Au moment où je clos ces lignes, ma valise est faite. Je pars pour les Antilles françaises faire campagne en Martinique et en Guadeloupe. J’avoue que je redoute le choc physique après un trimestre pareil d’activité aussi intense. Le décalage horaire, le nombre des réunions et des rencontres me promettent une rude secousse. Mais comment faire autrement ? Certes je connais l’histoire et les lieux de bien des façons et depuis déjà bon temps. Et tout autant l’ensemble de la zone pour ce qui est des rivages des caraïbes. Je ne viens pas « découvrir ». Et je ne ressens aucun frisson d’exotisme. Mais je veux que l’on sache sur place qu’un grand changement est proposé avec le programme « l’Avenir en commun ». Un retournement de méthode. Les autres, du FN aux diverses variétés de libéraux, voient les îles comme des hubs de transit pour les marchandises européennes. Je crois qu’elles peuvent être les vitrines du modèle de développement endogène que notre programme propose à tout le pays. Dit autrement prouver par les îles aux départements de métropole qu’ils peuvent en finir eux-aussi avec le système des métropoles qui les anémient !
Mon programme : la relocalisation agraire et l’excellence dans l’économie de la mer. Avec insertion dans les systèmes régionaux comme l’Alba. Nous avons un document de travail à ce sujet. Il est mis en ligne et s’ouvre aux contributions des intervenants locaux. Je vais sur place pour que cette démarche soit ouverte en concret et présence personnelle. Ce processus est planifié de longue main. Nous avons commencé avec la préparation du document de travail il y a cinq mois aux côtés notamment de Younous Omarjee député européen des Outre-Mer. Le séjour à la Réunion de Charlotte Girard (qui est originaire de cette île), coordinatrice du programme « l’Avenir en Commun », en a été une étape. Puis il y a eu les premières rédactions et la synthèse actuelle. À présent, je vais lancer la démarche moi-même aux Antilles. Je ferai le bilan général sans doute quand je me rendrai à mon tour à la Réunion l’an prochain.
Tous derrière Cazeneuve. Les soutiens de Macron, de Montebourg et de Hamon à l’assemblée nationale se sont bousculés en rangs serrés à ses côtés ! J’avoue que je ne comprends pas. C’est pourtant le résultat du vote de confiance ce mardi 13 décembre à l’Assemblée nationale. Le résultat est sans appel au sein du groupe PS : tous les députés ont voté pour la confiance. Sauf une abstention à remarquer, celle de Barbara Romagnan ! Sans doute a-t-elle eu à l’esprit la voix de Rémy Fraisse et d’Adama Traoré. Ou les cris des copains réprimés dans les manifestations contre la loi El Khomri. Comment comprendre que les frondeurs et les macronistes donnent leur confiance à quelqu’un qui annonce vouloir appliquer cinq mois de plus la politique définie par Valls alors même qu’ils font de sa critique l’axe de leur campagne interne des primaires. J’y vois un effet Peillon : le retour à un soutien au bilan du quinquennat saupoudré de critiques de bon aloi (personne n’est parfait n’est-ce pas ?). Les concurrents ont vu l’habile philosophe occuper un espace légitimiste dont ils pensaient qu’il n’existait plus. Mais il se trouve que Peillon a été très favorablement reçu par les légitimistes du PS. Ceux-là assument le bilan sans vouloir se donner à Valls qu’ils considèrent comme le responsable des plus gros dégâts du quinquennat. Ils n’ont pas fini de tergiverser. Car ils n’ont rien vu. La remontée dans les sondages du président culbuto, l’affectation suave du premier ministre à l’unanimité, vont bientôt faire merveille. Dans ces rangs génétiquement pusillanimes c’est évidemment autant de nouvelles sidérantes. .
Soit, il n’y a plus de frondeurs. Et à l’autre bout du groupe PS ? Tous les députés qui soutiennent Emmanuel Macron ont soutenu de même le nouveau gouvernement. Richard Ferrand, Stéphane Travert, Corinne Erhel, Arnaud Leroy, Christophe Castaner…, tous sont donc « en marche » avec Hollande et Cazeneuve pour finir le quinquennat !
Pourtant au risque de gâcher l’ambiance, rappelons que Bernard Cazeneuve est un symbole de bien des renoncements majeur de ce quinquennat. Bien sûr, son devoir de ministre de l’Intérieur dans le contexte des attentats le protège de toute polémique même loyale. Il a pourtant été de tous les mauvais coups de Hollande depuis 2012 et même avant ! C’est même lui que Hollande a utilisé chaque fois qu’il y avait une basse besogne à faire. En 2011, c’est déjà lui qui sabotait l’accord PS-EELV à propos de la transition énergétique en défendant la poursuite du combustible nucléaire « Mox ». Les députés EELV n’ont pas eu l’air de s’en souvenir lors du vote de confiance puisqu’ils se sont abstenus.
Sitôt après la victoire de Hollande en 2012, c’est Bernard Cazeneuve qui est nommé ministre des Affaires européennes. Hollande avait promis de renégocier le traité signé par Sarkozy. Cazeneuve reçoit la consigne ne rien renégocier et de faire voter à l’Assemblée tel quel le traité Merkel Sarkozy. Après le départ contraint de Cahuzac, c’est Cazeneuve qui hérite du ministère du budget. Il va se charger de passer par-dessus bord une autre grande promesse de Hollande « mon ennemi c’est la finance ». Fume ! Cazeneuve fit le contraire à chaque occasion. Et notamment en refusant la taxation des transactions financières achat vente réalisées dans une même journée par le trading à haute fréquence, une pratique spéculative pure ! Arnaud Montebourg et Benoît Hamon font campagne en dénonçant les renoncements de François Hollande sur ces sujets mais ils votent la confiance à l’exécutant de ces renoncements ! Non je ne comprends pas. Un vote positif dans ce contexte : quel sens cela a-t-il ? Les élus communistes ont voté contre la confiance. Mais je ne dis pas que les frondeurs pouvaient franchir ce « Rubicon » et qu’ils auraient pu eux aussi voter contre. Quoique la façon avec laquelle Hollande a lâché le PS aurait pu les conduire à penser qu’eux-mêmes pouvaient bien le lâcher à leur tour aussi. Mais au moins s’abstenir pour marquer la limite de cette stupéfiante amnistie.
Et en tant que ministre de l’Intérieur aussi, le bilan de Bernard Cazeneuve est loin d’être aussi glorieux que le prétendent ses admirateurs transis ! C’est sous son autorité qu’est mort Rémi Fraisse à Sivens. Cela n’a aucune conséquence ? C’est sous autorité qu’est mort Adama Traoré lors d’une arrestation. Ça ne compte pas ? Et c’est Bernard Cazeneuve qui a été une nouvelle fois envoyé au charbon par Hollande pour faire réprimer si durement les manifestations contre la loi El Khomri au printemps dernier. C’est enfin lui qui a pesé de tout son poids pour que l’état d’urgence décrété le 13 novembre 2015 soit systématiquement prolongé depuis cette date. Quel symbole de voir que, sitôt nommé Premier ministre, Bernard Cazeneuve a la charge de faire adopter un projet de loi prolongeant l’état d’urgence jusqu’au 15 juillet prochain, plus de 18 mois après les attentats ! Décidément, il y avait bien des raisons de ne pas voter la confiance au gouvernement Cazeneuve. Mais personne n’y a pensé parmi ceux qui auraient dû le faire. Finalement, peut-être que Cazeneuve devrait se présenter à la primaire pour rassembler tous ceux qui ont gouverné ensemble depuis 2012 ?
La primaire du PS ressemblait déjà à un congrès du PS comme je l’ai dit à TF1 ce jeudi 1er décembre. Si la formule est reprise dans plusieurs médias comme « France2 » et « Le Monde » c’est parce qu’elle fonctionne comme l’énoncé d’une évidence. Mais en fait, le rabougrissement est plus profond. L’affiche en atteste : tous les principaux candidats sont issus du même courant, l’ancien « Nouveau PS » : Hamon, Montebourg, Valls et désormais Peillon ! Ajoutez à cela les étranges manœuvres de Jean-Christophe Cambadélis et on obtient tout ce qui exaspère dans la caricature du PS en congrès ! Car c’était vraiment la touche finale d’exclure de la primaire des candidats qui voulaient y participer tout en faisant mine de supplier ceux qui ne veulent pas y participer de venir mettre leur nom sur l’affiche pour attirer le public !
Dans ces conditions il est évident pour moi que le débat de la présidentielle n’est plus là. Le débat, il est avec M. Fillon et Macron. Pour ou contre la Sécurité sociale ? Pour ou contre les services publics ? Pour ou contre les 35 heures et la durée légale du travail ? Pour ou contre l’uberisation du travail ? Les reniements et les renoncements de Hollande et son équipe ont ouvert la voie au projet de coup d’Etat social de François Fillon. Pour y faire face, il faut ouvrir un autre chemin et choisir un autre candidat que ceux qui ont fait le lit de Fillon et de Le Pen depuis 2012. La primaire PS fonctionne à cette étape comme une diversion.
Pourtant la pression sur moi des milieux socialistes ne se relâche pas. Je comprends la manœuvre destinée à me faire porter le poids de leur élimination au second tour. Mais je sais aussi qu’il y a bien des personnes honnêtes qui voudraient bien que j’y participe. Elles sont dans l’espoir d’une réconciliation générale, comme si tout cela était juste un mauvais rêve, un malentendu et non une divergence de ligne qui court depuis dorénavant depuis 2005 et le vote sur la constitution européenne. Et puis je veux insister sur le devoir de loyauté que contient la participation à toute élection : il faut se soumettre à son résultat. Participer à la primaire serait totalement déloyal de ma part. Comment pourrais-je participer à une primaire en n’étant prêt à accepter le résultat que s’il me convient ? A l’inverse, personne ne peut imaginer que Manuel Valls ou Vincent Peillon soutiendraient ma candidature si je participais à cette primaire et la remportait. Nous sommes en désaccord sur beaucoup trop de points essentiels.
Certes j’ai bien noté le changement de ton à mon égard de nombre des candidats socialistes. Je le reçois positivement. Nul besoin de se taper dessus dans une mêlée confuse. Personne n’y gagne rien. Mais cela n’efface pas le fond du problème. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon se disent en désaccord avec moi sur la question européenne. C’est une question essentielle pour les années qui viennent. Surtout quand on voit le sort réservé à la Grèce en 2015, le Brexit et les renoncements de Hollande sur le sujet. Je veux sortir des traités européens, aucun d’eux n’accepte de discuter de cette option. Montebourg et Hamon en font même le thème principal de divergence quand ils sont interrogés à mon sujet. Peut-être n’est-ce qu’une ruse de langage de leur part. Quand Montebourg dit qu’il refuse de sortir des traités européens mais propose d’en rédiger un nouveau, on se pince pour trouver la différence avec notre méthode « plan A et plan B ». Mais peut-être Montebourg veut-il dire que dans le cas ou lui serait refusé ce nouveau traité il ferait comme Tsipras : il cèderait.
Si je suis prêt ici à accorder le bénéfice du doute, ailleurs les différences sont plus nettes cependant. Aucun des candidats à la primaire n’est d’accord pour proposer une Assemblée constituante qui est le point numéro un de mon programme. Aucun n’est d’accord pour sortir du nucléaire. Aucun ne propose d’augmenter le SMIC. Aucun ne veut rétablir la retraite à 60 ans. Aucun ne propose de créer un droit de préemption pour les salariés en cas de vente de leur entreprise. Aucun ne propose de sortir de l’OTAN. À quoi rimerait alors de « se rassembler » après la primaire derrière le vainqueur quel qu’il soit ? Sur quel programme ? Pour faire quoi ? Ce serait juste une combine politicienne sans convictions. Cela dégouterait et découragerait tous ceux qui me font aujourd’hui confiance justement parce que j’ai tenu bon et que je ne marchande pas le droit de présenter notre programme au pays. Nous sommes en désaccord avec le Parti socialiste, son bilan et son projet.
Je comprends et j’approuve que l’on sache changer d’avis devant les faits plutôt que de se murer dans l’obstination. Mais comment font les candidats à la primaire pour ne pas penser qu’il faut accepter dans la vie des fois de passer son tour compte tenu du changement de pied à opérer. Car entre ce qu’ils ont fait il y a moins de quatre ans et ce qu’ils disent l’écart est immense. Comment peuvent-ils croire que tout le monde va l’oublier ? Ils espèrent que l’abdication de Hollande effacera leurs bilans personnels d’un coup d’ardoise magique ! C’est qu’entre 2012 et 2014 : Valls, Peillon, Hamon, Montebourg étaient tous ministres, et Macron dans la cabine de pilotage ! Tous ministres de Hollande pour ratifier le traité budgétaire européen. Tous ministres de Hollande pour accepter le bouclier anti-missile de l’OTAN en Europe. Tous ministres de Hollande pour décider le crédit d’impôt compétitivité (de 20 milliards d’euros) offert au MEDEF sans aucune contrepartie. Tous ministres de Hollande pour augmenter la TVA le 1er janvier 2014 pour financer ce cadeau au MEDEF. Ils étaient tous ministres de Hollande pour allonger la durée de cotisation pour la retraite de 41,5 à 43 ans. Tous ministres aussi pour faire voter l’ANI, accord national interprofessionnel autorisant les accords de compétitivité dans les entreprises, c’est-à-dire institutionnalisation le chantage à l’emploi. Je ne le dis pas pour autre chose que pour ceci : en conviennent-ils ? Ont-ils fait le bilan ? Regrettent-ils ? Sont-ils conscients de l’erreur terrible que ce fut cette politique ?
Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont beau jeu maintenant de critiquer la posture de Manuel Valls. Ce n’est pas ce qu’ils disaient en mars 2014. Ils ont fait des pieds et des mains pour éjecter Jean-Marc Ayrault de Matignon et faire nommer Manuel Valls à sa place ! Pourquoi ? Que pensaient-ils obtenir de cette révolution de palais ? Pas un changement de politique économique puisqu’à l’époque, ils ont tous les deux soutenu l’annonce et le principe du « pacte de responsabilité » et ses 21 milliards d’euros de cadeau supplémentaire au MEDEF. C’était contenu dans le discours d’investiture de Valls. L’ardoise totale des 41 milliards d’euros de cadeau annuel a été décidée quand Hamon et Montebourg étaient ministres. Et d’ailleurs Arnaud Montebourg s’en réclame encore régulièrement ! Enfin, faut-il rappeler que ni Benoît Hamon, ni Arnaud Montebourg n’ont appelé à voter la censure avec la droite contre la Loi El Khomri alors qu’ils pouvaient empêcher l’adoption de cette loi scélérate ? Benoît Hamon a signé pour une motion de censure de « gauche » mais n’a pas voté la seule motion de censure finalement déposée. Quelle confiance lui faire pour ne pas avoir la main qui tremble demain ?
Vont-ils répondre à ces questions dans le débat de la primaire ? C’est important qu’ils le fassent. Il y va des regroupements que leur génération devra faire dans un futur peut-être plus proche qu’ils le croient. Mes lignes ne sont donc pas faites pour dénoncer ou stigmatiser mais pour demander une clarification. Le pays a trop payé les « synthèses pourries» et les programmes sans lendemain. Il ne faut pas me proposer « un accord de gouvernement commun » comme le fait Montebourg aujourd’hui avant d’autres j’en suis certain, et croire que cela vaudra certificat de bonnes mœurs. Je le dis en me réjouissant de voir qu’il ait renoncé à dire et à faire dire par son porte-parole qu’on ne pouvait rien faire de moi compte tenu de ma « radicalité » et de mon « isolement ».
Mais il faut d’abord respecter la force immense qui s’est regroupée autour de ma candidature. Cette force est faite de femmes et d’hommes lucides, informés et très exigeants pour toutes ces raisons. Nous ne participerons pas à cette primaire qui est de bout en bout une erreur totale d’évaluation des besoins de ce moment politique. Nous tendons la main à tous ceux qui veulent participer au défi que nous lançons. Nous avons choisi le chemin le plus simple et donc le plus difficile : tenter de convaincre un électorat suffisant pour atteindre le niveau ouvrant le deuxième tour. C’est notre but : amener au deuxième tour de l’élection un programme de transformation profonde de la vie des gens d’ici et le mettre en œuvre appuyés sur une masse de gens conscients et mobilisés. Quant à l’issue d’une primaire de chiens, un grand nombre verra que le vote PS est devenu un vote inutile, il se demandera quel est alors le vote nécessaire. Je sais qu’une partie non négligeable fera le choix du centre, Macron ou Bayrou. Une autre se sentira obligée de partager le naufrage. Mais une bonne part fera le choix de la fidélité à ses principes. Ceux-là voudront être dans l’action et voudront eux aussi forcer le destin. Ils feront le choix du vote nécessaire. Ils sont les cinq ou six points de pourcentage qui peuvent faire la différence. Les socialistes de la base peuvent jouer un rôle décisif. En utilisant notre bulletin de vote.
Le monde va mal. La paix s’effrite de tous côtés. La guerre généralisée voit ses petites graines semées partout. Les choses vont de pire en pire. L’agressivité anti chinoise de Trump a fait franchir des seuils très dangereux à la tension en Asie. Remettre en cause l’unité de la Chine à propos de Taïwan est une incroyable provocation. Il semble bien que beaucoup de gens ne se rendent pas compte de ce que cela signifie sur place. Si la tension monte, on va vite voir que les Chinois savent se défendre et qu’il ne suffit pas de vociférer devant eux pour les intimider, surtout quand on est une nation de mendiants au bon du trésor comme les USA.
D’un autre côté, sur le front européen, l’action de la CIA pour déstabiliser Trump sous prétexte d’intervention russe dans le processus électoral des USA rappelle le poids inouï des 19 agences de sécurité dans la politique américaine. Pour moi, ce sont elles qui font et défont les présidents dans ce pays. Comme le KGB a repris la main sur la Russie au moment où elle s’effondrait, les agences ont la main sur les USA depuis l’attentat contre les Twin towers. Il en est ainsi de longue date, dira-t-on en pensant à l’assassinat de Kennedy par un supposé « agent russe », (Lee Harvey Oswald) fort malheureusement assassiné lui-même 24 heures plus tard par un mafieux, Jack Ruby. Le niveau de violence des propos anti-russes des leaders républicains et démocrates nord-américains laissent à la fois pantois et surtout font très peur. Ces gens-là ne sauront pas s’arrêter.
Dans la terrible bataille dévastatrice à Alep, on voit le combat jusqu’au dernier djihadiste et au dernier malheureux habitant de l’est que mènent des parrains du coin et leurs grands protecteurs. On voit quels réseaux d’influence se mettent en place aussitôt pour relayer la propagande de guerre quand on voit qui et comment se mobilisent ceux qui me frappent sans relâche sur le thème. Ceux-là restent muets sur les bombardements au Yémen et à Mossoul. Si je les évoque pour ma part c’est seulement pour dire que, contrairement à mes détracteurs, aucun bombardement ne trouve grâce à mes yeux. Tel est notre monde. Beaucoup ne le croient pas. Ils continuent à penser qu’il s’agit d’un événement lointain qu’expliquent les guerres de religion et peut-être même, avec une pointe de racisme, la sauvagerie naturelle de ces populations. Une propagande mortelle interdit tout débat, toute critique, tout point de vue non aligné. Pire : quiconque refuse de s’aligner est assigné à résidence politique chez l’adversaire.
J’en sais quelque chose depuis des mois. Je peux toujours condamner les bombardements et montrer sans relâche depuis le début qu’il s’agit d’une guerre du pétrole et des gazoducs qui n’a pas d’issue sans une coalition universelle ! Nul n’admet, contre les faits eux-mêmes, que ce sont les États-Unis et la France qui ont refusé la formation d’une coalition universelle avec la Russie pour combattre les bandes armées de Daech, Al Nosra et compagnie. Alors chacun est condamné à voir mourir en masse en toute impuissance. Jusqu’à ce que l’orientation choisie puisse changer ! Et ça aussi, c’est un des enjeux centraux de 2017 ! Ne le perdons pas de vue !
La France est désormais menacée de manquer d’électricité cet hiver. Et pas à cause des énergies renouvelables ! Non, si nous connaissons de nouveaux pics de froid, les coupures ne seront pas dues aux caprices des éoliennes ou aux faiblesses des panneaux solaires. Ce sera la faute du nucléaire ! Le retour à la bougie, ce n’est pas si on sort du nucléaire, ce sera si on continue le nucléaire ! Car le nucléaire tourne au fiasco. Le 9 novembre, on a atteint le nombre record de 20 réacteurs nucléaires à l’arrêt en même temps sur les 58 que compte le pays. Rendez-vous compte : un réacteur sur trois ! À ce rythme, le nucléaire va finir par devenir une énergie aussi intermittente que l’éolien ! J’ai lu que l’Autorité de sûreté nucléaire venait d’autoriser le redémarrage de six d’entre eux. Divine surprise avant l’hiver, non ? Et sinon ? Sinon, le journal Les Échos se demandait déjà « Y’aura-t-il de l’électricité à Noël ? » craignant des coupures.
Ainsi fonctionne la 5e économie du monde ? Et l’entreprise chargée de l’approvisionnement dans tout le pays, Réseau Transport Électricité, a même prévu un plan d’urgence pour gérer la pénurie. Il prévoit des mesures drastiques : coupure de courant pour 21 grands sites industriels, baisse de la tension de 5% soit l’équivalent de la consommation de Paris et Marseille réunis etc. Et même, en cas extrême, des « délestages programmés, momentanés et tournants » c’est-à-dire des coupures pures et simples d’électricité pour toute une zone ! Décidément, il aurait mieux fallu investir dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables que de maintenir le nucléaire sous respiration artificielle.
Voilà qui devrait faire taire tous les partisans du nucléaire, en tout cas ceux qui pensent de bonne foi que cela peut être une solution parmi d’autres. Il est temps de sortir du nucléaire et des énergies fossiles à la fois. Cela ne se fera pas en un jour ni même en un mandat. D’ici à la fermeture du dernier réacteur, il y en a pour au moins 15 ans, sans doute 20. Dans son scenario de 2011, l’Association Negawatt projetait de fermer le dernier réacteur en 2033. Raison de plus pour s’y mettre dès à présent. La bifurcation de notre système énergétique est une œuvre gigantesque. C’est un défi technique et intellectuel très stimulant. Ce sont 700 000 emplois qui peuvent être créés. Ce sont des investissements considérables qui relanceront toute l’activité économique. Tout cela se planifie. Je ne suis pas le seul à le dire. Nicolas Hulot a aussi repris ce mot de « planification » sur RTL le 29 novembre. Je m’en félicite et je l’en remercie. L’idée de la planification écologique avance. Tant mieux !
Mais que de temps perdu pendant ce quinquennat ! La prétendue loi de transition énergétique n’aura fait que confirmer le recours au nucléaire sans permettre un débat national sur la sortie. À la fin du quinquennat, aucune centrale n’est fermée, pas même celle de Fessenheim, et les projets se poursuivent qu’ils s’agissent du centre d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure ou de l’EPR de Flamanville. Et l’aveuglement dans le nucléaire commence à coûter cher. Au lieu de s’entêter dans le nucléaire, il aurait fallu engager vigoureusement la transition énergétique et viser une France avec 100% d’énergies renouvelables. Il sera grand temps de s’y mettre en 2017. Déjà l’association Negawatt promet un nouveau scenario pour la période 2017-2050. Elle le présentera le 25 janvier prochain. Cours de rattrapage obligatoire pour les nucléocrates candidats à l’Élysée !
La primaire « de la droite et du centre » s’est délectée des mauvaises nouvelles qu’elle répandait sur les performances de l’école publique républicaine. D’une séquence à l’autre le tableau se noircissait de surenchères. On est passé de 20% d’une classe d’âge « qui-ne-sait-ni-lire-ni-écrire-ni-compter » à 40 % selon les délires. Sans oublier les 150 000 jeunes qui « quittent-le-système-scolaire-sans-aucune-qualification ». Le tout répété en boucle pourrait passer pour des évidences admises par tous. D’autant que les bons esprits de « gôche » répètent à l’envie la ritournelle.
Non tout le monde n’est pas d’accord avec ce « diagnostic » ! Il n’est pas vrai que 20 % et encore moins 40 % ne sachent ni lire ni écrire ni compter. Ils ont des difficultés dans UN de ces exercices, et elles sont plus ou moins grandes selon les cas. Elles ne se cumulent pas forcément et ne sont jamais de même intensité dans tous les compartiments. À la fin des fins il reste pour l’ensemble de la population vivant en France, tous âges confondus, 2,5 millions d’illettrés.
Quant aux 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification, ils ne sont pas 150 000 ! Le document de référence de l’Éducation nationale « Repères et références statistiques » est formel. Il indique que seuls 53 000 jeunes sont sortis sans aucun diplôme en moyenne sur les années 2012, 2013 et 2014. Et même en ajoutant (on se demande pourquoi) ceux qui sont sortis avec le seul brevet, on n’atteint tout juste 106 000 en moyenne sur ces trois années ! Même en ajoutant les élèves concernés en Outre-mer, on n’atteint pas le chiffre de 150 000 loin de là puisque le chiffre tourne autour de 110 000.
Tous les autres, c’est-à-dire tout de même 660 000 jeunes par an rien qu’en métropole, sortent avec un diplôme ! 320 000 sortent avec un diplôme de second cycle du secondaire au moins : BEP, CAP, baccalauréat technologique, professionnel ou général et 335 000 sortent avec un diplôme du supérieur !
Surtout, il est urgent de rappeler que les statistiques sur les qualifications sont biaisées de bien des manières. La suppression de fait des BEP, mais aussi de bien des CAP avec la mise en place du Bac pro en 3 ans et le rétrécissement de la carte de l’enseignement professionnel a artificiellement poussé des jeunes hors du système éducatif. Tous ceux qui quittent l’école à 16 ans ne peuvent avoir de diplôme qualifiant pour la raison que les classes qu’ils quittent n’en délivrent plus. Ensuite ceux des jeunes qui passent en apprentissage n’ont pas de diplôme qualifiant avant de s’y trouver. Mais statistiquement ils comptent comme sortis sans qualification car ils ne sont plus sous statut scolaire. Et ainsi de suite. On pourrait continuer de bien des façons la démonstration du statut tout à fait biaisé de ces soi-disant statistiques fatales pour le système scolaire public.
L’ambiance vire au gris plomb quand surgissent les pseudos statistiques internationales. Les déclinistes s’en régalent ! Et elles sont recopiées sans aucun esprit critique par les journalistes fainéants. Il y a le fameux « classement de Shanghai » pour les universités. Une pure arnaque dont l’inventeur lui-même dit qu’il n’a jamais pensé qu’il puisse avoir une valeur d’étalon international ! Un classement sur mesure d’après des indicateurs purement anglo-saxons absolument pas universalisables. En effet, ce classement ne prend pas en compte la sélection faite à l’entrée des universités ni leur mode de financement. Les missions de service public des universités françaises, comme l’obligation d’accueil de tous les étudiants, sont donc évacuées de l’évaluation. Ce classement dit « de Shanghaï » ignore aussi une partie de l’effort de recherche du pays. Il minore donc artificiellement les performances de notre système universitaire. En effet il ne prend en compte les établissements publics comme le CNRS, l’INRA, l’INSERM pourtant imbriqués avec les universités dans des unités mixtes de recherche. Enfin et ce n’est pas le moindre mal, il évalue les performances des acteurs du système principalement à partir de leurs publications… en anglais.
Ces jours-ci voici le retour de PISA, l’indicateur de l’OCDE une officine à la gloire du libre marché partout et pour tous (sauf pour le recrutement de ceux qui la font vivre). Sous le plumage d’un programme « scientifique », PISA vocalise avant tout un doux ramage idéologique. Pour commencer il mesure les «compétences » et non les savoirs disciplinaires. Les qualifications à la française, les exercices de pensée critique, n’existent pas pour PISA. Au point qu’avec la seule méthode des questionnaires à choix multiples l’OCDE avait conclu que les élèves français avaient des difficultés à contester les ordres qu’ils recevaient ! Génial ! L’énergumène qui avait rédigé ces lignes n’avait pas dû voir un jeune français en classe depuis bien longtemps, c’est sûr !
Pour PISA seule compte la capacité du jeune à disposer des « aptitudes jugées essentielles dans la vie future ». Rien de plus idéologique qu’un tel biais ! Je vous invite à lire la critique que fait de cette enquête Paul Vannier sur son blog. Il relève notamment un point qui ajoute au biais de l’enquête. Car le programme PISA évalue des élèves de 15 ans. Mais il ne tient aucun compte du niveau dans lequel ils sont scolarisés. « Pour la France, l’échantillon PISA compte ainsi des collégiens de Quatrième et de Troisième, des lycéens de Seconde et de Première. L’orientation, par exemple la voie dans laquelle les élèves sont engagés au lycée (générale, technologique ou professionnelle), ou le redoublement ne sont pas pris en compte. Outre que l’échantillonnage PISA est aussi suspect que celui d’un sondage de la primaire du Parti socialiste, le programme de l’OCDE ne fait ainsi aucun compte de la spécificité de systèmes éducatifs nationaux qu’il prétend pourtant pouvoir comparer. Ces nombreuses insuffisances méthodologiques n’ont pourtant pas démenti le succès politique du programme. PISA est devenu le totem des déclinistes et des adversaires de l’école publique. La publication des résultats participent en effet de la mise en œuvre d’une stratégie du choc revendiquée ! ». Vous voici prévenus.
La communication démoralisante de l’OCDE et de son lamentable programme PISA dispose évidemment de points d’appuis concrets. Les dégâts sont réels. Ceux que nous connaissons tous : les coupes dans le budget de l’école. Les 80 000 postes supprimés par Sarkozy et le minuscule rattrapage effectué par Hollande ont une conséquence certaine sur le niveau d’encadrement d’une population scolaire qui a augmenté sans cesse. Et elle continue à le faire. De même, ceux qui se gargarisent sur le modèle de Singapour ont-ils relevé que les enseignants de ce pays sont les mieux payés du monde ? Mais ce n’est pas la conclusion à laquelle toutes ces belles personnes voudraient voir arriver ceux qu’elles parviendraient à tromper. Ce qu’ils veulent c’est dénigrer notre école pour qu’elle soit abandonnée par notre peuple qui lui doit tout pourtant. Leur but : pouvoir créer un marché du savoir où chacun irait s’approvisionner librement c’est-à-dire à ses frais. Quitte à distribuer des chèques éducation comme le prévoyait le programme de Jean-Marie Le Pen.
Les trémolos convocatoires de la primaires du PS ne vont pas jusqu’à mobiliser ce parti et son gouvernement pour s’assurer des conditions de l’élection – la vraie – elle-même. Bref, le gouvernement ne fait rien pour stimuler les inscriptions sur les listes électorales. Il se fiche du problème posé à notre démocratie par la situation calamiteuse des registres électoraux. Il y a trois millions d’absents sur les listes électorales et six millions et demi de « mal inscrits », c’est-à-dire de gens qui ne vivent plus là où ils ont voté la dernière fois. Le moment venu, on entendra les puissants penseurs des plateaux de télé broder sur l’incivisme du peuple, l’abstention qui vient du rejet de la politique et ainsi de suite. Ritournelle qui a sa part de vérité, cela va de soi. Mais qui butte sur l’évidence : les non-inscrits qui réaliseront qu’ils veulent voter ne pourront pas le faire même s’ils le veulent ardemment. Si le PS préfère regarder ailleurs, c’est évidemment parce que les non-inscrits et les mal inscrits ne se mobiliseraient que pour aller punir ce parti pour les innombrables forfaitures de ceux qui le représentent au gouvernement.
Pour nous, il en va tout autrement. Depuis cet été, nous faisons campagne avec notre caravane dans les quartiers abandonnés pour inscrire et faire inscrire les habitants sur les listes électorales. Cet été c’est par dizaine que ces inscriptions ont été réalisées. Et depuis lors, comme les amis ont voulu continuer l’action « caravane », le travail s’est prolongé. Il est possible que ce soit perçu comme une goutte d’eau dans un océan d’indifférence. C’est toujours l’argument de ceux qui veulent des raisons pour ne rien faire. Il nous faut donc tenir la tranchée jusqu’au 31 décembre au soir, date limite pour s’inscrire sur les listes électorales. La campagne de la France insoumise se déplace maintenant aussi vers les lieux d’études. Nous parvenons à être présents par les groupes d’appui sur 21 des 71 universités françaises. Ce n’est pas du luxe.
Car les jeunes sont très touchées par la « mal-inscription ». Il y a 3 millions de jeunes mal inscrits sur les 6,5 millions de Français mal inscrits. Il faut encore y ajouter 15% des jeunes qui passent à travers les mailles du filet de l’inscription « automatique » à 18 ans. Pour ceux-là, il y a déjà 50 000 tracts distribués. Nous ne faisons pas une campagne de culpabilisation ou de leçons de morale civique ! Nous venons dire pourquoi s’inscrire et ne pas abandonner le terrain du vote à ceux qui en ont fait l’usage que l’on peut constater. On doit voter pour pouvoir faire « dégager » ceux qui sont les responsables du système.
D’autres insoumis prolongent « l’opération caravane » dans les quartiers où il faut vraiment agir pour faire « dégager » à grand coup de balai populaire. C’est ce qui va se passer dans le centre de la France avec plusieurs étapes entre Orléans et Nevers à l’approche de la date limite du 31 décembre. Mais cette campagne d’inscription tout le monde peut y participer ! Chacun peut s’investir en vérifiant que ses proches sont bien inscrits sur les listes électorales, par exemple. C’est un défi politique simple qu’il faut se lancer à soi-même. Regardez plutôt la vidéo qui suit. Et à votre tour agissez.
141 commentaires
Martine Paume
Merci à vous pour tout le travail que vous fournissez, ainsi que toutes les personnes impliquées dans cette aventure. Depuis quelques jours, suite aux évènements à Alep, vous êtes la cible des médias, et cela me désole, leur façon de faire est de prendre un morceau de phrase lors d’un interview (ex. : lors de votre passage à On n’est pas couché en février 2016), je l’ai vu dans l’émission « quotidien » du 13/12 de Barthez et l’invité s’est acharné contre vous. Pour nous, les insoumis, ce n’est pas un souci car nous suivons tout ce que vous dites, mais pour les autres quelle horrible image ils envoient de vous. Je vous admire pour avoir le courage d’affronter tout ça, personnellement je n’y arriverai pas. En tous cas, je remercie du plus profond de mon cœur les jeunes insoumis qui font circuler sur Twitter la vérité sur votre position. Merci les Jeunes, continuez vous êtes formidables, et on a besoin de vous.
morfin
Il y a eu un très bon article de Villepin la semaine dernière dans l’Huma et il ne peut être taxé de gauche alter, sur la Syrie et l’aberration d’être entrés dans l’OTAN aussi. Concernant les US, vu les nominations prévues par Trump faut s’attendre à du lourd. Il vient d’être publié des infos sur la génération « what? » des 18-34 ans en France qui montre que 70% des jeunes sont prêts à aller vivre à l’étranger, et surtout qu’ils sont prêts à descendre dans la rue et se bouger à fond, donc les espoirs sont permis. Faut qu’ils trouvent une fenêtre éclairée chez nous en attendant la grande porte !
Richard
Bonjour,
Une rencontre en Guadeloupe avec Alain Plaisir, du CIPPA, devrait à mon avis être fructueuse compte tenu, je pense, des positions prises par ce parti lors des dernières élections. Bon séjour aux Antilles.
Lucas B.
Et au chapitre des échecs de Cazeneuve, comment oublier également l’échec des services de police à prévenir les attentats du 13 novembre, commis par des ressortissants français, tous plus ou moins connus des services de police ? Le ministre de l’intérieur Cazeneuve doit être mis devant ses responsabilités pour cela aussi.
TATU
En effet, il est temps de réformer nos institutions. Le premier président élu au suffrage populaire est Napoléon III, dit Badinguet. La révolution, la grande, a supprimé le tyran mais a conservé le trône, et combien sont tenté de s’asseoir dedans. La présidence n’est qu’une survivance régalienne. Bravo J.L. et merci pour ton dévouement.
Autrement
D’accord aussi avec @Sylvain (et autres intervenants), sur la baisse de niveau dans l’enseignement public. Il faut le dire, non pour rehausser le privé bien sûr (qui bénéficie d’un traitement de faveur), mais pour dénoncer les ravages causés à tout notre système d’enseignement par trente ans de « réformes » néolibérales plus perverses les unes que les autres, souvent déguisées en innovations pédagogiques. Par exemple, le fameux livret de compétences, qui est comme un code-barre imprimé à vie dans le dos de nos enfants, et les contrôles tatillons qui en découlent, tant pour les élèves que pour le travail des enseignants. Même baisse de niveau en fac. Les étudiants sortant du bac (même général) ne maîtrisent pas leur langue maternelle. Les disciplines scientifiques s’en plaignent aussi ! Ce n’est évidemment pas la faute des enseignants, qui font tout ce qu’ils peuvent dans des conditions de plus en plus difficiles, ni des jeunes, qui ne sont ni plus ni moins doués que ceux d’avant. Un exemple résume à lui seul toutes les turpitudes ministérielles (outre le saccage des programmes et des disciplines). D’après le site de Sauver les Lettres (voir leur appel) « En 1976, un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures d’enseignement du français depuis son entrée au cours préparatoire. En 2015, il en a reçu environ 600 de moins. Il a donc perdu l’équivalent de deux années. » Première mesure urgente, au minimum rétablissement des horaires de…
Sylvain
@ autrement
[…] J’ai l’impression peut-être erronée que certaines personnes ne veulent pas reconnaitre la réalité du terrain. Une chape de plomb règne sur le système éducatif français et beaucoup de monde jouent à l’autruche. En poursuivant mes recherches, J’ai réussi à trouver des notes de 2015 de l’académie de Mathématiques et de Physique qui pleurent sur le niveau des élèves de Bac S. Ils en sont même à réfléchir à une année de plus en Licence. Mais le niveau monte encore pour certains !
Maurice MARGENSTERN
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces commentaires éclairants. Juste une précision concernant le classement de Shanghai des universités. Ce classement est tout à fait stupide. Les universités françaises y sont pénalisées justement parce que les frais d’inscriptions y sont minimes comparés à ce qui se passe ailleurs, tout particulièrement dans le monde anglo-saxon. Certes, pour beaucoup d’étudiants en France ces frais sont encore trop chers sans compter que nos gouvernants et la droite envisagent une montée en flèche de ces frais en laissant les universités libres de faire ce qu’elles veulent.
Pour ce qui est des publications, la situation varie selon les domaines scientifiques. Dans les sciences dites exactes et de la nature, on ne peut que publier en anglais pour se faire comprendre des collègues étrangers. Exception (pour combien de temps encore ?) les mathématiques où on peut encore publier en français. Si vous êtes connus, les collègues étrangers feront l’effort de traduire. Par contre dans les sciences dites humaines, beaucoup de publications sont en français, et là encore, il faut nuancer. A la fin des années 90, Pierre Larrouturou, alors directeur du CNRS, disait que 80% de la recherche en France était le fait des universitaires. 25 ans après, je crois qu’en dépit de la dégradation de la situation des universités, la majorité des publications l’est par les universitaires.
On a encore du potentiel en France, il est grand temps de le développer.
gilles
Bonsoir à tous,
A mon avis, deux axes d’intervention accrocheurs à développer pour intéresser les gens. Revenir sur les rythmes scolaires dans le primaire. Vous pouvez questionner les parents autour de vous, rares sont ceux qui se disent satisfaits de cette organisation, et pour cause ! La souffrance au travail, sujet brûlant s’il en est, souffrance physique, psychique. Vraiment mettre en avant les propositions du programme là-dessus.
Et d’une façon générale, je ne pense pas que FI puisse perdre les élections sur des questions internationales. Que ces questions intéressent les militants, les syndiqués pas de doute, mais les personnes prises dans le quotidien familial, le quotidien du travail sont quand même loin de cela. Vous remarquerez que lorsque vous engagez des conversations autour de vous, les préoccupations sont très « quotidiennes » (chômage, sécurité sociale, santé, souffrance…)
Bonne campagne à tous.
Sergio
Pas si sûr que les gens écrasés par leur quotidien ne soient pas intéressés par des réponses et des analyses de FI sur l’international. La question des migrants, très médiatisée mais après tout légitimement, suscite des interrogations chez tout le monde. Peut-on également occulter pendant notre campagne et nos discussions les effets dramatiques des traités européens dans notre pays, la mondialisation (multinationales puissantes, évasions fiscales, libre-échangisme et dumping social, pollution planétaire, pillage des ressources dans les pays pauvres) et les guerres qui produisent en partie les migrations ? J’en doute et les propositions internationales de la FI deviennent un atout dans la cohérence de notre programme.
marco polo
C’est très important de préciser énergiquement votre position sur les guerres, qu’elle soit d’Alep ou d’ailleurs. Cela remet en place des vérités tellement dévoyées de leur sens par les médias et, malheureusement, par des gens qui se prétendent de gauche ou écolos. Cette revue est très bien faite si ce n’est une mauvaise sonorité qui brouille l’écoute.
Calou
Cher Jean-Luc,
Je t’ai vu dans une récente vidéo sur Causette un peu pris au dépourvu par des questions sur l’école élémentaire, avec quelques approximations dans tes réponses qui pourraient faire croire à des enseignants lambda que tu ne maîtrises pas vraiment ton sujet. C’est d’ailleurs ce que tu as eu l’honnêteté de reconnaître, ce que peu de personnalités politiques savent faire.
Je pense qu’il est dans notre intérêt que tu te fasses aussi un porte-parole précis sur la question de l’école primaire, dont les (nombreux) agents souffrent beaucoup en ce moment et qui cristallise beaucoup de tensions puisque les parents y sont plus impliqués du fait de l’âge de leurs enfants. Lorsque tu parles éducation, on comprend tout de suite que tu maîtrises mieux (et même parfaitement pour la filière professionnelle) les questions du secondaire alors qu’il y a de subtiles (mais importantes) nuances à prendre en compte pour le primaire. Même s’il s’agit théoriquement du même métier, les mentalités et les attentes y sont très différentes.
Enfin attention à la critique des indicateurs PISA, qui n’ont pas tous comme conséquence une critique de l’école française en tant que telle mais qui peut aussi s’avérer un excellent outil à retourner contre ses créateurs, comme l’ont démontré Baudelot et Establet dans leur livre « L’élitisme républicain ». En lisant les stats avec un peu de finesse, on comprend vite que le problème vient du libéralisme lui-même. Merci.
HYBRIS
Un regard honnête des médias sur Alep ? Tout arrive. Voir sur LCI l’émission de Calvi de ce soir 15 décembre « 24 heures en questions », rediffusée après 22 heures en principe. Une émission construite selon la formule habituelle, 4 invités à peu près du même avis, mais pour le coup au service de la vérité.
Gryn Thomas
Salut Camarades
Peut-être y-a-t-il d’autres manières de voir les choses en Syrie où une révolution avait commencé.
magda corelli
Honte à M. Jadot qui vous calomnie dans le but de se faire de la pub sur le dos des syriens qui souffrent tant. Votre intervention dans la revue de la semaine 11 clouera le bec de plus d’un car vous avez l’étoffe d’un Chef d’Etat et c’est cela qui fait enrager les médiocres. Courage et ne laissez pas passer ce venin au travers de votre carapace. Nous avons besoin de vous. La revue de la
semaine va se diffuser à une allure folle grâce aux Insoumis et votre honneur sera lavé.
Teres
Les primaires du PS ne sont pas les primaires de la gauche, mais sont exploitées par les médias pour confondre la gauche citoyenne qui n’a rien à voir avec la sociale-démocratie au service du capital. FH n’étant plus, il n’y a plus de frondeurs. Tous deviennent amnésiques de leur échec cuisant auprès de la population.
Mais le peuple humilié ne peut les oublier et rêve à nouveau d’une autre gauche qui remettra l’Humain à sa vraie place ! Jean-Luc Mélenchon passe de mieux en mieux par contraste de ces candidatures nébuleuses. Les Antilles confirmeront la différence et attendent notre fraternité solidaire qui seule peut les aider à mieux survivre !
Bertrand Petit
Attention mon camarade ! Ne te trompes pas de camp ! Tu défends les plus opprimés de notre pays ? Tu es en quête de plus de justice pour tout ceux qui font tout ce qu’il peuvent pour vivre une vie normale ? J’y adhère à 100 pour 100. Je sais que tu sais ce qu’il faut faire et je crois en toi. Surtout, ne laisses pas influencer par le chant des sirènes. J’aime beaucoup tes propositions concernant les techniques permettant d’utiliser les énergies renouvelables pour sortir du thermique et du nucléaire. La houle, les rivières, le solaire, le vent, les marées, sous sol thermique, hydrogène (moteur), etc. c’est super. Tout ce qui peut fonctionner avec des énergies renouvelables, excellent. Il faut à tout prix développer ça. Surtout si on aime nos enfants. Voilà à mon sens la meilleure preuve d’amour !
Thoreau
Bien sûr que la guerre au Moyen-Orient est liée aux réserves de pétrole. Les motivations à en être pour la Russie, Les USA et la France ne sont évidemment pas qu’humanitaires. De même la présence militaire de la France en Afrique vise à protéger ses intérêts économiques et l’accès aux ressources telles que l’uranium. On nous prend pour des gogos. En plus ce sont ces mêmes pays : France, USA, Russie en tête, qui fabriquent et vendent les armes de guerre, ce qui est selon moi une activité totalement immorale et criminelle. Mais pour nos états, avoir un ennemi tel que l’islamisme radical, c’est bien pratique pour détourner l’attention des peuples de leurs vrais bourreaux : le capitalisme sauvage et le productivisme, qui détruisent l’homme et la nature de manière toujours plus violente.
Invisible
Est-ce que ce sont des pays qui ? Ne serait-ce pas plutôt les grandes entreprises, sises dans ces pays ? C’est toujours le même problème : la lutte des classes. Certains entreprennent, pillent, empochent, les oligarques. D’autres subissent et s’adaptent, nous. Pour venir à bout des transnationales, il nous faudrait être transnationaux nous aussi, internationalistes, liés aux autres peuples par des accords avec ceux de notre classe.
Thierry_M
Jean Luc, comme d’habitude, le décryptage des intrigues du PS est une mine d’information très précieuse.
« J’avoue que je redoute le choc physique après un trimestre pareil d’activité aussi intense. », déjà en 2012 tu en avais, selon moi, trop parlé. Si je peux me permettre, ne laisse rien transparaître qui puisse être interprété comme une faiblesse. Tu sais très bien, que, comme une trainée de poudre, se répandrait la nouvelle justement au moment où tu serais un peu trop haut dans les sondages.
J’ai suivi tes conseils, j’ai acheté une dizaine de programmes que je vais offrir à mon entourage. Sur la couverture intérieure j’ai écrit un texte général, une ou deux phrases personnalisées. Je trouvais qu’il manquait quelque chose. Je me suis mis en quête d’une citation. J’en ai trouvé une de JJ Rousseau, « La raison, le jugement, viennent lentement, les préjugés accourent en foule ». C’est, je pense, le but recherché quand on offre l’Avenir en commun.
Grandy
Concernant l’école primaire, que ceux qui critiquent les pédagogistes viennent voir les élèves d’aujourd’hui ! Si on continuait à enseigner comme dans les années 70, beaucoup d’enfants ne sauraient plus rien. C’est parce que les enfants (et la société) ont changé que nous sommes obligés de nous adapter et de modifier nos façons de faire. Je ne crois pas que les changements de programmes y soient pour quelque chose. Au contraire, les programmes de Sarko nous ont mis en difficultés, parce que c’est aujourd’hui impossible de faire avaler la conjugaison à des CE1 qui savent juste lire.
Autre chose, arrêtons de généraliser. Les résultats sont très contrastés selon les quartiers. Je suis professeure d’école et je me déplace entre l’urbain et le rural. Les élèves, les méthodes et les résultats n’ont rien de similaires.
bob.polet
« C’est aujourd’hui impossible de faire avaler la conjugaison à des CE1 qui savent juste lire… »
Et si au lieu de la leur apprendre par la lecture, ils pouvaient commencer par la parler correctement ? (si j’aurai su j’aurai pas venu).
Casagrande
Vos commentaires sur la recherche Pisa sont un peu « légers » et vont dans le sens de ceux des ministres de l’Education nationale se succédant et refusant d’analyser sérieusement les résultats depuis 2003 par un laconique « Les tests sont mal faits ». Dans d’autres pays, on a observé de près les méthodes des pays classés en tête, et on a tiré des leçons. Le « cocorico » français est lassant. Tout le monde sait la corrélation qui existe entre le nombre d’élèves par classe et la réussite des élèves. Picketty avait fait une recherche sur les effectifs dans le cycle 2 du 1er degré (CP/CE1) et prouvé la corrélation. Les Finlandais l’ont compris. Tout le monde sait que les lycéens français sont les lycéens les plus inquiets d’Europe (cf recherche danoise de 2002), stressés par les évaluations constantes (les Finlandais ont supprimé les notes).
Dernier constat, l’ère Sarkosy a entamé sérieusement l’aide aux élèves en difficulté. Un exemple, dans le département de la Moselle on a supprimé 50% des personnels de Réseau d’Aides (les Finlandais ne font pas redoubler les élèves mais des professeurs spécialisés interviennent à la moindre difficulté). Passons sur le salaire des profs. La corrélation record en France entre classe sociale et performances, etc.
Monsieur Mélenchon, la recherche Pisa comporte des biais, mais depuis 2003 elle fait apparaître des constantes que vous balayez d’un revers de main. Je ne vous en veux pas, vous ne pouvez pas connaître tous les dossiers à fond.
JeanLouis
Comme vous, je trouve ignoble les procès que l’on peut vous faire sur vos prises de positions sur la Syrie et votre supposé support de Poutine alors que, comme vous, je vomis tous les bombardements ceux sur Alep est et ouest mais aussi au Yemen par l’Arabie Saoudite, sans oublier l’Irak, la Libye, etc. Et je pense qu’il faut discuter avec tout le monde, y compris la Russie, pour faire arrêter au plus vite cette guerre. On pourrait marteler aussi que la Russie avait proposé en 2012 un processus de fin de conflit qui à terme conduisait même à faire partir Bachar et, sauf erreur de ma part, c’est Hollande et Fabius qui ont fait capoter l’affaire à l’ONU. Mais il faudrait surtout ne pas considérer que les réactions par les media internet suffisent, je pense qu’il faudrait rendre coup pour coup dans les mêmes media « officiels » que ceux utilisés par Jadot et Glucksman ou autres.