Après une semaine d’ubuesques publications de résultats, qui ne furent jamais ni définitifs ni exacts, le deuxième tour de la primaire du PS s’est déroulé dans les conditions ordinaires : saturation médiatique intense, amandine cécité sur le bilan des candidats et le contenu précis de ce qu’ils avançaient. Mais cela n’est pas une nouveauté et, par conséquent, cela ne mérite pas qu’on s’y arrête. L’évènement c’est que le PS a organisé une primaire hors du commun. Sa tenue a d’abord auto-bloqué et asphyxié son président sortant en exercice. Puis elle a conduit à faire voter massivement contre le Premier ministre qui a été l’inspirateur du quinquennat. Le fait n’est donc plus la primaire mais ce qui s’exprime à travers elle.
Considérée vue de haut, la situation manifeste un moment particulièrement fort dans la maturation du phénomène «qu’ils s’en aillent tous». L’insoumission, annoncée par le nom de notre mouvement, partait du constat que ce phénomène travaille en profondeur notre société. Ce phénomène que les Tunisiens avaient nommé le « dégagisme » par référence au slogan omniprésent de leur révolution démocratique à l’adresse du PS de Ben Ali : « dégage ». Car ce résultat est totalement inédit pour un exercice du type d’une primaire.
On doit donc en déduire que tout cela constitue une tendance lourde du moment politique. C’est cette pulsion « dégagiste » qui ouvre les saisons de grand remuement des sociétés. L’épisode Fillon et ses emplois familiaux au Parlement vont sans aucun doute accroitre la rage et le dégoût qui labourent la profondeur de la société. Peu de fois dans ma vie politique j’ai senti autant d’exaspération que j’en observe maintenant. Et on devine que la tendance « dégagiste » de la société va s’amplifier après ce qui sera ressenti comme un succès. Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Car dans le combat politique il est essentiel de commencer par l’élargissement de la surface d’usage des mots que vous employez.
Pour moi, sixième République, planification écologique, indépendance de la France, couvrent désormais un champ plus large que celui qu’ils occupaient lorsque nous étions seuls à les prononcer. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. Sans hégémonie culturelle, un programme a les plus grandes peines à avancer. À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux. La campagne des « insoumis » et ma candidature sont là pour cela. Rien que pour cela.
Certes, il m’a qualifié de « rouge de chez les durs » et même, comme c’est fin, de « Fidel Castro de YouTube ». Mais n’offense pas qui veut. C’est donc sans rapport avec cette saillie de fin de banquet que je reviens sur l’affaire des emplois familiaux de M. Fillon. Peut-être n’y a-t-il rien d’illégal dans les emplois de madame Fillon. La justice le dira. Mais il y a quelque chose de profondément immoral. Et politique. C’est le décalage entre le niveau de revenu de Pénélope Fillon en tant que collaboratrice de son mari, et la purge prévue par François Fillon dans son programme. Car François Fillon ne prépare pas seulement la destruction de la Sécurité sociale et l’affaiblissement des services publics. Il prévoit aussi une ponction très sévère du pouvoir d’achat populaire ! Et comme beaucoup l’ont compris, l’indignation ambiante n’en est que plus violente.
Le programme de François Fillon fonctionne comme une pompe aspirante dans les poches du commun qui verse ensuite à gros bouillon dans les poches des riches. C’est-à-dire Robin des bois à l’envers. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est Alain Madelin, un libéral de choc qui sévissait dans les années 2000. Il l’a déclaré au magazine Le Point le 26 mai 2016, bien avant la victoire de Fillon à la primaire de droite. Lisez : «Si François Fillon passe pour le plus libéral, c’est hélas parce que son programme est assurément, en matière de purge, le plus abouti. Voilà qui prête le plus à la caricature d’un libéralisme antisocial… Je pense que cette présentation est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches ! ».
C’est vrai. François Fillon veut augmenter la TVA. Et pour quoi faire ? Pour compenser le cadeau de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que paient les millionnaires de ce pays. La TVA augmenterait de 2 points, et passerait de 20% à 22% du prix des produits et services. Cela représente une ponction de 15 milliards d’euros par an dans les poches du peuple ! Et dans ce peuple, moins on est riche plus on paie ! En effet les petites gens dépensent tout le peu qu’elles ont et paient donc de la TVA sur tout leur revenu là où les riches épargnent en grande partie. Avec cette hausse de la TVA, François Fillon va donc prendre 300 euros par an dans la poche de chaque salarié payé au SMIC ! 300 euros ! Cela représente plus de la moitié du RSA mensuel, plus d’un tiers du minimum vieillesse mensuel, un quart de SMIC mensuel ou encore quatre pleins d’essence ou la moitié du coût annuel de la cantine scolaire pour un enfant en moyenne. C’est donc une très lourde amputation du pouvoir d’achat que prépare François Fillon. Il ne fait aucun doute que la consommation et donc l’activité du pays en sera réduite d’autant.
Et que va faire François Fillon avec vos 300 euros ? Il va commencer par rendre 15 000 euros par an à chaque millionnaire de France ! Robin des riches à l’œuvre. En effet, François Fillon veut supprimer l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune. Aujourd’hui cet impôt rapporte plus de 5 milliards d’euros par an de recettes à l’État. Il est payé par 343 000 foyers fiscaux. Cela représente à peine 1% des 37 millions de foyers fiscaux. Il fallait l’imaginer : augmenter la TVA pour tous pour baisser l’impôt des 1% les plus riches ! Mais ce n’est pas tout. Avec la hausse de TVA, François Fillon entend aussi faire un très beau cadeau aux actionnaires. Il veut utiliser la hausse de TVA pour « financer une partie des allègements » de cotisations sociales et de baisse d’impôt sur les sociétés.
Avec Fillon, le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup. François Fillon a déjà prévu de ne pas augmenter le SMIC. Sur TF1 lors d’un débat de la primaire, il a expliqué le plus froidement du monde qu’à ses yeux, « le SMIC actuel c’est ce que la société française peut faire de mieux » en matière de niveau de salaire. Il a aussi prévu de faire les poches des chômeurs. Il veut rendre « dégressives » dans le temps les allocations-chômage. Il n’a pas précisé le détail mais cela consiste à réduire le montant de l’allocation perçue chaque mois au fur et à mesure que le chômeur reste au chômage. Une double peine en somme ! Enfin, avant que François Fillon ne dise qu’il retire ce projet sur la santé, il vous coûtait déjà au moins 300 euros de plus par an pour votre complémentaire santé pour compenser les déremboursements par la Sécu !
C’est en lisant ces comptes que l’on prend la mesure de ce que signifie la découverte de l’embauche de son épouse et du niveau de sa rémunération. Je suis témoin de la rage que cette information fait naître. Une colère drue et terrible comme ce vent qui coupe en deux les gens qui dorment par terre tandis que continue ce monde d’opulence insolvable. La caste qui défend cet ordre des choses et le complète à la sauce du programme de Fillon est fauchée par un règlement de compte interne qui dévoile son obscène sarabande.
Ma semaine a été largement consacrée à l’idée du passage à une France utilisant 100% d’énergies renouvelables. C’est-à-dire sortant à la fois du nucléaire et des énergies carbonées. Mardi, j’ai échangé avec les représentants du Réseau Action Climat qui regroupe l’essentiel des associations et ONG engagées sur les questions climatiques. Le lendemain, j’étais à la présentation du scenario NegaWatt 2017-2050. Un travail remarquable qui montre comment passer de la situation actuelle au 100% renouvelables en 2050 en fermant au passage la dernière centrale nucléaire en 2035, dans 18 ans.
Je le fais avec d’autant plus de sérieux que je serais sans doute le seul candidat à défendre l’idée de la sortie du nucléaire si Jadot rejoint Duflot dans le soutien à la candidature de Benoît Hamon puisque celui-ci s’en tient au seul plan de poursuite décroissante du nucléaire de François Hollande et du PS. Dans ces deux événements, j’ai puisé de nouveaux arguments. Notamment un pour tordre le cou à ceux qui demandent sans cesse « combien ça coûte » avant d’écouter la fin de la réponse précédente. Car le 100% renouvelables et l’écologie, ça peut rapporter gros ! Les prétendus comptables qui tiennent lieu de candidats ou de journalistes devraient y réfléchir.
Le 100% énergies renouvelables en 2050 permettrait une économie globale de 370 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050 selon l’Association NegaWatt. 370 milliards d’euros ! C’est l’équivalent du budget annuel de l’État ! Pour parvenir à ce chiffre, NegaWatt a calculé le solde entre les dépenses engagées dans la transition écologique et les économies réalisées, notamment en importations d’énergies.
Déjà, il y a quelques semaines, la prestigieuse université américaine de Stanford disait que le 100% renouvelables permettrait des économies considérables. Ses universitaires avaient estimé qu’une France 100% renouvelables économiserait 22,8 milliards par an d’ici 2050 rien qu’en matière de santé. C’est dire notamment le coût de la pollution en termes de santé publique sans oublier les 48 000 décès prématurés par an ! La prochaine fois qu’on vous demande : « combien ça coûte de faire 100% renouvelables ? », répondez : « Combien ça coûte 48 000 morts par an ? » !
Au total, l’université Stanford a évalué que le 100% renouvelables permettrait une baisse annuelle de 379 milliards d’euros sur les dépenses de santé, électricité et lutte contre le changement climatique. Cela représente une économie de 5 700 euros par an et par personne ! Évidemment, il faut déduire de ce chiffre annuel les investissements à réaliser. Ce que ne fait pas l’université états-unienne. Mais c’est ce que fait Negawatt pour parvenir à son chiffre de 370 milliards d’euros d’économies cumulées d’ici 2050.
Le Réseau Action Climat a quant à lui attiré mon attention sur les niches fiscales anti-écologiques. Il estime à 30 milliards d’euros par an le coût des niches fiscales favorables aux énergies fossiles. 30 milliards d’euros ! Ce chiffre inclut le manque à gagner fiscal et les coûts de l’impact sur la santé et l’environnement de l’usage de ces énergies. Parmi ces niches fiscales anti-écologiques, il y a bien évidemment l’avantage fiscal pour le diesel en matière de TVA et de Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TIPCE, l’ex TIPP pour « taxe intérieure sur les produits pétroliers »). Cette niche fiscale est estimée à 6 milliards d’euros par an de manque à gagner. Évidemment, en disant cela, je n’ignore pas que beaucoup des gens qui roulent au diesel y ont été encouragés et l’ont fait car c’était moins cher pour eux.
La question n’est donc pas seulement fiscale ou écologique. Elle est aussi sociale. La sortie du diesel ne sera socialement possible que si des mesures fortes sont prises pour venir en aide aux actuels propriétaires de véhicules diesel, pour les aider soit à renoncer à leurs véhicules s’ils le peuvent, soit à en changer pour des véhicules moins polluants. Mais pour commencer, on pourrait supprimer l’allégement fiscal sur le diesel pour les entreprises. Même le PS a fini par l’admettre. Mais, comme d’habitude, ces gens disent une chose et en font une autre. En effet le gouvernement n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que… d’étendre l’avantage fiscal aux véhicules à essence ! Et pourquoi ? Pour respecter une directive européenne ! Car les lobbies ont bien travaillé au sommet. Et la Commission européenne empêche de supprimer l’avantage fiscal en matière de TVA sur le diesel. Mais elle autorise de l’étendre à l’essence ! Incroyable, non ? On voit ici aussi que la sortie des règles et traités européens est une exigence écologique autant que de souveraineté !
Un autre exemple d’aberration anti-écologique en matière fiscale concerne l’aviation. Aujourd’hui, les compagnies aériennes opérant en France sont exonérées de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques. Pour le dire clairement, le kérosène bénéfice d’une niche fiscale. Au total, cette niche coûte 3,5 milliards d’euros de manque à gagner par an. Et il y a plus scandaleux encore. C’est que cette niche s’applique aussi pour les vols intérieurs, entre deux villes françaises ! Pourtant ici, il n’y a aucune concurrence internationale ni risque que les vols soient déplacés vers d’autres aéroports. Vous n’irez pas à Francfort prendre un vol pour faire Brest-Nice ! La seule exonération sur les vols intérieurs coûterait 1,3 milliards d’euros de manque à gagner selon le Réseau Action Climat ! C’est d’autant plus absurde que le ferroviaire ne bénéficie pas d’un allégement fiscal identique. En effet, la SNCF doit, elle, payer la CSPE, la contribution au service public d’électricité. Le kérosène des avions est aidé mais pas l’électricité du train pourtant moins polluante !
Et en matière de niches fiscales anti-écologiques, le PS a eu tout faux pendant ce quinquennat. C’est ce qu’a dit un rapport de la Cour des comptes de novembre 2016. Que dit-il ? Que le montant des niches fiscales anti-écologiques a augmenté de 14% entre 2010 et 2015 alors que les niches fiscales écolo ont été rabotées de 27% ! Pour l’écologie aussi, la révolution fiscale est urgente ! Tourner la page des ambiguïtés et de la non décision permanente en est la première condition.
On connait la ligne adoptée par Trump contre les traités de libre-échange. Il faut donc suivre de près ce qui se passe dans le tohu-bohu en cours. Car si Trump annonce être contre le TAFTA, accord de libre-échange entre son pays et l’Union européenne, pendant ce temps l’accord avec le Canada suit son parcours. Et ses partisans en Europe comme au Canada n’en sont que plus chaud-bouillants pour parvenir à le faire adopter. En effet le Canada deviendrait le point de passage de l’échange des produits entre européens et nord-américains. Car le Canada est, de son côté, intégré dans une zone de libre-échange avec les USA. Le trajet du texte est donc à suivre avec le maximum d’attention. Voyons cela.
Après avoir été validé par le Conseil européen le 30 octobre 2016, le traité de libre-échange UE-Canada arrive désormais devant le Parlement européen. Il sera soumis au vote de la plénière le 15 février prochain. À la suite de sa validation par le Parlement européen il sera soumis à la ratification dans chaque pays. Évidemment chacun a sa méthode et ce sera soit le vote du parlement du pays soit un referendum. On comprend bien que tout cela peut prendre du temps et finir par échouer tout simplement. Dans ces conditions, l’incroyable est prévu : une application « provisoire » du traité aura lieu !
C’est ce que prévoit la décision du Conseil en date du 30 octobre. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». C’est incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Le coup vient de loin car l’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ».
Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et décidé pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen devient inutile. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. ». Enfin, la majeure partie de l’accord peut alors être appliquée de manière anticipée : seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. Et dans le cas où un état refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas, c’est pareil !
Autant dire que le vote du 15 février n’est qu’une formalité, voire une politesse faite aux députés à qui l’on fait semblant de demander leurs avis. C’est d’ailleurs ce que semble penser le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani. Il est tellement confiant dans le résultat du vote, qu’il a même pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. C’est qu’il s’agit aussi pour lui d’accélérer la procédure pour prévenir toute tentative d’opposition et ainsi asseoir son autorité au sein des institutions européennes. D’ailleurs M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». De toute manière, on ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », s’interroge sur les impacts écologiques d’un tel accord.
Car le CETA est en totale contradiction avec le – déjà bien insuffisant – accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de l’accord UE-Canada. Et les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent. Même la Commission européenne reconnait dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre avec une augmentation des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Alors même que l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
L’accord prévoit également de faciliter l’importation d’énergie fossile en provenance du Canada et plus particulièrement de sables bitumineux dont l’extraction et l’exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels. Les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles avec notamment l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. Encourageant d’autant les fermes-usines canadiennes qui produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin, le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité, et même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États, notamment dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013, et je signais encore ce samedi, à l’occasion de la journée de mobilisation européenne « Anti-CETA », une tribune à ce sujet. Et je voterai contre au Parlement européen.
Car, alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciale avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et la délégation socialiste du Parlement européen, après avoir soutenu, tout du long, le processus, vient de découvrir que le traité n’était finalement pas bon. Et alors que ses membres n’ont rien fait pour empêcher son adoption en commission parlementaire, ils jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils s’y opposeront de toute leur force. Pour ma part, je crois que leur capacité à s’opposer à quoi que ce soit n’est pas plus sérieuse que celle de Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
« Le Journal du Dimanche» m’a interrogé il y a une semaine sur une série de sujets qui touchent à la liberté de disposer de soi. Ce genre d’exercice a l’inconvénient de la brièveté des réponses mais il a l’avantage de l’obligation de mettre en formules simples des réponses à des sujets complexes. J’ai pensé que la lecture de la partie de l’entretien consacré à ces questions intéressera mes lecteurs.
Jeudi soir, lors du troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la gauche, François de Rugy, suivi par Benoît Hamon, ont plaidé pour le droit à mourir dans la dignité. Cela va dans votre sens, vous qui êtes favorable au « droit d’éteindre la lumière »…
Ils ont fait œuvre utile. Cela facilite mon travail. Mais il faut parler clair et nommer les choses par leur nom : le suicide assisté. Ne nous cachons pas derrière des euphémismes. Les Français sont prêts à regarder cette idée en face. Le débat nous grandira tous. Ici il y a un grand décalage entre la maturité des gens, massivement pour, et les responsables politiques, plutôt frileux… Car en politique, les questions philosophiques font souvent très peur. Parler de la mort pour un politicien c’est typiquement le genre de sujet sur lequel il va biaiser. La formation moyenne des responsables politiques est extrêmement technocratique, elle est très peu littéraire et peu philosophique. Ce sont des sujets qui les encombrent.
Vous, au contraire, vous en avez fait l’une de vos marques de fabrique…
Il faut un débat sur la nature de la civilisation humaine à notre époque. L’avenir de la planète et celui de l’être humain sont à l’ordre du jour. Il ne faudrait pas que les questions de la présidentielle se résume à : combien ça coute ? Je veux introduire dans le débat le droit à être maître de soi-même. Il y a un lien direct entre le droit à l’avortement et le droit au suicide assisté. Je propose que ces deux droits soient inscrits dans la Constitution.
Depuis 2016, le droit à la « sédation profonde et continue » est autorisée… Cela ne suffit-il pas ?
Je récuse la loi qui s’applique aujourd’hui. Elle consiste à priver un mourant d’eau et d’alimentation. C’est la « diète noire », une torture qu’infligeait le dictateur Sékou Touré. S’ensuit une mort atroce. Le suicide assisté est le droit ultime de rester maitre de soi-même, de rester libre dans une circonstance contre laquelle on ne peut rien. C’est une liberté, pas une obligation, bien sûr. Il est misérable de devoir aller en Suisse ou en Belgique pour bénéficier du suicide assisté, comme autrefois on allait en cachette en car à Amsterdam pour un avortement.
Pourquoi êtes-vous hostile à la GPA, alors même que c’est le point d’aboutissement de cette liberté de disposer de soi-même que vous jugez fondamentale?
Je comprends qu’en toute logique on pose cette question. J’y suis opposé pour une raison philosophique. Le corps n’est pas une marchandise. Ne sommes-nous pas tous pour la gratuité du don des organes ou du sang ? Quand vous vous êtes vendu comme une marchandise, vous n’êtes plus maître de vous-même. La GPA fait d’une femme un outil de production. Le jour où l’on me présentera une milliardaire qui par amour d’une femme pauvre d’un bidonville acceptera de porter son enfant, je réviserai mon point de vue.
Pour une femme malade qui ne peut pas porter d’enfant, quelle est votre objection ? La GPA n’est-elle pas alors la seule solution qui existe ?
Non, il y a aussi l’adoption. La GPA est fondée sur une illusion : que la filiation reposerait sur autre chose que de l’amour. Le lien biologique n’est pas fondateur de la relation humaine. L’amour prime sur la génétique
Depuis 2016, « l’achat d’acte sexuel » est sanctionné par une amende de 1 500 euros maximum. Faut-il aller plus loin ?
Il faut assumer un parti pris abolitionniste ferme. À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille.
Êtes-vous partisan de la PMA pour les couples de femmes ?
Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes. C’est encore une fois la libre disposition de ses aptitudes qui ne nuit ni aux principes ni aux personnes.
Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ?
Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA.
264 commentaires
Gérard Eloi
Billet très complet et bien argumenté, comme toujours, bravo Jean-Luc.
Un petit détail toutefois. Je crois qu’il ne faut pas trop s’inquiéter du CETA, puisque même si le PE le vote, le parlement de n’importe quel pays membre pourra le stopper. Et, avec la période d’essai qui permettra de dire « on arrête à cause de…tel ou tel méfait que l’on vient de subir », ce truc est vraisemblablement condamné à s’autodétruire. Si c’était pareil pour Trump, ça dégagerait l’horizon.
J’ajoute un petit mot sur un autre des articles (où il ne semble pas y avoir de possibilité de commenter), celui consacré à notre cher (!) président de la BCE et sa trop chère Goldman Sachs. J’ai peur que Macron utilise ça dans sa campagne, en disant qu’il va remplacer Goldman Sachs par son Rothschild à la tête des coulisses de la fantômatique UE. Il faut donc bien dire aux gens que Rothschild n’est pas mieux que Goldman Sachs (on doit à Rothschild la loi de 1973 devenue art. 123 du traité de Lisbonne). C’est pourquoi je me permets d’écrire cet avertissement sur ton blog, qui a plus d’audience que le mien. Amitiés insoumises, et vivement la victoire.
Pauvre2
Je viens de voir le documentaire de Gérard Miller sur France 3. Enfin un doc honnête sur notre porte-parole à une heure de grande écoute. Limite, on voit bien que Miller est pro Mélenchon (il a appelé a voter pour lui en 2012), ça change vraiment, génial !
invisible
Excellent le film de Gérard Miller ! Et comme il tombe à point nommé, en envoyant valser les « premiers communiants », sans vouloir être méchant, bien entendu. Timing parfait au lendemain de l’élection du frêle Hamon. G Miller brosse un portrait de vous avec une très belle stature. Quel trajet ! Quel travail et quelle constance !
Un coup de maître, une belle revanche sur l’adversité médiatique. Ça va monter, ça va monter ! Bravo.
Noëlle MOLINELLI
Je ne serai pas modérée dans mon commentaire : excellente émission sur France 3 ! Gérard Miller a parfaitement su montrer cette facette de l’homme que beaucoup d’entre nous, qui partageons vos idées et votre combat sans vous connaître personnellement, perçoivent de vous.
julie
Et en plus excellent choix de jour pour la diffusion. Après l’étoile filante Hamon, l’univers Mélenchon.
Régine
Vous avez raison, c’était excellent. Trop sans doute, puisque France Inter ce matin vers 9 heures, sur le ton de l’humour inattaquable, a complètement tourné en dérision ce documentaire et resservi les clichés habituellement employés par les chiens de garde pour dézinguer et rendre ridicule Jean-Luc Mélenchon. Comme c’était drôle dirons les braves gens. Qu’est-ce qu’il lui a mis. C’était bien vu. Car c’est bien connu, les humoristes voient toujours une grande partie de la vérité. Dans une caricature on reconnaît bien le personnage, même si le trait est forcé… et patati et patata.
Vincent
J’aime bien le fil à l’oreille de Valls, c’est la télécommande ?
Alain65
Mais quelle pagaille chez ce PS ! Que dire de ces élus PS (sénateurs, députés, maires, etc.) qui veulent rallier Macron ? C’est scandaleux ! Faut dire qu’il y a bien longtemps que ces « bels gens » en ont oublié les fondamentaux du socialisme. Le fruit est pourri jusqu’au trognon et ce qui en reste, c’est deux pépins, Hamon et Macron. Gardons le cap.
Michael Drips
M. Melenchon doit comprendre la différence entre être président et être un roi. Il n’a pas de représentants au Parlement français pour soutenir ses idées. Sans le Parlement, il sera impuissant.
Nicks
Il en aura s’il gagne la présidentielle, vous pouvez en être assuré. Et il pourra mettre en application le programme, ce qui serait beaucoup moins vrai pour Hamon par exemple, qui devrait compter sur au moins 60% de députés PS hostile à son orientation (de façade).
Gérard Eloi
Mais quand il sera président, nous gagnerons aussi les législatives, l’un ne va pas sans l’autre. Et, si tu avais lu l’Avenir en commun, tu saurais, question royauté que tu insinues, que notre programme entend abolir la monarchie présidentielle ! (page 26)
Alain Doumenjou
Tout à fait d’accord avec le commentaire de @Moit49.
Hamon, qui n’est tout de même pas un perdreau de l’année, sait pertinemment qu’il n’a pas la moindre chance d’être élu et que sa candidature (outre maintenir le PS en vie par acharnement thérapeutique et en prendre le leadership) ne peut avoir d’autre effet que de siphonner des voix à Jean-Luc avec l’espoir de f.. en l’air ses chances d’être au second tour qui devenaient de plus en plus crédibles. Partant de ce constat qui me paraît irréfutable, la conclusion coule de source sur l’objectif : « Tout sauf Mélenchon » et qu’importe le reste !
La candidature de Hamon est en tout cas la meilleure nouvelle que pouvait espérer la droite, j’y inclus évidemment Macron qui est le favori du MEDEF et donc le chouchou des médias encartés de la propagandastaffel. Hamon, pur jus des cogitations de « Terra Nova » n’est qu’un imposteur de plus qui ose se prétendre rassembleur (au service de qui ?) alors qu’il n’est qu’un sinistre fossoyeur (peut être un peu mieux maquillé que ses prédécesseurs) parmi d’autres, tels Blair, Hollande ou Tsipras ! La social-démocratie (dont Hamon est un pur produit en dépit de ses postures) n’est qu’une hypocrisie historique (et mondiale) à la botte du capitalisme le plus impitoyable. Il faudra très vite le clouer au mur de ses contradictions sans aucun ménagement, sauf à jeter l’éponge !
Sandeau
Je me suis régalé à regarder le reportage d’hier sur France 3. Mélenchon, notre pépé Mujica uruguayen proche du peuple malgré de bons revenus financiers (bravo de l’avoir redit) ! Régalé à écouter Alexis Corbière ce matin sur France Inter (enfin une autre voi(e)x plus posée). Celui-ci a parlé de rapport de force qu’il va falloir mettre en œuvre pour changer l’Europe. Très bien. Ne pensez-vous pas que ce même rapport de force devra être nécessaire pour gagner le 2ème tour des présidentielles si nous ne regardons que le nombril de la France insoumise comme a voulu le faire à l’époque du Front de gauche le parti de gauche ?
baillet gilles
Le moment est difficile mais il ne faut pas s’affoler. Hier, Bachelay, porte parole d’Hamon demandait le soutien du Président de la république. Aujourd’hui, nous apprenons qu’Hamon a le soutien du premier ministre « à condition qu’il défende le bilan ». Demain, il sera reçu par Hollande. Donc les électeurs qui se sont déplacés pour « soutenir la vraie gauche » en votant pour lui dimanche, en sont pour leur un euro. Cette contradiction ne peut que lui péter à la figure. Il faut continuer à faire campagne sans rentrer dans les calculs politiciens pourris.
catherine dumas
Bravo à monsieur Miller, vive l’Ardèche, ce documentaire est très réaliste et j’espère qu’il convaincra cette jeunesse qui à table dans des discutions de famille trouve monsieur Mélenchon trop utopiste. Oui, la jeunesse commence à se réveiller et à parler vote et choix d’un avenir, ouf ! J’avais peur qu’ils se laissent encore longtemps dominer.
marcel
Voir Hamon avec le 1er Ministre, puis demain avec Hollande c’est pathétique, écouter ce matin Le Guen expliquer qu’il allait voter Macron c’est sublime ! On se régale.
pharaon
Tout ces commentaires font énormément réfléchir. C’est d’un niveau bien plus élevée que dans l’Humanité. Nous allons gagner les élections en mai ou les perdre mais au moins avec la France insoumise j’aurai vécu quelques mois avec des femmes et des hommes a part entière, des gens debout.
yvesB
Quand Jean-Luc Mélenchon dit (PMA) « Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes », l’évidence aveuglante et trompeuse ne vous saute pas aux yeux ? la Procréation Médicale « Assistée » (PMA) est là pour palier à une « incapacité », non ? (ne pas pouvoir déclencher de grossesse pour différentes raisons biologiques, pour faire court) et non se substituer à une capacité.
OK, pour le point de vue sur la GPA, mais il faut y ajouter les questions concernant la filiation.
AF30
Le choix de Hamon est la dernière mauvaise nouvelle pour les valeurs de gauche car ce leurre va être utilisé jusqu’à plus soif. Ce leurre sera d’autant plus efficace que comme d’habitude ne sera évoqué que le qualificatif sans abordé le programme. Ainsi le système médiatique maintient une confusion totale en opposant artificiellement Hamon et les soutiens de Macron. Même si Hamon est déjà allé faire allégeance auprès du 1er ministre et si le PS organise ce cirque pour tenter de survivre aucune voix de celles qui évoquent la légèreté de ses propositions ne sera entendue. Il est malheureux par ailleurs que le PC entretienne cette confusion en participant à ce projet ridicule du tous derrière Hamon. Pour qu’elle raison ce ne serait pas tous derrière Mélenchon et le programme de la FI. Un exemple, sur France Bleu Languedoc ce midi la journaliste a évoqué les député PS qui n’acceptent pas le choix Hamon et la seule représentante politique sur le plateau est une porte parole du mouvement de Macron.
RG 87
Tiens, tiens, le drapeau étoilé de l’Union européenne en compagnie du « bleu blanc rouge » lors du discours de défaite de Valls à la Mutualité de Hamon ! Et bien, s’il voulait se discréditer aux yeux de la plupart d’entre nous, c’est une grande réussite. C’est quand même pas drapé dans cet oriflamme qu’il faudra aller auprès de Merkel dénoncer les traités européens honnis. Allez BH, va, laisse tomber et anticipe le plan B qui sera notre futur combat et horizon.
gilbert raynaud
Nouveaux frondeurs anti-Hamon au PS ? Chez eux ça promet, les opportunistes de tout poil à la manœuvre pour sauver leur siège, alors qu’il faut exiger (comme disait en Espagne Julio Anguita) « programme, programme, programme ! » et bien détaillé, analysé à la loupe avec engagement solennel, autrement dit, un rapprochement avec nous les insoumis ? D’abord et avant tout pour quoi faire très très concrètement et avec quels gages d’exécution coûte que coûte ? Laissons les venir, on verra au fur et à mesure car beaucoup se démasqueront peu à peu.
Anne B.
Pas de souci, la France Insoumise fait son chemin ! Son programme et son candidat reflètent les valeurs auxquelles aspirent les gens, qui en ont marre de cette société bidon qu’on leur impose avec toujours plus de noirceur, mensonges, artifices délétères. Ce Hamon a bien été placé là, avec mise en scène et projecteurs, dans un rôle bien défini, par la caste plaçant ses marionnettes, tirant à hue et à dia pour ne pas laisser Jean-Luc Mélenchon redonner le pouvoir aux citoyens. Cette domination mondiale ne date pas d’hier. Et bien, 2017 est le point de rupture ! La prise de conscience est en train de faire boule de neige. Qui est(sont) coincé(s), entravé(s) dans ses(leurs) baskets ? Qui face à ces remous tous azimuts, se tient fort et droit dans son action et ses convictions ? Et l’argumentation solide et vivante de Jean-Luc Mélenchon saura faire baisser de son piédestal artificiel, le candidat fourre-tout sans programme, à l’étiquette néo-libérale pur jus.
Nous, on fait les marchés, on distribue. La force, la vraie, est avec nous. Le travail de sape des médias ne durera pas éternellement. La force de l’argent et des sons de cloches médiatiques n’en a que le nom en cette période.
malinvoy
Une information concernant le « Hamon nouveau ». Il déclarait en 2012 au Figaro en parlant de Hollande « on lui assure un flanc gauche qui évite que certains électeurs se tournent vers Mélenchon. » Bis repetita… D’ailleurs on apprend ce matin que Hollande assurerait son soutien à Hamon !
André
S’il est exact que 40 % des français sont acteurs du bénévolat en France et que parmi eux 13 millions le sont dans des associations on doit pouvoir penser que nombre d’entre eux ont fait la part entre le tout-fric constitutif du socle indiscutable de tous les autres candidats et de l’humain dont se réclame d’abord notre projet. Et il serait bien étonnant que le moment forcément venu de par les règles de la campagne Jean Luc Mélenchon ait du mal à populariser la différence fondamentale entre la perspective du maintien d’un système qui non seulement ne marche pas mais rend l’ambiance de plus en plus nauséabonde et mortifère et la faisabilité et la perspective d’un autre vivre ensemble.
Christian Michard
En attendant, ils (les socialos de gôche, les médias et j’en passe) vont pas tarder à tanner Jean-Luc pour avoir une idée (ce serait bien la première) de ce qu’il compte faire de tout ce bric à brac incompréhensible, à savoir, je me désiste pour Benoit Hamon ou pas ? A mon avis, la meilleure façon de répondre, est de faire un vote électronique parmi les quelques 230000 adhérents qui ne manqueront pas de donner leur avis. Pour ma part, mon choix est fait.
Cesar
A la lumière des premiers désistements de députés et de bon nombre de militants peu enclins à soutenir le gagnant de la primaire, nous constatons déjà que M. Hamon sera le candidat du PS… sans le PS. Car il est a parier que ce parti préfèrera perdre et « passer son tour » à la présidentielle plutôt que de livrer l’appareil à ceux qui se proposent de le rénover un tantinet en dénonçant quelques dérives social-démocrates. Surtout que les législatives pointent déjà le nez et que là se joue plus qu’ailleurs la survie du parti. Surtout qu’elles seront la bonne occasion de démontrer que M. Hamon ne pouvait être le bon candidat et qu’un retour à l’orthodoxie s’impose. Bref, M. Hamon ne peut que perdre et certains ont bien l’intention de le lui faire chèrement payer : dans six mois il est politiquement mort. Pour avoir une chance de se sortir de ce cloaque en ne décevant pas ceux chez qui il a fait naître l’espoir, je ne vois d’autre possibilité pour M. Hamon et ses soutiens que de rejoindre la France Insoumise. Voilà qui serait grand et fort. Des figures du PS l’abandonnent en rase campagne et refusent de le soutenir ? Soit. Qu’il abandonne le PS à son sort et s’investisse enfin, avec nous, dans une vraie volonté de changement.