Dans ce post j’évoque Trump, cueillant à froid les dirigeants de l’Union Européenne dans leur délire atlantiste et leurs couplets de va-t-en-guerre contre la Russie. Les eurocrates sont KO debout. Puis je reviens sur les folies de monsieur Fillon à propos de l’apprentissage et de son idée de liquider les diplômes nationaux. Une trouvaille aussi dangereuse que son propos sur la Sécurité sociale. J’ai un mot sur le résultat de la primaire du PS qui signe la fin d’une époque.
Après un mois sous perfusion médiatique, après une après-midi de martèlement incessant sur les chaînes d’information en continu, la mobilisation pour les primaires du PS est un flop. Ils diront ce qu’ils voudront : il n’y a eu qu’à peine plus d’un électeur sur deux de la primaire de 2011 pour aller amnistier le PS de son quinquennat désastreux. Plus de quarante-trois millions d’électeurs n’en ont eu cure ! Et cinq sur six pour refuser de voter pour le représentant le plus éminent de l’exécutif.
On s’amusera de la précision de la prescience du résultat qu’aura montré Christophe Borgel et les autres grands organisateurs de vote de congrès PS qui l’assistaient. Personne ne savait, les sondeurs relativisaient. Mais seul Christophe Borgel savait, à la centaine de milliers près, trois jours avant, combien il y aurait de votants. Et sa prophétie s’est exactement vérifiée. Parce qu’il est « proche du terrain et des vrais gens ». Un grand classique. Bien sûr, pendant la nuit, les vaincus étant résignés et rentrés à la maison, les scores se seront resserrés. Mais cette fois-ci c’est moi qui l’ai annoncé à mes proches la veille. Je connais les miracles au PS.
Cette soirée électorale fut d’ailleurs du grand art d’intox. Commencée à un million avant d’exploser a « près de deux millions » avant de devenir « deux millions », un rétropédalage fonctionna en douceur. À minuit on était revenu à « 1,3 million et sans doute davantage d’un million et demi » ! En tous cas, rien ne pourra effacer la réalité : le déclin du PS est irréversible. Et la désertion du premier cercle des électeurs est annonciatrice de celui du grand nombre le jour du vote. D’ici quelques jours, l’hémorragie vers Macron va s’amplifier. D’autres viendront vers nous. Ce n’est pas du débauchage, c’est de la clarification. Et cette clarification est le propulseur le plus puissant pour arriver au deuxième tour.
Les déclarations de Donald Trump avant son investiture, puis pendant son discours solennel, prennent à revers toute une stratégie mondiale et surtout tous ses pays alliés ou inclus dans l’ancien dispositif. La Chine et l’Europe sont désormais dans le collimateur du président des USA. En provoquant les Européens par son approbation du Brexit et l’affichage de son espoir qu’il y ait d’autres départs de l’Union européenne, Trump a tiré un sacré coup de canon sur la belle façade du « dialogue transatlantique ». En pointant du doigt la chancelière Merkel et son rôle dominateur sur l’Union, il montrait le roi nu et pincé là où ça fait mal ! Une violence inconnue des mœurs de la diplomatie internationale.
Mais il y avait déjà sur la scène l’énormité d’une autre rupture tout à fait spectaculaire. C’est le résultat de cette conversation avec la présidente de Taïwan. Trump a montré combien il est prêt à tourner la page de la doctrine pourtant universelle selon laquelle il n’y a qu’une seule Chine, comme cela est évident. Les Européens sont totalement désorientés, abasourdis. Sonnés. KO. Tout cela les prend totalement à revers. D’autant qu’ils venaient de s’engager dans une opération pourtant montée de longue main.
Depuis plusieurs mois, il règne dans les milieux institutionnels européens une ambiance guerrière anti -Russe dont on a peu idée depuis la France. Mais il est vrai qu’en France aussi l’opinion a été assommée et martelée sur tous les registres pour entrer dans le sentiment anti-Russe primaire et puéril sur lequel reposait la volonté d’un déploiement militaire sans précédent dont l’administration Démocrate des USA avait muri le plan. En Europe l’idée tombait bien. Après le Brexit, les dirigeants de l’Union européenne ont saisi l’occasion de proposer la peur des Russes et la militarisation comme un nouveau projet commun donnant à l’Union une raison d’être. L’Europe de la Défense était donc devenue le leitmotiv des récitations officielles des eurocrâtes. Ce discours, le projet et les moyens qui ont été affectés à cette orientation ont de claires conséquences politiques.
En effet la logique des officiels européens les situe dans le camp des faucons atlantistes nord-américains. C’est-à-dire du côté de ceux, aux USA, dans les États-majors militaires et les agences de sécurité, qui sont totalement installés dans la stratégie de la confrontation avec la Russie. Ceux-là sont très puissants Outre-Atlantique. Leur travail de sape pour mettre en cause le rôle des Russes dans l’élection présidentielle américaine n’a pas d’autre origine que la volonté de tordre le bras du président élu. Sans doute ne s’arrêteront-ils pas là. Pendant ce temps les « réalistes », autour de Trump, tournent leur batterie contre leurs véritables rivaux : ceux qui menacent leur production et leur monnaie c’est-à-dire la Chine et l’Europe. Ce bouleversement laisse donc tout pantois les éternels alignés que sont les Européens. Ce n’était vraiment pas prévu.
Dès lors, la situation est dangereuse. Car une provocation pourrait rallumer le feu en Europe. Elle serait vue d’un bon œil par tous ceux qui espèrent que la ligne Trump retourne à l’habituel « tête à tête » avec l’Europe dans une commune opposition à la Russie. La situation est d’autant plus tendue que les USA viennent de débarquer des matériels et des militaires en nombre significatif dans l’est de l’Europe, qui s’ajoutent à ce qui est déjà déployé en Ukraine. À l’Est règne une hystérie anti-Russe hors de contrôle compte tenu du nombre d’ultranationalistes et même de néo-nazis qui paradent dans les allées des pouvoirs
En fait, les dirigeants Européens sont fauchés en vol. Dans le contexte de montée organisée des tensions avec la Russie, ils avaient déjà commencé par reconduire les sanctions contre ce pays. Ils avaient retourné la copie de l’accord avec l’Ukraine au peuple hollandais qui l’avait rejeté. Et pour faire bon poids ils avaient également décidé la suppression des visas avec la Géorgie et la Biélorussie. Et comme demandé par les USA, les Européens avaient commencé à réorganiser leurs moyens militaires. Et là, c’était vraiment un tournant. L’argument sous-jacent est que cela servait à donner un projet commun fort à une identité européenne totalement en panne après le Brexit. L’Europe avait donc commencé à tourner sérieusement ses batteries sur le registre de la « défense européenne » supra-nationale.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait bien résumé dès septembre 2016 le projet. Il annonçait la mise en place « de ressources militaires communes » qui, dans certains cas, appartiendraient à l’Union. Les États seraient subalternes dans la décision. Et il était bien clairement précisé : « bien entendu, en pleine complémentarité avec l’OTAN ». Presque aussitôt la réunion des ministres de la Défense de l’UE, le 14 novembre 2016, avait pris des décisions pour concrétiser l’affaire. D’abord ce fut, symboliquement, l’augmentation du budget de l’Agence européenne de défense (AED) : + 1,6%. Elle atteint dès lors un montant de plus de 33 millions d’euros. La somme reste modeste. Mais c’était la première augmentation en 6 ans. Une façon d’annoncer un renversement de tendance. Puis ce fut la décision de créer un « centre commun de programmation des missions civiles et militaires ». Bref, un quartier général ». On peut se dire que c’est peu de chose. Je ne le crois pas.
En tous cas, après cela on en vint à une décision plus concrètement parlante. En effet les ministres de la Défense ont décidé le renforcement des capacités d’intervention militaire de l’Union. Pour cela il a été convenu de faciliter l’utilisation des « Battle groups ». Il s’agit de ces corps armés mis à la disposition de l’UE par des États membres. Certes, jusqu’à présent, ils n’ont jamais été déployés. De fait, les Européens sont rarement d’accord en politique internationale et, donc, l’usage de la force même pour des missions humanitaires butte toujours sur cette absence de capacité à décider. Il a donc été convenu de lever l’obstacle à leur usage. En effet jusque-là il fallait que les États soient d’accord avec l’opération envisagée pour pouvoir les mettre à contribution financière. C’est cette digue qui a sauté. D’accord ou pas tout le monde paiera… C’est ce que l’on appelle la révision du « mécanisme Athéna ».
Après cela, la Commission à son tour a pris ses dispositions. Dès le 30 novembre, avec une rapidité qui sent le coup arrangé d’avance, elle présentait son plan d’action pour 2017. Il s’agissait là de mettre en place un fond européen destiné à soutenir les investissements dans la recherche et le développement en matière de Défense. Il est y prévu avec un volet recherche de 500 millions annuels et un volet capacité estimé à 5 milliards par an. Ce volet est destiné à amplifier l’homogénéisation des process militaires des 28 États en vue de former une force commune réellement opérationnelle. Au total, on voit la cadence et l’importance des décisions prises. On devine la raison en sous-main. Ces gens-là voulaient atteindre des points irréversibles avant l’entrée en fonction de Trump. Ils préparaient donc activement une intégration militaire supranationale dont la raison d’être se trouverait dans la réplique à la menace supposée que la Russie ferait peser. Dans ce domaine, le Parlement européen avait réalisé une importante préparation psychologique et politique sur le thème.
Dès novembre 2016, le rapport Paet ouvrait la voie. Il proposait un « Semestre européen de la Défense ». Il s’agissait de créer rien de moins qu’un contrôle européen des budgets nationaux de Défense. Ici, les États étaient sommés d’« affecter 20 % de leurs budgets de défense aux équipements identifiés comme nécessaires par le biais de l’Agence Européenne de Défense ». Fin de l’indépendance militaire des États. De son côté, le rapport Brok, président de la Commission des Affaires étrangères, en décembre 2016, poussait le bouchon encore plus loin. Il proposait de créer « une structure militaire permanente et opérationnelle ». Et pour cela il s’agissait de mettre en place un « Conseil européen de la Défense ». Et comme cela va de soi, on retrouvait l’idée de la création d’un quartier général européen. Ce rapport allait vraiment très loin dans la direction de cette Europe de la Défense supranationale. Il proposait donc de regrouper toute la pensée et les propositions en la matière dans un livre blanc. « Un livre blanc, qui préciserait le niveau d’ambition, les tâches, les exigences et les priorités en matière de capacités pour la Défense européenne ». Il ne peut y avoir de doute sur la direction dans laquelle tout cela veut aller. Le rapport Pascu, de novembre 2016, que j’ai déjà mentionné, affiche l’objectif sans détour : passer de missions initialement humanitaires à des missions de guerre.
Toutes ces dispositions ont été fixées dans une ambiance d’allégeance à l’OTAN que l’on peut qualifier d’inconditionnelle. Les termes utilisés pour en parler sont souvent confondant d’alignement. Le rapport appelait déjà en juin 2015 « au renforcement de la coopération entre l’Union et l’OTAN » et à une « division du travail entre OTAN et UE ». De son côté, en pleine crise d’identité européenne, le rapport Paet sur l’Union européenne de la Défense en novembre 2016 proclamait : « l’OTAN et l’Union partagent les mêmes intérêts stratégiques et sont confrontées aux mêmes défis à l’est et au sud ». Un mois plus tard, le rapport Brok en rajoutait une couche en exprimant son « soutien sans réserve à la coopération renforcée entre l’OTAN et l’Union ». Ce même document place de façon stupéfiante, sur le même plan, les actions de Daesch et l’action de la Russie. Le texte « souligne que la situation s’est considérablement et progressivement aggravée au cours de l’année 2014, avec l’apparition et le développement de l’État islamique (EI) autoproclamé, et du fait de l’usage de la force par la Russie ».
Aucun de mes lecteurs ne sera surpris d’apprendre que je n’ai voté aucun de ces rapports. Mais il me parait important de vous signaler que tous les autres groupes l’ont fait, Verts et PS inclus sans oublier toutes les variétés de la droite. Il va de soi que tout cela doit être interrompu. Car il s’agit d’une escalade dangereuse. Pour la France, la situation est spécialement grave. En effet notre doctrine de Défense suppose qu’il n’y a pas de bataille « intermédiaire », ou « limitée » acceptable sur le sol européen. Le système de la dissuasion veut dire que pour un coup qui nous serait porté la réplique serait immédiatement maximale. Il va de soi que c’est un pari fait sur la raison de l’agresseur qui renoncera en raison du coût pour lui de notre réplique. L’arme nucléaire dans ce cas est faite pour ne pas servir. Pour que la dissuasion fonctionne, sa décision ne peut être partagée ni négociée. Et elle ne peut connaitre d’exception. Tout ou rien. Un point c’est tout. Accepter des dispositifs de combat et prévoir l’usage de forces destinées à un combat sur le terrain européen c’est accepter l’idée de conflits armés de diverses intensités à nos portes ou chez nous. Il ne saurait en être question. La Défense, d’ailleurs, s’applique à un territoire et a un peuple soumis à une loi commune dont il décide librement. L’Union européenne n’est ni l’une ni l’autre.
J’ai commencé dans mon discours de Florange à répliquer aux propositions ineptes de François Fillon en matière de formation professionnelle. Le journal Les Echos les avaient présentées le matin même. Je n’y reviens pas en détail puisqu’on peut retrouver toute mon argumentation avec la vidéo du meeting. Mais je rappelle que pour nous, l’enjeu est de taille. Il s’agit d’empêcher la liquidation définitive de l’enseignement professionnel public sous couvert de « régionalisation totale ». Derrière cette apparente question d’organisation des formations se joue la valeur nationale des diplômes et qualifications. Dans le cas où cela échapperait, rappelons que c’est là la garantie de la mobilité et de la liberté des travailleurs. Car une reconnaissance universelle des diplômes permet au salarié de changer d’entreprise et de garder son niveau de rémunération dans les conventions collectives.
Fillon a aussi parlé ce jour-là d’apprentissage, en fixant lors de son discours d’Oyonnax l’objectif de « passer à plus d’un million » d’apprentis. C’est un spécialiste de ce genre de promesses. Moins elles sont tenues et plus elles grossissent ! Quand il était le Premier ministre de Sarkozy, Fillon avait promis en 2007 de passer à 600 000 apprentis en 2010. Puis, l’objectif précédent n’étant pas encore atteint, il promettait en 2011 de passer à 800 000 apprentis à l’horizon 2015 ! Hollande, lui, avait promis le passage à 500 000 apprentis et une prime de 1000 euros à l’embauche. Rien à faire, ça ne marche pas. Il n’y a toujours aujourd’hui que 400 000 apprentis en France. Et que leur situation est souvent bien précaire ! Au point qu’entre un quart et un tiers de leurs contrats, selon le secteur où ils se trouvent, sont rompus avant le terme de leur formation. Donc sans qu’ils aient pu obtenir normalement leur diplôme. Les 660 000 jeunes aujourd’hui en lycée professionnel ont heureusement un accès moins chaotique et précaire à la qualification. Pourquoi dès lors vouloir envoyer tout le monde en apprentissage comme le propose de fait Fillon ?
D’autant que le sort que veut leur réserver l’ancien Premier ministre de Sarkozy risque d’augmenter encore leurs ruptures de contrat. Fillon propose en effet d’« aligner le droit du travail des apprentis sur celui des salariés ». C’est méconnaître que les apprentis sont en formation ! Ils doivent faire au moins 400 heures de formation par an en CFA, en plus des 1607 heures de travail annuel (à 35h). C’est énorme ! Et cela impose aux apprentis de rudes contraintes d’organisation. C’est pour cela que la loi encadre aujourd’hui le temps de travail des apprentis mineurs par rapport aux autres salariés. Leurs durées de travail sont garanties : 2 jours de repos consécutifs, 8h maximum de travail par jour (contre 10 pour les autres salariés), l’interdiction du travail de nuit (sauf dérogations), et l’interdiction du temps partiel.
El Khomri et Valls ont déjà essayé de faire sauter une partie de ses garanties, avant de renoncer devant la levée de bouclier des organisations de jeunesse, et en particulier de la JOC qui est une des rares organisations à représenter les apprentis. Si Fillon les fait toutes sauter, les abandons en cours de contrat d’apprentissage vont encore augmenter. Et puisqu’il s’agit d’aligner les apprentis sur le droit des autres salariés, Fillon compte-t-il aligner aussi leur rémunération ? Bien sûr il n’a rien dit de tel. Or, aujourd’hui, les apprentis sont payés entre 25 % et 78 % du SMIC en 1ère année de contrat, selon leur âge. Alors qu’ils travaillent à plein temps. Leur enlever le peu de garanties légales qui les protègent dans l’intérêt de leur formation reviendrait donc à recréer un SMIC jeunes à la Balladur !
Fillon ne fait ainsi que recycler les vieilles recettes de la droite. Celles qui n’ont pas marché depuis 20 ans. Alors qu’il serait temps d’essayer des solutions nouvelles proposées mais jamais appliquées : comme notre proposition d’allocation d’autonomie pour pérenniser et élever les parcours de formation des jeunes jusqu’au plus haut diplôme possible. Quant aux mineurs, ils seront couverts par l’allongement de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Ceux qui sont contraints aujourd’hui à l’apprentissage faute de place en lycée professionnel pourront enfin être accueillis dans un service public d’enseignement polytechnique redéployé sur tout le territoire. Et il permettrait enfin un parcours depuis le CAP jusqu’à l’enseignement supérieur !
C’est un des gros sujets industriels du moment. Pas seulement industriels d’ailleurs, stratégique pour le pays. Il s’agit de la vente des chantiers navals de Saint-Nazaire. L’actionnaire majoritaire coréen STX s’en va. Et le gouvernement tortille depuis plus de deux ans sur ce qu’il faut faire. Et comme d’habitude c’est la méthode Hollande. Laisser le sujet pourrir sur pied en espérant qu’il se règle tout seul… L’actuel ministre de l’Industrie Christophe Sirugue donne donc l’impression de découvrir ce cadavre laissé dans le placard par Macron en partant. Qu’a fait Montebourg, encore ministre à l’annonce de la vente ? Rien. Qu’a fait Macron, ministre deux ans ? Rien. Depuis mai 2014, Hollande et ses ministres de l’Économie Montebourg puis Macron n’ont rien fait pour ce chantier.
À force de mépriser l’économie maritime, ils ont mis en danger un fleuron industriel florissant et stratégique pour l’indépendance nationale. La vente de STX pourrait être finalisée avant la présidentielle. Nouveau pillage en vue si rien ne change. Ça suffit ! Je répète ici ce que j’ai écrit à ce sujet dès 2014 dans une tribune : « le départ de STX pourrait être l’occasion de retrouver une participation majoritairement publique et nationale dans ce groupe ».
L’actionnaire coréen STX cherche à vendre le chantier de Saint-Nazaire depuis mai 2014. Et désormais, c’est la justice coréenne qui choisit le repreneur. En effet, le groupe STX va mal. Mais sa filiale française est, elle, très florissante. C’est d’ailleurs la seule partie bénéficiaire du groupe coréen. La justice coréenne prévoit une reprise par le constructeur italien Fincantieri. Elle a choisi celui-ci le 3 janvier et la décision finale doit intervenir mi-février. Ce serait une lourde menace pour les savoir-faire et l’emploi à Saint-Nazaire ainsi que pour l’indépendance nationale.
Pourtant l’État est actionnaire à hauteur de 33%, avec une minorité de blocage. Pourtant, le chantier STX de Saint-Nazaire n’est pas n’importe quel chantier naval. Il était hier connu sous le nom de « chantiers de l’Atlantique ». Puis il a appartenu au groupe Alstom, alors Alsthom-Atlantique. C’est un fleuron technologique et industriel. Le savoir-faire des ouvriers, ingénieurs et techniciens a été prouvé depuis des décennies. C’est de ce chantier que sont sortis les paquebots Normandie et France. C’est aujourd’hui le chantier naval qui construit les plus gros navires de croisières du monde. Plus de 2 000 salariés de STX travaillent sur ce chantier auxquels s’ajoutent des milliers de sous-traitants et d’emplois induits. Mais ce n’est pas tout.
C’est aussi un enjeu stratégique. Pas à cause des croisières évidemment. Mais à cause de son autre spécialité : les navires militaires, construit en coopération avec l’entreprise DCNS issue de l’ancienne Direction des constructions navales du ministère de la Défense. C’est à Saint-Nazaire que sont construits parmi les plus gros vaisseaux de la marine nationale. C’est à Saint-Nazaire qu’ont été construits les deux porte-hélicoptères Mistral que la France avait vendu à la Russie avant que Hollande ne renie cette parole. C’est à Saint-Nazaire que serait très probablement construit un éventuel porte-avions pour remplacer ou épauler le Charles-de-Gaulle. Ce chantier naval est donc d’intérêt général pour le pays. C’est d’ailleurs seulement depuis 2006 que le capital n’est plus français. C’est la Commission européenne qui avait imposé cette vente, acceptée par Nicolas Sarkozy, lors du plan de « sauvetage » d’Alstom.
En cas de reprise par l’italien Fincantieri, le risque est multiple. Car Fincantieri dispose de plusieurs chantiers en Europe et en Asie. Le risque numéro un est évidemment une fuite du carnet de commandes. Aujourd’hui, les chantiers de Saint-Nazaire ont un carnet de commandes plein jusqu’en 2026 avec 14 navires commandés. De quoi faire rêver tous les concurrents ! Qui garantira que ces navires seront bien construits à Saint-Nazaire si l’actionnaire majoritaire a d’autres chantiers en manque d’activité ? Le deuxième risque est du même ordre. Construire des navires de cette taille représente des quantités très importantes de savoir-faire, de brevets, de bureaux études. Qu’en sera-t-il demain ? Seront-ils toujours à Saint-Nazaire ? Rien ne le garantit aujourd’hui.
L’État doit s’opposer à cette reprise. Il doit empêcher que Fincantieri ne mette la main sur les commandes, les brevets, etc. Il le peut. Les décrets sur les industries de souveraineté permettent de bloquer la vente. L’État peut aussi purement et simplement préempter l’entreprise lors de la vente, c’est-à-dire la racheter avant le repreneur envisagé. Toutes les options doivent être activées à commencer par la nationalisation du chantier.
Mais, je l’ai dit, depuis bientôt trois ans, le gouvernement n’a rien fait. En novembre, le ministre de l’Industrie déclarait que « l‘objectif du gouvernement n’est pas de devenir actionnaire majoritaire de la société STX France mais il est de peser dans le choix du repreneur ». Désormais, devant les réticences des syndicats mais aussi de nombreux sous-traitants et industriels du secteur, le même ministre dit que l’italien Fincantieri pourrait ne pas être « majoritaire seul ». Personne ne serait donc majoritaire ? Comprenne qui pourra. Le ministre cherche à inventer en catastrophe un montage entre plusieurs parties. Que de temps perdu ! Que de bricolage ! Pourquoi être obligé d’improviser dans l’urgence alors que la situation est connue depuis 2014 ? Si on m’avait écouté à l’époque, nous aurions gagné deux ans.
Aujourd’hui, tout le monde convient de la solution que je proposais à l’époque. L’entreprise DCNS semble prête à entrer au capital à la demande de l’État. Et même Bruno Retailleau, le très libéral président LR de la région Pays-de-La-Loire, et proche de François Fillon, se dit prêt à ce que la région participe au tour de table ! Si même un ancien proche de Philippe de Villiers défend le capital public, c’est qu’on doit pouvoir avancer non ? Évidemment, la nationalisation n’épuise pas le sujet. Mais le site est bien portant. La nationalisation permettrait donc d’enclencher la diversification industrielle nécessaire à l’avenir à long terme des chantiers, aux besoins de nos industries maritimes et à l’indépendance nationale.
Il est hors de question que les chantiers de Saint-Nazaire soient abandonnés. L’ignorance pour les industries maritimes a déjà coûté assez cher pendant ce quinquennat. Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron ont aussi déjà abandonné Alstom Energie à General Electric. Depuis, on a appris que General Electric renonçait à développer les hydroliennes sur lesquelles Alstom travaillait. Emmanuel Macron a aussi sabordé Adwen, la filiale d’Areva dans l’éolien en mer. Pour renflouer le cœur nucléaire d’Areva, il a préparé la vente d’Adwen à l’Espagnol Gamesa et l’Allemand Siemens. On voit une fois de plus combien ceux qui prétendent incarner l’économie de demain doivent être écoutés avec circonspection…!
La semaine passée, l’hebdomadaire « Les Inrocks » m’a proposé une longue interview sur le fond. En plus de journalistes de la rédaction, intervenaient dans l’entretien Aude Lancelin et Les youtubeurs de « Osons causer ». Il y avait donc Ludo, dont j’ai déjà dit combien sa façon d’intervenir à l’écran m’intéresse. À cette occasion, Ludo a voulu éclaircir ma position à propos de la convocation de l’assemblée constituante et de sa place dans le calendrier de la mise en œuvre générale de notre programme. En fait ces questions me sont souvent posées de vive voix dans les conversations avec nos amis. J’ai donc pensé que ma réponse bien pesée pourrait intéresser ceux qui me lisent dans le cas où ils n’auraient pas acheté ce numéro de l’hebdomadaire, (ce qui aura été une erreur de leur part)…
Ludo d’Osons Causer : Votre programme s’ouvre sur la nécessité d’une Constituante, c’est-à-dire l’idée de faire écrire la nouvelle Constitution française par le peuple. Avez-vous une idée des modalités de cette écriture et du calendrier que vous prévoyez ?
Si je suis élu, je sais que cela suscitera des réactions fortes du monde de la finance et de ses médias. C’est comme ça partout dans le monde, tout le temps. Mais leur agressivité, leur violence anticonstitutionnelle et antipopulaire sera aussi un stimulant extraordinaire poussant les gens à l’action pour défendre leur vote. Quoiqu’il en soit les gens ne vivent pas de slogans et de mobilisations politiques. Leur vie quotidienne doit s’améliorer. Mettre fin à la peur, à la précarité, à la santé laissée pour compte etc… Bref : la « sécurité sociale intégrale » c’est un nouveau mode de vie. Quand les gens ont davantage de visibilité sur leur avenir, ils peuvent mieux s’engager et faire de la politique. Changer les conditions d’existence des gens est donc la condition sociale de la réussite de notre stratégie de mobilisation populaire pour constituante.
Le gouvernement et l’Assemblée élue en mai, diront comment on forme la nouvelle assemblée constituante. Je souhaite qu’une partie soit tirée au sort et l’autre élue. On commencera en septembre ou octobre 2017. Une fois finie la mise en place, peut commencer l’écriture collaborative de la nouvelle Constitution. Il faudra sans doute un an demi pour finir. Le texte sera ensuite soumis au peuple par référendum.
Ludo d’Osons Causer : Vous vous êtes engagé à démissionner une fois la nouvelle constitution en vigueur, comment pourrez-vous gouverner alors que votre présidence sera par nature transitoire ?
En attendant la nouvelle Constitution et ma démission, ma présidence sera pleine et entière dans le cadre de la Vème République et de tous ses pouvoirs. Dès le lendemain de mon élection, je commencerai à appliquer notre programme. On démarrera tout et dans toutes les directions. On est bien prêts. Après ? Je n’ai pas peur de nouvelles élections. La conflictualité démocratique est le carburant de la révolution citoyenne. En 13 ans, on a voté 14 fois au Venezuela, et à chaque fois les pleutres disaient à Chavez qu’il perdrait. Pourtant, chaque fois, des millions de gens des quartiers pauvres se pressaient vers les urnes en disant : « Ce que l’on a gagné, on ne le lâchera plus jamais ». J’appartiens à cette tradition de la révolution citoyenne. Je pense qu’à chaque fois qu’on a peur du mouvement populaire, qu’on fait machine arrière devant son énergie, on commet une erreur monstrueuse. Si Dilma Roussef s’était appuyée sur le mouvement des gens dans la rue qui manifestaient par millions pour des services publics plutôt que des stades de foot durant la Coupe du monde de football, elle n’aurait pas été vaincue par les corrompus qui ont pris le pouvoir depuis. La démocratie c’est notre force pas notre point faible.
Sa vidéo a été regardée par plus de 12 millions de personnes. Sabrina l’interne en médecine interpellait la ministre Marisol Touraine sur la situation des hôpitaux dans la période d’épidémie de grippe. Son propos a été déflagrateur comme toute parole de vérité quand un pesant couvercle de mensonges et de propagande bloque la vapeur dans la marmite sociale. Inutile ici de reprendre la description qu’elle a faite de la situation. Désormais tout le monde la connait. Et sinon chacun peut encore regarder sa vidéo qui vaut mieux que mille textes sur le sujet. Ce qui m’a frappé, c’est la suite.
La police politique médiatique s’est aussitôt mobilisée en son quartier général de France Inter sur la matinale « oui-oui-oui-il-n’y-a-qu’une-politique-possible ». Après avoir donné la parole à l’interne suivant la politique du guet-apens qui fait le charme de ce moment de radio, Patrick Cohen s’est senti obligé le lendemain de se déclarer surpris et abusé par l’interne car elle ne serait pas ce qu’elle dit et ne serait ni aux urgences ni à l’hôpital public. Deux mensonges grossiers proférés par le bon prêcheur en reprise de ceux diffusés par Martin Hirsch, le grand manitou de l’Hôpital public parisien. Mensonge repris sans aucune vérification par le journaliste-éthique-indépendant-et-même-un-peu-impertinent pour qui toute déclaration officielle est vraie et toute parole de protestataire est suspecte et doit être relativisée. Le même homme ayant donné la parole à un auditeur qui se félicitait de la gifle donnée à Valls avait beaucoup à se faire pardonner. Il a donc choisi de colporter une calomnie pour faire plaisir au pouvoir qui la proférait. Vieille technique : pour tuer le message tuer le messager.
L’interne qui dérange a donc connu ce qui fait notre quotidien avec cette affreuse engeance : passer plus de temps à se défendre des saletés qu’ils répandent sur nous qu’à porter notre propre message. Entre ses gardes à l’hôpital et ses autres obligations familiales, voilà l’interne Sabrina condamnée à faire des vidéos de défense, montrer sa feuille de paie, faire une rencontre avec d’autres urgentistes et ainsi de suite. Bien joué le journaliste, non ? Il a bien pourri la vie de l’interne, bien détourné l’attention, bien enfumé. Du vrai travail de pro de l’info. Évidemment tous ses collègues qui sont pourtant pendus aux rideaux dès qu’on fait une critique sur l’un des membres de la sainte corporation, restent muets devant un tel déni des règles de base de leur métier. Ici c’est une nouvelle tentative de censure qui a échoué.
Heureusement que l’interne Sabrina avait le moyen de se défendre contre l’émission officielle de la radio officielle et contre la calomnie officielle, grâce au réseau libre de YouTube. Une fois de plus on voit pourquoi et comment nos propres réseaux d’information sont un contre-pouvoir face à la parole officielle médiatique. Et on voit bien pourquoi à notre tour nous devons défendre ce contre-pouvoir. Le défendre notamment contre les moyens de censure que peuvent être tentés de mettre en œuvre les propriétaires des tuyaux par lesquels passe notre parole. Je pense ici à l’automaticité de l’interruption d’une chaîne quand des malveillants s’arrangent pour essayer de présenter plusieurs dénonciations en même temps comme ce fut le cas récemment contre ma chaîne YouTube. Pour la faire, les intéressés s’appuyaient sur leurs droits d’auteurs alors qu’il s’agissait pourtant de ma propre interview ! On imagine ce que ce serait si en plus il s’agissait de l’interview de quelqu’un d’autre…
À ce propos, un youtubeur m’a interrogé sur ce que je pensais de cette question de la censure possible sous le régime de la défense du droit d’auteur, et même à obtenir des sanctions contre lui, comme ce fut mon cas. Je me permets de renvoyer à la lecture du livret thématique de « la France Insoumise » consacré au numérique. On y verra que la lutte contre la censure privée est bien présente dans notre réflexion. D’une façon générale je crois que tous les aspects qui menacent la liberté du net doivent être soigneusement étudiés et contrés. Dans le contexte actuel, le flou juridique qui entoure le droit de citation audiovisuelle rend possible tous les abus de pouvoir.
C’est dans ce cadre que YouTube lui-même peut exercer une censure contre les vidéastes. Le plus triste est que parfois c’est uniquement grâce au ContentID. Combien de fois déjà n’a-t-on pas vu la triste bobine du smiley qui annonce l’impossibilité d’accéder à un contenu à cause de lui ! Comment cet automate pourrait-il être en mesure d’apprécier le cadre légal s’appliquant à une vidéo ? Vous vous souvenez que le gouvernement Valls qui s’était opposé à l’extension du droit de citation lors des débats sur le projet de loi sur la République numérique ! Pour ma part, j’y suis favorable. Je sais bien qu’il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre le respect du droit d’auteur et la liberté de création et d’expression sur internet. Mais comme c’est déjà le cas pour les œuvres écrites, ne peut-on en tirer des enseignements ? S’il est possible de vendre des essais politiques contenant des citations dont on précise la source cela doit l’être également pour des vidéos publiées en ligne.
Je trouve très dangereux pour notre liberté le projet européen de limiter le droit de faire des liens ou d’utiliser des extraits de matériel d’autres producteurs. Le lien hypertexte est l’essence du partage sur internet et sans doute sa plus haute valeur ajoutée en tant que sollicitation intellectuelle. Pour rester dans la défense et illustration du droit au « youtubage » intégral, je vous propose ici une vidéo explicative de Ludo et de « Osons causer » sur le sujet.
Le fond de l’affaire est dans l’idée qu’on se fait du travail des vidéastes. Pour ma part je considère qu’ils contribuent à la création et à la diversité culturelle de notre pays. Ils doivent donc être reconnus comme des auteurs à part entière. Pour cela, il faut aussi dire qu’une mise à jour des aides existantes en matière culturelle est nécessaire pour redonner la priorité à la diversité et à la solidarité. Sinon comment prendre en compte les nouvelles formes de production médiatiques et culturelles ? Je crois qu’on peut proposer une réflexion sur le statut des vidéastes. Il faut trouver les conditions de leur indépendance financière vis-à-vis de la plateforme. Je crois qu’il faut se proposer la reprise collective du contrôle de l’hébergement et de la diffusion des contenus. Nous avons engagé ce travail. Je souhaite qu’il soit très concrètement avancé lors de l’atelier législatif que la France Insoumise va consacrer à ce sujet. Je pense recevoir bientôt une invitation à rencontrer des youtubeurs pour discuter de ces questions. On en fera peut-être même une diffusion sur YouTube.
195 commentaires
Volodia
Seul Jean-Luc Mélenchon a des positions claires contre la domination germano-austéritaire en Europe et contre la folie guerrière anti-russe des élites atlantistes. Or, il s’agit de sujets décisifs sur lesquels il ne peut y avoir de compromis possible avec qui que ce soit. Soyons confiants. Le PS sait très bien se saborder tout seul, y compris en organisant une primaire suicidaire, où tout n’est que division et confusion et pour laquelle ils s’abaissent carrément à trafiquer le nombre de votants, sans même réussir à le cacher !
morfin
Je peux témoigner comme d’autres qu’Hamon à la fête de l’huma a bien dit clairement que si Cécile ou Jean-Luc se trouvaient devant lui dans les sondages, il se désisterait pour l’une ou l’autre. On sait que Cécile Duflot a été recalée à ses primaires, et donc si Hamon est conséquent, mais ce n’était que la fête de l’huma et donc mi-septembre, il devrait logiquement se désister pour Mélenchon. Mais qui peut y croire encore ?
Sergio
Ah ! Notre Hamon ! Si nous allions par curiosité lire les analyses des syndicats de professeurs comme le « snfolc » (le FO des professeurs du secondaire) à propos de ses décisions quand il était ministre de l’EN, décisions dans la droite ligne de la « refondation » initiée par Peillon et poursuivie par Belkacem, je pense que nous le percevrions pour ce qu’il est vraiment : suiveur des traités eurocratiques, soumis à la « règle d’or » des 3% et dérégulateur inconscient des services publics. Quant à son « revenu universel décent » (sic.) de 730 ou 780 euros, comment imaginer vivre décemment d’une aumône aussi dérisoire et d’une absence totale d’autres perspectives ?
Franck BARRAUD
On ne s’étonne plus des manipulations politico-médiatique, quand on sait que 8 personnes détiennent la quasi totalité des médias en France. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
Largillier Geneviève
M. Mélenchon vous écriviez en 2014 dans le texte référencé ci-dessus qu’il faut «faire régresser les activités écologiquement insoutenables». Or les 14 bateaux de croisière en commande aux chantiers navals de St Nazaire rentrent dans cette catégorie pour 5 raisons. Ils génèrent une pollution aux particules fines infiniment supérieure à celle d’une grande ville et présentent un grave danger pour les voyageurs et pour les habitants des ports. Ils dégradent les environnements touristiques fragiles (Venise par ex.) ainsi que la mer elle-même avec le bruit des moteurs assourdissant pour les cétacés qui ne se retrouvent plus dans leurs itinéraires. Ils sont commandés par des compagnies qui sont toutes sous pavillon de paradis fiscal avec le fonctionnement prédateur qu’on leur connaît. Exploitation humaine du personnel navigant « le moins cher ». Ils sont de purs produits du capitalisme que nous rejetons. Je suis d’accord avec tout ce que vous dites sur les chantiers navals de St Nazaire mais j’aimerais savoir comment, dans la transition écologique «on ne produit pas n’importe quoi n’importe comment», vous allez gérer cet héritage empoisonné.
BROSSE
Je suis à 90% d’accord avec ce que dit Jean Luc Mélenchon sur les questions internationales et j’apprécie qu’il aborde carrément et de plus en plus le sujet. L’analyse sur le renversement de stratégie annoncé et semble-t-il mis à exécution par Trump me paraît pertinente. Sur le programme « l’avenir en commun » un point me dérange vraiment, c’est cette hiérarchisation des salaires allant de 1 à 20, reprise telle quelle du programme précédent « L’humain d’abord ». Çà veut dire qu’en bas si on gagne 1500€/mois, en haut on pourra gagner 30 000 €. Cette disposition est inacceptable et elle jette le discrédit sur la validité de tout le projet. Car la vraie question que tout le monde se pose à propos des politiques à gauche, c’est : « vont-ils faire ce qu’ils disent ? » Cette disposition laisse entendre à tous ceux qui n’arrivent plus à vivre décemment, qu’on ne va rien changer en profondeur et qu’on va suivre le chemin de Tsipras. Alors les septiques s’abstiennent en masse. Je pense que Jean Luc est sincère et un homme de conviction et qu’il tentera de faire ce qu’il dit. Mais la pression notamment financière va être telle, que seul un appui populaire puissant peut permettre de vaincre l’oligarchie. Je n’en dis pas plus.
semons la concorde
Salaires de 1 à 20, c’est une proposition, mais qui peut être revue par les citoyens qui s’occuperont de la constituante. Pas de panique !
Jolow
La proposition est de limité les salaires. Nous proposons le salaire maximum, comme première limitation à l’accumulation. La limitation ne va concerner qu’une toute petite partie des très gros salaires, mais c’est un signal de justice sociale qui est envoyé. Vous croyez qu’on peut faire mieux ? On est nombreux à le penser, mais il faudra vendre l’idée à Cohen et ses copains, qui risque de trouver ça Stallinien.
belot
Montrons nous ouverts et genereux, je pense qu’avec Hamon nous aurions une chance de gagner, ne perdons pas cette possibilite.
Jo
Désolé, je ne partage pas. Tous ces « socialistes-là » ne m’inspire plus confiance du tout, trops bavards pour rien dire et « enfarineurs » du peuple-modeste comme c’est pas possible, ou alors derrière et suivre lesconsignes, comme ils ont toujours fait (souvent sur des idées rétrogrades), mais là, faudra qu’ils change d’attitude.
Peter
Je partage l’analyse géopolitique concernant le changement du paradigme US, mais je pense il manque un aspect important, c’est le rôle d’Allemagne, puissance dominatrice de l’Europe actuel. Une partie importante des élites allemandes ne sont jamais arrêter d’œuvrer pour la domination tout court. Le « Schliefen-Plan » de la 1e guerre mondiale comme le fascisme et la 2e ont eu comme stratégie de dominer l’Europe pour aller plus loin. Les deux défaites ne sont en rien changer leur objectif, c’est la stratégie qui a changé. Au lieu d’occupation physique et avec la puissance militaire, c’est la puissance économique qui fait marcher au pas l’Europe actuel. (Malheureusement avec la collaboration du gouvernement français actuel) Evidemment il leur faut aussi la puissance militaire pour agir au niveau géostratégique. Une réaction sur Trump, qui est passé dans les medias français inaperçue était les déclarations (presque enchantées) de Merkel et d’autre membres du gouvernement allemande qu’ils sont prêt a prendre beaucoup plus de « responsabilité » dans la lutte internationale contre le terrorisme et pour la défense de (leur) liberté. Bref, qui domine l’économie de l’Europe peut ensuite commander sa force armé.
Philippe
J’avais raté les débats de la primaire de la belle alliance, je suis allé sur le net pour me les faire en replay. J’ai tenu une heure. Visiblement depuis 81, les candidats PS ont un problème pour pondre un programme. Des mesures certes, mais aucune vision. Pour faire bref, ils n’ont pas (trop) bossé et ça se sent. Face à Fillon, le qualifié risque de se faire démonter. Là dessus, je suis tombé un peu par hasard sur les vidéos de Jean-Luc Mélenchon. Y a pas photo ! Si Hammon visait autre chose que la direction du radeau il annoncerait mercredi qu’il faut voter pour lui afin qu’il n’y ait aucun candidat PS à cette élection. Mais bon ….
LEON
Jean-Luc Mélenchon doit maintenant, il me semble, garder le cap sur l’essentiel pendant toute la campagne : l’explication tranquille des points forts du programme. Strictement. Ce matin sur A2, il était inutile d’entrer dans la démonstration de la triche probable sur le chiffre des participations au vote. Laissons cela aux tâtonnements des médias observés par nous de l’extérieur, pour ne pas donner l’impression de prendre la défense de la victime de la triche : Valls ! Juste préciser que « quelles que soient les modalités, le PS est en train de désigner son candidat ». C’est tout. Et redire la qualité cohérente du programme (ç’a été fait brièvement), face à « l’à peu près des programmes bâtis à la va-vite… » Sans nommer Hamon. Sur le nucléaire, la précision concernant les gens qui manifestent pour leur emploi contre la fermeture de Fessenheim est en ce moment essentielle, elle est venue tard mais ouf, elle est venue ! Et puis sourire, au fil de cette épreuve matinale, même si le saut du lit et le plongeon dans le froid des particules fines parisiennes doit être pénible. Allez, courage, on tient bon, la vraie bagarre commence avec au centre la crainte de beaucoup d’électeurs de vraie gauche de ne pas voir la vraie gauche au 2e vrai tour. Les croassements pour « voter utile » arrivent, précédés déjà des jacassements pour « négocier utile », c’est à dire accepter d’avance de laisser des plumes (lesquelles?) au nom d’un « moins pire » apparent ?
chuiton
Bonsoir Monsieur Mélenchon, prochainement Monsieur Hamon aura probablement l’investiture du PS (ce Titanic à la dérive certaine). Allez vous envoyer des canots de sauvetage aux électeur de Hamon ? Ou envisagez vous une alliance avec lui de sorte à former une France insoumise type gauche plurielle de manière à peser numériquement car si les jeux ne sont pas fait à ce stade. Je suis comme le titre de Marianne, perplexe cette semaine : Mélenchon peut il y arriver ? (sans les boulets du PS).
gracchus
Nous allons envoyer aux passagers des canots, des couvertures, de la fraternité et de la lecture ! J’imagine que les officiers de bord se saborderont avec honneur.
L. A.
Pour ce qui me concerne c’est simple. Si Hamon ou n’importe quel autre faux-nez appelle clairement à rejoindre la France insoumise et à voter Mélenchon, ça ne change rien pour moi, je vote pour Mélenchon. Si Mélenchon envisage (quel cauchemar) de dévier de notre programme par une alliance, un compromis, une entente, un accord ou n’importe quelle autre foutaise avec n’importe quel social-oligarque, Hamon ou autre, je ne vais pas voter. Et, bien que pacifique, j’envisagerai sérieusement tous les moyens d’obtenir une vengeance la plus cinglante possible pour une telle traîtrise (qui, si on revient sur terre, n’est certainement pas près de se produire, heureusement). Vive la VIe.
Daniel
Je partage les analyses de Jean-Luc Mélenchon dans ce billet (comme dans les précédents d’ailleurs).
Par contre certains commentaires m’interpellent, en particulier ceux concernant Mr Hamon. Voici un Monsieur, Ministre pendant plus de 2 ans, qui réussit à faire oublier son passage au gouvernement, c’est dire si son action fut marquante. Son seul fait d’armes réside dans l’intrigue qui a permis à Valls d’accéder au poste de Premier Ministre. Après avoir été remercié, il a fait ce qu’il sait le mieux faire depuis pratiquement 30 ans, l’intrigue, toujours l’intrigue. Quel est le bilan des frondeurs ? Rien, des postures, des paroles, aucune décision courageuse, ils sont toujours rentrés dans le rang ! Voter, voter toujours tout ce que Valls a proposé ou dans les situations les plus tendue s’abstenir. Tout simplement parce que Mr Hamon et les frondeurs manquent de courage, ils surfent sur l’actualité et s’agitent devant les médias sans qu’aucune de leurs actions s’inscrivent dans un référent sérieux. Alors pour l’improvisation permanente et les risques que cela comporte, une seule garantie. Hamon qui finalement, en y regardant de près est probablement plus proche de Macron que de Jean-Luc Mélenchon.
Pierre
Je me demande encore comment les électeurs vont faire pour ne pas voter Mélenchon. Ceux qui ont une sensibilité de gauche tout au moins.
Cela dit, ce texte commence par un point de vue sur la Russie que je ne partage pas totalement (car j’ai de la famille en Europe de l’Est), et que beaucoup de citoyens ne comprennent absolument pas. Il me semble que le candidat Mélenchon pourrait aborder ces problèmes avec plus de pédagogie, et préciser sa position, qui pour moi garde quelques zones d’ombre. Le multi-latéralisme ok, l’anti-atlantisme ok, mais la Russie est tout de même menaçante.
Cela dit, je parie (et je vote) sur Mélenchon président.
Philippe
Je persiste et signe.
[…]
[Edit webmestre : C’est noté ! En même temps, quand on « signe » avec un pseudo, ça n’engage pas à grand chose.]
Jacques A
A la lecture des résultats (pipés ?) du premier tour de la primaire, on sent bien une agitation chez les insoumis. Admettons que Valls passe dimanche prochain. La question ne se posera plus. Si c’est Hamon, il ne pourra pas tenir avec son simulacre de programme. Ni médiatiquement lors des débats. Très vite le PS saura qu’il devra faire un choix soit la réorientation programmatique qui en fera un véritable opposant à Macron, soit l’aveu d’un échec et l’abandon de la course à la présidentielle (ce qui serait le plus logique mais quasi improbable de leur point de vue, tant ils s’accrochent à leurs sièges de politicards). Dimanche soir le PS sera de toute façon défait. Donc la question n’est pas d’aller voter en masse pour faire passer Valls, mais de faire en sorte que de nouveaux insoumis « socialistes » rejoignent notre proposition.
C’est à partir de lundi prochain que les antennes seront ouvertes aux candidats officiels. Place aux débats. Pendant ce temps un seul mouvement est véritablement actif sur le terrain c’est la France Insoumise (mais aussi un seul parti : le FN). Notre job sera de continuer le maillage local pour lequel nous œuvrons depuis des mois et celui de Jean-Luc sera de convaincre encore plus par son exposition médiatique. Tout se jouera sur le didactique. Pas besoin d’alliance qui se traduirait par la compromission. Personne n’en veut ici. Expliquer et convaincre avec calme et pédagogie. C’est toujours le même crédo dans nos rangs. Nous…
curtillat andré
Macron l’imposteur Ce matin sur France Inter on rappelle que Macron devant un aéropage de patrons (rapporté par le journal Challenges ) répète trois ou quatre fois qu’il est socialiste et qu’en s’affirmant ainsi il brise un tabou. En 2016 il s’affiche aux côtés de De Villiers, de la droite extrême, et proclame qu’il n’est pas bien sûr socialiste. Macron l’imposteur qu’il faut démasquer chaque matin.
Anne B.
En dépit de la lourdeur médiatique, courroie de transmission du conditionnement généralisé si bien ancré, vous avez toute ma confiance pour savoir diffuser cette vraie information géopolitique aux citoyen(ne)s qui n’attendent que cela pour rejoindre la France Insoumise. Le pouvoir de la finance, militaro-industriel, se voyant de plus en plus démasqué, utilise(ra) tous les moyens de sa peur pour créer plus de peur.
Aller faire un tour à la primaire, surtout pas ! Leurs idées de ralliement, compromis, ne sont que des mots d’un autre temps, selon l’opportunité du moment et ses marchandages de mesurettes à géométrie variable. Aujourd’hui, il s’agit de changement de paradigme, comme en témoigne le programme de L’Avenir en Commun. Seul porteur de vie ! Alors c’est notre confiance, notre action, qui fera de nouveaux insoumis. Personne d’autre que Jean-Luc Mélenchon n’a la capacité de porter un tel projet à la présidentielle, ce qui est confirmé par Pierre Laurent ce matin. À programme authentique, porte-parole authentique ! Voie vers la réalisation de la force de l’espoir. Et c’est bien parti !
Je reprendrai plus haut : « seul un appui populaire puissant peut permettre de vaincre l’oligarchie. »
Invisible
Avec leurs primaires, la droite et le PS se sont offerts des plateaux télé qui leurs donnent une existence publique, publicitaire. Ce dont nous ne bénéficions pas. Trump a été élu grâce à une importante présence médiatique, des shows télévisés, des scénographies bien orchestrées, une artificialisation. Il appartient fortement au système. Nous ou Bernie Sanders sommes désavantagés à cet égard.
Hamon reprend de nombreux points de notre campagne 2012 et le téléspectateur lambda le porte à son crédit. Il n’y a pas d’arbitre qui rétablisse la vérité.
Maurice MARGENSTERN
Je pense que les propositions de Benoît Hamon sur le plan intérieur sont bien moins claires que celles de Jean-Luc Mélechon. Par exemple, il dit qu’il est pour la 6eme république, mais par quel mécanisme, il n’en dit rien. Sur le plan international, Benoît Hamon veut rester dans l’Europe. Il veut paraît-il changer les traités, mais comment peut-il s’y prendre s’il dit qu’il restera toujours dans l’UE. Il ne tire pas la leçon de l’échec de Tsipras. Jean-Luc Mélenchon est clair. Si l’UE refuse de renégocier les traités dans le sens que nous souhaitons, on a quitte. C’est un point capital. Si on cède là-dessus, c’en est fini de toute transformation chez nous contraire aux dictats de l’UE. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Benoît Hamon fut au gouvernement pour appliquer une politique qu’il critique maintenant. Il l’a quitté, fort bien, mais il a pas voté la censure lors des 49.3 de son collègue Valls. Faire tomber le gouvernement n’aurait sans doute pas entrainer de catastrophe. François Hollande en aurait désigné un autre. Donc méfiance, méfiance. Si Hamon persiste à être candidat (s’il gagne la primaire PS), il faudra dénoncer l’imposture. Quant à aller voter à la primaire du PS pour faire passer Valls, je ne suis pas d’accord. Nous devons rester à l’écart des magouilles du PS. Sinon, on nous le reprochera à juste titre et nous y perdrions beaucoup. Nous voulons l’honnêteté en politique, soyons donc honnêtes même si les autres ne le sont.
polet
Bizarre de reprocher à d’autres ce que l’on fait soi même. Des camarades du PCF, possibles candidats aux législatives ne veulent pas aller au charbon dans le seul cadre des « insoumis ». Normal leur programme ne s’appelle pas « l’avenir en commun ». Des citoyens bien à gauche souhaitant être candidats dans le cadre du PCF « la France en commun » signeront ce dernier programme. Normal ! Pas celui des « insoumis ». Electeurs, nous aurons donc bien à choisir entre l’avenir en commun et la France en commun (drôle de titre. Du plagiat pour embrouiller ?) Alors où est le problème ? Est-il de supprimer ce choix de façon à ce que l’un des deux s’efface pour sauver le poste d’un élu dont on ne partage peut être pas les idées ? Revenons à l’essentiel : le candidat , c’est le programme ! S’offusquer de voir un insoumis candidat face à un candidat PCF n’est que lutte des places !
Teres
Il n’y a pas eu de primaires à gauche, sauf celle des socialistes. Tout est fait pour croire cette imposture et nous confondre aux autres. Le PS est enfin face à son miroir, seulement ! Sachant la montée de notre candidat, tout sera fait pour ne parler que du PS qui ne peut-être de gauche, étant donné que la gauche est contre le capitalisme et non le Libéralisme même social (paternaliste). Cette société est à la botte du capital seulement, c’est le choix de ceux qui ne le dénonce pas, sauf la gauche, la vraie.
ouboudiou
Ce qui me frappe chez Trump c’est le triomphe de la cupidité (voir un ouvrage de J Stiglitz) et la prise de pouvoir de milliardaires masculins, et aussi la défaite des idées. Cela m’inquiète au plus haut point. J’ajouterais aussi comme le dit Jacques Généreux : c’est aussi le triomphe de la bêtise et de l’ignorance (la déconnomie). Sur les primaires du PS, je serais moins sévère. Même si c’est imparfait, comme dit Jean-Luc Mélenchon, notre seule arme est le bulletin de vote donc s’il y a des propositions PS proches de Jean-Luc Mélenchon on peut les soutenir par le bulletin.