Après une semaine d’ubuesques publications de résultats, qui ne furent jamais ni définitifs ni exacts, le deuxième tour de la primaire du PS s’est déroulé dans les conditions ordinaires : saturation médiatique intense, amandine cécité sur le bilan des candidats et le contenu précis de ce qu’ils avançaient. Mais cela n’est pas une nouveauté et, par conséquent, cela ne mérite pas qu’on s’y arrête. L’évènement c’est que le PS a organisé une primaire hors du commun. Sa tenue a d’abord auto-bloqué et asphyxié son président sortant en exercice. Puis elle a conduit à faire voter massivement contre le Premier ministre qui a été l’inspirateur du quinquennat. Le fait n’est donc plus la primaire mais ce qui s’exprime à travers elle.
Considérée vue de haut, la situation manifeste un moment particulièrement fort dans la maturation du phénomène «qu’ils s’en aillent tous». L’insoumission, annoncée par le nom de notre mouvement, partait du constat que ce phénomène travaille en profondeur notre société. Ce phénomène que les Tunisiens avaient nommé le « dégagisme » par référence au slogan omniprésent de leur révolution démocratique à l’adresse du PS de Ben Ali : « dégage ». Car ce résultat est totalement inédit pour un exercice du type d’une primaire.
On doit donc en déduire que tout cela constitue une tendance lourde du moment politique. C’est cette pulsion « dégagiste » qui ouvre les saisons de grand remuement des sociétés. L’épisode Fillon et ses emplois familiaux au Parlement vont sans aucun doute accroitre la rage et le dégoût qui labourent la profondeur de la société. Peu de fois dans ma vie politique j’ai senti autant d’exaspération que j’en observe maintenant. Et on devine que la tendance « dégagiste » de la société va s’amplifier après ce qui sera ressenti comme un succès. Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Car dans le combat politique il est essentiel de commencer par l’élargissement de la surface d’usage des mots que vous employez.
Pour moi, sixième République, planification écologique, indépendance de la France, couvrent désormais un champ plus large que celui qu’ils occupaient lorsque nous étions seuls à les prononcer. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. Sans hégémonie culturelle, un programme a les plus grandes peines à avancer. À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux. La campagne des « insoumis » et ma candidature sont là pour cela. Rien que pour cela.
Certes, il m’a qualifié de « rouge de chez les durs » et même, comme c’est fin, de « Fidel Castro de YouTube ». Mais n’offense pas qui veut. C’est donc sans rapport avec cette saillie de fin de banquet que je reviens sur l’affaire des emplois familiaux de M. Fillon. Peut-être n’y a-t-il rien d’illégal dans les emplois de madame Fillon. La justice le dira. Mais il y a quelque chose de profondément immoral. Et politique. C’est le décalage entre le niveau de revenu de Pénélope Fillon en tant que collaboratrice de son mari, et la purge prévue par François Fillon dans son programme. Car François Fillon ne prépare pas seulement la destruction de la Sécurité sociale et l’affaiblissement des services publics. Il prévoit aussi une ponction très sévère du pouvoir d’achat populaire ! Et comme beaucoup l’ont compris, l’indignation ambiante n’en est que plus violente.
Le programme de François Fillon fonctionne comme une pompe aspirante dans les poches du commun qui verse ensuite à gros bouillon dans les poches des riches. C’est-à-dire Robin des bois à l’envers. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est Alain Madelin, un libéral de choc qui sévissait dans les années 2000. Il l’a déclaré au magazine Le Point le 26 mai 2016, bien avant la victoire de Fillon à la primaire de droite. Lisez : «Si François Fillon passe pour le plus libéral, c’est hélas parce que son programme est assurément, en matière de purge, le plus abouti. Voilà qui prête le plus à la caricature d’un libéralisme antisocial… Je pense que cette présentation est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches ! ».
C’est vrai. François Fillon veut augmenter la TVA. Et pour quoi faire ? Pour compenser le cadeau de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que paient les millionnaires de ce pays. La TVA augmenterait de 2 points, et passerait de 20% à 22% du prix des produits et services. Cela représente une ponction de 15 milliards d’euros par an dans les poches du peuple ! Et dans ce peuple, moins on est riche plus on paie ! En effet les petites gens dépensent tout le peu qu’elles ont et paient donc de la TVA sur tout leur revenu là où les riches épargnent en grande partie. Avec cette hausse de la TVA, François Fillon va donc prendre 300 euros par an dans la poche de chaque salarié payé au SMIC ! 300 euros ! Cela représente plus de la moitié du RSA mensuel, plus d’un tiers du minimum vieillesse mensuel, un quart de SMIC mensuel ou encore quatre pleins d’essence ou la moitié du coût annuel de la cantine scolaire pour un enfant en moyenne. C’est donc une très lourde amputation du pouvoir d’achat que prépare François Fillon. Il ne fait aucun doute que la consommation et donc l’activité du pays en sera réduite d’autant.
Et que va faire François Fillon avec vos 300 euros ? Il va commencer par rendre 15 000 euros par an à chaque millionnaire de France ! Robin des riches à l’œuvre. En effet, François Fillon veut supprimer l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune. Aujourd’hui cet impôt rapporte plus de 5 milliards d’euros par an de recettes à l’État. Il est payé par 343 000 foyers fiscaux. Cela représente à peine 1% des 37 millions de foyers fiscaux. Il fallait l’imaginer : augmenter la TVA pour tous pour baisser l’impôt des 1% les plus riches ! Mais ce n’est pas tout. Avec la hausse de TVA, François Fillon entend aussi faire un très beau cadeau aux actionnaires. Il veut utiliser la hausse de TVA pour « financer une partie des allègements » de cotisations sociales et de baisse d’impôt sur les sociétés.
Avec Fillon, le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup. François Fillon a déjà prévu de ne pas augmenter le SMIC. Sur TF1 lors d’un débat de la primaire, il a expliqué le plus froidement du monde qu’à ses yeux, « le SMIC actuel c’est ce que la société française peut faire de mieux » en matière de niveau de salaire. Il a aussi prévu de faire les poches des chômeurs. Il veut rendre « dégressives » dans le temps les allocations-chômage. Il n’a pas précisé le détail mais cela consiste à réduire le montant de l’allocation perçue chaque mois au fur et à mesure que le chômeur reste au chômage. Une double peine en somme ! Enfin, avant que François Fillon ne dise qu’il retire ce projet sur la santé, il vous coûtait déjà au moins 300 euros de plus par an pour votre complémentaire santé pour compenser les déremboursements par la Sécu !
C’est en lisant ces comptes que l’on prend la mesure de ce que signifie la découverte de l’embauche de son épouse et du niveau de sa rémunération. Je suis témoin de la rage que cette information fait naître. Une colère drue et terrible comme ce vent qui coupe en deux les gens qui dorment par terre tandis que continue ce monde d’opulence insolvable. La caste qui défend cet ordre des choses et le complète à la sauce du programme de Fillon est fauchée par un règlement de compte interne qui dévoile son obscène sarabande.
Ma semaine a été largement consacrée à l’idée du passage à une France utilisant 100% d’énergies renouvelables. C’est-à-dire sortant à la fois du nucléaire et des énergies carbonées. Mardi, j’ai échangé avec les représentants du Réseau Action Climat qui regroupe l’essentiel des associations et ONG engagées sur les questions climatiques. Le lendemain, j’étais à la présentation du scenario NegaWatt 2017-2050. Un travail remarquable qui montre comment passer de la situation actuelle au 100% renouvelables en 2050 en fermant au passage la dernière centrale nucléaire en 2035, dans 18 ans.
Je le fais avec d’autant plus de sérieux que je serais sans doute le seul candidat à défendre l’idée de la sortie du nucléaire si Jadot rejoint Duflot dans le soutien à la candidature de Benoît Hamon puisque celui-ci s’en tient au seul plan de poursuite décroissante du nucléaire de François Hollande et du PS. Dans ces deux événements, j’ai puisé de nouveaux arguments. Notamment un pour tordre le cou à ceux qui demandent sans cesse « combien ça coûte » avant d’écouter la fin de la réponse précédente. Car le 100% renouvelables et l’écologie, ça peut rapporter gros ! Les prétendus comptables qui tiennent lieu de candidats ou de journalistes devraient y réfléchir.
Le 100% énergies renouvelables en 2050 permettrait une économie globale de 370 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050 selon l’Association NegaWatt. 370 milliards d’euros ! C’est l’équivalent du budget annuel de l’État ! Pour parvenir à ce chiffre, NegaWatt a calculé le solde entre les dépenses engagées dans la transition écologique et les économies réalisées, notamment en importations d’énergies.
Déjà, il y a quelques semaines, la prestigieuse université américaine de Stanford disait que le 100% renouvelables permettrait des économies considérables. Ses universitaires avaient estimé qu’une France 100% renouvelables économiserait 22,8 milliards par an d’ici 2050 rien qu’en matière de santé. C’est dire notamment le coût de la pollution en termes de santé publique sans oublier les 48 000 décès prématurés par an ! La prochaine fois qu’on vous demande : « combien ça coûte de faire 100% renouvelables ? », répondez : « Combien ça coûte 48 000 morts par an ? » !
Au total, l’université Stanford a évalué que le 100% renouvelables permettrait une baisse annuelle de 379 milliards d’euros sur les dépenses de santé, électricité et lutte contre le changement climatique. Cela représente une économie de 5 700 euros par an et par personne ! Évidemment, il faut déduire de ce chiffre annuel les investissements à réaliser. Ce que ne fait pas l’université états-unienne. Mais c’est ce que fait Negawatt pour parvenir à son chiffre de 370 milliards d’euros d’économies cumulées d’ici 2050.
Le Réseau Action Climat a quant à lui attiré mon attention sur les niches fiscales anti-écologiques. Il estime à 30 milliards d’euros par an le coût des niches fiscales favorables aux énergies fossiles. 30 milliards d’euros ! Ce chiffre inclut le manque à gagner fiscal et les coûts de l’impact sur la santé et l’environnement de l’usage de ces énergies. Parmi ces niches fiscales anti-écologiques, il y a bien évidemment l’avantage fiscal pour le diesel en matière de TVA et de Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TIPCE, l’ex TIPP pour « taxe intérieure sur les produits pétroliers »). Cette niche fiscale est estimée à 6 milliards d’euros par an de manque à gagner. Évidemment, en disant cela, je n’ignore pas que beaucoup des gens qui roulent au diesel y ont été encouragés et l’ont fait car c’était moins cher pour eux.
La question n’est donc pas seulement fiscale ou écologique. Elle est aussi sociale. La sortie du diesel ne sera socialement possible que si des mesures fortes sont prises pour venir en aide aux actuels propriétaires de véhicules diesel, pour les aider soit à renoncer à leurs véhicules s’ils le peuvent, soit à en changer pour des véhicules moins polluants. Mais pour commencer, on pourrait supprimer l’allégement fiscal sur le diesel pour les entreprises. Même le PS a fini par l’admettre. Mais, comme d’habitude, ces gens disent une chose et en font une autre. En effet le gouvernement n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que… d’étendre l’avantage fiscal aux véhicules à essence ! Et pourquoi ? Pour respecter une directive européenne ! Car les lobbies ont bien travaillé au sommet. Et la Commission européenne empêche de supprimer l’avantage fiscal en matière de TVA sur le diesel. Mais elle autorise de l’étendre à l’essence ! Incroyable, non ? On voit ici aussi que la sortie des règles et traités européens est une exigence écologique autant que de souveraineté !
Un autre exemple d’aberration anti-écologique en matière fiscale concerne l’aviation. Aujourd’hui, les compagnies aériennes opérant en France sont exonérées de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques. Pour le dire clairement, le kérosène bénéfice d’une niche fiscale. Au total, cette niche coûte 3,5 milliards d’euros de manque à gagner par an. Et il y a plus scandaleux encore. C’est que cette niche s’applique aussi pour les vols intérieurs, entre deux villes françaises ! Pourtant ici, il n’y a aucune concurrence internationale ni risque que les vols soient déplacés vers d’autres aéroports. Vous n’irez pas à Francfort prendre un vol pour faire Brest-Nice ! La seule exonération sur les vols intérieurs coûterait 1,3 milliards d’euros de manque à gagner selon le Réseau Action Climat ! C’est d’autant plus absurde que le ferroviaire ne bénéficie pas d’un allégement fiscal identique. En effet, la SNCF doit, elle, payer la CSPE, la contribution au service public d’électricité. Le kérosène des avions est aidé mais pas l’électricité du train pourtant moins polluante !
Et en matière de niches fiscales anti-écologiques, le PS a eu tout faux pendant ce quinquennat. C’est ce qu’a dit un rapport de la Cour des comptes de novembre 2016. Que dit-il ? Que le montant des niches fiscales anti-écologiques a augmenté de 14% entre 2010 et 2015 alors que les niches fiscales écolo ont été rabotées de 27% ! Pour l’écologie aussi, la révolution fiscale est urgente ! Tourner la page des ambiguïtés et de la non décision permanente en est la première condition.
On connait la ligne adoptée par Trump contre les traités de libre-échange. Il faut donc suivre de près ce qui se passe dans le tohu-bohu en cours. Car si Trump annonce être contre le TAFTA, accord de libre-échange entre son pays et l’Union européenne, pendant ce temps l’accord avec le Canada suit son parcours. Et ses partisans en Europe comme au Canada n’en sont que plus chaud-bouillants pour parvenir à le faire adopter. En effet le Canada deviendrait le point de passage de l’échange des produits entre européens et nord-américains. Car le Canada est, de son côté, intégré dans une zone de libre-échange avec les USA. Le trajet du texte est donc à suivre avec le maximum d’attention. Voyons cela.
Après avoir été validé par le Conseil européen le 30 octobre 2016, le traité de libre-échange UE-Canada arrive désormais devant le Parlement européen. Il sera soumis au vote de la plénière le 15 février prochain. À la suite de sa validation par le Parlement européen il sera soumis à la ratification dans chaque pays. Évidemment chacun a sa méthode et ce sera soit le vote du parlement du pays soit un referendum. On comprend bien que tout cela peut prendre du temps et finir par échouer tout simplement. Dans ces conditions, l’incroyable est prévu : une application « provisoire » du traité aura lieu !
C’est ce que prévoit la décision du Conseil en date du 30 octobre. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». C’est incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Le coup vient de loin car l’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ».
Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et décidé pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen devient inutile. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. ». Enfin, la majeure partie de l’accord peut alors être appliquée de manière anticipée : seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. Et dans le cas où un état refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas, c’est pareil !
Autant dire que le vote du 15 février n’est qu’une formalité, voire une politesse faite aux députés à qui l’on fait semblant de demander leurs avis. C’est d’ailleurs ce que semble penser le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani. Il est tellement confiant dans le résultat du vote, qu’il a même pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. C’est qu’il s’agit aussi pour lui d’accélérer la procédure pour prévenir toute tentative d’opposition et ainsi asseoir son autorité au sein des institutions européennes. D’ailleurs M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». De toute manière, on ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », s’interroge sur les impacts écologiques d’un tel accord.
Car le CETA est en totale contradiction avec le – déjà bien insuffisant – accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de l’accord UE-Canada. Et les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent. Même la Commission européenne reconnait dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre avec une augmentation des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Alors même que l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
L’accord prévoit également de faciliter l’importation d’énergie fossile en provenance du Canada et plus particulièrement de sables bitumineux dont l’extraction et l’exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels. Les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles avec notamment l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. Encourageant d’autant les fermes-usines canadiennes qui produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin, le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité, et même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États, notamment dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013, et je signais encore ce samedi, à l’occasion de la journée de mobilisation européenne « Anti-CETA », une tribune à ce sujet. Et je voterai contre au Parlement européen.
Car, alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciale avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et la délégation socialiste du Parlement européen, après avoir soutenu, tout du long, le processus, vient de découvrir que le traité n’était finalement pas bon. Et alors que ses membres n’ont rien fait pour empêcher son adoption en commission parlementaire, ils jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils s’y opposeront de toute leur force. Pour ma part, je crois que leur capacité à s’opposer à quoi que ce soit n’est pas plus sérieuse que celle de Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
« Le Journal du Dimanche» m’a interrogé il y a une semaine sur une série de sujets qui touchent à la liberté de disposer de soi. Ce genre d’exercice a l’inconvénient de la brièveté des réponses mais il a l’avantage de l’obligation de mettre en formules simples des réponses à des sujets complexes. J’ai pensé que la lecture de la partie de l’entretien consacré à ces questions intéressera mes lecteurs.
Jeudi soir, lors du troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la gauche, François de Rugy, suivi par Benoît Hamon, ont plaidé pour le droit à mourir dans la dignité. Cela va dans votre sens, vous qui êtes favorable au « droit d’éteindre la lumière »…
Ils ont fait œuvre utile. Cela facilite mon travail. Mais il faut parler clair et nommer les choses par leur nom : le suicide assisté. Ne nous cachons pas derrière des euphémismes. Les Français sont prêts à regarder cette idée en face. Le débat nous grandira tous. Ici il y a un grand décalage entre la maturité des gens, massivement pour, et les responsables politiques, plutôt frileux… Car en politique, les questions philosophiques font souvent très peur. Parler de la mort pour un politicien c’est typiquement le genre de sujet sur lequel il va biaiser. La formation moyenne des responsables politiques est extrêmement technocratique, elle est très peu littéraire et peu philosophique. Ce sont des sujets qui les encombrent.
Vous, au contraire, vous en avez fait l’une de vos marques de fabrique…
Il faut un débat sur la nature de la civilisation humaine à notre époque. L’avenir de la planète et celui de l’être humain sont à l’ordre du jour. Il ne faudrait pas que les questions de la présidentielle se résume à : combien ça coute ? Je veux introduire dans le débat le droit à être maître de soi-même. Il y a un lien direct entre le droit à l’avortement et le droit au suicide assisté. Je propose que ces deux droits soient inscrits dans la Constitution.
Depuis 2016, le droit à la « sédation profonde et continue » est autorisée… Cela ne suffit-il pas ?
Je récuse la loi qui s’applique aujourd’hui. Elle consiste à priver un mourant d’eau et d’alimentation. C’est la « diète noire », une torture qu’infligeait le dictateur Sékou Touré. S’ensuit une mort atroce. Le suicide assisté est le droit ultime de rester maitre de soi-même, de rester libre dans une circonstance contre laquelle on ne peut rien. C’est une liberté, pas une obligation, bien sûr. Il est misérable de devoir aller en Suisse ou en Belgique pour bénéficier du suicide assisté, comme autrefois on allait en cachette en car à Amsterdam pour un avortement.
Pourquoi êtes-vous hostile à la GPA, alors même que c’est le point d’aboutissement de cette liberté de disposer de soi-même que vous jugez fondamentale?
Je comprends qu’en toute logique on pose cette question. J’y suis opposé pour une raison philosophique. Le corps n’est pas une marchandise. Ne sommes-nous pas tous pour la gratuité du don des organes ou du sang ? Quand vous vous êtes vendu comme une marchandise, vous n’êtes plus maître de vous-même. La GPA fait d’une femme un outil de production. Le jour où l’on me présentera une milliardaire qui par amour d’une femme pauvre d’un bidonville acceptera de porter son enfant, je réviserai mon point de vue.
Pour une femme malade qui ne peut pas porter d’enfant, quelle est votre objection ? La GPA n’est-elle pas alors la seule solution qui existe ?
Non, il y a aussi l’adoption. La GPA est fondée sur une illusion : que la filiation reposerait sur autre chose que de l’amour. Le lien biologique n’est pas fondateur de la relation humaine. L’amour prime sur la génétique
Depuis 2016, « l’achat d’acte sexuel » est sanctionné par une amende de 1 500 euros maximum. Faut-il aller plus loin ?
Il faut assumer un parti pris abolitionniste ferme. À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille.
Êtes-vous partisan de la PMA pour les couples de femmes ?
Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes. C’est encore une fois la libre disposition de ses aptitudes qui ne nuit ni aux principes ni aux personnes.
Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ?
Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA.
264 commentaires
Anne B.
Les électeurs PS ont rejeté l’option du pouvoir en place. Très encourageant pour la suite ! Ne perdons pas de vue que c’est le pouvoir mondial de la finance qui dirige, contraint l’Europe, les États. Et les gouvernements, PS comme droite, se soumettent à cette manipulation globalitaire. Alors, PS Hamon ou PS Valls ? Sur le fond du fond, qu’est-ce qui va changer, en dehors de l’habillage opportuniste ? La transformation en cours se situe à un niveau global et universel très profond, auquel n’accède pas le programme du candidat PS. Dans cette nouvelle ère, il ne s’agit plus de programmes électoralistes, de programmes-caméléons selon les circonstances, condensés dans des discours bien académiques où il n’y a aucune authenticité spontanée. Ce temps-là est terminé. La conscience des humains est en expansion et ce qui marchait ne marche plus. Le grand changement sociétal, c’est l’authenticité qui va s’inviter de plus en plus car de plus en plus nécessaire. Le programme de l’Avenir en Commun est authentique dans la forme de sa réalisation, dans son contenu général interconnecté, et Jean-Luc Mélenchon est un homme politique authentique, charismatique, qui n’a pas repris un catalogue de mesures pour en faire un programme discursif électoraliste, qui ne fait pas volte-face sur ses idées pour satisfaire un jeu électoral. Les sondages ne sont que le jeu de montagnes russes qui fait partie du spectacle organisé depuis des décennies par l’oligarchie qui n’a plus qu’à accrocher le pompon ! Fillon le lendemain de la primaire à 32 %, aujourd’hui : 21 %. Et le jeu théâtral continue avec toutes les péripéties des prochains actes…
Il se pourrait bien que l’examen de l’authenticité soit premier au dénouement de cette tragi-comédie !
PIETRON
Une bonne chose que de prendre les événements de manière positive cela même si le vote Hamon plait beaucoup à la caste financière qui, ne nous voilons pas la face, espère que ce dernier jettera une grosse part d’ombre au programme de la FI et à son candidat Jean-Luc Mélenchon. Avec en sus une possibilité de renforcer le Macron, son soutien (celui de la finance).
Hamon n’a simplement mené qu’une campagne PS (Valls était beaucoup trop marqué par sa phase gouvernementale). Une campagne PS a toujours été jalonnée de promesses sociales qui pourraient apparaître y compris révolutionnaires (ce n’est pas nouveau). On connait la suite. La suite, entre autres, c’est le silence de Hamon sur l’UE qui en dit long sur ses postulats intérieurs. Puis Hamon se fera victime de la désunion de la « gauche » et de refus qui lui seront extérieurs. Un classique soutenu par les médias.
Non ce n’est pas une bonne nouvelle que ce jeune vieux du PS qui a tout laissé passer (les politiques successives des gouvernements PS hostiles aux travailleurs…) soit mis au devant de la scène en tant qu’outil. Fillon et Macron doivent être satisfaits du résultat de cette primaire. Cela dit, quand on est anticapitaliste, un type comme Hamon (lui et son parcours) ne peut émouvoir, cela même si, opportunément, des points de son programme (de ses propos surtout) semblent proches de ceux d’un programme révolutionnaire. Comparaison n’est pas raison.
Robert ARNAUD
Hier soir un seul « sondage » sans références a été produit et affiché par les télés. Et il donnait Macron à 21%, Hamon a peine éclos à 15% et Jean-Luc Mélenchon à 10%, score régressif le plus bas depuis un an. La propagande et les manipulations par une nomenklatura médiatique entièrement au service de Macro va aller bon train. Il va falloir avoir du sang-froid pour résister et faire résister tous les apeurés du « vote utile » présumé ! Pour la première fois depuis quelques mois, je suis inquiet pour la suite !
Robert ARNAUD
Le PS a commis cette fois l’usurpation vicieuse, un coucou, imitateur sans vergogne de notre programme, digéré et édulcoré à souhait. Qui vont être les premiers dupes ? A suivre…
Cram cram
Fillon, c’est Pénélope donc (et ses enfants itou) rémunérée (beaucoup) pour un labeur qui n’a pas l’air d’avoir laissé de grandes traces y compris dans la mémoire de l’intéressée, c’est une cure d’austérité pour les plus démunis et une cure d’obésité financière pour les 1% les plus riches mais c’est aussi, et vous ne le signalez pas ici, la volonté de passer à 48h de travail hebdomadaire sans augmentation de salaire bien sûr. Pourquoi donc se gêner ?
Argument tout de même à faire passer auprès de ces pauvres qui votent à droite pour mieux se faire tondre la laine sur le dos.
Lyendith
Notons que pile-poil le jour du second tour de la primaire, un sondage nous informe que Mélenchon est passé de 15% à 10% et Hamon de 8% à 13%, en même pas une semaine ! Les miracles de la sondologie.
Sur la question de la PMA, je m’interroge. Si la GPA est une « location d’utérus », la PMA n’est-elle pas aussi, en un sens, une vente de sa capacité de procréation ? Certes, on ne demande pas à un donneur de sperme de porter un enfant pendant 9 mois et de l’abandonner, mais certains le font tout de même pour l’argent.
Invisible
« porter un enfant pendant 9 mois et de l’abandonner » ?
C’est tout ce que cela vous inspire ? Une grossesse, c’est au mieux une transformation du corps. Une grossesse, c’est aussi une déformation, de la plus bénigne (vergetures) aux plus invalidantes, hyper-tension, varices, complications, etc. Le risque de mort à l’accouchement n’est pas non plus totalement éradiqué. J’ai un cas parmi mes proches. Il faudrait donc un peu plus penser aux mères « porteuses » qu’à faire la morale à leur manque d’instinct maternel !
Martial Langlois
Je ne sais pas s’il existe un « instinct maternel » duquel on pourrait manquer, mais cette question de la PMA semble tout de même problématique, à en juger par les commentaires récurrents à ce sujet. L’argumentaire est bon pour la GPA, mais il y a me semble-t-il un angle mort côté PMA.
Lyendith
@Invisible
J’ai dû mal m’exprimer. Je dis justement qu’il est inhumain de faire endurer à une femme 9 mois de grossesse éprouvants tout en lui demandant de renoncer à tous ses droits sur l’enfant à naître.
CLAUDEJ
Obscène sarabande de la caste : s’agissant des emplois de Mme Fillon, outre l’aspect légal de la question (la justice s’en occupe) et l’immoralité des montants en cause, soulignée par Mr Mélenchon, il y a, à mon sens, l’immoralité du népotisme et du « piston », comme on disait autrefois. Aujourd’hui on préfère parler de « réseaux », mais tous les réseaux n’ont pas la même origine et ne se valent pas ! De plus, il s’agit ici pour une grande part d’argent public.
J.P. Rissoan
Il faut annoncer le meeting du 5 février à Lyon ! Quelle est la structure départementale dirigeante de FI ? Aucune affiche sur les murs de Lyon, rien.
J.P. Rissoan
Trois questions à B. Hamon.
Quelle politique européenne ? Allez-vous, oui ou non, libérer la France du carcan des traités européens qui nous asphyxie ?
Quid du partage de la valeur ajoutée ? Après la « rigueur » de 1983, 8% de la richesse créée en France sont passés de la poche des salariés à celle du patronat.
La sortie de l’OTAN ? Avec le va-t’en guerre actuellement à la Maison Blanche, le parapluie américain n’en est plus un. Revenons à la souveraineté française.
Tout cela figure dans le programme de la France insoumise !
MG
Il existe un moyen très simple de tester la sincérité des socialistes après la primaire. Ils sont au pouvoir encore pour quelque temps et donc si ils suivent la ligne Hamon qui a gagné, ils peuvent abroger immédiatement la loi El Khomri, pourquoi attendre ? En plus, pour M. Hamon, cela lui permettrait de voir la solidité de ses futurs députés puisque les investitures sont faites. Oui je sais je suis taquin !
marcel
Je vous en prie il faut raison garder. 2017 ne sera pas comme 2012, ni comme 2007, ni comme 2002 car nous n’allons pas rester spectateurs des sondages de l’intox et reprendre la trouille comme d’habitude. Nous sommes debout et nous allons aider tout le monde à se remettre debout, bien respirer et mesurer notre force. Chers amis préparons nous à la grande marche pacifique pour commencer le changement de cette société qui pourrit de tous les côtés. On a tout essayé il n’y a plus que nous, le peupla, alors !
dubois
Le programme ou plutôt la fin de programme nucléaire, ou plutôt l’arrêt de production électrique nucléaire est un point très délicat dans l’opinion publique. Le nucléaire ci a eu droit aux campagnes de publicité énormes, aux rabâchages des politiques et bénéficie du soutien inconditionnel de presque tous les agents (anciens aussi) d’EDF. C’est indispensable d’être très pédagogique sur le sujet, et d’y donner le temps nécessaire pour que ça soit compris. Sortir du nucléaire, c’est une évidence qu’il faut le faire, et de manière urgente dans les deux cas aussi, quelque soit le scénario utilisé (avec ou sans accident). Je compte sur FI, et j’y prêterai volontiers la main, que le message soit bien compris, bien relayé. La France n’a pas compris non plus que la surveillance des réacteurs, des déchets, les démantèlements dureront x années, que le boulot n’est pas fini.
BLANC Gérard
Il existe des explications à l’élimination de l’énergie nucléaire pour mettre en place des formes d’énergies renouvelables, explications développées par J.L. Mélenchon de façon intelligente et pertinente dans plusieurs assemblées et blogs. Comment se fait il qu’aucun des candidats de gauche ou de droite n’aient pas abordés ces problèmes ? Que font leurs conseillers, experts et spécialistes en supposées compétences du nucléaire ? Doit on comprendre qu’ils ne peuvent admettre des gisements d’emplois et de développement de nouvelles ressources avec les technologies en cours d’approfondissements !
Christian09
Ce boulot n’est pas commencé et coûtera assez cher, n’oublies pas de le dire ! L’électricité produite par les centrales atomiques n’est pas vendue au juste prix, elle est vendue à un prix plus bas qui ne prend pas en compte l’arrêt des centrales, ni le nettoyage des sites pollués. Mais que fait La concurrence libre et non faussée de l’Europe capitaliste ? Rien, presque que moins que rien, c’est dire !
dubois
Un sondage fait pour un organisme de certification de professionnelle montre que les Français sont assez bons enfants pour croire un peu n’importe quoi. Quel candidat à la présidentielle pour développer les EnR ? Sondage fait pour Qualit’EnR.
« OpinionWay-Qualit’EnR a également interrogé son panel représentatif de 1.001 Français sur la question de la prochaine élection. La thématique des renouvelables ne serait, selon les répondants, pas assez présente dans le débat (77 %), une idée portée plutôt par les ruraux (84 %) et les sympathisants de gauche (83 %). Quant à savoir quel candidat serait le plus à-même de favoriser le développement des EnR, Frédéric Micheau répond : « Il y a une méfiance prédominante et un discrédit de la classe politique en général. Mais Yannick Jadot, pour son appartenance à Europe Ecologie Les Verts arrive en tête, devant Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon ». Benoît Hamon ne figure qu’en sixième place de ce classement, mais l’enquête a été réalisée au début du mois de janvier, avant les débats de la primaire de la Belle Alliance. « Les Français (71 %) sont d’accord sur une chose : le président élu devra amplifier le déploiement des EnR ! »
Bon, ceci dit je n’aime pas les sondages.
DD
En lutte pour sa survie pure et simple, le PS a désormais deux fers au feu, Macron et Hamon. Tous deux jouent le rôle historique du PS : tromper les travailleurs pour couper court à l’idée même de Révolution. L’un se présenterait à visage découvert, Macron, l’autre avancerait masqué, Hamon. Le second est potentiellement un Hollande bis. Il propose à la FI le baiser qui tue. Étrange ce soi-disant sondage au soir même du second tour de la primaire PS. S’il n’avait existé, par la grâce de la génération spontanée, il aurait fallu l’inventer. Au même titre que les effectifs annoncés de participation. Il ne faut pas céder un pouce de terrain à cet imposteur.
pinon jean pierre
La victoire de Hamon est une bonne nouvelle pour la France insoumise et son candidat Jean Luc Mélenchon. Le résultat de la primaire socialiste renforce le mouvement la France insoumise pour deux raisons essentielles sans lesquelles il ne peut y avoir d’accès au second tour:
L’opposition à la politique du gouvernement socialiste et de ses alliés écologistes a été approuvée par une faible participation (-835 000 votants par rapport à 2011) et par la défaite cinglante de Valls. Ajoutons à cette sanction, qu’une partie importante de participants se sont déplacés pour « virer Valls » mais qu’en aucun cas ils n’envisagent de voter pour Benoit Hamon à l’élection présidentielle.
La victoire de Hamon, dont tout le monde reconnait qu’il s’est « inspiré » du programme l’avenir en commun, renforce la dynamique de la campagne de la France insoumise à partir des idées portés par Jean Luc Mélenchon devenues dominantes à gauche, et au delà, devenues audibles auprès d’électeurs qui se réfugiaient dans l’abstention et qui viennent en grand nombre dans les réunions de la France insoumise pleines à craquer.
Les citoyens engagés auprès de jlm2017 ont donc toutes les raisons d’être confiants et d’être insoumis, surtout face à la propagande médiatique et des sondages qui vont s’amplifier pour empêcher jlm2017 d’accéder au second tour.
Le paysage politique imposant l’alternance libéralisme/social libéralisme à maintenant explosé.
Christian09
« Devenues audibles » est une expression à la mode, mais inexacte. Car dans ce cas l’on doit dire « devenues crédibles ». Quand allons-nous arrêter de nous exprimer avec les mots de nos adversaires, les mots à leur mode (quartier sensible et non quartier pauvre, par exemple) qui finiront par influencer tous nos choix. Par les mots nous existons politiquement, un chat n’est pas un chien ! La gauche n’est pas la droite !
Volodia
Le candidat du Système c’est Macron. UE, Allemagne, banquiers, MEDEF, Hollande, tous derrière lui. Valls a été sacrifié volontairement pour que Hamon puisse torpiller la France Insoumise et permette ainsi à Macron d’être au second tour.
Et maintenant ils nous refont le coup de l’unité. Grotesque, mais dangereux. Alors répondons de la même manière. Dialogue pour la forme sans rien céder sur le fond. Et surtout relançons une campagne plus déterminée auprès des ouvriers et des quartiers populaires. Avec comme cible principale Macron, le ministre de l’Economie de François Hollande, grand ennemi des travailleurs et fossoyeur de leurs droits. Nous verrons bien si Hamon suit sur ce terrain.
challiol
C’est vrai, Mr Melenchon, vous êtes parfaitement clair et homogène dans vos discours. S’il vous plait ne vous mariez pas avec les Hamon et autre de ces cliques qui sont, je viens de l’entendre, des apparatchiks.
Pour moi ce terme est le symbole de la trahison de ceux qui ont le pouvoir vis à vis des autres. Vous n’en ferez jamais parti, hein? Je vous crois sincère. Mais ne nous décevez pas. On est dans une ambiance proche de 1789 : ras le bol des seigneurs enarques et des banquiers européens.
Louise
Article trop long à lire, oh mes petits yeux ça fatigue.
Bien vu pour l’affaire Fillon. Oh, c’est grave doctor ?
Tu es le meilleur et je l’ai acheté le livre, l’avenir en commun, 3€ ce n’est pas la fin du monde, mais bien la fin d’un système oligarchie. Malgré les critiques, on y croit et les sondages qui place Jean-Luc Mélenchon en 5ème position avec 10 %, de la manipulation contrôlé, je fais mon pronostic avec 20% supplémentaire, car c’est les soldes et 10% de cadeau, parce que tu le mérite ce qui fait au total 40% et ça peut monter encore. On tire un trait sur le passé, on prépare la 6ème République.
Eli
Il faut prendre Hamon à son propre jeu. Il annonce vouloir rassembler à gauche, chiche. Qu’importe son pédigrée seul les faits comptent. Nos ennemis vont de Le Pen à Macron : la droite quoi.
C’est tout de même une très bonne nouvelle que les sympathisants PS ai choisi le plus à gauche de la primaire, que se soit vrai ou pas, c’est ce qu’il représente qui est important bien au delà de sa petite personne et c’est ce que les votants de la primaire veulent exprimer : la gauche veut pouvoir voter à gauche. Tous pour une nouvelle république ! Le vent de l’histoire doit nous porter dans une nouvelle direction. Jadot, Hamon, Mélenchon, on s’en fout nous voulons tous que ça change.
René-Michel
« On s’en fout nous voulons tous que ça change. »
Non on s’en fout pas, sinon on ne lutterait pas, parce qu’on ne lutte pas que pour sa pomme ! Parce que notre expérience nous a appris que l’habit ne fait pas le moine. Hamon est à Mélenchon ce que Hollande est à Jaurès. Enfin entre « nous voulons » et nous pourrons il y a une sacrée différence, celle de se remuer pour y arriver et on est pas rendus ! Alors au boulot et fini de fanfaronner.
Eli
Je ne lutte pas pour ma pomme, pas plus que je ne lutte pour un guide. Et je ne suis pas la pour fanfaronner, mais pour relever ce qu’il y a de positif et ce qui donne envie de lutter, ce qui m’enthousiasme. Je me bat pour qu’enfin cesse cette personnalisation de la politique, cette saloperie de 5ème république et je ne suis pas la pour écouter les pères la morale et les donneurs de leçon.
Christian09
Ton commentaire sur le programme de Fillon est excellent car c’est la réalité. J’étais inspecteur des impôts, je sais les revenus des profits des spéculations boursières des riches. Nous n’avons pu saisir une déclaration de revenus tant le montant déclaré était important. Nous avons du l’envoyer à Bercy. Ce qui est scandaleux serait l’absence de travail de son épouse, son montant aussi, car jamais aucune assistance n’a été payé autant. Du travail fictif chez l’éditeur. Deux rapports payés à ses fils. 20.000 euros détourné du Sénat. Cela commence a beaucoup faire, comme à la Sarko.
Force et santé à vous tous.
morvan
Je fus moi aussi inspecteur des impôts, fiscalité des entreprises. Et, bien que dans la saga Fillon le problème quasi unique, et en tous cas le seul judiciairement déterminant, soit la réalité des emplois occupés, il me souvient des restrictions légitimes qui nous étaient, à nous, imposées dans notre exercice professionnel, lorsque la propre profession du conjoint, et/ou son entreprise d’exercice, présentaient un risque pour notre objectivité de vérificateur, donc notre impartialité, que je confonds volontiers avec intégrité. Par ailleurs, dès lors que l’un de nous quittait notre administration des Finances pour une quelconque raison, il était soumis pour plusieurs années à une interdiction d’exercer dans les entreprises dont il gérait auparavant la fiche fiscale. Ces règles conçues pour les modestes cadres A de la FPE que nous étions me paraissent toujours excellentes, – on a vu cependant combien les importants s’affranchissent de leurs principes, alors qu’elles devraient être posées et appliquées en invariante du bas en haut de la chaîne des décisionnaires, avec un contrôle plus drastique encore sur les plus puissants.
j.lou
Sur le problème de la sédation profonde, je me permets de rajouter que la sédation ne consiste pas uniquement à priver d’eau et de nourriture une personne en fin de vie. J’ai pu constater qu’un sédatif puissant plongeait dans un coma profond la personne et qu’un antalgique majeur comme la morphine permettait à la personne de ne pas souffrir. Il est vrai qu’à la toute fin le corps peut se dégrader très vite avec des escarres, alors que les fonctions respiratoires et circulatoires fonctionnent encore. Mais il est vrai que cela dure toujours trop longtemps surtout pour l’entourage qui peut être en souffrance de voir partir trop lentement l’être cher.
Roland LIMOGES
Ce sujet n’est pas un combat personnel privilégié, mais j’estime devoir m’interposer contre les prêts à penser simplistes. Il n’y a pas de petit sujet lorsqu’on aborde la condition humaine. J-L Mélenchon déclare « À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille. »
Sur la forme, passons sur le truc démagogique « pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, etc. ». Dans cette phrase Jean-Luc détourne le problème, comme il sait si bien dire « c’est pas le sujet » de « ceux qui déclarent… ».
Sur le fond, la prostitution est un sujet sérieux traité ici (et cela m’étonne de mon candidat) d’une manière désinvolte voire méprisante. Car enfin le sujet c’est plutôt ce que les prostitué-e-s pensent de leur « activité » et ce sont les questions sur le pourquoi du recourt à ce « service sexuel ». Il y a là une montagne de problèmes sociaux et humains à traiter avec responsabilité et bienveillance. Et puis, bien sûr, il y a la liberté constitutionnelle de disposer de soi qui ne peut souffrir d’exceptions que lorsqu’elle porterait préjudice à une autre liberté.
Si j’osais j’ajouterais : chiche expliquez nous donc comment vous allez « …assumer un parti pris abolitionniste ferme. » ses conséquences diverses (le marché du sexe ne se limite pas à la prostitution) sans parler de l’absurde inhumanité que ce parti recèle en puissance.
encrier
Démagogique non, je dirais le poids des mots le choc des propos. Rien de désinvolte, rien de méprisant. Il y a effectivement montagne de problèmes sociaux/humains à traiter avec responsabilité et bienveillance. Quel livret thématique pourrait bénéficier de l’apport de votre propre sensibilité en ce domaine.
RIPERT
Je voudrais simplement répondre à @Roland Limoges : supprimons les sardines et il n’y aura plus de mareyeurs (comprenne qui pourra). Pour le dire autrement, qui se cache derrière ce commerce d’esclavage et qu’il faut éliminer sans hésitation pour qu’enfin la femme, ou l’homme, puisse disposer librement de son corps et du reste ?
Olivier Farrié
Les femmes qui font commerce de leur corps ne le font jamais pour le plaisir. Les stigmates qu’elles en retirent sont toujours présent des années après. Quand à vos accusations de démagogie, je vous en prie, vous pensez bien Jean-Luc Mélenchon se doute un peu des conditions qui mènent les femmes à la prostitution. Mais la prostitution c’est surtout le rapport de domination du mâle sur la femelle, et ça, c’est à nous les hommes de nous interroger. La misère sexuelle de certains n’est pas une justification pour encourager à la prostitution. L’assouvissement d’une sexualité bestiale ne grandit pas non plus ceux qui s’y adonnent. L’image de la femme véhiculée dans l’industrie pornographique est tellement lamentable et honteuse que légiférer et assumer un parti pris abolitionniste ferme me parait le moins que l’on puisse faire.
Sylvie
A mon avis, JL Mélenchon a raison. Il faut des lois pour lutter contre l’objectivation animale (humaine ou autre). Le coupable est celui qui objectivise l’autre. Celui qui devient objet à son issu ou sciemment ne peut être criminalisé car comme JL Mélenchon le dit si bien, une fois adulte, on doit être maître de soi, mais on ne doit pas l’être d’autrui.