Après une semaine d’ubuesques publications de résultats, qui ne furent jamais ni définitifs ni exacts, le deuxième tour de la primaire du PS s’est déroulé dans les conditions ordinaires : saturation médiatique intense, amandine cécité sur le bilan des candidats et le contenu précis de ce qu’ils avançaient. Mais cela n’est pas une nouveauté et, par conséquent, cela ne mérite pas qu’on s’y arrête. L’évènement c’est que le PS a organisé une primaire hors du commun. Sa tenue a d’abord auto-bloqué et asphyxié son président sortant en exercice. Puis elle a conduit à faire voter massivement contre le Premier ministre qui a été l’inspirateur du quinquennat. Le fait n’est donc plus la primaire mais ce qui s’exprime à travers elle.
Considérée vue de haut, la situation manifeste un moment particulièrement fort dans la maturation du phénomène «qu’ils s’en aillent tous». L’insoumission, annoncée par le nom de notre mouvement, partait du constat que ce phénomène travaille en profondeur notre société. Ce phénomène que les Tunisiens avaient nommé le « dégagisme » par référence au slogan omniprésent de leur révolution démocratique à l’adresse du PS de Ben Ali : « dégage ». Car ce résultat est totalement inédit pour un exercice du type d’une primaire.
On doit donc en déduire que tout cela constitue une tendance lourde du moment politique. C’est cette pulsion « dégagiste » qui ouvre les saisons de grand remuement des sociétés. L’épisode Fillon et ses emplois familiaux au Parlement vont sans aucun doute accroitre la rage et le dégoût qui labourent la profondeur de la société. Peu de fois dans ma vie politique j’ai senti autant d’exaspération que j’en observe maintenant. Et on devine que la tendance « dégagiste » de la société va s’amplifier après ce qui sera ressenti comme un succès. Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Car dans le combat politique il est essentiel de commencer par l’élargissement de la surface d’usage des mots que vous employez.
Pour moi, sixième République, planification écologique, indépendance de la France, couvrent désormais un champ plus large que celui qu’ils occupaient lorsque nous étions seuls à les prononcer. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. Sans hégémonie culturelle, un programme a les plus grandes peines à avancer. À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux. La campagne des « insoumis » et ma candidature sont là pour cela. Rien que pour cela.
Certes, il m’a qualifié de « rouge de chez les durs » et même, comme c’est fin, de « Fidel Castro de YouTube ». Mais n’offense pas qui veut. C’est donc sans rapport avec cette saillie de fin de banquet que je reviens sur l’affaire des emplois familiaux de M. Fillon. Peut-être n’y a-t-il rien d’illégal dans les emplois de madame Fillon. La justice le dira. Mais il y a quelque chose de profondément immoral. Et politique. C’est le décalage entre le niveau de revenu de Pénélope Fillon en tant que collaboratrice de son mari, et la purge prévue par François Fillon dans son programme. Car François Fillon ne prépare pas seulement la destruction de la Sécurité sociale et l’affaiblissement des services publics. Il prévoit aussi une ponction très sévère du pouvoir d’achat populaire ! Et comme beaucoup l’ont compris, l’indignation ambiante n’en est que plus violente.
Le programme de François Fillon fonctionne comme une pompe aspirante dans les poches du commun qui verse ensuite à gros bouillon dans les poches des riches. C’est-à-dire Robin des bois à l’envers. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est Alain Madelin, un libéral de choc qui sévissait dans les années 2000. Il l’a déclaré au magazine Le Point le 26 mai 2016, bien avant la victoire de Fillon à la primaire de droite. Lisez : «Si François Fillon passe pour le plus libéral, c’est hélas parce que son programme est assurément, en matière de purge, le plus abouti. Voilà qui prête le plus à la caricature d’un libéralisme antisocial… Je pense que cette présentation est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches ! ».
C’est vrai. François Fillon veut augmenter la TVA. Et pour quoi faire ? Pour compenser le cadeau de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que paient les millionnaires de ce pays. La TVA augmenterait de 2 points, et passerait de 20% à 22% du prix des produits et services. Cela représente une ponction de 15 milliards d’euros par an dans les poches du peuple ! Et dans ce peuple, moins on est riche plus on paie ! En effet les petites gens dépensent tout le peu qu’elles ont et paient donc de la TVA sur tout leur revenu là où les riches épargnent en grande partie. Avec cette hausse de la TVA, François Fillon va donc prendre 300 euros par an dans la poche de chaque salarié payé au SMIC ! 300 euros ! Cela représente plus de la moitié du RSA mensuel, plus d’un tiers du minimum vieillesse mensuel, un quart de SMIC mensuel ou encore quatre pleins d’essence ou la moitié du coût annuel de la cantine scolaire pour un enfant en moyenne. C’est donc une très lourde amputation du pouvoir d’achat que prépare François Fillon. Il ne fait aucun doute que la consommation et donc l’activité du pays en sera réduite d’autant.
Et que va faire François Fillon avec vos 300 euros ? Il va commencer par rendre 15 000 euros par an à chaque millionnaire de France ! Robin des riches à l’œuvre. En effet, François Fillon veut supprimer l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune. Aujourd’hui cet impôt rapporte plus de 5 milliards d’euros par an de recettes à l’État. Il est payé par 343 000 foyers fiscaux. Cela représente à peine 1% des 37 millions de foyers fiscaux. Il fallait l’imaginer : augmenter la TVA pour tous pour baisser l’impôt des 1% les plus riches ! Mais ce n’est pas tout. Avec la hausse de TVA, François Fillon entend aussi faire un très beau cadeau aux actionnaires. Il veut utiliser la hausse de TVA pour « financer une partie des allègements » de cotisations sociales et de baisse d’impôt sur les sociétés.
Avec Fillon, le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup. François Fillon a déjà prévu de ne pas augmenter le SMIC. Sur TF1 lors d’un débat de la primaire, il a expliqué le plus froidement du monde qu’à ses yeux, « le SMIC actuel c’est ce que la société française peut faire de mieux » en matière de niveau de salaire. Il a aussi prévu de faire les poches des chômeurs. Il veut rendre « dégressives » dans le temps les allocations-chômage. Il n’a pas précisé le détail mais cela consiste à réduire le montant de l’allocation perçue chaque mois au fur et à mesure que le chômeur reste au chômage. Une double peine en somme ! Enfin, avant que François Fillon ne dise qu’il retire ce projet sur la santé, il vous coûtait déjà au moins 300 euros de plus par an pour votre complémentaire santé pour compenser les déremboursements par la Sécu !
C’est en lisant ces comptes que l’on prend la mesure de ce que signifie la découverte de l’embauche de son épouse et du niveau de sa rémunération. Je suis témoin de la rage que cette information fait naître. Une colère drue et terrible comme ce vent qui coupe en deux les gens qui dorment par terre tandis que continue ce monde d’opulence insolvable. La caste qui défend cet ordre des choses et le complète à la sauce du programme de Fillon est fauchée par un règlement de compte interne qui dévoile son obscène sarabande.
Ma semaine a été largement consacrée à l’idée du passage à une France utilisant 100% d’énergies renouvelables. C’est-à-dire sortant à la fois du nucléaire et des énergies carbonées. Mardi, j’ai échangé avec les représentants du Réseau Action Climat qui regroupe l’essentiel des associations et ONG engagées sur les questions climatiques. Le lendemain, j’étais à la présentation du scenario NegaWatt 2017-2050. Un travail remarquable qui montre comment passer de la situation actuelle au 100% renouvelables en 2050 en fermant au passage la dernière centrale nucléaire en 2035, dans 18 ans.
Je le fais avec d’autant plus de sérieux que je serais sans doute le seul candidat à défendre l’idée de la sortie du nucléaire si Jadot rejoint Duflot dans le soutien à la candidature de Benoît Hamon puisque celui-ci s’en tient au seul plan de poursuite décroissante du nucléaire de François Hollande et du PS. Dans ces deux événements, j’ai puisé de nouveaux arguments. Notamment un pour tordre le cou à ceux qui demandent sans cesse « combien ça coûte » avant d’écouter la fin de la réponse précédente. Car le 100% renouvelables et l’écologie, ça peut rapporter gros ! Les prétendus comptables qui tiennent lieu de candidats ou de journalistes devraient y réfléchir.
Le 100% énergies renouvelables en 2050 permettrait une économie globale de 370 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050 selon l’Association NegaWatt. 370 milliards d’euros ! C’est l’équivalent du budget annuel de l’État ! Pour parvenir à ce chiffre, NegaWatt a calculé le solde entre les dépenses engagées dans la transition écologique et les économies réalisées, notamment en importations d’énergies.
Déjà, il y a quelques semaines, la prestigieuse université américaine de Stanford disait que le 100% renouvelables permettrait des économies considérables. Ses universitaires avaient estimé qu’une France 100% renouvelables économiserait 22,8 milliards par an d’ici 2050 rien qu’en matière de santé. C’est dire notamment le coût de la pollution en termes de santé publique sans oublier les 48 000 décès prématurés par an ! La prochaine fois qu’on vous demande : « combien ça coûte de faire 100% renouvelables ? », répondez : « Combien ça coûte 48 000 morts par an ? » !
Au total, l’université Stanford a évalué que le 100% renouvelables permettrait une baisse annuelle de 379 milliards d’euros sur les dépenses de santé, électricité et lutte contre le changement climatique. Cela représente une économie de 5 700 euros par an et par personne ! Évidemment, il faut déduire de ce chiffre annuel les investissements à réaliser. Ce que ne fait pas l’université états-unienne. Mais c’est ce que fait Negawatt pour parvenir à son chiffre de 370 milliards d’euros d’économies cumulées d’ici 2050.
Le Réseau Action Climat a quant à lui attiré mon attention sur les niches fiscales anti-écologiques. Il estime à 30 milliards d’euros par an le coût des niches fiscales favorables aux énergies fossiles. 30 milliards d’euros ! Ce chiffre inclut le manque à gagner fiscal et les coûts de l’impact sur la santé et l’environnement de l’usage de ces énergies. Parmi ces niches fiscales anti-écologiques, il y a bien évidemment l’avantage fiscal pour le diesel en matière de TVA et de Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TIPCE, l’ex TIPP pour « taxe intérieure sur les produits pétroliers »). Cette niche fiscale est estimée à 6 milliards d’euros par an de manque à gagner. Évidemment, en disant cela, je n’ignore pas que beaucoup des gens qui roulent au diesel y ont été encouragés et l’ont fait car c’était moins cher pour eux.
La question n’est donc pas seulement fiscale ou écologique. Elle est aussi sociale. La sortie du diesel ne sera socialement possible que si des mesures fortes sont prises pour venir en aide aux actuels propriétaires de véhicules diesel, pour les aider soit à renoncer à leurs véhicules s’ils le peuvent, soit à en changer pour des véhicules moins polluants. Mais pour commencer, on pourrait supprimer l’allégement fiscal sur le diesel pour les entreprises. Même le PS a fini par l’admettre. Mais, comme d’habitude, ces gens disent une chose et en font une autre. En effet le gouvernement n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que… d’étendre l’avantage fiscal aux véhicules à essence ! Et pourquoi ? Pour respecter une directive européenne ! Car les lobbies ont bien travaillé au sommet. Et la Commission européenne empêche de supprimer l’avantage fiscal en matière de TVA sur le diesel. Mais elle autorise de l’étendre à l’essence ! Incroyable, non ? On voit ici aussi que la sortie des règles et traités européens est une exigence écologique autant que de souveraineté !
Un autre exemple d’aberration anti-écologique en matière fiscale concerne l’aviation. Aujourd’hui, les compagnies aériennes opérant en France sont exonérées de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques. Pour le dire clairement, le kérosène bénéfice d’une niche fiscale. Au total, cette niche coûte 3,5 milliards d’euros de manque à gagner par an. Et il y a plus scandaleux encore. C’est que cette niche s’applique aussi pour les vols intérieurs, entre deux villes françaises ! Pourtant ici, il n’y a aucune concurrence internationale ni risque que les vols soient déplacés vers d’autres aéroports. Vous n’irez pas à Francfort prendre un vol pour faire Brest-Nice ! La seule exonération sur les vols intérieurs coûterait 1,3 milliards d’euros de manque à gagner selon le Réseau Action Climat ! C’est d’autant plus absurde que le ferroviaire ne bénéficie pas d’un allégement fiscal identique. En effet, la SNCF doit, elle, payer la CSPE, la contribution au service public d’électricité. Le kérosène des avions est aidé mais pas l’électricité du train pourtant moins polluante !
Et en matière de niches fiscales anti-écologiques, le PS a eu tout faux pendant ce quinquennat. C’est ce qu’a dit un rapport de la Cour des comptes de novembre 2016. Que dit-il ? Que le montant des niches fiscales anti-écologiques a augmenté de 14% entre 2010 et 2015 alors que les niches fiscales écolo ont été rabotées de 27% ! Pour l’écologie aussi, la révolution fiscale est urgente ! Tourner la page des ambiguïtés et de la non décision permanente en est la première condition.
On connait la ligne adoptée par Trump contre les traités de libre-échange. Il faut donc suivre de près ce qui se passe dans le tohu-bohu en cours. Car si Trump annonce être contre le TAFTA, accord de libre-échange entre son pays et l’Union européenne, pendant ce temps l’accord avec le Canada suit son parcours. Et ses partisans en Europe comme au Canada n’en sont que plus chaud-bouillants pour parvenir à le faire adopter. En effet le Canada deviendrait le point de passage de l’échange des produits entre européens et nord-américains. Car le Canada est, de son côté, intégré dans une zone de libre-échange avec les USA. Le trajet du texte est donc à suivre avec le maximum d’attention. Voyons cela.
Après avoir été validé par le Conseil européen le 30 octobre 2016, le traité de libre-échange UE-Canada arrive désormais devant le Parlement européen. Il sera soumis au vote de la plénière le 15 février prochain. À la suite de sa validation par le Parlement européen il sera soumis à la ratification dans chaque pays. Évidemment chacun a sa méthode et ce sera soit le vote du parlement du pays soit un referendum. On comprend bien que tout cela peut prendre du temps et finir par échouer tout simplement. Dans ces conditions, l’incroyable est prévu : une application « provisoire » du traité aura lieu !
C’est ce que prévoit la décision du Conseil en date du 30 octobre. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». C’est incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Le coup vient de loin car l’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ».
Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et décidé pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen devient inutile. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. ». Enfin, la majeure partie de l’accord peut alors être appliquée de manière anticipée : seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. Et dans le cas où un état refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas, c’est pareil !
Autant dire que le vote du 15 février n’est qu’une formalité, voire une politesse faite aux députés à qui l’on fait semblant de demander leurs avis. C’est d’ailleurs ce que semble penser le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani. Il est tellement confiant dans le résultat du vote, qu’il a même pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. C’est qu’il s’agit aussi pour lui d’accélérer la procédure pour prévenir toute tentative d’opposition et ainsi asseoir son autorité au sein des institutions européennes. D’ailleurs M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». De toute manière, on ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », s’interroge sur les impacts écologiques d’un tel accord.
Car le CETA est en totale contradiction avec le – déjà bien insuffisant – accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de l’accord UE-Canada. Et les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent. Même la Commission européenne reconnait dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre avec une augmentation des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Alors même que l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
L’accord prévoit également de faciliter l’importation d’énergie fossile en provenance du Canada et plus particulièrement de sables bitumineux dont l’extraction et l’exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels. Les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles avec notamment l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. Encourageant d’autant les fermes-usines canadiennes qui produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin, le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité, et même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États, notamment dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013, et je signais encore ce samedi, à l’occasion de la journée de mobilisation européenne « Anti-CETA », une tribune à ce sujet. Et je voterai contre au Parlement européen.
Car, alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciale avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et la délégation socialiste du Parlement européen, après avoir soutenu, tout du long, le processus, vient de découvrir que le traité n’était finalement pas bon. Et alors que ses membres n’ont rien fait pour empêcher son adoption en commission parlementaire, ils jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils s’y opposeront de toute leur force. Pour ma part, je crois que leur capacité à s’opposer à quoi que ce soit n’est pas plus sérieuse que celle de Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
« Le Journal du Dimanche» m’a interrogé il y a une semaine sur une série de sujets qui touchent à la liberté de disposer de soi. Ce genre d’exercice a l’inconvénient de la brièveté des réponses mais il a l’avantage de l’obligation de mettre en formules simples des réponses à des sujets complexes. J’ai pensé que la lecture de la partie de l’entretien consacré à ces questions intéressera mes lecteurs.
Jeudi soir, lors du troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la gauche, François de Rugy, suivi par Benoît Hamon, ont plaidé pour le droit à mourir dans la dignité. Cela va dans votre sens, vous qui êtes favorable au « droit d’éteindre la lumière »…
Ils ont fait œuvre utile. Cela facilite mon travail. Mais il faut parler clair et nommer les choses par leur nom : le suicide assisté. Ne nous cachons pas derrière des euphémismes. Les Français sont prêts à regarder cette idée en face. Le débat nous grandira tous. Ici il y a un grand décalage entre la maturité des gens, massivement pour, et les responsables politiques, plutôt frileux… Car en politique, les questions philosophiques font souvent très peur. Parler de la mort pour un politicien c’est typiquement le genre de sujet sur lequel il va biaiser. La formation moyenne des responsables politiques est extrêmement technocratique, elle est très peu littéraire et peu philosophique. Ce sont des sujets qui les encombrent.
Vous, au contraire, vous en avez fait l’une de vos marques de fabrique…
Il faut un débat sur la nature de la civilisation humaine à notre époque. L’avenir de la planète et celui de l’être humain sont à l’ordre du jour. Il ne faudrait pas que les questions de la présidentielle se résume à : combien ça coute ? Je veux introduire dans le débat le droit à être maître de soi-même. Il y a un lien direct entre le droit à l’avortement et le droit au suicide assisté. Je propose que ces deux droits soient inscrits dans la Constitution.
Depuis 2016, le droit à la « sédation profonde et continue » est autorisée… Cela ne suffit-il pas ?
Je récuse la loi qui s’applique aujourd’hui. Elle consiste à priver un mourant d’eau et d’alimentation. C’est la « diète noire », une torture qu’infligeait le dictateur Sékou Touré. S’ensuit une mort atroce. Le suicide assisté est le droit ultime de rester maitre de soi-même, de rester libre dans une circonstance contre laquelle on ne peut rien. C’est une liberté, pas une obligation, bien sûr. Il est misérable de devoir aller en Suisse ou en Belgique pour bénéficier du suicide assisté, comme autrefois on allait en cachette en car à Amsterdam pour un avortement.
Pourquoi êtes-vous hostile à la GPA, alors même que c’est le point d’aboutissement de cette liberté de disposer de soi-même que vous jugez fondamentale?
Je comprends qu’en toute logique on pose cette question. J’y suis opposé pour une raison philosophique. Le corps n’est pas une marchandise. Ne sommes-nous pas tous pour la gratuité du don des organes ou du sang ? Quand vous vous êtes vendu comme une marchandise, vous n’êtes plus maître de vous-même. La GPA fait d’une femme un outil de production. Le jour où l’on me présentera une milliardaire qui par amour d’une femme pauvre d’un bidonville acceptera de porter son enfant, je réviserai mon point de vue.
Pour une femme malade qui ne peut pas porter d’enfant, quelle est votre objection ? La GPA n’est-elle pas alors la seule solution qui existe ?
Non, il y a aussi l’adoption. La GPA est fondée sur une illusion : que la filiation reposerait sur autre chose que de l’amour. Le lien biologique n’est pas fondateur de la relation humaine. L’amour prime sur la génétique
Depuis 2016, « l’achat d’acte sexuel » est sanctionné par une amende de 1 500 euros maximum. Faut-il aller plus loin ?
Il faut assumer un parti pris abolitionniste ferme. À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille.
Êtes-vous partisan de la PMA pour les couples de femmes ?
Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes. C’est encore une fois la libre disposition de ses aptitudes qui ne nuit ni aux principes ni aux personnes.
Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ?
Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA.
264 commentaires
patrice 30
Jean Luc dit « Avec Fillon le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup ». Tout le monde en est d’accord. Cela fait un moment d’ailleurs que pour les plus faibles d’entre nous il en prend un rude coup. La colère monte devant le scandale des rémunérations exorbitantes versées à Mme Fillon. Le fossé est trop grand entre les rémunérations et avantages servis aux politiques et le peuple Français. Comment peuvent ils comprendre nos problèmes et nos préoccupations ? Le décalage se creuse entre eux et nous. Jean-Luc est un des rares hommes politiques à en avoir conscience.
Emilienne
Pour ceux qui seraient tentes par une union avec Hamon, lisez l’article de Vincent Christophe Le Roux sur Le Grand Soir. Tout est dit.
Polet
Simple rappel, la base du PCF a déjà tranché. Elle a choisi Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi les pro-Hamon ne feraient ils pas le même choix pour s’ancrer encore plus à gauche ? Vont-ils (à leur tour) attendre sur le quai que le train des insoumis fasse machine arriere pour revenir les chercher ?
Une fois de plus l’anticipation de Jean-Luc Mélenchon va mettre au pied du mur ces retardataires. Vont-ils se préoccuper surtout de stopper l’hémorragie des pro Valls et autres pro libéraux fuyant en Macronie ou vont ils s’impliquer avec d’autres « bien à gauche », dans l’espoir de gagner avec eux la présidentielle ? La question n’est donc pas « que faire ? » mais bien camarades socialistes, qu’allez vous faire, maintenant et en plus, en tenant compte des « insoumis » déjà en route et pour faire grandir la gauche ?
Fred
Tenté par une union entre Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon ? Bien sûr ! Car c’est la seule façon de voir leurs nombreuses idées communes présentes au second tour. Mais pas à n’importe quel prix ! Si c’est pour se ranger gentiment derrière l’appareil du PS, qui nous a conduit où nous sommes aujourd’hui, évidemment non. Il faudrait que ce soit vraiment équitable. D’abord partir des idées avant tout. Je veux croire que le point commun entre les 2 hommes est justement le fait qu’ils ne souhaitent pas incarner une posture présidentielle personnelle mais simplement d’être candidat pour porter les idées et le collectif. Avec avantage à Jean-Luc pour cela bien entendu.
Déjà, pour que cette éventualité qui paraît peu probable aujourd’hui puisse arriver, il faudrait que le PS explose bien clairement, que toutes les vallseuses et les vallsistes, ainsi que tout ceux qui se reconnaissent dans le social-libéralisme dégagent chez Macron. Cela ne sert à rien, ni pour le PS, ni pour la gauche, que le PS s’unisse derrière Hamon, ce qu’ils appellent « union de la gauche ». Comme si la gauche se résumait au PS. Si l’éclatement intervient clairement, ce qui restera du PS de gauche pourrait alors, mais ce sera dur, se refondre derrière Jean-Luc Mélenchon !
C’est un rêve ? Ou c’est vraiment possible ? Je ne le sais pas mais j’ai beaucoup de mal à croire qu’une victoire des idées ne passe pas par là. A quoi cela sert de faire un baroude d’honneur si le programme arrive…
marie
Sûr que Hamon, que je crois sincère dans ses mots, peut-être à tort, va se faire absorber par tous ceux qui depuis 2 jours au PS font pression et exercent leur sale chantage macroniste. On est d’accord. Je pense à mes enfants, à leur avenir, aux désespérés qui comptent sou après sou, ne croient plus à rien, jusqu’à voter FN, sans pour autant, j’en suis sûre, être de sombres abrutis racistes et xénophobes. Chacun va camper sur ses positions, il n’y aura pas d’alliance sur un PPDC (vieux reste de maths) et les morfleux vont continuer à morfler, sans plus aucune espérance d’un monde plus juste. On continuera la lutte (?) mais 5 ans de droite extrême ou d’extrême droite, avec des conditions de vie, de travail insupportables jusqu’aux suicides. De la désespérance au menu quotidien. Pour lutter, il faut une part de cerveau disponible, quand on n’a pas à se préoccuper de la fin du mois qui arrive de plus en plus tôt.
Berthier G
Ne restons pas prisonnier du présidentialisme de la 5ème république. Avec la présidentielle, il n’y a pas de place pour la diversité des candidatures. Faire 3ème, 4ème ou 5ème est dérisoire. Il faut revaloriser le rôle des législatives. Ce sont les député-e-s qui votent les lois. Avec 577 circonscriptions, il y a des possibilités d’accords sur un socle programmatique partagé. Cette problématique va monter fortement dans les prochaines semaines.
baillet gilles
Dans les circonscriptions, les socialistes sont prêts. Les sortants ont été reconduits. Hamon ne présentera personne en face des députés macroniens. Il n’y aura pas d’accord sérieux.
Nicks
@Berthier G
Dans la constitution actuelle, les législatives sont le reflet de la présidentielle. Ne faites pas semblant de ne pas le savoir. Par ailleurs, comme le dit @Baillet Gilles, les candidats PS sont déjà peu ou prou désignés. Rien à faire avec eux, ils sont en grande majorité hostiles aux idées mises en avant, sincèrement ou non, par Hamon.
Nous n’avons pas d’autre choix que de continuer sans dévier avec la FI. Vient qui veut pour discuter des idées. Mais les mic-mac d’appareil, c’est terminé.
jaime
A quoi joue le PCF ? Dans l’humanité hier mardi 31 janvier, un article et une photo où on voit des militants PCF soutenir la campagne de Jean-Luc Mélenchon mais qui distribue le programme en commun ! Sur la petite table, affiches jlm2017 mais pas de livres l’avenir en commun contrairement à ce que dit l’article. Cerise sur le gâteau, les cartes sont redistribuées avec Hamon sorti vainqueur de la primaire PS selon P. Laurent qui appelle à discuter avec ce dernier et Jadot, our se rassembler au moins pour les législatives sur un programme. Autant qu’il se rallie avec Macron par la même occasion car Hamon s’est couché lors des votes durant ce quinquennat Hollande en les signant, voir s’abstenant mais jamais les censurant. La FI ne doit pas se compromettre dans cette tambouille infâme qu’elle dénonce avec raison depuis plusieurs mois. Le PCF partenaire ? Son jeu n’est-il pas de casser le dynamisme de la FI ?
morfin
Outre le Grand Soir, lire le commentaire de Martine Billard sur son blog daté du 30. Le PCF diffuse « la France en commun », et non « l’avenir en commun ». Mais comme les militants n’ont pas suivi majoritairement les consignes de vote de leurs dirigeants, je pense qu’ils voteront pour Mélenchon globalement. Leur souhait pour les autres aurait été un candidat communiste, comme Laurent ou Chassaigne. Le revenu de base, c’est pas le truc des communistes. De plus ils sont pour beaucoup pour la sortie des traités européens et pour sortir de l’euro.
lilou45
Bien sûr que les communistes auraient aimé avoir un candidat à la présidentielle, mais qui ? Il n’y a aucune personne parmi les dirigeants communistes qui a le charisme et l’expérience de Jean-Luc Mélenchon. Après la victoire il va falloir affronter l’Union européenne, le FMI, l’Eurogroupe, l’Allemagne, toute cette fange qui a écrasé la Grèce. En France aussi la bataille va être rude. Les forces du capital vont tout faire pour démolir le nouveau gouvernement en employant tous les moyens, même les plus pourris, nous savons de quoi ils sont capables. Il faudra un homme fort et expérimenté pour maintenir la mobilisation du peuple et défendre la révolution citoyenne. Là nous pourrons compter sur les militants communistes et sur leur parti, ils ont démontré leur détermination leur expérience et leur engagement dans les moments les plus noir de notre histoire, il faudra bien entendu les associer à la direction du pays.
Jacques A.
Ce billet était écrit alors que le supplément du Canard sur l’argent perçu par la famille Fillon (mère et enfants) n’était pas sorti. […]
[Edit webmestre : Et c’est la raison pour laquelle tout commentaire à ce propos est hors-sujet et donc modéré, tant que Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas exprimé sur ce sujet sur son blog. D’ailleurs, vous soulignez que « Jean-Luc ne veut pas entrer dans cette polémique ». Vous n’avez donc pas à le faire sur son propre blog. Allez plutôt sur les réseaux sociaux, ce genre de déballage est très trend en ce moment…]
cogilles
Bonjour, j’espère ne pas être-hors sujet. Mais excellente mise au point à Benoit Hamon et consorts (les adeptes du grand écart) a propos de la présidentielle de la part de Jean-Luc Mélenchon.
Boucher
15 (Hamon) + 10 (Jean-Luc Mélenchon) + 2 (Jadot) = 27
Ce sont les derniers sondages, manipulés diront certains, mais ce sont les seuls moyens objectifs d’y voir dans le noir. On est au deuxième tour face à Le Pen. Et on gagne. Puis derrière les législatives suivent comme d’habitude. C’est notre seul espoir d’avancer avec nos idées de gauche, celles de FI, celles du PC, celles des vrais socialistes. Merci à Jean-Luc Mélenchon de les avoir fait vivre depuis un certain temps. Mais il y a des moment ou on doit être réalistes et savoir compter. Je suis socialiste depuis plus de 50 ans, et j’en voudrais beaucoup à certains jusqu’auboutistes de nous faire perdre par leur obstination.
Sincèrement.
Ascalon
Ne soyez pas trop dur avec Hamon.
Certes, son acharnement à maintenir sa candidature inutile risque de faire perdre la gauche. Mais cela n’en fait pas pour autant un jusqu’auboutiste. Il n’est juste pas préparé à ce qui lui arrive et le PS va lui savonner la planche, de sorte qu’il n’a aucune chance de faire un score seulement honorable. Et il sait compter. Je crois bien que ça le désole autant que nous de comprendre que s’il ne se range pas derrière Jean-Luc Mélenchon et les insoumis, il cessera d’exister une fois cette élection passée. Mais a-t-il vraiment le choix ?
Mais je suis d’accord avec vous. Les chiffres devraient lui indiquer avec clarté et évidence que sa seule voie est de renoncer à sa candidature et apporter son concours a Jean-Luc Mélenchon et à la France insoumise.
Quant à Jadot, ce qu’il fait ou ce qu’il ne fait pas n’a pas une grande importance pour qui que ce soit.
Il ne faut pas leur en vouloir. Tout le monde na pas votre clairvoyance et ne comprend pas forcément comme vous que Jean-Luc Mélenchon est la seule candidature crédible.
Donato DI CESARE
@Boucher
Et vous croyez à ces salades de sondages-menteurs ?! Par quel miracle Hamon gagne 7 points et surtout Jean-Luc en perd 5 alors que, tous les jours, des citoyens rejoignent FI par centaines.
Traçons notre route, comme nous le faisons depuis des mois, pour convaincre, jours après jours et à la fin nous gagnerons.
Boucher
@Ascalon
C’est rigolo, et presque révélateur, j’ai pas dit et je ne pense pas du tout que Benoit Hamon est jusqu’auboutiste (qui n’est pas par ailleurs un mot injurieux, c’est seulement une technique efficace), cherchez l’erreur.
Je pense seulement que BH est le seul à pouvoir totaliser les 27 points nécessaires.
Ascalon
Ah mais parce qu’en plus, vous me prenez pour une truffe !
Evidemment que je vous avais vu venir avec vos gros sabots et que j’avais bien compris que vous étiez en train de nous expliquer froidement que Jean-Luc Mélenchon devait ranger ses gaules pour laisser sa place à votre favori. Ma réponse était au second degré, une notion qui semble vous échapper malgré (ou à cause de) vos 50 ans de servitude au PS. Seulement, vous confirmez que vous êtes ouverts à la négociation du moment qu’à la fin c’est votre point de vue qui prévaut. Alors je vous rentre dedans et je me fais modérer, ou je vous vanne (et vous marchez !)
Bon, puisque vous pensez que ce pauvre Benoit, avec son charisme de bulot et son courage d’opposum est le seul capable de faire 27%, votez pour lui, et ne venez pas nous chanter la messe. Et s’il remporte l’élection présidentielle directement au premier tour (si, si, lâchez vous, dites le fond de votre pensée), on fêtera avec vous.
Boucher
@Ascalon
Bon, je reconnais que je me suis fait avoir avec votre deuxième degré.
Quand à « je vous rentre dedans et je me fais modérer« , je n’y comprends plus rien…
Reconnaissez cependant, qu’avant une négociation, chacun a des arrières pensées, cela me semble humain.
Sans rancune
Sergio
@ Boucher
« BH est le seul à pouvoir totaliser les 27 points nécessaires »
Vous réduisez les élections et les choix politiques à de pures additions et transferts de voix de l’un à l’autre. Rappelez-vous l’exemple récent de l’Espagne où Podemos associé à la GU a fait moins que les deux forces quand elles s’étaient présentées séparément. Comment être crédible aux yeux des électeurs de la FI, des hésitants, des abstentionnistes potentiels en leur proposant une alliance qui ne repose sur rien de sérieux, concret et fondamental ? Hamon et le TCE et les autres traités libéraux eurocratiques ? Hamon et le plan écologique et l’abandon du productivisme et du mondialisme forcené ? Hamon et le retrait de l’OTAN et le non-alignement ? Hamon et la refonte de la fiscalité et de l’échelle des salaires ? Et j’en passe. Il suffit de connaître des rudiments du programme de la FI et des travaux du PG depuis le début, pour comprendre que BH est prisonnier d’un parti de notables engagés dans la régression libérale. Elu par nombre de citoyens écoeurés par Valls, Hamon ne représente que cette expression des « déçus de base » du hollandisme et otages d’un appareil bien rôdé et soumis aux puissants depuis 2012. Pas un programme de salut.
Lilian M
Ne soyons pas fous. Voilà quinze ans que la gauche n’a pas été au pouvoir. Les électeurs de gauche ont enfin choisi de bazarder les réformistes libéraux. Et la seule posture, à lire les commentaires, serait de dézinguer également le courant harmoniste et ce qu’il porte sur la transformation sociale ? Ne faisons pas le choix du « nous » sinon rien. Il est mortifère et ne mène à rien. Il faut au contraire imposer à Hamon un choix très clair.
Les réformistes libéraux l’ont bien compris et les « Cazeneuve » et consorts tirent à boulets rouges pour lui faire plier l’échine et l’obliger à adouber tous les choix libéraux du quinquennat passé. A nous de faire peser la balance de notre côté et de faire comprendre à Hamon, que si union il doit y avoir, ce sera sur une base programmatique claire et de rupture avec les réformistes libéraux, et qu’il aura à ce moment-là des soutiens bien plus forts que n’importe quel Valls, Le Guen ou Cazeneuve. Benoit Hamon est prêt à cela.
Le Front de Gauche avec la France insoumise auraient les moyens de peser lourdement sur l’avenir de ce pays dans le cadre d’une « gauche Unie ». Le programme que nous portons est une base forte de discussion. En revanche, si nous laissons Hamon sans aucune perspective d’alliance porteuse sur sa gauche, il devra immanquablement se tourner vers sa droite et les réformistes libéraux, s’il ne veut pas subir une déconfiture cinglante à court terme.
Certains me diront qu’il reste la question centrale des…
Régine
« En revanche si nous laissons Hamon sans aucune perspective d’alliance porteuse sur sa gauche, il devra immanquablement se tourner vers sa droite… »
Vous affirmez, en disant cela, que Mr Hamon aurait des convictions et un programme girouettes. On peut lui demander comme le fait Mr Mélenchon de clarifier les choses, de dire vraiment qui il est. Mais ne croyez-vous pas qu’il a déjà choisi sa ligne de conduite ? La meilleure preuve c’est sa posture sur l’Europe qui ressemble bien au « je renégocierai les traités européens » de son prédécesseur. D’autre part il a dit qu’il y aurait bien un bulletin Hamon aux présidentielles. Donc ce serait à la FI de se ranger derrière lui, et pourquoi pas l’inverse ?
André
Et s’il se tourne immanquablement vers sa droite si le système des appareils fonctionne à plein tous ses électeurs le suivront.
René-Michel
Si inviter Hamon à Matignon c’est lui tirer dessus à boulets rouges !
Lilian M
Certains me diront qu’il reste la question centrale des législatives et ils auront raison. Pour cela, il faudra quoi qu’il en soit qu’Hamon prenne la main sur le choix des investitures au sein du Parti socialiste. Car oui, il serait inconcevable de gouverner avec la même majorité à l’assemblée nationale. Si union il doit y avoir, il faut une majorité à l’assemblée nationale aux couleurs de cette union. Ne fermons pas la porte avant d’avoir pu étudier le tableau qui se présente devant nous.
fred
Les législatives question centrale ? La question centrale c’est de mon point de vue le choix du président et lui seul. Nos députés depuis des décennies sont majoritairement des marionnettes au service du Roi-président. Sans changement de constitution les Présidents garderont leur pouvoir de nuisance ou/et d’incompétence.
marco polo
Sincèrement vous pensez que la rue de Solférino va calmement laisser faire ? Pour continuer dans la métaphore, le cadre est installé avant que le tableau soit peint !
Timoteo
A mon avis J-L Mélenchon a dit tout ce qu’il y avait à dire à Hamon dans l’état actuel des choses. Et posément. Macron n’est pour l’instant pas évoqué ouvertement comme une menace mais il s’agira peut-être de le faire entendre. Avec ses bras en V, ce dernier forme un entonoir électoral des voix aveugles de gauche et de droite, je ne l’apprends à personne. Si le FN se maintient comme aujourd’hui, Macron enfoncera le clou en représentant le barrage contre l’extrême droite. Ce sera malheureusement un argument suffisant pour son accès au pouvoir et 5 ans de double jeu. Que dire si Bayrou commence dès lors à en faire la promotion comme bon nombre de socialistes surexposés médiatiquement (gouvernement oblige) ? Hamon veut-il voir Macron au deuxième tour parce qu’il n’aura pas su gérer sa propre duplicité ? Et ce alors qu’il prétend défendre la gauche ? Il ne semble pas encore réaliser que le sacrifié est parfois le sauveur, et que son désistement en notre faveur ne serait pas un aveu de faiblesse mais au contraire un geste positif historique pour la France. J’espère que très vite ça lui sautera aux yeux.
Régine
Je vois qu’il y a ici de très bon cuistot ! Quelle cuisine, quelle tambouille avec des si et des mais plus une pointe « d’horoscope » et voilà l’élection est faite. Même plus besoin d’aller voter, ni de lire le programme. Le programme ? Quel programme ?
Timoteo
@Régine
Je ne saisis pas, peut-être rentrez-vous dans les gens quand ils emploient le futur mais qu’ils supposent pourtant le conditionnel ? L’observation suffit à se rendre compte que nous qui comptons sur l’intelligence des citoyens là où ils se trouvent, et qui lisent le programme, sommes en face de certains autres partis qui veulent remporter l’adhésion par voie médiatique et par la publicité que certains élus font d’eux. Ce serait plutôt à eux que vous pourriez demander où est le programme. Qu’y a-t-il de si absurde à considérer En marche! comme un acteur qui peut très bien être tenté en dernière instance de s’afficher médiatiquement en barrage contre l’extrême droite, le meilleur d’après lui et ceux qui le soutiennent puisqu’il concentrerait une certaine partie de la droite et une certaine partie de la gauche et une certaine partie des médias qui n’ont que le FN à la bouche ? Je vous demandais pas de croire ça, mais au contraire d’admettre que la manipulation politique peut aller dans ce sens-là. Et donc que nous aurions tout à gagner à avoir une gauche plus unie, plus forte que Macron, avant l’apparition de ce genre d’argument « FN ». Mais j’en suis aussi peu sûr que vous alors du calme.
Backx Gaëtan
L’analyse politique ne peut pas être synonyme de béatitude. Même quand le programme est très satisfaisant, taire des inquiétudes serait irresponsable. Certes, l’actuelle Constitution est très présidentialiste, mais il reste fort heureusement un Parlement. Faut-il rappeler que le Président n’est rien si l’Assemblée Nationale ne soutient pas ses propositions ? A quatre mois des législatives, il est inquiétant de ne rien voir de concret en préparation de ces échéances. Dans mon département « La France insoumise » est inexistante. Seul le « Front de Gauche » a fait connaître quelques-uns de ses candidates et candidats en précisant pour ceux qui ne l’auraient pas enregistré « FdG/PCF ». Pour le citoyen ordinaire la concurrence Front de Gauche / La France insoumise est déroutante. Par ailleurs, pour le 2ème tour, qui dit que le FdG ne fera pas alliance avec les listes Hamon ?
Si la France insoumise défend les valeurs de la République, pourquoi sur le terrain ses représentants ne se sont-ils pas emparés du dossier des « communes nouvelles » qui détruisent nos communes historiques sans en passer par le suffrage populaire ? Nombre de maires isolés se sont trouvés embarqués dans cette déconstruction de la République. En défendant les communes historiques la France insoumise se serait enracinée dans des territoires où les moyens modernes de communication ne sont pas encore tous assimilés. La sauvegarde des départements aurait été assurée et la réforme des Régions à…
éducpop
Le commentaire de Gaëtan est frappé au coin du bon sens. Je suis moi-même adjoint dans une petite commune et la modification du périmètre des intercommunalités fait disparaître notre existence de l’espace délibératif. Les citoyens sont renvoyés à un mur administratif de plus en plus haut qui n’est plus un rempart contre l’inégalité des traîtements pour les citoyens, mais une protection du pouvoir des élus qui ont conquis les places importantes. En fait c’était ça la réforme territoriale, ôter le peu de pouvoir que le peuple a encore pour décider de son avenir. Déjà que le système était bien clientéliste, maintenant ça devient une dictature technocratique. La France insoumise se concentre sur des macro sujets mais les gens, comme dit Jean-Luc quand il nous parle, c’est leur micro réalité qui les intéresse. En tous cas, les tribulations des organisations politiques ne les intéressent plus, la division des uns ou des autres n’est pas une scène qui peut émouvoir le peuple ni même attirer son attention. Par contre, défendre le pouvoir de décision des communes, avec des exemples concrets, serait un levier pour ralentir le lâcher prise que les gens vont traduire par un vote de renoncement, en choisissant le masque du refus. Celui-ci est plaqué sur les visages crispés d’une troupe d’opportunistes sans scrupules auto proclamés identitaires, ils poussent à la guerre afin de pouvoir piller les biens de ceux qui partiront.
DERF
Jean-Luc, on se plante, il faut absolument reprendre la barre. Hamon en forte hausse dans les sondages et toi en forte baisse. Une petite explication.
En 2012, une campagne exemplaire et rassembleuse, malheureusement le vote utile passera par-là, mais le ton est donné et la dynamique est présente. La politique de Hollande et de ces gouvernements donne raison non seulement à toi, mais aussi au rassemblement d’une gauche de changement regroupé dans le front de gauche. Résultat, ton score élevé dans les sondages en 2016 est le reflet que le front de gauche et son candidat avait raison en 2016 (Une autre politique et l’union de différentes composantes organisées).
Aujourd’hui tu apparais seul et Hamon lui apparait comme l’homme de la possible union. Pourquoi ? Tu te veux le candidat d’un mouvement « La France insoumise », mais ce mouvement est inexistant sur le terrain et la présence sur internet se limitera à un public d’initié. Par contre sur le terrain, le front de gauche et ses différentes composantes dont le PCF sont bien présents.
Ce week-end la victoire de Hamon montre au moins une chose, des millions de français se sentent à gauche et veulent une vraie gauche, bien à gauche. Tu n’es pas Bernie Sanders et la France n’est pas l’Amérique, tu pas Pablo Iglesias et la France n’est pas l’Espagne. Dans notre pays une longue tradition de l’union existe. D’ailleurs dans les manifestations, les cortèges n’existeraient pas sans la CGT, mais quand l’appel est unitaire.
le révolté
Pour moi, le FdG n’existe plus, la majorité des gens qui ont voté Jean-Luc Mélenchon en 2012 font partie maintenant de la France Insoumise et sur le terrain je ne vois que des réprésentants de celle ci qui compte 2300 groupes d’appui. Et pour la dynamique de 2012, le PCF s’est bien chargé de torpiller celle ci en faisant des alliances aux régionales avec le PS. Les magouilles entre partis pour garder ses sieges, le peuple n’en veut plus, c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a tellement d’abstension.
Baillet Gilles
Les électeurs de gauche qui prétendent changer en votant Hamon ne veulent rien changer. Le peule français ne votera pas pour un candidat qui va être obligé de défendre le bilan du gouvernement. Je rappelle que Hamon a reçu le soutien du premier ministre à condition qu’il défende ce fameux bilan. Il va être reçu par Hollande et fera allégeance. C’est super la « vraie gauche ». Alors, dans les moments difficiles, on ne se couche pas, on continue à se battre pour nos idée. Enfin, ceux qui s’imaginent que tous les membres de la France Insoumise vont aller chez Hamon si Mélenchon ne se présente pas, se moquent du monde ou n’ont que peu de considération pour l’intelligence des citoyens. Nous ne sommes pas des variables d’ajustement. Nous ne sommes pas des pantins qui obéissent aux ordres imbéciles. Mais voilà que l’on brandit de nouveau la menace du fascisme. Donc pour sauver la République, il faut se taire et voter pour ceux qui sont responsables de la montée sans précédent de Le Pen ! En 2012, elle faisait un peu moins de 18%, actuellement, elle est à plus de 25% après cinq ans de hollandisme. Tout cela ne doit pas être oublié !
Barbarin B.
Je comprends votre inquiétude, mais n’oubliez pas que l’émotion nous fait prendre des mauvaises décisions quant à la chose politique. Les sondages peuvent être réalisés et dirigés à convenance. Je ne suis pas d’accord lorsque vous dite que FI est inexistant sur le terrain. En effet comment ce fait-il que lors des meetings les salles sont plus que remplies ? De la lutte, rien que de la lute et encore de la lutte camarade !
Polet
Et on va continuer longtemps à se taper des commentaires sur que va faire Hamon ? ou Jadot ou Micron et Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ? J’ai l’impression à n’entendre parler que d’eux que les citoyens de base, adhérents et autres insoumis sont bien oubliés ou considérés comme des godillots s’occupant de l’intendance.
Alors si au lieu de se préoccuper d’une unité de façade pour sauver des places, on faisait un peu plus confiance à ceux et celles qui sur le terrain visent à renforcer l’Avenir en commun, qui ont opté sans ambiguité pour virer les Valls et autres casseurs sociaux ? Ce ne sont pas ni des boutiques ni des « grands chefs » qu’il faut regrouper mais bien le peuple et surtout ceux qui restent sur le quai sans trop savoir s’ils vont prendre le train et aller voter pour La sixième République !
marcel
Au plus on s’approche de l’échéance au plus les tensions montent. 2017 est un sommet de la crise politique et morale. Les éditorialistes favorables à l’Europe de l’austérité se délectent de cette situation de pourrissement. Pas de débat sur les enjeux. A 2 mois de l’échéance la campagne électorale se résume sur les ondes et les chaînes aux affaires. Les gens de gauche et de droite que je rencontre sont pris d’écoeurement. Seul Jean-Luc Mélenchon et les insoumis sur Youtube produisent un vrai débat d’idées, remarquable. Mais qu’adviennent ces millions de personnes perdues mais intelligentes qui n’ont pas ou peu accès aux réseaux sociaux ? Ici les insoumis doivent téléphoner, militer efficacement. Dans notre région nous irons à Lyon dimanche, nous organisons des cars.
BROSSE
Une pétition circule « 1 mais pas 3 » appel à Benoît Hamon, Yannick Jadot et Jean Luc Mélenchon, destinée à soutenir Hamon et à sauvet les sinécures du PS (et d’EELV). C’est une opération de com pour marginaliser Mélenchon et tenter d’inverser le rapport de force qui est manifestement en sa faveur. Qu’ils dégagent tous. Après Sarkozy, Juppé, Hollande, Valls, Fillon, à qui le tour ? Hamon, Jadot, Macron, Le Pen ? Le pire et le plus dangereux c’est Macron, l’homme de l’oligarchie financière, du Medef et des médias à leur service.
Nicolas.B
Comme par magie le candidat à peine élu aurait doublé son % d’intention de vote, sondage sur 1000 et quelques personnes, avec redressement et autre tripatouillages de calcul Ifop et autres manipulateurs. Et tous les médias de demander à notre porte parole de se rallier à la bannière Hamon de gauche, lavée de tout passif peu glorieux. On nous prendrait pas pour des c.. ? C’est pas avec des promesses du Bourget que le candidat Hamon serait de nouveau redevenu rose et de gauche. Il reste assez de temps aux PS pour abroger la loi scélérate El Khomri, l’amnistie syndicale et autres mesure pour être crédible. En sont ils capables ? Je ne le pense pas, le PS est un astre mort, et la terre continuera de tourner sans eux. Continuons à convaincre un par un sur le terrain, la sixième République comme le dit si bien Raquel est la seule issue pour balayer ces mollusques quadragénaires et autres vingtenaires qui nous amènent la misère et le malheur.