaire car il a compris lui aussi. Quant aux socialistes non encartés, c’est à dire la majorité, ils voteront pour un programme de gauche. Pour combattre la dette, il faut demander un audit sérieux, donc avec Toussaint et Saurin, comme ils ont fait pour la Grèce. Pour l’écologie, nous avons Martine Billard qui était coprésidente pour la dernière présidentielle déjà et Mamère qui soutient. Ne pas hésiter à reparler de république sociale. Le fait que les numéros deux se présentent faute des numéros un, ceci des deux cotés, montre que çà tourne en rond.
JCV
Il est intolérable d’entendre que le programme de la France insoumise ressemble à celui du FN. Excusez-moi d’y revenir mais Philippot imaginant que Mélenchon puisse appeler à voter FN au second tour, c’est trop. Il ne faut pas laisser le piège se refermer sur nous. L’amalgame repose sur la notion d’Etat. L’Etat que nous défendons est celui des citoyens, des salariés et des usagers. Celui du FN c’est celui de l’Ordre, les grandes familles, les généraux, les prélats et quelques technocrates ambitieux comme Philippot. Notre programme consiste à rendre le pouvoir au peuple, non à des chefferies.
Francis
La stratégie Philippot est roublarde. Imaginer que les électeurs de FI puissent voter pour le FN au second tour, ça signifie que à coup sur le FN sera présent au second tour et pas nous. Et au passage tenter d’accréditer l’idée qu’il y a quelque chose de commun entre FI et le parti d’extrême droite qui n’a d’autre objectif que de sauver le système. En se sens il est dans la stratégie générale car dans cette élection c’est bien Tous contre Mélenchon. Stratégie d’effacement de notre mouvement et de notre candidat. Pour l’instant c’est assez mal parti pour tous ceux qui nourrissent ce fol espoir et nous allons nous faire un malin plaisir à leur faire comprendre qu’ils prennent leurs désirs pour des réalités.
Invisible
La droite extrême et l’extrême-droite se caractérisent par une totale absence de scrupules et une malhonnêteté chronique. Phillipot sait très bien que ses équipes marketing sont en action quotidienne pour imiter notre label/produit/marchandise/marque. Ce sont des contrefacteurs, faussaires, mais le problème est de démontrer que la copie est différence de l’original. Les gens s’achètent des sacs-à-mains de sous-marque et en sont très satisfaits. L’apparence leur suffit car c’est plus facile à acheter et moins coûteux (en matière d’effort politique et personnel).
De zélés contributeurs de la fachosphère s’excitent régulièrement à fabriquer des rumeurs ( fausses nouvelles) au moment des élections : faux tracts, fortune de Mélenchon, etc. Attendons-nous au pire cette fois encore. Il nous faudrait de notre côté des gens qui investiguent et recherchent de vraies informations susceptibles de démontrer les dessous bien réels de notre ennemi, le parti du clan Le Pen. C’est une tache ingrate d’aller fouiller dans leur monde sordide, mais ce serait utile.
jacques A
Cette élection ne se gagnera pas à la mesure des aboiements des Philippot et consorts. S’ils tirent une gloire de leurs sonomètres grand bien leur en fasse. Nous saurons convaincre autrement, même si notre équipe est capable de belles formules verbales et télégéniques. Ce sont les insoumis qui feront la différence par les actions quotidiennes, dans chacune des villes, dans chacun des quartiers. Nous sommes présents, de plus en plus nombreux, motivés et volontaires. Cette animation est visible à partir des groupes d’appui et des réseaux sociaux qui bouillonnent d’activités informatives et participatives.
Le message de la FI porté par Danielle, Jean-luc, Alexis et tous nos représentants sur le terrain est suivi sur les nouveaux moyens modernes de communication. Un youtuber vous dira qu’en 2007 les blogs ont animé la campagne. En 2012 Twitter était l’instrument. Pour 2017 Youtube sera prépondérant. J’ai commencé ce commentaire avec 103172 abonnés sur la chaîne de Jean-Luc. Il y en a désormais 103269. Ca ne cesse de grimper. Laissez aboyer Philippot.
morvan
Comme le signale une mienne connaissance, démission du gouvernement ce jour, donc dans 15 jours francs levée automatique de l’état d’urgence, en vertu de l’article 4 de la Loi de 55 ? Aucun commentaire dans les étranges lucarnes, alors que l’on disserte à n’en plus pouvoir sur le risque terroriste accru ? Il n’y avait pas de lien, alors ? Dernière hypothèse, les disciplinés qui l’ont voté ne connaissent pas le texte, donc, personne n’en parle ?
Happifiou
Que c’est beau de faire des phrases qui ne veulent rien dire ! C’est très insoumis, ça…
Je n’ai pas de « mienne connaissance », mais depuis hier, cette information circule sur tous les journaux en ligne, en précisant bien que l’état d’urgence n’était voté de toutes façons que jusqu’en janvier et qu’il était déjà prévu une séance au Parlement le 21 décembre pour le prolonger jusqu’aux élections d’avril. Donc à quelques jours près (quinze jours francs après le 6, c’est justement le 21) cela ne change rien. Que la fin de l’état d’urgence soit due à la démission du gouvernement ou à une épidémie de gastro-entérite, ça ne change pas grand chose. D’autant plus que, me semble-t-il, la FI n’est pas favorable à la prolongation perpétuelle de l’état d’urgence.
Donc, vous vouliez prouver quoi ?
morvan
Bien, en tentant de n’énerver personne : non, je ne pense pas que la caducité de la loi entraînée par la démission du gouvernement soit de même nature que le terme de la période d’état d’urgence dont dispose la Loi (en l’occurrence, du 21 juillet) elle même, permettant de proroger celle-ci. Il me semble même que logiquement une loi devenue caduque ne peut être prorogée, et que dès lors la procédure à partir du 21/12, que vous m’apprenez (je ne lis pas les journaux en ligne), ne peut pas être celle que vous décrivez, mais qu’un nouveau décret, tel celui du 14 novembre 2015, doit être pris en conseil des ministres. Il me semble encore que cela modifierait le calendrier, et qu’au bout de plus d’une année d’état d’urgence une nouvelle Loi « initiale » ne passerait pas en 4 jours comme en 2015, surtout en cette période. Je puis évidemment très bien me tromper, auquel cas la merveilleuse imbrication des évènements à la date du 21/12 ne me paraitra plus que merveilleux hasard.
Roro
Mais alors que faut-il faire avec cette gauche disloquée ? Est-ce trop tard pour une rencontre avec tous les candidats de gauche ? Qui votera pour qui, pour n’en retenir qu’un seul ? C’est un véritable cauchemar !
Ascalon
Je ne comprends pas bien ce que vous écrivez… Ou avez-vous vu que la gauche était disloquée ? Elle est tout au contraire en train de se recomposer, et la France insoumise constitue un excellent point d’ancrage.
Macron, jusqu’à preuve du contraire et moyennant 500 parrainages dont on ne sait rien, est candidat, mais n’est pas un homme de gauche. Il l’a revendiqué. Les candidats à la primaire du PS vont s’étriper jusqu’à tomber tous d’accord comme d’habitude, derrière le plus centriste d’entre eux, pour ne pas dire plus. Et le parti socialiste a pris un virage qui l’éloigne de la gauche de façon apparemment irréversible. Mais quoiqu’il arrive, il n’en restera qu’un. Quant aux « petits candidats » de gauche, quel intérêt de parler avec eux ? Leurs candidatures sont traditionnellement des candidatures témoignage qui ne recueilleront que moins de 1% des suffrages et ils n’ont aucune importance.
Qui sont donc « tous les candidats de gauche » dont vous parlez ? Pour l’instant, il n’y en a qu’un et ça risque de durer un moment.
lavalliere
Je crois que maintenant il y’a une vrai guerre de la gauche ( maintenant que Valls à démissioner) ça va être une bonne chose pour la droite qui va en profiter bien sur.
Teres
C’est la Valls des étiquettes ! Gros lot recherché, pour sa gloire et pas celle d’un peuple pillé par lui et son gouvernement malsain. La gauche caviar faisandée recherche encore à nous bluffer et se présente en sauveur de sa goche. De toutes façons s’il quitte avant l’heure ce gouvernement, c’est qu’il est certain que le bateau coule. Sauve qui peut ! Cette équipée n’aura fait que du pédalo. La vérité arrive enfin.
Nicolas.B
Salut à tous, un petit coup de main svp. On a fait le premier passage TV des insoumis à Mayotte, c’était pas gagné on n’est pas des pro de la communication ni de la langue de bois. On n’en menait pas large. Alors si vous pouvez visionnez et likez. On a besoin de renfort après le passage de la peste brune sur notre petit caillou de l’océan Indien. Mayotte avec jlm2017.
Pastit
J’ai regardé, félicitations mais je préfère « aimer » à « lik… », c’est plus « profond »