Quand ce post paraîtra, il y aura déjà plusieurs jours que nous aurons atteint les 500 signatures d’engagements d’élus en capacité de parrainer ma candidature. En principe, et sauf manquements improbables, « la France insoumise » a donc obtenu son droit de participer à l’élection présidentielle. D’autant que la décision de parrainage général des élus communistes devrait être intervenue entre temps. N’empêche qu’avant cela, un travail ingrat de petite fourmi méthodique, dix mois durant, a fini par payer. Beaucoup de gratitude à l’égard de celles et ceux qui ont rendu cela possible.
Leur parrainage ne vaut pas soutien politique, je le sais. Il a le sens d’une volonté démocratique de rendre possible une candidature légitime. Aux citoyens de trancher à présent par leur bulletin de vote. 500 ! Le PS aura tout fait pour que cela ne soit pas possible. Je le déplore. Mais cela aura été en vain. Les élus de base n’ont plus peur d’eux. Le 17 mars les parrainages seront clos. Le 18 nous avons rendez-vous dans la rue pour le déboulé géant du peuple de la révolution citoyenne de Bastille à République.
L’hôpital a-t-il attrapé la grippe ? Non bien sûr. Mais il est très malade. De tous côtés, des alertes me sont lancées. Les urgences sont débordées et les hôpitaux incapables de faire face à l’épidémie de grippe. Je dis que ce n’est pas d’abord la faute de la maladie en question. Bien sûr, je ne néglige pas la violence de la grippe. J’ai lu que 18 000 personnes seraient mortes de l’épidémie il y a deux ans, lors de l’hiver 2014-2015. D’ailleurs, il y avait déjà eu par exemple cette année 13 morts dans une seule maison de retraite ! À Paris, tous les indicateurs d’activité des pompes funèbres vont dans le même sens. D’une année sur l’autre aux mêmes dates, l’activité mensuelle de janvier est d’ores et déjà dépassée. Tout cela alors que le pic de l’épidémie ne serait pas encore atteint. Sur le terrain, tous les témoignages convergent : notre pays est devenu incapable de faire face à une épidémie pourtant prévue, cyclique et finalement sans difficulté thérapeutique.
Tel est le bilan d’une politique du manque chronique de personnel et de lits aux urgences et dans tout le système hospitalier. Celui-ci est aujourd’hui au bord de l’effondrement. Les hôpitaux ne tiennent encore debout que grâce à l’incroyable dévouement de tout leur personnel, des médecins urgentistes aux infirmiers, aides-soignants, brancardiers etc. Mais cela ne durera pas toujours. La vidéo de Sabrina Aurora, l’interne en médecine, a été vue par huit millions d’internautes. Cela montre qu’il existe une opinion de masse que la situation inquiète au plus haut point.
Cette épidémie est un donc un parfait révélateur de ce qu’est devenu notre système de soins sous la férule du libéralisme. Il est temps de rappeler que ce système politique a toujours justifié ses diktats et la récitation permanente de ses mantras par son efficience. Une belle arnaque. Là où le libéralisme s’applique, très vite, plus rien ne marche ! Une bonne occasion de montrer que les soi-disant « compétents » qui gouvernent ne font rien d’autre que créer les conditions du chaos. Dans la santé, il faudra faire tout autrement dès que possible. Pour l’instant c’est le règne du bavardage au sommet de l’État.
La Ministre de la santé a donc demandé mercredi 11 janvier aux hôpitaux de « reporter les opérations non urgentes ». Pourquoi ? Pour soulager les urgences face au pic de grippe. Mme Touraine explique ainsi que les urgences sont « aux limites de leurs capacités ». En effet, pour faire face, ici on rappelle des retraités, là on rajoute des lits dans des chambres individuelles, ailleurs on cherche des vacataires pour épauler le personnel en sous-effectif. Diantre, les urgences hospitalières de la sixième économie du monde sont mises en tension maximale par une simple grippe !
Mais, non, Mme la Ministre, l’hôpital n’est pas malade de la grippe. L’hôpital est malade de votre politique depuis cinq ans et de celle de vos prédécesseurs. Marisol Touraine se vante d’avoir réduit le déficit de la Sécurité sociale. Mais elle ne dit pas à quel prix ce résultat a été obtenu. Depuis 2015 et jusqu’à cette année 2017 s’applique un plan d’austérité à l’hôpital. Sur ces trois ans, le gouvernement applique 3 milliards d’euros de coupes budgétaires dans l’hôpital. Cela revient à fermer 16 000 lits ou à supprimer 22 000 emplois ! La cause du désordre vient d’abord de là avant de venir de la grippe !
Cette épidémie sonne comme un désaveu pour tous mes concurrents à la présidentielle. D’abord pour les anciens ministres Macron ou Valls qui portent la responsabilité des budgets en question adoptés quand ils étaient encore membre du gouvernement aux plus hauts rangs. Notez aussi que Benoît Hamon a voté pour deux des trois lois de financement de la Sécurité sociale en question là où d’autres « frondeurs » s’abstenaient.
La grippe prouve aussi par l’absurde que les propos de M. Macron, de M. Fillon ou de Mme Le Pen sur la santé sont déconnectés de la vie réelle. M. Macron et M. Fillon prétendent que les Français devraient se « responsabiliser » en matière de santé. M. Fillon l’a encore dit le 12 décembre dernier dans sa tribune publiée dans Le Figaro. Selon lui, « Il convient, par ailleurs, de responsabiliser chacun en simplifiant les nombreux dispositifs de franchise actuels et le ticket modérateur qui sont un maquis incompréhensible ».
Emmanuel Macron a dit la même chose le 2 novembre sur Médiapart : « Je propose que chacun puisse se responsabiliser et payer en fonction de ses propres risques ». Mais que veut dire « se responsabiliser » à propos de maladie ? Cela veut-il dire éviter de tomber malade en même temps que tout le monde ? Savent-ils ce qu’est une épidémie ? C’est lorsque de nombreuses personnes sont contaminées par la même maladie. Et pourquoi plusieurs personnes sont-elles contaminées par la grippe au même moment ? Parce que c’est un virus, et que c’est donc contagieux ! Comment se responsabiliser dans ces conditions ? Comment éviter de tomber malade en même temps que les autres en pleine épidémie ? Faut-il arrêter de parler avec ses voisins ? Arrêtez d’aller travailler ? Arrêter de vivre pour éviter d’être contaminés ? C’est grotesque.
Le programme M. Fillon est aussi mis en cause sur un autre aspect, commun avec Mme Le Pen. Les deux projets reposent sur la suppression des remboursements partiels ou totaux de soins par la sécurité sociale. Par exemple, quand Mme Le Pen propose de supprimer l’aide médicale d’État pour les étrangers sans-papiers. Ou quand M. Fillon a proposé de « focaliser l’assurance publique universelle [c’est-à-dire la Sécu] sur des affections graves ou de longue durée, et l’assurance privée sur le reste » comme cela était écrit dans son programme sur la santé dans la primaire.
Depuis, ce programme a été effacé du site internet du candidat et François Fillon assume de l’avoir « retiré ». Mais ce projet était bien avancé : notez ainsi que dans Les Échos du 25 novembre dernier, la porte-parole de M. Fillon pour la santé, Mme Dominique Stoppa-Lyonnet, envisageait explicitement de dérembourser… « la grippe » ! Elle estimait que celle-ci, comme « l’optique, le dentaire, les audioprothèses n’ont pas à être financés par l’assurance-maladie de base ». Il reste à M. Fillon et Mme Le Pen à apprendre que les microbes et le virus de la grippe passent d’un individu à l’autre sans se soucier de savoir s’il a des papiers, ou si sa complémentaire va le rembourser. Et que par conséquence, pour protéger les Français et ceux ayant une complémentaire, la méthode la plus efficace consiste à … soigner et rembourser tout le monde !
Une autre idée aberrante de M. Fillon est d’imposer un jour de carence pour les fonctionnaires en arrêt-maladie. Il explique que c’est pour aligner les fonctionnaires sur les salariés du privé qui peuvent se voir imposer trois jours de carence. Un jour de carence, c’est un jour où vous n’êtes pas indemnisés par l’assurance-maladie lorsque vous êtes en arrêt maladie. Pourquoi ne pas aligner tout le monde en le supprimant dans le privé ? Ce serait nettement plus pertinent du point de vue de la santé publique. Parce que le principe du jour de carence est particulièrement absurde en cas de maladie contagieuse. Car pour éviter de perdre un jour ou plusieurs jours de salaire, le salarié va travailler, même s’il est malade. Et avec la grippe, il contamine ses collègues au lieu de rester au chaud chez lui. Là encore, la mesquinerie et la jalousie sont mauvaises conseillères pour aborder efficacement les questions de santé.
Notre programme en matière de santé me parait nettement plus efficace et pertinent. Peut-être parce qu’il part de la réalité humaine et non des objectifs comptables ou de l’intérêt financier des actionnaires des assureurs privés. Ainsi, la suppression des dépassements d’honoraires chez le médecin et le remboursement à 100% par la Sécurité sociale des soins permettraient de faciliter une prise en charge rapide des malades évitant ainsi une aggravation de leur maladie. Aujourd’hui, un Français sur trois renonce à des soins pour des raisons financières ! Et ensuite, quand son état est devenu trop grave, il se présente aux urgences venant participer de l’embouteillage à cet endroit du système de santé.
Pour faciliter l’accès aux soins, il ne suffit pas de mieux les rembourser. Il faut encore les rendre physiquement accessibles. C’est-à-dire combler les déserts médicaux. Pour cela, nous proposons la multiplication des centres de santé, combinant médecins généralistes et spécialistes. Dans ces centres officieraient des médecins publics, fonctionnaires. Je suis certain que des milliers de jeunes gens sortants des études d’infirmiers ou médecine seraient tout à fait disposés à travailler dans ce cadre, avec un rythme, des conditions et environnement de travail compatibles avec les projets qu’on peut avoir pour soi et sa famille à l’âge de 30 ans ou en fin de carrière.
Évidemment, une forte priorité devra être donnée à reconstruire l’hôpital public. Il a été tellement mis à mal par l’austérité. Mais aussi par l’absurde système de « tarification à l’activité », généralisée par M. Fillon quand il était Premier ministre ! Ce système fait dépendre le financement de chaque hôpital sur le nombre et le type de pathologies prises en charge. Ainsi, il faut faire du chiffre sur certaines pathologies même si les opérations ne sont pas absolument nécessaires car elles « rapportent ». Après quoi et en toute hypothèse, il faut pousser les patients à sortir au plus vite pour faire baisser la « durée moyenne de séjour », etc. Il faut mettre fin à ce système fou.
Martin Schulz a quitté ses fonctions de Président du Parlement européen lors de la dernière session plénière du mois de décembre. Telle est la tradition de la combine permanente entre le PS et la droite : à mi-mandat les postes tournent pour que chacun en profite un moment. Son poste, désormais vacant, fait donc l’objet d’une élection au sein des membres du Parlement européen. Évidemment, aucun débat n’aura lieu à ce sujet dans l’enceinte parlementaire puisque c’est là l’une des particularités de ce pseudo « Parlement » européen, de ne jamais débattre. Aussi c’est le média états-unien Politico qui s’est chargé d’organiser un débat filmé ! Alors qu’il y a un mois à peine le Parlement européen dénonçait la prétendue propagande Russe en Europe et réclamait à hauts cris des médias européens autonomes, voilà que les mêmes confient le sort de notre Parlement au média de la superpuissance qui la domine.
Pourtant, cette fois-ci encore, un débat avec les parlementaires dans l’hémicycle aurait eu son intérêt pour les citoyens européens. Car, fait nouveau, les groupes sociaux-démocrates (S&D), libéraux (ALDE) et réactionnaires (PPE) ont rompu leur alliance électorale conclue en début de mandat. Celle-ci prévoyait qu’ils soutiendraient ensemble la candidature d’un social-démocrate, en l’occurrence Martin Schulz, en début de mandature, puis un candidat de droite à mi-mandat. Prétendant rompre avec la « grande coalition » qui gouverne l’Europe, les sociaux-démocrates ont choisi de présenter un candidat issu de leurs rangs : l’italien Gianni Pittella. On se retient de rire. Car Martin Schulz, le président PS qui quitte son poste en application de l’accord de grande coalition se prépare lui-même à entrer au gouvernement de madame Merkel dans le cadre de la grande coalition en Allemagne.
On devine que la rupture de la grande coalition dont parle Pittella, le président du groupe PS, a des limites. Il ne s’agit évidemment pas pour le candidat le PS de rompre avec la politique d’austérité, ni la logique de guerre froide, déjà soutenue par Martin Schulz. C’est seulement le résultat d’une stratégie électorale. Pittella ne s’en est pas caché lors de son audition devant mon groupe parlementaire « nos électeurs veulent une polarisation sinon nous abandonnons le terrain aux forces antisystèmes ». Ce n’est donc qu’une posture. Sur le fond rien ne change. D’ailleurs le candidat a refusé de se prononcer sur les grands débats à venir… Et il faut voir quels débats !
Sur le CETA dont le vote est prévu en février, il n’a pas d’avis personnel ! Et il indique qu’il suivra la position de son groupe. Sur l’Union européenne de la Défense et sa course à l’armement, il ignore tout bonnement les questions des députés. De toute manière, le candidat PS n’en est pas à une approximation près. Dans sa déclaration de candidature il certifie vouloir défendre la démocratie au sein du Parlement, notamment en donnant la parole aux petits groupes, alors qu’en décembre dernier il soutenait le rapport décrié de son collègue socio-démocrate Corbett. Ce rapport visait au contraire à restreindre les possibilités d’expression des « petits » groupes politiques afin d’accroitre celles des « grands ». Pittella a donc personnellement approuvé les modifications des seuils nécessaires aux dépôts d’amendements, aux demandes de votes nominatifs, et aux propositions de résolution ! Tout cela permet depuis aux gros groupes, celui du PS et de la droite d’agir seuls. Les autres ont juste le droit d’être empêchés d’agir. Résumé : Pittella joue du menton, le temps de l’élection. C’est tout. Pour le reste il ne s’agit pour lui que de pouvoir continuer la même politique.
Le candidat de la droite (PPE), Antonio Tajani n’est guère plus réjouissant. Eurocrate confirmé, il est dans les arcanes européens depuis 1994. Quatre mandats de député européen et un de commissaire européen, de quoi faire du dégât ! Et d’ailleurs, quand il était Commissaire aux Transports puis à l’Industrie (2008-2014), il a participé à la mise en place la législation sur les émissions sur les moteurs diesel. Mais lorsqu’il a eu vent des tricheries de Volkswagen par le centre de recherche lié, il les a ignorées. Il affirme aujourd’hui que « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi ». Adversaire farouche de la laïcité, lorsqu’il était Vice-président du Parlement il n’a eu de cesse de promouvoir « le dialogue entre les religions ». Et il soutient l’idée que « Les religions sont cruciales pour mettre nos valeurs en action ». Lors de son audition devant le groupe GUE, il a défendu les mêmes convictions réactionnaires en prétendant fallacieusement que les droits des femmes « ne relèvent pas des compétences de l’UE » ou encore que le Parlement ne « pourra pas ré-ouvrir les négociations sur le CETA ».
Enfin, le candidat ALDE est le libéral belge Guy Verhofstadt. Je le connais parce que je vois son travail d’orateur dans l’hémicycle et qu’il parle français dans ses interventions puisqu’il est wallon. Je le connais aussi pour avoir dû supporter le klaxon qui lui sert de bouche dans un débat où Henri Guaino et moi échangions sur l’Europe ! L’un et l’autre nous nous sommes confessés n’avoir jamais entendu quelqu’un crier autant pour parler que lui ! Les ONG le connaissent aussi pour ses liens avec les lobbys. En effet, il siège dans de nombreux conseils d’administration dont l’un des plus grands groupes maritimes belges, Exmar, ou encore Sofina, la Société financière de transports et d’entreprises industrielles, pour lesquels il touche plus de 200 000 euros en jetons divers tous les ans. Il se plaçait en position d’arbitre de l’élection, en début de semaine, avant ses déboires avec le mouvement italien des 5 étoiles. Il avait envisagé d’inclure ces 17 députés eurosceptiques dans son groupe européiste avant de se raviser. Il me semble que ce genre de manœuvre lui a fait perdre au passage toute crédibilité dans les bancs des autres eurolatres libéraux.
Pour ma part, je soutiendrai la candidature courageuse de ma camarade italienne Elonora Forenza. Militante féministe et altermondialiste, elle s’oppose à la grande coalition et la politique de rigueur qu’elle a impulsé en Europe. Elle réclame également plus de démocratie dans le Parlement européen, ce qui a le mérite de dire que la situation actuelle est une honte.
De toute manière, vue la façon dont sont organisés les votes (3 tours à la majorité absolue et un 4ème tour avec les deux candidats les mieux placés) tout est fait pour que la même politique perdure. Ainsi, quel que soit le nom du futur président, la politique de la « grande coalition » sera toujours à l’ordre du jour. Il ne faut pas compter sur moi pour contribuer à cette pantalonnade.
Le 10 février 2016, je présentais ma proposition de candidature sur TF1. Aussitôt, toutes les équipes affectées à une tâche sont sorties de la tranchée. Collecter les parrainages était aussi décisif que bien d’autres choses mais à certains égards un peu davantage. Le plan de bataille pour la collecte va finalement durer onze mois avant d’être couronné de succès.
Il s’est mis en mouvement le 20 février. Avec 21 maires, Tony Bernard, le maire de Chateldon, lançait un appel par mail à 44 000 adresses. Depuis, jour après jour, tous les jours, une toute petite équipe bénévole a travaillé depuis le Jura autour d’Alexis David et Gabriel Amard, secrétaire national du PG.
Gabriel a été longtemps maire et président d’agglomération. À présent installé dans le Jura, il sillonne cependant le pays toute l’année pour son combat permanent : la bataille pour l’eau publique. Il connait donc bien le terrain des élus locaux et leurs problèmes. Cette toute petite équipe organise la distribution et le suivi de ma lettre aux élus par mail puis par courrier postal. Car le courrier papier est encore le vecteur le plus facile d’usage pour ce type de travail. Mon appel centrait la demande sur le souci du pluralisme dans la prochaine élection présidentielle.
Au moment où ce courrier part à 42365 élus nous avons déjà collecté 70 engagements autour de nous. Pour économiser des timbres, on a retiré de nos listings les élus FN et les principales faces de pierre du PS. Ça n’empêchera pas le verrouillage quasi immédiat. Mais aussi une contre campagne sur le mode de la réplique venimeuse de cette élue PS de Vendée, Sylviane Bulteau, se déclarant « choquée » qu’on la sollicite et suggérant qu’il serait mal reçu de me donner ce parrainage. On devine que cela ne pouvait suffire à nous démotiver. Au contraire, en découvrant ce texte sur Facebook, un certain nombre d’élus ont réagi en déclarant leur parrainage et les premiers volontaires se sont déclarés pour former un commando de travail. A sa façon, cette femme aura été un bon sergent recruteur pour nous.
Le travail s’organise alors plus finement. Le quadrillage est plus serré. 70 correspondants de zone de prospection sont désormais en action. Elle parvient bien vite à la centaine de militantes et militants aujourd’hui actifs et répertoriés sur toute la France.
Beaucoup attendaient naïvement la décision du PCF sans prendre la mesure du danger que nous faisait courir sa date tardive. Le premier vote hostile de la Convention du PCF a donc été ressenti comme une gifle qui a réveillé bien du monde. Cela a provoqué de nouveau un effet de mobilisation. Le nombre des parrainages a connu alors un très net progrès.
Le plus difficile à maîtriser pour beaucoup de nos activistes, cela aura été évidemment le caractère totalement inhabituel pour eux de cette démarche. Notre expérience de 2012 n’était pas suffisante. À l’époque, le travail avait été bien partagé avec l’équipe du PCF. Le flux arrivant des deux côtés était indémêlable. L’essentiel s’était fait par courrier. Là il s’agissait d’aller de mairie en mairie à la rencontre des élus en état de parrainer. Avec un ciblage clair : le plus possible d’élus de petites communes sans étiquette. Car une fois leur décision prise, ils n’en changent pas et sont blindés contre les pressions des élus des grandes collectivités.
Le rôle de Gabriel et d’Alexis a consisté à décomplexer les personnes qui voulaient s’investir. Beaucoup n’osaient pas si facilement appeler les élus et planifier les visites en mairie. Un kit militant a donc été préparé pour répondre aux problèmes et aux angoisses. Et pour pouvoir dérouler le rendez-vous avec un maire et même simuler l’entretien. Un argumentaire a été mis au point sous forme d’une recette de cuisine. Ce kit était proposé sur le site jlm2017. Gabriel et David consacraient, selon les jours, 2 à 3 heures à relancer des correspondants, à appeler des élus qui posaient des questions ou qui voulait un contact avec quelqu’un de mon équipe parisienne avant de prendre leur décision. Chaque jour était fait un compte rendu des rendez-vous menés qui étaient débriefés. Et ainsi de suite avec patience et détermination.
Implacable routine. Chaque jour des mails, des enregistrements de parrainage, l’expédition des lettres de remerciements. Une fois par semaine le point avec moi. Comme les courriers partent du Jura d’où l’opération est conduite, on poste au dépôt de Perrigny. Les postiers sont désormais habitués et ravis : mes envois soutiennent les statistiques du bureau et du tri. Dans la logique d’implication qui est la marque de tout ce que nous faisons, je propose à l’élu signataire de convaincre un collègue et Gabriel lui remet un formulaire.
Le plus difficile finalement, c’était de résister à l’assaut de ceux qui voulait savoir le nom des signataires dans son département avec l’argument de ne pas relancer ceux qui ont déjà signé. Et moi de répéter : « Non, je me suis engagé solennellement à ne pas donner les noms, donc je ne te les donnerai pas. Si tu contactes un élu qui a déjà signé et bien, tant pis. Mais il pourra constater que j’ai tenu parole et que j’ai protégé son anonymat même avec mes proches ! » Une intransigeance parfois mal vécue par les amis…
Début novembre, nous avons accéléré comme je l’ai dit. Depuis le Jura sont partis 18575 courriers aux maires sans étiquette des communes de moins de 500 habitants. À mon retour de Martinique et Guadeloupe, nous avons renvoyé un courrier en plus du mail à 585 élus territoriaux et départementaux des DOM et TOM. J’espère qu’ils ont reçu depuis. Je pense pouvoir compter sur des réponses.
À présent, le compte minimum est bon. On sait bien qu’il faut une marge de manœuvre. Je pense que nous l’aurons quand la direction du PCF donnera la consigne de signer à ses élus en situation de signer. Je sais bien que d’autres équipes sont en chasse elles aussi. Je leur souhaite bon courage de tout cœur. Évidemment, j’apprécie moyennement quand je les entends dire aux élus : « Mélenchon est certain d’avoir ses signatures, aidez-moi plutôt que lui.. » Mais c’est la vie et je fais confiance à la parole donnée.
Le mot et ce qu’il désigne.
Martine Billard, responsable du livret écologie du programme L’Avenir en commun m’avait recommandé, il y a déjà quelque temps, de lire le livre d’Elisabeth Kolbert, La Sixième Extinction. Je l’ai fait pendant ma semaine aux Antilles. Ce tableau de l’évolution désastreuse de la biodiversité m’a replongé dans la préparation de la prochaine édition en poche de L’Ère du peuple. Je la remanie assez profondément comme je l’ai déjà fait avant la précédente version poche. Cette fois-ci, je rajoute des « bonus », sorte de chapitres additifs. J’y décris ce qu’est cet « anthropocène » dont j’ai lâché le nom dans mon discours au Mans, au fil de la parole. Je l’avais utilisé dès la première version du livre L’Ère du peuple en 2014. J’avais reçu en retour un commentaire médiatique qui se voulait mordant : « au moins a-t-on appris un mot nouveau ».
Oui, et c’est le mot de ce siècle. Il désigne dorénavant notre époque. Celle de notre planète remodelée par les êtres humains. Naturellement, je n’avais rien inventé. Le mot a été prononcé et utilisé pour la première fois dix ans auparavant, en 1995, par un scientifique prix Nobel de chimie. Il était d’usage déjà assez répandu dans la presse de vulgarisation scientifique pour être parvenu jusqu’à moi. C’était donc juste un emprunt dont je dois dire que je ne me souvenais plus de l’origine. Il s’agit dorénavant d’un terme tout à fait officiel depuis le dernier trimestre 2016. Il a été validé par la communauté scientifique réunie dans le congrès de géologie internationale après quelques années d’examen. Il a donné lieu à quelques controverses instructives, qui ne sont pas épuisées depuis, je crois bien. Mon seul mérite aura été d’être le premier homme politique en France à utiliser ce mot et à en tirer des conclusions politiques.
L’Anthropocène ? Il s’agit d’un âge géologique spécifique de la vie de la planète succédant à bien d’autres. Il nous reste tous quelques lointains souvenirs scolaires de cette nomenclature. Le miocène, le pléistocène, et les grandes périodes telles que le tertiaire ou le quaternaire et ainsi de suite ne sont pas tout à fait des inconnus pour chacun d’entre nous. Les transitions entre ces périodes géologiques sont marquées par des changements nets que l’on doit pouvoir observer dans la stratigraphie de la Terre. Concrètement, cela signifie que les changements d’époque doivent pouvoir se constater en étudiant les dépôts de sédiments. Ceux-ci se font en strates comme on l’observe un peu partout où les couches profondes du sol affleurent.
C’est de cette façon que l’on a constaté et vérifié l’impact d’une météorite dans le golfe du Yucatan. Elle aurait provoqué, à la fin de la période nommée « crétacé », une extinction massive et même quasi-totale des espèces vivantes dont les malheureux dinosaures. Une très mince couche sur toute l’étendue du globe contient les sédiments incontestés de cette météorite. Elle atteste aussi la trace dramatique des évènements, que la nuit et le froid qui en ont résultés, ont ensuite provoqué dans toute la biosphère. À partir de là, toutes sortes de fossiles ordinaires disparaissent purement et simplement dans les couches géologiques suivantes.
De même, l’Anthropocène est l’âge où les activités de l’être humain modifient la composition physique de la planète. Oui, cette chétive créature, ce singe nu, est devenu la première force physique active de la nature. Charriant plus de gravats que tous les fleuves et vents du monde, changeant la composition physique de l’air davantage que n’importe quelle éruption volcanique, elle enclenche des réactions en chaîne qui se conjuguent l’une avec l’autre. Ainsi pour la composition de l’atmosphère et son contenu en gaz carbonique, comme pour la masse et la composition des mers et des océans. De là résultent toutes sortes d’événements climatiques qui impliquent tout ce qui vit, végétaux comme animaux. Ce qui a d’innombrables conséquences comme cette sixième extinction massive des espèces vivantes qui est en cours. Au demeurant l’anthropocène se manifeste aussi par des traces physiques humaines très spécifiques et tout à fait irréversibles. Pensons ici à certains matériaux apparaissant désormais partout dans la nature et qui ne s’y trouvaient pas auparavant. Par exemple le plastique. Ou bien les matières qui sont en action dans l’industrie nucléaire en général, essais militaires inclus.
Le terme anthropocène a été « inventé » par Paul Crutzen. C’est un chimiste hollandais déjà prix Nobel de chimie pour avoir expliqué l’effet destructeur de certains agents chimiques sur la couche d’ozone. Cette référence à la couche d’ozone et aux mesures prises avec succès pour empêcher sa destruction me permet d’enchainer sur une idée essentielle à mes yeux qui est la raison d’être de ce court chapitre additif. Il s’agit de la nécessité de politiser le terme et la réalité de l’anthropocène. Car sinon la tentation serait trop forte de ne voir que l’effet systémique purement physique de cette transition géologique. En gros, on ne verrait alors que le résultat aveuglé d’actions sans caractéristiques particulières. Ainsi quand on fait remonter le phénomène au début de l’agriculture en général. On peut y voir en effet le premier impact humain sur la biologie de la planète. On peut aussi remonter à la première utilisation systématique de combustibles carbonés pour dater le début du changement de la composition physique de l’atmosphère. On dit juste alors, sans aucun doute. Mais cela ne permet pas de comprendre l’accélération phénoménale du processus depuis moins d’un siècle et même depuis moins d’un demi-siècle pour certains aspects comme la destruction de la biodiversité.
Car c’est une chose que les Romains antiques n’aient pas eu conscience des conséquences de ce qu’ils déclenchaient en systématisant la consommation de certains combustibles dont la trace se retrouve dans les carottes glaciaires ; c’est une chose aussi que les conquistadors n’aient pas eu conscience des conséquences dans l’atmosphère du génocide dont ils furent responsables ; mais cet aveuglement ne saurait s’appliquer à l’époque actuelle. L’exemple de la lutte contre le trou dans la couche d’ozone en atteste. Le phénomène a été compris grâce aux travaux de Crutzen et cela permis d’intervenir à temps pour en inverser le processus en interdisant l’usage par l’industrie des aérosols des gaz incriminés. Cela suffit à montrer comment l’anthropocène, âge de l’impact de la civilisation humaine sur la nature de la planète est inscrit dans le domaine de la politique et de ses décisions.
L’ère du peuple dans l’anthropocène
Dans cette façon de voir, on constate alors le lien qui unit « l’ère du peuple » à l’anthropocène. Car l’accélération des phénomènes caractéristiques de l’anthropocène, jusqu’au point dramatique où ils se situent dorénavant, est très étroitement corrélée à l’explosion démographique de la communauté humaine. C’est aussi cette explosion qui fait naître « l’homo urbanus » en réseau, caractéristique politiquement de ce que j’ai appelé « l’ère du peuple ». C’est dans la période, après les années 50 du vingtième siècle, que se situe cette explosion. Elle suit le doublement de la population humaine de un à deux milliards d’individus. À partir de là encore, le cycle d’augmentation de la population mondiale devient de plus en plus bref. De ce moment vient la montée en flèche de tous les processus caractéristiques de l’anthropocène en tant que phénomène modifiant radicalement les paramètres physique de la planète. Et cela jusqu’au point où ils deviennent irréversiblement destructeurs pour l’écosystème compatible avec la vie humaine.
Mais cette explosion du nombre se réalise dans des rapports sociaux de production, d’échange et de consommation bien spécifiques eux aussi dans l’histoire de la civilisation humaine (quand on considère celle-ci comme un tout). Il s’agit de la période du mode de production basée sur la production sociale de masse et l’accumulation privée comme moteur spécifique de cette époque. Si bien que s’ajoute aux contradictions catastrophiques particulières de ce type de rapport sociaux de production une contradiction nouvelle majeure qui les englobe toutes. Il s’agit de la contradiction politique centrale de notre temps. Celle qui se constate entre le caractère infini des désirs et des besoins suggérés par l’économie de l’offre, qui est le moteur du capitalisme de notre époque, et le caractère limité des ressources qui permettraient d’y répondre. Cette contradiction est indiscutablement politique puisqu’elle correspond très directement à des choix économiques faits délibérément et en toute connaissance des effets induits. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’effet systémique. Dit autrement, cela ne signifie pas que les acteurs dominants décident délibérément de la destruction de notre écosystème.
Bien sûr que même les plus bornés et les plus stupides ne le souhaitent pas, même quand ils sont obstinément « climatosceptiques » comme on le dit de ceux qui doutent de la cause humaine du dérèglement climatique actuel. Mais l’origine politique délibérée des décisions qui aboutissent à cet effet de système sont non moins incontestables. L’opposition entre des besoins et des désirs infinis, délibérément auto-entretenus par le modèle culturel dominant, confrontés à la réalité des moyens physique limités d’y pourvoir en est la conséquence directe. Elle est radicalement politique. Le mythe de la croissance infinie comme solution revendiquée en permanence par le discours néolibéral comme social-démocrate atteste de la faillite intellectuelle et pratique de cette façon d’envisager la suite de l’histoire de la civilisation humaine. Ce qui me semble décisif alors ce ne sont pas seulement les causes de cette situation mais le fait qu’elles échappent à tout contrôle collectif capable de les maîtriser.
C’est pourquoi le caractère de la révolution à opérer est avant toute chose politique au sens littéral. C’est-à-dire qu’elle concerne la capacité existante ou non à décider et d’appliquer ce qui est bon pour tous, au sens de l’intérêt général humain. Cela et non pas seulement ce qui est bon et efficace du point de vue d’une finalité plus étroite comme celle d’un intérêt particulier, si légitime soit-il dans son domaine. C’est une des raisons pour lesquelles je dis de la révolution politique appelée par L’Ère du peuple qu’elle est « citoyenne ». C’est-à-dire qu’elle consiste dans la récupération des moyens politiques de décisions davantage que n’importe quel aspect liés à cet objectif, comme le caractère de la propriété des moyens de production. En cela, cette thèse n’annule pas les raisonnements politiques du passé mais elle les inclue dans une dimension qui les englobe et en reformule le mode d’emploi.
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Kari
@Marco polo
Merci pour votre réponse. Vidéo FAQ, VIème république, à la 11eme minute il dit « je partirai, je serai peut être candidat, mais ça m’étonnerait ». C’est peut être la base. Mais en même temps je voulais élire un président qui allait donner une nouvelle base stable pour mon pays, économique, sociale pendant au moins 5 ans, montrer aux gens que la gauche quand elle est vraiment de gauche ça fonctionne. Aidez moi ! Je sens ma main se ganter de noir et aller voter Hamon aux primaires. Bonne continuation à tous.
Nicks
Une constituante ce sont des années de travail. Nul doute que Jean-Luc Mélenchon sera s’il est élu, à la tête du pays le temps qu’il faudra pour le relancer et le doter d’institutions plus démocratiques. Lui a des chances de gagner, ce qui n’est pas le cas de Hamon, qui par ailleurs a démontré que ses convictions étaient peu solides puisqu’il a été au gouvernement et fait un député très peu en rébellion.
Francis
On peut vous aider en vous suggérant de lire les écrits de JL Mélenchon ou il s’explique en détail sur la 6ème République. Vous semblez avoir peur du vide. Ce n’est pas du vide qu’il faut avoir peur mais de l’inertie. La construction d’une nouvelle république sociale est un processus dans lequel le peuple a la place centrale. Les institutions doivent être au service du peuple et non l’inverse. L’ élection de JL Mélenchon à la présidence est le passage obligé pour enclencher le processus constituant et donner au pays des institutions démocratiques et stables. Une fois ces institutions installées, il s’en ira comme c’est normal qu’il le fasse si la nouvelle constitution supprime le poste de président de la République.
Le Penseur Disparu
Je suis heureux de voir que Jean-Luc Mélenchon pourra bel et bien faire ses propositions lors des présidentielles. Son style est indéniablement à part et ses idées (plutôt communistes, nous en convenons tous) ont un impact variateur sur les électeurs. Il est rassurant de voir que les élus sont encore assez lucides pour parrainer ce genre d’initiative qu’est le mouvement de la France insoumise.
J’aurais une remarque néanmoins à faire, concernant l’ensemble des articles présentés. Mr. Mélenchon doit absolument se mesurer sur les dépenses publiques prévues par son programme. Ses propositions sont toutes louables, voir utopistes à des moments, mais il doit regarder la réalité en face. La France a 60 milliards de retard sur l’Allemagne, en terme de budget. Elle n’est pas (ou plus, pour les nostalgiques) en mesure d’ouvrir les vannes et de dépenser à tout va. Alors oui, des secteurs tels que la santé ont besoin d’un coup d’investissement, mais la richesse ne s’invente pas. On peut cependant la trouver ailleurs, l’importer en rendant le pays attractif pour les investisseurs. En cela je crois, Mr. Mélenchon. Nous serons obligés de privatiser des secteurs tôt ou tard, car le monde tourne ainsi, et à force de croire qu’on peut être meilleur que les autres en campant sur ses acquis, on flambe un peu beaucoup, jusqu’à la rupture. Équilibrons la balance, pour que l’Etat s’ajuste à l’actuel et que les Français en profitent, nous voulons la même chose au moins sur…
Nicks
Les 60 milliards peuvent être trouvés par la lutte contre l’évasion fiscale. C’est un cheval de bataille du programme l’Avenir en commun qui ne dessine pas une France bolchevique, mais une République sociale, souveraine et laïque, tout le contraire de ce qu’on amené les politiques néolibérales que vous prônez.
DD
Rien que l’évasion fiscale, c’est au bas mot 80 milliards par an. Non l’argent ne manque pas, il est juste dans les mauvaises poches. Celles que le pouvoir actuel se refuse de fouiller.
Donato DI CESARE
De 1981 à 2016, le PIB/habitant (richesse produite divisée par le nombre d’habitants) est passée de 9 000€ à 34 500 € et pourtant, pendant ce temps, les services publics se délitent, les retraites baissent, on doit travailler plus longtemps, tout coûte plus cher, la classe moyenne paie plus d’impôts… Alors, qui capte la richesse, n’est-il pas venu, le temps, de mieux la répartir ?
Vassivière
Dans le supplément CommunisteS, encarté dans l’Humanité du 11 janvier mais édité par le PCF, le journaliste et historien Gérard Streiff rapporte ainsi les propos du numéro un du PCF lors d’une rencontre des secrétaires fédéraux du parti, le 4 janvier, place du Colonel-Fabien : « Pierre Laurent [a rappelé] « qu’il n’a jamais été question d’accord pour les législatives avec France insoumise, et il n’y en aura pas. Ce qui est primordial aujourd’hui pour les communistes, c’est d’apparaître nationalement dans toutes les circonscriptions. […] Il faut aller à la bataille dans un esprit constructif, en appelant à voter Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, et pour les candidats soutenus par les communistes aux législatives. »
gege
La déclaration de P. Laurent est fort intéressante car c’est faire cavalier seul encore une fois en refusant la charte qu’un nombre de communistes ont signé en rejoignant la France insoumise et parfois être candidat aux législatives. Que signifie cette position pour le deuxième tour ? Prépare-t-elle déjà des arrangements divers ? Si Jean-Luc était élu il faudra bien une majorité de députés pour appliquer ce programme. Que fera le PC avec son esprit constructif en question ?
Jacques A
Le passage en force qu’impose i-télé dans sa « promotion Macron » décomplexée, persistante et outrageuse mériterait une mise en demeure du CSA. Aujourd’hui il s’agit de mettre en avant les bus dits « Macron ».
Hier il était question de l’aimable attention qu’avait eu le poulain de la chaîne envers les gens qui n’avaient pas pu entrer par manque de place lors d’un meeting à Quimper. Il a fait du sous-Méléchon en disant « merci » et « vous aurez des places prioritaires pour le prochain meeting » puis il est entré se réchauffer. L’honnêteté de cette chaîne aurait été de diffuser cette même info pour chacune des réunions publiques de notre candidat, puisque non seulement il remercie mais passe une belle partie de son audition face à ceux de l’extérieur. Ce groupe désormais détenu par Bolloré (c’est certainement l’explication principale) est devenu imbuvable.
Alain Valbert
Excellente intervention de Jean-Luc au grand jury LCI-RTL dimanche midi. C’était concentré, punchy en diable, et avec une bonne dose d’humour. N’empêche que le soir même sur la même LCI, il y avait la rediffusion d’une émission « Grand Jury », plus ancienne, avec… MLP ! Vous pouvez vérifier, c’est toutes les nuits (avec Marion Maréchal Le Pen en alternance) depuis 3 semaines, parfois vers 3h du matin. Avec pour titre « programmes de la nuit » donc échappant peut-être au décompte du CSA ?
chan
Une de Libération ce matin sur les macronise(e)s : pourquoi ils marchent. Un des sens du verbe marcher, c’est se faire avoir…
ouboudiou
Attention sur France Inter ce matin il a été dit que Sabrina Aurora travaille dans un hôpital sans service d’urgence, contrairement à ce qu’elle dit dans sa vidéo, il faut vite éclaircir ce point et dire qui a menti.
JP Ménard
Je suis le 207637ème à soutenir Jean-Luc Mélenchon, je ne suis donc pas un ouvrier de la 1ère heure et c’est la récente intervention de Jean-Luc Mélenchon au Mans qui me fait faire cette démarche. Je n’avais pas été convaincu par la démarche initiale de Jean-Luc Mélenchon pour sa déclaration de candidature. J’ai lu au fil des mois ses écrits, l’ai écouté un peu moins mais ai été toujours intéressé par le contenu.
Au Mans, l’intervention de Jean-Luc Mélenchon sur les questions de santé et de protection sociale m’ont convaincu. Il est indispensable de le soutenir. En faisant référence avec chaleur et humanité au film de Gilles Perret « La Sociale », Jean-Luc Mélenchon a touché juste et bien. J’ai lu avec grand intérêt dans le dernier numéro de « Fakir » un article de François Ruffin sur « l’autre France insoumise », témoignage de deux femmes salariées qui viennent voir le film « Merci Patron » et qui votent FN. Elles ne sont pas racistes mais désabusées. L’enjeu de la France insoumise c’est de s’adresser à ces personnes respectables. Si nous réussissons cela, la victoire sera au bout du chemin.
Baillet Gilles
Il est dit aussi qu’elle y a travaillé mais n’y travaille plus parce qu’elle est fait maintenant son internat dans une clinique du 12ème arrondissement. Hirsh ne dément pas ce qu’elle dit mais ne veut pas « aggraver la situation. » C’est démenti qui n’en est pas un…
ouboudiou
Sur France inter ils ont qualifié à la fois Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon de « populistes » dans le même sac. Et Macron n’est pas qualifié de « populiste ». C’est scandaleux et cela va être très dur pour Jean-Luc Mélenchon, le système médiatique est contre lui. Là en ce moment, la percée de Jean-Luc Mélenchon commence à intriguer et effrayer donc il faut moins de buzz et plus de synthèse et de rationalité chiffrée sur les propositions.
Invisible
Ce matin sur France Inter, Dominique Seux n’a pas manqué d’audace dans la désinformation. Il veut nous faire croire que les complémentaires santé inventées par Sarkozy et frère, et rendues obligatoires au travail sous Hollande, ont quelque chose à voir avec les mutuelles, chères à l’esprit de gauche. Et parallèlement, la dénonciation des « inexactitudes » de Sabrina Aurora dans sa vidéo ainsi que la qualification de Mélenchon sous le terme d’extrême-gauche montrent bien que les hostilités font rage comme pare-feu à la France Insoumise. Je crois que nous avons intérêt à miser sur les vraies valeurs et non sur des vidéos gadgets d’une génération qui adore principalement le buzz et la renommée vite acquise. Réserver de vraies salles populaires, accueillir, ne pas frimer, ne pas jouer au plus malin, ne pas faire semblant. Être plutôt que paraître. Ou sinon, c’est pas la peine.
semons la concorde
Peut-on retrouver le débat sur la constituante et la 6e république ? (1er n° de l’Université populaire ) ?
Anne B.
La voilà. Le n° 2 dans une quinzaine, il me semble. Une très bonne série encore ! Merci à toute l’équipe.
Dimitri Papachristou
Élevé dans une famille croyante militante de gauche, moi même engagé, je me retrouve pleinement en total accord avec le, programme que vous défendez. Je vous ai soutenu en 2012. A l’heure ou nous devons faire priorité à ce qui dans le programme nous unis, une chose me chagrine et me fait penser à la stratégie socialiste des années du programme commun avec Mitterrand à savoir affaiblir l’audience des communistes et des autres formations de gauche en ne présentant pas des candidats communs (Ecolo, FG, FI, NPA, PC, vrai socialistes etc de gauche évidemment).
jnsp
@Dimitri Papachristou
Bien sûr qu’il faut refuser toute alliance avec les appareils (Ecolo, NPA, PC). Si Jean Luc veut persuader les électeurs qu’il a une démarche sincère il faut au moins qu’il refuse toute alliance avec ces appareils. Tous plus corrompus les uns que les autres, soutenant des propositions intenables et impopulaires. Sauf évidemment si vous voulez faire monter Marine Le Pen.
pichenette
Les personnes qui s’impliquent et constituent la France insoumise adhèrent au programme l’avenir en commun sans être encartés. Ceux qui sont encartés n’ont pas à faire valoir leur carte en y adhérant en tant qu’individus, en soutenant la candidature de JL Mélenchon et celles des législatives ! Une charte existe, on la signe ou on ne la signe pas (y aura-t-il des modifications ?)
Quant à France Inter, c’est assez troublant, pour ne pas dire un peu lamentable, à chacun de tourner le bouton. Propagande peu démocratique ?
La dernière intervention de JL Mélenchon au Parlement Européen est un souffle qui balaie toutes les plates vilénies. Heureusement qu’il y a ce réconfort moral dans ce ramassis de violences et de bassesses, beaucoup de bêtises chez les intelligents. Et tous ces êtres humains égarés dans des exils forcés, glacés grâce à la belle lâcheté des gens de pouvoir !
HERTE07
La vidéo de Sabrina Aurora est malheureusement mensongère d’après Martin Hirsch, invité sur France Inter à l’émission le téléphone sonne. Vers 31’30.
Michelp
Je pense que vous allez un peu vite. Madame Sabrina Benali a répondu à ces accusations de mensonges, qui sont pour le moins infondées. Quant à M. Hirsh, déjà bien embarrassé hier soir pour reconnaître que sa proposition pour la sécu. était la même que celle de la FI, il semble qu’il doive mieux se renseigner sur son personnel.
Salabert
Un article dans le « Huffington Post » remet les choses au point et contient la réponse de Mm Sabrina Aurora. Alors c’est qui les menteurs ?
ouboudiou
Martin Hirsh a menti, France Inter semble avoir fait son boulot pour élucider cette « polémique », mais il faudra vérifier si France Inter dira clairement la vérité demain matin.
Diane
Facebook, Youtube, internet, conférences, même très bien, ne suffiront pas à toucher ou réveiller suffisamment de monde. Pour le premier tour, il faut réfléchir dès maintenant à des tracts très bien faits à mettre dans les boites aux lettres. En 2012 j’ai pu constater un impact que je n’aurais jamais imaginé dans mon coin relativement droite-centre. 1/5ème des voix, alors faisons ce qu’il faut dès maintenant, je suis prêt pour la tournée.
gracchus
J’insiste. « le chat » génère de l’empathie, et oppose simplement une équipe et un esprit essentiellement bénévoles aux staffs professionnels, rémunérés pour driver n’importe quel cheval.
Par contre je sature, je n’arrive plus à suivre, trop de Net, et la FAQ c’est le pompon. Jean-Luc a mauvaise mine. Il a l’air énervé (on le comprend), et le ton n’est pas sympathique (sans parler du chat et des pseudos). Il me semble, comme à d’autres intervenants, qu’il faudrait se recentrer. Le Net n’est pas le centre du monde, et Jean-Luc s’épuise à parler pendant des heures, alors qu’il suffit de mettre en avant le programme. Une équipe de modérateurs (on a déjà souvent demandé un forum) rappellerait utilement et pédagogiquement les chartes, les points-clefs et les chapitres des fascicules qui trônent sur le mur derrière lui.
Quant aux camarades du PCF, faisons confiance aux 53%, et débattons dans les groupes d’appui !
ouboudiou
Il faut absolument se recentrer sur l’essentiel : une nouvelle rubrique plus synthétique « objectifs sur 5 ans » ouvrant sur pas plus de 10 grands objectifs cohérents, réalistes, atteignables et mesurables. 3 principaux objectifs : paix, sauvegarde de la terre, prospérité et efficacité économique. Un objectif de ce type est difficilement contestable et très peu sujet à polémique (il est ni de droite ni de gauche, il est universel) et c’est la démonstration de l’atteinte de l’objectif qui peut convaincre. Chaque objectif doit être mesurable et pouvoir être conforté sur le plus long terme.
En synthèse, pour chaque objectif, en vidéo, parler dans ces termes : pourquoi cet objectif est important, et, si on le poursuit inexorablement, pourquoi c’est positif pour tous les gens notamment économiquement ? Quels sont les moyens pour atteindre l’objectif et quelles sont les contraintes qui pourraient en empêcher la réalisation, comment lever ces contraintes en toute sérénité. De plus, un déroulé de programme expliquant la marche qui va suivre l’élection, planning maîtrisé et chiffré qui démontre la progression des objectifs notamment en termes de prospérité pour tous et d’efficacité économique. Anticipation des objections, écoute, réponses et précisions au cours de la campagne électorale.
HYBRIS
@Nicks
A propos de la primaire du PS. Les primaires ouvertes portent une logique de fonctionnement qui induit une droitisation du résultat. Et ceci par l’effet combiné de deux facteurs. Les classes populaires y participent très peu et les médias ont presque tous un fil à la patte et leur petite musique amplifiée par des sondages appropriés, promeut toujours les choix de l’oligarchie.
La primaire actuelle intègre un variante. Une fraction de la mouvance sociale-libérale joue sa partie hors du PS. Macron a pris de l’avance. Feu de paille ? Nous verrons. Grande presse, radios et télés font sa pub sans vergogne et tendent à ringardiser la consultation. Valls pourrait en être plus fragilisé que Hamon ou Montebourg. L’hypothèse que l’un de ces deux derniers puisse l’emporter n’est pas à écarter. Double avantage dans ce cas pour nombre de barons d’un parti en déliquescence : consolider la position de Macron, le sauveur qu’ils seraient prêts à rallier, et jeter un leurre habillé de gauche sur la route de Jean-Luc Mélenchon. Personne de la FI n’aura l’idée saugrenue d’aller se perdre dans cette mascarade.
LEON
« Double avantage dans ce cas pour nombre de barons d’un parti en déliquescence : consolider la position de Macron, le sauveur qu’ils seraient prêts à rallier, et jeter un leurre habillé de gauche sur la route de Jean-Luc Mélenchon. Personne de la FI n’aura l’idée saugrenue d’aller se perdre dans cette mascarade ».
Il faut le souhaiter. Des barons et aussi de simples élus « du parti en déliquescence » songent qu’avec Macron ils garderont leur strapontin carriériste. C’est humain, n’est-ce pas, même si c’est assez éloigné de l’intérêt général. Hamon ou Montebourg, le leurre habillé de gauche, oui. Le chiffrage de Hamon peut le déshabiller ?
HYBRIS
« Des barons et aussi de simples élus »
Oui bien sûr, aussi de simples élus. Mais les barons donnent le la, car ils sont les maîtres des strapontins. Le carriérisme est un mal naturel qui peut pervertir n’importe quelle organisation à finalité altruiste. C’est bien pour cela que la question de la limitation des mandats dans le temps et dans l’espace est une nécessité incontournable. Partout et pour tout le monde.
Sébastien
Merci Jean-Luc une fois de plus pour ce billet éclairé et roboratif.
Pour ma part j’appelle toutes les bonnes volontés à gaver de commentaires positifs tous les articles en lignes au quotidien dès qu’il est question de JL Mélenchon et de la France insoumise, pour à la fois éclairer les indécis, galvaniser les gens, remettre la vérité en place face à certains commentaires mensongers ou délibérément nuisibles, etc. Nous sommes une force qui se déploie partout et nous devons convaincre sur toi les fronts. Ça ne coûte pas un centime mais ça participe à la victoire que nous appelons de nos voeux ! Amicalement.
jacques bohly
Bravo et merci pour le sous-titrage en direct à Florange.
Une suggestion. Dans le parcours du CAP à l’école polytechnique, mais aussi dans la formation « classique » universitaire, donner la possibilité d’effectuer un parcours en plusieurs étapes, c’est à dire de revenir dans un parcours de formation, après une ou des expériences professionnelles.
une autre suggestion. Pour permettre de poursuivre la construction du programme, joindre des espaces de débats au site jlm2017.fr par exemple avec le programme en ligne, mais que chaque mesure puisse être commentée, ou bien en complétant le site avec un forum thématique (je sais qu’il faut du monde pour s’en occuper, mais je suis sûr qu’il y aura plein d’insoumis volontaires).
Ascalon
Je trouve au contraire que le sous-titrage en direct est le type même d’une fausse bonne idée.
En effet, même pour les mal-entendants, ou les non-entendants, cela n’est pas convainquant. Ils n’entendent pas le son, et lisent le texte. OK. Seulement, contrairement à l’interprétation en langue des signes, il y a un décalage très important avec l’image, et donc les émotions exprimées par le langage corporel. Du coup, l’intérêt d’une vidéo est nul ! Une retranscription seule du discours serait plus facile à lire. Ou un podcast mp3.
Et pour les autres, c’est l’horreur. L’attention est déja distraite par les zombies attablés sur la scène, le regard vide, simulant une prise de notes dont on ne comprend pas l’intérêt. Puis par ces 3 lignes de texte truffées de fautes d’orthographe, de grammaire et d’accord. Mais le plus épouvantable, c’est le décalage important. Vous lisez ce qui a été prononcé plusieurs secondes auparavant, oubliant d’écouter ce qui est prononcé, tout en l’entendant quand même. L’impression est la même que lorsque l’image et le son sont décalé, en pire. Mais le ponpon, on ne peut pas retirer ces sous-titres (du moins je n’ai pas trouvé comment le faire sur un IPad).
Par pitié arrêtez ce gadget débile ! Impossible de regarder ces vidéos plus de quelques secondes sans se faire des noeuds au cerveau. Preuve également que personne ne les regarde sérieusement et complètement, sinon je ne serais pas le seul à râler.
Sergio
@ascalon
Vous n’exagerez pas un peu ? Le décalage ne compte pas tant que ça pour les « bien entendants », d’où l’absence de remarques à ce sujet sur le blog. Pour les mal entendants je pense effectivement qu’une transposition en langue des signes serait préférable pour les raisons que vous donnez. Quant aux « zombies » il est au contraire naturel et humain de sourire quand on se voit à l’écran et beaucoup demeurent remarquablement attentifs et concentrés quand la caméra se déplace. Imaginez-vous une heure trente avec la seule image de Jean-Luc ? Pour les invités sur le plateau, je suis partagé. Est-ce pour montrer aux Cahuzac et consorts que Jean-Luc n’est pas « seul » ? En tout cas merci à tous les militants qui permettent ces vidéos.
Invisible
Notre radicalité est grande et belle. Toutefois, en bas à gauche on se demande comment fermer (au profit d’une sécu unifiée) toutes les complémentaires de santé obligatoires en entreprise qui se sont désormais implantées grâce aux forces conjuguées de Sarkozy et Hollande ? Comment revenir en arrière ? On se souvient de tous les défilés de plaignants qui se sont succédés en 2012 pour défendre leur boutique, toutes ces sortes de « pigeons » et autres volatiles auxquels Hollande n’a pu que faire plaisir et s’incliner devant leurs doléances. Comment résister à leur plainte, à leur insistance et à leur savoir-faire en communication, voire à leur marchandage, ou chantage ou menace lorsque vous serez élu, Jean-Luc ? Et comment contenir la colère casseuse de la FNSEA lorsqu’elle se déchaîne au moyen de ses engins agricoles aussi gros que des tanks ? Notre appui agricole, quoique sincère et fougueux, est mince comparé à celui du syndicat majoritaire…