Ce fut une semaine assez turbulente que ce début du mois de décembre. Après l’élimination de Nicolas Sarkozy, celle de François Hollande. Ce n’est pas le même processus, cela va de soi. Sarkozy ne reviendra pas. Mais je ne crois pas que Hollande se contente d’inaugurer les chrysanthèmes d’ici au mois d’avril prochain. L’équipe gouvernementale en place ressemble au carré de combat que ses meilleurs amis lui auraient conseillé plutôt que de nourrir des vipères dans son sac à dos comme il l’a fait avec Valls et Macron. De toute façon, dans le passé, il n’a jamais usurpé son qualificatif de culbuto. J’en déduis qu’il n’a pas fini de jouer de ses capacités d’inertie créatrice. Mais quel risible concert de grandes phrases et que de drapés solennels après le pitoyable aveu d’échec qu’est sa renonciation. Comme s’il s’était fait tuer sur je ne sais quel front héroïque. Ou comme s’il avait démissionné. Mais il a seulement été éjecté d’une élection. Poussé dehors. Sa route vers la candidature a été coupée par un superbe numéro d’empêchement, magistralement mené ! Ce quinquennat aura été une farce de bout en bout. Mais l’exécuteur de l’éjection, Manuel Valls, devrait se méfier de sa victime comme de la mule du pape.
La confusion au PS ne doit pas faire perdre de vue l’essentiel. Fillon fait la course en tête. Mieux vaut ne pas perdre de vue cette réalité. Nous sommes mobilisés à cent pour cent de ce côté. Ce serait une erreur de se laisser distraire par le cirque de la primaire du PS. Il faut plutôt empêcher la droite de cristalliser sa position. Notre chance d’arriver au second tour est à ce prix. Car contrairement à ce qui se dit comme une évidence, la vérité est que la société française est en turbulence. Des millions de gens n’ont pas pris leur décision. Il faut donc faire le travail de conviction en se tenant le plus loin possible de la scène du naufrage du PS. Elle aspirera vers le fond tout ce qui l’approchera de trop près. La parution du programme L’avenir en Commun tombe à pic pour nous aider. Le reste nous sera donné par surcroît.
Non, ce n’est pas un procès d’intention. François Fillon est le candidat des assureurs contre la Sécurité sociale. C’est ce qui ressort de la lecture de son programme. Tout le monde pourra aller vérifier ce que je vais relever. Le système Fillon repose sur le recul des remboursements par la Sécurité sociale et l’encouragement aux assureurs privés. Un autre indice nous a été donné la presse. France Inter affirme ainsi que François Fillon aurait déjà choisi son futur ministre de l’Économie et des Finances en cas de victoire à la présidentielle. Il nommerait à Bercy Henri de Castries, l’ancien PDG de l’assureur privé Axa pendant 16 ans ! Ce ne peut être un hasard. Henri de Castries n’a quitté la présidence de ce groupe qu’il y a quelques mois, pour devenir administrateur de la banque HSBC. Précisons, pour situer les perceptions de la vie que peut avoir le personnage : lors de sa dernière année chez Axa, en 2015, il gagnait 5,4 millions d’euros de salaire ! Que peut-il comprendre aux raisons des 30 % de gens qui n’osent plus se soigner parce qu’une ordonnance, ça coûte trop cher… Le conflit d’intérêt serait immense si ce personnage devenait demain ministre des Finances chargé de faire voter le budget de la Sécurité sociale et la fiscalité des clients des assurances privées.
Reste une évidence, Castries ou pas : le programme de François Fillon, c’est ouvertement et officiellement le début de la fin de la Sécurité sociale. À commencer par la fin de l’assurance maladie pour tous. Fillon l’a écrit noir sur blanc dans son programme pour la santé. Il veut « focaliser l’assurance publique universelle (c’est-à-dire la Sécu) sur des affections graves ou de longue durée, et l’assurance privée sur le reste ». Vous voilà prévenus. Le système collectif et solidaire actuel où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins serait donc abandonné. Ou plus exactement limité aux seules « affections graves ». Et le reste ? Ce sera nécessairement à charge d’une assurance complémentaire. Bien sûr, pour faire bonne figure, Fillon dit que « les moins favorisés ne pouvant accéder à l’assurance privée bénéficieront d’un régime spécial de couverture accrue » mais sans dire qui cela concernera. Et quand on l’entend critiquer l’assistanat, on le voit mal élargir l’accès à la Couverture maladie universelle, la CMU. Il faudrait donc payer plus cher pour être moins remboursés quand on va chez le médecin ou chez le pharmacien et les inégalités se multiplieraient.
C’est aussi un programme absurde du point de vue sanitaire. Car les « affections graves » ne le sont pas toujours depuis le début. Et les autres affections ne sont pas bénignes de la même manière pour tous, ni suivant les âges. Mais dans tous les cas, en se soignant de bonne heure, on évite souvent bien des complications et des aggravations. Il est donc totalement stupide de moins rembourser les soins courants. Le renoncement aux soins des plus pauvres fera exploser les dépenses de prises en charge aux urgences ou une fois les maladies devenues plus graves, c’est-à-dire plus douloureuses et dangereuses pour les patients et plus chères à prendre en charge.
La santé n’est pas le seul domaine où François Fillon veut donner la main aux assureurs privés. Il tient le même discours à propos de la prise en charge du vieillissement de la population. En matière de retraite, il propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Mais aussi de « mettre en place un étage de retraite par capitalisation », c’est-à-dire où chacun paye dans son coin une cotisation privée avec un cadeau fiscal à la clef. Naturellement cela n’a jamais garanti un montant de retraite où que ce soit dans le monde où ce régime est appliqué. C’est si vrai que partout où le retour dans le régime général a été proposé aux assurés et partout où le cadeau fiscal a été supprimé, le régime de capitalisation s’est volatilisé. À quoi bon recommencer une expérience qui ne marche pas ?
Face à la dépendance aussi, François Fillon récuse le mécanisme de la solidarité et prône le chacun pour soi. Son programme prévoit d’« encourager la généralisation d’une couverture assurantielle dépendance privée sur une base volontaire par des contrats labellisés avec des incitations fiscales qui permettront aux particuliers de déduire de leurs impôts une part de leur cotisation à une assurance dépendance ». Ceux qui peuvent payer auront droit à une assurance contre la dépendance ? Et les autres ? Continueront-ils à souffrir en silence comme aujourd’hui face au manque de places accessibles dans des établissements pour personnes âgées dépendantes ? Devront-ils faire appel à la charité ? Les familles continueront-elles à se saigner en argent, temps et énergie pour aider les parents ?
Ce programme a un but. Transférer au privé les milliards d’euros de cotisations maladie et retraite aujourd’hui gérés par la Sécurité sociale et offrir aux assureurs les milliards en vue pour financer la dépendance des personnes âgées. Car c’est un marché où certains voient bien quels juteux profits sont possibles. En cela, la rumeur selon laquelle Henri de Castries deviendrait ministre de l’Économie et des Finances de François Fillon est éclairante. Henri de Castries, est un symbole de l’oligarchie. Il coche toutes les cases de la caste : issu de la noblesse, diplômé de l’ENA dans la même promotion « Voltaire » que François Hollande dont il est l’ami, hier soutien de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui ami de François Fillon. Il a aussi été « Young leader » de la French American foundation en 1994, et préside le comité de direction du groupe Bildelberg, qui réunit le gratin de l’oligarchie mondiale.
Nous défendons un tout autre modèle : la sécurité sociale. Le programme l’Avenir en commun prévoit tout le contraire de M. Fillon. Nous proposons d’améliorer la prise en charge des soins par la Sécurité sociale jusqu’à leur remboursement à 100%. Nous voulons rétablir la retraite à 60 ans, réduire la durée de cotisation exigée pour avoir une retraite complète et renforcer le régime de retraite solidaire par répartition. Et face à la dépendance, nous défendons notamment la construction de 50 000 places en établissements pour prendre en charge les personnes dans le besoin dans un réseau public et abordable, et la baisse de ce qui reste à la charge des familles pour les personnes qui continuent de vivre chez elle.
Ce modèle est plus juste et moins coûteux. Plus juste car dans le système de la sécurité sociale, le montant des cotisations ne dépend pas de l’âge ni de l’état de santé et que la protection dont on bénéficie ne dépend pas de ses moyens financiers mais de ses besoins : chacun est remboursé de la même façon par exemple. Chacun a un aperçu de ce qu’est un système d’assurance privée individuelle, à travers sa complémentaire santé s’il a les moyens de s’en payer une. Surtout, la Sécu c’est moins cher ! Il suffit de comparer les dépenses de santé entre la France et les États-Unis. En France, ces dépenses de santé représentent 11% de la richesse annuelle du pays. Elles sont essentiellement supportées par l’assurance maladie. Aux États-Unis, les dépenses de santé sont essentiellement privées. Et elles coûtent plus cher puisqu’elles atteignent 16,5% de la richesse du pays. Tout cela pour des résultats sanitaires mauvais là où la France reste une référence malgré les mauvais coups portés à notre système solidaire et à l’hôpital public.
Tous radioactifs ! Les candidats à la prochaine élection présidentielle ont quelque chose en commun. Leur appétit pour le nucléaire. Avec répétition en boucle des arguments les plus éculés et mille fois démentis. En tous cas en l’espace de quelques semaines, on a assisté au retour du discours selon lequel le nucléaire serait « une énergie nécessaire dans la lutte contre le changement climatique ». C’est la position de tous les principaux candidats à la présidentielle et à la primaire PS : Marine Le Pen, François Fillon, Emmanuel Macron, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et même Benoît Hamon qui s’est seulement engagé à « réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique » comme Hollande avant lui. Croire que le nucléaire fait partie de la solution contre le changement climatique est une idée fausse. Le nucléaire n’est pas une aide dans la transition énergétique. Au contraire. Je dis pourquoi.
Madame Le Pen a encore raté une occasion de se taire. Le 2 décembre à Paris, en conclusion du rendez-vous du Front National sur l’écologie, elle a déclaré en fanfaronnant : « Je le dis tout de suite : nous ne comptons pas abandonner le nucléaire, au contraire. Il faut en permanence l’innover et le sécuriser. Abandonner le nucléaire aujourd’hui serait pour la France se tirer une balle dans le pied vu les services que cette énergie nous rend ». Dans son programme le candidat conservateur François Fillon dit la même chose : « le nucléaire, notre filière d’excellence, et les énergies renouvelables sont complémentaires, et qu’il ne faut pas opposer les unes aux autres. Pour ma part, je veux développer toutes les formes d’énergies propres, y compris le nucléaire ». Le « y compris » est une grosse manipulation. Car Fillon propose au passage de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires de 40 ans actuellement à 60 ans et de soutenir l’exportation des technologies nucléaires françaises à l’étranger.
Le libéral Emmanuel Macron est aussi un chaud partisan du nucléaire. Il l’a dit dans le Journal du dimanche le 31 juillet dernier, quand il était encore ministre de l’Économie. Pour lui, « Le nucléaire est une industrie de souveraineté qui a fait ses preuves. Le renouvelable est une énergie d’avenir qui reste intermittente. Il faut développer la complémentarité entre ces deux ressources ». Il parlait du nucléaire comme d’une énergie d’après lui « sécurisée, bon marché et décarbonée ». Il soutenait le projet d’export par EDF du réacteur EPR au Royaume-Uni. Un projet qui peut tout simplement tuer EDF. Selon Macron : « Hinkley Point nous permettra de renforcer nos compétences au moment où nous sommes aussi en train de préparer une nouvelle génération d’EPR qui vont servir à renouveler notre propre parc ».
Manuel Valls considère lui aussi que « Évidemment, le nucléaire est une filière d’avenir. Nous avons besoin de nucléaire, même si on réduit, dans la décennie qui vient, sa part. Nous avons besoin de renouveler nos centrales nucléaires, ses différentes filières » comme il l’a dit en 2012 avant d’aller vendre les technologies françaises en 2015 au Japon quatre ans après la catastrophe de Fukushima… Je suis sidéré que Manuel Valls ait si vite changé d’avis dans le mauvais sens sur ce sujet. Pourtant en 2011, dans la campagne de la primaire PS, il avait pris une position courageuse. C’était dans son livre L’énergie du changement, l’abécédaire optimiste. Il se disait favorable à un « débat national » à propos du nucléaire affirmant qu’il devrait « être tranché démocratiquement par référendum » ! Et il écrivait : « Dans ce processus, je défendrai, sans rien cacher des efforts importants que cela induira, une sortie progressive et maîtrisée du nucléaire, car c’est, à terme, l’assurance de ne plus connaître de nouvelle catastrophe, une réelle souveraineté énergétique et, aussi, de nouvelles perspectives de croissance et d’emplois ». Selon lui, la catastrophe de Fukushima avait alors « sonné le glas de nombreuses croyances autour du nucléaire et exige l’avènement d’un nouveau monde énergétique ». Il défendait même « une règle claire : la durée de vie maximale des centrales nucléaires devra être limitée à trente-cinq ans » ce qui aurait dû entrainer la fermeture de 21 des 58 réacteurs d’ici 2017 ! Et Manuel Valls enfonçait le clou considérant que « il faudra stopper tous les nouveaux projets » à l’exception de l’PER de Flamanville déjà lancé et que: « L’Etat devra réorienter massivement l’effort de recherche et de développement dans l’énergie en le focalisant sur le renouvelable ». Il suffit de regarder le bilan de son gouvernement pour mesurer le grand écart entre ses promesses de l’époque et la réalité de son action.
Quant à Arnaud Montebourg, lui aussi défend la poursuite du nucléaire. Il l’a redit sur France2 le 22 septembre dernier. Pour lui le « nucléaire reste un mal nécessaire ». Lui aussi prétend que le nucléaire est une solution alors que « nous avons une urgence écologique, une sorte de compte-à-rebours au-dessus de nos têtes qui est le réchauffement climatique ». Pour lui « la solution elle est dans le mix énergétique. Nous avons besoin des énergies renouvelables mais la priorité c’est de les faire remplacer les énergies fossiles. C’est une raison pour laquelle je me suis permis de dire que [le nucléaire] était une filière qui avait de l’avenir parce que on n’a pas fini avec le travail d’abandon du fossile ». Prenant appui sur le contre-exemple allemand, il a aussi affirmé : « ce qui se passe lorsqu’on arrête le nucléaire, c’est ce qu’il s’est passé par exemple en Allemagne où une dizaine de réacteurs ont été arrêtés, le charbon l’a remplacé ». Comme si c’était la seule voie possible.
Tous ces candidats se trompent. C’est encore Nicolas Hulot qui le dit le mieux. Il l’a clairement fait sur RTL le 29 novembre à propos de François Fillon. Mais sa réponse vaut pour tous. Je commence par le citer pour écarter l’argument de la « souveraineté énergétique » que procurerait le nucléaire. Voici ce que Nicolas Hulot répond : « Gardons à l’esprit que le nucléaire ne nous met pas dans une situation d’indépendance énergétique. Les matériaux fissiles, il faut bien aller les chercher quelque part. Et les pays qui détiennent ces matériaux, on n’est pas garanti sur la durée de pouvoir s’approvisionner comme on le faisait dans le passé ». En effet, l’uranium dont nous avons besoin pour faire fonctionner les centrales provient du Niger et du Kazakhstan. L’approvisionnement nous pousse donc à toutes les compromissions morales avec les agissements des entreprises dans ces pays quand ce n’est pas avec leur gouvernement. Mieux vaut en rire : souvenez-vous de François Hollande déguisé lors de sa visite au Kazakhstan : un peu d’uranium vaut bien une chapka, non ?
Quant au lien entre nucléaire et lutte contre le changement climatique, je donne là encore absolument raison à Nicolas Hulot. Voici ce qu’il en dit « je ne suis pas dogmatique [sur le nucléaire] mais enfin, les faits sont là, notamment sur un plan économique. C’est un mode de production énergétique qui nous emmène dans des dérives financières absolument terrifiantes. Et je pense que la démonstration encore récente des coûts induits des conséquences de Fukushima au Japon devrait nous amener à beaucoup plus de mesure ». La Cour des Comptes a par exemple estimé à 100 milliards d’euros les coûts du projet de grand carénage des réacteurs pour permettre leur durée de vie au-delà des 40 ans et renforcer la sécurité après l’accident japonais. Pour ces prix-là on finance intégralement le basculement sur les énergies renouvelables.
C’est le premier argument pour lequel le nucléaire n’est pas un allié dans la lutte contre le réchauffement climatique. Poursuivre dans le nucléaire absorbera des sommes phénoménales qui manqueront pour financer les autres investissements. C’est d’autant plus vrai que le président de l’Autorité de sûreté nucléaire a récemment affirmé que « la situation du nucléaire en France est très préoccupante ». Cette remarque sur les investissements ne vaut pas seulement pour le maintien des réacteurs actuels. Elle vaut aussi pour les projets de construction de nouvelles centrales. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le gouffre financier qu’est le projet de réacteur EPR à Flamanville dans la Manche. Ses coûts ont été multipliés par trois et dépassent désormais les 10 milliards d’euros alors que le réacteur n’est toujours pas en état de fonctionner avec plusieurs années de retard. Ceux qui prétendent que c’est une « énergie d’avenir » ne sont pas seulement suspects du point de vue de la lutte contre le changement climatique. Ce sont aussi des gaspilleurs d’argent public à grande échelle ! Ceux qui vous promettent le nucléaire et les renouvelables mentent. Notez d’ailleurs qu’ils ne disent pas comment ils comptent faire pour financer les deux à la fois. À part M. Fillon qui lui assume de vouloir « donner la main au marché » et « sortir des objectifs chiffrés » en matière d’énergies renouvelables.
L’autre argument donné par Nicolas Hulot concerne les coûts de l’énergie produite. Lorsqu’on lui fait remarquer que François Fillon dit être pro nucléaire pour sauver le climat, voici ce qu’il répond : « Non. C’est un débat qui a lieu d’être mais on voit bien aujourd’hui que la solution qui est en train de se dessiner ce sont les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et notamment le solaire dont le coût en l’espace de 10 ans a été divisé par quatre. C’est ça l’avenir ». Cela vaut aussi pour l’éolien : les coûts de l’électricité produite sont aujourd’hui très proches de ceux de l’électricité d’origine nucléaire. Et l’effet de ciseau est certain : les coûts du nucléaire augmentent avec les mesures de sécurité et d’entretien ou de renouvellement du parc alors que les coûts des énergies renouvelables baissent sous l’effet des progrès technologiques et des économies d’échelle rendues possibles par leur développement. C’est d’autant plus stupéfiant que les règles applicables aux énergies renouvelables permettent de connaître le coût total, incluant les frais de démantèlement et recyclage en fin de vie, alors qu’on ne sait toujours pas démanteler un réacteur nucléaire ni retraiter de manière définitive les déchets radioactifs. Je crois que cette question est un des enjeux de l’élection présidentielle qui arrive. Qui veut voter pour l’aggravation du danger nucléaire avec des vielles centrales ruineusement recarénées ? Pas moi. Tous les autres si.
On a compris, je crois, que la France insoumise est un mouvement qui rassemble toutes sortes de réseaux et de personnes dans une libre association où chaque personne définit elle-même son degré d’implication. C’est aujourd’hui la structure la plus ouverte du paysage politique. Je sais à quel point c’est troublant dans le monde des structures post-léninistes de toute taille qui forment la nébuleuse de l’autre gauche comme de la gauche traditionnelle. La droite elle aussi est aussi construite sur des structures pyramidales de même nature. Ce n’est pas d’aujourd’hui. Comment oublier que le RPR de Jacques Chirac et Charles Pasqua avait lui aussi un « comité central » ? Dans le moment présent, le décrochage des partis traditionnels est aggravé par leur impuissance à se ré-ancrer socialement autant que par la crise générale de crédibilité qui les frappe. Seul le « Parti de Gauche » a eu une réflexion sur le sujet et surtout lui seul en a déduit une ligne stratégique et un plan de marche incluant sa propre dissolution, à terme, dans une nouvelle structure. L’idée qu’un parti se mette au service d’un plan de marche incluant sa propre disparition est évidemment tout à fait hors norme. L’auto isolement des autres composantes de « l’autre gauche » a évidemment rendu un service inestimable à la mise en œuvre de la démarche. Je ne cache pas que je ne m’y attendais pas. Mais j’en ai pris acte. Puisque chacun veut son chez soi qu’il en soit ainsi.
J’en vois les avantages aussi. En Espagne, Pablo Iglesias et Podemos ont failli mourir à plusieurs reprises des conséquences de l’entrisme de fait de dizaines de groupuscules pourrissant l’atmosphère de leurs inépuisables batailles de grimoires. Ici, à l’inverse, sans trop de casse et malgré bien des interrogations très légitimes, le transvasement s’est opéré sans déchirement et en pleine conscience du style à adopter. Avec le PG, la NGS (nouvelle gauche socialiste) s’est mise au diapason du même plan de marche. Les « Communistes insoumis » et les « Ensemble insoumis » se détermineront le moment venu. D’ici là, ils sont présents dans l’espace politique qui est une des composantes du mouvement « la France insoumise ». Du coup, en quelques semaines, des centaines de personnes sont devenues des points d’appui pour une foule de novices qui ont pu bénéficier de leur culture de l’action collective. L’amalgame des deux catégories a été un des enjeux les plus délicats de la période de lancement du mouvement « La France insoumise ». Ce qui a tout facilité, c’est évidemment que des outils matériels existaient permettant à chacun de trouver sa place et de la prendre. La plateforme « Nation builder » puis les outils qui l’ont suivi et complété ont joué un rôle décisif dans ce déroulement. Sans ces outils, rien de ce que je décris n’est possible.
Ici même, dans le passé, j’ai présenté mes raisonnements sur la relation existante entre les réseaux sociaux et l’émergence du peuple comme acteur politique. Les réseaux ne créent pas le peuple politique mais ils en sont la forme d’expression et d’organisation de base. Cette thèse est esquissée dans mon livre L’Ère du peuple. On doit comprendre alors que notre campagne électorale est la mise en œuvre d’un schéma général.
Il est donc vrai que le cœur du mouvement repose sur une plateforme internet et sur ses satellites. « La France Insoumise » est donc, à maints égards, un réseau social internet. Pour autant, contrairement à ce que croient des esprits mal informés des réalités de leur temps, un réseau « virtuel » est une réalité bien concrète. Au point qu’il est capable de se matérialiser aussi dans la vie concrète ordinaire. La preuve de l’existence concrète de notre réseau est qu’il agit dans le monde concret. Il écoule aussi une quantité considérable de matériel traditionnel, à l’ancienne. Je ne vais évoquer que cela aujourd’hui réservant à une prochaine publication le bilan de notre action militante sur la toile. Je choisi donc ici de faire le point sur le volet matériel en forme traditionnelle de notre action. Mais, je le répète, ces chiffres qui nous situent au niveau des grandes formations politiques du passé ont une origine dans des recrutements en lignes et des contacts établis et construits sur internet. Ces chiffres se réalisent avec une masse de gens qui ne s’associent parfois que ponctuellement à l’action.
Pourtant, au total, il s’agit d’un élan formidable. Depuis février dernier, les commandes individuelles de matériel de campagne et celles résultant de la création de 1800 groupes d’appuis en attestent. Mathilde Panot qui les anime recense quatre millions six cent mille tracts diffusés depuis le mois de mars dernier. Depuis la rentrée, nous avons vu partir de cette façon 2,7 millions d’exemplaires de ce total. C’est-à-dire presque les deux tiers. Ce qui signale que la campagne présidentielle est dorénavant commencée, notamment depuis Novembre : envol des commandes et pics d’engagements. J’ajoute que 1 500 000 autocollants sont également partis sur le terrain. Oui, un million et demi ! Le groupe des amis qui constituent notre brigade postale qui prépare les envois au siège de campagne a compté 600 000 affiches roulées en direction du terrain depuis le début de la campagne. En ce moment, c’est la folie. Les copains/copines font des colis et transportent des masses de paquets du matin au soir. Chaque jour on voit la chaîne se former dans l’escalier du siège et les paquets passent à bras humains depuis le rez-de-chaussée jusqu’à l’étage puisque le maudit monte-charge est en panne la moitié du temps ! Et ce n’est pas fini. Une série de 15 tracts thématiques accompagnent la parution du programme L’avenir en commun. Le tirage total est à 5 millions d’exemplaires pour toute la série. La cadence des envois enseigne que tout sera parti fin décembre sans doute.
Quant au programme « L’avenir en Commun », vendu trois euros, c’est déjà un best-seller puisqu’il est en deuxième position des ventes d’Amazon après Harry Potter. C’est le premier des ventes dans la catégorie des livres politiques. Sur le terrain, les ruptures de stock dans les librairies se constatent un peu partout. Je recommande donc à ceux qui me lisent et se préparent à organiser leur propre vente de ce livre programme dans la rue pour le week end national de vente du 10 et 11 décembre d’aller acheter leurs livres en pile chez le libraire du coin. La vente les remboursera évidemment bien vite. Cette journée de diffusion est un nouveau test pour nous, après la tenue de la Convention à Lille, et la tenue de 400 réunions de circonscriptions législatives dont j’ai parlé dans ma précédente note de blog.
À présent, il y a ce défi des deux jours de vente du programme. Une fois encore ce sera une mine de leçons à tirer pour perfectionner notre méthode quand viendra la campagne de fond en 2017. Comme à chaque étape de notre travail, une séquence active doit être considérée comme un entrainement pour la suivante. Au cas précis, il faut savoir que nous visons autant le nombre des points de vente que leur visibilité. Il est donc important de préparer cela avec soin. Chaque point serait mieux vu et compris si on y trouvait des musiciens, des choristes (sur le modèle des « mélenchanteurs » de 2012) des acteurs de rue, ou que sais-je encore, qui mettent en scène de cette façon l’énergie qui nous anime pour aller à la rencontre des autres. Cette rencontre a commencé sur la toile avec ces huit vidéos vues chacune par au moins un million de personnes trois d’entre elles par plus de trois millions de personnes et une d’entre elles par plus de six millions ! Elle doit à présent se concrétiser dans le contact physique.
Je sais que c’est parti pour essayer d’être le cas. Par exemple on me dit qu’à Lyon il y aura dix points de vente. Autant à Lille et à Strasbourg. Vous pourrez voir des images et de comptes rendus sur le site jlm2017. Je crois que dans toutes les grandes villes il y aura du monde sur le pont. Je serai heureux que ce soit de même dans le reste du pays et notamment dans la ruralité. On fera le point dès que les reportages seront remontés sur le site et les pages Facebook. Je voudrais que les personnes qui me lisent en déduisent qu’une campagne de ce type n’est pas une campagne de communication mais d’implication. L’ancrage et la solidité du socle que repèrent les sondages à notre sujet vient de là. Nous menons une campagne d’adhésion à des idées et à un programme. La vérité est que les idées sont déjà là. Ce qui compte c’est de leur proposer un port d’attache sûr et stable. Les gens savent alors ce qu’ils ont a faire quand ils nous choisissent. Ils savent et ils sont d’accord pour agir. Parce qu’ils savent que ce n’est pas en vain !
Marine Le Pen poursuit son harcèlement judiciaire contre moi et ceux qui partagent mon combat politique. Mercredi 7 décembre, elle poursuivait en appel mon avocate Raquel Garrido, après avoir pourtant été déboutée en première instance. Le Pen nous attaque pour diffamation parce que mon avocate l’a qualifiée de « délinquante » en juin 2012 quand nous avons déposé plainte dans l’affaire des faux tracts du FN contre moi à Hénin-Beaumont. Réaliser et diffuser ce faux tract était un délit, de tromperie sur mon image et de manœuvre électorale frauduleuse. La justice a d’ailleurs établi à tous les niveaux qu’il y avait bien délit. Et Le Pen elle-même avait d’ailleurs revendiqué la responsabilité de ce faux tract sur France 3 et Canal +. Elle se désignait elle-même comme auteure de ce délit, allant même jusqu’à dire « je l’ai fait ».
Mon avocate étant donc dans son rôle quand elle a déposé plainte à ma demande contre Le Pen en la qualifiant logiquement de « délinquante ». Que penserait-on d’un avocat qui poursuivrait quelqu’un en doutant qu’il soit coupable ? La mission, et l’honneur, de l’avocat, est au contraire de plaider l’évidence de la cause qu’il défend. Que Mme Le Pen décide de poursuivre la lutte politique contre nous en s’attaquant ainsi à mon avocate dans l’exercice de ses missions est donc particulièrement odieux. Cela constitue même un abus de recours à la justice. Le Pen a donc logiquement été déboutée le 31 mai dernier par la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Elle récidive dans cet abus en faisant appel.
Cet acharnement judiciaire contre le travail irréprochable d’une avocate a d’ailleurs suscité la solidarité de la profession d’avocat. A tel point que c’est une figure éminente du barreau de Paris, Christian Charrière-Bournazel, qui s’était déplacé pour défendre Raquel. Celle-ci avait d’abord courageusement choisi de se défendre toute seule en première instance. Une situation délicate pour un avocat se retrouvant subitement à la place du prévenu. Ancien bâtonnier de Paris, maître Charrière-Bournazel a présidé le Conseil national des barreaux, plus haute instance représentative des avocats de France. Son choix de défendre mon avocate en appel est une manière de signifier au FN et à Marine Le Pen un refus catégorique de voir ainsi détournées et instrumentalisées les lois de la République. Il l’a d’ailleurs dit très clairement à l’audience en plaidant la « bonne foi totale de l’avocate dans la défense de son client ». Et en signalant la lâcheté de Marine Le Pen, pourtant ancienne avocate. Il n’y a en effet, selon ses mots « pas beaucoup de courage à assumer à la télévision » d’être responsable d’un délit – et donc délinquante – puis de venir dire le contraire devant la justice.
La réalité est que Mme Le Pen se moque de la justice et des lois. L’avocate de l’AFP, également poursuivie dans cette affaire pour avoir relayé les propos de Raquel dans une dépêche, a d’ailleurs souligné que Marine Le Pen n’hésite pas à désigner des personnes comme délinquantes sans en avoir aucune preuve, quand ça l’arrange. Ainsi quand elle désigna des « immigrés délinquants » suite à des débordements autour d’un match du PSG. Malheureusement cet abus permanent du FN va se poursuivre. D’ailleurs l’avocat de Le Pen a indiqué avant même cette audience qu’elle se pourvoirait en cassation si elle perdait encore. Ce harcèlement est déplorable. Tout comme le silence, désormais récurrent face aux agissements antidémocratiques du FN, du ministère public à l’audience. Appelée à présenter ses conclusions au nom de la société et des lois de la République, la procureure a en effet préféré ne faire aucune observation. Comme si l’ordre public s’était évanoui dés qu’il s’agit de m’attaquer des pires manières.
Ce n’est pas nouveau. Le parquet déjà avait brillé par sa négligence appliquée en ne poursuivant pas le faux tract de Le Pen. M’obligeant à utiliser une procédure de citation directe, sans pouvoir m’appuyer sur aucune instruction judiciaire. Le représentant du procureur au tribunal correctionnel de Béthune avait même cru bon de justifier cette indifférence de l’État face de telles violations des lois de la démocratie en indiquant que l’enquête de police avait été « égarée » pour une raison indéterminée. Une attitude non républicaine du parquet sur laquelle je n’ai pas manqué d’alerter à l’époque la Garde des Sceaux Christiane Taubira, sous l’autorité de laquelle il est directement et hiérarchiquement placé. Je suis consterné de n’avoir jamais reçu aucune réponse. Nous voilà en tout cas prévenus pour la suite de nos combats. Le Pen ne reculera devant rien, même ce qui est illicite, manipulatoire et mensonger contre nous. Et les puissants qui sont aujourd’hui au gouvernement la laisseront faire comme ils l’ont fait depuis plusieurs années. Cet abandon volontaire est aussi une partie du bilan des gouvernements PS depuis 2012.
192 commentaires
marco polo
Très bonne intervention à France info, je trouve que vous maîtrisez bien les propos volontairement « désordonnés » des journalistes, les réponses sont claires, posées, c’est le plus important pour la compréhension du programme de l’Avenir en commun. Je pense même que ces journalistes-là ont commencé à comprendre le sérieux de votre candidature. Peut-être faut-il insister sur les législatives qui fonctionne avec.
Yan
Bonjour
J’ai regardé votre intervention sur France Inter. J’apprécie énormément le ton posé, pédagogue sans en faire trop. Il donne de la crédibilité au fond et rassure énormément.
Mais pour allez dans le sens de certains post, attention à la paranoïa (17/03/17), le « je l’avais prévu », et le « mon programme » car si j’ai bien compris il s’agit d’un travail collaboratif (notre programme ou le programme construit avec l’ensemble des citoyens volontaires, etc.). Merci de parler de la méthode novatrice bottom/up utilisée pour construire ce bel ouvrage.
Un dernier point, j’ai beaucoup apprécié l’intervention de Corinne Morel semaine dernière sur Médiapart. Avez vous envisagé que la FI soit représentée par d’autres porte parole (élus/société civile) pour enrichir la pédagogie et ouvrir au delà du cercles des « déja » convaincus.
Très amicalement.
gerard FRADET
Je souscris pleinement à votre alerte sur les primaires de la « belle alliance » (sic) et surtout de se tenir éloigné de ce cloaque. Militant syndical retraités, insoumis, sur le terrain, je peux témoigner de la pression de camarades proches de Gérard Filoche, entre autres, qui souhaitent que nous rentrions dans ce cinéma burlesque. Notre programme, rien que notre programme et lutte contre l’ennemi de classe Fillon, c’est comme cela que l’on va gagner.
Philippe de Sainté
Sur la primaire, vous avez raison, ainsi bien sûr que Jean-Luc Mélenchon quand il parle de loyauté. Mais vaut-il mieux avoir raison et rester dans l’opposition contre Fillon ou tordre (juste un peu) cette loyauté et prendre le seul chemin crédible vers une éventuelle victoire ? Je refuse de croire, pour le moment, que Jean-Luc Mélenchon préfère le confort de l’opposition (comme beaucoup de ses prédécesseurs de gauche) à l’efficacité politique, seule chose qui compte à mes yeux.
Nicks
L’efficacité politique commande de ne pas aller à la primaire. Le PS est définitivement décrédibilisé. Toute accointance avec lui ne peut qu’entrainer par le fond. C’est pourtant simple à comprendre.
Philippe de Sainté
@Nicks
Si l’efficacité politique c’est défendre ses idées, nous sommes d’accord. Mais les travailleurs et autres victimes de la mondialisation trouveraient sympa d’avoir, dans quelques mois, autre chose à se mettre sous la dent que des idées, aussi bonnes soient-elles, par exemple un vrai parti de gauche au pouvoir, même si ses idées ne sont pas pile-poil les nôtres, c’est le jeu démocratique. Et, à moins que Valls & co fassent subitement allégeance au PdG et se retirent (!) la primaire apparaît comme la seule voie pas trop improbable de pouvoir, mais, au risque de me répéter, c’est moins confortable que de rester dans l’opposition « qui a raison ».
Nicks
@Philippe de Sainté
La répétition ne vaut pas vérité. Tout candidat qui sortira des primaires aura l’estampille PS et ce sera un boulet rédhibitoire pour espérer ne serait-ce que franchir le premier tour. L’efficacité sera conditionnée par la cohérence et la conviction. Le passage hors-primaire est donc la voie à suivre pour espérer faire un résultat.
mmarianne31
Bravo Monsieur Mélenchon pour votre intervention à questions politiques. Vous avez été clair et vous ne vous êtes pas laissé déstabiliser bravo et merci. Félicitations pour l’énorme travail que vous faites et bravo aussi à tous les « insoumis » qui participent à ce travail. Votre programme a gagné en clarté vous maitrisez de mieux en mieux vos interventions.
An
Monsieur Mélenchon. Bravo pour votre émission sur France Inter. C’était centré sur le programme et c’est à cela que doit être consacré le temps d’antenne en évacuant le plus vite possible la politique politicienne qui exaspère tout le monde. Par contre je regrette que vous n’ayez pas parlé du programme de Fillon. Ce type est un danger public et je pense qu’il est de votre devoir de dénoncer haut et fort son programme extrêmement dangereux, d’autant plus qu’il fait la course largement en tête. Vous devriez parler aussi de son intervention au MEDEF dans laquelle il déclare vouloir faire la guerre au peuple Français. Cette vidéo est terrifiante et doit être largement diffusée sur le net. Pour Macron, je vous ai trouvé trop gentil. Il faut bien répéter que c’est un libéral car sinon les gens ne peuvent plus rien comprendre quand on dit de gauche. Peut être faudrait il faire attention d’employer le mot gauche pour nous définir car on risque d’être associé dans la tête de gens au PS. Quand on le présente comme un homme nouveau qui renouvelle la classe politique ne laissez pas passez ça ! C’est lui le penseur de la politique de ce quinquennat. Ce bilan désastreux est le sien. Il devrait avoir honte de se présenter ! Sinon c’est très bien de faire de la pub pour le site à chaque passage télé ce sont des lecteurs supplémentaires.
Franck
Salut à tous. Une proposition pour les prochaines ventes du programme dans la rue. Je me suis mis à faire des dédicaces sur la page de garde, sous forme de petits « dessins d’insoumis » (je suis dessinateur) en expliquant que j’en avais la légitimité car c’est un travail collectif. Du coup, les échanges sont chaleureux, l’objet prend encore une autre signification, très sympa ! Je conseille cette démarche qui fait sourire mais de manière bienveillante et donne corps au programme et permet aux gens de se l’approprier d’une autre manière. Qui par le dessin, par la poésie, citations, etc. soyons créatifs.
Marie Fabien
Oui, bravo pour cette initiative, et de rappeler que c’est un travail collectif, dont les grandes lignes et ordre de priorité ont été voté par les insoumis lors de la Convention de Lille. Donc d’accord aussi avec @Yan ci-dessus, pour que Jean-Luc dise plus souvent « notre programme » (plutôt que « mon »), ce qui permet de rappeler la présence d’une équipe, d’un long travail collectif en amont et désavouer ainsi les rumeurs infondées de médias et adversaires (Mélenchon seul, isolé, autoritaire, mégalo) en refusant la personnalisation qu’adorent souligner les journalistes, même si nous sommes fières de notre porte-parole.
Franck
@Marie Fabien
Je ne pense pas qu’il faille uniformiser les approches. Je ne suis pas expert, mais je pense que le format « média » dans un système de représentation certes que nous rejetons, impose des codes que notre candidat doit respecter pour arriver à nos fin. À nous de transformer ce « je » en « nous » à notre format (le terrain). Je n’oublie pas que, quoi qu’on fasse, beaucoup de Français (qui ne sont pas encore des convaincus), sont encore sensibles à la personnalisation propre à la campagne présidentielles. Il faut pour l’instant en jouer, avant de pouvoir sortir de tout ce cirque. Ce point de vue n’engage bien-sûr que moi.
André
Dans la mesure où il y a implication locale de militants clairement repérés (et il y en a de plus en plus) le « je » n’est pas à même de poser problème et d’autant moins qu’il est incontournable dans le processus en cours obligé.
BIRSINGER
Bonjour, l’énergie et l’ampleur que prend se mouvement est bien écrit et relaté dans ce dernier bulletin d’information, par contre il ma fallu convaincre, alors que je les avaient ralliées, plusieurs personnes qui trouvaient que Jean-Luc Mélenchon partait des fois dans des attitude narcissique et je ne pouvais aller contre car je m’étais fait la remarque. Peut importe « la fatigue peut parfois engendrer de mauvaises attitudes et vu l’enjeu… » voila la réponse donné. Donc je continue mon combat de conviction dans mon patelin perdu et déja par ricochets une dizaines de convaincues qui elles même etc. Merci à l’équipe et Jean-Luc Mélenchon et tous ceux qui soutienne notre mouvements.
Autrement
Oui, il faut vigoureusement dénoncer Macron, que les médias s’obstinent à présenter comme un candidat de gauche (lui-même se déclarant ni de droite, ni de gauche !), et comme un candidat « moderne », ce qui risque de troubler les idées à beaucoup de naïfs. En fait de modernité, il est jusqu’au cou dans les affaires, banquières et autres. Voir ses accointances avec les dénommés Drahi et Mourad, révélées dans un article relayé par un tweet de JL Mélenchon: « Mais pourquoi Macron est-il si soutenu par BFM TV? »
julie
Questions Politiques. On sent un frémissement de sympathie du côté des journalistes sinon du respect (ah, quel plaisir cette défense du parler fort de la part de N. Demorand !). C’est un énorme pas en avant, car malgré le succès du « youtubeur » politique de cette fin d’année, une bonne partie de l’électorat potentiel garde une oreille attentive, voire exclusive aux médias dominants.
Un autre commentateur a fait remarquer le bon débat dans des conditions pas faciles de Corinne Morel Darleux, c’est également mon avis. Pourra-t-elle rééditer de telles interventions plus souvent ? Une voix nouvelle et fortement identifiée « écologique », en plus assez agréable ne pourra que rehausser le niveau de la campagne. A mon humble avis.
Bernard DOIDY
Pourra-t-on éclaircir la situation concernant la double campagne électorale qui n’en fait qu’une mais pas pour tout le monde ? La France insoumise a mis en route un processus de désignation de candidats pour les législatives, celui ci est très clair, trop pour ceux qui ont peur de voir leur identité partisane dissoute dans le mouvement. Il risque d’y avoir des candidats qui se réclament du Front de gauche, adoptant le programme de l’avenir en commun et se disant à la fois partenaires et indépendants de la FT, et qui n’auront jamais participé au travail concernant ce programme. Ayant fait campagne (dans leur coin) pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, ils apparaîtront comme des proches, mais que doit-on leur dire concernant l’impasse dans laquelle on pourrait se trouver s’il apparaît pour les électeurs les « courants » habituels de la gauche dans certaines circonscriptions ?
Happifiou
Sans blague ! Il y aurait donc des insoumis qui refusent de se soumettre ? C’est ahurissant. Des mecs qui soutiennent la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, qui adoptent le programme proposé par la France insoumise, qui sont partenaires, mais qui refusent de renoncer à ce qu’ils sont et à ce pourquoi ils se sont battus pour la plupart depuis toujours, et qui vont probablement voter pour Jean-Luc Mélenchon avec une carte du PCF soigneusement dissimulée dans leur portefeuille méritent d’être abattus comme des chiens. Vous vous en occupez ?
Nicks
@Happifiou
Le problème est que nous devons avoir une cohérence si nous voulons être crédible. Nous avons vécu cinq ans difficile parce que des composantes du FdG privilégiaient l’appareil aux idées et j’insiste, l’appareil, les postes, les places. Cela nous a très fortement amoindri. Ce sont les idées qui font l’identité pas l’étiquette. Or, je crains que certains veuillent à nouveau se comporter en passager clandestin, ce qui ne manquera pas de nuire à la lisibilité de notre message. Il convient donc d’être très prudent car la dynamique actuelle repose précisément sur le positionnement en marge des appareils.
PIETRON
Attention les gars (camarades, je préfère). Beaucoup de gens sont insoumis depuis très très longtemps. Ce sont souvent des militants syndicaux actifs dans les boites et qui plus est pour beaucoup sur des « bases de classe ». Beaucoup, chaque jour, prennent des risques très importants pour leur propre personne (des milliers de militants syndicaux licenciés chaque année sans bruit ou dans l’anonymat). Ces gens là connaissent concrètement l’antagonisme existant entre capital/travail ainsi que les règles capitalistes qui régissent les rapports de production. D’autres, plus instinctifs, s’opposent à l’exploitation qui sévit dans les boites. Leur identité c’est celle là. Ce sont des insoumis de très longue date, avant même que n’existe la FI.
Il est compréhensible qu’ils ne tiennent pas à se désosser politiquement. L’essentiel est dans l’apport politique inestimable qu’ils constituent. Les suspicions que je sens ici ou là sont dangereuses et inadaptées. Les travailleurs dans les boites sont souvent au contact de ces militants. Et ces militants actifs leur apportent chaque jour du grain à moudre révolutionnaire, par définition insoumis.
Nicks
@Pietron
Mais ces gens seront écrasés si nous ne gagnons pas les élections. Certaines étiquettes sont des repoussoirs, je le constate tous les jours. Les idées, elles, font leur chemin. C’est de loin, de très loin, le plus important.
MIchel
Sauf oubli de lecture je ne vois pas dans « l’avenir en commun » de mesures prévues pour protéger ou promouvoir les lanceurs d’alerte. Ce programme est évolutif, le contexte actuel de pénalisation des lanceurs d’alerte démontre qu’il faut les protéger voire les encourager.
oberon
La gauche divisée, tremplins pour la droite et le FN ? Un vote utile, La France insoumise ! Jean-Luc Mélenchon est le plus apte à rassembler la gauche, les dégoutés de la politique et les abstentionnistes. Vote utile, absolument. Messieurs Jadot, Montebourg, Hamon, Filoche, Mme Lienemann, discutons autour du programme l’Avenir en Commun, apportez des améliorations, soulevez des limites, échangez sur l’obstacle majeur que sont les traités européens actuels. Rejoignez nous et quittez vos illusions d’un PS socialiste, c’est fini, il est au mieux social-démocrate, lignes défendues par Hollande, Valls, Renzi, Schulz, le PSOE, Blair. Participer à la primaire du PS, Valls gagnant ? vous aurez belles mines de le soutenir ! M. Montebourg gagnant ? Et son programme ? Une synthèse, des renoncements ? Encore de la désillusion ? La droite ou le FN gagnerait. Vote utile, France Insoumise ! Tel doit être un des slogans pour être présent au second tour.
JFB
100% d’accord avec cette vision des choses. Rallions toutes les forces de gauche en place autour de ce programme vraiment complet qui nous donne l’espoir d’une révolution moderne. Votons tous au 1er tour pour le candidat du programme « l’avenir en commun » pour qu’il soit présent au deuxième tour.
An
Concernant notre présence dans grands médias je pense aussi qu’elle est vraiment très insuffisante. Or une grande partie de l’élection se joue là. Le phénomène Macron est l’exemple parfait. C’est une créature médiatique qui maîtrise tous les codes. Il doit être entouré de conseillers en communication. Les gens se laissent influencer parcequ’ils entendent parler de lui à longueur de temps. Il véhicule l’image de quelqu’un de jeune et dynamique qui parle des entreprises « En marche ! ». Les autres portes paroles de la FI doivent aussi être plus présents à la télé et radio. Je perçois moi aussi un changement d’attitude des journalistes. Lorsque vous faites preuve de courtoisie à leur égard ça peut être très payant. L’autre jour j’entendais « le débat des grandes voix », pourtant à droite, ils étaient à l’unisson très élogieux sur Mélenchon.
BROSSE
Quand on voit Cécile Duflot accompagner Brita Hagi Hasan le soi-disant maire d’Alep représentant de la confrérie des terroristes, au moment où plus de 50 000 alepins de l’est fuyant la terreur islamiste vienne se mettre sous la protection de l’armée syrienne, on peut s’interroger sur la déliquescence de toute la gauche qui soutient plus ou moins vigoureusement la destruction programmée depuis longtemps du régime laïque syrien. Le silence de Mélenchon sur la Syrie est pesant et lourd d’hypothèques sur l’avenir, là où il devrait dénoncer la puissance du mensonge orchestré par l’ensemble des médias en France, à l’exception du Figaro qui publie un entretien remarquable avec la Colonel Galactéros et de Paris Match qui a osé publier un entretien exclusif avec Bachar el Assad. Madame Dufflot devrait plutôt prendre conseil auprès de la député US Tulsi Gabbard, colistière de Bernie Sanders qui vient d’introduire une loi (Stop arming terrorists act) contre la levée par Obama des restrictions sur les armements lourds à destination des « groupes irréguliers ».
chan
Sur Fillon, Macron, Valls et autres, excellent billet de l’historienne Ludivine Bantigny le 12 décembre dans Mediapart. Dimanche sur France info, c’était superbe, magistral ! Mais où trouver les tasses insoumises pour un réveil combatif ?
bigjohn
En parlant des tasses FI, à quand le pins FI ? S’il existait je le porterai fièrement !
Pauvre2
Pareil que plus haut les pin’s sont disponible sur le site de la FI, onglet j’agis, puis onglet matériel.
Pauvre2
Vous allez sur le site de la France Insoumise, vous cliquez sur l’onglet j’agis, puis sur l’onglet matériel, vous tombez sur le kit complet. Les tasses ne se vendent pas à l’unité pour le moment !
Richard Hormain
Cher Monsieur Mélenchon,
je voulais vous écrire il y a quelque temps pour vous exhorter à contrôler, édulcorer l’expression de vos agacements, parfois la manière dont vous faites la leçon ou votre facilité à manier l’ironie, avec les journalistes surtout, parce que je vois que cela est perçu comme de l’agressivité ou une faiblesse qui sont immédiatement exploitées contre vous, et donc contre nous, parce que je trouve que cela nuit à votre image et brouille la réception du message que vous voulez faire passer (qui est admirable !). Mais il me semble qu’à cet égard, vous avez changé quelque chose. Ainsi j’ai trouvé excellentissime votre gestion du débat sur France-Inter dimanche dernier (et de beaucoup d’autres également, bien sûr). Votre réactivité, votre humour, votre précision, l’absence de langue de bois dans votre discours, votre connaissance des sujets jusque dans le détail, votre conviction et votre sérénité – on sent du travail derrière tout ça -, sont vos meilleurs atouts, et donc aussi les nôtres. Ce que, à mon sens, vous ne devriez jamais changer, c’est votre lyrisme, votre sincérité, votre attachement aux beaux sentiments (compassion, tolérance, affection, droiture…), votre humilité (qui n’empêche pas l’orgueil), le respect que vous témoignez à ceux qui vous écoutent en vous adressant à leur intelligence. Je crois que de cette façon vous serez entendu et vous convaincrez. A l’opposé d’une caricature, tel Monsieur Macron s’égosillant…
JFB
@Richard
Merveilleusement dit. J’appuie de toutes mes forces ce commentaire sur le fond et sur la forme, dans tous ses détails. Tant je rencontre autour de moi des gens de gauche qui regrettent les personnalités de Martine Aubry ou Lionel Jospin et buttent encore sur la personnalité « agressive » de Jean-Luc Mélenchon, tout en reconnaissant le bien fondé du programme. Donc M. Mélenchon, continuez sur le style de vos dernières interventions, de plus en plus de « braves gens » vous entendront, vous reconnaitront une stature nationale et au final vous accepteront comme le digne représentant de la FI.
JPC
Cela fait des années que je vote pour vous et le FdG, et je ferai de même en 2017, mais j’avoue que votre position si conciliante à l’égard de ce que fait Poutine en Syrie me met de plus en plus mal à l’aise. Puisque vous êtes désormais rompu aux réseaux sociaux, s’il vous plaît, regardez les messages des opposants d’Alep sur twitter : @Mr_Alhamdo, @montheretaky, @Linashamy, @RaedAlSaleh3, @ishmael12345611. Je n’ai pas l’impression que ce soient de dangereux terroristes ou des membres d’Al-Qaida, ils sont professeurs d’école, graphistes, casques blancs. Les images qu’ils nous font parvenir parlent d’elles-mêmes. Ils peuvent encore s’exprimer librement pour quelques heures ou quelques jours, mais vous savez comme moi comment ils finiront une fois aux mains de la police militaire tchétchène et des moukhabarat, et bientôt les seules nouvelles d’Alep nous proviendront des reportages de Russia Today. Je sais bien que les questions géopolitiques qui entrent en jeu sont extrêmement complexes, mais quand les états-uniens agissent ainsi, nous nous en indignons à raison, alors en tant qu’humanistes, en tant qu’insoumis, pourquoi agirait-on autrement quand il s’agit des russes ?
malinvoy
En regardant aujourd’hui les gros titres des médias en ligne j’ai cru halluciner. Il faut croire que ce serait une catastrophe qu’Alep Est soit libérée des terroristes (qui tenaient en otages la population civile) par le gouvernement légitime et internationalement reconnu et son allié russe qui est le seul à agir en Syrie à la demande formelle de l’Etat syrien, conformément aux règles internationales. Je vous rappelle la réponse de Mme Albright à une journaliste qui lui demandait si elle ne regrettait pas les 500 000 enfants Irakiens morts suite au blocus américain : « je crois que cela en valait la peine » ! Veut-on que la Syrie devienne une nouvelle Libye ? Je vous rappelle que durant 10 ans de guerre civile en Algérie les Algériens eux aussi étaient bien seuls pour combattre les terroristes tandis que les mêmes médias dominants se demandaient gravement « qui tue qui ? »
Depuis la guerre du Viétnam les USA et l’OTAN ont compris que la communication était fondamentale et devait être absolument maîtrisée. Ce qu’ils on fait lors de la 1ere guerre du Golfe et depuis. Alors de grâce ne nous laissons pas mener en bateau à chaque conflit !