Après une semaine d’ubuesques publications de résultats, qui ne furent jamais ni définitifs ni exacts, le deuxième tour de la primaire du PS s’est déroulé dans les conditions ordinaires : saturation médiatique intense, amandine cécité sur le bilan des candidats et le contenu précis de ce qu’ils avançaient. Mais cela n’est pas une nouveauté et, par conséquent, cela ne mérite pas qu’on s’y arrête. L’évènement c’est que le PS a organisé une primaire hors du commun. Sa tenue a d’abord auto-bloqué et asphyxié son président sortant en exercice. Puis elle a conduit à faire voter massivement contre le Premier ministre qui a été l’inspirateur du quinquennat. Le fait n’est donc plus la primaire mais ce qui s’exprime à travers elle.
Considérée vue de haut, la situation manifeste un moment particulièrement fort dans la maturation du phénomène «qu’ils s’en aillent tous». L’insoumission, annoncée par le nom de notre mouvement, partait du constat que ce phénomène travaille en profondeur notre société. Ce phénomène que les Tunisiens avaient nommé le « dégagisme » par référence au slogan omniprésent de leur révolution démocratique à l’adresse du PS de Ben Ali : « dégage ». Car ce résultat est totalement inédit pour un exercice du type d’une primaire.
On doit donc en déduire que tout cela constitue une tendance lourde du moment politique. C’est cette pulsion « dégagiste » qui ouvre les saisons de grand remuement des sociétés. L’épisode Fillon et ses emplois familiaux au Parlement vont sans aucun doute accroitre la rage et le dégoût qui labourent la profondeur de la société. Peu de fois dans ma vie politique j’ai senti autant d’exaspération que j’en observe maintenant. Et on devine que la tendance « dégagiste » de la société va s’amplifier après ce qui sera ressenti comme un succès. Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Car dans le combat politique il est essentiel de commencer par l’élargissement de la surface d’usage des mots que vous employez.
Pour moi, sixième République, planification écologique, indépendance de la France, couvrent désormais un champ plus large que celui qu’ils occupaient lorsque nous étions seuls à les prononcer. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. Sans hégémonie culturelle, un programme a les plus grandes peines à avancer. À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux. La campagne des « insoumis » et ma candidature sont là pour cela. Rien que pour cela.
Certes, il m’a qualifié de « rouge de chez les durs » et même, comme c’est fin, de « Fidel Castro de YouTube ». Mais n’offense pas qui veut. C’est donc sans rapport avec cette saillie de fin de banquet que je reviens sur l’affaire des emplois familiaux de M. Fillon. Peut-être n’y a-t-il rien d’illégal dans les emplois de madame Fillon. La justice le dira. Mais il y a quelque chose de profondément immoral. Et politique. C’est le décalage entre le niveau de revenu de Pénélope Fillon en tant que collaboratrice de son mari, et la purge prévue par François Fillon dans son programme. Car François Fillon ne prépare pas seulement la destruction de la Sécurité sociale et l’affaiblissement des services publics. Il prévoit aussi une ponction très sévère du pouvoir d’achat populaire ! Et comme beaucoup l’ont compris, l’indignation ambiante n’en est que plus violente.
Le programme de François Fillon fonctionne comme une pompe aspirante dans les poches du commun qui verse ensuite à gros bouillon dans les poches des riches. C’est-à-dire Robin des bois à l’envers. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est Alain Madelin, un libéral de choc qui sévissait dans les années 2000. Il l’a déclaré au magazine Le Point le 26 mai 2016, bien avant la victoire de Fillon à la primaire de droite. Lisez : «Si François Fillon passe pour le plus libéral, c’est hélas parce que son programme est assurément, en matière de purge, le plus abouti. Voilà qui prête le plus à la caricature d’un libéralisme antisocial… Je pense que cette présentation est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches ! ».
C’est vrai. François Fillon veut augmenter la TVA. Et pour quoi faire ? Pour compenser le cadeau de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que paient les millionnaires de ce pays. La TVA augmenterait de 2 points, et passerait de 20% à 22% du prix des produits et services. Cela représente une ponction de 15 milliards d’euros par an dans les poches du peuple ! Et dans ce peuple, moins on est riche plus on paie ! En effet les petites gens dépensent tout le peu qu’elles ont et paient donc de la TVA sur tout leur revenu là où les riches épargnent en grande partie. Avec cette hausse de la TVA, François Fillon va donc prendre 300 euros par an dans la poche de chaque salarié payé au SMIC ! 300 euros ! Cela représente plus de la moitié du RSA mensuel, plus d’un tiers du minimum vieillesse mensuel, un quart de SMIC mensuel ou encore quatre pleins d’essence ou la moitié du coût annuel de la cantine scolaire pour un enfant en moyenne. C’est donc une très lourde amputation du pouvoir d’achat que prépare François Fillon. Il ne fait aucun doute que la consommation et donc l’activité du pays en sera réduite d’autant.
Et que va faire François Fillon avec vos 300 euros ? Il va commencer par rendre 15 000 euros par an à chaque millionnaire de France ! Robin des riches à l’œuvre. En effet, François Fillon veut supprimer l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune. Aujourd’hui cet impôt rapporte plus de 5 milliards d’euros par an de recettes à l’État. Il est payé par 343 000 foyers fiscaux. Cela représente à peine 1% des 37 millions de foyers fiscaux. Il fallait l’imaginer : augmenter la TVA pour tous pour baisser l’impôt des 1% les plus riches ! Mais ce n’est pas tout. Avec la hausse de TVA, François Fillon entend aussi faire un très beau cadeau aux actionnaires. Il veut utiliser la hausse de TVA pour « financer une partie des allègements » de cotisations sociales et de baisse d’impôt sur les sociétés.
Avec Fillon, le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup. François Fillon a déjà prévu de ne pas augmenter le SMIC. Sur TF1 lors d’un débat de la primaire, il a expliqué le plus froidement du monde qu’à ses yeux, « le SMIC actuel c’est ce que la société française peut faire de mieux » en matière de niveau de salaire. Il a aussi prévu de faire les poches des chômeurs. Il veut rendre « dégressives » dans le temps les allocations-chômage. Il n’a pas précisé le détail mais cela consiste à réduire le montant de l’allocation perçue chaque mois au fur et à mesure que le chômeur reste au chômage. Une double peine en somme ! Enfin, avant que François Fillon ne dise qu’il retire ce projet sur la santé, il vous coûtait déjà au moins 300 euros de plus par an pour votre complémentaire santé pour compenser les déremboursements par la Sécu !
C’est en lisant ces comptes que l’on prend la mesure de ce que signifie la découverte de l’embauche de son épouse et du niveau de sa rémunération. Je suis témoin de la rage que cette information fait naître. Une colère drue et terrible comme ce vent qui coupe en deux les gens qui dorment par terre tandis que continue ce monde d’opulence insolvable. La caste qui défend cet ordre des choses et le complète à la sauce du programme de Fillon est fauchée par un règlement de compte interne qui dévoile son obscène sarabande.
Ma semaine a été largement consacrée à l’idée du passage à une France utilisant 100% d’énergies renouvelables. C’est-à-dire sortant à la fois du nucléaire et des énergies carbonées. Mardi, j’ai échangé avec les représentants du Réseau Action Climat qui regroupe l’essentiel des associations et ONG engagées sur les questions climatiques. Le lendemain, j’étais à la présentation du scenario NegaWatt 2017-2050. Un travail remarquable qui montre comment passer de la situation actuelle au 100% renouvelables en 2050 en fermant au passage la dernière centrale nucléaire en 2035, dans 18 ans.
Je le fais avec d’autant plus de sérieux que je serais sans doute le seul candidat à défendre l’idée de la sortie du nucléaire si Jadot rejoint Duflot dans le soutien à la candidature de Benoît Hamon puisque celui-ci s’en tient au seul plan de poursuite décroissante du nucléaire de François Hollande et du PS. Dans ces deux événements, j’ai puisé de nouveaux arguments. Notamment un pour tordre le cou à ceux qui demandent sans cesse « combien ça coûte » avant d’écouter la fin de la réponse précédente. Car le 100% renouvelables et l’écologie, ça peut rapporter gros ! Les prétendus comptables qui tiennent lieu de candidats ou de journalistes devraient y réfléchir.
Le 100% énergies renouvelables en 2050 permettrait une économie globale de 370 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050 selon l’Association NegaWatt. 370 milliards d’euros ! C’est l’équivalent du budget annuel de l’État ! Pour parvenir à ce chiffre, NegaWatt a calculé le solde entre les dépenses engagées dans la transition écologique et les économies réalisées, notamment en importations d’énergies.
Déjà, il y a quelques semaines, la prestigieuse université américaine de Stanford disait que le 100% renouvelables permettrait des économies considérables. Ses universitaires avaient estimé qu’une France 100% renouvelables économiserait 22,8 milliards par an d’ici 2050 rien qu’en matière de santé. C’est dire notamment le coût de la pollution en termes de santé publique sans oublier les 48 000 décès prématurés par an ! La prochaine fois qu’on vous demande : « combien ça coûte de faire 100% renouvelables ? », répondez : « Combien ça coûte 48 000 morts par an ? » !
Au total, l’université Stanford a évalué que le 100% renouvelables permettrait une baisse annuelle de 379 milliards d’euros sur les dépenses de santé, électricité et lutte contre le changement climatique. Cela représente une économie de 5 700 euros par an et par personne ! Évidemment, il faut déduire de ce chiffre annuel les investissements à réaliser. Ce que ne fait pas l’université états-unienne. Mais c’est ce que fait Negawatt pour parvenir à son chiffre de 370 milliards d’euros d’économies cumulées d’ici 2050.
Le Réseau Action Climat a quant à lui attiré mon attention sur les niches fiscales anti-écologiques. Il estime à 30 milliards d’euros par an le coût des niches fiscales favorables aux énergies fossiles. 30 milliards d’euros ! Ce chiffre inclut le manque à gagner fiscal et les coûts de l’impact sur la santé et l’environnement de l’usage de ces énergies. Parmi ces niches fiscales anti-écologiques, il y a bien évidemment l’avantage fiscal pour le diesel en matière de TVA et de Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TIPCE, l’ex TIPP pour « taxe intérieure sur les produits pétroliers »). Cette niche fiscale est estimée à 6 milliards d’euros par an de manque à gagner. Évidemment, en disant cela, je n’ignore pas que beaucoup des gens qui roulent au diesel y ont été encouragés et l’ont fait car c’était moins cher pour eux.
La question n’est donc pas seulement fiscale ou écologique. Elle est aussi sociale. La sortie du diesel ne sera socialement possible que si des mesures fortes sont prises pour venir en aide aux actuels propriétaires de véhicules diesel, pour les aider soit à renoncer à leurs véhicules s’ils le peuvent, soit à en changer pour des véhicules moins polluants. Mais pour commencer, on pourrait supprimer l’allégement fiscal sur le diesel pour les entreprises. Même le PS a fini par l’admettre. Mais, comme d’habitude, ces gens disent une chose et en font une autre. En effet le gouvernement n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que… d’étendre l’avantage fiscal aux véhicules à essence ! Et pourquoi ? Pour respecter une directive européenne ! Car les lobbies ont bien travaillé au sommet. Et la Commission européenne empêche de supprimer l’avantage fiscal en matière de TVA sur le diesel. Mais elle autorise de l’étendre à l’essence ! Incroyable, non ? On voit ici aussi que la sortie des règles et traités européens est une exigence écologique autant que de souveraineté !
Un autre exemple d’aberration anti-écologique en matière fiscale concerne l’aviation. Aujourd’hui, les compagnies aériennes opérant en France sont exonérées de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques. Pour le dire clairement, le kérosène bénéfice d’une niche fiscale. Au total, cette niche coûte 3,5 milliards d’euros de manque à gagner par an. Et il y a plus scandaleux encore. C’est que cette niche s’applique aussi pour les vols intérieurs, entre deux villes françaises ! Pourtant ici, il n’y a aucune concurrence internationale ni risque que les vols soient déplacés vers d’autres aéroports. Vous n’irez pas à Francfort prendre un vol pour faire Brest-Nice ! La seule exonération sur les vols intérieurs coûterait 1,3 milliards d’euros de manque à gagner selon le Réseau Action Climat ! C’est d’autant plus absurde que le ferroviaire ne bénéficie pas d’un allégement fiscal identique. En effet, la SNCF doit, elle, payer la CSPE, la contribution au service public d’électricité. Le kérosène des avions est aidé mais pas l’électricité du train pourtant moins polluante !
Et en matière de niches fiscales anti-écologiques, le PS a eu tout faux pendant ce quinquennat. C’est ce qu’a dit un rapport de la Cour des comptes de novembre 2016. Que dit-il ? Que le montant des niches fiscales anti-écologiques a augmenté de 14% entre 2010 et 2015 alors que les niches fiscales écolo ont été rabotées de 27% ! Pour l’écologie aussi, la révolution fiscale est urgente ! Tourner la page des ambiguïtés et de la non décision permanente en est la première condition.
On connait la ligne adoptée par Trump contre les traités de libre-échange. Il faut donc suivre de près ce qui se passe dans le tohu-bohu en cours. Car si Trump annonce être contre le TAFTA, accord de libre-échange entre son pays et l’Union européenne, pendant ce temps l’accord avec le Canada suit son parcours. Et ses partisans en Europe comme au Canada n’en sont que plus chaud-bouillants pour parvenir à le faire adopter. En effet le Canada deviendrait le point de passage de l’échange des produits entre européens et nord-américains. Car le Canada est, de son côté, intégré dans une zone de libre-échange avec les USA. Le trajet du texte est donc à suivre avec le maximum d’attention. Voyons cela.
Après avoir été validé par le Conseil européen le 30 octobre 2016, le traité de libre-échange UE-Canada arrive désormais devant le Parlement européen. Il sera soumis au vote de la plénière le 15 février prochain. À la suite de sa validation par le Parlement européen il sera soumis à la ratification dans chaque pays. Évidemment chacun a sa méthode et ce sera soit le vote du parlement du pays soit un referendum. On comprend bien que tout cela peut prendre du temps et finir par échouer tout simplement. Dans ces conditions, l’incroyable est prévu : une application « provisoire » du traité aura lieu !
C’est ce que prévoit la décision du Conseil en date du 30 octobre. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». C’est incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Le coup vient de loin car l’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ».
Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et décidé pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen devient inutile. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. ». Enfin, la majeure partie de l’accord peut alors être appliquée de manière anticipée : seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. Et dans le cas où un état refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas, c’est pareil !
Autant dire que le vote du 15 février n’est qu’une formalité, voire une politesse faite aux députés à qui l’on fait semblant de demander leurs avis. C’est d’ailleurs ce que semble penser le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani. Il est tellement confiant dans le résultat du vote, qu’il a même pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. C’est qu’il s’agit aussi pour lui d’accélérer la procédure pour prévenir toute tentative d’opposition et ainsi asseoir son autorité au sein des institutions européennes. D’ailleurs M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». De toute manière, on ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », s’interroge sur les impacts écologiques d’un tel accord.
Car le CETA est en totale contradiction avec le – déjà bien insuffisant – accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de l’accord UE-Canada. Et les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent. Même la Commission européenne reconnait dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre avec une augmentation des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Alors même que l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
L’accord prévoit également de faciliter l’importation d’énergie fossile en provenance du Canada et plus particulièrement de sables bitumineux dont l’extraction et l’exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels. Les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles avec notamment l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. Encourageant d’autant les fermes-usines canadiennes qui produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin, le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité, et même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États, notamment dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013, et je signais encore ce samedi, à l’occasion de la journée de mobilisation européenne « Anti-CETA », une tribune à ce sujet. Et je voterai contre au Parlement européen.
Car, alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciale avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et la délégation socialiste du Parlement européen, après avoir soutenu, tout du long, le processus, vient de découvrir que le traité n’était finalement pas bon. Et alors que ses membres n’ont rien fait pour empêcher son adoption en commission parlementaire, ils jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils s’y opposeront de toute leur force. Pour ma part, je crois que leur capacité à s’opposer à quoi que ce soit n’est pas plus sérieuse que celle de Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
« Le Journal du Dimanche» m’a interrogé il y a une semaine sur une série de sujets qui touchent à la liberté de disposer de soi. Ce genre d’exercice a l’inconvénient de la brièveté des réponses mais il a l’avantage de l’obligation de mettre en formules simples des réponses à des sujets complexes. J’ai pensé que la lecture de la partie de l’entretien consacré à ces questions intéressera mes lecteurs.
Jeudi soir, lors du troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la gauche, François de Rugy, suivi par Benoît Hamon, ont plaidé pour le droit à mourir dans la dignité. Cela va dans votre sens, vous qui êtes favorable au « droit d’éteindre la lumière »…
Ils ont fait œuvre utile. Cela facilite mon travail. Mais il faut parler clair et nommer les choses par leur nom : le suicide assisté. Ne nous cachons pas derrière des euphémismes. Les Français sont prêts à regarder cette idée en face. Le débat nous grandira tous. Ici il y a un grand décalage entre la maturité des gens, massivement pour, et les responsables politiques, plutôt frileux… Car en politique, les questions philosophiques font souvent très peur. Parler de la mort pour un politicien c’est typiquement le genre de sujet sur lequel il va biaiser. La formation moyenne des responsables politiques est extrêmement technocratique, elle est très peu littéraire et peu philosophique. Ce sont des sujets qui les encombrent.
Vous, au contraire, vous en avez fait l’une de vos marques de fabrique…
Il faut un débat sur la nature de la civilisation humaine à notre époque. L’avenir de la planète et celui de l’être humain sont à l’ordre du jour. Il ne faudrait pas que les questions de la présidentielle se résume à : combien ça coute ? Je veux introduire dans le débat le droit à être maître de soi-même. Il y a un lien direct entre le droit à l’avortement et le droit au suicide assisté. Je propose que ces deux droits soient inscrits dans la Constitution.
Depuis 2016, le droit à la « sédation profonde et continue » est autorisée… Cela ne suffit-il pas ?
Je récuse la loi qui s’applique aujourd’hui. Elle consiste à priver un mourant d’eau et d’alimentation. C’est la « diète noire », une torture qu’infligeait le dictateur Sékou Touré. S’ensuit une mort atroce. Le suicide assisté est le droit ultime de rester maitre de soi-même, de rester libre dans une circonstance contre laquelle on ne peut rien. C’est une liberté, pas une obligation, bien sûr. Il est misérable de devoir aller en Suisse ou en Belgique pour bénéficier du suicide assisté, comme autrefois on allait en cachette en car à Amsterdam pour un avortement.
Pourquoi êtes-vous hostile à la GPA, alors même que c’est le point d’aboutissement de cette liberté de disposer de soi-même que vous jugez fondamentale?
Je comprends qu’en toute logique on pose cette question. J’y suis opposé pour une raison philosophique. Le corps n’est pas une marchandise. Ne sommes-nous pas tous pour la gratuité du don des organes ou du sang ? Quand vous vous êtes vendu comme une marchandise, vous n’êtes plus maître de vous-même. La GPA fait d’une femme un outil de production. Le jour où l’on me présentera une milliardaire qui par amour d’une femme pauvre d’un bidonville acceptera de porter son enfant, je réviserai mon point de vue.
Pour une femme malade qui ne peut pas porter d’enfant, quelle est votre objection ? La GPA n’est-elle pas alors la seule solution qui existe ?
Non, il y a aussi l’adoption. La GPA est fondée sur une illusion : que la filiation reposerait sur autre chose que de l’amour. Le lien biologique n’est pas fondateur de la relation humaine. L’amour prime sur la génétique
Depuis 2016, « l’achat d’acte sexuel » est sanctionné par une amende de 1 500 euros maximum. Faut-il aller plus loin ?
Il faut assumer un parti pris abolitionniste ferme. À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille.
Êtes-vous partisan de la PMA pour les couples de femmes ?
Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes. C’est encore une fois la libre disposition de ses aptitudes qui ne nuit ni aux principes ni aux personnes.
Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ?
Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA.
264 commentaires
Yves Falck
Absolument limpide. On est tenté de dire comme d’habitude si ce n’est qu’il faut éviter de trivialiser une qualité rarissime chez la majorité des femmes et des hommes qui font profession de « servir le peuple ».
Je pense que les citoyens français devraient être particulièrement sensibles à l’argument économique qui explique que le choix de la sortie planifiée du nucléaire pour atteindre le 100% renouvelable le plus rapidement possible est à tous points de vue l’option la plus rationnelle. Personnellement je soutiens sans réserve l’option NégaWatt et je pense même que l’économie calculée est fortement sous évaluée car elle ne semble pas prendre en compte l’accroissement de probabilité d’un accident nucléaire fatalement liée au prolongement programmé de la durée d’activité des centrales et à l’augmentation inévitable du coût de démantèlement des dites centrales. Il est vrai que pour l’essentiel il sera à charge des générations futures et qu’il ne sera pas négociable comme la dette.
julie
Une semaine qui s’annonce un peu difficile pour nous, les arguments mis en avant pour écarter la candidature FI seront relayés à volonté, par exemple : « Il sera responsable de la situation s’il refuse de discuter avec un candidat issu d’une primaire à laquelle ont participé deux millions d’électeurs »
Suggestion, les comités locaux proposent immédiatement à tous les sections PS des rencontres-débats pour discuter. Ne refusons pas de « discuter ». Et de préférence publiquement.
kokkino
Tout est difficile depuis le début et c’est normal. Si l’on avait appliqué votre logique dès le début Jean-Luc Mélenchon serait allé à la primaire ! Evidemment que les médias vont continuer à faire grossir Hamon comme ils font grossir Macron. Savez vous que les 2 millions de votants d’hier (en comptant les faux électeurs et les doubles votes !) c’est 1/5ème des votes Hollande du 1er tour de 2012 ? C’est le nombre des bulletins blancs et nuls du second tour ! Et Hamon n’a réuni que la moitié de cela. On pourrait passer tout son temps à discuter avec l’appareil du PS et pourquoi pas avec les verts (il y en a au moins de trois sortes), etc. C’est avec les électeurs possibles qu’il faut discuter, ceux là n’appartiennent à personne.
HUARD
Bravo ! Enfin une personne qui « d’une façon générale » va au fond des problèmes actuels et sort du politiquement correct.
A mon avis une des plus grosses difficultés de Mr Mélenchon sera de faire accepter aux gens la nécessité de sortir du nucléaire. Comme il le dit bien, d’abord éviter les gabegies et consommations inutiles (par exemple on nous demande de êlimiter les consommations personnelles au minimum) alors que l’on voit tous l’éclairage public, les panneaux publicitaires inutiles dans les rues, les magasins éclairés a giorno, etc. L’être humain humain est ainsi fait qu’il ne réagit que face au danger, et bien peu sont prêts a de grands changements, genre Fukushima ou autre.
En tout cas moi qui ne ne votait plus depuis des années (pas bien c’est vrai), je voterai Mélenchon car c’est un homme sincère.
chon
L’union de la gauche, c’est la seule solution pour une victoire et pour que la France redevienne humaine, à plusieurs, on gravit des sommets et on efface la droite et le FN.
Sergio
@chon
Une « union de la gauche » (sic) qui associe les anti-libéraux avec les libéraux atlantistes (Macron recto, Valls, le PS actuel) ? Et pour contrer d’autres libéraux atlantistes comme LR (Fillon, Macron verso) ou le FN ? Et vous vous étonneriez que le nombre des abstentionnistes pourraient augmenter encore à la future présidentielle ? Et que les gens ne s’y retrouvent pas ? Désolé, mais comme comme des millions de Français, je préfère les Insoumis, la clarté, la cohérence et un discours vrai qui respecte les électeurs et qui propose une rupture avec le productivisme et la mondialisation.
Martial Langlois
Quid du droit de l’enfant à connaître son géniteur pour la PMA ? Pourquoi l’adoption serait-elle une alternative à la GPA et pas à la PMA ? On créé du coup une inégalité entre les couples homosexuels hommes et femmes, non ? Pour le reste on est d’accord.
Ascalon
« On créé du coup une inégalité entre les couples homosexuels hommes et femmes, non ? «
On ne « crée » rien du tout. Cette inégalité existe de fait ! Les femmes, homosexuelles ou pas, ont la « capacité » de procréer, les hommes non. Jean-Luc Mélenchon le souligne exactement en ces termes.
A force de délirer sur l’égalité homme/femme en prétendant l’étendre à tous les compartiments de la vie, alors que les inégalités « artificielles » qu’il nous incombe de combattre, n’existent qu’aux plans social et professionnel, à force de s’aveugler dans des fumeuses théories de genre, on finit par oublier qu’il existe une différence physiologique liée au sexe et que cette différence crée de facto une inégalité au plan de la procréation. Jean-Luc Mélenchon ne commet pas cette erreur.
Invisible
Nous sommes signataires de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, c’est à dire de l’individu. « Le couple » n’a pas d’existence légale : ce serait nier le droit de l’individu. L’égalité des droits est la base. En revanche, les différences homme-femme ne relèvent pas de la loi mais de la biologie ! L’homme et la femme sont égaux en droits. Et différents biologiquement.
Martial Langlois
Merci @Ascalon de m’apprendre qu’il existe une différence physiologique entre l’homme et la femme. Mais pourquoi cette inégalité de fait devrait-elle se redoubler d’une inégalité de droit ? Si la filiation n’est pas nécessairement biologique, comme le note Jean-Luc Mélenchon, pourquoi l’adoption ne serait pas une alternative à la PMA ?
« Le couple n’a pas d’existence légale » ?
PACS, mariage, filiation, sont pourtant des termes juridiques !
Jean-Pierre Boudine
En effet, Valls est battu, c’est un signe positif. Les idées que son rival nous a volées lui ont permis de gagner. Hamon va d’abord se heurter à la division du PS, sauf s’il donne des gages solides à la majorité pro-quinquénat. Toutefois, nous allons avoir une période de confusion. Des gens croient à la sincérité de Hamon, comme d’autres croyaient, en 2012 à « mon ennemi c’est la finance ». Un sondage, ce matin donne Hamon à 15% et Jean-Luc Mélenchon à 10%. C’est probablement largement bidon. Les jours à venir peuvent dissiper ces illusions. Quoiqu’il en soit, il faut avoir les nerfs solides et continuer le travail sur le terrain.
JeanLouis
Le problème ce n’est pas seulement la sincérité ou pas de Hamon, c’est sa « profondeur ». Comment comparer les quelques vagues considérations échangées dans une telle primaire, mais avec le battage médiatique qui accompagne et l’ensemble des thèmes développés dans la FI ou par JL Mélenchon dans l’Ere du peuple ? Comment comparer le recul et la culture historiques des deux hommes nécessaire pour faire un bon chef d’Etat, mais qui a vu l’émission extraordinaire sur Robespierre ? Qui a assisté aux réunions publiques thématiques de JL Mélenchon et compris en détail la complexité des problèmes et des réponses à apporter comme l’illustre aussi ce billet, nous surement, mais le peuple qui va voter est loin de tout ça et le barrage des grands media est là pour nous laisser entre nous.
HYBRIS
« C’est probablement largement bidon »
Oui, c’est au mieux une mesure frelatée. Entre deux tours d’une primaire surmédiatisée, même la cote de Landru aurait été rehaussée.
Invisible
Jean-Luc, avez-vous vu hier la déférence de Laurent Delahousse à l’égard du pauvre monsieur Baroin, soutien du pauvre monsieur Fillon ? Pourquoi la droite catho bénéficie-t-elle systématiquement de cette componction, de cette immunité automatique ? Pourquoi, si c’est un membre du PG qui interrogé, il doit faire face, lui, à des agressions, impertinences et suspicions d’incompétence ? La cupidité de la droite serait donc le signe de sa compétence ? Depuis le XIXème siècle, rien n’a vraiment changé. Allez, laissez-moi passer à l’évêché voir si tout s’arrange pour Françou et Péné.
Jeannot
Nous sommes loin du rouleau compresseur qui veut nous faire avaler tout et son contraire. Notre force est la cohérence, la conviction dans le propos. Bravo.
Un merci particulier pour la pensée réelle sur la fin de vie. Le vers de V. Hugo: « Lorsque l’enfant paraît, l’assemblée applaudit à grands cris » résume en moi l’accueil fait à l’enfant. La disparition devrait aussi être assurée et assumée avec ce regard.
Pierre
On peut ne pas tout partager dans ce que vous dites en meeting et sur votre blog mais votre force est la cohérence globale de votre projet. A sa façon, Fillon est lui aussi cohérent mais lui veut saigner le peuple tandis que vous, vous voulez libérer son énergie créatrice !
Je suis étonné de voir que personne n’interroge M Hamon sur les députés susceptibles de voter son projet de « futur désirable ». Son parti a choisi de reconduire la plupart des députés socialistes sortants et les nouveaux candidats sont très majoritairement dans la ligne de Valls. A supposer que ces candidats soient élus, ils ne vont probablement pas voter l’inverse de ce qu’ils ont toujours défendu. Mme El Khomri ne va pas voter l’abrogation de sa loi ! Pour que B Hamon applique son projet, il ne faut donc pas compter sur ceux là. Si B Hamon est sincère, il ne peut qu’appeler à voter pour les candidats de la France Insoumise aux législatives de donc, dans quelques temps, il ne peut que soutenir le candidat du même mouvement aux présidentielles.
Pierre Magne
« Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ? Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA. »
Merci Jean-Luc pour la concision et l’efficacité de ces arguments sur ces sujets si difficiles.
DD
Vous avez raison le désir d’enfant n’est pas un droit, et l’enfant pas davantage.
colin
Et bien moi je plaide pour un vrai rapprochement, sur la base d’un programme partagé, pas un programme imposé. Un truc fou, plein d’espoir, une coalition a 3 noms avec la 6ème république comme horizon, un grand souffle, courageux, même si délicat. Nous sommes en situation d’urgence, nous ne pouvons pas ne pas prendre le risque de gagner et nous ne gagnerons que si il y a un front commun, c’est sur !
Le ton hyper sur de soi, cassant et fanfaronnant même, je dis bien même, si les faits vous donnent raison, les gens sont sensibles à vos manières et la vieille gauche, mes parents… des gens sincères mais effrayés par la dureté qui émane de vous se rallieront si il y a ce sentiment d’ouverture, de construction et pas la défense d’une vieille lucidité, ne passera pas au delà des 15 % ! Simplement, je vous implore ! Le moment est trop important !
Flo
Que Hamon demande à ses députés de censurer le gouvernement Cazeneuve responsable de la mort de Rémi Fraisse et abroge la loi El Khomri sur le champs s’il est sincère et ensuite il pourra éventuellement parler de rapprochement.
jubaka
S’il s’agissait de trouver un candidat commun, cela pourrait se faire. S’il s’agissait de trouver un programme commun, cela pourrait se faire.
Mais il s’agit d’avoir une majorité cohérente avec le candidat et le programme. Or Benoît Hamon est candidat contre son parti. La grande majorité des parlementaires socialistes sont sur la ligne Valls et ont voté toutes les lois. Donc il ne faudrait pas investir ces candidats aux prochaines législatives, pas certains que Hamon ait les épaules pour révolutionner son parti.
Eli
Tellement d’accord. Un truc fou plein d’espoir à la place du « on a bien raison on vous l’avait bien dit ». Et si vous faites 15% on en fera quoi ?
Adrien
Je suis tout à fait d’accord. Les convergences sont nombreuses. Un élan démocratique avec une convergence des programmes est possible. Soyons constructifs, collectivement. Laissons de côté les questions d’égos et d’appareil. Il y’a tellement à gagner à se retrouver dans ce que nous avons en commun que de pointer nos divergences.
Lyonnais
Toute compromission avec Hamon et le PS se traduira par une perte de voix dont la mienne ! Ces gens -là nous ont trop menti, trop trahi… Ceux qui appellent le PS « la droite complexée » ont parfaitement résumé la situation.
Le Père Duchesne
Que Hamon se retire. La primaire de la deuxième droite a parlé. Aucune compromission avec Hamon et les solfériniens. Même pour un café. Que le PS meure de sa belle mort et des divisions de ses dirigeants rapaces, avides de places et d’argent. Soyons sérieux, voter pour Hamon alors qu’il sera soutenu par Valls ? Par Cazeneuve ? Par Hollande ? Par d’autres traîtres socialistes ? En gros par tous les bradeurs de la gauche ? La sixième République, maintenant !
Romain
Pourquoi ne jamais parler de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) qui a proposé fin 2015 un scénario 100% renouvelable ? D’après wikipedia, cet établissement public représente un budget annuel de 690 millions d’euros. Le « Commissariat général aux énergies renouvelable » que vous souhaitez mettre en place ne fera-t-il pas double emploi avec le « Commissariat général au développement durable » (CGDD) ?
Daniel
De prime abord, on peut se réjouir de voir Hamon s’inspirer de parties de « l’Avenir en Commun ». Cette attitude montre une absence de réflexion d’ensemble et un manque de cohérence, elle a été adoptée pour parer au plus pressé, primaire socialiste oblige, comme en 2012 l’histoire du capitaine avec sa taxe à 75%. Il n’y a rien de sincère dans la démarche. Attention vol de coucou !
René Azambre
Concernant l’idée d’une alliance Mélenchon-Hamon-Jadot, dont on parle en ce moment (on, étant Hamon), je comprend bien que certains points des programmes sont incompatibles. D’autre part, la démarche de Jean-Luc pour une programmation écologique est ancienne et constante, alors que Benoit Hamon semble avoir fait récemment et opportunément sa conversion à l’écologie. D’ailleurs, bien que mon bureau de vote soit à deux pas de chez moi, je n’ai pas participé à cette primaire, car je juge indécent de pousser un candidat de la « belle alliance » alors que je compte voter Mélenchon.
Mais est-ce la vraie question ? Si Jean-Luc est élu, il fera élire une constituante afin de mettre fin à cette monarchie républicaine dans les pantoufles de laquelle, alternance après alternance, nos dirigeants depuis Mitterrand glissent leurs pieds douillets. Il sera donc le dernier président de la Vième, et pour 2 ans. Le programme que nous espérons voir se réaliser ne le sera donc ni par Jean-Luc, ni par Hamon. Les questions d’égo, ici, doivent s’effacer si nous avons une chance historique de faire cette révolution et d’échapper au pire.
Francis
On fait comment ? On met les deux noms dans un chapeau et on tire au sort ? Hamon vient de découvrir à des fins électorales internes que la politique qu’il a contribué à mettre en œuvre est rejetée par une large majorité des Français. Et vous le mettez sur le même plan que JL Mélenchon qui se bat depuis 2005 contre les dérives autoritaires de la commission européenne qui sont à la base des politiques austéritaires appliquées partout au nom du dogme libéral. Pourquoi Hamon a t’il accepté le CICE ? Pourquoi a t’il refusé de voter la censure suite au 49.3 de son vieux complice Valls ? Pourquoi a t’il accepté les nouvelles mesures sur les retraites ? C’est un peu trop facile de demander aujourd’hui l’amnistie et l’amnésie sur ses actes du passé récent. Il ne s’est même pas excusé pour toutes les mesures antisociales du quinquennat Hollande auquel il a apporté un soutien indéfectible. Sa position est bassement tactique car il sait parfaitement qu’il ne sera pas suivi par son parti. Il cherche simplement à mettre JL Mélenchon en difficulté en passant pour un gentil unitaire. Que ne l’a t’il été avant ? Tout ça est risible et vous verrez que dans les jours qui viennent l’imposture va être mise à jour.
Xavier Nathalie
J’ai une petite remarque concernant la Procréation Médicalement Assistée. S’il est indéniable que la « gestation » est une capacité biologique que n’ont pas les hommes, il l’est tout autant que la « procréation » est une capacité biologique qui n’existe pas en l’absence de l’un des deux sexes. Sans pour autant plaider pour la « famille exemplaire blablabla », il me semble que la réflexion sur la PMA devrait intégrer cette dimension lorsqu’on parle de « procréation » au sein d’un couple de même sexe sans intervention d’un tiers de sexe opposé (en présentant mes excuses à qui trouverait mes mots inadéquats ou indélicats). L’adoption ne pose évidemment pas cette interrogation, et le sujet ne porte pas selon moi sur la légitimité des couples de sexe identique à être parents, mais plutôt sur la portée de l’argument de la biologie. À mon sens, ces questions sont totalement de l’ordre de la vie sociale.
Philippe
La prostitution n’est peut-être pas un métier très recommandable moralement, mais est-ce le rôle d’un homme politique de juger ? Cela rappelle le débat sur le burkini. Quand on utilise un argument comme « à tous ceux qui disent que le burkini est vêtement comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille », cela traduit une certaine pauvreté intellectuelle et ne fait rien avancer. Le problème de la prostitution, c’est le proxénétisme, la clandestinité qui rend vulnérable aux violences. Et pour lutter contre cela, il faut faire sortir les prostitués de l’ombre, les protéger et lutter contre les mafias et les criminels. Bref, comme pour le cannabis. « Abolir » la prostitution ne sert qu’à se donner bonne conscience. J’en ai un peu assez des pères la morale qui voient les problèmes sociaux du haut de leur appartement bourgeois. Alors, réfléchissez bien !
semons la concorde
Je trouve aussi que le sujet est délicat, tant qu’un revenu décent n’est pas à la portée de tout le monde. La prostitution n’est pas toujours un choix, mais peut-être la seule issue pour échapper à la misère et à la rue.
TSFH
Plus exactement, les hommes et les femmes sont équipés pour la procréation mais seules les femmes sont équipées pour la gestation.
On trouve dans la littérature quelques exemples, comme « le locataire qui est à l’intérieur » (ou « l’espèce de… »), et sa présence ne se limite pas à changer la couleur des papiers peints. Ce qui implique une transformation du corps qui n’est réversible qu’en partie, d’autant plus difficile à accepter lorsqu’on a affaire à un squatter et qu’on ne peut en aucun cas rendre plus acceptable par une somme quelconque. Après, on pourrait trouver des cas d’espèce comme le « trop tard pour avorter », mais le risque de dérive n’a rien de minime.
Ceci dit il y a des pays où l’on peut acheter un rein même lorsque son propriétaire n’est pas vendeur.
TSFH
Mon commentaire au dessus est une réponse à un commentaire sur la GPA fait un peu au dessus ou un peu au dessous.
Pour la prostitution ça se passe aussi à l’intérieur du corps, mais en dehors de la détermination de l’absence de commanditaire qui ne peut laisser que le doute on trouve aussi la faim et la nécessité de faire des études.
Le syndrome de la Reine Margot, c’est le miroir aux alouettes.
René-Michel
Les insoumis ne se trompent pas de priorité, démanteler les réseaux locaux et internationaux, mettre hors d’état de nuire les proxénètes et ceux qui profitent et contribuent à cet esclavage, enfin mettre un terme aux conflits et pillages économiques qui nourrissent les flots de déracinés et victimes d’exodes forcés à la merci des maffias et vautours de tout acabit dont certains richissimes. Ce qui n’empêche pas de refuser de banaliser la prostitution ou cette autre forme qu’est la GPA.
andre Mazingue
Le candidat de Hollande c’est Macron. Le candidat Hamon est juste là pour tenter de barrer la route à Jean Luc Mélenchon en reprenant notre programme. Ca ne coûte rien. Il ne sera pas élu. Et comme par hasard on sort un petit sondage de derrière les fagots pour bien démoraliser les nôtres. En fin de compte ils espèrent retrouver Le Pen contre Macron qui va gagner. Le PS est blanchi et on recommence l’austérité tout en proclamant mon ennemi c’est la finance. Génial non ? C’est vrai ils nous prennent pour des poissons rouges !
Michel
D’accord avec une grande partie de ton commentaire, mais ton affirmation suivante : « En fin de compte ils espèrent retrouver Le Pen contre Macron qui va gagner » me fait réagir car tu prends toi aussi (dans ton raisonnement) la majorité des électeurs pour des poissons rouges. Alors que les votes récents (et pas qu’en France) ont été des votes de rejet, comment imaginer qu’une majorité d’électeurs donneraient leurs voix à un pédant qui n’a vu passer ses projets de loi iniques qu’à coups de 49.3 ? Si Macron s’était présenté à la dernière primaire, aurait-il passé le 1er tour ? Personnellement je ne suis pas un poisson rouge et si ton pronostic de second tour devait se réaliser je n’irai pas aux urnes. Si le PS veut vraiment que le prochain président soit de gauche il devrait bien réfléchir.
Francis
« À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille »
Ou à leur fils, car la prostitution n’est pas que du genre féminin.
DMc
Bonjour,
ça va être rock’n’roll quelques jours après cette primaire socialiste, mais le vrai visage de Hamon va vite apparaitre, ça sera du genre discours du Bourget d’un côté et soumission aux diktats de la Banque Européenne de l’autre. Jadot et compagnie feront pareil, on parle à gauche et on vote à droite au Parlement européen. Ces gens là nous mèneraient à la catastrophe par leurs inconséquences. Notre programme c’est quand même autre chose ! Laissons passer la vaguelette de la semaine et continuons la discussion solide avec nos proches à convaincre un à un.
J’avais lu le nouveau programme negaWatts juste avant le discours de Périgueux, et j’avais noté que le point faible était la solvabilité des ménages pour faire les travaux d’isolation pour économiser de l’énergie. Jean-Luc a devancé mes questions dans son discours en proposant un plan de financement important pour cet aspect. Néanmoins ça demanderait un peu d’éclaircissement quand on connait nombre de propriétaires de leur logement qui n’ont plus les moyens de faire face aux charges d’entretien.
Les critiques sur Fillon portent juste, celles vis à vis de Macron restent aussi floues que le personnage, vis à vis des socialistes il va falloir s’adapter à la nouvelle situation, en revanche la manière de traiter Marine Le Pen n’est pas percutante. Dire qu’elle est bête ne va convaincre personne. Le seul argument récent qui sonne juste est celui de l’éducation et les soins médicaux de tous les…
Maurice MARGENSTERN
Oui, méfions-nous de Hamon. Je ne vais pas reprendre les arguments déjà présentés sur l’opportunisme du personnage. Mais réfléchissons sur les actes. Sitôt la primaire remportée, Monsieur le candidat du PS va voir Cambadélis, normal, c’est le patron du PS. Ensuite, il va voir le premier ministre. Pourquoi faire ? Se faire adouber ? L’engueuler ? Il paraîtrait qu’il irait ensuite voir le président. Et encore une fois, pourquoi faire ? Alors, tou(te)s nos ami(e)s qui rêvent d’un ticket Hamon-Mélenchon, ouvrez-les yeux. Le PS sait que ses carottes sont cuites. Alors s’il doit se noyer, il veut que nous nous noyons avec lui. C’est pour ça que Hamon a gagné (le premier tour ayant été une manip, dans quel but ont-ils placé Hamon en avant ?). La candidature Hamon, c’est l’ultime barrage contre Jean-Luc Mélenchon imaginé par les startèges de la rue Solférino. D’ailleurs, à ceux qui proposent le ticket : aux USA il y a un ticket à deux noms, pas en France. Chez-nous, on élit un seul président de la république. Le président, il n’y a ni suppléant ni vice-président. Alors de ce ticket, qui devrait renoncer ? En plus, quel accord est-il possible avec un candidat pro-européen, qui voudra réformer l’Europe comme Tsipras l’a voulu avec le même succès ? Comme Tsipras, Hamon refuse l’idée d’un plan B. Et il n’y a pas besoin de gratter beaucoup pour constater que Benoît Hamon n’a repris que quelques idées de la France Insoumise, il n’en a pas la cohérence. La bataille va être…
gracchus
A cette heure, l’agenda du site ne comporte pas le film de ce soir sur France3, « Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui avançait à contre-courant », que nous allons dévorer.
En guise d’apéritif sucré-salé, les camarades du PG67 vous offrent l’interview de Gérard Miller, l’auteur du film, dans « C à Vous » du 27/01/2017, sur France5. Bon appétit, avec un Jean-Louis Debré étonnant !
Jacques A.
Nous y sommes. Tous les candidats auxquels on attribue 2 chiffres au 1er tour sont désignés. (Reste encore l’inconnue Bayrou).
Nous y sommes aussi sur les intentions déclarées des médias télés en laisse et presse muselée pour nous rejeter en queue de peloton des présentoirs.
Nous y sommes avec cet effet incroyable qui insinuerait que plus le programme est mince (ou inexistant) plus les intentions de vote se portent sur lui. L’exception étant pour celui de Fillon, qui pourrait faire pâlir Mme Thatcher, mais un autre phénomène incroyable apparaît. Des accusations du Canard et de Médiapart inoffensives et sans impact sur sa prétendue participation au 2ème tour.
Nous y sommes surtout pour montrer que nous existons. Nous devons bousculer ce mépris des journalistes caricaturalement représentés par des Brunet et des Gattegno dégoulinant de suffisance et d’amour du libéralisme. Nous devons porter notre programme point par point vers une vulgarisation nécessaire.
PS : Je pense que nous ne devrions plus participer aux brouhahas de certains plateaux TV mal animés. Sur LCP, Raquel Garrido avait un mal fou pour exprimer nos positions. C’était à qui mieux mieux, inaudible et inutile. Gardons nos forces pour mieux que ça. (Raquel n’y est pour rien. C’est l’émission qui n’était pas à la hauteur).