Après une semaine d’ubuesques publications de résultats, qui ne furent jamais ni définitifs ni exacts, le deuxième tour de la primaire du PS s’est déroulé dans les conditions ordinaires : saturation médiatique intense, amandine cécité sur le bilan des candidats et le contenu précis de ce qu’ils avançaient. Mais cela n’est pas une nouveauté et, par conséquent, cela ne mérite pas qu’on s’y arrête. L’évènement c’est que le PS a organisé une primaire hors du commun. Sa tenue a d’abord auto-bloqué et asphyxié son président sortant en exercice. Puis elle a conduit à faire voter massivement contre le Premier ministre qui a été l’inspirateur du quinquennat. Le fait n’est donc plus la primaire mais ce qui s’exprime à travers elle.
Considérée vue de haut, la situation manifeste un moment particulièrement fort dans la maturation du phénomène «qu’ils s’en aillent tous». L’insoumission, annoncée par le nom de notre mouvement, partait du constat que ce phénomène travaille en profondeur notre société. Ce phénomène que les Tunisiens avaient nommé le « dégagisme » par référence au slogan omniprésent de leur révolution démocratique à l’adresse du PS de Ben Ali : « dégage ». Car ce résultat est totalement inédit pour un exercice du type d’une primaire.
On doit donc en déduire que tout cela constitue une tendance lourde du moment politique. C’est cette pulsion « dégagiste » qui ouvre les saisons de grand remuement des sociétés. L’épisode Fillon et ses emplois familiaux au Parlement vont sans aucun doute accroitre la rage et le dégoût qui labourent la profondeur de la société. Peu de fois dans ma vie politique j’ai senti autant d’exaspération que j’en observe maintenant. Et on devine que la tendance « dégagiste » de la société va s’amplifier après ce qui sera ressenti comme un succès. Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Car dans le combat politique il est essentiel de commencer par l’élargissement de la surface d’usage des mots que vous employez.
Pour moi, sixième République, planification écologique, indépendance de la France, couvrent désormais un champ plus large que celui qu’ils occupaient lorsque nous étions seuls à les prononcer. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. Sans hégémonie culturelle, un programme a les plus grandes peines à avancer. À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux. La campagne des « insoumis » et ma candidature sont là pour cela. Rien que pour cela.
Certes, il m’a qualifié de « rouge de chez les durs » et même, comme c’est fin, de « Fidel Castro de YouTube ». Mais n’offense pas qui veut. C’est donc sans rapport avec cette saillie de fin de banquet que je reviens sur l’affaire des emplois familiaux de M. Fillon. Peut-être n’y a-t-il rien d’illégal dans les emplois de madame Fillon. La justice le dira. Mais il y a quelque chose de profondément immoral. Et politique. C’est le décalage entre le niveau de revenu de Pénélope Fillon en tant que collaboratrice de son mari, et la purge prévue par François Fillon dans son programme. Car François Fillon ne prépare pas seulement la destruction de la Sécurité sociale et l’affaiblissement des services publics. Il prévoit aussi une ponction très sévère du pouvoir d’achat populaire ! Et comme beaucoup l’ont compris, l’indignation ambiante n’en est que plus violente.
Le programme de François Fillon fonctionne comme une pompe aspirante dans les poches du commun qui verse ensuite à gros bouillon dans les poches des riches. C’est-à-dire Robin des bois à l’envers. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est Alain Madelin, un libéral de choc qui sévissait dans les années 2000. Il l’a déclaré au magazine Le Point le 26 mai 2016, bien avant la victoire de Fillon à la primaire de droite. Lisez : «Si François Fillon passe pour le plus libéral, c’est hélas parce que son programme est assurément, en matière de purge, le plus abouti. Voilà qui prête le plus à la caricature d’un libéralisme antisocial… Je pense que cette présentation est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches ! ».
C’est vrai. François Fillon veut augmenter la TVA. Et pour quoi faire ? Pour compenser le cadeau de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que paient les millionnaires de ce pays. La TVA augmenterait de 2 points, et passerait de 20% à 22% du prix des produits et services. Cela représente une ponction de 15 milliards d’euros par an dans les poches du peuple ! Et dans ce peuple, moins on est riche plus on paie ! En effet les petites gens dépensent tout le peu qu’elles ont et paient donc de la TVA sur tout leur revenu là où les riches épargnent en grande partie. Avec cette hausse de la TVA, François Fillon va donc prendre 300 euros par an dans la poche de chaque salarié payé au SMIC ! 300 euros ! Cela représente plus de la moitié du RSA mensuel, plus d’un tiers du minimum vieillesse mensuel, un quart de SMIC mensuel ou encore quatre pleins d’essence ou la moitié du coût annuel de la cantine scolaire pour un enfant en moyenne. C’est donc une très lourde amputation du pouvoir d’achat que prépare François Fillon. Il ne fait aucun doute que la consommation et donc l’activité du pays en sera réduite d’autant.
Et que va faire François Fillon avec vos 300 euros ? Il va commencer par rendre 15 000 euros par an à chaque millionnaire de France ! Robin des riches à l’œuvre. En effet, François Fillon veut supprimer l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune. Aujourd’hui cet impôt rapporte plus de 5 milliards d’euros par an de recettes à l’État. Il est payé par 343 000 foyers fiscaux. Cela représente à peine 1% des 37 millions de foyers fiscaux. Il fallait l’imaginer : augmenter la TVA pour tous pour baisser l’impôt des 1% les plus riches ! Mais ce n’est pas tout. Avec la hausse de TVA, François Fillon entend aussi faire un très beau cadeau aux actionnaires. Il veut utiliser la hausse de TVA pour « financer une partie des allègements » de cotisations sociales et de baisse d’impôt sur les sociétés.
Avec Fillon, le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup. François Fillon a déjà prévu de ne pas augmenter le SMIC. Sur TF1 lors d’un débat de la primaire, il a expliqué le plus froidement du monde qu’à ses yeux, « le SMIC actuel c’est ce que la société française peut faire de mieux » en matière de niveau de salaire. Il a aussi prévu de faire les poches des chômeurs. Il veut rendre « dégressives » dans le temps les allocations-chômage. Il n’a pas précisé le détail mais cela consiste à réduire le montant de l’allocation perçue chaque mois au fur et à mesure que le chômeur reste au chômage. Une double peine en somme ! Enfin, avant que François Fillon ne dise qu’il retire ce projet sur la santé, il vous coûtait déjà au moins 300 euros de plus par an pour votre complémentaire santé pour compenser les déremboursements par la Sécu !
C’est en lisant ces comptes que l’on prend la mesure de ce que signifie la découverte de l’embauche de son épouse et du niveau de sa rémunération. Je suis témoin de la rage que cette information fait naître. Une colère drue et terrible comme ce vent qui coupe en deux les gens qui dorment par terre tandis que continue ce monde d’opulence insolvable. La caste qui défend cet ordre des choses et le complète à la sauce du programme de Fillon est fauchée par un règlement de compte interne qui dévoile son obscène sarabande.
Ma semaine a été largement consacrée à l’idée du passage à une France utilisant 100% d’énergies renouvelables. C’est-à-dire sortant à la fois du nucléaire et des énergies carbonées. Mardi, j’ai échangé avec les représentants du Réseau Action Climat qui regroupe l’essentiel des associations et ONG engagées sur les questions climatiques. Le lendemain, j’étais à la présentation du scenario NegaWatt 2017-2050. Un travail remarquable qui montre comment passer de la situation actuelle au 100% renouvelables en 2050 en fermant au passage la dernière centrale nucléaire en 2035, dans 18 ans.
Je le fais avec d’autant plus de sérieux que je serais sans doute le seul candidat à défendre l’idée de la sortie du nucléaire si Jadot rejoint Duflot dans le soutien à la candidature de Benoît Hamon puisque celui-ci s’en tient au seul plan de poursuite décroissante du nucléaire de François Hollande et du PS. Dans ces deux événements, j’ai puisé de nouveaux arguments. Notamment un pour tordre le cou à ceux qui demandent sans cesse « combien ça coûte » avant d’écouter la fin de la réponse précédente. Car le 100% renouvelables et l’écologie, ça peut rapporter gros ! Les prétendus comptables qui tiennent lieu de candidats ou de journalistes devraient y réfléchir.
Le 100% énergies renouvelables en 2050 permettrait une économie globale de 370 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050 selon l’Association NegaWatt. 370 milliards d’euros ! C’est l’équivalent du budget annuel de l’État ! Pour parvenir à ce chiffre, NegaWatt a calculé le solde entre les dépenses engagées dans la transition écologique et les économies réalisées, notamment en importations d’énergies.
Déjà, il y a quelques semaines, la prestigieuse université américaine de Stanford disait que le 100% renouvelables permettrait des économies considérables. Ses universitaires avaient estimé qu’une France 100% renouvelables économiserait 22,8 milliards par an d’ici 2050 rien qu’en matière de santé. C’est dire notamment le coût de la pollution en termes de santé publique sans oublier les 48 000 décès prématurés par an ! La prochaine fois qu’on vous demande : « combien ça coûte de faire 100% renouvelables ? », répondez : « Combien ça coûte 48 000 morts par an ? » !
Au total, l’université Stanford a évalué que le 100% renouvelables permettrait une baisse annuelle de 379 milliards d’euros sur les dépenses de santé, électricité et lutte contre le changement climatique. Cela représente une économie de 5 700 euros par an et par personne ! Évidemment, il faut déduire de ce chiffre annuel les investissements à réaliser. Ce que ne fait pas l’université états-unienne. Mais c’est ce que fait Negawatt pour parvenir à son chiffre de 370 milliards d’euros d’économies cumulées d’ici 2050.
Le Réseau Action Climat a quant à lui attiré mon attention sur les niches fiscales anti-écologiques. Il estime à 30 milliards d’euros par an le coût des niches fiscales favorables aux énergies fossiles. 30 milliards d’euros ! Ce chiffre inclut le manque à gagner fiscal et les coûts de l’impact sur la santé et l’environnement de l’usage de ces énergies. Parmi ces niches fiscales anti-écologiques, il y a bien évidemment l’avantage fiscal pour le diesel en matière de TVA et de Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TIPCE, l’ex TIPP pour « taxe intérieure sur les produits pétroliers »). Cette niche fiscale est estimée à 6 milliards d’euros par an de manque à gagner. Évidemment, en disant cela, je n’ignore pas que beaucoup des gens qui roulent au diesel y ont été encouragés et l’ont fait car c’était moins cher pour eux.
La question n’est donc pas seulement fiscale ou écologique. Elle est aussi sociale. La sortie du diesel ne sera socialement possible que si des mesures fortes sont prises pour venir en aide aux actuels propriétaires de véhicules diesel, pour les aider soit à renoncer à leurs véhicules s’ils le peuvent, soit à en changer pour des véhicules moins polluants. Mais pour commencer, on pourrait supprimer l’allégement fiscal sur le diesel pour les entreprises. Même le PS a fini par l’admettre. Mais, comme d’habitude, ces gens disent une chose et en font une autre. En effet le gouvernement n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que… d’étendre l’avantage fiscal aux véhicules à essence ! Et pourquoi ? Pour respecter une directive européenne ! Car les lobbies ont bien travaillé au sommet. Et la Commission européenne empêche de supprimer l’avantage fiscal en matière de TVA sur le diesel. Mais elle autorise de l’étendre à l’essence ! Incroyable, non ? On voit ici aussi que la sortie des règles et traités européens est une exigence écologique autant que de souveraineté !
Un autre exemple d’aberration anti-écologique en matière fiscale concerne l’aviation. Aujourd’hui, les compagnies aériennes opérant en France sont exonérées de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques. Pour le dire clairement, le kérosène bénéfice d’une niche fiscale. Au total, cette niche coûte 3,5 milliards d’euros de manque à gagner par an. Et il y a plus scandaleux encore. C’est que cette niche s’applique aussi pour les vols intérieurs, entre deux villes françaises ! Pourtant ici, il n’y a aucune concurrence internationale ni risque que les vols soient déplacés vers d’autres aéroports. Vous n’irez pas à Francfort prendre un vol pour faire Brest-Nice ! La seule exonération sur les vols intérieurs coûterait 1,3 milliards d’euros de manque à gagner selon le Réseau Action Climat ! C’est d’autant plus absurde que le ferroviaire ne bénéficie pas d’un allégement fiscal identique. En effet, la SNCF doit, elle, payer la CSPE, la contribution au service public d’électricité. Le kérosène des avions est aidé mais pas l’électricité du train pourtant moins polluante !
Et en matière de niches fiscales anti-écologiques, le PS a eu tout faux pendant ce quinquennat. C’est ce qu’a dit un rapport de la Cour des comptes de novembre 2016. Que dit-il ? Que le montant des niches fiscales anti-écologiques a augmenté de 14% entre 2010 et 2015 alors que les niches fiscales écolo ont été rabotées de 27% ! Pour l’écologie aussi, la révolution fiscale est urgente ! Tourner la page des ambiguïtés et de la non décision permanente en est la première condition.
On connait la ligne adoptée par Trump contre les traités de libre-échange. Il faut donc suivre de près ce qui se passe dans le tohu-bohu en cours. Car si Trump annonce être contre le TAFTA, accord de libre-échange entre son pays et l’Union européenne, pendant ce temps l’accord avec le Canada suit son parcours. Et ses partisans en Europe comme au Canada n’en sont que plus chaud-bouillants pour parvenir à le faire adopter. En effet le Canada deviendrait le point de passage de l’échange des produits entre européens et nord-américains. Car le Canada est, de son côté, intégré dans une zone de libre-échange avec les USA. Le trajet du texte est donc à suivre avec le maximum d’attention. Voyons cela.
Après avoir été validé par le Conseil européen le 30 octobre 2016, le traité de libre-échange UE-Canada arrive désormais devant le Parlement européen. Il sera soumis au vote de la plénière le 15 février prochain. À la suite de sa validation par le Parlement européen il sera soumis à la ratification dans chaque pays. Évidemment chacun a sa méthode et ce sera soit le vote du parlement du pays soit un referendum. On comprend bien que tout cela peut prendre du temps et finir par échouer tout simplement. Dans ces conditions, l’incroyable est prévu : une application « provisoire » du traité aura lieu !
C’est ce que prévoit la décision du Conseil en date du 30 octobre. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». C’est incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Le coup vient de loin car l’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ».
Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et décidé pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen devient inutile. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. ». Enfin, la majeure partie de l’accord peut alors être appliquée de manière anticipée : seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. Et dans le cas où un état refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas, c’est pareil !
Autant dire que le vote du 15 février n’est qu’une formalité, voire une politesse faite aux députés à qui l’on fait semblant de demander leurs avis. C’est d’ailleurs ce que semble penser le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani. Il est tellement confiant dans le résultat du vote, qu’il a même pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. C’est qu’il s’agit aussi pour lui d’accélérer la procédure pour prévenir toute tentative d’opposition et ainsi asseoir son autorité au sein des institutions européennes. D’ailleurs M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». De toute manière, on ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », s’interroge sur les impacts écologiques d’un tel accord.
Car le CETA est en totale contradiction avec le – déjà bien insuffisant – accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de l’accord UE-Canada. Et les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent. Même la Commission européenne reconnait dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre avec une augmentation des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Alors même que l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
L’accord prévoit également de faciliter l’importation d’énergie fossile en provenance du Canada et plus particulièrement de sables bitumineux dont l’extraction et l’exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels. Les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles avec notamment l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. Encourageant d’autant les fermes-usines canadiennes qui produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin, le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité, et même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États, notamment dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013, et je signais encore ce samedi, à l’occasion de la journée de mobilisation européenne « Anti-CETA », une tribune à ce sujet. Et je voterai contre au Parlement européen.
Car, alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciale avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et la délégation socialiste du Parlement européen, après avoir soutenu, tout du long, le processus, vient de découvrir que le traité n’était finalement pas bon. Et alors que ses membres n’ont rien fait pour empêcher son adoption en commission parlementaire, ils jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils s’y opposeront de toute leur force. Pour ma part, je crois que leur capacité à s’opposer à quoi que ce soit n’est pas plus sérieuse que celle de Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
« Le Journal du Dimanche» m’a interrogé il y a une semaine sur une série de sujets qui touchent à la liberté de disposer de soi. Ce genre d’exercice a l’inconvénient de la brièveté des réponses mais il a l’avantage de l’obligation de mettre en formules simples des réponses à des sujets complexes. J’ai pensé que la lecture de la partie de l’entretien consacré à ces questions intéressera mes lecteurs.
Jeudi soir, lors du troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la gauche, François de Rugy, suivi par Benoît Hamon, ont plaidé pour le droit à mourir dans la dignité. Cela va dans votre sens, vous qui êtes favorable au « droit d’éteindre la lumière »…
Ils ont fait œuvre utile. Cela facilite mon travail. Mais il faut parler clair et nommer les choses par leur nom : le suicide assisté. Ne nous cachons pas derrière des euphémismes. Les Français sont prêts à regarder cette idée en face. Le débat nous grandira tous. Ici il y a un grand décalage entre la maturité des gens, massivement pour, et les responsables politiques, plutôt frileux… Car en politique, les questions philosophiques font souvent très peur. Parler de la mort pour un politicien c’est typiquement le genre de sujet sur lequel il va biaiser. La formation moyenne des responsables politiques est extrêmement technocratique, elle est très peu littéraire et peu philosophique. Ce sont des sujets qui les encombrent.
Vous, au contraire, vous en avez fait l’une de vos marques de fabrique…
Il faut un débat sur la nature de la civilisation humaine à notre époque. L’avenir de la planète et celui de l’être humain sont à l’ordre du jour. Il ne faudrait pas que les questions de la présidentielle se résume à : combien ça coute ? Je veux introduire dans le débat le droit à être maître de soi-même. Il y a un lien direct entre le droit à l’avortement et le droit au suicide assisté. Je propose que ces deux droits soient inscrits dans la Constitution.
Depuis 2016, le droit à la « sédation profonde et continue » est autorisée… Cela ne suffit-il pas ?
Je récuse la loi qui s’applique aujourd’hui. Elle consiste à priver un mourant d’eau et d’alimentation. C’est la « diète noire », une torture qu’infligeait le dictateur Sékou Touré. S’ensuit une mort atroce. Le suicide assisté est le droit ultime de rester maitre de soi-même, de rester libre dans une circonstance contre laquelle on ne peut rien. C’est une liberté, pas une obligation, bien sûr. Il est misérable de devoir aller en Suisse ou en Belgique pour bénéficier du suicide assisté, comme autrefois on allait en cachette en car à Amsterdam pour un avortement.
Pourquoi êtes-vous hostile à la GPA, alors même que c’est le point d’aboutissement de cette liberté de disposer de soi-même que vous jugez fondamentale?
Je comprends qu’en toute logique on pose cette question. J’y suis opposé pour une raison philosophique. Le corps n’est pas une marchandise. Ne sommes-nous pas tous pour la gratuité du don des organes ou du sang ? Quand vous vous êtes vendu comme une marchandise, vous n’êtes plus maître de vous-même. La GPA fait d’une femme un outil de production. Le jour où l’on me présentera une milliardaire qui par amour d’une femme pauvre d’un bidonville acceptera de porter son enfant, je réviserai mon point de vue.
Pour une femme malade qui ne peut pas porter d’enfant, quelle est votre objection ? La GPA n’est-elle pas alors la seule solution qui existe ?
Non, il y a aussi l’adoption. La GPA est fondée sur une illusion : que la filiation reposerait sur autre chose que de l’amour. Le lien biologique n’est pas fondateur de la relation humaine. L’amour prime sur la génétique
Depuis 2016, « l’achat d’acte sexuel » est sanctionné par une amende de 1 500 euros maximum. Faut-il aller plus loin ?
Il faut assumer un parti pris abolitionniste ferme. À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille.
Êtes-vous partisan de la PMA pour les couples de femmes ?
Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes. C’est encore une fois la libre disposition de ses aptitudes qui ne nuit ni aux principes ni aux personnes.
Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ?
Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA.
264 commentaires
marie
C’est vrai qu’il n’y a pas 36 solutions et c’est bien ça qui m’inquiète. La seule façon pour Hamon de prouver sa volonté de rupture avec les sociaux-libéraux du PS qui le menacent de rejoindre Macron dont on devine l’orientation et sa vision pour le futur (à défaut de programme). Macron, fabriqué de toutes pièces par les medias (radio, télé, journaux) et gonflé à l’hélium à force de pub quotidienne, va devenir en quelque sorte la poubelle de l’Histoire où se précipitent députés LR et ministres PS qui se positionnent pour les mandatures d’après. La seule façon de le prouver, M. Hamon, malgré votre attachement historique au PS, c’est rupture totale, afin de ne pas décevoir celles et ceux qui vous ont désigné aux primaires, notamment un grand pourcentage de jeunes désireux d’une vraie grande lessive de printemps. S’il choisit de faire allégeance à celles et ceux qui ont déçu et désespéré le peuple durant ce quinquennat, de les adouber, ça sera non seulement la certitude de finir en eau de boudin aux prochaines élections, mais de continuer à trahir le peuple de gauche (et non pas, comme c’est dit avec mépris, une gauche radicale, élément de langage destiné à effrayer le quidam). Bref, on n’est pas sorti de l’auberge. Et pas question de voter pour un candidat qui soutiendrait ou approuverait une mandature telle que celle de El Khomri (pour ne…
LEON
L’appel à Hamon est mesuré, il arrive à temps pour remettre au premier plan les enjeux politiques. Il est respectueux mais clair et ferme, dans un moment d’agitation politicienne qui banalise la confusion et les magouilles comme si elles étaient la norme. Merci !
gracchus
Merci à Jean-Luc de ce propos, calme et intransigeant. Le sillon est tracé, le labour ne sera pas distrait par des mouches, la glèbe va devenir moisson.
Ancien militant, déçu des années 80, ma vie s’est étiolée, et voilà qu’on me parle, et que (presque) tout me touche, et que je me bats pour mes enfants, et pour mon enfance. Merci laboureur incorruptible !
André
C’est fou ce besoin récurrent de tout ramener au souci de négocier avec les têtes d’appareils et aux magouilles qui les caractérisent pour assurer la réussite de notre projet. Qui peut croire que si la popularité de Mélenchon était celle dont les médias cherchent à nous gaver ils s’acharneraient autant à le démolir et à le rendre impopulaire. La montée inexorable de Mélenchon relève de son refus de jouer le jeu qui sort par les yeux de tout citoyen qui réfléchit (et ils sont heureusement encore plus nombreux qu’on ne croit) et du retour à la politique de nombre de ceux qui à cause de cette dérive insupportable de la 5ème République avaient cru n’avoir d’autre recours que l’abstention et ou le FN. Et ce n’est pas le refrain maintenant systématique de tel ou tel candidat du refus des partis qui tendrait à démontrer le contraire.
Jean-Daniel C.
Cher Jean-Luc,
Pour avoir lu attentivement votre programme et régulièrement écouté, depuis 2012, vos meetings, je soutiens, pleinement mais à la mesure de mes possibilités, votre candidature. Indépendamment de votre programme auquel j’adhère à peu près sans réserve, je voulais surtout vous remercier pour la façon dont vous le portez. Beaucoup ont déjà insisté dans leurs réactions sur l’aspect pédagogique de vos interventions ou sur l’éloquence dont vous faites preuve et à laquelle je suis sensible. Mais ici, c’est de votre colère dont je voudrais vous remercier. Elle dit, en effet, le fossé qui vous sépare de vos adversaires, l’ancrage profond de vos convictions et fait la nique à cette forme de « positivisme » du langage, héritière directe de la méritocratie évangéliste qui sévit largement dans les états unis d’Amérique du Nord et de la psychanalyse de comptoirs médiatiques (pléonasme) qui voudrait bien ramener l’ensemble des questions sociales à des troubles comportementaux strictement individuels.
L’amalgame, sciemment entretenu par quelques uns et largement intégré dans l’esprit de la plupart des « inclus », entre « colère » et « violence » sert d’évidence toujours les pouvoirs en place, à quelque échelon qu’on se situe (état, entreprise). Très généralement, la violence des uns génère la colère de ceux qui la subissent et non l’inverse. Colère et violence sont ainsi plus antinomiques que proches. A la condition, bien sûr, d’admettre que, par…
CLAUDEJ
Bravo pour la réponse à Benoit Hamon. Aujourd’hui des turbulences de campagne paraissent troubler certains d’entre nous. Ce n’est pas mon cas. Nous avons à continuer notre campagne en expliquant encore et toujours notre programme en appuyant sur les sujets qui répondent directement aux préoccupations actuelles des gens, précarisation et baisse du niveau des emplois, éducation nationale publique, industrialisation écologique, santé. Et en appuyant aussi sur la continuité de MM Macron et Hamon avec le quinquennat de Mr Hollande. Le premier accentue la politique favorable à la finance et au précariat. Le second trompe les électeurs de gauche, façon discours fourbe du Bourget.
ouboudiou
Jean-Luc Mélenchon propose de tourner la page et B. Hamon propose un futur désirable et a dit que sa victoire aux primaires exprimait le désir d’ouvrir une nouvelle page. Le programme de Jean-Luc Mélenchon est abouti et concret, le projet de Hamon est irréaliste et peut faire rêver, donc gare au réveil douloureux pour lui car sa nouvelle page est blanche pour l’instant. B. Hamon aura-t-il la lucidité de redescendre sur terre ? Méfions-nous des sondages, cependant les ordres de grandeurs sont là, si l’on additionne Jean-Luc Mélenchon et Hamon cela donne 10 + 17 = 27 et la gauche est donc au-dessus du FN. Les électeurs de gauche pourraient donc très logiquement gagner grâce à une alliance qui respecterait l’identité de toutes les parties.
Invisible
Et si le FN baissait dans l’estime des citoyens ? Il suffirait que les travers dette dame et de son parti soient, simplement, mis en évidence par la presse. La madame pourrait, elle-aussi, subir un coup de dégagisme.
jnsp
@ouboudiou
10 + 17 = 27
C’est sûr avec des calculs comme ça on va aller loin. Supposons une alliance de Jean-Luc Mélenchon et Benoit Hamon vous pensez vraiment que les voix se reporteraient de cette manière? Que tous les gens qui votent BH sont prêts à voter pour Jean-Luc Mélenchon ? Que tous les gens qui votent Jean-Luc Mélenchon sont prêts à voter pour BH ? Prendre ses désirs pour la réalité n’est jamais la solution.
ouboudiou
@jnsp
Oui, vous avez raison, l’équation est impossible, car Hamon refuse de voir que son avenir désirable est inclus dans l’avenir en commun.
obermeyer
Bravo pour la petite vidéo en réponse à Hamon. Beaucoup ici semblent oublier qu’il est absolument impossible de s’allier à Hamon, ou à n’importe qui d’autre d’ailleurs, si on considère les divergences de point de vue concernant la résistance à l’UE, la désobéissance aux traités. Tous ceux qui ne veulent pas mettre un coup de pied dans la fourmilière européenne seraient obligés, s’ils étaient malheureusement élus, de nous rejouer du Valls, Hollande, et Macron. Par contre, les électeurs socialistes qui croyaient encore aux frondeurs seront les bienvenus à la France Insoumise.
Babord ou Sabord
Comme pas mal d’entre vous j’imagine, il y a des gens sur le terrain ou qui étudient les projets et il y a d’autres gens, beaucoup plus nombreux, qui regardent la télé, écoutent la radio, lisent les journaux, sans plus. Aussi injuste que ça peut être, les seconds souhaitent que leur vote soit décisif et donc sont sensibles au parti qui, hors sol, via les médias, montre le plus d’initiative pour regrouper une gauche capable d’arriver loin dans l’élection. C’est le biais depuis longtemps introduit par le bipartisme centre droit/centre gauche et par un certain journalisme et par une certaine éducation qui poussent au schématisme de la pensée et de la décision individuelle. Croire que cela n’a pas d’effet de sape et que le travail de terrain est maître, c’est comme faire le bien sans se battre contre le mal. Le mal étant les tentatives faciles mais agissantes de récupération. Nous aussi nous devons faire ce sale boulot qui consiste à monter au filet et interpeller les partis « proches » qui veulent nous éloigner de l’attention médiatique. A mon avis, rentrer la tête pour notre salut moral est un geste infructueux sauf pour sa conscience propre. Les Insoumis.es montent à la tribune et disent « Primo nous allons modifier le programme en l’ajustant au mieux à ce qu’attendait et attend la majorité des électeurs de Benoît Hamon lors la primaire PS. Deuxio des citoyens voteront pour déterminer qui de J-L Mélenchon ou de Benoît Hamon défendra strictement ce programme. »
Vassivière
Tertio : retour à la case départ (2012) vous n’avez rien gagné !
Babord ou Sabord
@Vassivière
Alors pourquoi Mélenchon et Hamon prétendent-ils rester « ouverts » ? Autant qu’ils disent tout de suite qu’ils ne changeront pas un iota parce que « mon équipe a déjà assez bossé dessus et qu’il y a une magnifique cohérence interne et blabla ». Alors il y aura bel un bien deux bulletins voisins au premier tour et nous l’aurons bien cherché. Le dégagisme ? Chiche, mais faut-il déjà profiler une alliance sur le fond et le projet.
PIETRON
Le « dégagisme » tunisien n’a rien à voir avec celui dont on peut constater les esquisses en France. Tunisie et France, 2 cultures, 2 histoires, 2 réalités sociales distinctes, même si les dégâts de la finance visent et atteignent en premier lieu toujours les mêmes, les classes populaires (avant de s’en prendre aux classes dites moyennes, ce qui est le cas en France actuellement). Certes l’offensive du capital en Europe via les politiques d’ajustement structurel est intense. Les moyens politiques qu’elle met en oeuvre trouvent leur traduction dans ses servants naturels que sont PS, LR et FN en outil repoussoir.
Hamon est coincé entre son appartenance depuis 30 ans au PS et ses propositions sans lendemain tant il sait qu’il n’a aucune chance d’atteindre la présidence. L’UE capitaliste lui semble étrangère (ce qui confirme que le « socialisme » et lui ça fait 2). Hélas il faudra faire avec cet appendice du PS qui installe sur une rampe de lancement, Macron. Macron, principal bénéficiaire de sa gagne à la primaire. Hamon ne rejoindra pas FI. Le rôle que lui attribue les pouvoirs actuels est dans la capacité dont il saura faire preuve pour bouffer les postulats du changement « de gauche » dont est porteur Jean-Luc Mélenchon mandaté par la FI. Mais ça c’est le système (capitaliste). Tout ce qui, sérieusement, met en cause son hégémonie, doit disparaître. Le mot « résistance » prend là tout son sens, par l’action.
chan
Miracle des sondages, bien manipulés comme souvent pour démoraliser les partisans de FI. Espérons que les citoyens sauront comparer les programmes. Pour les législatives, tout citoyen peut vérifier sur le site de l’Assemblée nationale quel député a voté le recul de l’âge de la retraite, la loi Macron-Valls-El Khomri anti-travailleurs, quel frondeur s’est courageusement abstenu. Ils ne doivent se représenter !
patrice 30
Non c’est juste une suite des 4 derniers sondages différents qui donnent Jean Luc entre 9,5 et 9 %, là aussi il n’y a pas de complot ,ce ne sont que de simples sondages.
le révolté
Les sondages, on voit bien ce que ça a donné avec Trump, Fillon et le Brexit, alors que les médias aux mains des oligarques voulaient mettre en place Clinton, Juppé et que l’Angletterre reste dans l’UE.
Traçons notre route qui est encore longue jusqu’au 1er tour et ne désespérons pas avec ces sondages manipulés car je peux vous certifier que sur le terrain les adhésions au programme de la France Insoumise sont de plus en plus nombreuses.
Baillet Gilles
Comme prévu, Hamon refuse de constituer les bases d’une majorité possible cohérente puisqu’il veut préserver l’ « unité » en conservant les individus qui ont mené la politique que nous avons subie pendant cinq ans.
lilitte
Bizarre que Hamon sortant de l’Elysée paraissait peu loquace. Les seuls mots prononcés que j’ai retenus portaient sur un échange sur l’Europe avec Hollande ! Justement c’est là que le bât blesse car aucun programme sérieux ne peut être mis en œuvre sans la remise en cause des traités européens. C’est pour cette raison que mon vote sera Mélenchon ou rien.
AF30
Depuis le choix Hamon, par les électeurs PS, une machine infernale s’est mise en route pour appeler à une candidature commune et pour faire bon poids avec Jadot. Ce matin encore une chronique de Daniel Schneidermann, chroniquant une chronique de l’immense T. Legrand, allait dans ce sens. Hamon lave plus blanc que blanc : oublié le PS d’hier et d’aujourd’hui avec seule consolation que ce ne sera pas ceux d’en face qui seront élus car pour ce qui est du changement faudra bien évidemment repasser. Il ne s’agit pas d’une stratégie du tout ou rien mais il y a des sujets qui ne sont pas négociables sauf si le but le plus important est l’accès à l’Elysée contre un programme.
fred
Il ne s’agit pas d’une machine infernale mais simplement d’une machination « solférinienne » destinée à sauver les meubles du clan des nantis du PS pour lesquels le changement n’est souhaitable ni pour demain ni à fortiori pour maintenant.
Leur appel pour une candidature commune n’est qu’un leurre, insoumis ne pitez pas à l’hameçon !
combaud
La manipulation du PS, par le renoncement de FH à la présidentielle, était de présenter M. Valls face à B. Hamon. La politique de Valls lui étant défavorable, le résultat attendu était la victoire de B. Hamon. La 2ème étape étant d’essayer de rallier J.L. Mélenchon et Jadot au candidat du PS.
L’affaire Fillon arrive soudainement à 80 jour des élections. Ce dossier renforce le camp de E. Macron, qui recevra le soutien des centristes, des déçus de la droite et des socialistes ne voulant pas de B. Hamon. D’où se dessine la victoire au 1er tour du FN face à Macron. Pour empêcher cela il faut que B. Hamon rejoigne la candidature de J.L. Mélenchon et non l’inverse. Les médias avec les « sondages » manipulent les citoyens. Les échos de mon entourage est : je vote Mélenchon, le seul à qui on peut faire confiance!
combaud
Bravo Jean-Luc, résiste à B. Hamon nous sommes derrière toi !
julie
Comme prévu, une semaine de turbulences pour essayer de discréditer le candidat des FI. Je compte beaucoup sur le(s) meeting(s) de ce weekend pour faire rentrer dans les têtes l’argument pour moi très convainquant, comment envisager à former une majorité présidentielle avec El Khomri, Valls et d’autres à nommer explicitement. Se placer dans la perspective de l’après présidentielle et la convocation d’une Constituante. Qui seront les députés qui soutiendront la démarche ? Il me semble que le contexte n’était jamais aussi favorable qu’aujourd’hui pour populariser la VIème république. Que notre candidat-pédagogue trouve les mots pour le dire !
Bruno
Lu sur le site du Monde aujourd’hui. Comme « base de discussion », MM. Jadot et Cormand, demandent une « clarification nécessaire » sur trois points : une « sortie définitive du nucléaire, programmée, progressive et créatrice d’emploi », une VIe République qui « généralise le scrutin proportionnel » et « une refondation de l’Europe émancipée des lobbies, délivrée du dogme austéritaire ».
Ben, c’est dans le programme de la France Insoumise tout ça, et puis bien d’autres choses aussi. Quant à la clarification, elle s’adresse à Benoît Hamon. En attendant sa réponse, Jadot, Cormand et tous les écologistes peuvent rejoindre la France Insoumise, puisqu’ils partagent les mêmes idées que nous. J’ai vrai là où ?
DERF
« En attendant sa réponse, Jadot, Cormand et tous les écologistes peuvent rejoindre la France Insoumise, puisqu’ils partagent les mêmes idées que nous. J’ai vrai là où ? »
Il pourrait te répondre et pourquoi pas le contraire ? Voilà le problème de la France Insoumise, on demande aux personnes de la rejoindre au lieu de proposer de s’unir tout en gardant nos organisations respectives et en affichant leurs bannières. Bientôt avec de tel propos, nous nous compterons sur les doigts de la main.
cogilles
Est ce une question de ralliement de tel ou tel, d’ajout de % ? Je pense pour ma part remporter l’élection présidentielle de cette façon est un leurre car aux législatives du coté socialiste, c’est bien le PS qui va designer ses candidats députés par circonscription et non Benoit Hamon seul et pour qu’il y ait une vraie politique de gauche il faut une large majorité des représentants du peuple « décidés à faire autrement ». IL n’y a pas beaucoup de solutions à part convaincre le plus grand nombre du bien fondé du programme l’avenir en commun pour que la majorité des électeurs le fasse sien et aboutir par leur mobilisation permanente une fois leur représentant élus. Alors de tous cotés a gauche les grandes manoeuvres et pressions subtiles ont débutés depuis la désignation du candidat PS, pour faire accepter l’inacceptable. S’ils réussissent bonjour les dégâts, les désillusions et la crédibilité.
Berthier g
Les commentaires agacés montrent que la victoire de B. Hamon à la primaire du PS serait une mauvaise nouvelle. Rejeter le bilan de Hollande et Valls deviendrait un handicap insurmontable. La théorie du casse-noix est une plaisanterie, d’un côté Mélenchon et de l’autre Macron. Il est urgent d’ actualiser le logiciel sinon le dégagisme va faire de nouvelles victimes. Comment gérer cette nouvelle situation pour ouvrir une perspective ? Pouvoir se poser cette question est déjà une bonne nouvelle. Qui pouvait penser que 2017 n’est pas joué d’avance ?
Nicks
On peut penser que la principale victime du dégagisme sera le PS. Il me semble en effet qu’il a eu tous les pouvoirs durant au moins une partie de ce quinquennat. La seule perspective possible est donc de s’en tenir éloigné, ce qui vaut pour Hamon, qui a été élu par 2% du corps électoral, soit rien du tout (la sociologie du vote est d’ailleurs très intéressante). S’il saisit la main tendue par Jean-Luc Mélenchon, qu’il se donne les moyens de son discours, c’est à dire la possibilité d’appliquer un programme (qu’il n’a pas encore alors que nous oui), alors une discussion peut s’ouvrir. Mais là, je ne vois pas comment Hamon ferait pour mener une politique avec deux tiers du PS qui y serait hostile.
Respect
Pour tous ceux qui sont inquiets, qui croient à ce miracle, celui qui s’est réalisé en 2h de temps le dimanche de la primaire des socialistes.A 20h Mélenchon à 13, Hamon à 8, puis subitement se serait retourné à 22h.
Source BFM du 2/2/17. Les principaux acheteurs de la dette française, les investisseurs étrangers qui sont en contact avec le chef économiste de standard Poor’s, l’agence de notation, ne trouvent pas le tableau politique français très rassurant (donc pour nous les insoumis, rassurant). Ils assistent au psychodrame de François Fillon qui avait une autoroute censée l’amener tranquillement à l’Élysée et qui du jour au lendemain voit son avenir en sursis. Ils voient un candidat issu de la primaire socialiste, Benoît Hamon qui s’est fait élire (se faire élire ne veut pas dire croire à) sur les thèses du nouveau partage de la croissance. Ils voient un ovni politique qui est Emmanuel Macron dont ils pourraient acheter les thèses mais dont ils redoutent qu’il repose sur une bulle qui pourrait éclater du jour au lendemain (20 % largement exagérés ? Ah oui c’est lui le chouchou du MEDEF et donc des sondagistes). Puis ils parlent du candidat Jean-Luc Mélenchon qui est haut dans les sondages. Haut ? Mais soi-disant il décroche dans les sondages passant rapidement d’entre 13 et 15, à 10, puis même à 9 ? Nous aurait-on menti, les sondages seraient-ils faux ? Ma source, notre source, une forte accélération des appuis à la candidature de Jean-Luc Mélenchon depuis quelques jours !
Pierre
2 propositions qui permettraient de renforcer l’efficacité politique et le poids électoral de notre campagne.
Elargir les intervenants à tes meetings. Lors de celui de Florange, l’interview du syndicaliste de la CGT a donné une intonation encore plus humaine, plus sociale, plus populaire, plus authentique à ton discours. Si on pouvait ajouter, en introduction de tes prestations, la voix des « sans voix », des lutteurs, des sans travail, bref de ceux-celles qui font ou qui devraient faire notre électorat, cela ajouterait à la richesse intellectuelle et politique de tes paroles.
Elargir notre campagne à d’autres forces politiques qui ont rejoint les Insoumis, des « 1ères parties » assurées par des communistes, socialistes, écolos ou autres. Cela permettrait d’argumenter contre ceux-celles qui nous serinent que Jean-Luc Mélenchon est parti tout seul, qu’il faut élargir le mouvement, qu’en 2012, c’était mieux, etc.
En 2012, tu pratiquais comme cela. Je sais aussi que la situation politique est différente, que le FdG est peut-être mort mais je n’en suis pas totalement convaincu ni surtout des électeurs Jean-Luc Mélenchon de 2012 moins convaincu par notre campagne actuelle. J’ai aussi le souvenir de la campagne de 2005 ou les responsables politiques défilaient sur les estrades des meetings et cette pluralité a fait gagner le NON. Je veux finir en te remerciant de l’intelligence, de la culture, de la colère aussi que tu insuffles à la campagne et de l’amour et du respect dont tu…
Thoreau
Le bilan du quinquennat de François Hollande, c’est la guerre, la réduction des libertés, l’argent public offert au privé, l’attaque contre le droit du travail, et un assassinat qui ne passe pas, celui de Rémi Fraisse, qui voulait simplement défendre la nature. Les énarques et tous les grands bourgeois, qu’on les envoie sur mars !
moit49
Tout à fait d’accord pour une campagne, des meetings à plusieurs voix. J’aimerais en particulier y entendre des acteurs incontestés du mouvement social.
Olivier
Je suis absolument d’accord avec @Pierre. Il serait en effet opportun et nécessaire d’organiser systématiquement à chaque meeting de Mélenchon des premières parties composées de personnes appartenant à la société
civile, des syndicalistes, des collectifs, des gens sans voix et sans grade. Je pense de surcroît que les deuxièmes parties devraient être repensées, de sorte que la dimension collective de la campagne soit plus présente. Finalement il faut davantage passer du je au nous. L’articulation du je au nous permettrait un meilleur équilibre et un plus grand dynamisme à cette campagne. Au fond, c’est bien dans la philosophie politique des insoumis que de mettre sur le devant de la scène le monde des invisibles !